Largentière
Largentière | |
La ville de Largentière | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Ardèche |
Arrondissement | Largentière (chef-lieu) |
Intercommunalité | Communauté de communes du Val de Ligne |
Maire Mandat |
Jean-Roger Durand 2014-2020 |
Code postal | 07110 |
Code commune | 07132 |
Démographie | |
Population municipale |
1 734 hab. (2014) |
Densité | 240 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 32′ 37″ nord, 4° 17′ 39″ est |
Altitude | Min. 147 m Max. 420 m |
Superficie | 7,22 km2 |
Élections | |
Départementales | Largentière (chef-lieu) |
Localisation | |
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Largentière (prononcé [laʁ.ʒɑ̃.ˈt̪jɛʁ]) est une commune française, située dans le département de l'Ardèche et une des deux sous-préfectures du département. Elle se nomme L'Argentèira en occitan.
Ses habitants sont appelés les Largentiérois. Elle est la deuxième plus petite sous-préfecture de France après Castellane dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Géographie
Largentière, sous-préfecture de l'Ardèche, est située dans la vallée de la Ligne, à 10 kilomètres environ au sud d'Aubenas et à 85 kilomètres environ au sud-ouest de Valence.
Communes limitrophes
Largentière est limitrophe de six communes[1], toutes situées dans le département de l'Ardèche, et réparties géographiquement de la manière suivante :
Toponymie
La commune s'appelle L'Argentèira en occitan.
Histoire
Initialement nommée Segualeriæ (Ségualières) jusqu'au XVIIIe siècle, la cité doit son nom actuel à des mines de plomb argentifère qui furent au centre de conflits incessants entre les comtes de Toulouse et les évêques de Viviers qui les exploitèrent du Xe siècle au XVe siècle.
Le passage des troupes de Simon de Montfort est attesté à Largentière en novembre 1213.
Ancienne propriété des évêques de Viviers, barons de Largentière, elle garde de ce passé un patrimoine architectural remarquable : la cité médiévale, le château (XIIe-XVe siècle), l'église gothique Notre-Dame-des-Pommiers du XIIIe siècle ; sur la chaire en pierre est gravée une inscription en occitan datée de 1490 : « hieu Pierre Guarnier de Colens ay donat aquesta chadiera al convent ».
En 1562, les protestants de la famille de Montbrison à Versas saccagérent le cloître des Récollets.
Largentière fut une petite ville industrielle au XXe siècle avec l'exploitation de plomb argentifère par la société Peñarroya qui se prolongea, avec des difficultés, jusqu'en 1982. Aujourd'hui elle est surtout (en dehors de la saison estivale, très touristique) un centre administratif (administrations départementales et préfectorales) grâce à sa fonction de sous-préfecture de l'Ardèche et éducatif (Lycée hôtelier de Largentière, Collège public de La Ségalière, Collège privé Le Portalet Notre-Dame). Son tribunal est aujourd'hui fermé mais le bâtiment accueille des services administratifs.
Dans le contexte de la fin de la guerre d’Algérie, en 1962, de nombreux harkis et leur famille, originaires de la région de Nemours (en Algérie), sont rapatriés par la demi-brigade de fusiliers marins, qui aidera à leur installation sur le territoire de la commune. C'est ainsi que sera créée la cité de « Neuilly-Nemours », ainsi qu'un hameau de forestage[2].
Jusqu'en 1982, la ville était desservie par la voie ferrée (PLM puis SNCF) venant de Saint-Sernin. L'ancienne gare a été démolie ; le site de la gare est maintenant occupé par la gendarmerie et la caserne des pompiers.
Héraldique
Les armes de Largentière se blasonnent ainsi : |
Politique et administration
La commune de Largentière fusionna en 1974 avec celle de Tauriers, puis Tauriers fut rétabli en commune indépendante en 1989.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[4]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[5],[Note 1].
En 2014, la commune comptait 1 734 habitants, en diminution de −4,41 % par rapport à 2009 (Ardèche : 2,73 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
L'augmentation de la population entre 1962 et 1968 est due, d'une part à l'arrivée de nombreux harkis pour qui un camp d'accueil avait été construit, d'autre part par l'arrivée d'ouvriers mineurs venus du nord de la France ou des pays du Maghreb employés dans la mine.
À la suite de la fermeture de la mine elle subit une perte de démographie importante. En 1989 Tauriers se sépare de Largentière et redevient une commune indépendante.
Lieux et monuments
- Le château de Largentière du XVe siècle ;
- La cité médiévale ;
- L'église Notre-Dame-des-Pommiers (XIIIe siècle), de style gothique ;
- Le Musée de la soie, route de Valgorge - Filature du Moulinet présente la filière de la soie en Ardèche au XIXe siècle, depuis l'élevage du ver à soie au moulinage du fil.
- Maison Bastide Classé MH (1928)[8]
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Église Notre-Dame-des-Pommiers
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Panoramique : Entrée de la ville, rivière la Ligne, Château, Toits
Économie
La société Peñarroya exploite la mine jusqu'en 1982 dont sont extraits du plomb, du zinc, de l'argent[9]. Cette mine avait précédemment appartenu à la famille Rothschild[10]. La fermeture de la mine et la crise du textile conduisent à un déclin de l'activité industrielle.
Les laboratoires Oméga-Pharma, un important groupe pharmaceutique belge, y ont installé l'un de leurs quatre sites de production français dans un ancien moulinage de Palluat, entièrement restauré, situé le long de la rivière Ligne. C'est là qu'est produite, entre autres, la célèbre Jouvence de l'Abbé Soury.
Largentière est aussi le siège de l'entreprise familiale Gineste-Voyages (autocars, organisation de voyages).
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Friche industrielle, l'entrée de la mine.
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Les laboratoires Omega Pharma, un exemple de reconversion d'un ancien moulinage.
Évènements
- Fêtes médiévales : chaque été, en juillet et août, ont lieu à Largentière d'importantes "Fêtes médiévales" (Le Temps des Chevaliers, animations en costume médiéval et spectacles, la fête Argentaria, qui a lieu tous les deux ans, etc. Se renseigner auprès de l'Office Intercommunal de Tourisme du Val-de-Ligne qui organise aussi des visites guidées toute l'année).
Personnalités liées à la commune
- Jean-Louis Giraud-Soulavie (1752-1813), précurseur de la géologie et historien, auteur de l'Histoire naturelle de la France méridionale, en 8 volumes (ouvrage inachevé), et de Mémoires historiques et politiques du règne de Louis XVI.
- Joseph-Xavier de Jullien de Vinezac (1749-1814), vicomte puis comte de Vinezac, Chevalier de St Lazare, lieutenant d'infanterie, anti-révolutionnaire.
- Albin Mazon (1828-1908), alias « le docteur Francus », historien du Vivarais, auteur d'une œuvre considérable, largement rééditée. On lui doit notamment une Histoire de Largentière (1904).
- Joseph-Gaston Pouquery de Boisserin (1852-1920), homme politique, député de Vaucluse, et maire d'Avignon, né à Largentière.
- Marius Moutet, (1876-1968), homme politique, député de Lyon de 1914 à 1928, député de la Drôme de 1929 à 1942, ministre des Colonies du 4 juin 1936 au 18 janvier 1938, et du 13 mars au 10 avril 1938.
- Édouard Froment (1884-1973), homme politique, député, opposant au maréchal Pétain et président du Conseil général.
- Louis Gabriel Suchet dont le cœur repose dans l'église Notre-Dame des Pommiers.
- Alain Morvan (né en 1944), ancien recteur de l'académie de Lyon.
- Henri Rivier (1870-1950), co-inventeur du papier d'Arménie.
- Michel Teston, (né en 1944), écrivain et poète français, auteur de Lautréamont, névrose et christianisme dans l'œuvre du poète.
- Jérôme Tisserand né en 1948, artiste peintre, (dictionnaire Bénézit). Conseiller culturel à la mairie de Paris et directeur des affaires culturelles d'Évreux (Eure). Chevalier de la Légion d'honneur.
Notes et références
Notes
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- Direction départementale de l'équipement (DDE), « Carte en relief de l'Ardèche avec limites communales », sur http://www.ardeche.equipement.gouv.fr, (consulté le )
- Abd-el-Aziz Méliani, Le drame des harkis, éditions Perrin, septembre 2001, p. 115, (ISBN 9782262018474)
- Préfecture de l'Ardèche fichier au format PDF daté du 1er juillet 2008
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
- Notice no PA00116721, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Images de l'exploitation de la mine
- JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE, DÉBATS PARLEMENTAIRES, ASSEMBLÉE NATIONALE, 1re Séance du vendredi 11 juin 1982.
Voir aussi
Bibliographie
- Albin Mazon, Histoire de Largentière, , 592 p. (lire en ligne)
- (fr) Michaud J. G.(1980), Les gisements de plomb-zinc des Malines et de Largentière ; Chron. Recherche Minière, BRGM, FRA (1980), no 454 ; p. 36-64, 17 ill., Chronique Recherche Minière 454, mars/avril 1980
Article connexe
Liens externes