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Médina de Tunis

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Médina de Tunis *
Image illustrative de l’article Médina de Tunis
Toits de la médina (début du XXe siècle).
Coordonnées 36° 47′ 55″ nord, 10° 10′ 19″ est
Pays Drapeau de la Tunisie Tunisie
Type Culturel
Critères (ii) (iii) (v)
Numéro
d’identification
36
Région États arabes **
Année d’inscription 1979 (3e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

La médina de Tunis est une médina tunisienne, cœur historique de Tunis, inscrite depuis 1979 au patrimoine mondial de l'Unesco.

Histoire

Fondée en 698[1] autour du noyau initial de la mosquée Zitouna, elle développe son tissu urbain tout au long du Moyen Âge[2], vers le nord et vers le sud, se divisant ainsi en une médina principale et en deux faubourgs au nord (Bab Souika) et au sud (Bab El Jazira).

Devenue capitale d'un puissant royaume à l'époque hafside[3], foyer religieux et intellectuel et grand centre économique ouvert sur le Proche-Orient, le Maghreb, l'Afrique et l'Europe, elle se dote de nombreux monuments où se mêlent les styles de l'Ifriqiya aux influences andalouses et orientales mais qui empruntent également certaines de leurs colonnes ou leurs chapiteaux aux monuments romains ou byzantins.

Caractéristiques de l'ensemble

La médina de Tunis présente comme constante spécifique d'être à la fois un tout homogène dans sa globalité et une juxtaposition de sous-ensembles présentant chacun cette même caractéristique : chaque quartier est en quelque sorte, une « réduction » de la ville dans tous ses concepts. Aux conditions naturelles (topographie et géologie), économiques (coût des matériaux de construction), politiques (société féodale) et de sécurité déterminantes pour le développement de la médina, il convient de noter aussi trois caractères climatiques et religieux clés. La charia (ensemble des dispositions légales) organise la propriété individuelle (habitation) comme participation à un organisme collectif (cité), notamment dans le cas de la participation au régime de l'eau qui est indissociable de la propriété foncière. L'ouverture vers le ciel (patio et jardins), en tant que symbole d'ordre religieux, mais aussi par son effet d'ordre climatique (éclairage, aération et régulation de la température) et son rappel des liens avec la nature (carré de ciel rattachant la maison au cosmos), constitue un facteur important dans l'organisation de l'espace (notamment au niveau des ouvertures selon l'orientation du soleil). Enfin, la vie communautaire et les rapports d'intimité intérieur-extérieur ayant une importance fondamentale, la limite physique bâtie de la muraille est perçue comme une enveloppe à l'intérieur de laquelle la population concernée entretient des rapports privilégiés. En effet, au plan de la forme, le climat, le mode de vie et l'environnement naturel ont imposé un monde clos, cerné de murs et refermé sur lui-même aussi bien au niveau de l'unité d'habitation qu'à celui du quartier ou à celui de l'entité urbaine.

Structure socio-urbaine

Toits de la médina de Tunis vus du minaret de la mosquée Zitouna.
Passage voûté de la médina.

Avec une superficie de 270 hectares (plus 29 hectares pour le quartier de la kasbah)[1] et plus de 100 000 habitants (109 725 en 1984[4]), la médina représente le dixième de la population tunisoise et le sixième de la surface urbanisée de l'agglomération.

L'urbanisme de la médina de Tunis a la particularité de ne pas obéir à des tracés géométriques ni à des compositions formelles (quadrillage, alignements, etc.). L'organisation complexe du tissu urbain a alimenté toute une littérature coloniale où la médina dangereuse, anarchique et chaotique semblait le territoire du guet-apens. Pourtant, des études entamées dans les années 1930 avec l'arrivée des premiers ethnologues ont permis de démontrer que l'articulation des espaces de la médina n'est pas aléatoire : les maisons s'articulent de manière socioculturelle, codifiée selon les types complexes des rapports humains. De nombreuses publications ont détaillé le modèle de développement de la médina et le système de hiérarchisation des espaces collectifs et privés, résidentiels et commerciaux, sacrés et profanes.

On peut relever des axes nord-sud et est-ouest assimilables à un cardo et un decumanus romains (rues Sidi Ben Arous, Jemaâ Zitouna et du Pacha) qui s'entrecoupent au niveau de la cour de la mosquée Zitouna, foyer de prière et d'étude. On distingue ensuite les rues principales, les rues secondaires (équipements de quartier) et les impasses (venelles), ensemble de parcours privés parfois réservés aux femmes. Le domaine bâti est caractérisé en général par l'accolement de grandes parcelles (600 m2 environ) et la mitoyenneté. Il s'ensuit un enclavement des lots et des bâtiments les plus éloignés du réseau viaire principal, ce qui justifie les ruelles et impasses d'accès établies par cession ou droit de passage. Une disposition juridique octroie « la propriété de l'air » et permet l'édification de construction formant une voûte sur l'espace de la voie publique sous réserve qu'il n'en résulte aucun dommage pour les passants. Il est d'usage que la hauteur de la voûte permette le passage sans encombre d'une charrue chargée. Architectures domestiques (palais et maisons bourgeoises), officielles et civiles (bibliothèques et administrations), religieuses (mosquées, tourbas et zaouïas) et de services (commerces et fondouks) présentent une grande porosité malgré un zonage clair entre les commerces et l'habitation. Les souks nobles sont situés aux abords directs de la mosquée Zitouna (parfumeurs, libraires, tisserands de soie et bijoutiers) et les souks pauvres (teinturiers et serruriers) au niveau des remparts et dans le quartier méridional (parfois même extra-muros).

École dans la médina en juillet 1967.

La notion d'espace public est donc ambiguë dans le cas de la médina où les rues sont considérées comme le prolongement des maisons et soumises aux balises sociales. La notion de propriété individuelle est faible et les étalages des souks débordent souvent sur la voie publique. Cette idée est renforcée par la superficie d'une boutique (environ 3 m2) et des chambres à coucher (10 m2 environ).

Dans le cas des architectures domestiques, plus elles sont en retrait des commerces, plus elles ont de valeur. La notion de retrait et d'intimité est donc primordiale. L'introduction tardive du réseau d'égouts induit un écoulement des eaux usées à travers les rues de la médina. Les maisons et lieux nobles sont donc toujours situées en amont ou dans les quartiers hauts (quartier de la kasbah). Les terrasses de la médina sont également un lieu important de la vie sociale, idée illustrée par le film Halfaouine, l'enfant des terrasses de Férid Boughedir. Les rituels et horaires de fréquentations assurent une mixité informelle.

Aujourd'hui, chaque quartier conserve sa culture et les rivalités peuvent être fortes. Ainsi, le faubourg nord supporte le club de football de l'Espérance sportive de Tunis alors que, à l'autre extrémité, c'est le quartier du grand club rival du Club africain. La médina connaît aussi une sectorisation sociale : le quartier du Tourbet El Bey et le quartier de la kasbah sont les deux quartiers aristocratiques, avec une population de juges et de politiciens, tandis que la rue du Pacha est celui des militaires et des bourgeois (commerçants et notables).

Architecture

Façade du mausolée du prince mouradite Hammouda Pacha, intégré à sa mosquée.

Ce patrimoine architectural est également omniprésent dans les maisons de particuliers et les petits palais des personnalités officielles aussi bien que dans le palais du souverain à la kasbah[5]. Toutefois, rares sont les palais et demeures qui remontent au Moyen Âge, contrairement au XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles qui ont légué des maisons prestigieuses telles que le Dar Othman (début du XVIIe siècle), le Dar Ben Abdallah (XVIIIe siècle), le Dar Hussein, le Dar Echérif ainsi que d'autres maisons plus ou moins vastes et richement décorées dont l'inventaire des années 1970 n'en compte pas moins d'une centaine[6]. On dénombre également plusieurs palais élevés par les beys ou des membres de leur entourage dans la banlieue de Tunis et ce depuis le XIIIe siècle. Les principaux palais des beys sont ceux de La Marsa, du Bardo et de Ksar Saïd. Si l'on ajoute les mosquées et oratoires (environ 200), les médersas (El Bachia, Mouradiyya, Slimania, El Achouria, Bir Lahjar, Ennakhla, etc.), les zaouïas (Sidi Mahrez, Sidi Ali Azouz, Sidi Abdel Kader, Sidi Brahim Riahi, etc.), les kouttabs, les tourbas (El Fellari, Aziza Othmana et El Bey) et les portes, le nombre des monuments de Tunis approche les 600[6] dont 98 ont été classés depuis 1912[1].

Toits de la médina de Tunis.

Car, au contraire d'Alger, Palerme ou Naples, son cœur historique n'a en effet jamais souffert de grandes catastrophes naturelles ou d'interventions urbanistiques radicales. Les principaux outrages qu'a subi la médina remontent à l'époque suivant l'indépendance du pays avec la destruction de l'enceinte et la précarisation de l'habitat. C'est la raison pour laquelle la médina est inscrite en 1979 au patrimoine mondial de l'Unesco[7]. Au début du XXIe siècle, la médina est ainsi l'un des ensembles urbains traditionnels les mieux préservés du monde arabe[8].

Quelle que soit la forme d'habitat de la médina (immeuble de rapport, palais ou villa), le registre ornemental subit dès le XIXe siècle l'influence des beaux-arts (Renaissance italienne et baroque). À partir des années 1900 apparaît le style néo-mauresque (arabisance) constituant une tentative de synthèse entre les qualités architectoniques locales (simplicité des lignes de construction et ornementation) et l'architecture moderne. À partir des années 1920 et jusqu'à l'indépendance, de nombreux édifices Art nouveau et Art déco voient le jour grâce à la présence d'une importance main d'œuvre italienne et maltaise. Par ailleurs, le long des boulevards créés sur l'emplacement des anciens remparts, l'apport architectural de la période 18501950 se fait sentir dans les bâtiments officiels, la médina accueillant neuf ministères et le siège de la municipalité de Tunis.

Architecture domestique

L'architecture domestique de la médina présente une typologie architecturale stable que l'on retrouve aussi bien dans les maisons bourgeoises, les palais que les maisons d'ouvriers. Il s'agit d'un modèle méditerranéen de maisons à patio mais qui articule d'une manière spécifique les espaces servants et servis : les appartements, les dépendances, le jardin, les circulations horizontales et verticales et enfin les terrasses. Ces espaces sont totalement tournés vers l'intérieur. De l'extérieur, seuls sont visibles la porte, le vestibule et des fenêtres souvent à l'étage.

Gros plan sur une porte traditionnelle de la médina.
Vestibule du Dar Othman.

La porte permet d'accéder à l'habitation par un portail à deux battants, avec une arcade en pierre parfois surmontée d'un arc brisé à claveaux bicolores et flanquée de deux colonnettes de marbre. La porte est décorée par de gros clous souvent noirs et le battant droit peut être percé d'un portillon d'entrée (khoukha) pour l'usage quotidien. Dans ce cas la grande porte est réservée aux cérémonies. Le vestibule (skifa) auquel mène la porte s'articule à angle droit et permet de filtrer les regards de l'extérieur.

Dans les grandes maisons peuvent exister plusieurs vestibules dont le premier (driba) contenant une banquette destinée à recevoir des visiteurs ou des clients ; un deuxième vestibule peut être utilisé par les occupantes de la maison pour les travaux ménagers ou certaines activités artisanales. Généralement, ces vestibules sont appréciés en raison de leur fraîcheur.

Les fenêtres, par souci d'intimité, sont situées à l'étage. Elles sont complétées de grillages de lamelles de bois tourné ou croisé filtrant la lumière du soleil et permettant de voir sans être vu (moucharabiehs) ; la taille et la forme de ses grillages varient d'un simple panneau rectangulaire à une sorte de balcon ; les grillages de protection peuvent aussi être en lamelles de fer forgé (zlabiya), souvent façonnées sous forme de volute en C ou S (appelée hlawi) typique des façades des demeures de la médina.

Patio

Patio du Dar Ben Abdallah.
Patio arboré du Dar Othman.

La délimitation du patio, son échelle et son orientation conditionnent l'ensemble de l'habitation et son rapport à l'extérieur. Quelle que soit l'échelle d'un patio, il comporte une vasque ou une fontaine. C'est le premier espace tracé sur le sol lors de la construction d'une maison. À la fois lieu de vie, de réception et de service, le patio est le foyer de la maison et assure l'éclairage, le chauffage et l'aération du bâtiment. Il est par ailleurs totalement retiré du tumulte de la vie publique. Généralement, toutes les pièces prennent le jour sur le patio et rarement sur la rue. Les proportions du patio (environ un quart de la parcelle) et son ornementation attestent du rang des maîtres de maison. Sa large superficie contraste avec les petits appartements (voire les cellules) situés tout autour.

Ce serait là un indice du vide de la société patriarcale et de la primauté de la vie communautaire dans la société tunisoise du XVIIe siècle au XIXe siècle. Le patio peut être planté dans le goût andalou (exemple du Dar Othman), pavé de calcaire (exemple du Dar Hammouda Pacha) ou, luxe suprême, de marbre importé (exemple du Dar Ben Abdallah). Comble du raffinement, dans certains palais comme le Dar Hussein, on compte deux patios d'apparat : l'un situé au rez-de-chaussée (patio d'été) et l'autre à l'étage (patio d'hiver). Le patio des maisons bourgeoises dispose généralement de galeries que rythment des portiques plus ou moins larges, supportant les appartements situés à l'étage et renforçant la structure du rez-de-chaussée.

Ornementation

L'ornementation du patio permet de dater aisément le bâtiment. Ainsi, pour les maisons hafsides (XVIe siècle-XVIIe siècle), les murs qui bordent le patio sont simplement peints à la chaux ou revêtus de pierre calcaire. L'héritage qui nous est parvenu de cette époque est hélas très rare. On compte aujourd'hui à Tunis moins d'une dizaine de palais de l'époque hafside en état de conservation : le Dar Baïram ou encore le Dar El Hedri qui, selon l'Association de sauvegarde de la médina et la municipalité de Tunis, est un cas exemplaire d'architecture hafside tant par sa situation (aux abords de la mosquée Zitouna) que par son revêtement en marqueterie de pierre calcaire d'inspiration ziride (niches et consoles).

Faïence sur une terrasse de la médina.
Détail des stucs ornant le patio du Dar Lasram.

Les maisons du XVIIIe siècle et du XIXe siècle présentent une ornementation plus élaborée. En effet, les parois sont revêtues de carreaux de céramique d'influence islamique ottomane et espagnole[9](ateliers Qallaline, Chemla et Deverclos). L'abandon de la médina a précipité la ruine de ces palais dont les matériaux ont été pillés et revendus sur les marchés locaux et internationaux à des prix exorbitants. Les panneaux de céramiques des revêtements muraux qui obéissent à des règles de composition strictes sont fréquemment surmontés de plâtres et de stucs (naqcha hadida) lesquels supportent les caissons en bois peints recouvrant les plafonds. Outre la calligraphie, les éléments ornementaux du type céramique ou bois peints révèlent une expression purement géométrique. L'abstraction géométrique trouve sa genèse dans la crise iconoclaste.

Le système d'expression développé dans l'architecture islamique présente par ailleurs une syntaxe moderne, l'Occident ayant mis plusieurs siècles pour s'exprimer en dehors de la figuration.

Pièces en T

Exemple d'architecture et de décoration d'un kbou.
Gros plan sur le plafond peint d'un kbou dans le Dar Ben Abdallah.

Élément classique de l'habitation tunisoise (musulmane et juive), les chambres en T représentent une tripartition originale des espaces (en forme de T). Cela a l'avantage de ménager un espace central commun (kbou permettant la réception ou le séjour) et de part et d'autre des maqsuras pouvant assurer l'intimité des espaces de nuit ou d'hygiène comme les hammams (cas du Dar Ben Abdallah). La hiérarchie de la société patriarcale a induit cette disposition où les trois générations (parents, enfants et grands-parents) disposent d'une aile de la maison et se retrouvent dans le patio. Il est admis que l'appartement le plus luxueux soit situé directement face à l'entrée du patio.

Lieux de culte

Mosquées

La médina regroupe la plupart des grandes mosquées de la capitale qui sont toutes construites avant l'avènement du protectorat français.

Cour de la mosquée Zitouna.
Minaret de la mosquée Hammouda-Pacha.

La principale d'entre elles, la mosquée Zitouna, bâtie en 732 au cœur de la médina puis entièrement rebâtie en 864, a aussi été pendant longtemps un important lieu de culture et de savoir en abritant les locaux de l'université Zitouna jusqu'à l'indépendance de la Tunisie[10]. Il accueille encore les cérémonies marquant les principales dates du calendrier musulman auxquelles assiste régulièrement le président de la République. La mosquée El Ksar de rite hanéfite, située en face du Dar Hussein (Bab Menara), aurait été édifiée pour sa part au XIIe siècle[11]. La mosquée de la Kasbah, édifiée entre 1231 et 1235[12], et pratiquant le rite hanéfite depuis 1584, se distingue surtout par la coupole en stalactites précédant le mihrab ainsi que par son minaret qui rappelle celui de la Koutoubia de Marrakech et qui est le plus haut de la ville[11].

La mosquée Youssef Dey fonctionne d'abord comme oratoire avant de devenir une véritable mosquée en 1631[11]. Un décret beylical de 1926 fait de cette mosquée une annexe de l'Université Zitouna où l'enseignement est dispensé jusqu'à son transfert dans de nouveaux locaux à l'aube de l'indépendance. La mosquée Hammouda-Pacha, construite en 1655, est la deuxième mosquée de rite hanéfite construite à Tunis[11] alors que la mosquée Sidi Mahrez est la plus grande mosquée de ce type dans le pays. Construite de 1692 à 1697[13], elle est d'inspiration ottomane et rappelle certaines mosquées d'Istanbul comme la Mosquée bleue (élevée entre 1609 et 1616) et celle de Yeni Valide (achevée en 1663)[14].

La mosquée des Teinturiers, élevée par le fondateur de la dynastie husseinite Hussein Ier Bey entre 1723 et 1727, possède, à l'instar des mosquées Youssef Dey et Hammouda-Pacha, un minaret octogonal d'inspiration ottomane[15].

La mosquée Saheb Ettabaâ, bâtie entre 1808 et 1814 est la dernière mosquée construite à Tunis par les Husseinites avant l'occupation française[11].

Églises

Église Notre-Dame-du-Rosaire de Tunis.

À part les lieux de culte islamiques, la médina de Tunis regroupe plusieurs églises, catholiques pour la majorité, pour les différentes communautés chrétiennes qui se sont installées entre les XIVe et XXe siècles (française, italienne, maltaise, etc). Actuellement, la quasi-totalité de ces édifices ont perdu leur fonction et sont convertis en lieux culturels pour certaines, en locaux administratifs pour d'autres.

Parmi les églises encore en place, on peut citer :

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Synagogues

La communauté juive tunisoise (Twansa et Granas) avait son propre quartier au sein de la médina : la Hara (littéralement « quatre » en arabe tunisien), l'actuel quartier de la Hafsia. À ce jour, il ne reste que quelques traces de cette communauté et du patrimoine architectural qu'elle a développé, à la suite des travaux de réaménagements.

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Maisons et palais

Patio de Dar El Kebira du Dar Hussein décoré de marbre blanc, de faïences et de stucs très ouvragés.
Patio de la maison d'hôtes installée au Dar Djellouli.

L'architecture des grandes demeures citadines du XVIIIe siècle compte une multitude d'espaces eux-mêmes subdivisés en divers sous-espaces interdépendants. Elle répond au principe de base d'une maison traditionnelle tripartite : une maison principale à cour (dãr el-kébira) avec des appartements structurés autour d'un grand patio, une aile située en hauteur avec un accès indépendant (dãr el-dhyãf) pour les hôtes et organisée autour d'un patio de moindres dimensions que celui de la maison familiale, une petite maison (dwiriya ou dar el-harka) qui abrite les espaces de service sur un ou deux niveaux, disposés autour d'une courette à ciel ouvert[16],[17].

Les grandes demeures peuvent aussi abriter un mausolée à usage exclusif (turba) des membres de la famille[17]. À la demeure est flanqué parfois un oratoire privé, lui aussi à usage exclusif de la famille, un jardin intérieur pouvant prolonger l'espace intérieur, des entrepôts (makhzen), des écuries ou encore un hammam privé[17].

Vue du patio principal de Dar Lasram : le marbre blanc de Carrare compose aussi bien le dallage, que les colonnes et les encadrements des portes et des fenêtres.
  • Dar Lasram (rue du Tribunal), construit sur trois niveaux au début du XIXe siècle par Hammouda Lasram, haut fonctionnaire d'origine kairouanaise, est un palais qui abrita pendant des générations les descendants de son bâtisseur. En 1964, il est vendu à l'État tunisien puis affecté à l'Association de sauvegarde de la médina de Tunis. La cour est ornée de quatre colonnes et richement décorée de petits carreaux de faïences de différentes couleurs et motifs. Un vestibule dessert les cuisines et habitations des domestiques alors qu'une deuxième cour permet l'accès à un vaste makhzen composé de gros piliers en pierres sur lesquels reposent des arcs et voûtes en briques ; cet espace sert actuellement pour les manifestations culturelles et artistiques et abrite le Club culturel Tahar-Haddad. Au-dessus du makhzen, l'habitation principale constitue le cœur du palais où une cour avec deux portiques opposés dessert quatre salles : deux latérales avec disposition en T et, face à l'entrée, une salle d'apparat cruciforme composée de trois kbous et quatre maqsuras ; ces trois salles ont le même style de décor : céramiques en bas, plâtre en haut et plafonds en bois. On accède à une quatrième salle très particulière par une porte surmontée d'un petit portique à quatre colonnettes et trois arcs. Rectangulaire, avec un plafond de bois sculpté doré et peint, le modèle de cette salle est celui des salles à manger du Dar El Bey et du palais du Bardo.
  • Dar Maâkal Az-Zaïm (place du Leader), immeuble datant du début du XXe siècle et ancien domicile des leaders Habib Bourguiba et Mahmoud El Materi, transformé par la suite en musée du mouvement national
  • Dar Othman (rue El M'Bazaa), construit et occupé par Othman Dey jusqu'à sa mort en 1610, se distingue par une belle façade surmontée de deux linteaux séparant un arc brisé à claveaux bicolores et flanquée de deux colonnettes de marbre ; la driba est décorée de céramiques polychrome, de plâtre sculpté et d'un revêtement de marbre noir et blanc ; le patio comporte deux portiques à arcs brisés, à claveaux noirs et blanc soutenus par des colonnes à chapiteaux hispano-mauresques ; un jardin intérieur fut aménagé au lieu du dallage d'origine.
  • Dar Romdhane Bey (place Ramadhan Bey), palais construit par le souverain mouradite Romdhane Bey vers 1690, plus tard acquis par Ali Ier Pacha. Il est propriété de plusieurs autres beys avant que Moustapha Bey ne l'offre à son gendre et ministre, le mamelouk Moustapha Agha, vers 1837. Il est plus tard racheté aux héritiers Agha par le fils de Sidi Brahim Riahi, mufti et chef d'une confrérie soufie.
  • Maison d'Ibn Khaldoun (rue Tourbet El Bey)
  • Palais Kheireddine (rue du Tribunal), demeure du ministre Kheireddine Pacha de style italianisant élevée entre 1860 et 1870. Par la suite, le palais connaît des transformations (destruction d'une aile) ainsi que plusieurs changements d'affectation avant d'abriter de nos jours le musée de la ville de Tunis[20].

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Médersas

Patio de la médersa Slimania.

Apparue en Tunisie durant l'époque hafside, à partir du XIIIe siècle, la médersa assure deux fonctions essentielles : l'hébergement des étudiants et l'enseignement qui se déroule dans une salle de prière appartenant à l'édifice. Généralement, la construction des médersas résulte de la générosité des souverains ou de pieux mécènes[21]. Les principales composantes de la médersa sont : une salle de prière qui est l'élément le plus important de l'édifice car affectée à la fois au culte et à l'enseignement, une cour (très souvent encadrée de portiques) qui constitue l'espace autour duquel s'organise la disposition des divers éléments du bâtiment, des cellules ou chambres de petites dimensions destinées au logement des étudiants et enfin une salle d'ablutions occupant généralement un espace réduit de l'édifice[21].

Dans la médina de Tunis, il est possible de distinguer deux types de médersas : celles édifiées sous la dynastie hafside se caractérisent par la prééminence de leur fonctionnalité sur l'aspect architectural et décoratif ; la plupart d'entre elles sont des édifices d'une grande simplicité, dépourvus d'ornementation hormis l'utilisation de quelques colonnes en marbre et le recours à la pierre calcaire bien taillée pour les encadrements des portes et des fenêtres[21]. La médersa El Mountaciriya et la médersa Ech Chamaiya (impasse Ech Chamaiya) en constituent de bons exemples.

Médersa El Bachia datant du XVIIIe siècle.

En opposition à l'austérité des médersas hafsides, celles construites à l'époque beylicale (principalement aux XVIIe et XVIIIe siècles) se caractérisent par une plus grande ampleur au niveau de l'architecture, se traduisant d'abord par le traitement de la façade extérieure faisant l'objet d'une décoration soignée : portes monumentales et grandes fenêtres encadrées de moulures. À cela s'ajoute le raffinement de la cour centrale entourée de portiques et l'importance accordée à la salle de prière, qui constitue un espace hypostyle couvert de voûtes croisées reposant sur des colonnes en marbre[21]. Les médersas El Bachia (rue des Libraires), Mouradiyya (souk des Étoffes) et Slimania en constituent des exemples caractéristiques.

Zaouïas

Les zaouïas de la médina sont des édifices qui comportent en plus du mausolée du saint ou de l’un de ses disciples, des salles pour les réunions des confréries et des pièces destinées à l'accueil des pèlerins[22].

Vue des galeries entourant la cour de la zaouïa Sidi Al Bahi.
Vue intérieure de l'oratoire de la zaouïa Sidi Brahim Riahi.
  • La zaouïa Saïda Tebourbia (impasse Saïda Tebourbia) est un lieu de visite pour les habitants de la ville de Tebourba dont la sainte est originaire. Une entrée en chicane donne sur une grande cour. Une large pièce faisant face à l'entrée est surmontée d'une coupole à tambour cylindrique et flanquée de deux voûtes d'arêtes couvrant des espaces rectangulaires ; les murs sont entièrement revêtus de panneaux de céramiques.
  • La zaouïa Sidi Abdelkader (rue du Divan), appartenant à la confrérie de la Qadiriyya rattachée à Abd al Qadir al-Jilani, a été construite en 1846. Elle comporte une cour à portique revêtues de céramiques donnant sur une pièce à coupole en plâtre sculpté réservée aux cours, à la prière et aux séances rituelles de la confrérie[23].
  • La zaouïa Sidi Al Bahi (rue du Filet), construite par le cheikh Ahmed Al Bahi, se compose de cellules d'habitation pour les étudiants de la Zitouna. La médersa abrite une bibliothèque et devint un centre d'activités culturelles.
  • La zaouïa Al Boukria (rue Ben Othmane), plus connue sous le surnom de Sebaâ Rgoud (sept dormants), appartenait à une riche famille (Al Bokri). Elle est le lieu de sépulture de plusieurs imams de la mosquée Zitouna.
  • La zaouïa Sidi Al Halfaoui (rue de la Verdure) est dédiée au saint Sidi Mohamed Al Halfaoui (adepte de la Chadhiliyya). D'après une croyance locale, les descendants de ce saint auraient hérité du don de guérison.
  • La zaouïa Sidi Ali Azouz (rue Sidi Ali Azouz) a été édifiée par Sidi Ali Azouz. Elle est considérée comme le centre de la tariqa Azouzia et a constitué un lieu de propagation de la culture andalouse, notamment le malouf.
  • La zaouïa Sidi Ali Chiha (rue du Salut), appartenant à la confrérie des Aïssawas, a été construite par le ministre Mustapha Khaznadar en 1852 ; celui-ci en a fait don au cheikh de la tariqa ; ses descendants continuent de s'en occuper.
  • La zaouïa Sidi Madyane (rue El Hajjamine), construite par Mohammed Bey, elle présente un dôme bulbeux couvert de tuiles vertes en écailles.
  • La zaouïa Sidi Ben Arous (rue Sidi Ben Arous)
  • La zaouïa Sidi Brahim Riahi (rue Sidi Brahim Riahi)
  • La zaouïa Sidi Kacem El Jellizi (rue Sidi Kacem Jélizi), bâtie en dehors de la médina sur une colline dominante la kasbah de Tunis, a été construite par un personnage surnommé El Jellizi (faïencier). La bâtisse est actuellement le siège du Centre national de la céramique.
  • La zaouïa Sidi Mahrez (rue Sidi Mahrez)
  • La zaouïa Sidi Mansour (rue Er Raya), édifiée autour du lieu de sépulture de Sidi Mansour Ben Jerdane, est caractérisée par un petit minaret carré, la zaouïa donnant ainsi l'aspect d'une mosquée.

Tourbas

Salle des souverains (beys régnants) dans le Tourbet El Bey.

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Souks

Allée du souk El Trouk.
Allée du souk El Fekka.

Les souks constituent un véritable réseau de ruelles couvertes et bordées de boutiques de commerçants et d'artisans groupées par spécialités[26].

Les métiers « propres » sont situés près de la mosquée Zitouna car ils ne suscitent aucune nuisance par l'odeur, le bruit ou l'usage de l'eau. Les marchands d'étoffes, les parfumeurs, les marchands de fruits secs, les libraires et les marchands de laine sont concernés au contraire des tanneurs, poissonniers, potiers et forgerons qui sont relégués à la périphérie[27]. Il existe ainsi une hiérarchie codifiée des métiers : le commerce des chéchias, celui des parfums, le tissage de la soie, la sellerie, la confection des vêtements, la fabrication des babouches, le tissage, la poterie et enfin les forgerons et les teinturiers.

Au nord de la mosquée Zitouna, qu'il longe en partie, s'ouvre le souk El Attarine (parfums) construit au début du XVIIIe siècle. Il surprend par ses échoppes regorgeant de fioles contenant une grande diversité d'essences et de parfums. À partir de ce souk, une rue mène vers le souk Ech-Chaouachine (chéchias) dont la corporation, celles des chaouachis, est l'une des plus anciennes du pays. Ce sont en général des descendants d'émigrés andalous chassés d'Espagne. Sur le souk El Attarine s'ouvrent deux autres souks : le premier, qui longe la façade occidentale de la mosquée Zitouna, est le souk El Kmach (étoffes) et le second, le souk El Berka, datant du XVIIe siècle, abrite les brodeurs mais surtout les bijoutiers. C'est pourquoi, il s'agit du seul souk dont les portes sont encore fermées et gardées pendant la nuit. En son milieu, on remarque une place carrée où se trouvait l'ancien marché aux esclaves jusqu'au milieu du XIXe siècle[26]. Le souk El Berka débouche sur le souk El Leffa, où l'on vend toutes sortes de tapis, de couvertures et autres tissages, et se prolonge par le souk Es Sekajine (selliers), édifié au début du XVe siècle, qui est spécialisé en maroquinerie.

À la périphérie, on trouve les souks El Trouk, El Blat, El Blaghgia, El Kébabjia, En Nhas, Es Sabbaghine et El Grana où l'on vend des vêtements et des couvertures et qui était occupé par les Juifs livournais.

Remparts et portes

Remparts et portes de la ville en 1888.

Dès les premiers temps de sa fondation, Tunis est considérée comme une importante base militaire. Le géographe Al-Yaqubi affirme qu'au début du IXe siècle « Tunis était entourée d'un mur de briques et d'argile sauf du côté de la mer où il était de pierre[28]. » Souvent endommagée voire totalement détruite au cours du Moyen Âge, l'enceinte conserva toujours son tracé d'origine. Elle était parsemée de différentes portes.

Bab El Jazira, sans doute la plus ancienne porte de la muraille méridionale[29], ouvrait sur les routes du sud et de Kairouan. Bab Cartagena donnait accès à Carthage d'où étaient ramenés les matériaux de construction nécessaires à la ville. Bab Souika (d'abord appelée Bab El Saqqayin) avait le rôle stratégique de garder les routes vers Bizerte, Béja et Le Kef. Bab Menara (d'abord appelée Bab El Artha) ouvrait la médina vers le faubourg d'El Haoua. Quant à Bab El Bhar, elle permettait l'accès aux quelques fondouks où vivaient les marchands chrétiens de Tunis.

Au début du règne des Hafsides, deux nouvelles portes sont percées au XIIIe siècle : Bab Bnet et Bab Jedid. Avec le développement de la capitale, deux faubourgs émergent à l'extérieur des remparts : Bab El Jazira (au sud) et Bab Souika (au nord). C'est pourquoi, le souverain hafside Abû Darba Muhammad al-Mustansir al-Lihyânî ordonne, au début du XIVe siècle, la construction d'une seconde enceinte englobant la médina et ses deux faubourgs extérieurs[30]. Elle est dotée de six portes : Bab El Khadra, Bab Saadoun, Bab El Allouj (d'abord appelée Bab Er-Rehiba), Bab Khalid ou Bab Sidi Abdallah Cherif, Bab El Fellah et Bab Alioua. À l'époque ottomane, quatre nouvelles portes sont ouvertes : Bab Laassal, Bab Sidi Abdessalem, Bab El Gorjani et Bab Sidi Kacem.

La ville de Tunis conserve quatre portes : Bab Jedid, Bab Saadoun, Bab El Khadra et Bab El Bhar, qui ouvraient l'ancienne muraille qui a disparu en grande partie.

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Fondouks et consulats

Ancien consulat d'Angleterre.

Le médina de Tunis comporte d'autres monuments dédiés notamment aux étrangers. C'est le cas des fondouks comme le fondouk El Attarine qui se trouve à proximité de la mosquée Zitouna. À l'est, l'ancien quartier franc abrite nombre de fondouks devenus consulats par la suite comme le fondouk des Français ou l'ancien consulat de Hollande. L'ancien consulat d'Angleterre et l'ancien consulat de Danemark se trouvent également dans ce même quartier.

Activités

À part son statut de site historique, la médina de Tunis constitue un centre culturel grâce aux nombreuses activités qu'elle abrite d'une façon régulière tout au long de l'année. Le Festival de la médina de Tunis représente certainement l’événement phare le plus important et le plus ancien. Créé en 1982, il se tient chaque année pendant le mois de ramadan, durant lequel des concerts de malouf et des cafés chantants sont organisés dans différents monuments de la médina tels que Dar Lasram, Dar Hussein, la médersa Slimania, etc. Le Théâtre municipal ainsi que la Cité de la Culture, dès son inauguration, sont aussi des hôtes pour certaines activités du festival[31].

À part la musique, la médina est dotée d'un festival de lumières, Interference, une première dans le pays et le continent africain. Cette manifestation qui se tient au mois de septembre, tous les deux ans à partir de 2015, rassemble plusieurs artistes du monde entier pour exposer leurs œuvres artistiques en utilisant la lumière d'une façon créative[32]. Les organisateurs du festival offrent aussi des résidences artistiques dans le cadre du projet, ouvertes pour les Tunisiens et les étrangers.

Par ailleurs, pour mettre en valeur l'histoire de ce site, deux danseurs et chorégraphes, Sofiane et Selma Ouissi, initient le festival Dream City en 2007, avec pour concept d'organiser chaque année sur une semaine (au mois d'octobre le plus souvent) des expositions artistiques africaines, arabes et européennes dans les différents monuments de la médina, dans le cadre d'une panoplie de parcours mis en place suivant une thématique précise, avec une ligne conductrice entre les différentes expositions. Les espaces d'exposition varient du fermé comme les palais, médersas ou hammams, à l'ouvert comme les places ou ruelles, avec une focalisation sur les lieux méconnus de la médina ou ceux qui ne sont habituellement pas facilement accessible au public[33].

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Références

  1. a b et c Fiche de présentation de la médina (Association de sauvegarde de la médina de Tunis)
  2. Les monuments antiques sont rares au sein de la médina. On trouve malgré tous les vestiges d'un théâtre romain englobé dans les bâtiments du Dar El Bey.
  3. Paul Sebag, Tunis. Histoire d'une ville, éd. L'Harmattan, Paris, 1998, p. 113-115
  4. René Gallissot et Brigitte Moulin, Quartiers de la ségrégation : Tiers monde ou Quart monde ?, éd. Karthala, Paris, 1995, p. 202
  5. Ibn Khaldoun écrit d'ailleurs à propos du palais des souverains de Tunis (Henri Salain, Tunis et Kairouan, éd. Renaud, Paris, 1908, p. 50) : « Le sultan Mostancer [Abû `Abd Allah Muhammad al-Mustansir] voulant procurer aux dames de son harem la facilité de se rendre du palais au jardin de Ras Tabia qui touchait à l'enceinte de la ville, sans être exposées aux regards du public, fit élever une double muraille depuis le palais jusqu'au jardin [...] Ensuite, il fit élever dans la cour de son palais le pavillon appelé Coubba-Asarak. Cet édifice forme un portail large et élevé dont la façade tournée vers le couchant et percée d'une porte à deux vantaux en bois artistiquement travaillé et dont la grandeur est telle que la force de plusieurs hommes réunis est nécessaire pour les ouvrir et les fermer. Dans chacun des deux côtés qui touchent à celui de la façade s'ouvre une porte semblable à celle que nous venons de décrire. La porte principale est ainsi du côté de l'occident et donne sur un énorme escalier d'environ cinquante marches. Les deux portes s'ouvrent sur des allées qui se prolongent jusqu'aux murs d'enceinte et reviennent ensuite aboutir dans la cour même [...] Ce bâtiment aussi remarquable par la beauté de son architecture que par ses vastes dimensions offre un témoignage frappant de la grandeur du prince et de la puissance de l'empire. »
  6. a et b Histoire de la ville (Association tunisienne des monuments et sites)
  7. Introduction sur la médina de Tunis (Association de sauvegarde de la médina de Tunis)
  8. Entretien avec Jamila Binous sur la médina de Tunis (TV5)
  9. Les carreaux de céramique des ateliers tunisois : la formation d’un art turquisant en opposition aux influences européennes par Clara-Ilham Álvarez Dopico
  10. Historique de la mosquée Zitouna (Municipalité de Tunis)
  11. a b c d et e Lieux de culte (Municipalité de Tunis)
  12. Mosquée de la Kasbah (Qantara)
  13. Hédi Slim, Ammar Mahjoubi, Khaled Belkhodja et Abdelmajid Ennabli, Histoire générale de la Tunisie, tome III « Les temps modernes », éd. Sud Éditions, Tunis, 2007, p. 153
  14. Mosquée Muhammad Bey ou mosquée Sidi Mahrez (Qantara)
  15. (ar) Mosquées de Tunis à l'époque ottomane. Étude historique, artistique et architecturale par Mohamed Béji Ben Mami (Attarikh Alarabi)
  16. Jacques Revault, Palais, demeures et maisons de plaisance à Tunis et ses environs : du XVIe au XIXe siècle, éd. Édisud, Aix-en-Provence, 1984[réf. incomplète]
  17. a b et c Jacques Revault, Palais et demeures de Tunis (XVIIIe et XIXe siècles), vol. II, éd. Centre national de la recherche scientifique, Paris, 1971, p. 45-67
  18. Grandes demeures : Le Dar El Bey (Association de sauvegarde de la médina de Tunis)
  19. Monuments de la médina : le Dar El Bey (Municipalité de Tunis)
  20. Palais Kheireddine (Municipalité de Tunis)
  21. a b c et d Édifices d'enseignement (Association de sauvegarde de la médina de Tunis)
  22. Édifices funéraires (Association de sauvegarde de la médina de Tunis)
  23. Zaouïas de la médina (Municipalité de Tunis)
  24. Tourbet Dziri (Association de sauvegarde de la médina de Tunis)
  25. Adel Latrech, « Promenade dans les tourbas de Tunis », La Presse de Tunisie, 28 août 2010
  26. a et b Promenade de Marie-Ange Nardi et Lotfi Bahri dans les souks de Tunis (TV5)
  27. Explication de Jamila Binous sur les souks de Tunis (TV5)
  28. Mohamed Sadek Messikh, Tunis. La mémoire, éd. Du Layeur, Paris, 2000, p. 41
  29. Mohamed Sadek Messikh, op. cit., p. 42
  30. Mohamed Sadek Messikh, op. cit., p. 46
  31. « Festival de la Médina : un air de morosité plane sur la nouvelle édition », Kapitalis, 3 mai 2019
  32. Histoire du festival (Interference)
  33. Présentation du festival (Dream City)

Bibliographie

  • Jellal Abdelkafi, La médina de Tunis. Espace historique, éd. Centre national de la recherche scientifique, Paris, 1989
  • Jamila Binous, La médina de Tunis des origines à la veille du protectorat : approche historique, éd. A.U.A.S.M., Tunis, 1970
  • Taoufik Bachrouch, Lexique historique de la médina de Tunis avant le Protectorat, éd. Centre d'études et de recherches économiques et sociales, Tunis, 2008
  • Bruno Fourure, La médina de Tunis. Une promenade dans la ville arabe, éd. Alif, Tunis, 1989
  • Jamila Binous et Jacques Pérez, La médina de Tunis et Alexandre Roubtzoff, éd. Dunes Éditions, Tunis, 2010
  • Mohamed Sadek Messikh, Tunis. La mémoire, éd. Du Layeur, Paris, 2000
  • Slimane Mostafa Zbiss, La médina de Tunis, éd. Ministère des Affaires culturelles, Tunis, 1981

Articles connexes

Liens externes

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