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Alsace

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Nom de région mal rédigé pour en savoir plus cliquez-ici.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Code ISO 3166-2 FR-6AE
Géographie
Coordonnées 48° 30′ nord, 7° 30′ est
Localisation
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La cigogne - symbole alsacien
Architecture alsacienne

L'Alsace (s'Elsass en alsacien , das Elsass en allemand, anciennement das Elsaß) est une région culturelle, linguistique, historique, et administrative de l'Est de la France métropolitaine. D'un point de vue administratif, l'Alsace est divisée en deux départements : le Bas-Rhin au nord et le Haut-Rhin au sud, la région est gérée par un conseil régional comme les autres régions de France métropolitaine, toutefois de nombreux domaines sont régis par le droit local alsacien-mosellan (voir plus bas) qui prime sur le droit général français. Le conseil régional est localisé à Strasbourg, qui est aussi la plus grande ville de la région, suivie par Mulhouse, et Colmar. Strasbourg est la préfecture du Bas-Rhin et Colmar celle du Haut-Rhin. La ville de Strasbourg est également le siège de plusieurs institution européennes.

La région culturelle et linguistique doit son origine au peuple Alaman, à ne pas confondre avec les Allemands qui eux sont les habitants de l'Allemagne. Après plusieurs tentatives, les Alamans chassèrent les Romains en l'an 378, ils germanisèrent la région et y apportèrent leur langue: l'alémanique dont l'Alsacien est une variante.

La région historique intègre également l'actuel Territoire de Belfort. Elle était subdivisée en Haute-Alsace et Basse-Alsace. Les traductions allemandes Oberelsass et Unterelsass sont toujours utilisés par les germanophones pour désigner respectivement les départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin.

En venant des autres régions de France, l'entrée en Alsace marque le début de la Mitteleuropa, ce vaste espace culturel des anciens empires allemand et austro-hongrois qui recouvre l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, la Pologne, la Slovénie, la République Tchèque et la Slovaquie. La Mitteleuropa correspond à peu près à la notion française de l'Europe centrale.

s'Elsass - le Pays de l'Ill

L'Ill à Strasbourg - Quartier de la Petite France

La signification étymologique du mot Alsace vient de l'alsacien (alémanique)  : Elsass anciennement écrit Elsaß.

  • El- vient de l'alémanique Ell qui signifie l'Ill, la principale rivière alsacienne qui traverse la région du Sud au Nord. La rivière prend sa source dans le Jura alsacien et se jette dans le Rhin à Strasbourg. C'est le plus important affluent alsacien du Rhin. Avant l'endiguement, les crues de l'Ill comme (celles du Rhin) étaient parfois très meurtrières, bon nombre de villages ont été submergés.
  • saß vient du verbe sitzen (se trouver, être assis) (prétérit de l'allemand : saß – prétérit du vieil anglais : sæt).

Littéralement Elsass signifie donc « le lieu où se trouve l'Ill » soit le Pays de l'Ill.

Géographie

Topographie

Les régions naturelles alsaciennes

L'Alsace couvre une surface de 8 280 km² (190 km de long sur 50 km de large soit 1,5% de la superficie de la France), ce qui en fait la plus petite des régions administratives de France métropolitaine, la Corse ayant à peu près la même surface. Elle s'étend du sud au nord le long du Rhin qui la borde à l'est.

Elle est limitée au nord par la rivière Lauter, où commence le Palatinat allemand, et à l'est par le Rhin, à la droite duquel s'étend le Bade-Wurtemberg, au sud par la Suisse, au sud-ouest par la région Franche-Comté et à l'ouest par la région Lorraine.

Son espace est découpé en plusieurs ensembles de relief :

  • à l'est, la plaine d'Alsace[1] drainée par l'Ill et consacrée à la grande culture céréalière. La forêt y occupe encore des espaces importants : forêt de Haguenau au nord et celle de la Hardt et du Nonnenbruch au sud ;
  • entre le Rhin et l'Ill, le Ried[2]. Cette zone marécageuse et humide conserve ses caractères naturels remarquables façonnés par le vieux fleuve autrefois sauvage (forêts rhénanes parcourues par les bras du Rhin, prairies inondables, sources phréatiques, rivières), où réserves naturelles et sites protégés émerveillent l'âme sensible.
  • à l'ouest dominent les Vosges ou le massif vosgien entaillé de larges vallées des affluents de l'Ill ; ici ce sont les pâturages d'altitude (Hautes Chaumes) qui alternent avec la forêt ; le Grand Ballon 1424 m (ex ballon de Guebwiller) est le point culminant d'Alsace, il est situé dans le Haut-Rhin ;
  • les collines sous-vosgiennes font le lien entre les deux ensembles. Ce piémont vosgien est occupé par le vignoble alsacien.
  • Le Sundgau, région de collines au sud de Mulhouse.
  • Le Jura alsacien à l'extrême-sud de la région.


Les Régions naturelles et Pays d'Alsace

Modèle:Pays Alsace

le Sundgau

Le Sundgau est une zone de collines qui occupe la partie sud de l'Alsace, il commence dans les collines au sud de la région mulhousienne et se poursuit jusqu'à le frontière suisse. Les sundgauviens étaient au nombre de 61 841 habitants en 1999.

le Jura Alsacien

Au sud du Sundgau commence le massif du Jura et les premières montagne du Jura Alsacien qui se poursuivent vers la Suisse et la Franche-Comté.

l'Ochsenfeld

Le pays de la Région Mulhousienne

L'Ochsenfeld, qui signifie le champs des bœufs en allemand désigne la plaine qui s'étend de Thann à Mulhouse, jusqu'à la Hardt à l'Est, au sud jusqu'au Sundgau et au nord jusqu'à Ensisheim. C'est le nom donnée à la région naturelle de Mulhouse.

La Bataille de l'Ochsenfeld désigne la bataille qui opposa les Romains et les Germains dans le combat le plus acharné de l'époque près de Mulhouse.

Selon la légende, cette bataille donnera lieu à la création légendaire de Mulhouse.

la Hardt

La Hardt est une forêt de plaine caractérisée par une certaine sécheresse (600 mm de pluie par an dans la partie nord). Elle s'étend de Kembs jusqu'à Colmar, entre l'Ill et le Rhin, sur l'ancien cône de déjection glaciaire du Rhin.

C'est la seconde forêt d'Alsace avec ses 13.000 hectares, derrière la forêt de Haguenau. Propriété de l'État, elle est recensée comme zone de protection spéciale Natura 2000. Elle constitue non seulement la plus grande charmaie naturelle d'Europe, mais abrite également des pelouses steppiques très rares en Europe occidentale.

Les Hautes-Vosges

Le Parc naturel régional des Ballons des Vosges s'articule autour des Hautes-Vosges et regroupe 208 communes d'une population totale de 256 000 habitants. Il a pour but la protection de ce patrimoine naturel.

Le Grand Ried

Le Grand Ried s'étend depuis le nord d'Ensisheim jusqu'à Strasbourg, il a été modelés par les divagations du Rhin dans sa zone d'épandage, avant sa canalisation.

le Kochersberg

le Kochersberg est une région aux terres très fertiles (lœss), localisées entre les vallées de la Zorn, au nord, et de la Bruche au sud, le champ de failles de Saverne à l’ouest, et à l’est, le rebord de la terrasse rhénane.

l'Alsace Bossue

Les Vosges du Nord

Climat

Le climat alsacien est « semi-continental d'abri ».

Le climat est continental dans la plaine centrale. Les vents d'ouest subissent un forçage sur le versant occidental des Vosges, frappé de pluies. L'air se retrouve donc déchargé d'humidité quand il a franchi la barrière vosgienne.

Conséquence : l'hiver y est froid, l'été chaud et il y a peu de précipitations.

le sommet du Hohneck en hiver

Donnée pour Meyenheim (Centre-Alsace).

Température la plus basse -24,8°C
Jour le plus froid 27 février 1986
Année la plus froide 1963
Température la plus élevée 38°C
Jour le plus chaud 16 août 1974
Année la plus chaude 1994
Hauteur maximale de pluie en 24h 80,6 mm
Jour le plus pluvieux 10 juillet 1989
Année la plus sèche 1962
Année la plus pluvieuse 1999
  • Record de chaleur absolu 40.9°, 13 août 2003.
  • Record de froid absolu - 30.2° au Grand-Ballon, 1424 m le 10.2.1956.


Le climat connait d'avantage d'influence océanique et est beaucoup plus humide dans le Sundgau, dans l'Alsace-Bossue ou l'Outre-Forêt.

L'effet de Foehn
Colmar sous le soleil d'été

La zone de Colmar à l'Est de la ville bénéficie d'un micro-climat ensoleillé et sec car l'effet de Foehn y est le plus présent: c'est la deuxième ville la moins pluvieuse de France (après Perpignan) avec 550 mm de précipitations par an. La région de Colmar connait en moyenne entre 95 et 100 jours de pluie par an.

L'effet de Foehn a une influence importante sur une vaste zone située depuis la Banlieue Nord de Mulhouse, à partir de Wittenheim au sud (la région mulhousienne est donc climatiquement divisée en 2) jusque dans une bande étroite au nord, située entre Strasbourg et Molsheim. Dans cette zone la pluviométrie varie entre 95 et 110 jour par an.

A l'Ouest, sur une partie du massif vosgien la pluviométrie atteint par contre jusqu'à 170 jours par an. La différence est donc de 75 jours de pluie par an dans les zone les plus influencée à seulement 20 kilomètres de distance.

Ce climat, relativement ensoleillé en fait un environnement idéal pour la culture de la vigne.

La nappe phréatique alsacienne importante combinée à la proximité du Rhin et de rivières importante lui évite toutefois les conséquences d'éventuelles sécheresse.


Géologie

Le lac Blanc

L'Alsace est la partie de la plaine du Rhin située à l'Ouest du Rhin, sur sa rive gauche. C'est un fossé d'effondrement, appelé aussi rift ou graben, d'âge oligocène, associé à ses épaulements latéraux : les Vosges et la Forêt Noire. Le massif du Jura, formé par glissement (induit par la surrection alpine) de la couverture mésozoïque sur les formations triasiques ("couches savon") recoupe la région de Belfort.

  • Le fossé rhénan s'est effondré durant le tertiaire, en conséquence la région a été plusieurs fois envahie par la mer, ce qui explique une sédimentation variée : marne, calcaire, sel gemme, marbre. De plus, au quaternaire, des dépôts éoliens de lœss ont lieu.
  • Le Sundgau qui était alors un vaste plateau calcaire a été recouverte par les mers secondaires, au commencement de l'ère tertiaire. Au début de l'oligocène, on assiste à un affaissement du fossé rhénan à l'origine de la pénétration marine. A la fin de l'oligocène, la mer se retire définitivement laissant des dépôts de sédiments très fins. A la fin du tertiaire et au début du quaternaire le surélèvement des Vosges et de la Forêt Noire entraîne la formation du Jura qui est le résultat de plusieurs phases de plissements, entrecoupées par des phases d'érosion. La nappe de cailloutis d'origine alpine que l'on trouve dans le Sundgau est due à l'érosion très intense du Jura par le Rhin qui, pris dans un couloir rejoignait alors l'actuelle vallée du Doubs. Ce n'est que l'affaissement du fossé rhénan qui a modifié le cours du Rhin et le régime hydrographique par les phénomènes de capture.
  • Les Vosges sont constitués au nord par du grès (plateau lorrain) et au sud par du granite ; les granites sont des structures hercyniennes exhumées lors des soulèvements latéraux conjoints à l'effondrement du rift.
  • Le Jura, soulevé plus tardivement (au Miocène) est constitué de calcaires et de marnes d'âge le plus souvent jurassique, donc beaucoup plus anciens que les formations de la plaine alluviale du Rhin.

La structure tectonique du sous-sol (fossé d'effondrement) explique une certaine activité sismique.

Des gisements de pétrole ont été exploités au nord (à Pechelbronn, près de Niederbronn, l'un des premiers gisements au monde à être exploité, en 1740), ainsi que des gisements de potasse datant de l'oligocène près de Mulhouse. Des mines d'argent ont également été exploitées jusqu'au début de XXe siècle près de Sainte-Marie-aux-Mines.

Enfin, le fort géotherme, conséquence de la remontée mantellique qui eut lieu à l'aplomb du rift, permet une exploitation géothermique expérimentale à Soultz-sous-Forêts.

Faune et Flore

La faune alsacienne

le Loup gris aux portes de l'Alsace

La faune alsacienne a beaucoup souffert de l'activité humaine notamment de la révolution industrielle, pourtant la région a encore récemment été le dernier refuge de nombreuses espèces aujourd'hui disparues d'Europe occidentale.

  • Le loup a disparu au début du 20ème siècle. En 1994 un loup a été abattu dans les Vosges, il s'agissait vraisemblablement d'un loup domestique abandonné. Le loup est toutefois revenu naturellement dans le canton du Jura (Suisse), il y est présent depuis 2004 et à été aperçu à plusieurs reprises aux alentours de Montavon et de Coeuve[3] à quelques kilomètres de la frontière alsacienne. On s'attend donc sous peu à une confirmation de sa réapparition naturelle dans le Jura alsacien et les forets sundgauviennes, ce qui ouvrirait la possibilité de son retour ultérieur dans le massif vosgien.
  • L'ours a disparu d'Alsace à la fin du 18ème siècle.
  • Le castor a disparu au 17ème siècle avant d'être réintroduit dans les années 70.
  • Le lynx a disparu au 17ème siècle avant d'être réintroduit dans les années 80.
  • Le tarpan, cheval sauvage a disparu au début du 16ème siècle.
  • L'auroch, ancêtre de nos bovins actuel disparu au 11ème siècle victime de la chasse au gibier.
  • Le bison d'Europe, disparu au 8ème siècle, victime de la chasse au gibier.
  • L'élan, le même qu'en Scandinavie, disparu au 7ème siècle.

Le grand hamster d'Alsace - marmotte de Strasbourg

Grand hamster d'Alsace
  • Poids adulte : 220 à 460 g.
  • Longueur avec la queue 25 à 34 cm.

Son nom commun est grand hamster d'Europe, il est également appelé grand hamster d'Alsace ou marmotte de Strasbourg. A ne pas confondre avec le hamster doré, beaucoup plus petit et vendu en animalerie. Des fossiles de plusieurs milliers d'années ont été retrouvés dans la région.

Position de l'Union Européenne: Espèce strictement protégée, la capture et la mise à mort intentionnelle est interdite tout comme la perturbation des phases critiques du cycle vital et la destruction de leurs aires de repos et de leurs sites de reproduction. L'Union européenne exige des mesure immédiates de protection mais la France tarde à les appliquer. Le comité permanent de la Convention de Berne, dédiée à la conservation de la vie sauvage, a lui même placé la France sous surveillance pour défaut de protection de cette espèce menacée d'extinction.

L'Alsace est la seul région de France où il subsiste encore. L'espèce est actuellement menacée d'extinction dans la région, il ne reste que quelques centaines d'individus. Sa survie n'est pas assurée.

Son habitat est essentiellement les champs de céréales, champs de légumineuses (trèfle, luzerne...) dont l'altitude est inférieure à 500 m. Il préfère les sols loessiques et creuse des terriers jusqu'à 2 m de profondeur. Il se nourrit principalement de graines, racines, fruits, insectes, mollusques et grenouilles. Le grand hamster entre en hibernation vers octobre-novembre et n'en ressort qu'en mars-avril.

Les femelles peuvent avoir jusqu'à trois portée par an.

Lynx d'Eurasie

Lynx d'Eurasie

Le lynx présent en Alsace est le lynx d'Eurasie. L'espèce est presque deux fois plus grande que celle d'Amérique du Nord.

  • il mesure de 60 à 70 cm à l'épaule
  • sa longueur est de 80 à 130 cm avec une queue de 11 à 24 cm.

De 1983 à 1993, 12 mâles et 9 femelles qui ont été relâchés.

En 2006, on estime qu'il y aurait 30 à 40 individus en Alsace, sur environ 2 000 km2 (densité : 1,5 à 2 lynx/100 km2).

La population se reconstitue très lentement. Elle semble toutefois encore fragile notamment en raison d'un braconnage persistant, des risques liés à la chasse ou à la circulation automobile.

Grand tétras

Grand tétra

Animal emblématique du massif vosgien, c'est le plus gros gallinacé d'Europe. Il est également appelé grand coq de bruyère.

Il vit principalement dans les forêts de conifères de montagnes.

  • Taille : 74 à 90 cm
  • Envergure : jusqu’à 125 cm
  • Poids : jusqu’à 5 kg

Les populations de grand tétras régressent inexorablement en Alsace, principalement à cause de l'activité humaine. En 2007, il ne resterait qu'une cinquantaine d'individus dans le massif vosgien.

Chamois

Chamois

Le chamois a été introduit dans les Vosges dans les années 50, bien qu'il n'y ait aucune preuve de présence antérieure du chamois dans ce massif. Il a toutefois été prouvé qu'il état présent en Forêt-Noire.

  • les mâles adultes mesurent entre 100 et 135 cm du museau à la queue
  • il mesurent entre 67 et 85 cm de haut au garrot
  • le poids est compris entre 22 et 62 kg
  • les femelles leur sont presque toujours inférieures en poids et en taille

Les animaux ont un poids maximum en automne, alors qu’ils ont accumulé des réserves durant l’été. À la fin de l’hiver, le poids des chamois peut diminuer de moitié.

Daim

Les chamois vivent en hardes.

Daim

Le daim est un mammifère de la famille des cervidés.

  • longueur 130-150 cm
  • hauteur au garrot 110 cm
  • il peuvent atteindre 100kg

Leurs bois plats et leur robe est tachetée de blanc. La daine n’a pas de bois. Ces bois atteignent leur plus grand développement en septembre et tombent en mai.

La plus importante concentration de daims en France se trouve dans l'Illwald à l'Est de Sélestat.

la mutation écologique

les villes alsaciennes

Modèle:Villes Alsace

En Alsace, le droit local accorde d'avantage d'autonomie aux communes que dans le reste de la France. De tradition plutôt confédérale, les alsaciens ont toujours accordé beaucoup d'importance à leurs villes ou pôles urbains. Les initiatives politiques locales qui ont marqués la région vont toujours dans ce sens, prenons par exemple la décapole, la ville libre de Strasbourg, la République de Mulhouse ou la république alsacienne des conseils. Plus largement, la confédération est également très répandue dans les autres pays alémaniques comme en Suisse ou de manière beaucoup plus lointaine sous le royaume d'Alémanie qui était un royaume confédéral.

Strasbourg

Son centre est entièrement classé patrimoine mondial de l'humanité par l’Unesco[4] depuis 1988 et comprend notamment la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg et le quartier de la Petite France.Située sur la rive gauche du Rhin. C'est le chef-lieu de la région Alsace et du département du Bas-Rhin. Strasbourg est la septième ville de France par la population[5].

Mulhouse

Drapeau de la l'ancienne république de Mulhouse

Mulhouse est la deuxième grande ville de la région. C'est une ancienne République indépendante fondée, selon la légende, en 58 av. J.-C. et "réunie" à la France le 4 janvier 1798. Ancien pôle industriel d'importance reconverti dans les activités tertiaires, Mulhouse a longtemps été surnommée le « Manchester Français ». Ce glorieux passé industriel a marqué pour toujours Mulhouse et a forgé l'identité de la cité. La ville est souvent surnommée la « cité du Bollwerk », du nom d'une tour, vestige des anciennes fortifications. Elle est également appelée le « Ville aux Cent Cheminées » en référence à son passé industrielle qui se voit encore dans l'architecture de la ville. La ville est située dans l'Est de la plaine de l'Ochsenfeld, c'est aussi est la plus grande ville du Haut-Rhin. En 58 av. J.-C., la Bataille de l'Ochsenfeld (Région de mulhouse) opposa les Romains et les Germains dans le combat le plus acharné de l'époque.

Colmar

Colmar est la capitale des Vins d'Alsace et la troisième ville de la région par sa population. La ville possède un grand nombre d'anciennes constructions typiques de l'architecture alsacienne (maisons à colombages) et de la Renaissance allemande ainsi que plusieurs églises de style gothique.

Sélestat

Sélestat se trouve au centre de l'Alsace, dans le Grand Ried, à 22 km au nord de Colmar et 47 km au sud de Strasbourg. La légende raconte que la ville a été fondée par le géant Sletto, d'où le nom allemand de Schlettstadt. Sélestat est située à environ 10 km du château du Haut-Koenigsbourg. Au Sud-Est de Sélestat, l'Illwald compte parmi les plus grandes forêts alluviales d'un seul tenant en France : 1 500 hectares de verdure, d'arbres majestueux et une faune exceptionnelle qui se dévoile au regard des plus attentifs. Elle abrite l'une des plus grandes populations de daims sauvages en France.

Thann

Le nom de la ville provient de l'allemand Tanne, signifiant sapin. La ville se situe au pied des Vosges et au bord de la Thur. Thann possède une collégiale du XVe siècle, de style "gothique" flamboyant. et sur les hauteurs, se trouvent les ruines de l'Engelbourg, ancien château fort détruit sur ordre de Louis XIV après le rattachement de l'Alsace à la France par le traité de Westphalie, aujourd'hui appelée "Œil de la Sorcière", en référence au tronçon du donjon resté depuis ce temps en équilibre horizontal et visible de loin.

Wissembourg

Wissembourg est située au nord de l'Alsace, à la pointe nord-est de la France. Elle est à la frontière avec l'Allemagne, plus précisément l'État de Rhénanie-Palatinat. La commune est traversée par la Lauter, affluent gauche du Rhin, qui prend sa source en Allemagne. La partie ouest du ban communal de Wissembourg fait partie du parc naturel régional des Vosges du Nord. La ville est, par ailleurs, ville-porte du parc.

Altkirch

Altkirch signifie vieille église.

La ville est traditionnellement désignée comme étant la capitale du Sundgau.

Haguenau

Haguenau est située à environ 35 km au nord de Strasbourg. C'est la quatrième ville plus peuplée d'Alsace. La commune comprend notamment la plus vaste forêt de la région, qui marque une réelle césure au sein de la plaine d'Alsace. De ce fait, la partie alsacienne située au nord de cette forêt est nommée l'Outre-Forêt par les Alsaciens. Haguenau est située au sud de cette forêt.

Saint-Louis

Saint-Louis fait partie avec Lörrach (Allemagne) et Bâle (Suisse) de l'Eurodistrict Trinational de Bâle. La ville est en réalité la banlieue française de Bâle, comme l'est la ville allemande de Kehl pour Strasbourg. Au Nord de Saint-Louis se trouve la Réserve naturelle de la petite Camargue alsacienne, c'est un vaste marais de plus de 200 hectares (dont 150 classés) géré par une association d'écologistes, de scientifiques et de naturalistes.

Démographie

L'Alsace est une région recouverte en grande partie par les aires urbaines de Strasbourg et Mulhouse,dans une moindre mesure Colmar et influencée aussi par les grandes villes étrangères proches, comme Bâle (Suisse), Fribourg-en-Brisgau et Karlsruhe (Allemagne), ce qui fait d'elle une région à forte densité de population (excepté au nord-ouest du Bas-Rhin et sur les sommets vosgiens). La population s'élève à 1 794 000 habitants fin 2004. Elle s'élevait à 1 734 145 habitants en 1999. Terre d'humanisme, l'Alsace a facilité les rencontres de peuples. La population a régulièrement augmenté au cours du temps (sauf pendant les périodes de guerre) à la fois par excédent naturel et par excédent migratoire. Cette augmentation s'est même accélérée à la fin du XXe siècle. Avec une densité de 209 habitants par kilomètre carré, l'Alsace est la troisième région la plus densément peuplée de la France métropolitaine.

Années Population au 1er janvier
département du
Bas-Rhin
département du
Haut-Rhin
Total Alsace
1801 450 238 303 773 754 011
1851 608 000 437 000 1 045 069
1901 659 432 495 209 1 154 641
1936 711 830 507 551 1 219 381
1946 673 281 471 705 1 144 986
1968 827 000 585 000 1 412 385
1982 915.676 650.372 1.566.048
1990 952.158 670.652 1.622.810
1999 1.025.033 707.555 1.732.588
2006 1.817.000
Années département du
Bas-Rhin
département du
Haut-Rhin
Total Alsace

L'INSEE estime que la population alsacienne va augmenter de 12,9% à 19,5% de 1999 à 2030 et atteindre les 2 millions d'habitants.

Les bassins de population et d'activité (emplois, commerces, services, transports, études, divertissements etc.) sont concentrés autour des agglomérations de Strasbourg, de Mulhouse et de Colmar, qui étendent de plus en plus leurs zones d'influence respectives.


Institutions européennes

Le conseil de l'Europe

Le parlement européen

Économie

La Bugatti 16.4 Veyron du constructeur alsacien Bugatti, la voiture de série la plus rapide et la plus chère du Monde

L'Alsace est la première région exportatrice de France par habitant[6], c'est également la région française la plus ouverte aux investissements internationaux.

À l'international, 35% des entreprises ont une participation étrangère (notamment allemande, suisse, états-unienne, japonaise et scandinave). L'Allemagne a représenté près de 38,5% des importations alsaciennes en 2002.

Avec près de 3% du PIB, l'Alsace se place au troisième rang des régions françaises avec un PIB par habitant de plus de 26 196 € d'euros.

L'Alsace est une région dont l'activité économique est variée :

Le secteur primaire comprend Vignoble d'Alsace, la culture du houblon, du tabac, du maïs et le brassage de la bière (Kronenbourg, Heineken, Meteor, Fisher) ainsi que l'exploitation forestière.

Le secteur secondaire est bien implanté historiquement avec l'industrie textile (activité qui animait des vallées entières, mais a cessé au milieu du siècle dernier, laissant ici et là d'impressionantes friches industrielles), le transport (Peugeot-Citröen, Lohr, De Dietrich, Bugatti), les télécommunications (Alcatel) et la mécanique (SACM qui a donné naissance à Alsthom). On extrayait du pétrole au nord (Pechebronn) et de la potasse au sud (le paysage est très marqué par les installations abandonnées dans la région de Mulhouse). De forte tradition commerciale gràace à la façade rhénane, la région dispose de 2 grands ports fluviaux, Strasbourg et Mulhouse qui sont d'importantes plateformes logistiques.

L'Alsace peut également compter sur un secteur tertiaire varié:

  • les nouvelles technologies à travers le nouveau pôle IMAGE (iconoval). C'est une région pilote en France pour l'installation des fibres optiques.
  • les biotechnologies à travers le pôle innovation thérapeutique pour Strasbourg, grâce notamment à l'association Alsace Biovalley et à l'IRCAD. Il y a une forte présence de l'industrie pharmaceutique à Strasbourg avec les laboratoires Lilly, Transgen, Aventis (avant la fusion avec Sanofi-Synthélabo) et Sanofi.
  • le pôle automobile du futur avec le constructeur PSA à Sausheim et Montbéliard.
  • la plasturgie à travers cette nouvelle plate-forme technologique (PFT) : la PFT Extrusion à Saverne (http://www.poletechnologique-extrusion.fr)
  • la bancassurance: le Crédit Mutuel ("inventeur" de la bancassurance), le Crédit Industriel d'Alsace-Lorraine et le Comptoir national d'escompte de Mulhouse (qui a donné naissance à la BNP avec trois autres banques).

Le taux de chômage relativement faible a augmenté en 2002-2003 principalement à cause de la mauvaise conjoncture en Allemagne, de laquelle l'Alsace dépend beaucoup. Par le passé la région a du faire face à la crise industrielle, principalement dans le secteur textile et minier.

Depuis le 10 juin 2007, le TGV Est Européen relie Paris à Strasbourg (dont la gare a été spectaculairement modernisée), en 2h20. La fin du trajet se fait à vitesse normale. Certains TGV vont au-delà de Strasbourg, desservant Colmar, dont la gare a été dédoublée à l'ouest, côté vignoble, Mulhouse, Bâle, Zurich, Stuttgart, Francfort.

Les Universités Alsaciennes

Les Universités strasbougeoises(Université Louis Pasteur, Université Robert Schuman, Université Marc Bloch), l'Université de Mulhouse-Colmar, l'Université de Bâle, l'Université de Fribourg et l'Université de Karlsruhe, forment la Confédération européenne des universités du Rhin supérieur (EUCOR).

L'Université de Haute-Alsace (UHA) - Mulhouse/Colmar

Campus de La Fonderie à Mulhouse
Fichier:Logodel'uha.gif
Logo de l'Université

Répartie sur trois campus: Le campus de Colmar, réparti sur les sites Grillenbreit et Bipôle et les deux campus de Mulhouse, le campus de l'Illberg et le tout nouveau campus de La Fonderie.

L'UHA comprend différentes écoles d'ingénieur, plusieurs facultés et autres organismes de formation dont :

Sur le Campus de La Fonderie
Fichier:Logofsesj.gif
Logo de la FSESJ
  • La FSESJ : Faculté de Sciences Economiques, Sociales et Juridique. Campus de La Fonderie. Première établissement d'enseignement supérieur du Haut-Rhin, la nouvelle Faculté "vitrine" de l'UHA, forme des économistes, des gestionnaires, des commerciaux, des managers et des juristes. Elle a été inauguré le 6 septembre 2007 par le président de la République Nicolas Sarkozy.
  • CUFEF : Centre Universitaire de Formation des Enseignants et des Formateurs. Campus de La Fonderie.
Sur le Campus de L'Illberg
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Logo de l'ENSCMu
  • l'ENSISA : École Nationale Supérieure d'Ingénieurs du Sud Alsace. Campus Illberg. L'Ecole forme des ingénieurs dans le secteur des hautes technologies.
  • l'ENSCMu : École Nationale Supérieure de Chimie de Mulhouse. Campus Illberg. Grande Ecole qui forme des ingénieurs chimistes.
  • L'IUT de Mulhouse : Institut Universitaire de Technologie de Mulhouse. Campus Illberg. Forme des techniciens dans différents secteurs.
  • FLSH : Faculté des Lettres, Langues et Sciences Humaines
  • FST : Faculté des Sciences et Techniques
  • PEPS : Pluridisciplinaire d'Enseignement Professionnalisé Supérieur
  • SERFA
Sur les sites de Colmar
  • IUT de Colmar

Seul l'IUT de Colmar a ses instances dirigentes à Colmar cependant de nombreux formation dont les établiseement sont à Mulhouse se déroulent à Colmar. On peut citer par exemple à la FSESJ où une spécialisation dans le département Gestion-Commerce a été intelligemment opéré. Les formations et parcours plus orientés "Commerce" sont à Colmar, ceux plus orientés "Gestion" sont à Mulhouse et de nombreuses passerelles et synergies existent entre les 2 de manière à offrir la meilleure adaptabilité possible.

Les Universités strasbourgeoises

La Faculté de Droit de l'URS

Strasbourg compte trois universités regroupées au sein du Pôle universitaire européen.

Université Louis-Pasteur
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Université Louis Pasteur (ULP) - Strasbourg I (sciences) [7], couvre l'ensemble des domaines scientifiques, de la médecine aux sciences économiques en passant par la physique-chimie. Cette université dépense 11,8 millions d'euros dans des contrats de recherche et compte 1 162 enseignants-chercheurs sur un total de 1 444 enseignants.


Université Marc Bloch
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Université Marc Bloch (UMB) - Strasbourg II (nommée auparavant Université des sciences humaines de Strasbourg, USHS) [8] dont les filières sont essentiellement consacrées aux sciences humaines et sociales. Cette université regroupe 511 enseignants dont 389 enseignants-chercheurs.



Université Robert Schuman

Université Robert Schuman (URS) - Strasbourg III (droit, sciences politiques, gestion) [9] qui est dédiée aux sciences politiques et juridiques. Elle compte 386 enseignants dont 278 enseignants-chercheurs.

Le 1er janvier 2009, ces trois entités fusionneront pour constituer l'Université Européenne de Strasbourg.

Histoire

Expansion du Royaume d'Alémanie du IIIe siècle au VIe siècle
Alsacienne au XIXème siècle
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Vie paysanne alsacienne traditionnelle
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Proclamation de la République alsacienne des conseils le 10 novembre 1918 Place Kléber à Strasbourg.

À la différence de ses provinces et régions voisines, l'Alsace n'a jamais connu de période d'indépendance ou d'autonomie de forme centralisatrice. L'Alsace a longtemps été caractérisée par un confédéralisme important. La région doit sa culture et sa langue régionale aux Alamans (A ne pas confondre avec les Allemands), qui s'établirent dans la région en 378, l'Alsacien d'aujourd'hui est une langue alémanique.

La région fut principalement sous l'autorité plus ou moins théorique du Saint Empire romain germanique de 962, date de sa création, jusqu'en 1648, puis elle perdit son autonomie en passant sous contrôle de la France, après son annexion progressive au XVIIe siècle.

Quelques repères :

  • 1386 (9 juillet) : Bataille de Sempach
  • 1526 : Guerre des paysans. 25 000 « rustauds » massacrés à Saverne.
  • 1648 : Suite au traité de Westphalie,l'Autriche cède au royaume de France une partie de l'Alsace (principalement le sud de l'Alsace).
  • 1681 : la ville libre impériale de Strasbourg est assiégée par les troupes du roi de France et doit se rendre.
  • 1790 : l'Alsace est partagée entre les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
  • 1798 : La République libre de Mulhouse, alliée à la Confédération Suisse doit capituler devant un blocus économique mené par la France. La ville devient à son tour française.
  • 1848 : Victor Schoelcher, homme de gauche d'originaire alsacienne, est nommé président de la commission d'abolition de l'esclavage, il est l'initiateur du décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l'esclavage en dans l'empire coloniale français
  • 1871 (18 avril) : Obligation scolaire en Alsace
  • 1871 : par le traité de Francfort, l'Empire allemand annexe l'Alsace, sauf les environs de Belfort, ainsi qu'une partie de la Lorraine.
  • 1872 (28 avril) : un rescrit impérial institue l'université allemande de Strasbourg.
  • 1874 (29 octobre) : un décret institue une Assemblée régionale d'Alsace-Lorraine.
  • 1911 (31 mai) : adoption de la Constitution d'Alsace-Lorraine.
  • 1915 : les combats autour de l'éperon rocheux du Hartmannswillerkopf (aussi appelé le vieil Armand) à 17 km de Mulhouse devenu monument national.
  • 1918 (10-22 novembre) : République alsacienne des conseils, l'Alsace est indépendante, sous contrôle alsacien exclusif durant 12 jours et est organisée en confédération de ville-libres avec à leur tête des conseils formés d'ouvriers, de paysans et de soldats.
  • 1919 : L'Alsace redevient française, suite à la ratification du traité de Versailles.
  • 1940-1944 : pendant l'occupation nazie, l'Alsace est annexée de fait au Reich.
  • 1944 (novembre) : la 2e DB du général Leclerc libère Strasbourg le 23 novembre, la 1re armée française du général de Lattre de Tassigny libère Mulhouse le 21 novembre tandis que les Américains tentent de repousser plus au Nord la contre-offensive allemande (dite Opération Nordwind).
  • 1945 : les forces françaises bloquent l'attaque allemande sur Strasbourg, au moment de l'offensive des Ardennes, en janvier, puis jouent un rôle majeur dans la prise de Colmar, le 2 février.

Culture

Impacte des politiques d'assimilation

La langue régionale majoritaire: l'alsacien

Aire linguistique alémanique
Répartition géographique des dialectes parlés en Alsace au XXe siècle. Depuis le welche a presque complètement disparu, le francique est en déclin, voir en danger, et la pratique de l'alsacien a beaucoup diminué

Excepté dans quelques communes jouxtant le Territoire de Belfort et dans les pays "welche" autrefois de patois roman, comme les vallées de St. Albray, de la Weiss (Orbey) et de la Liepvrette (Sainte-Marie-aux-Mines), enclaves dans le massif des Vosges traditionnellement de parlers "oil" lorrains, en Alsace Bossue ou autour de Wissembourg (où les pratiques respectives des francique rhénan et francique méridional sud-occidental quoique en déclin demeurent avérées), une partie de la population parle encore aujourd'hui couramment la langue locale, l'alsacien, dialecte alémanique.

L'alsacien fait quelques emprunts lexicaux au français et a été longtemps la langue maternelle de la plupart des habitants. Le français est cependant l'unique langue officielle en vigueur. Le haut allemand (Hochdeutsch), utilisé comme langue écrite depuis le XVIe siècle, fut la seule langue officielle de 1871 à 1918 et de 1940 à 1944. Durant la période de 1871 à 1918, la langue française restait enseignée dans les enclaves romanes (situées au fond de quatre hautes vallées des Vosges et dans les villages francophones de l'actuel département de la Moselle).

Dans le but de préserver l'alsacien, il existe, depuis 1992, des sections bilingues paritaires en Alsace où l'enseignement est dispensé pour moitié en français et pour moitié en allemand Hochdeutsch (ayant l'avantage d'avoir une orthographe fixe et une forte présence dans les médias écrits ou audiovisuels). À l'heure actuelle, elles concernent environt 5% des élèves. Au lycée, les élèves peuvent passer l'abibac. L'alsacien peut y être parlé en maternelle et peut être enseigné ou parlé en primaire. Cependant l'écrit est en allemand, considérant que celui-ci est la version écrite commune de l'ensemble des dialectes alsaciens.

Le célèbre Barabli de Germain Muller est entré dans l'histoire de l'Alsace (un spectacle en dialecte critique et drôle, qu'actualisait en permanence un comédien-auteur-metteur en scène à forte personnalité). Des pièces de théâtre en alsacien sont encore représentées.

Voilà une un aperçu de l'Alsacien à travers une comparaison avec le Français et 3 autres langues germaniques que sont l'Allemand, le Néerlandais et l'Anglais:


français allemand alsacien néerlandais anglais
terre Erde arde aarde earth
ciel Himmel hemmel hemel heaven, sky
eau Wasser wàsser water water
feu Feuer fihr vuur fire
homme Mann mànn man man
femme Frau frài vrouw woman
manger essen assa eten eat (to)
boire trinken trenga drinken drink (to)
grand gross groos groot great
petit klein klain/glen klein little, small
gros/gras dick/fett déck/fat dik/vet thick/fat
nuit Nacht nàcht nacht night
jour Tag däi/dag dag day
aujourd'hui heute hit/héta vandaag/heden today
hier gestern gecht gisteren yesterday
demain morgen morm morgen tomorrow
matin Morgen morie/morga morgen morning
midi Mittag médeu/médag middag midday
soir Abend ove/opa avond evening
être sein sén zijn be (to)
avoir haben hove hebben have (to)
ceci/cela dies/das dess/tsal dit/dat this/that
oui ja ja yes
non nein nee nee no


On pourra consulter également la liste établissant la correspondance des toponymies alsaciennes en français et en allemand.

L'Alsace possède une forte identité culturelle, à la fois française et germanique (elle a longtemps été l'objet de revendications territoriales de la part de l'Allemagne et de la France).

En fait, c'est ce que démontre le géographe Paul Vidal de la Blache dans la France de l'Est, l'adhésion de la population alsacienne à la France a été scellée sur une base plus politique que culturelle. Il y eut d'abord Louis XIV, avec sa justice royale qui prenait souvent parti pour les paysans dans leurs conflits avec les seigneurs ; mais c'est surtout le célèbre écriteau placé sur le pont du Rhin, à Strasbourg, le 14 juillet 1791, pour la fête de la Fédération, Ici commence le pays de la Liberté, qui symbolise l'adhésion de l'Alsace à la communauté nationale. Ce n'est pas un hasard si l'Alsace fournit beaucoup d'officiers à la France sous la Révolution (Kleber, Kellermann) ; il est notable que Frédéric Bartholdi, le créateur de la statue de la liberté, était alsacien de Colmar.

Cette particularité politique alsacienne a évidemment des corollaires culturels : l'Alsace fut un pays de commerçants, d'artisans, de bourgeois indépendants qui soutinrent la Révolution et les Républiques. Des villes comme Mulhouse et Belfort furent particulièrement marquées par ce trait. La résistance de Belfort, qui ne fut pas annexé par les Prussiens, n'est pas étrangère à cette considération.

De même, les structures agraires alsaciennes - du moins avant l'avènement de l'agriculture productiviste - avec des parcelles laniérées par de multiples héritages, ne dépassant souvent pas un hectare, reflétaient fortement l'attachement à la petite propriété individuelle. Le parcellaire foncier tranchait ainsi puissamment avec celui de la rive droite du Rhin, caractérisé par un openfield où la discipline collective perdura longtemps.

Le welche

Welsch, en allemand, est un mot qui signifie étranger parlant une langue latine (Welsch a la même racine que gaulois), et il sonnait et sonne encore de façon assez péjorative. Les Alsaciens de langue alémanique ont appelé ainsi les Alsaciens de langue romane qui habitaient les hautes vallées vosgiennes. Ce terme, francisé en welche, fut introduit par Voltaire dans le français littéraire. Curieusement, les intéressés ont adopté le terme pour se désigner eux-mêmes.

Le welche est une langue très menacée, voir éteinte. Diverses initiatives tentent de garder vie à ce patois. À Orbey, le welche est enseigné au collège et utilisé pour la messe ; le hameau de Tannach a monté un spectacle comique dans cette langue. Dans le Bas-Rhin, Neuviller-la-Roche organise les rencontres des « tables de patois »

Le francique

Historiquement le terme francique désigne la langue des Francs ou des régions peuplées par les Francs.

Deux dialecte du francique sont parlés en Alsace:

Le français d'Alsace

C'est une forme de français régional dont les tournures sont influencées par la langue alsacienne. L'accent alsacien se caractérise par une accentuation marquée de la première syllabe, au lieu de la dernière syllabe en langue française standard. Le français d'Alsace est marqué par le phénomène de calques germaniques. Le français d'Alsace comporte de nombreux mots empruntés à l'Alsacien.

Une culture de la table

verre de Vin blanc
La tarte flambée

L'Alsace, l'une des régions les plus "étoilées" par les guides, valorise au mieux... et galvaude parfois son important répertoire gastronomique. Malgré l'afflux des touristes et une banalisation certaine, sensible à Strasbourg et dans plusieurs cités historiques situées sur la Route des Vins, bon nombre de restaurants se révèlent de qualité et, assez souvent, fort conviviaux. Les familles alsaciennes continuent de les fréquenter, avec une remarquable assiduité, et les repas d'amis sont beaucoup plus inhabituels qu'ailleurs. Il y a foule le dimanche midi dans les restaurants et les fermes-auberges de bonne réputation, même à bonne distance des grands centres (vallée de Munster, Haute-Bruche, "Pays des choux", Ried, région de Brumath, Oute-Forêt, Florival, Sundgau).

Parmi les recettes et plats traditionnels d'Alsace figurent notamment la tarte à l'oignon (Ziwelküeche), le cervelas vinaigrette, les asperges accompagnées de trois sauces, cette potée typique qu'est le Baeckeoffe, la tarte flambée, plus exactement : Flamekuche ou Flammeküeche, maintenant connue de toute la France, naguère spécialité bas-rhinoise, la choucroute, pas toujours fameuse dans les lieux touristiques, le Schiffala ou Schiffele, les boulettes de porc et de veau Fleischschnackas. Le gibier — le droit de la chasse est particulier dans la région — et les cochonnailles ont la part belle.

Le méridional Sundgau se fait une gloire de ses carpes frites. Le foie gras d'oie, qui est produit depuis le XVIIe siècle, est souvent d'excellente qualité. Il est à noter que l'Alsace n'élève pas beaucoup plus d'oies que de porcs, dont elle fait pourtant une abondante consommation charcutière.

Du côté des desserts traditionnels : Kouglof, tarte au fromage blanc et grande variété de biscuits et petits gâteaux, appelé Bredalas (les spécialités de l'Avent), ainsi que du pain d'épice.

(Les dénominations de produits et de plats, en dialecte, varient beaucoup d'une mini-région à l'autre : les transcriptions hasardeuses, parfois les francisations assez abusives, comme "tarte flambée", sont pléthore... Mais tout le monde se comprend. Peu importe que l'on transcrive Baeckeoffe, Bäckkeoffe, Bækoffa, Bækenoffa, Bækaoffe : il s'agira toujours d'un mélange de viandes, de pommes de terre, d'oignons, arrosé de vin blanc, très longuement cuit au four dans une terrine hermétiquement fermée... Bien que les termes dialectaux plus ou moins francisés puissent s'écrire entièrement en lettres minuscules, l'usage de la majuscule initiale, à l'allemande, s'est souvent conservée).

Le tout est arrosé d'alsaces blancs souvent secs ou secs tendres, parfois très riches en sucre résiduel, moins souvent de rouge (un seul cépage, le pinot noir) ou de rosé, de bières brassées dans le Bas-Rhin (Meteor reste une affaire familiale, la dernière) et d'eaux minérales régionales (Lisbeth, Carola, Wattwiller).

La choucroute

Paul et Marc Haeberlin (le père, octogénaire, et le fils, qui œuvrent avec toute la famille) sont mondialement connus. Très respectés dans le métier, représentant l'élite "Tradition & Qualité" de la gastronomie alsacienne et française, il ne cessent d'embellir l'Auberge de l'Ill (maison familiale devenue une institution au milieu du siècle dernier). Elle située au bord de l'Ill ombragée de saules pleureurs, à Illhaeusern, 15 km au nord de Colmar. Trois étoiles au Guide Michelin depuis 1967.

Pour beaucoup de gastronomes, l'expression "les deux Paul" fait immédiatement penser à Haeberlin senior et à Bocuse, depuis toujours grands amis (Illhaeusern est jumelé avec Collonges-au-Mont d'Or).

Jean-Pierre Haeberlin, frère de Paul, joue un rôle important dans la maison. C'est aussi un excellent aquarelliste, souvent inspiré par l'Ill, ses barques effilées, les saules pleureurs, le Ried... Il est pour beaucoup dans le très élégant décor, à la fois alsacien et ultra-contemporain, d'un restaurant aussi célèbre pour son charme que pour sa cuisine, qu'accompagne un hôtel plus qu'actuel de grand luxe discret. C'est à l'Auberge qu'exercent le Meilleur Sommelier du Monde Serge Dubs et le Meilleur Sommelier de France Pascal Leonetti.

On peut estimer à une demi-douzaine le nombre des chefs de haut niveau, dont Émile Jung, de réputation intrnationale (Le Crocodile, à Srasbourg) et François Paul (Le Cygne, à Gundershoffen), à une bonne quarantaine les très bons cuisiniers des deux départements. En tenant compte d'une multitude de recommandables petits restaurants, coquets et accueillants, c'est nettement plus que la moyenne nationale française. Les Alsaciens ne le proclament pas trop, par correction, mais estiment, malgré la banalisation liée à l'invasion touristique, toujours "surpasser" les Lyonnais...

Kouglof alsacien

L'association des Maîtres Cuisiniers de France, qui compte de nombreux membres dans le Bas et le Haut-Rhin, a du son renouveau à l'Alsacien Fernand Mischler, qui fit de son restaurant de Leimbach, Le Cheval Blanc, une véritable institution.

Les cuisiniers hôteliers alsaciens sont majoritaires parmi les lauréats Mariannes de l'association Saveurs de France-Saveurs d'Europe, amicale fort régionaliste à laquelle adhèrent plusieurs des meilleurs d'entre eux. Ils y affichent un réel attachement au "terroir"...

Dans leur très grande majorité très attachés à leur province, à leur vallée ou à leur Ried, modernisant tant que faire se peut le répertoire culinaire local (ce n'est pas forcément aisé en grand cuisine), ils innovent souvent avec tact, parfois avec audace (Georges Klein, l'Arnsbourg, à la lisière lorraine nord de l'Alsace, se montre particulièrement inventif).

Mannala spécialité de la région mulhousienne

Ils font souvent des démonstrations à l'étranger, en Chine, au Japon, aux USA, en Russie, dans les Émirats, et en reviennent, comme beaucoup de grand chefs français, avec des idées. Marc Haeberlin veille aussi aux destinées d'un restaurant de haute gastronomie à Tokyo. Émile Jung, connu pour sa gentillesse et son goût de la balade, participe à de nombreuses manifestations en France et hors de l'Hexagone. Michel Husser, qui maintient à haut niveau le Cerf familial de Marlenheim, a fait le tour du monde et joue volontiers des saveurs méditérranéennes. Jean-Yves Schillinger, étoilé Michelin, fils d'un grand chef alsacien du siècle dernier, associe avec brio et technicité des saveurs d'ailleurs parfois insolites, dans le décor "superlooké" d'une maison colmarienne à l'amusante façade historico-alsacienne.

Antoine Westermann a laissé le strasbourgeois Buerehiesel, où il avait obtenu trois macarons Michelin, à son fils et a pris en mains les destinées de Drouant à Paris. Les confitures de Christine Ferber (Nierdermorschwihr) sont connues de toute la France.

Le pâtissier Pierre Hermé, devenu une personnalité parisienne, installé aussi à Tokyo, revendique hautement son origine alsacienne.

Auteur de récits, de romans et d'essais, mais aussi de livres de cuisine, Simone Morgenthaler a beaucoup fait, depuis une quinzaine d'année, pour valoriser l'univers culinaire alsacien. Notamment avec l'émission en dialecte de FR3 Alsace, Sür un Siess, très regardée depuis plus d'une décennie, à laquelle participe Hubert Maetz. Ce jeune quadragénaire étoilé Michelin, installé à Rosheim (Rosenmeer), est un novateur très attaché aux produits régionaux : également viticulteur, il s'avère l'un des meilleurs connaisseurs des produits du pays, qu'il interprète souvent de façon très personnelle.

Une littérature gastronomique spécifique

Un bretzel

Les Alsaciens collectionnent, lisent... et utilisent avec constance les ouvrages sur leur province surnommés "alsatiques". Parmi ceux qui font presque crouler les bibliothèques figurent notamment les livres et albums de tous formats, souvent illustrés, qui touchent à la table, aux recettes dites "authentiques" ou modernisées, aux arts culinaires, à l'agriculture, au vignoble et au vin. Certains s'avèrent un rien "folkloriques", à destination des touristes, plusieurs sont très documentés.

À part le Lyonnais, aucune région ne peut rivaliser quant à la quantité et, souvent, à la qualité d'une production livresque apparemment intarissable. L'exemple fut donné, vers 1840, par l' Oberrheinisches Kochbuch de Marguerite Spoerlin, traduit sous le titre La Cuisinière du Haut-Rhin. Ce cordon-bleu, qui hésita à publier ses recettes "en raison du grand nombre d'ouvrages de ce genre", mais peut être considérée comme pionnière, destinait son livre,"aux ménagères et aux jeunes prsonnes qui désirent acquérir les connaissances indispensables". Une vingtaine d'années plus tard devait paraitre L'Ancienne Alsace à table, de Charles Gérard, Lorrain de naissance et avocat à Nançy.

Les ouvrages concernant la cuisine alsacienne, les vins et les arts de la table sont innombrables et vont, à l'occasion, bien au-delà des recettes (la majorité sont édités par http://www.nueebleue.com La Nuée Bleue, important éditeur régional lié aux Dernières Nouvelles d'Alsace).

Deux auteurs "non-alsaciens" d'origine se sont attachés à l'Alsace gourmande avec régularité, depuis plus de vingt ans.

Jacques-Louis Delpal, auteur notamment de guides culturels et de Saveurs d'Alsace, est co-auteur (2007) de Saveurs d'Alsace, Plaisirs des Vosges, avec Gérard Goetz, maître-cuisinier établi en Haute-Bruche (préface de Jean-Pierre Haeberlin, nombreux portraits de personnalités de l'Alsace gourmande). Il avait fait ses débuts dans la région à la fin des années 1970, avec les encouragements du célèbre Germain Muller, qui préfaça l'un de ses guides. Également photographe, il a illustré de paysages et de portraits plusieurs de ses ouvrage, notamment ceux consacrés au vignoble et aux vins alsaciens et à La Route Verte, itinéraire touristique unissant les Vosges à la Forêt-Noire

Gilles Pudlowski, "Pudlo", enrichit chaque année son guide national, qui en était à sa septième édition en 2007, et remet à jour régulièrement son guide des restaurants de tous niveaux, des bonnes boutiques et des meilleurs vigneronse. Le Pudlo Alsace, publié par Michel Lafon, place en tête des grandes tables L'Auberge de l'Ill, Le Cheval blanc de Lembach (une étoile au Michelin 2007) et Le Crocodile. Lorrain d'origine, Gilles Pudlowski a choisi de se partager entre Paris et les environs de Saverne, où il réside et travaille une partie de l'année. Depuis longtemps journaliste (il débuta au Quotidien de Paris et fut l'une des meilleures plumes du Gault/Millau), il collabore régulièrement aux Dernières Nouvelles d'Alsace.

Baeckeoffe traditionnel

Le Strasbourgeois Robert Werner, qui fut longtemps rédacteur en chef du journal de la TF1, a publié Je suis une Winstub aux éditions de La Nuée Bleue.

Émile Jung a publié souvenirs et réflexions sous le titre Au Menu de ma vie chez le même éditeur.

Édité avec l'aide de la Région Alsace, l'une des parutions de L'Inventaire du patrimoine culinaire de la France renseigne abondamment quant aux produits du terroir et aux recettes traditionnelles. Cette importante compilation, pour l'essentiel bien documentée et fiable, riche en notices historiques et en notations pittoresques, s'avère un utile ouvrage de référence (Albin Michel, 1998).

Autre ouvrage de fond, érudit, un peu décousu : Le Mangeur alsacien, de Jean-Louis Schlienger (médecin et universiatire, diététicien), en collaboration avec l'historien André Braun. Ce livre publié en 1980 à La Nuée Bleue a été repris en une belle version illlustrée, avec la collaboration du cuisinier Michel Orth (L'Écrevisse, à Brumath) et du photographe culinaire Marcel Ehrhard. Également documenté et nourri d'anecdotes, un rien fourre-tout, avec une préface de Germain Muller et de nombreuses recettes : Histoire et Recettes de l'Alsace gourmande, par Jean-Pierre Drischel, Jean-Pierre Poulain et Jean-Michel Truchelut (Privat, 1988).

Serge Dubs, Meilleur Sommelier du Monde, a publié des ouvrages sur le vignoble, les grands crus et les vins. Jean-Pierre Haeberlin a fort joliment illustré de ses aquarelles Le long de l'Ill. Ce "carnet de voyage alsacien" (comportant des recettes) a été réalisé avec Simone Morgenthaler, précédemment citée.

Le célèbre dessinateur Tomi Ungerer, à qui Strasbourg a conacré un musée de son vivant, inauguré en 2007, a mis en images de facon surprenante le charmant ouvrage que Tony et Jean-Louis Schneider avaient consacré aux recettes traditionnelles, avec l'aide de la journaliste Danielle Brison (60 recettes de l'Arsenal, Bueb & Reumaux / La Nuée Bleue, première édition en 1985).

Tony Schneider, disparu quelques années après la sortie du livre, avait fait de l'Arsenal de la Krutenau (quartier de Strasbourg autrefois très populaire) un haut lieu convivial de la cuisine "comme la faisait sa mère", Madeleine. Un répertoire "revisité" par son frère cadet, Jean-Louis. Moins longtemps que Chez Yvonne, mais intensément, L'Arsenal fut presque un symbole de Strasbourg. Thérèse Willer, qui accueillait et servait en salle, après ses études... d'histoire de l'art, est aujourd'hui conservatrice du musée Ungerer-Centre international de l'illustration. Preuve que la culture est toujours un peu de table en Alsace.

Architectures alsaciennes

Ville et campagne, Kochersberg, Ried, Outre-Forêt, Sundgau, vignoble, vallées vosgiennes... L'image à la Hansi de la maison à colombage est symbolique de l'Alsace, mais il existe d'autres architectures alsaciennes que les consructions à pans de bois tant pastichées (voire caricaturées dans de nombreux lotissements). Celles-ci sont d'ailleurs fort différentes les unes des autres, en raison de leur implantation, de l'aisance de ceux qui les construisirent, des usages locaux, de leur destination première. Il suffit, pour se rendre compte de la diversité, de comparer trois édifices historiques de Strasbourg logeant actuellement des restaurants connus : la Maison Kammerzell, la Maison des Tanneurs, et le Buerehiesel, ancienne ferme démontée dans la région de Molsheim et établie dans le parc de l'Orangerie.

La Maison Kammerzell (XVe siècle) qui se situe à Strasbourg est l’un des plus importants édifices à colombage de la ville.

Pans de bois et torchis. L'habitat traditionnel de la plaine alsacienne, grosso-modo : le Ried, est constitué de maisons construites avec des murs en pans de bois et poutrages décoratifs(colombage) et torchis, protégées par des toitures en tuiles plates "queues de castor". Colombage et torchis se rencontrent, certes, dans d'autres maisons de plusieurs régions de France, notamment la Normandie, mais leur abondance particulière en Alsace est due à plusieurs raisons :

1°) La proximité des Vosges rendait le bois bon marché et facile à trouver.
2°) Du fait du risque sismique le bois était plus adapté que la pierre car, plus souple, il résistait mieux.
3°) Dans les périodes de guerre et d'invasion les villages étaient souvent incendiés, ce qui entraînait l'effondrement des étages supérieurs. C'est pourquoi on avait pris l'habitude de bâtir en pierre les rez-de-chaussée sur lesquels on reconstruisait le haut en colombages une fois la tourmente passée. C'est ce qui explique que certaines communes se soient relevées si vite dès que la paix était revenue. L'importance accordée à la pierre dépendait pour une bonne part de la proximité de carrières, donc du piemont vosgien.

Les pans de bois et les éléments de menuiserie apparents aggravaient les risques d'incendie. Afin de pallier cela, à partir du XIXe siècle, on a commencé à les recouvrir de crépi. Ce n'est que dans la seconde moitié du siècle dernier qu'on a entrepris de les dégager systématiquement ; plus récemment encore les Beaux-Arts ont exigé, pour accorder une subvention, que le crépi restant ne fût pas peint en blanc, comme on s'était mis à le faire, mais dans des couleurs variées, afin de revenir à l'usage plus ancien. Les habitants ont suivi, plus pour des raisons financières que par conviction. En tout cas, on est aujourd'hui frappé par la différence entre les villages alsaciens maintenant badigeonnés, parfois avec bonheur, parfois avec excès, et les villages badois qui leur font face outre-Rhin, où le blanc règne toujours en maître.

Patrimoine

Château du Haut-Kœnigsbourg
Cathédrale de Strasbourg
Mont sainte-Odile
Le mystérieux Mur Païen
Musée National de l'Automobile

Il se situe dans la commune d'Orschwiller à une altitude de 757 mètres. Il domine la plaine d'Alsace. C'est le château médiéval le plus visité de France. Il fut construit par Frédéric de Hohenstaufen en toute illégalité. Détruit à plusieurs reprises, il fut reconstrui de 1901 à 1908 sous l'empereur Guillaume II d'Allemagne.

C'est une cathédrale catholique romaine représentative de l'architecture gothique. Elle mesure 142 mètres, et a été l'édifice le plus haut du monde de 1625 à 1847.[10]C'est actuellement la deuxième plus haute cathédrale de France après celle de Rouen (151 m). La catédrale de Strasbourg est reconnaissable par son seul clocher surmonté d'une flèche.

C'est une montagne vosgienne culminant à 764 mètres sur commune d’Ottrott. Cette montagne est surmontée par un couvent. C'est un lieu de pèlerinage très fréquenté consacré à sainte Odile, sainte patronne de l'Alsace. Le monastère a été créé vers 700 quand le père de sainte Odile lui légua le château de Hohenbourg. Sainte Odile le transforma en couvent.

C'est une enceinte mégalithique d'une longueur totale d'une dizaine de kilomètres faisant le tour du plateau du Mont Sainte-Odile pour former une enceinte. Formé d'environ 300 000 blocs cyclopéens, il fait entre 1,60 m et 1,80 m de large et peut atteindre 3 m de hauteur. Ses origines restent obscures et controversées et source de fantasmes. Certaines origines que l'on attribue au mur tiennent en effet plus des contes et légendes que de faits historiques incontestables.

C'est le plus grand musée d'automobiles pionnières du monde, avec 500 véhicules dont 464 automobiles de 98 marques, dont la célèbre collection des Frères Schlumpf, deux grands industriels alsaciens. Passionnés et obsédés par leur collection, ils ont investis secrètement au moment de leur splendeur toute leur fortune et plus afin d'acheter aux quatre coins du monde, les voitures les plus prestigieuses et les plus rares. Le 7 mars 1977, en pleine crise industrielle, les ouvriers licenciés économiques de l'empire textile des frères Schlumpf découvrent les stupéfiants musées secrets en même temps que les médias du monde entier, ils décident de les envahir et ouvrent l'accès au public. Le syndicat CFDT organise les visites gratuites du musée et le nomme « Musée des travailleurs ».

Administration et organisation sociale

Le conseil régional

Composition du conseil régional d'Alsace

Il est présidé par Adrien Zeller et comporte 47 membres.

Huit listes ont été déposées pour les élections de 2004 et ont obtenu dans l'ordre, les scores suivant :

A l'issue du Second tour les résultats qui nous donnent la composition du conseil régional ont été les suivants:

  • UDF - UMP : 43,48% soit 27 sièges
  • Les Verts - PS : 34,57% soit 12 sièges
  • FN : 21,95% soit 8 sièges

Le droit local

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Logo de l'Institut du Droit Local Alsacien-Mosellan

Dans certains domaines le droit appliqué en Alsace est un mélange de droit national et de droit local.

Ce droit local spécifique et unique pour une région de métropôle se compose:

  • des lois françaises d'avant 1870 non abrogées par l'administration allemande ;
  • des lois allemandes adoptées par l'Empire allemand entre 1871 et 1918 ;
  • des dispositions propres à l'Alsace adoptées à l'époque par les organes locaux du Reichsland d'Alsace-Moselle
  • des lois françaises intervenues après 1918 mais applicables aux trois départements.

Il concerne les domaines suivants (avec les points principaux)[11][12]:

  • Le droit communal: plus d'autonomie et de liberté pour les communes, règles de fonctionnement différentes du conseil municipal, possibilité de prélèvements fiscaux spécifiques
  • Le droit local du travail: maintien de la rémunération en cas d'absence, repos dominical, jours fériés supplémentaire, clause de non-concurrence
  • La législation sociale: régime local de sécurité sociale avec une couverture plus étendue et d'avantage de remboursement des soins, cotisations différentes pour les différentes caisses, les communes ont une obligation de secours aux personnes sans ressources (la forme et les montant sont définis par les communes), aide sociale pour les 16-25 ans sans ressource
  • La justice: d'avantage de compétences pour les tribunaux d'instance, pas de tribunaux de commerce, faillite civile, différence pour les frais de notaires, avocats et huissiers
  • Le régime des cultes: enseignement religieux, 4 cultes reconnus, religieux rémunérés par l'Etat
  • Le régime de l'artisanat: corporations, règles de l'apprentissage
  • Etablissements de crédit: règles particulières
  • Régime des eaux: navigation intérieure, ressources en eaux sont gérées selon des procédures différentes
  • Régime forestier: exploitation forestière régie par les communes
  • La chasse: police de la chasse, gibier est à gérer par les communes, droit de chasse retiré au propriétaire, impossibilité d'interdire la chasse sur sa propriété, paiement d'un loyer à la commune pour pouvoir chasser, réparation des dégâts de gibier entièrement à la charge des chasseurs, possibilité pour les communes d'interdire totalement la chasse sur leur territoire (comme dans le canton de Genève)
  • Les associations: loi de 1901 pas applicable, registre des associations, 7 membres minimum, possibilité de but lucratif, facilitation du coopérativisme, pleine capacité juridique (comme une entreprise)
  • La publicité foncière: Livre Foncier et juge du Livre Foncier


Symbole

Cigogne sur le toit d'une maison alsacienne

La cigogne, oiseau auquel certaines légendes contées aux enfants attribuaient l'apport des bébés dans les familles. Quasiment disparue il y a une trentaine d'années (1970), elle a fait l'objet d'une stratégie associative de repeuplement efficace. On en trouve désormais sur de nombreux toits des églises et autres édifices publics d'Alsace et même parfois sur des toits de maisons de particuliers.

Drapeau de l'Alsace

Le drapeau alsacien

Le drapeau alsacien historique est constitué de deux bandes horizontales: une rouge (en haut) et une blanche (en bas). Il se répand au XIXe siècle et trouve son origine dans la forte récurrence des couleurs rouge (gueules) et blanc (argent) dans les blasons des familles nobles et des villes alsaciennes. Lors de la période 1871-1918, le drapeau s'affirme comme le symbole de l'Alsace, en particulier en réaction vis à vis des visées centralisatrices de la Prusse.

Le 25 juin 1912, le parlement d'Alsace-Lorraine l'adopte comme emblème national en y ajoutant la croix de Lorraine. Aujourd'hui ce drapeau historique de l'Alsace est mis en concurrence avec le drapeau calqué sur les blasons du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, création récente sans fondement historique. Le drapeau de l'Alsace est appelé en dialecte alsacien "Rot un Wiss" (litteralement: rouge et blanc).

Héraldique

de gueules à la bande d'argent accompagnée de deux cotices fleuronnées du même et accostée de six couronnes d'or posées en orle, celles de la pointe opposées à celles du chef.

Ce blason est la réunion de celui du Bas-Rhin (la bande d'argent accompagnée des deux cotices fleuronnées du même sur champ de gueules) et du Haut-Rhin (les six couronnes d'or posées en orle sur champ de gueules, la bande d'or étant omise)

Transports

Le Tramway de Strasbourg à la station Homme de Fer, principal pôle de correspondance
Le Tramway de Mulhouse

Les transports en Alsace sont assez bien développés vu la densité de la population mais des projets d'agrandissement sont encore à l'étude afin de continuer le développement de la région.

Il est à noter que le transport ferroviaire principal se fait sur une ligne nord-sud reliant Strasbourg à Saint-Louis.

Les transports en bus ou tramway sont en plein développement dans les principales villes de la région (Strasbourg, Colmar, Mulhouse).

La principale autoroute, qui est gratuite comme en Allemagne est l'autoroute A35 qui relie Lauterbourg à St Louis/Bâle en passant par Strasbourg, Séléstat, Colmar et aux abords de Mulhouse.

La Région est relié à Paris par la ligne ferroviaire à grande vitesse Est-européenne.

Situation européenne

Articles connexes

Liens externes

Médias

Notes et références

  1. forme le Fossé rhénan avec le pays de Bade allemand
  2. de l'alémanique roseau
  3. Loup.org - http://www.loup.org/spip/Le-loup-aux-portes-du-Sundgau,431.html
  4. Site internet de l'UNESCO
  5. Site du recensement de l’INSEE, chiffres au 08/01/1999.
  6. chambre régionale de commerce et de l'industrie
  7. ULP - Université Louis Pasteur Strasbourg I
  8. Université Marc Bloch - Strasbourg 2
  9. Université Robert Schuman - Bienvenue sur le site web de l'Université Robert Schuman
  10. La cathédrale de Strasbourg a servi plusieurs fois de comparaison entre les plus grands édifices. Exemples (de la gauche vers la droite) : Tour (dernier édifice) - Diagramme (premier édifice).
  11. Institut du Droit local Alsacien-Mosellan
  12. Legifrance - Le service public de l'accès au droit

wikilien alternatif2

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur l'Alsace.

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