Bataille des Quatre Chemins de l'Oie (1793)

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Bataille des Quatre Chemins de l'Oie
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Le général Joly aux Quatre-chemins, gravure de Thomas Drake, entre 1856 et 1860.
Informations générales
Date
Lieu L'Oie
Issue Victoire vendéenne
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Commandants
François Athanase Charette de La Contrie
Jean-Baptiste Joly
Jean Savin
Forces en présence
1 500 à 2 000 hommes[1] 7 000 à 8 000 hommes[2]
Pertes
Plusieurs centaines à 1 000 morts[1] Inconnues

Guerre de Vendée

Batailles

Coordonnées 46° 47′ 27,8″ nord, 1° 08′ 08″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
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Bataille des Quatre Chemins de l'Oie
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Bataille des Quatre Chemins de l'Oie

La bataille des Quatre Chemins de l'Oie se déroule le lors de la guerre de Vendée. Elle s'achève par la victoire des Vendéens qui s'emparent du camp républicain de L'Oie.

Prélude[modifier | modifier le code]

Après s'être réunis le 8 décembre aux Lucs-sur-Boulogne, les chefs vendéens Charette, Joly et Savin passent trois jours à rassembler leurs forces[3]. Ils se mettent alors d'accord pour mener une expédition en Anjou et au Haut-Poitou pour y recruter des troupes, puis de revenir en force au Bas-Poitou et au Pays de Retz pour repousser les républicains[3]. Sur leur chemin se trouve cependant le camp de L'Oie, situé près du croisement des Quatre Chemins, où se rencontrent les routes de Nantes à La Rochelle et des Sables-d'Olonne à Saumur.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le 11 décembre[4], après avoir passé la nuit aux Essarts[5], les Vendéens attaquent le camp des Quatre-Chemins[4],[6].

Le combat débute à une heure de l'après-midi[7]. Les Vendéens se présentent sur trois colonnes, avec la cavalerie en avant-garde, menée par Joly[7]. Selon l'officier vendéen Lucas de La Championnière, Joly arrive par la route des Sables au sud-ouest et Charette par la route de La Rochelle au sud[5].

Joly utilise une ruse en parant ses cavaliers de cocardes tricolores[7]. Les sentinelles sont surprises et les Vendéens font irruption à l'intérieur du camp[7]. Des renforts, venus de Saint-Fulgent, sont également repoussés avec pertes et se replient sur Montaigu[A 1].

Totalement surpris, les républicains s'enfuient en direction de Luçon et des Herbiers[9],[8]. Les Vendéens restent maîtres du camp et s'emparent de fusils, de munitions, de vivres et de divers équipements[7],[9]. Ils passent la nuit à Sainte-Florence et se portent le lendemain aux Herbiers, qui est prise sans combat[7]. Les officiers vendéens décident alors de désigner un commandant en chef et le matin du 12 décembre, ils élisent Charette général en chef de l'« Armée catholique et royale du Bas-Poitou »[10].

Pertes[modifier | modifier le code]

Les républicains subissent de lourdes pertes. D'après Charles-Louis Chassin, « sur 2 000 hommes, 1 000 furent tués »[1],[11]. Pour Le Bouvier-Desmortiers, « des 1 500 hommes du camp, il ne s'en sauva pas le quart »[1]. Les Vendéens s'emparent également de 400 fusils selon de Bouvier-Desmortiers et de 1 500 selon Chassin[1],[11]. Selon les mémoires[A 2] de l'officier vendéen Lucas de La Championnière, le camp « devint une boucherie » et les Vendéens s'emparèrent d'un canon, de poudre et d'un grand nombre de paires de souliers[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Le poste des quatre chemins a été attaqué aujourd'hui. L'affaire s'est engagée à une heure après-midi. L'ennemi a attaqué sur trois colonnes, la cavalerie à la tête de celle du centre. La troupe des quatre chemins a été surprise et mise en déroute; elle s'est repliée sur les Herbiers et sur Luçon. Celle du poste de Saint-Fulgent qui allait à son secours a rencontré l'ennemi sur son passage et a beaucoup souffert; elle se replie sur Moutaigu.

    On attend demain à Saint-Fulgent trois mille hommes commandés par l'adjudant-général Dufour qui réparera facilement cet échec[8]. »

    — Rapport du commandant Barbier au général Vimeux, le 11 décembre.

  2. « Les généraux avaient décidé au conseil d'aller dans le haut Poitou recruter ceux qui n'avaient pas passé la Loire et revenir chasser l'ennemi trop nombreux pour notre petite armée. Pour exécuter ce projet nous vînmes coucher aux Essarts, mais les républicains occupaient le poste des Quatre-Chemins ; on se décida à l'attaquer et les soldats reçurent l'ordre en cas de déroute de se jeter sur la droite et de traverser le chemin de La Rochelle.

    Le vieux Joly commandait l'avant-garde, il attaqua trop vivement par le chemin des Sables ; ses soldats allaient prendre la fuite si son intrépidité ne les avait soutenus ; deux fois il pénétra dans les rangs des républicains, une troisième il traversa un de leurs bataillons : les soldats le prenant pour un de leurs chefs lui demandèrent si le renfort n'arrivait pas. Je vais le chercher leur dit-il, tenez bon. Il passa alors sur le chemin de la Rochelle par où M. Charette arrivait. Il avait fallu du temps pour faire ce grand détour ; enfin nous approchâmes du camp sans que l'ennemi tirât sur nous, on nous prenait sans doute pour le renfort attendu. Lorsque nous nous fûmes déclarés par une décharge générale, l'ennemi désabusé se partagea pour s'opposer à notre entrée, mais les cris de Vive le Roi ayant annoncé à l'avant-garde notre arrivée, les soldats qui la composaient redoublèrent d'ardeur et dans un instant nous entrâmes dans le camp qui devint une boucherie. On y prit une pièce de canon, beaucoup de poudre et un grand nombre de paires de souliers dont nous avions grand besoin ; les nôtres étaient restés dans le Marais de Bouin et nous marchions presque tous nu-pieds[5]. »

    — Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Dumarcet 1998, p. 303.
  2. Dumarcet 1998, p. 533.
  3. a et b Dumarcet 1998, p. 294.
  4. a et b Dumarcet 1998, p. 296.
  5. a b c et d Lucas de La Championnière 1994, p. 63-64.
  6. Gabory 2009, p. 332
  7. a b c d e et f Dumarcet 1998, p. 297.
  8. a et b Savary, t. II, 1824, p. 473.
  9. a et b Gras 1994, p. 123.
  10. Dumarcet 1998, p. 298-299.
  11. a et b Chassin, t. III, 1894, p. 389.

Bibliographie[modifier | modifier le code]