Bataille de Port-Saint-Père (21-26 novembre 1793)

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Bataille de Port-Saint-Père

Informations générales
Date -
Lieu Port-Saint-Père
Issue Victoire républicaine
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Commandants
Nicolas Louis Jordy Louis-François Ripault de La Cathelinière
Louis Guérin
Forces en présence
3 000 hommes[1] 7 000 à 8 000 hommes[1]
(selon les républicains)
Pertes
40 morts[1] 500 morts[1]
3 canons capturés[1]
(selon les républicains)

Guerre de Vendée

Batailles

Coordonnées 47° 08′ 00″ nord, 1° 45′ 00″ ouest
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Bataille de Port-Saint-Père
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Bataille de Port-Saint-Père

La quatrième bataille de Port-Saint-Père se déroule du au pendant la guerre de Vendée.

Prélude[modifier | modifier le code]

Alors que le gros des forces vendéennes et républicaines sont engagées au nord de la Loire dans la Virée de Galerne, le le conseil de guerre donne l'ordre au général Nicolas Haxo de constituer un corps d'armée de 5 000 à 6 000 hommes pour attaquer les forces vendéennes du Pays de Retz et du Bas-Poitou et reprendre l'île de Noirmoutier[2]. Après avoir mis en place un plan de campagne, Haxo sort de Nantes le [3]. Il divise ses forces en deux colonnes et se porte lui-même avec la première en direction de Machecoul, qu'il occupe le [4],[5]. La deuxième colonne, forte de 3 000 hommes et commandée par l'adjudant-général Jordy, marche quant à elle sur Port-Saint-Père, tenue par les forces vendéennes de Louis-François Ripault de La Cathelinière[1],[6].

Forces en présence[modifier | modifier le code]

Jordy affirme dans son rapport être à la tête de 3 000 hommes et évalue entre 7 000 et 8 000, le nombre des « brigands » à Port-Saint-Père[1]. Cependant ce nombre est sans doute exagéré selon l'historien Lionel Dumarcet[3]. Dans ses mémoires[Note 1], le chef vendéen Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière affirme que « seule une faible garde » est laissée à Port-Saint-Père par La Cathelinière[7].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Devant Port-Saint-Père, les républicains trouvent le pont sur l'Acheneau coupé[1],[6],[8]. Jordy s'emploie alors à rétablir le passage en utilisant des madriers, des débris de maisons et des bateaux[1]. Le 22, il envoie un message au général Vimeux, à Nantes, pour lui demander d'autres bateaux et des planches pour faire traverser son artillerie[6].

De leur côté, les Vendéens placent des canons, dont une pièce de 36 livres, en haut du village de Port-Saint-Père, pour entraver l'approche et la construction du pont[6]. Les républicains déploient leur propre artillerie et d'après Savary, ils démontent la pièce de 36 des Vendéens[6]. Malgré leur feu, les insurgés ne peuvent empêcher les républicains de rétablir le pont et de s'emparer des premières maisons du bourg[6].

D'après Lucas de La Championnière, les républicains s'emparent de la totalité de Port-Saint-Père et brûlent tous les moulins jusqu'à Sainte-Pazanne[7]. Cependant La Cathelinière et Guérin arrivent en renfort depuis le château de Princé et Bourgneuf-en-Retz[7]. Ils mènent une contre-attaque qui repousse les patriotes et le lendemain matin les Vendéens reprennent Port-Saint-Père[7]. Cependant La Cathelinière est légèrement blessé et doit se retirer[7]. La plupart de ses hommes le suivent[7]. Les sources républicaines ne font pas mention de cet épisode.

Le , environ 200 hommes de la garnison du château d'Aux tentent également de traverser la rivière à Rouans, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Port-Saint-Père, mais ils sont repoussés[9].

Le , à quatre heures du matin, Jordy lance une attaque générale[6]. Trop peu nombreux, les Vendéens battent en retraite[1]. D'après Lucas de La Championnière, seuls sept hommes occupaient encore le bourg[3]. Port-Saint-Père est alors définitivement reprise par les républicains[1],[7].

Pertes[modifier | modifier le code]

Selon l'adjudant-général Jordy, les républicains ont perdu 40 hommes lors des combats et les Vendéens, 500[1], ce qui semble également exagéré d'après Dumarcet[3]. Trois canons, dont la pièce de 36, sont capturés par les patriotes[1],[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « M. de la Cathelinière avait placé une faible garde au Port-Saint-Père et s'était retiré au château de Princé pour pouvoir secourir aisément soit Rouans ou le Port-Saint-Père s'ils étaient attaqués. La garnison du Château d'Aux avait paru plusieurs fois devant ce dernier poste sans pouvoir y pénétrer ; un jour entr'autres nous restâmes maîtres d'un guidon que l'ennemi avait planté sur le rivage. Un piqueur nommé La Rose et un homme du pays nommé Thibaud eurent le courage de passer à l'autre bord et à la barbe de l'ennemi enlevèrent le drapeau et le manteau de Beillevert avec son cheval qu'il avait mis paître dans un jardin. Honteux d'un pareil affront la même troupe revint dès le lendemain matin en plus grand nombre et avec du canon ; nous n'étions qu'une douzaine au Port-Saint-Père ; deux hommes avaient passé à la nage et emmenaient déjà la gabarre lorsque nous nous aperçûmes de l'arrivée de l'ennemi ; nous nous retirâmes et malgré les petits renforts qui se trouvèrent sur la route, nous ne pûmes empêcher Beillevert et Muscar d'incendier tous les moulins jusqu'au Bourg de Sainte-Pazanne. Guérin arriva de Bourgneuf avec de la cavalerie comme l'ennemi sortait du bourg ; M. de la Cathelinière emmena presque en même temps son infanterie et la troupe brûleuse fut obligée de déguerpir. Cependant la retraite, quoique précipitée, se fit en bon ordre jusqu'au Brandé; là, la déroute fut décidée, nous poussâmes l'ennemi jusqu'au Port-Saint-Père, mais pas assez vigoureusement pour l'empêcher de passer une pièce de l'autre côté. Il était déjà nuit. M. de la Cathelinière légèrement atteint d'une balle se retira, tout le monde le suivit et nous perdîmes le fruit de notre victoire.

    Les républicains regagnèrent le chateau d'Aux pendant la nuit ; nous rentrâmes le lendemain au Port-Saint-Père et nous trouvâmes dans la rivière quantité de cadavres de ceux que la peur y avait fait précipiter. Nous étions occupés à retirer de l'eau les fusils dont nous avions déjà trouvé un grand nombre, lorsqu'une armée parut sur la hauteur vis-à-vis le Port-Saint-Père ; jugeant de notre nombre par l'action de la veille, on commença par nous canonner vigoureusement; trente-deux coups nous furent tirés dans un quart d'heure ; nous n'étions que sept occupant le poste ; nous crûmes qu'il était temps de nous retirer et nous abandonnâmes pour la dernière fois notre camp où nous ne sommes pas rentrés depuis[7]. »

    — Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m Dumarcet 1998, p. 286.
  2. Dumarcet 1998, p. 285.
  3. a b c et d Dumarcet 1998, p. 294.
  4. Loidreau 2010, p. 318.
  5. Savary, t. II, 1824, p. 397.
  6. a b c d e f g et h Savary, t. II, 1824, p. 396-397.
  7. a b c d e f g et h Lucas de La Championnière 1994, p. 57-58.
  8. Chassin, t. III, 1894, p. 386.
  9. Savary, t. II, 1824, p. 398.

Bibliographie[modifier | modifier le code]