Citroën Méhari

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Citroën Méhari

La Citroën Mehari est une voiture de plein air à deux places (quatre places en option) produite par Citroën entre 1968 et 1987.

Sa carrosserie conçue par le comte Roland de la Poype est en plastique ABS.

Renault et Mini ont tenté de concurrencer la Mehari avec leurs Renault Rodéo et Mini Moke, qui se sont avérées de pâles copies.

Mehari signifie chameau qui porte des gens sur son dos en kabyle littéraire.

Aujourd'hui, elle est encore assez présente sur le littoral français et en campagne, et encore fabriquée par des entreprises ayant récupéré les châssis.

Généralités

La Mehari est une voiture pour les loisirs, le plein air et les balades en famille. En rabattant la banquette arrière optionnelle, elle se transforme en une deux places pour un usage utilitaire. La quatre places coûtait environ 5 à 10 % de plus, comme les versions avec installation 24 volts ou quatre roues motrices (4x4). La Mehari à deux places se plaçait en concurrente de certaines petites fourgonnettes.

La Citroën Mehari est basée sur le châssis plate-forme de la Dyane et est équipée du moteur Citroën de 602 cm3 de l'Ami 6. Les pièces composant la voiture, à part la carrosserie et la bâche, proviennent pour l'essentiel d'autres modèles de la marque : moteur et boîte de vitesses d'Ami 6, volant de 2 CV, roues, phares, essuie-glaces, freins à main de Dyane, feux arrières de fourgon Type H. La suspension est à ressorts latéraux, bras et batteurs à inertie puis avec amortisseurs latéraux.

La carrosserie, en résine plastique ABS emboutie à chaud et colorée dans la masse, peut reprendre sa forme initiale après un léger choc. Elle est soutenue par deux cadres treillis tubulaires boulonnés à la plate-forme, un pour la partie avant et un second pour la partie arrière.

Le lancement de la Mehari le 11 mai 1968 en grande pompe sur le golf de Deauville passa inaperçu en raison des évènements de Mai 68. La première année de fabrication 1969, la voiture sera assemblée par la Société d'études et d'applications du plastique (S.E.A.P.) à Bezons Val-d'Oise, les pièces mécaniques provenant des différentes usines du groupe, puis la Mehari sera en majorité construite en Belgique, mais aussi en Espagne et au Portugal.

La Mehari a souvent été vue avec un hard top en plastique commercialisé par la société ENAC. Celle-ci proposait aussi une option capote repliable et un pick-up.

Histoire

Citroën Méhari Azur

La première série 1968 - 1969 ne sera fabriquée qu'une seule année. En effet, pour les modèles 1970, la carrosserie est légèrement modifiée. Les clignoteurs arrière latéraux type 2 CV sont supprimés pour des modèles Type H reportés sur la face arrière.

Pour 1978, la Mehari s'équipe de freins à disques à l'avant accolés à la boîte de vitesses et d'une calandre démontable. La direction est adoucie avec un volant de diamètre plus petit.

Pour 1979, un combiné à deux cadrans issu de la LN prend place sur la planche de bord et la puissance passe de 26 ch DIN à 29 ch DIN grâce à un carburateur double corps. En 1979, la Mehari 4x4 apparaît.

Pour 1986, la gamme incorpore la Mehari Azur à la carrosserie blanche et bleue.

La production de Mehari est arrêtée en 1987.

La Mehari 4x4

Le 23 mai 1979[1], Citroën lance la « Mehari 4x4 ». La carrosserie se distingue par sa roue de secours posée sur le capot en option, ses pare-chocs supplémentaires à l'avant et à l'arrière, ses passages de roue élargis (pour 1982), ses gros pneus structurés en options (pour 1982) et ses feux arrière semblable à l'Acadiane. La version 4x4 dispose d'une boîte de vitesses avec réducteur (4 vitesses normales et 3 vitesses avec réducteur) lui permettant de franchir des pentes jusqu'à 60 %. À l'époque, la Mehari 4x4 est l'un des rares 4x4 à quatre roues indépendantes. Les freins arrière sont à disques.

La production de Mehari 4x4 est arrêtée fin juin 1983.

Avec seulement environ 1 300 véhicules produits, elle est aujourd'hui très recherchée et les pièces de la transmission sont quasiment introuvables.

La Mehari et l'armée française

Pour assurer la transition entre la Jeep Hotchkiss et la Peugeot P4, la Mehari à deux roues motrices a été commandée à partir de 1972 par l'armée française à 7 064 exemplaires dont 691 versions auto-école[2]. Les modèles achetés par l'armée disposent d'un circuit électrique en 24 volts (12 volts pour la gendarmerie) pour l'alimentation de la radio. Les deux batteries de 12 V sont montées en série avec un coupe-circuit interposé. La deuxième batterie se situant à la place de la boîte à gants. De ce fait, la voiture dispose d'organes électriques spécifiques, en particulier la bobine, l'alternateur, le démarreur et l'ensemble des lampes. Seule la bobine n'est pas empruntée aux équipements destinés aux camions, ce qui en fait une pièce rare.

Nuancier

La carrosserie étant fabriquée par la S.E.A.P. qui était un sous-traitant de Citroën à l'époque et qui a aussi effectué le montage de la voiture la première année, il est maintenant difficile de se procurer des pièces de la carrosserie. La couleur étant intégrée au matériau et le véhicule à vocation utilitaire, le nuancier est assez limité. Seul le Vert Montana est resté au catalogue pendant les 18 ans de production. Excepté le bleu, les noms officiels des couleurs font toutes référence à des régions désertiques.

Les restaurations imposent désormais une peinture sur les éléments apprêtés et fournis dans la couleur blanche.

couleur 1968 - 1969 1969 - 1975 1976 - 1977 1978 - 1979 1980 - 1982 1983 - 1987
Rouge Hopi
Vert Tibesti
Vert Montana
Orange Kirghiz
Beige Kalahari
Beige Hoggar
Jaune Atacama
Blanc et bleu (Azur)

La Mehari en Allemagne

La Mehari n'étant pas homologuée en Allemagne, la société Fiberfab lance en août 1975 un pick-up avec pare-brise rabattable nommé « Sherpa » sur la base de la Citroën Dyane. La Sherpa sera produite jusqu'en 1982.

La Mehari aux États-Unis

La Mehari aux USA

En 1970, la Mehari a été vendue aux États-Unis. La face avant était modifiée pour recevoir des projecteurs de grandes dimensions selon la réglementation américaine. Aux États-Unis, la voiture est classée parmi les trucks.

La Mehari sous d'autres latitudes

Plusieurs version métalliques de la Mehari ont existé notamment en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie. La carrosserie en métal remplaçait celle en ABS du modèle européen. La « Baby-Brousse » (1970 à 1979) était fabriquée en Côte d'Ivoire, en Iran et au Chili (Yagan de 1973 à 1974)[3], la « FAF » (pour « facile à fabriquer ») au Sénégal (le Guelhem à partir de mai 1980), en Guinée-Bissau (N'Haye de juillet 1979 à 1984[3]), en République centrafricaine (à partir de février 1979) et au Viêt Nam (Dalat Sedan de 1973 à 1985), la « Dalat » (1970 à 1975[3]) au Viêt Nam et la « Namco Pony » (1978 à 1985) en Grèce. Leur aspect extérieur diffère sensiblement.

Iran

La SAIPAC, société qui appartient à 75 % à l'État iranien et qui produit la Jyane (Dyane iranienne) depuis fin 1968, propose à partir de 1970 et jusqu'à la révolution iranienne en 1979 la « Baby-Brousse »[3]. La carrosserie à l'aspect rudimentaire est un assemblage de tôles pliées.

Argentine

Méhari Ranger, Uruguay

La Mehari vendue en Argentine possède une carrosserie en polyester et non en ABS. La voiture était fabriquée en Uruguay de 1971 à 1979[3]. Après le retrait de Citroën d'Argentine, la production de la Mehari, qui est devenue la « Mehari Ranger » avec des passages de roue élargis et des gros pneus, a continué encore quelques temps.

Films

Émission de téléréalité

  • Pimp My Ride, l'émission de téléréalité qui consiste à reprendre de vieilles voitures délabrées et à les remettre en état est arrivée en France en 2009 et des jeunes ont proposé une Mehari[4].

Anecdote

Pendant l'automne-hiver 1973/1974, soixante-trois Citroën Mehari furent incendiées dans Paris par un pyromane ; la dernière, ayant brûlé dans la nuit du 8 au 9 février 1974, a entraîné un mort par intoxication[5].

Notes et références

  1. Mehari l'égérie de Mai 68, par Jean-Marie Defrance, éditions E.T.A.I.
  2. 50 ans de véhicules militaires français, par J.-M. Boniface et J.-G. Jeudy, éditions E.T.A.I.
  3. a b c d et e Les Citroën du monde, par Gilles Colboc et Jean-François Ruchaud, éditions E.T.A.I.
  4. Mehari sur Pimp My Ride
  5. LE PYROMANE AUX MEHARI A FAIT 1 MORT : un titre de France-Soir du 9 février 1974

Annexes

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Bibliographie

  • Le guide de la Mehari, par Jean-Marie Defrance, éditions E.T.A.I., 1999.
    (ISBN 2-72688-439-3)

Liens externes