Coran

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Le Coran
Image illustrative de l’article Coran

Auteur Parole divine selon la croyance musulmane
(anonyme pour les non-musulmans)
Pays Arabie
Genre Livre sacré
Version originale
Langue Arabe
Titre القُرْآن (al-Qur’ān?, Trad. : « La récitation »)
Version française
Traducteur André Du Ryer (1647)
Date de parution présumé 632–634
(proclamé de 610–612 à 632)
Type de média Recueil de 114 sourates

Le Coran (en arabe : القُرْآن, al-Qor’ân?, signifiant « la récitation ») est le texte sacré de l'islam pour les musulmans, qui considèrent qu'il reprend verbatim la parole de Dieu. Ce Livre reste le premier et le plus ancien document littéraire authentique connu en arabe jusqu'à ce jour[1] comme la tradition musulmane le présente[2], avec le caractère spécifique dans l'islam d'inimitabilité dans la beauté et dans les idées.

Pour les musulmans, le Coran regroupe les paroles d'Allah, révélations (āyāt) faites au prophète et messager de l'islam Mahomet (محمد, Muḥammad, le loué) à partir de 610–612 jusqu'à sa mort en 632[3] par l'archange Gabriel (جبريل, Jibrîl).

Le Coran est parfois appelé simplement al-kitâb (le livre), adh-dhikr (le rappel) ou encore al furqân (le discernement). En ce sens, il est, pour les musulmans, l'expression incréée de cet attribut d'Allah adressée à l'intention de toute l'humanité. Les conditions de la mise par écrit puis de la fixation canonique du texte, que la tradition fait remonter au troisième calife, Uthmân, font toujours l'objet de recherches et de débats parmi les exégètes et historiens du XXIe siècle.

Étymologie

Le mot arabe "qor'ân" (قُرَْآن) dérive de la racine qara'a  (قرا) qui veut dire lire, réciter.
Le mot Qor'ân qui est un nom d'action, signifie donc "lecture", "récitation". Ce nom a pris la valeur d'un nom propre pour désigner la révélation faite à Mahomet[4].

Certains chercheurs émettent l'hypothèse que le mot Coran proviendrait du mot syriaque qeryânâ, ce qui signifie « lectionnaire »[5] avant de prendre en arabe le sens de récitation.

Description

Le Coran est divisé en chapitres appelés sourates, au nombre de 114, dont la première est appelée Al Fatiha (parfois traduite par « la liminaire » ou « le prologue » ou « l'ouverture » ou encore « la mère du livre »). Ces sourates sont elles-mêmes composées de versets nommés âyât (pluriel de l'arabe âyah, « preuve », « signe », et que l'on retrouve notamment dans le mot ayatollah). Les versets sont au nombre canonique de 6 236[6] pour le hafs (lecture orientale) et 6 213 pour le warch (lecture occidentale).

Ordre des textes

Coran datant de 1867 à Istanbul en Turquie. Il s'agit de la première sourate nommée traditionnellement Al-Fatiha (l'ouverture).

À l'origine, durant la vie de Mahomet, la transmission des textes se faisait principalement oralement, fondée sur cette « récitation » qu'évoque précisément le terme qur'ān, même après l'établissement à Médine. Certains versets ou groupes de versets ont été occasionnellement écrits sur des omoplates de chameaux ou des morceaux de cuir, par des croyants. Il s'agit de témoignages fragmentaires et rudimentaires de la notation[7].

À la suite de la mort de Mahomet, Abou Bakr, compagnon du prophète et son premier successeur sous le titre de calife (lieutenant), aurait fait procéder, pendant les deux années de son pouvoir (632-634), à des relevés et vérifications qui permirent la formation de collections plus vastes, sinon plus cohérentes. Toutefois, la fixation d'un texte tenu pour seul recevable, la recension officielle, aurait été défini sous le troisième calife, Othman, entre 644 et 656 de l'ère chrétienne. Othman aurait ressenti le besoin de fixer le texte après la mort des derniers compagnons du prophète experts en récitation (les qurrâ’ ou récitateurs du Coran). Selon la tradition, tous les exemplaires connus de recensions divergentes furent alors détruits pour ne garder que la « vulgate d'Othman »[8],[9].

Diverses tentatives plus ou moins concordantes ont été faites pour reconstituer l'ordre chronologique, y compris par des orientalistes européens, tels que Blachère. Cet agencement ferait apparaître des correspondances éclairantes avec les événements de la vie de Mahomet tels qu'ils sont rapportés par la sunna. Des interprétations nouvelles de certains passages peu clairs ont ainsi pu être avancées.

Amin Ahsan Islahi (en) montre que les sourates fonctionnent par paires. Tout le Coran serait selon lui organisé en sept grands groupes[10]. Michel Cuypers vérifie par un autre procédé que les sourates fonctionnent par paire dans certaines parties du Coran qu'il a étudié, et que ces paires fonctionnent souvent par groupe de 2, 3 ou 4 paires[11]. Pour Michel Cuypers, le Coran n'est pas un recueil désordonné comme cela a été souvent dit, et la classification de la plus longue à la plus petite sourate n'est pas une explication suffisante (au vu des nombreuses exceptions), mais le Coran est agencé selon des règles bien précises — recensées récemment sous le nom de rhétorique sémitique — dont des rimes.

Séparation chronologique

Un manuscrit écrit en style kufi probablement écrit à Médine vers la fin du VIIe siècle contenant les versets 7 à 12 de la sourate Al-Ma'idah (La table servie).

La tradition musulmane sépare le Coran en deux parties en tentant de les démarquer par des différences de style (vocabulaire, longueur des versets et sourates) et de thèmes abordés :

  • Les sourates de La Mecque, antérieures à l'hégire, généralement ce sont des sourates plus courtes, d’orientation religieuse et liturgique, avec des renvois eschatologiques et apocalyptiques ;
  • et les sourates de Médine, postérieures à l'hégire, plus longues et d’orientation nettement politique, sociétale, législative (pragmatisme politique, pourparlers avec les tribus juives et arabes de Médine, règles de vie et législation de la communauté).

Cette division est en réalité moins géographique que temporelle. Il est significatif que les sourates médinoises qui correspondent à l'An I de l'islam sont associées à la période où Mahomet devient un chef politique. Ainsi, l'islam est bien une doctrine politico-religieuse dont la mission, assignée par le Coran, est l'organisation politique et sociale des Musulman(e)s. La période mecquoise antérieure à l'Hégire doit néanmoins être considérée comme le début de la prophétie[12].

Dès les premiers siècles de l'Islam, les exégètes musulmans, dans le souci de reconstituer la chronologie de la Révélation, se sont efforcés de distinguer les sourates mekkoises des sourates médinoises mais ces tentatives ne sont jamais parvenus à s'harmoniser, comme le montre la reconstitution d'Ibn al-Nadim dans son ouvrage Kitab-al-Fihrist dont la liste des sourates diverge selon les recensions coraniques de plusieurs compagnons du prophète (telle la recension d'Ubay adoptée sous le calife d'Othmân), ou la reconstitution d'Al-Suyūtī dans son Al-Itqân fî ‘ulūm al-Qur’ān (Le précis des sciences du Coran). Bien qu'elle soit encore utilisée par l'édition imprimée officielle du Coran par les théologiens égyptiens en 1924, cette distinction est peu probante pour l'exégèse moderne. L'idée que nous pouvons réorganiser le Coran suivant l’ordre chronologique selon lequel le prophète Muḥammad l’aurait proclamé, est en effet hautement spéculative car elle repose sur les « convictions que le Coran n’a qu’un seul auteur, qu’il n’a aucun rédacteur, et qu’il reflète l’expérience d’une communauté ayant existé autour de Muḥammad, à la Mecque et à Médine, entre 610 et 632 »[13].

Sourates mecquoises

Les sourates de la première période, mecquoises, affirment principalement l'idée de monothéisme et définissent ce qu'est Dieu pour le musulman. On y trouve, entre autres, l'idée de la résurrection des morts au jour du jugement dernier, l'unicité de Dieu, etc.

En utilisant comme critères les allusions du Coran à des événements connus, le contenu du texte et le style des révélations, les orientalistes allemands Gustav Weil (en)[14] puis Theodor Nöldeke ont établi trois divisions dans les sourates révélées à La Mecque :

  • Dans le premier des groupes (période depuis la prédication (vers 610) jusqu'à la première ou petite Hégire (en) vers 615), Dieu invite les hommes à ne pas douter et à suivre ses prescriptions afin de ne pas attirer sa colère. Il parle de la création et a pour thème principal l'établissement et le raffermissement du monothéisme;
  • Les sourates du deuxième groupe (période de 615 jusqu'au retour de Taïf vers 620) décrivent les devoirs de tout croyant : la profession de foi (chahada), les prières (salat), l'aumône (zakat), le jeûne (ramadan), le pèlerinage (hajj), qui sont les cinq piliers de l'islam. Ces sourates invitent l'homme à se perfectionner à travers son dévouement à Dieu ;
  • Dans la troisième partie (de 620 à l'Hégire), se trouvent les récits des prophètes de l'islam, une description du châtiment qu'ont subi les peuples qui ont refusé de croire à leurs messages.

Sourates médinoises

Les sourates médinoises sont des « ordres. » Elles posent les bases fondamentales d'une société nouvelle, dans laquelle respect est dû à Mahomet et à sa famille, où les louanges vont à ceux qui combattent et meurent dans le djihad (effort) sur le chemin de Dieu, et où l'on lutte contre l'oppression des ennemis de l'islam.
228 « versets légaux » de contenu juridiques serviront de base au droit musulman. À noter toutefois qu'il y a parmi celles-ci seulement 80 versets unanimement incontestée[15].

D'autres sourates médinoises définissent également les devoirs à accomplir et les croyances à partager pour pouvoir se dire musulman.

Mosquée Masjid al-Nabawi située à Médine en Arabie saoudite.

Divisions en vue d’une récitation

  • En vue de sa récitation, le Coran fut divisé postérieurement en sept parties manzil (مَنْزِل [manzil], pl. مَنازِل [manāzil]) ce qui permet de le réciter en entier au cours d’une semaine, il est aussi divisé en trente parties juz' (جُزْء [juz’], pl. أَجزاء [ajzā']) pour sa récitation en un mois. Un signe particulier « ۞» marque le début de ces divisions.
  • Chaque juz’ est divisé en deux sections ou hizb (حِزْب [ḥizb], pl. أَحْزاب [aḥzāb])
  • Chaque hizb est divisé à son tour en quatre quarts ou rub‘ (رُبْع [rub‘], pl. أَرْباع [arbā‘]).

Thèmes abordés

« Les exhortations, les menaces eschatologiques et les rappels apologétiques constituent l’essentiel »[16] des 6236 versets du Coran. Viennent ensuite les règles de conduite pour 500 à 600 versets comme « la prescription sur le jeûne, la prière ou le pèlerinage, tout comme les règles des partages successoraux qui apparaissent plus spécifiquement juridiques », soit moins de 10% du total[15].

Par ailleurs Alfred Morabia a constaté que, « sur les 35 versets où apparaît le mot jihâd, 22 sʼappliquent à un effort dʼordre général, 10 à la guerre et 3 ont une tonalité spirituelle »[17].

Quant à la racine du mot qtl (tuer, combattre), elle est utilisée « 170 fois dans le Coran, que ce soit pour évoquer la guerre ou le statut juridique du meurtrier ou la question de la prohibition du meurtre »[18].

La transmission du Coran d'après la tradition musulmane

Selon la tradition musulmane, le Coran a été révélé à Mahomet par l'intermédiaire de l'archange Gabriel (arabe : جبريل [jibrīl]). Pour les musulmans, le Coran est un livre saint qui n'a pas subi d'altération après sa révélation, car Dieu a promis que ce livre durerait jusqu'à la fin des temps. Cette promesse est mentionnée dans le verset suivant : « En vérité c’est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c’est Nous qui en sommes gardien. » (Coran 15:9[19]). En fait, la conservation et la transmission du texte tel qu'on le connaît aujourd'hui ont fait l'objet de l'attention des premiers califes et des autres compagnons du prophète de l'islam.
Cependant des hadiths authentiques recueillis par Muslim, Bukhari ou Bayhaqi rapportent que des sourates et versets du Coran furent appris et récités par des compagnons du prophète mais n'ont pas été retenus par la suite[20],[21],[22],[23].

La révélation

Calligraphie égyptienne de la sourate Al-`Alaq (L'adhérence).

Selon la tradition musulmane, la révélation aurait commencé dans la grotte de Hira[24] où Mahomet avait pour coutume de se retirer, vraisemblablement dans un but de méditation. L'archange Gabriel (Jibrïl en arabe) serait apparu, et lui aurait communiqué les premiers versets du Coran : « Lis ! (ou récite !) Au nom de ton Seigneur qui a créé, » (Coran 96:1). Le mot rendu par lire est iqra', dérivé du mot qara'a qui signifie « rassembler ce qui est dispersé ou épars ». Le mot Coran (Qur'an en arabe) est également un dérivé de ce même mot arabe.

Il semble qu'au tout début de la révélation, le Coran ait été d'abord mémorisé. La tradition parle même de certains compagnons de Mahomet venant l'interroger sur la manière de réciter tel ou tel chapitre[25].

Compilation du texte coranique sous Abû Bakr, le premier calife

Manuscrit coranique datant du Ier siècle de l'hégire écrit en style hidjazi, actuellement exposé à la Maktabat al-Jami‘ al-Kabir à Sanaa au Yémen. Ici figurent les 20 derniers versets de la sourate As-Sajda (La prosternation) et les 6 premiers versets de la sourate Al-Ahzab (Les coalisés).

Une première compilation du texte coranique aurait été faite moins d'un an après la mort de Mahomet[26], sous le premier calife Abû Bakr (632 - 634). Celui-ci, conseillé par ‘Umar qu'effraie la mort (au cours de la bataille de Yamama en 633[27]) de soixante-dix compagnons connaissant par cœur l'intégralité du texte, aurait chargé Zayd ibn Thâbit, qui avait été scribe de Mahomet et connaissait le Coran en entier, de rassembler les divers supports écrits et de préparer une copie du texte coranique intégral. Après la mort de Mahomet, on aurait pu compter au moins quatre Ansarites qui connaissaient par cœur le Coran en entier[28]. Toutefois, les biographes (tous écrivant plus de 100 ans après la mort de Mahomet) confirment la mémorisation du Coran en entier par un très grand nombre de compagnons[29]. Selon ces sources, ces supports n'étaient acceptés que s'ils étaient écrits en présence de Mahomet, et à condition que chaque support fût contrôlé par deux témoins de confiance ayant entendu Mahomet réciter le passage en question[30]. De plus, selon ces mêmes sources, il fallait au moins deux attestations écrites pour chaque verset à transcrire, et ne pas se fier à la mémoire seule selon les ordres d'Abou Bakr[30]. C'est ce que l'on aurait fait, à l'exception de deux versets pour lesquels on ne trouvait qu'une seule attestation écrite, mais ils furent confirmées par la mémoire de plusieurs compagnons[26].

Le texte aurait alors été rédigé sur des feuillets (sahifa). Une fois complétés et vérifiés par les compagnons de Mahomet, ces feuillets qu'on nomma mashaf (collection de feuilles) auraient été confiés à la garde d’Abou Bakr. Après la mort de ce dernier, le deuxième calife, `Omar ibn al-Khattab (634644) les aurait reçu. Après sa mort, ils auraient été confiés à sa fille Hafsa, veuve du Prophète.

« Zayd dit : « Les feuillets où le Coran fut ainsi compilé furent conservés chez Abû Bakr jusqu’à ce qu’Allâh le rappelle à Lui puis chez `Omar jusqu’à ce qu’Allâh le rappelle à Lui à son tour, puis chez Hafsah la fille de `Omar » »

— Rapportés par Al-Bukhârî, hadith n°4 701. Voir également Fath ul-bârî tome 9 p. 19–20, et Al-Itqân, p. 184–185.

D'autres compilations ont été faites, notamment le corpus d'Abdullah ibn Mas`oûd, qui perdura trois siècles[25], mais également de Ubay ibn Ka'b et de Ali ibn Abi Talib. Elles différaient en certains points du texte, ainsi que sur le nombre et l’ordre des sourates.[réf. nécessaire] Al-Qurazi a comparé les Mushafs utilisés par Ibn Mas'ud, Ubayy, et Zaid b. Thabit, et n'a trouvé aucune différences entre eux[31]. Une révision annuelle du Coran se faisait entre l'archange Gabriel et Mahomet durant le Ramadân. La dernière, en l'occurrence une double révision, est celle qui eut lieu l’année de son décès[32],[33],[34].

Certaines formes de récitations marginales ont été transmises selon la procédure de la transmission du hadith, qui sont citées chez les exégètes anciens, tels qu'Ibn Kathir, Al-Qurtubî, et les autres… Cependant le sens n'est visiblement jamais éloigné au point de transfigurer le sens des versets. Muhammad Hamidullah, qui a fait des recherches considérables sur les manuscrits musulmans anciens, souligne que tous les écrits anciens retrouvés à ce jour correspondent au Coran sous la forme que nous lui connaissons aujourd'hui partout dans le monde :

« À travers la guerre, l'incendie, l'inondation et d’autres malheurs les copies ou les fragments de la première époque sont venus jusqu'à nous. À Tachkent tout comme à Istanbul, il y a des copies du Coran attribuées au calife Othmân : à Istanbul, une feuille attribuée au calife ‘Umar ; à la bibliothèque nationale de Paris, des fragments que les experts modernes datent des IIe et IIIe siècles de l’hégire. Il y a des copies très anciennes au Caire, à Sana’a, en Iran, en Afghanistan, etc. On les a comparées, et il est émouvant de constater que du Maroc à la Malaisie, de Tachkent à Ceylan, des millions d’exemplaires manuscrits ou imprimés existent qui n’offrent d’autres variantes que les fautes de copistes.[35] »

Universalisation des copies sous Othmân, troisième calife

Selon la tradition musulmane, un compagnon, Hudhayfah ibn Al-Yaman, remarqua, sous le califat de Othmân ibn Affân, troisième calife qui aurait régné entre 644 et 656, que les peuples des régions de Syrie et d'Irak se disputaient sur les différentes prononciations de certains mots du Coran, tandis que les nouveaux musulmans des provinces en dehors d'Arabie ne savaient pas bien prononcer les mots du Coran. Le calife, percevant les risques de division, décida alors d'officialiser un type unique de prononciation de l'arabe du texte coranique et d'établir une classification unique des sourates les unes par rapport aux autres.

Ainsi il demande à Hafsa de lui faire parvenir son manuscrit du Coran. Il fait préparer alors plusieurs copies (mus'haf) en utilisant la prononciation du prophète. Cette tâche fut confiée à Zayd ibn Thabit, `Abdullah ibn az-Zubayr, Sa`id ibn al-As, et Abdur Rahman ibn Harith ibn Hisham. `Ali ibn Abi Talib avait également un manuscrit qu'il avait lui-même compilé après la mort de Mahomet dont l'ordre des sourates n'était pas la même mais il ne fit aucune objection par rapport à l'ordre des sourates dans le mushâf établi par la commission d'Othmân[36],[37]. Zayd dit :

« `Omar est venu me voir et pour me dire : « La mort a prélevé un lourd tribut sur les hommes le jour d’Al-Yamâmah et je crains que cela ne touche les mémorisateurs sur les divers fronts si bien que l’on perdra une grande partie du Coran s’ils ne le compilent pas. Je serais donc d’avis que tu compiles le Coran ». Abû Bakr demanda « comment puis-je faire une chose que le Messager d’Allâh n’a pas faite ? » Il dit « Par Allâh, c’est une entreprise bénéfique. » Il n’a cessé d’en discuter avec moi jusqu’à ce qu’Allâh ouvre ma poitrine[Note 1] et que je partage l’opinion de `Omar[38]. »

Une fois la tâche achevée en 647, `Othmân renvoie le manuscrit original à Hafsa et fait parvenir les copies aux différents points importants du territoire musulman. Tous ces éléments sont rapportés par Al-Bukhârî, n° 4 702.

Les copies du Coran écrites de nos jours suivraient toujours mot pour mot et lettre pour lettre cette prononciation[39]. L’écriture utilisée est nommée « Ar-Rasm al-`Outhmanî ». Selon la tradition, quelques-unes de ces copies anciennes existent encore aujourd’hui, telle le Coran d'Othman qui se trouve à Istanbul (Turquie), le manuscrit de Samarcande qui se trouve à Tachkent (Ouzbékistan) et une autre au British Museum de Londres. La critique littéraire a prouvé (e.a. du fait du style coufique) que ces textes sont en réalité postérieurs de plus d'un siècle[40] .

L’orientaliste anglais Sir William Muir dit : « Le Coran de par son contenu et son ordre exprime avec force la précision de sa compilation. Les diverses parties furent assemblées d’une manière extrêmement simple et sans afféterie. On ne trouve pas dans cette compilation l’empreinte d’une main qui aurait apporté un talent ou un ordre. Elle témoigne de la foi du compilateur et son dévouement pour ce qu’il compile car il n’a pas osé faire plus que de prendre ces versets sacrés et les mettre les uns à la suite des autres[41]. » Il ajoute également : « Selon toute vraisemblance, le monde entier ne connait aucun livre hormis le Coran ayant traversé douze siècles avec un texte aussi limpide et précis[42]. » De nombreux autres chercheurs sont arrivés à la conclusion que le Coran a subi plusieurs modifications et est peu limpide, l'arabe utilisé étant souvent très peu compréhensible[43].

Après avoir envoyé ces copies dans chaque région, `Othmân ordonna la destruction de toutes les copies précédentes, dont les manuscrits incomplets ainsi que ceux contenant des annotations personnelles. Parmi ces copies, il y avait celle d’Ali ibn Abi Talib, gendre de Mahomet, celle d’Ubay ibn Ka'b ainsi que celle d’Abdullah ibn Mas`oûd qui furent toutes détruites.

Syntaxe et grammaire du Coran

Au Moyen Âge, Ibn Khaldun a écrit longuement sur les péripéties de la grammaire, du lexique et de la syntaxe arabes, et de l'i'rab[45] dans son Muqaddima et décrit comment l'histoire a conduit la langue arabe à la simplification depuis ses origines[46].

Le grammairien spécialiste d'arabe ancien, Muhyiddin al-Darwish, a consacré un ouvrage volumineux à une analyse grammaticale détaillée de l'intégralité du Coran, et expliqué dans un langage fort technique le fonctionnement de la grammaire de l'époque de façon systématique verset par verset. Il a également disséqué les usages grammaticaux de l'époque pour tous les points qui semblent être autant d'erreurs grammaticales au regard de l'arabe simplifié, destiné à être enseigné aux non-arabes, à partir du premier siècle hégirien[47],[46].

D'après l'ouvrage confessionnel sunnite Encyclopaedia of Islam[48], les traits diacritiques auraient déjà été inventés au temps du Calife Ali ibn Abi Talib, qui a demandé à abu al-Aswad d'écrire un ouvrage sur la grammaire. Celui-ci aurait inventé les voyelles, encore inexistantes dans l'écriture arabe auparavant. Ces voyelles consistant en des traits diacritiques auraient été appliquées dans les manuscrits du Coran de façon systématisée plus tardivement[49]. Les points diacritiques permettant de différencier certaines consonnes existaient quant à eux, mais étaient utilisés exceptionnellement jusqu'alors, pour des mots prêtant à des ambiguïtés fortes, comme en témoignent les papyrus PERF 558 (22H/642)[50], le papyrus bilingue P. Mich. 6714 (daté à 22-54H/642-674)[51]. Les différences de graphismes entre le Coran rédigé en Warch et celui rédigé en Hafs, témoignent de ce que la finalisation orthographique des versets s'est faite postérieurement à Mahomet. Certains graphismes liés à des flexions casuelles ou encore à la ponctuation ont également été rajoutés au texte primitif, une fois inventés, pour permettre aux non initiés la bonne prononciation des versets[52].

Texte sacré de l'islam

Selon la religion musulmane, le Coran, parole de Dieu, est, par dogme, incréé, éternel et inimitable. Il est au cœur de la pratique religieuse de chaque croyant.

Le créé et l'incréé ou la structuration théologique

Une querelle théologique a éclaté au IXe siècle entre le mouvement motazilite - ardent défenseur de l'unicité divine et du dogme de la création du Coran (Coran créé) pour éviter que ne soit associé quoi que ce soit à Allah, mouvement aussi connu sous le nom de Ahl al 'aql (les gens de la raison)- et le mouvement des ahl al naql (les gens de la transmission), qui prêchaient que le Coran est la parole de Dieu (Coran incréé). Le premier courant fut instrumentalisé sous le califat d'Al-Ma'mun contre le second ce qui conduisit notamment à l'emprisonnement de Ahmed ben Hanbal et le second mouvement prit sa revanche sous le califat de son successeur Jafar al-Mutawakkil qui persécuta les partisans du premier mouvement. Ils disparurent peu de temps après.

Il s'agit du conflit entre raison et tradition qui opposent les premières écoles de lecture du Coran. Les Qadarites sont ceux qui après la mort de Mahomet adhérèrent à la théorie du Coran faisant ressortir le libre-arbitre de l'homme. Cette théorie, sans doute influencée par la pensée hellénisque, vit le jour sous le califat des Omeyyades, dont deux des califes se convertirent à cette doctrine. Les Qadarites furent les précurseurs des rationalistes mu'tazilites. En opposition les Jabrites (Al-jabriyya) étaient les partisans d'un Coran faisant prévaloir le pouvoir absolu de Dieu[53],[54],[55].

C'est donc à la suite de la traduction en arabe des philosophes grecs (particulièrement la logique d'Aristote), que les deux principaux pôles de pensées se confirment :

  • L'École des Mu'tazilites (fondateur : Wasil ibn Ata) : Dieu lui-même est Raison. Il a donné aux hommes la puissance d'agir librement, à partir de quoi, Il les sanctionnera, à la fin des temps, en fonction de leurs actes :

كل معصية كان يجوز أن يأمر الله سبحانه بها فهي قبيحة للنهي، وكل معصية كان لا يجوز أن يبيحها الله سبحانه فهي قبيحة لنفسها كالجهل به والاعتقاد بخلافه، وكذلك كل ما جاز أن لا يأمر الله سبحانه فهو حسن للأمر به وكل ما لم يجز إلا أن يأمر به فهو حسن لنفسه Ibrahim an-Nazzam (d. 231 AH/845 AD)

Pour eux, le Coran est créé, c'est-à-dire distinct de Dieu et contrairement à Lui, survenu dans le temps.

On a retrouvé au XIXe siècle, au Yémen, les volumineux ouvrages d'Abdel al Jabbar Ibn Ahmad appartenant à l'école shafi'ite, qui ont permis de mieux comprendre l'importance de ce courant de pensée dans la formation de la théologie musulmane actuelle, qu'elle soit sunnite ou chiite[56].

  • Les représentants de la Tradition avec à leur tête Ibn Hanbal, d'une des quatre écoles de fiqh (jurisprudence) : il n'y a pas de libre arbitre humain car ce serait une entrave à l'absolue puissance de Dieu, cette dernière étant hors de portée de la raison humaine. Pour eux, le Coran est incréé car il participe de la substance de Dieu, il en est inséparable, intemporel et au-dessus de la raison. Pour les croyants, l'intelligibilité de ses versets compte moins que la présence divine dont ils sont porteurs.

Les thèses traditionalistes, dans leur formulation la plus étroitement littéraliste, se verront confortées avec les enseignements d'Ibn Taymiyya au XIVe siècle jusqu'à Ahmad ibn 'Abd al-Wahhâb (le wahhabisme actuel)[54].

Le Coran incréé

Manuscrit écrit en style kufi (de Koufa) datant du XIIe siècle

Selon le Coran, l'ange Gabriel (Jibril) aurait eu pour mission de faire descendre le contenu du Coran céleste et de le transmettre à Mahomet.

« Ceci est, au contraire, un Coran glorieux écrit sur une table gardée ! »

— Le Coran, « Les Signes célestes », LXXXV, 21-22, (ar) البروج

« Le Coran est la parole de Dieu révélée à Son prophète et transcrite sur les pages du Livre. »

— Ibn Khaldoun, Le Livre des exemples. Muqaddima VI, X

C'est la tradition sunnite exprimée par Ibn Khaldoun. Elle laisse entendre qu'il y a un original dont le Coran matériel est la transcription partielle, le livre mère, Oum El Kittab, évoquée dans le Coran.

Du point de vue ésotérique, le Coran matériel ne serait que la représentation physique, une sorte de réplique, d'un Coran supérieur, occulté aux yeux du profane, un Coran enregistré sur une Table gardée (اللَوْح المَحْفوظ [al-lawḥ al-maḥfūẓ], « la tablette préservée ») (Le Coran, « Les Signes célestes », LXXXV, 21-22, (ar) البروج), un livre caché (كِتَاب مَّكْنُون [kitāb mmaknūn], « livre caché ») (Le Coran, « L’Évènement », LVI, 78, (ar) الواقعة) et que le Coran décrit comme « la Mère du Livre » (« mère » doit être pris dans le sens « qui contient », tournure souvent rencontrée en arabe)(أَمّ الكِتَاب‏ [umm al-kitāb], « mère du livre ») (Le Coran, « La Famille d’Imran », III, 7, (ar) آل عمران).

« Ha, Mim.
Par le Livre clair !
Oui, nous en avons fait un Coran arabe !
– Peut-être comprendrez-vous –
Il existe auprès de nous, sublime et sage, dans la Mère du Livre. »

— Le Coran, « Ornements d’or », XLIII, 1-4, (ar) الزخرف.

Le dogme de l’inimitabilité du Coran

Manuscrit datant du VIIe siècle, écrit sur du vélin en script hijazi.

Dans la religion musulmane, le Coran est vu comme parfait (car œuvre divine), et donc absolument inimitable dans son sens comme dans sa forme. C'est le dogme de l'inimitabilité du Coran[57].

Il semble que cette idée de l'inimitabilité ait été développée à partir du IIe siècle de l'histoire de l'islam[58]. Ce dogme concerne autant le contenu que la forme. Et c'est le Coran lui-même qui l'énonce dans plusieurs versets, parmi lesquels le suivant :

« dis : « Si les hommes et les djinns s'unissaient pour produire quelque chose de semblable à ce Coran, ils ne produiraient rien qui lui ressemble, même s'ils s'aidaient mutuellement. » »

— Le Coran, « Le Voyage nocturne », XVII, 878, (ar) الإسراء.

En ce qui concerne le contenu, le Coran fait toutefois explicitement référence aux textes bibliques et donc ne se présente pas quant au fond comme entièrement nouveau. Par exemple il contient le passage suivant dont le matériau est proche de celui de Exode 5.2:

« 104. Et Moïse dit : « ô Pharaon, je suis un Messager de la part du Seigneur de l'Univers,
105. je ne dois dire sur Dieu que la vérité. Je suis venu à vous avec une preuve de la part de votre Seigneur. Laisse donc partir avec moi les Enfants d'Israël. » »

— Le Coran, « El-Araf », VII, 104--105, (ar) الأعراف

Vieille page du Coran en script maghribi datant du XIIIe ou XIVe siècle, exposée à la Bibliothèque Chester Beatty à Dublin en Irlande.

Mohamed Abed Al-Jabri dit à ce propos :

« […] Or, puisque le Coran recourt à la relation des récits non pas pour la relation en soi, mais pour servir la Da’wa (propagation du message de l’islam), la relation des récits – quand bien même ils seraient des récits des prophètes – n’est pas obnubilée par la vie des prophètes, mais elle présente à chaque fois ce qui est en adéquation avec la Da’wa a une étape donnée[59]. »

Le Coran est œuvre parfaite selon deux versets :

« Rien n'y a été oublié »

— Le Coran, « Les bestiaux », VI, 38.
et Le Coran, « Les abeilles », XVI, 91.

Le caractère inimitable du Livre va permettre de fixer la langue arabe, et de développer toute une science du discours et de la rhétorique, surtout avec un certain Al-Jourjani vers le XIe siècle (cf. Dala'il al-I'jaz ou les preuves de l'inimitabilité) ; mais il va aussi contribuer à retarder la traduction du Coran dans d'autres langues.

Selon l'historien Maxime Rodinson, ce dogme de la perfection du style coranique fut remis en cause, y compris dans l'islam : « il n'a pas manqué d'esprits libres en Islam pour mettre en doute cette incomparabilité du texte coranique. »[60]. Cette perfection serait culturellement ressentie par les musulmans, comme pour tout « texte dont on a été bercé depuis l'enfance ». « La beauté du style coranique a été contestée par ceux qui, pour une raison ou une autre, échappaient à l'envoûtement collectif ». Grand spécialiste des civilisations sémitiques et fin connaisseur de l'arabe, Theodor Nöldeke a écrit un grand article sur ce qui lui paraissait des défauts stylistiques dans le Coran[61]. Mais, pour l'autre grand arabisant français Jacques Berque, tout ce que Theodor Nöldeke imputait à un vice rhétorique n'est, à la lumière d'une analyse critique bien menée, que singularités grammaticales ou spécificités stylistiques propres au discours coranique[62].

Le Coran dans la pratique religieuse

Cité et récité dans de nombreux événements et circonstances de la vie (prières quotidiennes, Ramadan, fêtes familiales…), le Coran occupe une place importante dans la vie de tout musulman. Dans les mosquées, il n'est pas récité mais psalmodié. En effet, citant le Coran, l'imam pense citer une parole venue de Dieu : il n'est alors plus acteur utilisant sa voix mais instrument de la parole divine. Tel qu'interprété par les oulémas, ou « docteurs de la foi », ce texte est aussi à l'origine du droit musulman. L'exégèse du Coran et les conflits d'interprétations entre les divers courants de l'islam sont ainsi à la base des plusieurs types de compréhension possibles de notions telles que la charia (loi de l'islam) ou encore le djihad (on distingue ainsi le « djihad majeur », effort de conversion tourné contre soi-même, du « djihad mineur », effort de conversion tourné contre les autres).

La lecture et la science du Coran

L'étude du Coran, fondement de la culture islamique, riche de plus de 6 000 versets, a donné naissance à la science du Coran qui consiste non seulement en sa mémorisation mais aussi dans la connaissance des clés de lecture du texte et en son exégèse. Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, conseille : « Il faut des clefs du Coran, on n'entre pas dans son monde comme cela. Le mieux est d'avoir lu des introductions à sa lecture[63] ».

Parmi les disciplines constituant les sciences coraniques figurent l'ʼIʻrāb (analyse syntaxique des versets), le tabyîn (l’explicitation du sens « littéral »), ou encore le tafsir (exégèse ou interprétation). Cependant, bien qu'utile, le tafsir est à prendre avec précaution car beaucoup d'exagérations peuvent en résulter, et certains récits servant de base pour l'explication de certains versets ne sont pas authentiques[64].

La science des Qirâ'at ou lectures du Coran

Un Coran avec lettre colorée afin de mettre en évidence les règles de Tajwid et faciliter la récitation.

La science des Qirâ’at est une science coranique qui s’intéresse aux différentes variantes de lecture du Coran. Ces variantes diffèrent notamment en termes de prononciation, de tournures de mots, d’intonation, de diction ou encore de rythmique. Plusieurs grands savants musulmans s’y sont intéressés tels que Suyuti dans son célèbre livre Al-Itqân fi `ouloûm al-Qur'an ou encore Tabari.

Les musulmans admettent que le texte coranique qui fut fixé dans son intégralité à l’époque du 3e calife Othmân ibn Affân, était exactement tel qu'il fut révélé au prophète Muhammad. On note que les premières versions du Coran, écrites en hijazi – écriture arabe primitive– sont caractérisées par l’absence de signes diacritiques, de voyelles et de séparations des versets. Si l’on considère le texte brut et vu la richesse orale de la langue arabe et de ses tournures, une multitude de lectures seraient possibles, notamment en termes d’homonymes, de prononciations ou encore de tournures de mots.

Dès lors la science des Qirâ’at permettrait de s'assurer du fait que les lectures du Coran sont non seulement conformes au texte brut –celui du Mushaf d'Othmân– mais également conformes à la diction faite par le prophète Muhammad ou à celles qui furent approuvées par lui-même et ce, de manière à ne pas altérer le sens ou l’harmonie du Coran. Le Coran étant un texte divin, aucune altération volontaire des versets, de leur sens ou ajout humain n'est acceptable. De ce fait, ces lectures devront être authentifiées dans les moindres détails jusqu’au prophète par une chaine de transmetteurs ininterrompue constituée uniquement de rapporteurs intègres.

Les différentes possibilités de dictions, d’intonations ou de prononciation du Coran au temps même du prophète de l'islam sont attestées par la tradition dans plusieurs hadiths dont l’un des plus célèbres fut rapporté par Al-Bukhari, Ahmed et Mouslim :

« J'ai entendu Hichâm ibn Hakîm ibn Hizâm réciter la sourate Al-Furqân autrement que je ne la récitais. Or l'Envoyé d'Allah (que la bénédiction de Dieu et la paix soient sur lui) me l'avait fait réciter par lui-même. Je fus sur le point de l'interrompre, mais je le laissai terminer et alors, l'enroulant dans son vêtement, je le traînai jusqu'à l'Envoyé d'Allah […] et dis à ce dernier: « Je viens d'entendre cet homme réciter la sourate Al-Furqân autrement que tu ne me l'as fait réciter toi-même. » - « Lâche-le », me dit le Prophète […]. Puis s'adressant à Hichâm, il lui ordonna de réciter. Quand celui-ci récita de la même manière que je vins d'entendre, le Prophète […] dit: « C'est ainsi que cette sourate fut révélée. ». S'adressant alors à moi, il m'ordonna de réciter. Quand je récitai, il dit: « C'est bien ainsi que cette sourate fut révélée; le Coran fut révélé sur sept Ahrouf (modes ou tournures), récitez-le de la façon qui vous est la plus facile. » »

Plusieurs hypothèses furent données par les érudits musulmans sur ces Ahrouf. Certains commentateurs ont pensé que les Ahrouf désignent des dialectes des tribus arabes de l'époque : Quraysh, Yaman, Hawazin, Houdhayl, Banu Thaqif (en), Banu Kinanah et Tamîm. D’autres, comme le célèbre compagnon Abdullah ibn Abbas, étant donné que la langue du Coran est une « langue arabe claire » (Coran 42:195), les Ahrouf ne seraient que des tournures du dialecte Qurayshite, dialecte de la propre famille de Mahomet. D’ailleurs, lors de la compilation du codex coranique d'Othmân, les compagnons sont revenus de manière systématique à la langue de Quraysh dès qu’il y avait le moindre soupçon de divergence[réf. nécessaire].

Plusieurs érudits musulmans s’accordent à dire que ces Ahrouf sont à l'origine des différentes récitations du Coran –communément appelés Qirâ'at (القراءات) ou lectures. Pour d’autres, les sept Ahrouf renvoient tout simplement aux sept Qirâ’at authentiques les plus célèbres utilisées aujourd’hui. Quoi qu’il en soit l’usage des Ahrouf persista dans le cadre des différentes variantes de lectures faites par les compagnons du prophète Mahomet, notamment chez ceux qui mémorisaient intégralement le Coran.

Les principales Qirâ’at du Coran ont été fixées lors du IIe siècle[Passage contradictoire] par des Qur’aa – spécialistes des sciences de la lecture du Coran– faisant partie notamment des 2e et 3e générations de musulmans. Plus tard, en l’an 324 de l’hégire, Abu Bakr Ibn Mujahid fut le premier à rassembler sept différentes lectures en sélectionnant celles qui furent les mieux transmises et les plus fiables (Hafs, Nafii, etc.). Ces sept lectures authentiques sont Moutawatir, c'est-à-dire transmises par un grand nombre de transmetteurs intègres à chaque génération.

Plus tard, d'autres Qirâ’at ont également été identifiées comme authentiques pour constituer finalement dix ou quatorze Qirâ’at bien connues et admises par le consensus des érudits musulmans. Ces autres lectures sont également considérées comme authentiques mais rapportées par un degré moindre de transmetteurs à chaque maillon de la chaine, voire via un unique transmetteur. Toutefois, quatre de ces lectures ayant une chaîne de transmission authentique mais singulière, avec des maillons à un seul rapporteur, ne sont pas utilisées dans les actes cultuels.

Condition d’authenticité d’une Qirâ’at

Les Qirâ’at sont basées sur la transmission orale du texte et de sa technique de lecture de génération en génération, par le principe de la chaîne de transmission et de l'affirmation de l'intégrité des hommes constituant ces chaînes, principes connus également dans la science du Hadith.

Pour les musulmans, cette transmission orale à côté de la mise par écrit aux premiers moments de l’islam est l’un des facteurs qui continue à garantir l'authenticité du Coran jusqu’à nos jours.

Les 4 Madhabs ou écoles de jurisprudence ont établi 3 critères pour accepter une Qirâ’at :

  • La transmission orale authentique : En effet, la mémorisation était une façon déterminante de préserver le texte coranique et beaucoup de compagnons l’ont appris par cœur aux côtés du Prophète. Chaque compagnon l’a ensuite enseigné à des personnes de la deuxième génération de musulmans et ainsi de suite jusqu’à nos jours où un grand nombre de musulmans connaissent encore le texte par cœur. Certains grands savants religieux de la période contemporaine ont d’ailleurs pour certains un Sanad – chaîne de transmission ininterrompue qui va du prophète à leur Cheikh-maître transmetteur qui garantit que l'ensemble de leur mémorisation du Coran, verset par verset, est conforme à une Qirâ’at/lecture autorisée par le Prophète. Le Sanad – chaîne de transmission orale ininterrompue et authentique jusqu’au Prophète - reste d’ailleurs l’une des conditions de validité les plus importantes d’une Qirâ’at.
  • La concordance avec le mushaf d'Othmân ibn Affân – cette concordance est fondamentale car elle garantit la parfaite adéquation entre la Qirâ’at et le texte du Coran.
  • L'exactitude vis-à-vis de la grammaire arabe

Ainsi, toutes les Qirâ’at des grands lecteurs (Hafs, Warch, Qualoune, etc.) remplissent ces trois conditions et toute autre lecture doit passer ce test pour être déclarée Qirâ’at authentique.

Versets abrogés et versets abrogeants

Coran en script Naskh et Muhaqqaq, signé par Mohammad ibn Mas`oûd ibn Sa`d Abhari, calligraphe et enlumineur, datant de 1222, exposé au Musée national d'Iran à Téhéran.

Les contradictions qui ont pu être relevées au sein du Coran sont expliquées par la science islamique par le principe des versets abrogés (Mansukh) et des versets abrogeants (Nasikh) : les versets les plus récents relatifs à un sujet donné abrogent les versets les plus anciens sur le même sujet. Il y a plusieurs niveaux d'abrogations selon que l'abrogation porte sur la lecture du texte ou seulement sur sa prescription tandis que le texte reste inscrit dans le Coran. Le principe de l'abrogation repose sur deux versets du Coran (Coran 2:106 et 16:101). Pour faire comprendre le principe de l'abrogation par Dieu de ses propres versets, les savants de l'islam utilisent souvent l'analogie avec le médecin qui fait évoluer son traitement à mesure de l'état du malade, la Révélation ne pouvant être donnée d'un coup tout entière aux Hommes.

La difficulté est de connaître, pour chaque sujet étudié, le verset révélé en dernier alors que les versets du Coran ne sont pas classés par ordre chronologique. La connaissance des Mansukh et des Nasikh constitue donc une science du Coran qui donne lieu à des longs débats entre savants sur l'abrogation ou non de tel ou tel verset.

Globalement, concernant les prescriptions de vie, les premiers versets dictés à La Mecque ont souvent été abrogés par des versets dictés plus tard à Médine, jugés plus « durs. » L'exemple le plus souvent cité de l'évolution des prescriptions du Coran en fonction de la règle de l'abrogation est celui de l'interdiction de l'alcool[65]. Un autre exemple souvent cité, notamment par les adversaires de l'islam, est le verset du sabre (Coran 9:5) qui abolit, selon eux, jusqu'à 114 versets antérieurs prônant la tolérance religieuse[66]. Cette dernière interprétation est réfutée par des chercheurs reconnus tels que Geneviève Gobillot ou Michel Cuypers et des savants musulmans (voir l'article Mansukh).

Études scientifiques du Coran : datation, constitution…

Les recherches contemporaines

Depuis le milieu du XXe siècle, une évolution des études coraniques en Occident est apparue. Elle est le résultat des progrès considérables de l'exégèse biblique (critique des formes et critiques de la rédaction) et des théories littéraires. Les sciences humaines — notamment, l'anthropologie et l'histoire des religions — commencent à s'y faire sentir (rôle du symbolique et de l'imaginaire, passage de l'oral à l'écrit, fonction du mythe, etc).

Ces recherches se divisent en deux grandes orientations : la première porte sur l'histoire du Coran, sa composition, sa « collecte » et sa rédaction. La seconde concerne sa relecture à la lumière des sciences humaines et à une étude critique, afin d'appréhender la façon dont le texte coranique a agi dans la constitution de l'imaginaire islamique aux diverses étapes de son histoire, c'est-à-dire de la façon dont « l'islam s'est vu, s'est donné à voir et s'est « rêvé »[67].

Vieux manuscrit datant du Ier siècle de l'hégire exposé à la bibliothèque d'Alexandrie en Égypte.

Deux écoles totalement opposées

Selon Guillaume Dye, le contenu du Coran qui fait référence aux récits antérieurs a mené les chercheurs[Note 2] à se positionner selon l'une des deux écoles historiques[68] :

  • D'une part, les chercheurs qui acceptent avec plus ou moins de prudence les récits traditionnels, en maintenant l’idée qu'il y a un auteur unique du texte coranique. Ce qui implique que « Mahomet maîtrisait parfaitement les cultures chrétienne et juive, et que la présence chrétienne dans le Hedjaz était plus significative qu’on ne le pensait. ». On peut citer par exemple François Déroche ou John Burton[69] ;
  • D'autre part, des chercheurs plus critiques jugent « impossible de prendre au sérieux la richesse et la complexité du corpus coranique tout en restant dans le cadre traditionnel. Ils sont conduits à voir le Coran comme un travail collectif (étalé sur plusieurs générations), en partie indépendant de la prédication de Mahomet. Pour eux, il semble très probable que des passages substantiels du Coran ont été rédigés par des lettrés et scribes chrétiens (et, dans une moindre mesure, juifs) ». Exemple : William Montgomery Watt ou Alfred-Louis de Prémare [69].
Nombre des rédacteurs du Coran et son étalement dans le temps

Grâce à une méthode mathématique issue de la Théorie des Codes, étudiant les caractéristiques stylistiques des auteurs d'un texte, Jean-Jacques Walter affirme avoir prouvé l'existence d'au moins trente auteurs différents, au maximum cent, mais probablement cinquante[70]. L'un de ceux-ci, ayant rédigé un grand nombre de versets issus de théologie nazaréenne, base de la théologie musulmane, a une influence théologique très importante[71]. De même, c'est avec cette même théorie des codes que Walter est arrivé à la conclusion que la rédaction du Coran s'est étalée sur 227 ans, de 620 à 847 apr. J.-C.[70]

Or, de nombreux feuillets de Corans ont été découverts et datés du VIIe siècle comme le Parisino-petropolitanus daté de 670 à 705 (cf. paragraphe « Les quatre-vingt-dix-huit pages parmi les plus anciennes d'un exemplaire du Coran » plus haut). Le parchemin d'un autre exemplaire du Coran, le M a VI 165 de l'université de Tübingen en Allemagne, a récemment été daté de 649 à 675 (cf. paragraphe « Le plus vieux manuscrit au monde »). Un autre exemple, le 28/03/2014, Michael Marx qui codirige avec François Déroche et Christian Robin le projet Coranica révèle qu'il existe à ce jour entre 1500 et 2000 feuillets coraniques datant du Ier siècle de l'hégire. Il y aurait parmi eux un codex « quasi complet »[72].

Sans aller jusqu'à affirmer que le Coran a un seul auteur, Anne-Sylvie Boisliveau dans son étude souligne que l'aspect unifié du style du texte et de l’argumentation nous démontrerait qu'il y a un « auteur » plutôt qu'un ensemble d’ « auteurs » en ce qui concerne la part quantitativement la plus importante du Coran qu'elle appelle « le discours sur le statut du texte coranique », et que le Coran aurait été composé à l'époque du Prophète[73].
L'historienne Silvia Naef explique que selon elle, il n'existerait pas différentes couches rédactionnelles dans le Coran mais que seul l'apparition de points diacritiques a pu modifier les différentes divergences et canoniser la lecture du Coran au VIIIe siècle[74].

Données paléographiques et philologiques

Ces données proviennent notamment de l'étude des plus anciens textes coraniques, étude rendue difficile par l'absence de Corans de la première génération, l'état encore primitif, donc polysémique, de l'écriture arabe aux VIIe et VIIIe siècles. Remarquons l'éclairage d'une interprétation des premiers textes lorsqu'on introduit des signes diacritiques syriaques (voir plus loin notamment S. Naef et Christoph Luxenberg). Ces études tiennent compte de la littérature arabe ou non précédant, contemporaine ou postérieure à l'élaboration du Coran, du contexte historique de l'époque où le Coran est apparu, des éléments que découvre l'analyse littéraire dans le texte actuel du Coran[75].

Paléographie coranique

Les études du linguiste Robert Kerr permettent une nouvelle approche de l'histoire coranique[76]. L'étude, aussi bien paléographique que philologique, des inscriptions sur pierre, des premières traces de l'écriture arabe et des premiers corans lui permet d'affirmer que les premiers corans ne sont pas écrits en alphabet sud-arabique qu'il pense être utilisé dans le Hedjaz à l'époque de Mahomet mais en arabe d'Arabie Pétrée (Syrie, Jordanie, Iraq actuelles). Pour lui, en l'état actuel de la recherche, «le Coran n’a [donc] pris naissance ni à La Mecque, ni à Médine».

De nouvelles données semblent contredire cette thèse : outre le fait que de nombreux témoignages attestent de l'usage de l'écriture arabe à l'apparition de l'islam dans le Hedjaz[77], une table ronde a été organisée à l'Institut du Monde Arabe le 20 mai 2016 avec pour titre « Aux origines de l'écriture arabe : nouvelles données »[78]Christian Robin et Laïla Nehmé ont mis en évidence que l'écriture arabe n'est pas née en Syrie comme on le pensait jusqu'à récemment mais au nord-ouest de l'actuelle Arabie Saoudite puisqu'il y fut decouvert des inscriptions plus anciennes à la région qui s'étend entre Al-'Ula et la frontière jordanienne, et à l'est jusqu'à la région de Sakaka dont certaines de ces inscriptions sont datées du IVe , Ve siècle de notre ère[79]. Ces inscriptions témoignent de l'origine Nabatéenne de l'écriture arabe. Il fut aussi retrouvé à Najran (sud de l'Arabie) des inscriptions en écriture arabe vers 470.
Lors de la table ronde, Christian Robin affirme que vers la fin du Ve siècle, l'écriture arabe était déjà probablement bien enracinée dans le sud de la péninsule et qu'au IIIe/IVe siècle l'écriture sudarabique disparaît du Hijaz[80]. Le projet Digital Archive for the Study of pre-Islamic Arabian Inscriptions dirigé par Alessandra Avanzini (Université de Pise) recense tout de même plus de 150 inscriptions en écriture sudarabique entre le IVe et le VIe siècle[81]. Deux graffiti « certainement d'époque islamique » en alphabet sudarabique sont attesté au Yémen[82].

Mise en place de l'écriture du Coran

Selon l’historienne Silvia Naef qui enseigne l’histoire de la civilisation arabo-musulmane à l'Université de Genève, les premiers corans furent rédigés dans une écriture arabe sommaire (le hijâzî) et des divergences de lectures se manifesteront. Les voyelles brèves et les signes diacritiques furent ajoutés au VIIIe siècle, fixant ainsi une lecture canonique. Il n’y a pas différentes couches rédactionnelles mais différentes lectures. Un certain nombre de termes et d’expressions peuvent s’expliquer de différentes manières[74]. Ce hijâzî concerne une période allant du début du VIIe siècle à une période se situant entre la fin du VIIe siècle et le début du VIIIe siècle[83]. Cette question des signes diacritiques était encore discutée par les théologiens musulmans vers l'an 1000[84].

Depuis la découverte de très anciens fragments de Coran comme les manuscrits de Sana'a, François Déroche, directeur d'études à l'EPHE, section des sciences historiques et philologiques, écrit : « Au cours de la période qui va jusqu'à la réforme d'Ibn Mujâhid (IVe / Xe siècle), la rédaction à proprement parler est achevée, mais le texte reçoit le complément de ces différents signes qui le précisent progressivement et le fixent de mieux en mieux. L'introduction systématique de la vocalisation et des signes orthoépiques marque véritablement la fin de cette « rédaction » »[85], donc près de trois siècles après les fragments de Sana'a[75].

A.-L. de Prémare précise : « Les fragments de Sana'a nous montrent plus précisément que les textes y sont souvent incertains dans leur écriture consonantique et leur orthographe. Ils augmentent très sensiblement le nombre et la nature des variantes […] Assez souvent la répartition des versets ne correspond à aucun des systèmes régionaux connus jusqu'à présent. Enfin […] certains spécimens (de Sana'a) attestent l'existence d'arrangements différents de celui du Coran actuel dans l'ordonnancement des unités que l'on appellera plus tard « sourates ». »[75] Plus loin, le même auteur exprime par ailleurs des questions sur la rétention d'information sur les variations textuelles de ces fragments : les chercheurs « s'interdiraient-ils d'en faire part ? »[75],[86].

Michel Orcel explique que bien qu'il n'existe pas à ce jour d'études exhaustives sur les conséquences que l'on devrait tirer de la découverte des manuscrits de Sanaa, on peut d'ores et déjà dire que l'on retrouve des versions qui correspondent à ce que nous savons des Corans concurrents (celles qui ont été éliminées au moment de la sélection comme le Coran d'Ali, de Mas'ud ou encore d'Ubay). Ces différences d'ordonnancements rappellent ce que nous savons des Corans qui ont disparu. Et finalement ce sont des variations très mineures par rapport au Coran d'Othman[87].

Philologie et étude de la langue du Coran

Selon le philologue Christoph Luxenberg, les points diacritiques ont commencé à apparaître en arabe au tournant du VIIIe siècle sur l'ordre de Al-Hajjaj ben Yusef, gouverneur de l'Irak (694-714). Ces signes graphiques permettant de différencier certaines consonnes existaient pourtant bien plus tôt, pour des mots prêtant à des ambiguïtés fortes, comme en témoignent des papyrus PERF 558 (22H/642)[50], le papyrus bilingue P. Mich. 6714 (daté à 22-54H/642-674)[88]. Christoph Luxenberg remarque que le Coran présente souvent une langue très ambiguë et même parfois inexplicable. Il affirme que même des savants musulmans trouvent que certains passages sont difficiles à saisir et ont rédigé de nombreux commentaires dans le but d'expliquer ces passages difficiles. Néanmoins, le présupposé était de toujours maintenir l'idée que chaque passage difficile était à la fois vrai et plein de sens et qu'il pouvait être déchiffré avec les instruments traditionnels de la science islamique. Christoph Luxenberg reproche au monde académique occidental travaillant sur le Coran, d'avoir une approche timide et servile du texte, approche trop souvent adossée à des travaux de musulmans plus exégètes qu'objectifs et de ce fait, souvent biaisée. Christoph Luxenberg affirme que les savants devraient recommencer leurs études à nouveaux frais, en ignorant les vieux commentaires islamiques et en utilisant seulement des méthodes linguistiques et historiques récentes. Son argument est que Mahomet prêchait des concepts qui étaient nouveaux pour ses auditeurs arabes ; ces concepts, Mahomet les aurait lui-même trouvés au cours de conversations avec des Arabes juifs et chrétiens, ou via les chrétiens de Syrie (si l'on admet qu'il a voyagé). Ainsi, si un mot (ou une phrase) du Coran semble inintelligible en arabe, ou ne saurait avoir de sens qu'après des conjectures tirées par les cheveux, ce mot (ou cette phrase) pourrait faire sens – dit Christoph Luxenberg – en regardant du côté de l’araméen et du syriaque. Le Coran contient d'ailleurs de nombreux passages inspirés des auteurs chrétiens hérétiques liés à l'arianisme, au nestorianisme et au monophysisme. Le commentaire islamique traditionnel se limite généralement à une lexicologie ; Christoph Luxenberg propose d'étendre cette recherche à d'autres langues, qui peuvent être consultées. Il affirme aussi que le Coran est fondé sur des textes antérieurs, en particulier sur des lectionnaires utilisés dans les Églises chrétiennes de Syrie et qu'adapter ces textes, fut le travail de plusieurs générations pour donner le Coran que nous connaissons aujourd'hui. Quelques citations :

« Selon la tradition musulmane, le Coran daterait du VIIe siècle, alors que les premiers exemples de littérature en arabe dans le plein sens du terme ne se trouvent que deux siècles plus tard, au temps de la « Biographie du Prophète », c'est-à-dire de la vie de Mahomet telle qu'elle a été écrite par Ibn Hichâm, décédé en 828. On peut ainsi établir que la littérature post-coranique a été développée par degrés dans la période qui a suivi le travail de Khalil ibn Ahmad, mort en 786, fondateur de la lexicographie arabe (« kitab al-ayn ») et de Sibawayh, mort en 796, à qui l'on doit la grammaire de l'arabe classique. Maintenant, si nous considérons que la composition du Coran s'est achevée à la mort de Mahomet, en 632, nous avons devant nous un intervalle de 150 ans, durant lequel nous ne trouvons pas trace de littérature arabe. »

« À cette époque, il n'y a avait pas d'écoles arabes – excepté probablement, dans les centres urbains chrétiens d'Al-Anbar et d'Al-Hira, dans le Sud de la Mésopotamie, dans ce qui constitue aujourd'hui l'Irak. Les Arabes de cette région avaient été christianisés et instruits par des chrétiens de Syrie. Leur langue liturgique était syro-araméenne. Cette langue était le véhicule de leur culture et plus généralement la langue de la communication écrite. »

« Au commencement du IIIe siècle, les chrétiens de Syrie ne se contentaient pas de porter leur mission évangélique aux pays limitrophes, comme l’Arménie ou la Perse. Ils allaient jusque dans des contrées éloignées, jusqu'aux confins de la Chine et la côte Ouest de l'Inde, en plus de la totalité de la Péninsule arabique, jusqu'au Yémen et l'Éthiopie. Il est ainsi plus probable que, en vue de porter le message chrétien aux peuples arabes, ils aient utilisé, entre autres langues, la langue des Bédouins, c'est-à-dire l'arabe. Afin de répandre les Évangiles, il leur fut nécessaire d'utiliser un mélange de langues. Mais à une époque où l'arabe était un ensemble de dialectes qui n'avaient pas de forme écrite, les missionnaires n'avaient pas d'autre choix que de recourir à leur propre langue littéraire et à leur propre culture, c'est-à-dire au syro-araméen. Le résultat fut que la langue du Coran est née dans une langue arabe écrite, qui cependant était une langue dérivée de l'arabo-araméen. »

À l'aide de sa méthode, qui consiste à vérifier si les termes arabes n'ont pas un équivalent syriaque, Christoph Luxenberg indique que certains passages coraniques auraient été réinterprétés lors de leur vocalisation en arabe. Un exemple parmi d'autres : le mot houri signifierait raisins blancs, et non pas vierges aux grands yeux. L'expression sceau des prophètes signifierait témoin, voulant dire que Mahomet est témoin des prophètes venus avant lui.

Les manuscrits conservent en filigrane des traces de la langue coranique telle qu'elle était récitée alors. L'écriture du Coran résulte d'un processus de normalisation (respect de la graphie ancestrale pouvant être dépassé par le souci d'établir des corrections linguistiques, adoption d'une lecture admise par la majorité) de la langue coranique par l'arabe classique, processus qui se prolonge jusqu'au Xe siècle, époque à laquelle les Qirâ’at sont définitivement codifiées[89].

Données provenant de la littérature historique

Ces données sont issues de l'analyse critique des discussions autour de la collecte du Coran (notamment venant de l'épouse et des compagnons mêmes de Mahomet) ; « des divergences de détail » au sujet des récits qui parlent de cette collecte[90], de l'histoire des oppositions venant de musulmans chiites ou non au Coran imposé par les califes[91], des témoins extérieurs.

Mise en place du corpus coranique

A.-L. de Prémare s'appuie sur trois genres littéraires : les livres historiques écrits au VIIIe siècle et suivants par des musulmans, sur les akhbars (récits ou informations selon un style propre à l'Antiquité)[92] et sur les hadiths pour étayer l'hypothèse de l'existence de versions différentes du Coran[75]. Citons un seul des arguments développés par l'auteur : `Uthmân « ordonne que l'on brûle toute autre collection écrite ou codex ». C'est par cette phrase que nous sommes informés, comme incidemment, de l'existence d'autres écrits[75]. Le même auteur prend aussi argument sur les écrits de deux témoins extérieurs du VIIIe, le moine de Beth Hâlé et Jean Damascène[75]qui semblent indiquer, entre autres, que certaines sourates n'étaient pas encore intégrées au Coran. « Cet ensemble paraît nous indiquer qu'au début du VIIIe siècle, le Coran n'était pas encore tout à fait stabilisé dans la configuration que nous lui connaissons actuellement[75]. »

Mohammad A. Amir-Moezzi[93] approfondit à sa manière la recherche historique pour renforcer la thèse d'une élaboration progressive du Coran et la préexistence de versions très différentes. Il fonde son argumentation sur l'étude de sources chi'ites confrontées à des sources sunnites et aux données de l'histoire. Voici quelques conclusions de ses recherches : « Un corpus très important de propos remontant à Muhammad aurait été très progressivement distingué en Coran et en Hadith […] Le Coran officiel mis a posteriori sous le patronage de `Utman, aurait en fait été établi plus tard, probablement sous le califat de l'omeyyade 'Abd al-Malik (685-705) »[94]. « D'autres recensions coraniques, parfois très différentes dans leur forme et leur contenu, […] continuèrent ainsi à circuler au moins jusqu'au IVe / Xe siècle. »[95]

« Ces écrits [ceux analysés dans l'étude citée] sont parfois corroborés par un grand nombre de recherches modernes touchant les domaines historiques et philologiques. [Exemples :] […] Le caractère particulièrement problématique de l'élaboration, de la transmission et de la réception du texte coranique. La nature politique de l'élaboration d'une immense part du corpus du Hadith où chaque parti théologico-politique tentait de forger des traditions « prophétiques » justifiant sa propre cause. »[96]

L'auteur tient à préciser que « [c]onsidérer la version officielle du Coran comme étant altérée et falsifiée était loin d'être limité aux Alides peu à peu appelés les Shi'ites. Des personnages hautement respectées par les Sunnites partageaient […] les mêmes opinions et celles-ci sont relatées par certaines sources sunnites. [Exemples :] la première et les deux dernières sourates n'auraient pas fait partie du Coran […] ; les deux courtes sourates d'al-Hal' et d'al-Hafd […] n'ont pas été retenues. »[97] « Il est significatif de constater qu'un certain nombre de données reconnues comme étant typiquement chi'ites […] ont été pourtant transmises par de prestigieux auteurs sunnites : […] répression et massacre des membres éminents de la Famille prophétique par le pouvoir califal, etc. »[98]
« La « séquence » de la perception shi'ite des choses, schématisée à l'extrême, serait […] la suivante : à la mort de Muhammad, ses adversaires écartent 'Ali, son seul successeur légitime, et prennent le pouvoir. Ils élaborent avec perfidie une religion antimuhammadienne, soutenue par une version falsifiée du Coran, qu'ils présentent comme l'islam officiel[99]. »

Amir-Moezzi fait observer que « L'obscurité du texte coranique est dite être due à sa falsification[100] À suivre ces données, « afin de justifier ces exactions, le pouvoir califal […] altéra tout d'abord le texte coranique et forgea tout un corpus de traditions faussement attribuées au Prophète […] »[101] « Selon la vision historique du shi'isme, « l'islam » majoritaire officiel, la religion du pouvoir et ses institutions, ont été élaborés par les ennemis de Muhammad […]. »[102]

Asmaa Godin, à propos des compagnons qui avaient leur propre assemblage des révélations coraniques, rappelle que la tradition sunnite précise que ces assemblages auraient été rédigés pour nombre d'entre eux pour leur usage personnel, alors que le « moushaf d'Othman » constituerait, selon la version officielle, le consensus des compagnons (ceux qui sont tous d'accord qu'il ne contient que ce que le Prophète a reçu comme révélation venant de Dieu). Par exemple, les deux sourates et les versets supplémentaires du moushaf d'Ubayy ne seraient alors que des hadith[103].

L’étude menée par M. Lamsiah et Édouard-M. Gallez sur les premiers manuscrits permet de comprendre la mise en place du texte coranique. Elle porte sur 46 versets « suspectés d’avoir subi une manipulation ». Parmi ces versets, dix sont liés au terme naṣārā. L’étude du rythme permet d’y reconnaître des ajouts tardifs. Ces ajouts seraient liés à la rupture entre les judéo-nazaréens et les arabes, ce qui aurait permis de modifier le sens de ce terme en « chrétien » et d’ainsi occulter le lien étroit entre le proto-islam et les judéo-nazaréens. D’autres sont liées au terme « Esprit-Saint » qui sera alors associé à l’ange Gabriel ou à la mise en place du dogme de l’origine divine du Coran[104].

D'un point de vue historique, les ajouts apportés à l'époque omeyyade au niveau graphique dans les manuscrits coraniques sont : introduction des séparateurs de groupe de versets, modifications de l'orthographe, ou encore introduction de références graphiques définies[105]. Déroche conclut : « La période omeyyade a été témoin d'un véritable bouleversement en matière de transmission manuscrite du texte coranique[106]. »

Étude du « Coran des pierres »

Une autre piste suivie par les historiens-philologues est l'étude du « Coran des pierres », que sont les textes gravés dans la pierre (nommés ici: graffitis) dès les premiers temps de l'islam, antérieurs à l'an 150 de l'hégire. Frédéric Imbert, qui a longuement travaillé sur ces graffitis, en tire des hypothèses qui peuvent être résumées comme suit :

Sur les 85 extraits ou bribes du Coran qui ont été étudiés, 36% sont conformes à la lettre à la version de la vulgate, tandis que 64% ne sont pas identiques[107]. Pour ceux qui sont conformes à la lettre, mais moins à l'esprit, Imbert explique : « Ces derniers formulent parfois des péricopes qui sont fort proches de versets mais totalement décontextualisés et sans rapport avec ce qu'ils sont dans le texte coranique. »[107] Par ailleurs, « [Le nombre assez bas de versets coraniques sur les graffitis reflète] sans aucun doute la place de ce texte dans la toute première société arabo-musulmane : un Coran en cours d'élaboration, non encore arrêté dans sa forme définitive et relativement mal diffusé. »[107]

Les différences entre le Coran des pierres et la Vulgate sont principalement catégorisées comme suit :

  • les amalgames coraniques ou raboutages : Il s'agit d'invocation originales où l'on retrouve un mélange de plusieurs bribes de versets de la vulgate, parfois suivies de formules de malédiction contre celui qui aura effacé ou changé l'inscription coranique tronqué, ce qui permet à l'historien d'affirmer : « La présence de ces formules très spécifiques à la suite de mentions coraniques nous rappelle qu'à la fin de l'époque omeyyade l'unanimité n'était sans doute pas encore faite autour d'une version unifiée et standardisée du texte. Les amalgames apparaissent alors plus que de simples reconstructions composites comme des versions potentielles non retenues de la version écrite du Coran. »[108] ;
  • variantes évoquant Dieu : par exemple, un graffito daté du IIe siècle de l'hégire est identique à la Sourate 26, 88-89, sauf que la vulgate donne Allah au lieu de Rahman (Miséricordieux). Rahman jouit d'une « prééminence toute particulière en islam » ; premier des 99 noms de Dieu après Allah, il est le premier nom cité dans la formule de la basmala. L'auteur fait remarquer cette différence récurrente, tout comme la rareté ou l'absence en certaines régions de la basmala[109]. Il relève qu'« avant l'avènement de l'islam, le nom al-Rahman était employé dans diverses régions d'Arabie pour désigner la divinité unique. » « En résumé, tout un réseau d'indices nous porte à croire que l'épigraphie pourrait révéler des traces de dénominations divines anciennes qui furent employées à côté ou en concurrence du nom Allah. La basmala, qui porte en elle cette singulière répétition de la racine rhm, serait une ancienne formule fossilisée et rappellerait qu'Allah et al-Rahman sont une seule et même divinité. »[110] ;
  • les adaptations grammaticales : Ce sont des formulations très légèrement différentes du Coran afin de les adapter dans une succession d'invocations. Un exemple : En 112 de l'hégire, un long graffito débute par « Ô Dieu ! Pardonne à…[le lapicide] ses péchés passés et à venir et comble-le de ta grâce ! Dirige-le sur une voie droite ! » alors que le Coran porte (48;2) : « Afin que Dieu te pardonne tes péchés, passés et à venir, et te comble de Sa grâce et te dirige sur une voie droite. »

« Le changement de locuteur dans un verset […] pourrait être l'indice d'anciens raboutages datant de l'époque où le texte fut composé […]. Sur la pierre, […] l'allusion au succès du prophète est totalement gommée […] »[111] L'auteur conclut ses recherches : « Autant d'éléments qui imposent de nous interroger sur la stabilité du texte avant le début de l'époque abbasside. Son élasticité est flagrante. [Le Coran des pierres] se voudrait plutôt le reflet d'un texte coranique en devenir, souple et non encore fixé, malléable […] »[112] Imbert souligne le changement de perspective qu'induit ses recherches : on a longtemps pensé que le Coran aurait été à la source de champs textuels variés. « Aujourd'hui, dans le cas des graffiti, le contraire peut être envisageable : des formules et péricopes diffusément utilisées sur le Proche-Orient auraient fini par intégrer un texte coranique en cours de constitution. »[113]

L'auteur précise pour la clarté que « [c]es variations n'entrent résolument pas dans le cadre des fameuses qirâ'ât (voir la question des qirâ'at plus haut dans l'article), divergences de lecture ou de récitation dont on sait qu'elles furent fixées vers la moitié du Xe siècle. »

Il déclarera plus tard qu'« il ne faut pas mêler tous ces extraits de Coran comme étant l'expression de divergences et différences notables du Coran »[114].

Les plus anciens manuscrits coraniques attestés

Le codex Parisino-petropolitanus

Manuscrit en script hijazi remontant à la première moitié du Ier siècle de l'hégire.

Le codex Parisino-petropolitanus est un manuscrit qui comportait 98 feuillets (sur un total de 210-220 feuillets, soit environ 45 %[115]) lorsqu'il fut découvert au Caire, dans un dépôt de la mosquée ʿAmr b. al-ʿĀs de Fustāt au début du XIXe siècle. Il fut dispersé dans quatre bibliothèques, Londres, Vatican (avec un feuillet chacun), la Bibliothèque de Saint-Pétersbourg (vingt-six feuillets) et la bibliothèque nationale de France, site François Mitterrand à Paris[116] qui comporte à elle seule soixante-dix feuillets[117]. Il s’agit des feuillets parmi les plus vieux du Coran connus au monde : leur datation par François Déroche le fait remonter aux années 50 à 86 de l’hégire, soit 670 à 705 apr. J.-C. (étude paléographique et postulat d’après une analyse de l’orthographe[118]). Aucune mesure au carbone 14 n’a été effectuée. Ces feuillets dateraient donc d’après Othmân ibn Affân, décédé en 656, soit 34 ans après l’hégire selon une étude paléographique récente[119],[120].

Notice de la BnF concernant cet écrit :

« Milieu du VIIe siècle Encre sur parchemin, 29,1 × 24,5 cm, BnF, Manuscrits orientaux, arabe 328, f. 10 à 14.
Copiées sur parchemin dans un format vertical, ces pages de Coran appartiennent à un ensemble d'une soixantaine de feuillets considéré comme le plus ancien exemplaire actuellement conservé. En l’absence de manuscrits datés avant le IXe siècle, c’est sur la base de critères paléographiques et orthographiques que l’on fait remonter ces fragments à la seconde moitié du Ier siècle de l’hégire (VIIe siècle). Ils sont écrits dans un style nommé au XXe siècle hijâzî en référence à Ibn al-Nadîm, célèbre auteur arabe du Xe siècle, qui décrivait dans son Fihrist (Catalogue) les premières écritures employées à La Mecque et Médine, villes du Hedjaz. L'arabe utilise un alphabet consonantique où seules consonnes et voyelles longues sont notées. Des signes diacritiques, placés au-dessus ou en dessous de certaines lettres, permettent de différencier les lettres de forme semblable et de préciser la nature des voyelles brèves. Dans les graphies anciennes, ces signes ainsi que la vocalisation sont absents ou partiellement présents, rendant la lecture du texte sacré plus incertaine. »

— « Les plus anciens feuillets coraniques conservés », sur BnF [Note 3].

Des études comparatives du codex avec le Coran actuel ont été réalisées en 1983 et 2009. Le texte des feuillets disponibles à la BnF n’a pas de différence majeures avec celui-ci, hormis quelques corrections par grattage [Note 4] et l’absence presque totale de signes diacritiques[121], qui ont été systématisés au temps du calife Ali ibn Abi Talib, qui commanda à Abu al-Aswad al-Du‘ali (en) d’écrire un ouvrage sur la grammaire. Celui-ci inventa les voyelles, encore inexistantes dans l’écriture arabe auparavant. Ces voyelles constituant en des traits diacritiques furent appliquées dans les manuscrits du Coran de façon systématisée plus tardivement[122]. Les points diacritiques permettant de différencier certaines consonnes existaient quant à eux, mais étaient utilisés exceptionnellement jusqu’alors, pour des mots prêtant à des ambiguïtés fortes, comme en témoignent les papyrus PERF 558 (daté en 22H / 642), le papyrus bilingue P. Mich. 6714 (daté en 22–54H / 642–674).

À propos de l'étude du codex Parisino-petropolitanus (codex P.P.) daté du Ier siècle de l'hégire par François Déroche[123], Mehdi Azaiez écrit : « Ce travail tend à démontrer la faiblesse des positions défendant l'idée d'une élaboration tardive du Coran. A contrario, l'auteur plaide pour une mise par écrit très rapide du corpus après la mort de Muhammad et souligne le rôle décisif de la transmission orale[124]. » Ceci ne signifie pas qu'il croit en l'existence d'un corpus unique. En effet, un peu plus loin, il pose la question des variations textuelles : « Comment traiter la complexité des plus anciens manuscrits du Coran dont les variations textuelles sont nombreuses, loin de l'édition coranique du Caire ? ». Mathieu Tillier confirme la conclusion de Déroche : « En fin de compte, il apparaît que le codex étudié correspond, avec quelques variantes, à la vulgate Uthmanienne », « mais dans une forme où tous ses aspects ne sont pas encore complètement stabilisés »[125].

Après avoir étudié ce codex, Alba Fedeli [126] aboutit à une conclusion similaire : « L'analyse qui met en évidence la complexité et l'originalité du codex du Coran et du travail des copistes qui ont transcrit le texte, nous semble une captivante et piquante réplique au lieu commun erroné selon lequel les manuscrits coraniques sont identiques. » Plus loin, il conclut que l'hypothèse qu'il y avait un exemplaire initial imposé par le pouvoir central était renforcé[127]. « C’est l’histoire même de l’édition du calife `Uṯmān qui « demande à être reconsidérée à la lumière de ces témoins primitifs », en dépassant l’approche contraire, à savoir la lecture des manuscrits à la lumière de l’histoire de l’édition du calife `Uṯmān. »[127] L'auteur plaide ainsi pour une « histoire » objectivable de cette édition à travers les variantes observées.

Autres manuscrits anciens du Coran

En 2015, une version manuscrite du Coran est découverte dans les archives de la bibliothèque de l'Université de Birmingham. Ces fragments contiennent des versets des sourates 18 à 20 écrits à l'encre en hijazi, un style calligraphique arabique ancien. Selon la datation au carbone 14, le support du manuscrit aurait été écrit entre 568 et 645 de notre ère, soit du temps du prophète, qui selon la tradition islamique, a vécu entre 570 et 632. Selon David Thomas, spécialiste dans cette université de l'islam et de la chrétienté, «la personne qui a écrit ces fragments pourrait bien avoir connu le prophète»[128].

Il existe également un manuscrit M a VI 165 qui se trouve à l'université de Tübingen en Allemagne depuis 1864. L'utilisation récente du carbone 14 a permis de dater le parchemin du manuscrit[129] entre 649 et 675 apr. J.-C. avec une probabilité de 95,4 %, soit 20 à 40 ans après la mort du Prophète et 2 à 27 ans après l'imposition de la vulgate d'Othmân (en 647 selon la tradition[130]). Ceci en ferait l'un des manuscrits du Coran les plus anciens au monde. Quelques ratures témoignent que des altérations ont été opérées[131]. Ce manuscrit contient 77 feuillets, du Coran 17;37 jusqu'au 36;57[132], ce qui constitue 26,2 % de la totalité du Coran actuel. La taille du manuscrit qui est écrit sur un parchemin est de 19,5 cm x 15,3 cm, contenant 18-21 lignes par pages[133],[134],[135]. Il serait, si on se fonde uniquement sur la datation au carbone 14, plus ancien que les Manuscrits de Sana'a[136]. On note toutefois une discordance avec la datation paléographique qui donne vers le milieu du VIIIe siècle[137].

Coran éclairé en lumière ultra-violette révélant un palimpseste, datant du VIIe ou début VIIIe [138] exposé à Sanaa au Yémen.

Certains palimpsestes seraient des versions plus anciennes. L'analyse des manuscrits de Sana'a par ultraviolets a mis au jour un texte sous le texte actuel. Ce texte effacé, mis au jour par les techniques scientifiques, révèle de nombreuses différences avec le Coran actuel[139]. Cependant, après études, il s'avère être un manuel de lecture et d’apprentissage du Coran[140],[141],[142]. Un autre palimpseste étudié entre autres par Mingana a été daté entre la moitié du VIIe siècle et le début du VIIIe siècle. La différence avec la version officielle n'est pas encore totalement tranchée[143]. Il constitue l'un des plus anciens témoignages coraniques découverts à ce jour[144].

De nombreuses objections ont été formulées par les chercheurs sur la récente datation des documents de Birmingham et de Tübingen[145]. Ils relèvent que ce n'est pas l'encre qui a été datée, mais le support, qui a pu être lavé et réutilisé. Concernant le manuscrit de Birmingham, d'autres arguments avancés sont notamment l'utilisation d'encre rouge, l'utilisation de signes diacritiques ou la division en sourates instaurée postérieurement avec l'invocation du début[146].

Éléments de consensus

À l'instar de Qais Assef, chercheur au CNRS pour l'Institut français du Proche-Orient, nombre d'auteurs[147], s'accordent sur les quatre points suivants [148] :

  • Les traditions concernant la collecte du Coran sont probablement des reconstitutions tardives (déformations).
  • L'intervention du calife 'Utman (r.644-656) est une réalité historique, mais la portée de celle-ci est à nuancer.
  • Le Livre de Dieu, symbole de l'autorité califale, fut un des moyens pour légitimer le pouvoir omeyyade. (Importance du contexte politique depuis 632.)
  • La fixation du texte coranique est un processus long et complexe étalé sur plus de 3 siècles.

Traductions et impressions du Coran

Problèmes posés par la traduction du Coran

Coran en script Muhaqqaq traduit en Persan, XIIIe siècle, Musée national d'Iran.

Le Coran a originellement été écrit en arabe, langue utilisée dans la péninsule Arabique au temps de Mahomet. Pour autant, des mots d'origine non arabe y figurent, de même qu'une arabisation de certains termes, désignant notamment des produits d'importation inconnus du monde arabe.

Le dogme du caractère inimitable du Coran, transcription écrite de la parole divine, aurait longtemps servi à s'opposer aux traductions. Ainsi, certains courants conservateurs de l'islam prétendent que le Coran ne peut exister qu'en arabe et qu'il ne peut pas et ne devrait pas être traduit. Cette affirmation a souvent été ressentie comme une volonté d'arabisation, plus que d'islamisation, dans les populations non-arabophones. Quoi qu'il en soit, la traduction et la traductibilité du Coran demeurent des enjeux à la fois linguistiques et politiques (arabisation, etc.). L'islam accorde ainsi une importance décisive à la langue (en l'occurrence, l'arabe), comme on le voit par exemple dans la tradition soufie (bien qu'elle soit critiquée par certains courants sunnites, notamment par les salafistes).

Bien que la traduction du Coran pose problème, comme toute traduction, et soit même rejetée par certains courants conservateurs très « littéralistes », le Coran fut tout de même traduit très tôt, du moins partiellement. Ainsi, la première sourate, la Fatiha est traduite du vivant de Mahomet par Salman le Perse afin d'être récitée lors de la prière par les Perses[Note 5], en accord avec un hadith qui affirme qu'une prière est invalide sans la récitation de cette sourate (à laquelle est ajouté Amin Amen en fin de récitation).

Première page du Alcoranus Arabice longtemps introuvable, Venise, 1537

Une traduction complète en persan est établie en 956[149], tandis que Ja`far ibn Abî Talib, frère d'`Alî, a traduit quelques versets parlant de Jésus et de Marie en langue guèze (éthiopien classique), lorsqu'il était ambassadeur au nom de Mahomet auprès du souverain chrétien d'Éthiopie, le Négus. Enfin, l'abbé de Cluny Pierre le Vénérable le fait traduire en latin en 1141[150], lors d'un séjour à Tolède. Avec l'aide des travaux de Robertus Retenensis (Robert de Ketton) entouré d'une équipe de collaborateurs (notamment Herman le Dalmate, Pierre de Tolède et Pierre de Poitiers), cette traduction incluse dans un ensemble de textes à visée apologétique (Collectio toletana) se termine en 1143 et se révèle par ses paraphrases peu fidèles au texte, son but étant de démontrer que l'islam est une imposture. Pierre le Vénérable, célèbre polémiste, rédige ensuite des traités dans la même optique réfutant les doctrines israélites et musulmanes[151].

Cette traduction latine sera utilisée durant tout le Moyen Âge dans l'élaboration d'ouvrages de controverse notamment par Thomas d'Aquin, Denys le Chartreux, Jean de Torquemada, Nicolas de Cuse. Elle est imprimée[Note 6], en 1543, à Bâle par le philologue protestant Theodor Bibliander, pour répondre au développement de l'intérêt pour l'islam provoqué par la pression ottomane en Europe et le développement de l'humanisme renaissant. Cette traduction latine servira de base aux traductions italiennes d'Arrivabene (1547), allemande de Salomon Schweigger (1616), et néerlandaise en 1641, traductions qui restent avant tout une réfutation de l'islam ou ont pour objectif de favoriser le commerce avec les pays arabes[151].

La première traduction en français est L'Alcoran de Mahomet d'André Du Ryer en 1647, ouvrage réédité jusqu'en 1775 et qui inspire les traductions en anglais (The Alcoran of Mahomet d'Alexander Ross en 1649), en néerlandais (Glazemaker), en allemand (Lange) et en russe (Postnikov en 1716 et Veryovkin en 1790)). Elle porte les mêmes défauts que celle de Robertus Retenensis[152].

La première traduction à peu près fiable du Coran en langue occidentale est celle de Louis Marracci à la fin du XVIIe siècle, traduction reprise par Antoine Galland (travail de 1709 à 1712, non publié) et Reiniccius en 1721[153].

Outre ces premières traductions, on recense des traductions complètes ou non dans plus d'une centaine de langues, y compris le breton, l'espéranto, le volapük

Emprunts coraniques à des langues non-arabes

Une lecture anthropologique est nécessaire pour une meilleure compréhension du Coran, qui contient beaucoup d'emprunts de termes non arabes, surtout de la langue syro-araméenne. En particulier, les termes Qur'ân (coran), sûra (sourate), âyât (verset) correspondent aux mots syriaques qeryânâ (lectionnaire), sûrtâ (témoignage) et âthâ (signe)[154]. Al-Zarkashî citant Abdullah ibn Abbas :

« L’opinion d’Abdullah ibn Abbas, d’‘Ikrima, et d’autres encore est que l’on trouve dans le Coran des mots non-arabe. Entrent dans cette catégorie : al-tûr, « la montagne » en syriaque ; tafaqâ, « se diriger vers » en romain ; qist et qistâs, « la justice » en romain ; innâ hudnâ ilayka (Coran, VII : 156), « nous nous repentons » en hébreu ; sijill, « livre » en persan ; raqîm, « planche » en romain ; muhl, « résidu de l’huile » dans la langue du Maghreb ; sundus, « rideau transparent » en hindou ; istabraq, « gros » en persan, sans le q ; sarî, « petite rivière » en grec, etc. »

On peut citer aussi Al-Suyūtī qui dénombre 119 mots non-arabe dans le Coran empruntés à l'éthiopien, au persan, au grec, à l'indien, au syriaque, à l'hébreu, au nabatéen, au copte, aux langues soudanaises, et au berbère selon lui[155].

Le dinar et le dirham, deux mots de racine grecque se trouvent aussi dans le Coran. Sont aussi empruntés au lexique grec, la « sema » (signe ou marque d’où « sémantique »), ou « zukhruf, » le titre d’une sourate (de « zooghraphô », « je peins », littéralement « j'écris le vivant », sens dérivé « je décore », « j’enjolive »)[Note 7]. Cette lecture de déconstruction qui substitue une lecture anthropologique a eu tendance à être de plus en plus oubliée ou oblitérée[156],[91].

Des études récentes permettent de réinterroger l’étymologie de certains mots. Ainsi, le chercheur Luxenberg reconnait de nombreux emprunts à la langue syriaque, ce qui modifie le sens de certains passages, comme la sourate 97[157].

La position d'Al-Suyūṭī concilie deux points de vue: d'une part le Coran contient des mots à racine d'origine étrangère pouvant être notamment perses, syriens, abyssins, hébreux, mais d'autre part, ces mots ayant été intégrés à la langue arabe, ils sont arabes[158].

Latin

  • Theodor Bibliander, Machumetis Saracenorum Principis, eiusque successorum vitæ, ac doctrina, ipseqve Alcoran : quo uelut authentico legum diuinarum codice Agareni & Turcae, alijq[ue] Christo aduersantes populi regu[n]tur, quae ante annos CCCC… D. Petrus Abbas Cluniacensis per uiros eruditos… ex-Arabica lingua in Latinam transferri curauit : his adiunctae sunt confutationes multorum, & quidem probatissimorum authorum, Arabum, Graecorum, & Latinorum, unà cum… Philippi Melanchthonis praemonitione… : adiunctae sunt etiam, Turcaru[m]… res gestae maximè memorabiles, à DCCCC annis ad nostra usuq[ue] tempora : haec omnia in unum uolumen redacta sunt, 1543, I. Oporinus, Basileae.
  • 1698, Louis Marracci publie à Padoue une nouvelle traduction en latin du Coran, accompagnée du texte arabe original[159]. Cette traduction et les notes et commentaires qui l'accompagnent sera largement utilisée par George Sale dans sa traduction en anglais.

Italien

  • L'Alcorano di Macometto : nel qual si contiene la dottrina, la vita, i costumi, et le leggi sue / tradotto nuovamente dall' Arabo in lingua Italiana., 1547, Venise.

Allemand

  • Der Koran / aus dem Arabischen ins Hebräische übersetzt und erläutert von Herrmann Reckendorf., 1857 H. Reckendorf, Leipzig.
  • Alcoranus Mahometicus : das ist, der Türcken Alcoran, Religion und Aberglauben : aus welchem zu vernehmen wann und woher ihr falscher Prophet Machomet seinen Ursprung oder Anfang genommen hat, mit was Gelegenheit derselb diss sein Fabelwerk, lächerliche und närrische Lehrgedicht und erfunden… / erstlich aus der arabischen in die italienische, jetzt aber in die deutsche Sprache gebracht wurde, durch, 1616, S. Schweigger, Nuremberg.

Néerlandais

  • De Arabische Alkoran : door de Zarazijnsche en de Turcksche prophete Mahometh, in drie onderscheyden deelen begrepen: van der Turcken religie, ghelove, aelmoessen, vasten, ghebeden, bedevaert na Mecha, met t'samen sijn gods-diensten, ende ceremonien, wetten ende rechten / uyt de Arabische spraecke nu nieuwelijcks in Hooghduytsch ghetranslateert met t'samen een aenhanghende voorreden, door Salomon Swigger… ende wederom uyt het Hooghduytsch in Nederlantsche spraecke ghestelt. 1641, anonyme, Hambourg.

Français

L'Alcoran de Mahomet traduit d’arabe en français par le Sieur Du Ryer. Exemplaire datant de 1647.

Il existe plus de 170 traductions du Coran en français. Peu de ces traductions ont été produites par des auteurs musulmans, même si ces traductions ont cherché à s'approcher de l'esprit et de la beauté du texte original, sans parvenir toutefois à en traduire la poésie et le rythme, même si la versification respecte mieux le texte original en arabe. Aucune de ces traductions ne peut toutefois reproduire l'ensemble du texte, et les musulmans conseillent d'en lire plusieurs (avec aussi leur préface soulignant les passages difficiles ou ambigus ou différences d'interprétation selon les écoles coraniques) et de les comparer pour comprendre la difficulté de la tâche de traduction (il en est de même pour ceux qui maîtrisent la langue arabe moderne et peuvent se tromper sur le sens à apporter au texte original écrit en arabe médiéval, mêlé d'emprunts à d’autres langues, et de termes mystérieux). La plupart adopte la numérotation traditionnelle des sourates, rares sont celles tentant d'en reproduire l’ordre chronologique de révélation (qui fait encore débat dans le monde musulman selon les écoles et parmi les chercheurs, linguistes et historiens)[Interprétation personnelle ?]. Certaines sont aujourd’hui dans le domaine public :

  • L'Alcoran de Mahomet, traduit d’arabe en français par le Sieur Du Ryer, Sieur de la Garde Malezair., 1647, 1649, 1672, 1683, 1719, 1734, 1770, 1775, André Du Ryer, consul de France à Alexandrie, Paris (la plus ancienne en moyen français, traduite directement depuis l'arabe, mais non découpée selon les versets, le même auteur en a ensuite produit une version très abrégée, et très orientée). La bibliothèque nationale de France en a numérisé une version[numerisation 1].
  • Le Coran, traduit de l'arabe, accompagné de notes et précédé d'un abrégé de la vie de Mahomet, tiré des écrivains orientaux les plus estimés, deux volumes, Claude-Étienne Savary, 17821783, 1787 : ancienne orthographe, Paris, Amsterdam ; rééditions posthumes en orthographe modernisée : 1821, Paris, Amsterdam ; 1826, Paris. Réédition : Mahomet, Le Coran, Traduction, précédée d'un abrégé de la Vie de Mahomet, et accompagné de notes, Paris, 1960, Garnier Frères. Cette version a été produite après qu'une traduction anglaise réputée ne commence à faire autorité, toutefois l’auteur (qui ne savait pas lire l'anglais mais était au courant de la bonne réputation de la traduction anglaise de 1834) avait lu les versions latines et la version de Du Ryer pour en dénoncer la très mauvaise qualité, est reparti du texte arabe en allant rencontrer les musulmans d’Égypte et consulter les docteurs « mahométans » de l’époque, selon les mêmes principes que ceux qui avaient conduit les anglophones à reconsidérer les traductions anglaises faites à partir de la traduction française de Du Ryer ou des anciennes traductions latines. Nombre d'erreurs sont corrigées, mais le texte reste orienté par la méfiance envers l'islam et par un antisémitisme persistant en Europe. Cette traduction pourtant jugée assez fidèle, sera complétée elle aussi d’une version abrégée par le même auteur, dénonçant les principes de l'islamisme en opposition avec les principes issus des Lumières, et par divers ouvrages relatifs aux mœurs et lois en usage dans les pays musulmans. La earlydutchbooksonline en a une version numérisée[numerisation 2].
  • Le Koran : traduction nouvelle faite sur le texte arabe, par Albert de Biberstein-Kazimirski, 1840, 1841, 1844, Paris ; dernières rééditions 1970, 1981 Garnier Flammarion, relié, 646 pages. La Bayerische Staatsbibliothek en a fait numériser une version[numerisation 3]. Cette traduction a été réalisée par un émigré polonais, exilé en France à la fin de l’année 1831 et secrétaire-interprète au Cabinet des Affaires étrangères[160] pour le compte d'un éditeur intéressé par la question algérienne[160]. Kasimirski évite de repartir de la traduction de Savary basée sur la version latine de Maracci, qui contient à ses yeux de nombreuses erreurs en plus d'un sens trop prononcé là où l'original reste vague. Il préfère donc faire une nouvelle traduction du texte arabe, empruntant au besoin aux traductions et aux notes de Maracci et de Sale[160]. Sa version allie une certaine élégance, et une certaine proximité à l’original. Les ajouts explicatifs étant distingués par un style de caractères italiques[160]. Toutefois, des effets de style et un manque de fidélité au sens et à la structure du texte original lui ont été reprochés[161]. Cette traduction reste cependant d'un accès facile, ce qui lui a permis de contribuer à une certaines diffusion qui a permis de faire connaitre le texte aux intellectuels européens[161].

Les traductions suivantes sont plus récentes et font référence à des textes qui ne sont pas encore dans le domaine public ; elles ne doivent pas être reproduites sans l’autorisation de leurs ayants droit ; elles sont citées avec le nom de leur traducteur, la date de parution et l’éditeur (ces traductions ne sont pas libres de droit et ne sont pas encore éligibles sur les projets Wikimedia, on trouvera ces ouvrage à partir des numéros ISBN permettant de les acquérir auprès de diverses librairies).

. Le Coran. Lecture par excellence, Éditions Heintz, Oran (Algérie), par Ahmed Laïmèche (Avocat) et B. Ben Daoud (Interprète), 1931, (344 pages). Cette traduction en français semble être la première à avoir été réalisée à partir du texte arabe par des Algériens musulmans.

  • Le Coran, traduction par Régis Blachère, Maisonneuve et Larose, 1950, 749 p. ; réédition en 1966 (ISBN 2-7068-1861-1), 1980 (ISBN 2-7068-0338-X) et 2005.
  • Le Noble Coran et la traduction en langue française de ses sens, traduction par Muhammad Hamidullah et Michel Léturmy (1959) (ISBN 0-915957-04-3).
    • Version révisée par Mouhammed Ahmed Lo, Mohammed ash-Shanqîtî et Fodé Soriba Camara. Édition Complexe du roi Fahd pour l'impression du noble Coran.
    • Le Saint Coran, traduction de référence, version révisée collective, éditions al-Bouraq, livre broché, juin 2008 (ISBN 2-84161-367-4), août 2000 (ISBN 2-84161-123-X) ; même éditeur, format de poche, octobre 2000 (ISBN 2-84161-120-5)
    • Le Saint Coran, et la traduction en langue française du sens de ses versets et la transcription en caractères latins, en phonétique, version révisée collective, en français et arabe phonétique, éd. al-Bouraq, livre broché, juin 2008 (ISBN 2-84161-355-0)
    • Le Saint Coran, et la traduction en langue française du sens de ses versets, version révisée collective, bilingue français et arabe, éd. al-Bouraq, format cartonné, août 2009 (ISBN 2-84161-404-2)
  • Le Coran, traduction et notes par Denise Masson, Gallimard, 1967, (ISBN 2-070-10009-X)
  • Le Coran, traduction par Jean Grosjean, Philippe Lebeau, 1979; Points Sagesse, 1998 (ISBN 2-0203-3307-4)
  • Le Coran, l’appel, traduction par André Chouraqui, Robert Laffont, 1990 (ISBN 2-221-06964-1)
  • Le Coran : essai de traduction, par Jacques Berque, Éditions Albin Michel, livre broché, 1995 (ISBN 2-226-07739-1) ; format poche, 864 p., même éditeur, coll. Spiritualités Vivantes Poche, octobre 2002 (ISBN 2-226-13488-3 et 978-2-226-13488-2) ; également disponible en livre numérique PDF non imprimable, même éditeur, janvier 2002.
  • Le Coran, traduction par Hamza Boubakeur, Maisonneuve et Larose, 1995, 2 volumes (ISBN 2-706-81134-X)
  • Le Coran, traduction par Malek Chebel, Payot, 2001, 2 volumes (ISBN 2-228-89480-X)
  • Le Coran, traduction collective, dirigée par AbdAllah Penot, éditions Alif, 2005, (ISBN 2-9080-8715-4)
  • Le Coran : texte arabe et traduction française par ordre chronologique selon l’Azhar, traduction par Sami Aldeeb, Éditions de l'Aire, 2008, (ISBN 2-88108-849-X)
  • Le Coran, traduction et commentaire systémique, Bruno Bonnet-Eymard, Éditions CRC, 1988-1990-1997, 3 tomes. Nouveaux genres de Traduction
  • En 2009, Zeinab Abdelaziz, publie une nouvelle traduction du Coran, dans l'introduction de celle-ci, elle dénonce la malhonnêteté de certains orientalistes français, à l’instar de Jacques Berque[162]. Cette traduction se démarque des précédentes, l'auteure met en avant l'impossibilité de traduire le Coran, du à la forte polysémie des mots, et appelle à un néologisme pour se rapprocher un maximal de la traduction des versets[163]. Ainsi, la professeure est à l'origine de 8 propositions de néologismes.
  • Le Qu'ran Traduction du sens de ses Versets. L'ouvrage "Hors-commerce" et mis à disposition gratuitement sur le site de l'auteure.

Anglais

Russe

  • La première traduction en russe faite directement sur le texte arabe est due à Sabloukov. Elle fut publiée à Kazan, 2 volumes : 1877, 1879. Rééditée en 1894, elle fut ensuite publiée avec le texte arabe en vis-à-vis en 1907 et 1912. Cette édition bilingue fut réimprimée en 1991, après la fin de l'ère soviétique.

La traduction de Sablukov avait été précédée d'autres, réalisées à partir de versions occidentales :

  • Celles de Pierre Postnikov (1716) et de Veryovkin (1790) avaient été faites sur la traduction française de Du Ryer,
  • Celle de Kolmakov (1792) sur une traduction anglaise.
  • Une dernière traduction publiée de manière anonyme en 1844 avait la version de Savary comme texte source.

Notons enfin, pour mémoire seulement, que le général D. Bougouslavski réalisa en 1871 une première traduction du Coran à partir de l'arabe, qui ne fut jamais publiée.

Hébreu

Le Coran a été traduit en hébreu à partir de l’arabe tardivement au XIXe siècle par un orientaliste allemand du nom d’Hermann Reckendorf[164]. Plus tard, au XXe siècle, paraissent les traductions de Joseph Joel Rivlin (1936/1945) et d’Aaron Ben Shemesh (1971). La traduction la plus récente est celle de l’islamologue Uri Rubin parue en 2005[165].

  • Reckendorf H., Der Korân aus dem Arabischen ins Hebräischen übersetz und erläutert von Herrmann Reckendorf, W. Gerhard, Leipzig, 1857.
  • Rivlin J. J., אלקראן (=Le Coran), Dvir, Tel Aviv, 1936/1945, 2 vols.
  • Ben Shemesh A., הקראן : ספר הספרים של האסלאם (=Le saint Coran. Le livre des livres de l’Islam), Massada, Ramat-Gan, 1971.
  • Rubin U., The Qur’an : Hebrew translation from the Arabic, annotations, appendices and index, Tel Aviv University Press, Tel Aviv, 2005.

Impressions en arabe

La bataille de Talas en 751 aurait permis aux Arabes de découvrir des inventions chinoises, tels que le papier et la soie. Pourtant, les autorités régnant en terre d'islam ont attendu trois siècles avant d’introduire l’imprimerie, y voyant sans doute un danger pour leur domination. Ainsi, les Ottomans promulguent un édit contre l’imprimerie en 1757[réf. nécessaire]. Pour autant, même après l'introduction de l’imprimerie en pays musulmans, l’impression du Coran aurait longtemps été considérée comme impie. Ainsi, la première version imprimée du Coran en arabe et en terre musulmane date de 1787[réf. nécessaire].

  • Alcoranus Arabice 1537, Venise, P. & A. Paganini, 464 p.
  • Al-Coranus, s., Lex islamitica Muhammedis, filii Abdallae pseudoprophetae / ad optimorum codicum fidem edita ex." 1694, Hambourg, H. Hinckelmann,
  • Koran, 1790, Saint-Pétersbourg, 477 p.
  • Corani textus arabicus : ad fidem librorum manuscriptorum et impressorum et ad praecipuorum interpretum lectiones et auctoritatem / recensuit indicesque triginta sectionum et suratarum addidit Gustavus Fluegel. 1834, Leipzig, Gustave Leberecht Flügel.

Espéranto

  • La Nobla Korano, trad. Italo Chiussi. Teherano, 1977 (série Serio Oriento-Okcidento, n-ro 10)
  • La traduko de la Sankta Kuraano, trad. Muztar Abbasi (2000)

Notes et références

Notes

  1. Expression arabe de l'époque. L’ouverture de la poitrine dénote de l’optimisme et de la conviction vis-à-vis d’une chose.
  2. Ceux qui veulent trouver une explication « rationnelle » en éliminant d'emblée l'hypothèse de l'origine divine du Coran.
  3. L’image présentée contient d’ailleurs un passage de la sourate n°4 des versets 25 à 40 qui bien qu’il ne contient pas de signes diacritiques ou de voyelles suppose une lecture exactement conforme au coran standard actuel.
  4. Mathieu Tillier, « La transmission écrite du Coran dans les débuts de l’islam. Le codex Parisino-petropolitanus », Journal of Qur’anic Studies, Édimbourg, Edinburgh University Press, 2e série, vol. 13,‎ , p. 109-115 (ISSN 1465-3591) « On aurait aimé savoir, de manière plus générale, dans quelle mesure les « erreurs », les divergences, les variantes orthographiques, les grattages et les « corrections » purent modifier la signification du texte coranique. Signalons à ce sujet le travail de David S. Powers qui, dans son ouvrage Muḥammad is Not the Father of Any of Your Men, analyse dans le détail un grattage de ce même codex parisino-petropolitanus, et formule l’hypothèse d’une réécriture (avec des changements importants) de versets relatifs aux successions dans le courant de l’époque umayyade »
  5. An-Nawawi, Al-Majmu`, (Cairo, Matbacat at-'Tadamun n.d.), 380.
  6. Les caractères mobiles ont été inventés par Gutenberg en 1450.
  7. Voir l'ensemble des recherche de Youssef Seddik sur le lexique du Coran

Références

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  3. Alain Ducellier et Françoise Micheau, Les Pays d'Islam VIIe – XVe siècle, Hachette, , p. 16-17.
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  6. Malek Chebel, Dictionnaire encyclopédique du Coran, Paris, Fayard, (ISBN 978-2-253-15623-9), p. 105
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  17. BLEUCHOT, Hervé. Chapitre VIII. Le jihâd In : Droit musulman : Tome 1 : Histoire. Tome 2 : Fondements, culte, droit public et mixte [en ligne]. Aix-en-Provence : Presses universitaires d’Aix-Marseille, 2000 (généré le 07 mai 2017). Disponible sur Internet : <Numéro 429 en ligne>. (ISBN 9782821853324). DOI 10.4000/books.puam.1044.
  18. Makram ABBÈS, « Guerre et paix en islam : naissance et évolution d’une « théorie » », Mots. Les langages du politique [En ligne], 73 | 2003, mis en ligne le 09 octobre 2008, consulté le 07 mai 2017. URL : Note 7 en ligne
  19. Commentaire du QuranComplex : « Contrairement aux autres livres révélés confiés aux hommes (voir S. 55, v. 44) et qui ont subi toutes sortes de modifications, la conservation à travers les siècles de l’intégrité du Coran, est un miracle. »
  20. http://library.islamweb.net/hadith/display_hbook.php?bk_no=158&hid=1091&pid=106373
  21. http://library.islamweb.net/hadith/display_hbook.php?bk_no=681&pid=334147&hid=1270
  22. http://library.islamweb.net/newlibrary/display_book.php?flag=1&bk_no=53&ID=2944
  23. http://library.islamweb.net/hadith/display_hbook.php?bk_no=681&pid=335107&hid=3088
  24. Sur le moment inaugural de la révélation, la question n'est pas claire. Il y a plusieurs variantes : la grotte de Hira - Tarikh al-Rusul wa al-Muluk or Tarikh at-Tabari, Publish By Cairo: Dar al-Ma'arif 1970 - page 298, ou à Ajyâd (sourate 74). Après la mort du prophète, 'A'isha, l'une des épouses du prophète ainsi que certains de ses compagnons introduiront une incertitude concernant le lieu de la révélation et les conditions dans lesquelles elle a été faite.
  25. a et b Histoire de la formation du Coran, Ralph Stehly, professeur d'histoire des religions, université Marc-Bloch, Strasbourg [1]
  26. a et b Muhammad Hamidullah, Le Prophète de l'Islam, éd. El-Najah, 1998, p. 641
  27. Asmaa Godin, Les sciences du Coran, éd. Al-Qalam (1992-1999), p. 78
  28. Muhammad Hamidullah, Le Prophète de l'Islam, éd. El-Najah, 1998, p. 638
  29. Asmaa Godin, Les Sciences du Coran, éd. Al-Qalam (1992-1999), p. 49
  30. a et b Al-Itqân, vol. 1, p. 100.
  31. Muhammad Mustafa Al-A'zami (2003), The History of The Qur'anic Text: From Revelation to Compilation: A Comparative Study with the Old and New Testaments, p. 197. UK Islamic Academy. (ISBN 978-1872531656). Extrait: "Al-Qurazi recounts seeing the Mushafs used by Ibn Mas'ud, Ubayy, and Zaid b. Thabit, and finding among them no differences."
  32. Muhammad Husayn Haykal, As-Siddîq Abû Bakr, p. 341.
  33. Maurice Gaudefroy-Demombynes, Mahomet, Albin Michel, (1re éd. 1957) (ISBN 9782226223128, lire en ligne), p. 75
  34. Mohammad Abdallah Draz, Initiation au Coran, Editions Beauchesne, (1re éd. 1947) (ISBN 9782701014517, lire en ligne), p. 65
  35. Le Saint Coran, Pr. Muhammad Hamidullah, Maison d’édition d’Ennour, 12e édition, 1986.
  36. William Montgomery Watt, The Cambridge History of Islam, p. 32.
  37. Richard Bell (en), William Montgomery Watt, Introduction to the Qurʼān, p. 51.
  38. Rapportés par Al-Bukhârî, hadith n°4 701. Voir également Fath ul-bârî tome 9 p. 19–20, et Al-Itqân, p. 184–185
  39. Initiation au Coran. Par Mohammad Abdallah Draz. Publié par les éditions Beauchesne, 2005, (ISBN 2-7010-1451-4), p. 67 livre en ligne
  40. Martin Lings et Yasin Hamid Safadi, The Qurʻān: Catalogue of an exhibition of Qurʻān manuscripts at the British Library, 3 April-15 August 1976, 1976 (ISBN 0905035216), p. 12-13 et 17.
  41. Muhammad Husayn Haykal, As-Siddîq Abû Bakr, p. 332.
  42. Muhammad Husayn Haykal, As-Siddîq Abû Bakr, p. 351.
  43. Voir la section 5 ci-dessous. C'est l'opinion d'auteurs tels que Déroche, de Prémare, M. Cuypers, R. Kerr, Sylvia Naef, C. Luxenberg et tant d'autres.
  44. Certains feuillets du Coran bleu sont actuellement conservés au musée des arts islamiques de Raqqada en Tunisie. Deux feuillets du Coran bleu
  45. Les flexions casuelles, l'usage de l'arabe chez les bédouins avant la naissance de la grammaire arabe.
  46. a et b ibn Khaldun, Discours sur l'Histoire universelle, Al-Muqaddima ; Traduction nouvelle, préface et notes par Vincent Monteil ; éd. Sindbad, III tomes. (ISBN 2-7274-0031-4), p. 1243-1281.
  47. (ar) Muhyiddin Darwish, I'rab al Qur'an al-Karîm wa bayânahu ; éditions Dar Ibn Kathir et al-Yamama, (Damas), 1999; X Tomes.
  48. (en) M. Mukarram Ahmed (en) , Encyclopaedia of Islam, New Delhi, éditions Anmol, 101 volumes, 10.588 pages. (ISBN 81-261-2339-7) 2005 ; vol. I, p. 83. À ne pas confondre avec l'Encyclopædia of Islam, Heinrich. Éditions Brill.
  49. B. Dodge (Editor and Translator), The Fihrist Of Al-Nadim: The Tenth Century Survey of Muslim Culture, 1970, Volume I, Columbia University Press: New York & Londres, p. 87-88.
  50. a et b Alan Jones, Islamic Culture, 1998, Volume LXXII, No. 4, p. 95-103.
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  52. A. Grohmann, The Problem Of Dating Early Qur'ans, Der Islam, 1958, p. 221.
  53. http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Qadarites/180528
  54. a et b Penser le Coran - Auteur : Mahmoud Hussein - Grasset - (ISBN 978-2-246-74081-0) - Chapitre "le créé et l'incréé"
  55. Les Schismes dans l'islam, auteur : Henri Laoust - Paris, Payot 1965 - nombreuses rééditions.
  56. Julie Scott Meisami, Paul Starkey. Encyclopedia of Arabic literature, volume 2. 1998, page 626
  57. (fr) Michel Cuypers et Geneviève Gobillot, Le Coran, éd. Le Cavalier bleu, 2007, p. 37 Michel Cuypers et Geneviève Gobillot, Le Coran, Le Cavalier Bleu, 2007, coll. « Idées reçues » (no 142), 126 p. (ISBN 9782846701716), p. 37
  58. Le dilemme de l’approche littéraire du Coran, Nasr Hâmid Abû Zayd.
  59. Mohammed Abed al-Jabri, Introduction au Coran. p. 263-264, Les éditions maghrébines (2010)
  60. Maxime Rodinson, Mahomet, Essais Seuil, 1994, p. 119
  61. Theodor Nöldeke, Remarques critiques sur le style et la syntaxe du Coran, extrait de Beitrage zur semitischen Sprachwissenschaft, trad. par G.H. Bousquet, Paris, 1953.
  62. Jacques Berque, Le Coran : Essai de Traduction, Albin Michel, 1995, p. 739-741
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  64. Asmaa Godin, Les Sciences du Coran, éd. Al-Qalam (1992-1999), p. 187.
  65. « Ils t'interrogent sur le vin et les jeux de hasard. Dis : “Dans les deux il y a un grand péché et quelques avantages pour les gens; mais dans les deux, le péché est plus grand que l'utilité”. Et ils t'interrogent : “Que doit-on dépenser (en charité) ?” Dis : “L'excédent de vos biens. » (Coran 2:219)
  66. Olivier Leaman, The Qu'ran: an encyclopedia, Taylor&Francis, 2006
  67. CORAN (AL-QURAN) écrit par : Régis BLACHÈRE, Claude GILLIOT - Encyclopædia Universalis - et Le Coran Régis BLACHÈRE, PUF.
  68. Entretien avec Guillaume Dye dans Marianne.
  69. a et b [PDF] ifpo en ligne
  70. a et b Jean-Jacques Walter, Marie-Thérèse Urvoy (dir.), Le Coran révélé par la Théorie des Codes, p. 25
  71. Jean-Jacques Walter, Marie-Thérèse Urvoy (dir.), Le Coran révélé par la Théorie des Codes, p. 39
  72. À écouter sur le site de France culture, à partir de 28 min 50 s [2].
  73. Anne-Sylvie Boisliveau, "De la canonisation du Coran par le Coran", article du 27 février 2014, p. 10, paragraphe 47 et p. 9, paragraphe 44 consultable sur le site iqbal.hypothèse.org en ligne.
  74. a et b Entretien avec Silvia Naef par Sarah Sholl, « L'écriture du Coran a été un long cheminement », article paru dans Le Courrier, 10 août 2002 : [3].
  75. a b c d e f g et h A-L de Prémare, Aux origines du Coran, questions d'hier, approches d'aujourd'hui, éd. Téraèdre, Paris, 2004, p. 71-72.
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  77. Robert Hoyland The inscription of Zuhayr, the oldest Islamicinscription
  78. http://www.mondedelabible.com/ecriture-arabe-ima/#comment-1095.
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  80. Christian Robin lors de la table ronde du 20 mai 2016 à l'Institut du Monde Arabe à partir de 18 min 40 s et à partir de 1 h 17 min de l'enregistrement audio [4] ou sur ce lien [5].
  81. « DASI: Digital Archive for the Study of pre-islamic arabian Inscriptions: Home », sur dasi.humnet.unipi.it (consulté le ).
  82. Christian Robin, « Les écritures de l'Arabie avant l'Islam », Revue du monde musulman et de la Méditerranée, vol. 61,‎ , p. 127–137.
  83. François Déroche, La Transmission écrite du Coran dans les débuts de l'islam : le codex Parisino-Petropolitanus, éd. Brill, 2009, p. 115 sur Google livres [6]
  84. Introduction à l'étude coranique par le Centre d'études et de recherches sur l'islam (CERSI) [7].
  85. Mohammed Hocine Benkheira, « François Déroche, Le Coran », Archives de sciences sociales des religions, 131-132 | 2005, 215-311.
  86. Pour plus de précisions, voir l'article déjà cité : Manuscrits de Sana'a.
  87. interview de Michel Orcel le 21 avril 2013 sur RFI à l'occasion de la sortie de son livre L'Invention de l'islam à écouter à partir de la 14e minute.
  88. A. Grohmann, Zum Papyrusprotokoll In Früharabischer Zeit, Jahrbuch Der Österreichischen Byzantinischen Gesellschaft, 1960, Volume IX, p. 2-5 and Figure 1. The Plate is also reproduced in A. Grohmann, I Arabische Chronologie. II Arabische Papyruskunde, 1966, Handbuch Der Orientalistik, E. J. Brill: Leiden/Köln, Plate III:1.
  89. François Déroche, Le Coran, Presses Universitaires de France, , p. 74
  90. François Déroche, La Transmission écrite du Coran dans les débuts de l'islam en ligne, p. 3.
  91. a et b Voir notamment plus loin la partie consacrée aux thèses de Amir-Moezzi.
  92. A.L. de Prémare, Aux origines du Coran, p. 48-49.
  93. Mohammad Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant, histoire de l'écriture à travers l'étude de quelques textes anciens, dans : sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013. (L'article reprend « Le Coran silencieux et le Coran parlant, sources scripturaires de l'islam entre histoire et ferveur », Paris, CNRS Éditions, 2011, 268 p.)
  94. Mohammad Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant, histoire de l'écriture à travers l'étude de quelques textes anciens, dans : sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, 1182 (Kindle).
  95. Mohammad Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant, histoire de l'écriture à travers l'étude de quelques textes anciens, dans : sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, 1191 (sur Kindle). L'auteur se fonde notamment sur le plus ancien écrit […] islamique (1259).
  96. Mohammad Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant, histoire de l'écriture à travers l'étude de quelques textes anciens, dans : sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, 1519 (sur Kindle). (Voir 1431.)
  97. Mohammad Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant, histoire de l'écriture à travers l'étude de quelques textes anciens, dans : sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, 1309-1315 (sur Kindle).
  98. Mohammad Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant, histoire de l'écriture à travers l'étude de quelques textes anciens, dans : sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, 1523-1529 (sur Kindle).
  99. Mohammad Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant, histoire de l'écriture à travers l'étude de quelques textes anciens, dans : sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, 1673 (sur Kindle).
  100. Mohammad Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant, histoire de l'écriture à travers l'étude de quelques textes anciens, dans : sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, 1583 (sur Kindle). « Pour les Alides la nécessité de l'exégèse ésotérique est justifiée par une évolution historique précise : toute sa vie, le prophète a dû affronter l'adversité et l'hypocrisie de ses ennemis qurayshites. […] Passés opportunément à l'islam […] ces mêmes ennemis récupérèrent par complot, dès après le décès de Muhammad, l'autorité et le pouvoir de ce dernier en écartant violemment du califat son successeur légitime. Dans ces conditions, une des premières choses à faire par le pouvoir c'était de falsifier les passages compromettants du Coran où étaient mentionnés nommément les amis et ennemis de la nouvelle religion. Rendu ainsi incompréhensible, le Coran exigeait une exégèse, replaçant des personnes dans leur contexte coranique initial, afin de faire découvrir le sens véritable des versets. Cette exégèse, réprimée et interdite par les hommes puissants du nouvel État, ne pouvait circuler que de manière secrète parmi les initiés opposants au pouvoir. » (1614-1622 sur Kindle).
  101. Mohammad Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant, histoire de l'écriture à travers l'étude de quelques textes anciens, dans : sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, 1557 (sur Kindle).
  102. Mohammad Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant, histoire de l'écriture à travers l'étude de quelques textes anciens, dans : sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, 1562 (sur Kindle). Selon les textes étudiés : « Contrairement au Coran connu de tous, le Coran révélé à Muhammad mentionnait explicitement d'une part 'Ali et ses descendants, les présentant comme les vrais guides des musulmans […] » (1565 sur Kindle).
  103. Asmaa Godin, Les Sciences du Coran, éd. Al Qalam, 1999, p. 69 et 76.
  104. Étude de M. Lamsiah et Edouard-M. Gallez, publiée dabs K.-H. Ohlig, M. Gross (Dir.), Die Entstehung einer Weltreligion III, Inârah-Sammelband 7, Schiler Verlag, Berlin-Tübingen, 2014. En ligne sur le site de Edouard-M. Gallez.
  105. François Déroche, sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, p. 53.
  106. François Déroche, sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, emplacement 817 sur Kindle.
  107. a b et c Frédéric Imbert, sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, 2426 (sur Kindle).
  108. Frédéric Imbert, sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, 2330 (Kindle).
  109. Frédéric Imbert, sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, emplacement 2147 sur Kindle.
  110. Frédéric Imbert, sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, emplacement 2 409 sur Kindle.
  111. Frédéric Imbert, sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, emplacement 2380-2382 sur Kindle.
  112. Frédéric Imbert, sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, emplacement 2441 sur Kindle.
  113. Frédéric Imbert, sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013, emplacement 2438 sur Kindle.
  114. À écouter sur France culture dans l'émission Cultures d'islam du 6 juin 2014 à partir de 47 min, en ligne.
  115. François Déroche, La transmission écrite du Coran dans les débuts de l'islam : le codex Parisino-Petropolitanus, éd. Brill, 2009, p. 23 sur Google livres [8]
  116. Mathieu Tillier, "La transmission écrite du Coran dans les débuts de l’islam. Le codex Parisino- petropolitanus". Leiden–Boston: Brill, 2009, p. 1 en ligne sur Académia.edu.
  117. Alba Fedeli, « La transmission écrite du coran dans les débuts de l’islam. le codex parisino-petropolitanus », Bulletin d’études orientales [En ligne], Tome LIX | octobre 2010, mis en ligne le 01 octobre 2011, consulté le 15 février 2014. URL : http://beo.revues.org/209
  118. Mathieu Tillier dans academia.edu, p. 110, en ligne [9].
  119. Arabe 328a, par Dutton (2001), p. 74-84, BnF, Paris.
  120. François Déroche, Le Livre manuscrit arabe, Préludes à une histoire, 2004, p. 16-17 en ligne [PDF].
  121. Le Saint Coran, Muhammad Hamidullah, Maison d’édition d’Ennour, 12e édition, 1986.
  122. B. Dodge (Editor and Translator), The Fihrist Of Al-Nadim: The Tenth Century Survey of Muslim Culture, Volume I, Columbia University Press, New York & London, 1970, p. 87–88.
  123. François Déroche, La transmission écrite du Coran dans les débuts de l'islam. Le codex Parisino-petropolitanus. Brill, Leiden, 2009. (ISBN 978-90-04-17272-2). Disponible sur http://books.google.be/books. Pour la datation, voir p. 156-157. Cependant, notons une datation postérieure des grattages, corrections et améliorations : IIIe siècle (p. 158). L'auteur, Déroche, mentionne dans son livre des « versets supplémentaires » (p. 138 et 141), des différences au niveau de la sourate 5 (p. 141), des variantes et des particularités (p. 143 et 148), des grattages et des corrections postérieures (p. 148 et 149; 158-159), etc. L'auteur, à propos du codex, affirme qu'une « perméabilité subsistait près d'un siècle après le règne de Utmân » (p. 149) et que « la question d'un archétype reste posée » (p. 150).
  124. Mehdi Azaiez, Le Coran Nouvelles approches, CNRS édition, 2013, p. 21-22.
  125. Mathieu Tillier, La Transmission écrite du Coran dans les débuts de l’islam. Le codex Parisino- petropolitanus. Leyde–Boston: Brill, 2009, p. 110 et 150 en ligne :en ligne sur Academia.edu
  126. Alba Fedeli, La transmission écrite du coran dans les débuts de l'islam. le codex parisino-petropolitanus, Leiden - Boston, Brill ("Texts and Studies on the Qur'ân", 5), 2009, IX - 208 -383p. (ISBN 978 90 04 17272 2), recension dans Bulletin d'études orientales, Numéro Tome LIX (octobre 2010). Document accessible en ligne sur http://beo.revues.org/209
  127. a et b Recension d'Alba Fedeli dans Bulletin d'études orientales, Numéro Tome LIX (octobre 2010), p. 149 (§1 et 26).
  128. Des fragments très anciens du Coran découverts à l'université de Birmingham, Le Figaro, 22 juillet 2015.
  129. (en) Dan Bilefski, « A Find in Britain: Quran Fragments Perhaps as Old as Islam », New York Times,‎ (lire en ligne)
    L'auteur admet un doute quant à l'ancienneté du texte lui-même : "Graham Bench, director of the Center for Accelerator Mass Spectrometry at Lawrence Livermore National Laboratory, concurred, and added a caveat: “You’re dating the parchment,” he said. “You’re not dating the ink. You’re making the assumption that the parchment or vellum was used within years of it being made, which is probably a reasonable assumption, but it’s not watertight.”"
  130. Tatiana Pignon, L'islam en formation le règne du calife ‘Uthmân (644-656), 22 octobre 2012, sur lesclesdumoyenorient.com
  131. https://rjosephhoffmann.wordpress.com/2015/07/23/the-bbc-birmingham-quran-facts-fiasco/ Ce chercheur arrive à la conclusion suivante : The Tubingen Qur’an also showed clear signs of alteration, increasing the probability that the Qur’anic text was altered over time. (Le Coran de Tübingen montre également des signes évidents d'altération, augmentant la probabilité que le texte coranique a été altéré avec le temps.)
  132. Alba Fedeli sur le site de islamicmanuscripts.info, p. 121 en ligne [10] [PDF].
  133. https://www.actualitte.com/education-international/certainement-le-plus-ancien-exemplaire-du-coran-devoile-en-allemagne-53940.htm.
  134. [PDF] http://www.islamicmanuscripts.info/reference/books/Kerr-2010-Milo-Writings/Kerr-2010-Milo-Writings-117-142-Fedeli.pdf.
  135. http://www.islamic-awareness.org/Quran/Text/Mss/tubingen.html.
  136. http://www.historyofinformation.com/expanded.php?id=4739
  137. Guillaume Dye, Pourquoi et comment se fait un texte canonique ? En ligne page 66, note 34
  138. Manuscrits de Sana'a
  139. « The BBC-Birmingham “Qur’an” Facts Fiasco » (consulté le ).
  140. [PDF] http://www.mondedelabible.com/wp-content/uploads/2014/05/Hilali_Sanaa.pdf.
  141. [11].
  142. [12]
  143. Voir l'étude du palimpseste d'Alain George qui écrit entre autres : [13] « Avec un siècle de recul, les questions de ses variantes présumées, de sa datation et de ses types d’écriture semblent être à reprendre. » à la p. 380. Ou à la page 405, où il écrit encore : « Nous sommes donc bien en présence d’une altération du rasm, quoique sans incidence sur le sens. »
  144. « The ‘Mingana Palimpsest’ – A Manuscript Containing The Qur'an From 1st Century Hijra », sur www.islamic-awareness.org (consulté le ).
  145. Parmi eux, Saud al-Sarhan, directeur au centre de recherche et d’études islamiques du roi Fayçal de Riyad (voir http://www.arabianbusiness.com/saudi-scholars-discredit-uk-s-claim-of-oldest-quran--600640.html#.Vh_ouWvSn0y) ou François Déroche (voir Samuel Bleynie, «Des «fragments d'un des plus anciens corans découverts à Birmingham » , La Croix, . Citons aussi dans le monde anglophone Joseph Hoffman : https://rjosephhoffmann.wordpress.com/2015/07/23/the-bbc-birmingham-quran-facts-fiasco/ ou encore Aaron W. Hughes (voir : http://marginalia.lareviewofbooks.org/mrblog-the-birmingham-quran-and-the-palimpsest-of-history/).
  146. http://www.arabianbusiness.com/saudi-scholars-discredit-uk-s-claim-of-oldest-quran--600640.html#.Vh_ouWvSn0y
  147. Par exemple : Claude Gilliot, professeur émérite à l'université de Provence, voir: http://www.herodote.net/Aux_origines_du_Coran-synthese-1739.php (qui se base notamment aux oppositions musulmanes à la version othmanienne); l'islamologue Mohammad Ali Amir-Moezzi, directeur d’études à l’École pratique des hautes études de la Sorbonne, auteur de : Le Coran silencieux et le Coran parlant. Sources scripturaires de l'islam entre histoire et ferveur. (CNRS Éditions, 2011); Deroche François, Jeffery Arthur, Alfred-Louis de Prémare, et bien d'autres. Sur Youtube on consultera avec intérêt : Réalisé pour Arte par Bruno Ulmer : Le Coran, aux origines du Livre, en particulier Partie 3/6 et suivants : https://www.youtube.com/watch?v=9TBlpzoUdt4 ; Aux sources du Coran par le frère Bruno Bonnet-Eymard : https://www.youtube.com/watch?v=cwuVGbe_CX4.
  148. Qais Assef, Atelier d'initiation à l'islamologie : Histoire du Coran, p. 30, dans : http://ifpo.hypotheses.org/files/2011/02/Histoire-du-Coran-Diapo.pdf
  149. Gaafar Sadek et Salah Basalamah, « Les débats autour de la traduction du Coran : entre jurisprudence et traductologie », Théologiques, vol. 15, no 2,‎ , p. 92
  150. (fr) Michel Cuypers et Geneviève Gobillot, Le Coran, éd. Le Cavalier bleu, 2007, p. 38
  151. a et b (en) Thomas E. Burman, « Tafsir and Translation : Traditional Arabic Quran Exegesis and the Latin Qurans of Robert of Ketton and Mark of Toledo », Speculum, vol. 73,‎ , p. 703–732
  152. Afnan Fatani, "Translation and the Qur'an", in Oliver Leaman, The Qur'an: an encyclopedia, Routeledge, 2006, p. 657–669
  153. André Chouraqui, Le Coran, l'appel, Paris, Éditions Robert Laffont, , 1440 p. (ISBN 2221069641), « Liminaire »
    traduit et commenté
  154. Michel Cuypers et Geneviève Gobillot; Idées reçues, le Coran, Éditions Le Cavalier Bleu, Paris, août 2007
  155. Asmaa Godin, Les Sciences du Coran, éd. Al Qalam, 1999, p. 102-103
  156. The Foreign Vocabulary of the Koran par Arthur Jeffery 1938 - Oriental Institut Baroda - page 23
  157. Luxenberg Chr., Weihnachten im Koran. dans Streit um den Koran, Die Luxenberg Debatte: Standpunkte und Hintergründe, Berlin, 2004, p. 35-41.
  158. http://bcrfj.revues.org/6620
  159. Maurice Borrmans, Ludovico Marracci et sa traduction latine du Coran, Islamochristiana, 2002, no 28, p. 73-86
  160. a b c et d https://assr.revues.org/21429
  161. a et b http://www.teheran.ir/spip.php?article470#gsc.tab=0
  162. Zeinab Abdelaziz, Le Qu'ran Traduction du sens de ses versets, Egypte, , 660 p. (lire en ligne), Page 31 et page 46
  163. Zeinab Abdelaziz, Le Qu'ran le sens de ses versets, Egypte, , 660 p. (lire en ligne), Page 38-39
  164. Naima Afif, «Une version biblique du Coran en hébreu. La traduction d’Hermann Reckendorf (1857). Modalités et étendue de la judaïsation, étude de la langue et réception pendant les Lumières juives ». Thèse de doctorat en Langues et lettres, université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, 2015.
  165. Naima Afif, “Les traductions contemporaines du Coran en hébreu”, dans Acta Orientalia Belgica (Regards sur l’orientalisme belge, suivis d’études égyptologiques et orientales), 25 (2012), p. 295-306.

Bibliographie

Recherche et exégèse scientifique

  • Jacqueline Chabbi, Les trois piliers de l'islam. Lecture anthropologique du Coran, Paris, Fayard, 2016.
  • François Déroche, Le Coran, Puf, coll. « Que sais-je ? », , 4e éd.
  • Mehdi Azaiez et Sabrina Mervin, Le Coran, nouvelles approches, CNRS éditions, 2013.
  • (en) Angelika Neuwirth, Nicolai Sinai et Michael Marx (éds.), The Qurʾān in Context. Historical and Literary Investigations into the Qurʾānic Milieu, Brill, 2010.
  • Jacqueline Chabbi, Le Coran décrypté : Figures bibliques en Arabie, Paris, Fayard, 2008.
  • George Grigore, Les contraires - al-ʼaḑdād - dans le Coran et leur équivalence dans les traductions, Bucarest, Center for Arab Studies, (lire en ligne).
  • Alfred-Louis de Prémare, Aux origines du Coran, questions d’hier, approches d’aujourd’hui, Paris, Téraèdre, collection « L’Islam en débats », 2004, (ISBN 2-912868-19-X).
  • Jean-Luc Monneret, Les Grands Thèmes du Coran, Dervy, 2003, préface du Dalil Boubaker, (ISBN 978-2-84454-241-0).
  • Olivier Carré, Mystique et politique : le Coran des islamistes, Commentaire coranique de Sayyid Qutb (1906-1966), Cerf, collection « Patrimoines - Islam », 2004.
  • Claude Gilliot, « Un verset manquant du Coran ou réputé tel » dans Marie-Thérèse Urvoy (dir.) En hommage au Père Jomier, o.p, Paris, Cerf, collection « Patrimoines - Islam », 2002, p. 35-52
  • Alfred-Louis de Prémare, L'histoire du Coran comme document écrit, Monde de la Bible « Le Coran et la Bible », 1998, no 115.
  • Jacques Jomier, Dieu et l'homme dans le Coran, L'aspect religieux de la nature humaine joint à l'obéissance au Prophète de l'islam, Cerf, collection « Patrimoines - Islam », 1996
  • Jacques Jomier, Les Grands Thèmes du Coran, Le Centurion, 1978.
  • Maurice Bucaille, La Bible, le Coran et la science : Les écritures saintes examinées à la lumière des connaissances modernes, Pocket, Seghers, 1976, coll. « Agora », , 315 p. (ISBN 978-2-266-13103-2)
  • Régis Blachère, Introduction au Coran, Maisonneuve et Larose, 1947.

Exégèse coranique, essais et ouvrages religieux

Vulgarisation

  • Rachid Benzine, Le Coran expliqué aux jeunes, Seuil, 2013.

Ouvrages anciens

Versions numérisées

  1. Mahomet, traduit par Du Ryer, André (trad. Du Ryer, André (15..-1688?).), L'Alcoran de Mahomet , translaté d'arabe en français par le sieur Du Ryer,…, A. de Sommaville (Paris), (présentation en ligne, lire en ligne).
  2. Mahomet (trad. M. Savary.), Le Coran accompagné de notes et précédée d'un abrégé de la vie de Mahomet, Amsterdam : chez les libraires associés, 1786. (présentation en ligne, lire en ligne)
  3. Mahomet (trad. M. Kasimirski), Le Koran, traduction nouvelle, faite sur le text arabe, : Nouvelle édition avec notes, commentaires et préface du traducteur, Paris, Charpentier, , 2 Bl. XII, 526 S. (OCLC 162477884, présentation en ligne, lire en ligne)

Annexes

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Articles connexes

Liens externes

Littérature d'inspiration religieuse

Littérature d'inspiration scientifique