Robert Brasillach

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Robert Brasillach
Robert Brasillach en 1938.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Charonne, Grave of Robert Brasillach (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Jean Servière, Robert Chénier, Jacques TournebrocheVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Arthémile Brasillach (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Marguerite Redo (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Suzanne Brasillach (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Condamné pour
Lieux de détention
Distinction
Œuvres principales
Comme le temps passe... (), Les Sept Couleurs (), Anthologie de la poésie grecque (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Robert Brasillach ([ʁɔbɛʁ bʁazijak] Écouter), né le à Perpignan, fusillé le au fort de Montrouge, à Arcueil, est un homme de lettres et journaliste français.

Outre ses activités littéraires, il est surtout connu pour son engagement politique à l'extrême droite : formé à l'Action française, il évolue vers le fascisme dans les années 1930 (tout en continuant d'écrire dans L'Action française). Sous l'Occupation, il devient rédacteur en chef du journal collaborationniste et antisémite Je suis partout. Il est ensuite jugé pour ses écrits politiques[note 1], condamné et fusillé durant l'épuration.

Biographie

Robert Brasillach naît le à Perpignan, où son père, Arthémile, qui a épousé sa mère, Marguerite Redo l’année précédente[1], est en garnison[2]. Il a une sœur, Suzanne, née également à Perpignan en [1]. Robert Brasillach ne voit guère son père qu’à l’occasion de voyages qu’il fait avec sa mère au Maroc entre et pour retrouver le lieutenant Arthémile Brasillach[3],[2],[4] affecté au 1er régiment d'infanterie coloniale[5]. Celui-ci meurt au combat le lors de la bataille d'Elhri, près de Khénifra[1],[note 2], et Robert Brasillach grandit sans père entre les âges de cinq et neuf ans[2]. Marguerite se remarie en avec un médecin[8] mobilisé à Perpignan[9], le docteur Paul Maugis[2] ; puis la famille déménage à Sens en [10] d'où il était originaire[11].

Le docteur Maugis exerce avec succès la médecine de ville et la chirurgie à l’hôpital, et la famille Brasillach s’installe en 1922 dans une grande maison de 18 pièces boulevard du Mail[12],[note 3]. Robert passe ainsi son enfance dans l’Yonne dans un confort bourgeois, ne revenant à Perpignan que pendant les grandes vacances[14]. Une demi-sœur, Geneviève, naît en 1921[11]. Il fait ses études secondaires au lycée de Sens rue Thénard[15],[note 4]Gabriel Marcel est son professeur de philosophie[17],[note 5]. Le jeune Robert est un élève brillant, littéraire mais indifférent aux sciences[19]. Il est encore lycéen lorsqu’il publie en 1924 ses premiers articles, des pastiches dans le Coq Catalan une petite revue de Perpignan[20]. Il est même titulaire à partir d’ de la rubrique littéraire de La Tribune de L’Yonne titrée « Au fil des heures » qu’il signe Jacques Tournebroche, du nom d’un personnage d’Anatole France[21].

Robert Brasillach obtient ses baccalauréats à 16 ans et demi, puis avec une bourse d’État[note 6], il intègre en le lycée Louis-le-Grand situé au cœur du quartier latin à Paris[22]. Il lit beaucoup durant les trois années studieuses de classes préparatoires qu’il effectue dans ce lycée prestigieux, antichambre de l’École normale supérieure. Il se plonge dans les classiques antiques, les auteurs récents comme Baudelaire, Rimbaud, Proust ou Dostoïevski, mais aussi la littérature de son temps qu’il découvre chez les libraires, Barrès, Péguy, Valéry, Alain-Fournier, Claudel, Giraudoux, Colette, Doregelès, Bernanos ou encore Gide[23]. Il se lie d’amitié notamment avec Roger Vaillant, Thierry Maulnier, José Lupin et surtout Maurice Bardèche[24],[25]. Ce dernier lui fait découvrir le cinéma, encore muet, et le théâtre en particulier celui de George et Ludmilla Pittoëf qui deviendront ses amis[24].

Bien que très minoritaire dans la France du milieu des années , l’Action Française agite le quartier latin et organise des manifestations parfois violentes[26]. Robert Brasillach n’y participe pas[27]. Il décrit lui-même bien plus tard l’orientation politique de ses jeunes années : « Nous avions dix-huit ans, un peu de confusion d’esprit, pas mal de dégoût pour le monde moderne et quelques penchants fonciers pour l’anarchie »[27]. Pourtant, comme le notent ses biographes, il est déjà attiré par Charles Maurras et sa doctrine[27]. Il écrit ainsi à l’été dans un portrait consacré au « vieux maître » publié dans le Coq catalan la profession de foi monarchiste et antidémocratique suivante :

« La doctrine de Maurras est la seule doctrine importante de la Cité de notre temps qui comporte une philosophie. Maurras a bâti le plus complet des systèmes politiques, artistiques et moraux (…) Une société doit vivre comme un organisme humain. Pour cela, il faut que nous reconnaissions nos limites. Il faut laisser à une caste, à une race, le soin et l’étude du gouvernement où nous ne connaissons rien. Il faut un roi. Ce roi sera absolu, tout lui appartiendra. Ne nous insurgeons pas contre cette idée[23]. »

En 1928, il est admis à l'École normale supérieure. Il décrira longuement cette période dans les premiers chapitres de livre de mémoires Notre avant-guerre, écrit en 1939-1940.

Le journaliste

Robert Brasillach et Charles Maurras, vers 1938.

Pendant l'entre-deux-guerres

Numéro spécial de Je suis partout du dans lequel Robert Brasillach demande que la citoyenneté des Juifs français leur soit retirée et qu’un statut spécial leur soit appliqué. Il sera proposé par Lucien Rebatet dans le numéro suivant, également écrit sous la responsabilité éditoriale de Robert Brasillach.

Il assure ensuite une chronique littéraire dans L'Étudiant français durant la première moitié des années 1930 et dans le quotidien L'Action française jusqu'en 1939. À cette époque, en accord avec l'antigermanisme répandu au sein de l'Action française, il est très sceptique vis-à-vis de l'hitlérisme[Information douteuse]

Après avoir lu Mein Kampf, il écrit en 1935 à son ami José Lupin :

« C'est très réellement le chef-d'œuvre du crétinisme excité où Hitler apparaît comme une espèce d’instituteur enragé. Cette lecture m'a affligé[28]. »

Poursuivant ses activités littéraires il devient en 1937 le rédacteur en chef de l'hebdomadaire Je suis partout.

Il manque de peu le prix Goncourt en 1939.

Sous l'Occupation

Il est mobilisé comme lieutenant d'infanterie sur la ligne Maginot en septembre 1939. Capturé en juin 1940, il est détenu jusqu'en mars 1941 en Allemagne à l'Oflag VI A de Soest où il écrit un roman autobiographique inachevé Les captifs.

Rentré en France, il reprend son poste de rédacteur en chef de l'hebdomadaire Je suis partout autorisé à reparaître depuis février 1941. Il y laisse transparaître sa haine des Juifs, du Front populaire, de la République[note 7] ou son admiration du IIIe Reich.

La reprise par Robert Brasillach de son activité journalistique en zone occupée marque sa rupture avec Charles Maurras, qui refusera de le revoir après avoir affirmé : « Je ne reverrai jamais les gens qui admettent de faire des tractations avec les Allemands[29]. »

Robert Brasillach, Jacques Doriot et Claude Jeantet photographiés sur le front de l'Est (vers 1943).
Brasillach (2e en partant de la gauche) à Katyn, en 1943, lors de son voyage de propagande vichyste.

En 1943, Robert Brasillach part avec Claude Jeantet sur le front de l'Est pour rendre visite aux soldats de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme. Il se rend à Katyń, aux côtés de l'ambassadeur Fernand de Brinon, apôtre de la collaboration. Il constate les fosses communes récemment découvertes et en tire un article, documenté avec photos, qui paraît dans Je suis partout[30], au sein duquel il souligne la responsabilité de l'URSS dans le massacre des officiers polonais[31].

En Pologne, il voit les ghettos. Sachant que dans ceux de Lodz, de Lwow et de Varsovie, c'est le massacre ou l'extermination par la faim, il considère, à son retour en France, qu'il ne faut plus parler des juifs pour ne pas avoir l'air d'approuver cela[32]. Il cède alors sa place à Pierre-Antoine Cousteau, militant plus acharné, à la tête de Je suis partout.

Critique de cinéma

Brasillach est très tôt fasciné par le cinéma : de 1922 à sa mort, il rend compte avec enthousiasme de l'actualité cinématographique. Le fruit de cette passion, outre de nombreuses chroniques dans les journaux, est son Histoire du cinéma, publiée pour la première fois en 1935 et qui fera l'objet d'une nouvelle édition en 1943 en collaboration avec son beau-frère Maurice Bardèche. Contrairement aux critiques de l'époque, Brasillach adopte sur le cinéma un point de vue politiquement neutre, si l'on excepte quelques rajouts antisémites en 1943.

Sa soif de cinéma l'amène à fréquenter assidûment Henri Langlois au Cercle du cinéma. Bien qu'enthousiaste à propos des classiques (Chaplin, Pabst, René Clair, Jean Renoir…) et des films hollywoodiens (John Ford, Frank Borzage, King Vidor, etc.), il fait preuve de goûts originaux et montre une insatiable curiosité pour le cinéma étranger. Il est ainsi le premier à parler en France du cinéma japonais et notamment de Yasujirō Ozu, Kenji Mizoguchi et Heinosuke Gosho.

En prison, il travaillait à la troisième édition de son Histoire du cinéma et préparait une adaptation de Falstaff, qu'il espérait tourner avec Raimu.

Procès et exécution

Après la Libération, en , sa mère et son beau-frère, Maurice Bardèche, ayant été arrêtés pour faire pression sur lui, il se constitue prisonnier auprès de la préfecture de police de Paris. Il est emprisonné à la prison de Fresnes (actuel Val-de-Marne) et poursuivi pour intelligence avec l'ennemi. Son procès, qui s'ouvre le devant la cour d'assises de la Seine, dure six heures. Il est condamné à mort le jour même, après une délibération de vingt minutes. Sa défense était assurée par Me Jacques Isorni, lequel fut également, quelques mois plus tard, avocat du maréchal Pétain.

Dans les jours qui suivent, une pétition d'artistes et d'intellectuels renommés, parmi lesquels Paul Valéry, Paul Claudel, François Mauriac, Daniel-Rops, Albert Camus, Marcel Aymé, Jean Paulhan, Roland Dorgelès, Jean Cocteau, Colette, Arthur Honegger, Maurice de Vlaminck, Jean Anouilh, André Barsacq, Jean-Louis Barrault, Thierry Maulnieretc.[note 8], demande au général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, la grâce du condamné. Le général choisit de ne pas commuer la peine prononcée, ce qui entraîne l'exécution de la sentence : le 6 février suivant, Brasillach est fusillé au fort de Montrouge.

Le refus de la grâce

Bien des biographes s'interrogent sur les raisons qui ont poussé le général de Gaulle à laisser exécuter Robert Brasillach.

Selon les témoignages successifs de Louis Vallon et de Louis Jouvet, qui l'interrogèrent sur le sujet[34], de Gaulle aurait vu dans le dossier de Brasillach la couverture d'un magazine le montrant sous l'uniforme allemand. Il y aurait eu une confusion avec Jacques Doriot[35].

Lacouture, qui rapporte cette rumeur, ne croit pas à cette interprétation. Il penche pour l'hypothèse d'une concession faite aux communistes pour pouvoir être plus ferme sur d'autres points.

« […] Le général de Gaulle a écouté Mauriac, et a refusé la grâce. Quoi qu’il en pensât, de Gaulle ne pouvait s’opposer à toutes les exigences des communistes qui constituaient un tiers du pouvoir, sinon davantage. Ils exigeaient la tête de Brasillach, qui avait conduit bien des leurs au poteau. Je pense que de Gaulle a fait la part du feu. […][35] »

Dans le fonds de Gaulle déposé aux Archives nationales, on a retrouvé une note relative à l'« affaire Brasillach » dressant une liste des charges pesant sur l'écrivain. L'une d'elles le présente comme « un des responsables de l'assassinat de Mandel », personnalité dont il demandait régulièrement la mise à mort dans son journal Je suis partout et pour laquelle de Gaulle éprouvait estime et respect[36]. Enfin, de Gaulle écrit dans ses Mémoires que « le talent est un titre de responsabilité »[37], faisant de ce talent une circonstance aggravante, car il accroît l'influence de l'écrivain[38].

Inhumation

Tombe de Brasillach au cimetière de Charonne.

Robert Brasillach fut inhumé au cimetière de Charonne, dans le 20e arrondissement de Paris.

Chaque année, le 6 février, le Cercle franco-hispanique organise un dépôt de gerbes sur sa tombe.

Œuvre

(Liste non exhaustive.)

  • Jeunesse de Virgile, extrait de La Revue universelle du 15 avril 1930, p. 151-175[39]
  • Colette ou la Sagesse de Sido, extrait de La Revue française du 22 mars 1931[40]
  • Aspects de Hamlet. L'étudiant de Wittemberg, extrait de La Revue française du 26 avril 1931, p. 388-390[41]
  • Présence de Virgile, Paris, Librairie de la Revue Française, 1931[42] (lire en ligne)
  • Le Voleur d'étincelles, Paris, Plon, 1932, roman
  • Le Procès de Jeanne d'Arc, texte établi et préfacé par Robert Brasillach [sélection de textes], 1932, réédité en 1998 aux Éditions de Paris, coll. « Classiques », avec une présentation de François Bluche
  • L'Enfant de la nuit, Paris, Plon, 1934, roman ; réédition (avec une préface de Peter Tame), Pardès, 2017 (ISBN 978-2-86714-508-7)
  • Portraits. Barrès, Proust, Maurras, Colette, Giraudoux, Morand, Cocteau, Malraux, etc., Paris, Plon, 1935
  • Portraits. Réédition (avec une préface de Pierre Somville et Introduction de Gilles Antonowicz), Editions Laborintus, Lille, 2018
  • Histoire du cinéma, Paris, Denoël, 1935 (en collaboration avec son beau-frère Maurice Bardèche)
  • Le Marchand d'oiseaux, Paris, Plon, 1936, roman, édition illustrée de lithographies de Gabriel Dauchot ; réédition Bibliophiles franco-suisses, 1958
  • Animateurs de théâtre, Paris, Corrêa, 1936
  • Les Cadets de l'Alcazar, Paris, Plon, 1936
  • Léon Degrelle et l'avenir de « Rex », Paris, Plon, 1936
  • Comme le temps passe..., Paris, Plon, 1937, roman
  • Pierre Corneille, Paris, Fayard, 1938
  • Les Sept Couleurs, Paris, Plon, 1939, roman
  • Histoire de la guerre d’Espagne (avec Maurice Bardèche), Paris, Plon, 1939
  • Le Siège de l'Alcazar (avec Henri Massis), Paris, Plon, 1939
  • Notre avant-guerre, Paris, Plon, 1941
  • La Conquérante, Paris, Plon, 1943, roman
  • Poèmes, Balzac, 1944
  • Les Quatre Jeudis, Balzac, 1944

Publications posthumes

  • Poèmes de Fresnes, Minuit et demi, 1945
  • Lettre à un soldat de la classe 60, Le Pavillon noir, 1946
  • Les Frères ennemis, Le Pavillon noir, 1946
  • Chénier, Paris, La Pensée française, 1947
  • Morceaux choisis, Éditions du Cheval ailé, 1949
  • Anthologie de la poésie grecque, Paris, Éditions Stock, 1950, réédité en 1995 au Livre de Poche (ISBN 2-253-01517-2)
  • Lettres écrites en prison, Les Sept Couleurs, 1952
  • Six heures à perdre, Paris, Plan, roman, 1953 ; réédition (avec une préface de Philippe d'Hugues), Pardès, 2016 (ISBN 978-2-86714-494-3)
  • Bérénice, Les Sept Couleurs, 1954, théâtre[note 9]
  • Journal d'un homme occupé, Les Sept Couleurs, 1955
  • Poètes oubliés, Emmanuel Vitte, 1961
  • Domrémy, Les Sept Couleurs, 1961
  • Commentaire sur La Varende, 1962
  • En marge de Daphnis et Chloé, 1963
  • Nouvelle prière sur l'Acropole, 1963
  • Écrit à Fresnes, Paris, Plon, 1967
  • Une génération dans l'orage, Paris, Plon, 1968
  • Vingt lettres de Robert Brasillach, Emmanuel Vitte, 1970
  • Abel Bonnard, 1971
  • Les Captifs, roman inachevé, Paris, Plon, 1974
  • Le Paris de Balzac, 1984
  • Hugo et le snobisme révolutionnaire, 1985
  • Montherlant entre les hommes et les femmes, 1985
  • Fulgur, roman collectif sous le nom de « Jean Servière », 1992
  • La Question juive, articles de Brasillach et Cousteau, 1999
  • Relectures Robert Brasillach, 2002

Son beau-frère Maurice Bardèche assura la direction de publication, au Club de l'honnête homme, des Œuvres complètes (expurgées) en 12 tomes, de 1963 à 1966.

Prix

Association des amis de Robert Brasillach

Association des amis de Robert Brasillach
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
ARBVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Robert BrasillachVoir et modifier les données sur Wikidata
Organisation
Fondateur
Pierre Favre (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Président
Publication
Bulletin de l'Association des amis de Robert Brasillach (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web

L'Association des amis de Robert Brasillach voit le jour en 1948 à Genève. Elle édite, depuis 1950, les Cahiers des amis de Robert Brasillach (CARB). En 1972, grâce à une dotation de Roger Steinmetz, un prix Robert-Brasillach est créé sous son égide.

Évocations artistiques

Roman

Brasillach apparaît dans La Plage de Scheveningen, roman de son condisciple et ami Paul Gadenne, sous le nom d'Hersent, en réalité l'un des personnages principaux du roman. L'action se déroule après l'arrestation de Brasillach et jusqu'à son exécution ; des retours en arrière sont l'occasion, par exemple, d'un dialogue politique, sans doute véridique, entre les deux écrivains, ainsi que de nombreuses anecdotes sur le personnage de Brasillach.

Brasillach apparaît dans le roman Les Bienveillantes de Jonathan Littell, où il est un des amis français du héros.

Chansons

  • En 1963, Pierre Fresnay récite les Poèmes de Fresnes[44].
  • En 1998, Docteur Merlin, chanteur identitaire et « païen » , chante les textes de l'écrivain dans l'album Docteur Merlin chante Brasillach.
  • En 2004, le chanteur Jann Halexander interprète Brasillach 1945, chanson qui aborde les compromissions de l'artiste avec le pouvoir[pas clair], parue sur l'album du même nom, puis en 2008 sur l'album Le Marginal[45].
  • La chanteuse Jil Caplan récite des vers de Brasillach à la fin de sa chanson Tard dans la nuit : « La nuit était merveilleusement douce, toujours embaumée par les arbres en fleur… ».
  • Le groupe Baise ma hache interprète Noël en taule en 2013, sur l'album Ab origine fidelis.

Notes et références

Notes

  1. Au lendemain de la déclaration de l'archevêque de Toulouse, Mgr Jules Saliège, condamnant les déportations, il écrit dans Je suis partout du  :

    « L'archevêque de Toulouse proteste contre les mesures prises envers les Juifs apatrides en zone non occupée et accuse le gouvernement du Maréchal de suivre des inspirations étrangères ! Il parle de brutalités et de séparations que nous sommes tous prêts à ne pas approuver, car il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas garder de petits, l'humanité est ici d'accord avec la sagesse : mais il oublie de dire que ces brutalités sont le fait de policiers PROVOCATEURS qui veulent apitoyer les pauvres idiots d'Aryens. Et puis, même si elles étaient exactes, pourquoi Monseigneur, contrairement à plusieurs évêques pleins de courage, n'a-t-il jamais protesté contre les massacres anglais ? »

  2. Certains auteurs tels que le Professeur de littérature Alice Kaplan indiquent, probablement incorrectement, qu’Arthémile Brasillach est mort près de Kénitra[6], anciennement Port-Lyautey, où une rue a porté son nom[7].
  3. Selon la chronologie établie par Robert Brasillach lui-même et publiée par le critique littéraire Bernard George, la famille du docteur Maugis occupe successivement trois maisons à Sens entre 1918 et 1922 dont deux boulevard du Mail[12]. La journaliste Anne Brassié pourrait se méprendre en confondant celle du 13 boulevard du Mail occupée en 1919, avec la maison bourgeoise de 18 pièces nommée encore aujourd’hui Villa Mail au numéro 33, et dans laquelle les Maugis emménagent en 1922[13].
  4. Il s’agit à l’époque d’un établissement pour garçons, qui deviendra en le Lycée Mallarmé, puis en en le Collège Mallarmé[16].
  5. Le journaliste Pierre Pellissier doute que Gabriel Marcel puisse avoir été le professeur de philosophie de Robert Brasillach arguant qu’il quitte l’enseignement dès 1922[18]. Pourtant, Maurice Martin du Gard qui interroge Gabriel Marcel en , indique que le philosophe se souvient bien de Robert Brasillach et qu’il est très fier de l’avoir eu pour élève[17].
  6. Robert Brasillach obtient cette bourse car il est pupille de la Nation puisque son père est déclaré Mort pour la France[22].
  7. Il écrit ainsi le dans Je suis partout :

    « On ne s'aperçoit pas qu'on encourage le mensonge, qu'on encourage le Juif. En finira-t-on avec les relents de pourriture parfumée qu'exhale encore la vieille putain agonisante, la garce vérolée, fleurant le patchouli et la perte blanche, la République toujours debout sur son trottoir. Elle est toujours là, la mal blanchie, elle est toujours là, la craquelée, la lézardée, sur le pas de sa porte, entourée de ses michés et de ses petits jeunots, aussi acharnés que les vieux. Elle les a tant servis, elle leur a tant rapporté de billets dans ses jarretelles ; comment auraient-ils le cœur de l'abandonner, malgré les blennorragies et les chancres ? Ils en sont pourris jusqu'à l'os. »

  8. La liste comprend 55 noms[33] :
  9. Drame joué pour la première fois en 1957.

Références

  1. a b et c Isorni 1972, p. 17.
  2. a b c et d Tame 1986, p. 38-41.
  3. George 1968, p. 6-7.
  4. d'Hugues 2005, p. 11.
  5. Mémoire des hommes 2014.
  6. Kaplan 2001, p. 26.
  7. Isorni 1946, p. 13.
  8. Louvrier 1989, p. 22.
  9. Pellissier 1989, p. 24-25.
  10. Tame 1986, p. 62.
  11. a et b Kaplan 2001, p. 27.
  12. a et b George 1968, p. 8.
  13. Brassié 1987, p. 23.
  14. Kaplan 2001, p. 29.
  15. Lefebvre-Filleau 2017, p. 125.
  16. Daguin 2012.
  17. a et b Martin du Gard 1967, p. 26.
  18. Pellissier 1989, p. 29.
  19. Pellissier 1989, p. 28.
  20. Pellissier 1989, p. 33.
  21. Brassié 1987, p. 29.
  22. a et b Brassié 1987, p. 31.
  23. a et b Laval 1992, p. 31.
  24. a et b Louvrier 1989, p. 24-27.
  25. Laval 1992, p. 32.
  26. Laval 1992, p. 28-30.
  27. a b et c Brassié 1987, p. 47-50.
  28. d’Hugues 2010, p. 46.
  29. François Huguenin, L'Action française, éd. Perrin, 2011, p. 474.
  30. no 622, , p. 1-9, dans le cadre d'une série « Choses vues »
  31. Peter D. Tame, Mystique du fascisme dans l'œuvre de Robert Brasillach, Nouvelles Éditions Latines, (lire en ligne)
  32. Saïd Mahrane, « Quand Brasillach savait l'extermination des juifs », sur lepoint.fr,
  33. Pellissier 1989, p. 429-430.
  34. Jean-Luc Barré, « Brasillach, Robert (1909-1945) », Dictionnaire de Gaulle, Paris, éditions Robert Laffont, coll. Bouquins, 2006, p. 147, repris de Roger Peyrefitte, Réflexion sur de Gaulle, Paris, Société des éditions régionales, 1991, p. 196.
  35. a et b Jean Lacouture, La Raison de l'autre, Montesquieu, Mauriac, Confluences, 2002.
  36. Jean-Luc Barré, « Brasillach, Robert (1909-1945) », Dictionnaire de Gaulle, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2006, p. 147.
  37. Michel Winock, « La responsabilité des écrivains, Comment l’antisémitisme est devenu un “crime” », L'Histoire,‎ n°453 (novembre 2018), p. 35.
  38. Gisèle Sapiro, La Responsabilité de l'écrivain. Littérature, droit et morale en France, XIXe – XXIe siècle, Seuil, .
  39. Jeunesse de Virgile dans le catalogue de la BnF.
  40. Colette ou la Sagesse de Sido dans le catalogue de la BnF.
  41. Aspects de Hamlet. L'étudiant de Wittemberg dans le catalogue de la BnF.
  42. Présence de Virgile dans le catalogue de la BnF.
  43. Fiche sur le site de l'Académie française.
  44. « Nouveautés Éditeurs - Poèmes de Fresnes - Durendal - Pierre Fresnay Brasillach Robert », sur nouveautes-editeurs.bnf.fr (consulté le ).
  45. Label Apoplexia, distribution absilone.

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

  • Site de l'Association des amis de Robert Brasillach (ARB)