Histoire de la Transnistrie

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Changements de frontière en Transnistrie dans l'Histoire : • Bleu : Territoire roumain jusqu'en 1940
• Orange : Transnistrie actuelle
• Jaune : Transnistrie pendant la Seconde Guerre mondiale
• Ligne rouge : Moldavie après la guerre froide (1991 (en))
• Ligne orange : République socialiste soviétique autonome moldave

L'histoire de la Transnistrie a une histoire propre documentée depuis plusieurs centaines d'années. L'État de Transnistrie, officiellement la république moldave du Dniestr (RMD), est un État séparatiste non reconnu qui est internationalement reconnu comme faisant partie de la Moldavie. La Transnistrie contrôle la majeure partie de l'étroite bande de terre entre le Dniestr et la frontière moldo-ukrainienne, ainsi que certaines terres de l'autre côté de la rive du fleuve.

Avant 1792[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

Dans l'histoire ancienne, la région est habitée par des tribus thraces et scythes. Pline l'Ancien nomme les Tyragètes, une tribu Gètes vivant sur une île du Dniestr (ancien nom « Tyras »), les Axiacae vivant le long de la rivière Tiligul (ancien « Axiaces ») et les Crobyzi, une tribu thrace vivant au-delà du Dniestr[1].

Carte des provinces romaines montrant le limes romain près de la Moldavie et de Tyras.

À l'embouchure du fleuve, les anciens Grecs de Milet fondent vers 600 av. J.-C une colonie nommée Tyras, située en dehors de l'actuelle Transnistrie. Celle-ci tombe sous la domination des rois indigènes dont les noms apparaissent sur ses pièces de monnaie, avant d'être détruit par les Daces vers 50 J.-C.

En 56 après J.-C, Tyras est restaurée par les Romains et faisait désormais partie de la province de Basse Mésie, qui comprend également Dobroudja (partie de la Roumanie) et le nord-est de la Bulgarie. Les Romains installent des colons à Tyras et maintiennent des légionnaires dans la région (même à Olbia)[2] jusqu'au IVe siècle.

L'historien Theodor Mommsen écrit que « la Moldavie et la moitié sud de la Bessarabie ainsi que l'ensemble de la Valachie ont été incorporées dans l'Empire romain ».

Tous ces faits confirment la création de digues de terre défensives (appelées murs de Trajan[3]) du fleuve Prout à la région de Tyras, afin de défendre ces nouveaux territoires de l'Empire romain. De plus, Mommsen écrit : « la Bessarabie est coupée par une double ligne d'ouvrages qui, allant du Prout au Dniestr, se termine à Tyra et semble provenir des Romains ».

« Les murs, qui, de trois mètres de haut et de deux mètres d'épaisseur, avec un large fossé extérieur et de nombreux vestiges de forts, s'étendent sur deux lignes de défenses quasi parallèles... du Prout au Dniestr... peuvent être aussi romains[4]. »

À la fin de la période romaine, l'étendue du contrôle et de l'occupation militaire sur le territoire au nord du Danube dans l'actuelle Bessarabie reste controversée. Un fort romain (Pietroasa de Jos), bien au-delà du limes danubien et près de la Moldavie actuelle, semble avoir été occupé au IVe siècle après J.-C, de même que les forts en tête de pont (Sucidava, Barboşi et le Constantiniana Daphne, non localisé) le long de la rive gauche du fleuve. Dans ce fort romain, construit par Constantin Ier, des chercheurs ont même retrouvé un bâtiment des thermes dans les années 1980[5].

Au IVe siècle, les Goths conquièrent Tyras et Olbia sur la côte, mais la destruction finale de ces villes marchandes se produit avec les invasions d'Attila un siècle plus tard. La région de la Transnistrie passe sous la domination des Goths, qui, au IVe siècle, sont divisés en tribus « Tervingi » et « Greuthungi », (traditionnellement identifiées avec les Wisigoths et les Ostrogoths), la frontière entre eux étant sur le Dniestr[6].

Colonie valaque et slave[modifier | modifier le code]

La Transnistrie est un des premiers carrefours de peuples et de cultures, y compris les Slaves du Sud, qui l'ont atteinte au VIe siècle. Certaines tribus slaves orientales (Oulitches et Tivertses) y ont peut-être vécu, mais elles furent repoussées plus au nord par des nomades turcs tels que les Petchénègues et les Coumans[7]. Au Xe siècle, les « Volohove » (Valaques, c'est-à-dire Roumains) sont mentionnés dans la région dans la Chronique des temps passés. En effet, certains universitaires pensent que sur la côte entre le Dniestr et le Danube, une communauté romane y a vécu jusqu'en 1050 après J.-C, avant d'être détruite par les Petchénègues[8].

De Rus' de Kiev à la république des Deux Nations[modifier | modifier le code]

Carte illustrant l'emplacement de la voïvodie de Bracław dans la république des Deux Nations.
Carte de 1772 illustrant les colonies le long de la frontière entre la voïvodie de Bracław dans la république des Deux Nations, le khanat de Crimée et la principauté de Moldavie.

La Transnistrie était principalement habitée par les Coumans et les guerres contre ce peuple ont peut-être amené le territoire sous le contrôle des Rus' de Kiev à certains moments autour du XIe siècle[9],[10],[11],[12]. Ce territoire devint une partie officielle du Grand-duché de Lituanie au XVe siècle. Alors que la majeure partie de la Moldavie d'aujourd'hui entre dans l'orbite ottomane à cette époque, une grande partie de la Transnistrie reste une partie de la république des Deux Nations jusqu'à la deuxième partition de la Pologne en 1793 dans le cadre de la voïvodie de Bracław, à l'exception de courtes périodes de l'Hetmanat cosaque en 1648- 1672 sous le nom de Bratslav Regiment et l'Empire ottoman en 1672-1684 sous le nom de pachalik de Podolie.

Sur la côte, les Byzantins ont construit une forteresse dans la région de Tyras détruite et l'ont nommée Asprocastron (« Château Blanc » — un sens conservé dans plusieurs langues, comme dans l'actuel Bilhorod ukrainien). Au XIVe siècle, la ville est contrôlée et rénovée par la république de Gênes, qui y établit un commerce de compensation jusqu'à la conquête ottomane. Une petite partie de la population de cette ville échappe à l'invasion turque en fondant au nord un petit village[13] qui deviendra plus tard l'actuelle ville de Tiraspol, aujourd'hui capitale de la Transnistrie.

Pendant ce temps, le khanat de Crimée conquiert la partie sud de la Transnistrie au sud de la rivière Iagorlîc / Jagorlyk, incluse en 1504 dans la région de Yedisan et sous le contrôle de l'Empire ottoman jusqu'en 1792. La partie nord (au nord de la rivière Iagorlîc) reste sous le contrôle du Grand-duché de Lituanie, dans le cadre de la région historique de Podolie (partie du royaume de Pologne jusqu'en 1793). La frontière entre les deux états est fixée sur un ruisseau connu dans les chroniques moldaves sous le nom de Iahurlîc[14] et dans la source polonaise sous le nom de Jahorlik ou Jahorłyk[15] (aujourd'hui Iagorlîc, en Transnistrie)

La Moldavie commença à partir de son noyau en Bucovine, atteignit rapidement Prout et à la fin du XIVe siècle le Dniestr, qui fut défini comme sa frontière la plus à l'est[16].

Bien qu'ayant subi quelques incursions militaires moldaves au-delà du Dniestr au XVe siècle, la première preuve écrite de la colonisation moldave au-delà du Dniestr date du XVIe siècle : une lettre de 1541 écrite par Soliman le Magnifique au polonais Sigismond II Auguste dit que certains de ses sujets Moldaves ont pillé Tighina et Akkerman, puis se sont retirés et installés sur le territoire polonais[17].

Ère moderne[modifier | modifier le code]

Alors que le territoire au-delà du Dniestr n'a jamais fait partie politiquement de la Moldavie, certaines régions de la Transnistrie actuelle appartenaient à des boyards moldaves, donnés par les dirigeants moldaves. Les premiers actes survivants faisant référence à des terres au-delà du Dniestr datent du XVIe siècle[18]. La chronique moldave Grigore Ureche mentionne qu'en 1584, certains villages moldaves d'au-delà du Dniestr sur le territoire polonais ont été attaqués et pillés par les cosaques[19]. De nombreux Moldaves étaient membres d'unités cosaques, deux d'entre eux, Ioan Potcoavă et Dănilă Apostol, étaient des hetmans d'Ukraine.

Outre une population nomade de Tatars Nogaïs, la région était peuplée de Roumains, d'Ukrainiens, de Polonais et de Russes. En 1927, le professeur de l'université de Columbia, Charles Upson Clark, écrit que Dniestr du sud était « un cours d'eau presque purement roumain » depuis 1792[20].

Empire russe[modifier | modifier le code]

Carte montrant la présence de Valaques / Roumains (couleur bleue) jusqu'à l'est de la rivière Boug et jusqu'au Dniepr (XIXe siècle).

En 1792, la partie sud de la Transnistrie est cédée par l'Empire ottoman à l'Empire russe tandis que la partie nord (au nord de la rivière Iagorlîc) est annexée en 1793 lors du deuxième partage de la Pologne. À cette époque, la population était clairsemée et l'Empire russe encourageait de grandes migrations dans la région, notamment des personnes d'origine ukrainienne, roumaine, polonaise, russe et allemande.

La Russie commence à tenter d'attirer des colons roumains (principalement de Moldavie, mais aussi de Transylvanie, de Bucovine et de Munténie) pour s'installer sur son territoire en 1775, après avoir conquis le territoire largement inhabité entre le Dniepr et le Boug[21]. Mais la colonisation se fera à plus grande échelle après 1792 / 1793, jusqu'en Transnistrie et au-delà, lorsque le gouvernement russe déclara que la région parsemée de steppes sans population [22] entre le Dniestr et le Boug du Sud deviendra une nouvelle principauté nommée « Nouvelle-Moldavie », sous la suzeraineté russe[23].

En effet, la colonisation avait atteint au siècle précédent la région de Kiev (alors connue sous le nom de Nouvelle Serbie) et en 1712 le fleuve Don, sous la direction de Dimitrie Cantemir[24].

Des parcelles de terres exonérées d'impôts sont réparties entre les paysans moldaves, tandis que 56 boyards moldaves (appartenant à des familles célèbres comme Rosetti, Cantacuzène, Catargiu et Sturdza) reçoivent de grands domaines qu'ils coloniseront. Des dizaines de nouveaux villages sont fondés au cours de cette phase de colonisation, qui dura jusqu'en 1812, lors de l'annexion de la Bessarabie par la Russie et lorsque la Transnistrie cessa d'être une région frontalière[25].

Dans les années 1890, des villages entièrement moldaves existaient dans la région de la rivière Boug : Iasca, Gradinita, Sevartaica, Belcauca (en direction d'Ovideopol), Malaiesti, Floarea, Tei, Cosarca, Buturul, Perperita, Goiana, Siclia, Corotna, Cioburceni, Speia, Caragaciu, Taslic, Dorotcaia, Voznisevsca (sur le Boug), Moldovca si Cantacuzinovca. En effet, en 1893, selon les données officielles, 532 416 Roumains sont dénombrés à Kherson et en Podolie, 11 813 à Ecaterinoslav, et 4 015 en Tauridia (Crimée). Mais les données réelles sont estimées à plus d'un million.

1917-1924[modifier | modifier le code]

Pendant la Première Guerre mondiale, des représentants des locuteurs de roumain au-delà du Dniestr (au nombre de 173 982 lors du recensement de 1897) participèrent au mouvement national bessarabien en 1917-18, demandant l'incorporation de leur territoire à la Grande Roumanie. Néanmoins, la Roumanie ignora leur demande, car cela aurait nécessité une intervention militaire à grande échelle[26].

À la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, le Directoire d'Ukraine proclame la souveraineté de la République populaire ukrainienne sur la rive gauche du Dniestr. Après la guerre civile russe en 1922, la République socialiste soviétique d'Ukraine est créée.

L'ère soviétique[modifier | modifier le code]

La RSSAM (en orange) et la Roumanie, 1924-1940.

République autonome moldave en Ukraine soviétique[modifier | modifier le code]

Le concept géopolitique d'une région autonome de Transnistrie communiste est né en 1924, lorsque le chef militaire bessarabien Grigori Kotovski propose la fondation sous les auspices de Moscou de l'oblast autonome moldave qui deviendra quelques mois plus tard la RSSA moldave de la RSS d'Ukraine.

En 1927, un soulèvement massif de paysans et d'ouvriers d'usine éclate à Tiraspol et dans d'autres villes (Mohyliv-Podilskyï, Kamianets-Podilskyï) du sud de la RSS d'Ukraine contre les autorités soviétiques. Des troupes de moscovites sont envoyées dans la région et répriment les troubles, faisant environ 4 000 morts, selon des correspondants américains envoyés pour rendre compte de l'insurrection, qui est à l'époque complètement démentie par la presse officielle du Kremlin[27].

Au cours des années 1920 et 1930, des milliers de Transnistriens roumains fuient vers la Roumanie, dont le gouvernement créé un fonds spécial pour leur logement et leur éducation. Une estimation de 1935 évalue le nombre de réfugiés à 20 000[28]. La RSSAM a une population mixte ukrainienne (46 %) et moldave (32 %), estimée à 545 500. Sa superficie est de 8 677 km2 et comprend 11 raïons sur la rive gauche du Dniestr.

Sous le régime stalinien, les populations qui ne sont pas ukrainiennes, russes ou roumaines subissent des pressions pour se russifier, et leur nombre diminue davantage. Après une brève période initiale de libéralisation et de liberté, des groupes tels que les Polonais en Union soviétique sont victimes de harcèlement, de déportation et de terreur de masse. Cette tendance s'accentue à la fin des années 1930, à la suite de l'opération polonaise du NKVD de 1937-1938 ainsi que de l'arrêt de l'enseignement dans la RSSA moldave pour toutes les populations non roumaines dans leur langue maternelle qui sera remplacée par l'ukrainien et le russe.

Composition ethnique de la RSSAM en 1926.

Selon le recensement soviétique de 1926, la République compte 572 339 habitants[29], dont :

Groupe ethnique Recensement de 1926 Recensement de 1936
Nombre % Nombre %
Ukrainiens 277 515 48,5 % 265 193 45,5 %
Moldaves 172 419 30,1 % 184 046 31,6 %
Russes 48 868 8,5 % 56 592 9,7 %
Juifs 48 564 8,5 % 45 620 7,8 %
Allemands 10 739 1,9 % 12 711 2,2 %
Bulgares 6 026 1,1 %
Polonais 4 853 0,8 %
Roms 918 0,2 %
Roumains 137 0,0 %
Autres 2 300 0,4 % 13 526 2,4 %
Total 572 339 582 138

Alors que la création de régimes politiques autonomes à base ethnique est une politique générale des Soviétiques à cette époque, avec la création de la RSSA moldave, l'Union soviétique espérait également renforcer sa revendication sur la Bessarabie. Les autorités soviétiques déclarent la « ville temporairement occupée de Chișinău » comme capitale de jure de la RSSA. À cette époque, la population de la RSSAM est à 48 % ukrainienne, 30 % roumaine/moldave, 9 % russe et 8,5 % juive. En 1940, 6 des 14 districts de la RSSAM sont inclus dans la nouvelle RSS de Moldavie, ainsi qu'une partie de la Bessarabie.

Selon le recensement soviétique de 1926, dans les districts de Camenca, Rîbniţa, Dubăsari, Grigoriopol, Tiraspol et Slobozia, un territoire à peu près similaire à la Transnistrie actuelle, il est dénombré 44,11 % de Moldaves (Roumains), 27,18 % d'Ukrainiens, 13,69 % Russes, 8,21 % Juifs et 3,01 % Allemands.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

La Roumanie contrôlait (19 août 1941 - 29 janvier 1944) toute la région « transnistrienne » entre le Dniestr, les rivières du Boug méridional et la côte de la mer Noire. La région était divisée en 13 județ (comtés).

La RSS de Moldavie, créée par décision du Soviet suprême de l'URSS le 2 août 1940, est formée d'une partie de la Bessarabie prise à la Roumanie le 28 juin, à la suite du pacte Molotov-Ribbentrop, où la majorité de la population étaient des locuteurs de roumain, et une bande de terre sur la rive gauche du Dniestr dans la RSS d'Ukraine, qui lui a été transférée en 1940 (la bande étant à peu près équivalente au territoire de la Transnistrie actuelle).

En 1941, après avoir envahi la Bessarabie au cours de la Seconde Guerre mondiale, les forces de l'Axe avancent sur le fleuve Dniestr. La Roumanie contrôle alors toute la région comprise entre le Dniestr et les fleuves Boug méridional, y compris la ville d'Odessa[30].

Le territoire — appelé gouvernorat de Transnistrie — d'une superficie de 44 000 km2 et d'une population de 1,2 million d'habitants est divisé en 13 comtés : Ananiev, Balta, Berzovca, Dubasari, Golta, Jugastru, Movilau, Oceacov, Odessa, Ovidiopol, Ribnita, Tiraspol et Tucin. Près de 200 000 habitants parlant la langue roumaine peuplent cette Transnistrie élargie lors de cette période.

L'administration roumaine de « Transnistrie » tente de stabiliser la situation dans la zone sous contrôle roumain. Il est mis en œuvre un processus de roumanisation[31]. À cette fin, les autorités ouvrent toutes les églises, précédemment fermées par les Soviétiques. En 1942-1943, 2 200 écoles primaires sont organisées dans la région, dont 1 677 ukrainiennes, 311 roumaines, 150 russes, 70 allemandes et 6 bulgares. 117 collèges et lycées sont ouverts, dont 65 collèges, 29 lycées techniques et 23 lycées académiques. Des théâtres sont ouverts à Odessa et Tiraspol, ainsi que plusieurs musées, bibliothèques et cinémas dans toute la région. Le 7 décembre 1941, « l'université d'Odessa » est rouverte avec 6 facultés — médecine, polytechnique, droit, sciences, langues et génie agricole[32].

Les Roumains et Moldaves d'Ukraine à l'est de la rivière Boug sont estimés par un recensement allemand à près de 800 000 (probablement un nombre excessif). Il était prévu de les déporter en Transnistrie en 1942-43, mais ce projet n'aura pas lieu.

« Un chiffre beaucoup plus probable est celui donné par le quotidien roumain en mars 1943. Il rapporte qu'à l'été 1942, 23 000 familles moldaves sont localisées sur le territoire soviétique à l'est du Boug (sous occupation allemande). Parmi eux, un groupe avait été chargé d'enregistrer leur musique folklorique « afin de conserver la preuve de la permanence de l'élément roumain dans le lointain Orient » (Universul, 15 mars 1943)[33]. »

Environ 100 000 Roumains et Moldaves vivent dans l'Ukraine occupée par l'Allemagne — appelée Reichskommissariat Ukraine — et la quasi-totalité ont « disparu » lors de l'occupation (assassinés, enfuis en Roumanie, ou déportés en Sibérie ou dans le Caucase par Joseph Staline), lorsque les Soviétiques reconquissent la région au début de 1944.

De plus, en mars 1943, un total de 185 000 Juifs sont assassinés sous l'occupation roumaine et allemande. Ce chiffre comprend les Juifs roumains et ukrainiens déportés de Roumanie et de Bessarabie, mais aussi les Juifs locaux pourchassés par les escadrons de la mort des Einsatzgruppen.

L'Union soviétique regagne la région au printemps 1944, lorsque l'armée rouge avance sur le territoire en chassant les forces de l'Axe. Plusieurs milliers de Roumains et de Valaques de Transnistrie sont tués au cours de ces mois ou déportés vers les goulags les années suivantes[34].

RSS de Moldavie[modifier | modifier le code]

La RSS de Moldavie devient l'objet d'une politique systématique de russification. Le cyrillique devient le script officiel du moldave. La RSSM dispose d'un statut officiel dans la république, avec le russe, qui est la langue de « communication interethnique ».

La plupart des industries construites dans la RSS de Moldavie sont concentrées en Transnistrie, tandis que le reste de la Moldavie a une économie essentiellement agricole. En 1990, la Transnistrie représente 40 % du PIB de la Moldavie et 90 % de sa production d'électricité[35].

La 14e armée soviétique y est basée depuis 1956 et y est maintenue après la chute de l'Union soviétique pour protéger ce qui est probablement le plus grand stock d'armes et dépôt de munitions d'Europe, qui a été mis en place à l'époque soviétique pour d'éventuelles opérations sur le théâtre du sud-est en cas de Troisième Guerre mondiale. La Russie négociait avec la République de Moldavie, la Transnistrie et l'Ukraine pour obtenir des droits de transit afin de pouvoir évacuer le matériel militaire vers la Russie. En 1994, le quartier général de la 14e armée est déplacé de la capitale moldave Chișinău à Tiraspol.

Dissolution de l'Union soviétique[modifier | modifier le code]

La politique de perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev en Union soviétique permet la libéralisation politique au niveau régional dans les années 1980. La démocratisation incomplète est le préalable pour que le nationalisme exclusiviste devienne la force politique la plus dynamique. Certaines minorités nationales s'opposent à ces changements dans la classe politique moldave de la république, car à l'époque soviétique, la politique locale a souvent été dominée par des non-Roumains, en particulier par ceux d'origine russe. Les lois linguistiques — introduisant l'alphabet latin pour le moldave écrit et exigeant la maîtrise de la langue moldave (essentiellement — certains diront exactement — la langue roumaine) pour les fonctionnaires — présentent un problème particulièrement délicat car une grande partie de la population non roumaine de la RSS moldave ne parle pas moldave. Le problème des langues officielles en république de Moldova devint un nœud gordien, exagéré et, peut-être, intentionnellement politisé. Ce mécontentement à l'égard des nouvelles politiques s'est manifesté de manière plus visible en Transnistrie, où des centres urbains comme Tiraspol étaient à majorité slave. Les scènes de protestations contre le gouvernement central de la république se manifestèrent à une plus grande échelle.

Selon le recensement de 1989, la population de Transnistrie est 39,9 % moldave, 28,3 % ukrainienne, 25,4 % russe, 1,9 % bulgare.

Guerre de Transnistrie[modifier | modifier le code]

Véhicules d'infanterie sur le pont contesté entre Tiraspol et Bender.

Le 2 septembre 1990, la République socialiste soviétique moldave pridnestrovienne (RSSMP) est proclamée unilatéralement en tant que République soviétique séparée de la Moldova par le « Second Congrès des représentants du peuple de Pridnestrovié ». Cependant, le 22 décembre, le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev signe un décret « concernant les mesures qui ramèneront la situation à la normale en RSS de Moldavie ». La décision annonce la proclamation de la RSS de Moldavie pridnestrovienne comme nulle et non avenue. Le 25 août 1991, le Conseil suprême de la RSSMP adopte la déclaration d'indépendance de la république. Le 27 août 1991, le Parlement moldave adopte la Déclaration d'indépendance de la république de Moldova, dont le territoire comprend la Transnistrie. Le Parlement moldave demande au gouvernement de l'Union soviétique « d'entamer des négociations avec le gouvernement moldave afin de mettre fin à l'occupation illégale de la république de Moldova et de retirer les troupes soviétiques du territoire moldave ».

Les forces moldaves entrent à Dubăsari afin de séparer la Transnistrie en deux moitiés, mais sont arrêtées par les habitants de la ville, qui ont bloqué le pont sur le Dniestr, à Lunga. Pour tenter de franchir le barrage routier, les forces moldaves ont alors ouvert le feu[36]. Au cours de la confrontation, trois habitants de Dubăsari, Oleg Geletiuk, Vladimir Gotkas et Valerie Mitsuls, sont tués par les forces moldaves et seize autres personnes sont blessées[37].

Le 5 novembre 1991, le Soviet suprême change le nom officiel de la république moldave pridnestrovienne (RMP) en république moldave du Dniestr (RMD).

Une deuxième tentative moldave de traversement du pont de Lunga a lieu le 13 décembre 1991. À la suite des combats, 27 soldats de la république moldave du Dniestr (RMD) sont faits prisonniers et quatre soldats moldaves (Ghenadie Iablocikin, Gheorghe Cașu, Valentin Mereniuk et Mihai Arnăut) sont tués[38], sans que la Moldavie ne puisse traverser le pont. Après cette deuxième tentative ratée, une accalmie de l'activité militaire a lieu jusqu'au 2 mars 1992.

Après l'adhésion de la Moldavie aux Nations unies le 2 mars 1992, le président moldave Mircea Snegur (président de 1990 à 1996) autorise une action militaire concertée contre les forces de la RMD qui attaquent des postes de police fidèles au gouvernement moldave sur la rive gauche du fleuve Dniestr (Nistru), et sur une plus petite section de la rive droite autour de la ville méridionale de Tighina (Bender). Les forces de la RMD, aidées par des contingents de cosaques russes et la 14e armée russe, consolident leur contrôle sur la majeure partie de la zone contestée.

Les forces de la 14e armée (qui ont tour à tour dû prêter allégeance à l'Union soviétique, à la Communauté des États indépendants (CEI) et à la fédération de Russie) stationnées en Transnistrie, ont combattu avec et au nom de la RMD. Les unités de la RMD sont armées d'engins prélevées dans les magasins de l'ex-14e armée. Le rôle de l'armée russe dans la région s’avérera crucial pour l'issue de la guerre. L'armée moldave se trouve dans une position d'infériorité qui l'empêche de reprendre le contrôle de la Transnistrie. Un accord de cessez-le-feu est signé le 21 juillet 1992.

L'impasse[modifier | modifier le code]

Suite de la guerre[modifier | modifier le code]

Malgré l'accord de cessez-le-feu, la Russie continue d'apporter un soutien militaire, politique et économique à la RMD, lui permettant ainsi non seulement de survivre mais de se renforcer et d'acquérir une certaine autonomie par rapport à la Moldavie. Le général Alexandre Lebed, le commandant du groupe opérationnel russe (l'ancienne 14e armée russe) depuis juin 1992, qui a agi en tant qu'homme politique transnistrien, déclare à plusieurs reprises que son armée a pu atteindre Bucarest en deux heures. Dans la zone de sécurité contrôlée par les forces militaires russes, le gouvernement de Transnistrie continue à déployer ses troupes et à fabriquer et vendre des armes en violation de l'accord du 21 juillet 1992. En février 2003, les États-Unis et l'Union européenne imposent des restrictions de visa aux dirigeants transnistriens.

Bien qu'il ne reste que 2 600 soldats de la 14e armée russe dans le groupe opérationnel, leur présence est utilisée par la Russie comme un instrument d'influence sur la région.

L'accord de retrait de toutes les forces russes est signé en 1994, mais alors que le nombre de soldats diminue, il subsiste un immense stock de munitions et d'équipements. L'arsenal de l'ancienne 14e armée (remplacée à compter de 1995 par le groupe opérationnel des forces russes en Transnistrie) se compose de 49 476 armes à feu, 805 canons d'artillerie, 4 000 voitures et 655 unités de divers équipements militaires, ce qui est suffisant pour armer quatre divisions de fusiliers.

L'OSCE essaie de faciliter un règlement négocié et met en place une mission d'observation depuis plusieurs années. L'armée russe demeure toujours stationnée sur le territoire moldave en violation des engagements de retrait total pris par la Russie lors des sommets de l'OSCE en 1999 et 2001.

Mémorandum de Moscou de 1997 sur « l'Etat commun »[modifier | modifier le code]

Le 8 mai 1997 – avec la médiation de la fédération de Russie, de l'Ukraine et de la Mission de l'OSCE en Moldavie – le Président moldave Petru Lucinschi et le Président transnistrien Igor Smirnov signent, à Moscou, le « mémorandum sur les principes de normalisation des relations entre la République de Moldova et la Transnistrie », également connu sous le nom de mémorandum de Moscou de 1997 ou mémorandum Primakov.

Conformément à la clause finale du mémorandum, les relations entre la république de Moldova et la Transnistrie seront développées dans le cadre d'un État commun, à l'intérieur des frontières de la Moldova soviétique. La fédération de Russie et l'Ukraine déclarent qu'elles sont prêtes à devenir les garants du respect du statut transnistrien, ainsi que des dispositions du mémorandum. Chişinău et Tiraspol décident de soutenir l'établissement de relations juridiques et étatiques : la coordination des décisions mutuelles, y compris en ce qui concerne les prérogatives, la délimitation et la délégation, la sauvegarde de la sécurité mutuelle et la participation transnistrienne au processus de réalisation de la politique étrangère de la république de Moldavie. En même temps, la Transnistrie obtient le droit, sous réserve d'un accord mutuel, d'établir et de maintenir de manière indépendante des connexions internationales dans des domaines tels que l'économie, la science, les technologies et la culture. Les dispositions du mémorandum ont des interprétations juridiques et politiques très divergentes à Chişinău et à Tiraspol.

Le mémorandum Kozak[modifier | modifier le code]

Le Parlement (et le drapeau) de Transnistrie.

En juillet 2002, les médiateurs de l'OSCE, de la Russie et de l'Ukraine approuvent un document présentant un projet de réunification de la Moldavie dans le cadre d'un système fédéral. Cependant, les désaccords fondamentaux sur la répartition des pouvoirs subsistent, ce qui rend le règlement insaisissable.

À la mi-novembre 2003, la Russie fournit de manière inattendue un mémorandum beaucoup plus détaillé proposant un État moldave fédéral asymétrique uni avec une proposition clé jointe pour localiser une base militaire russe sur le sol moldave pour les 20 prochaines années[39]. D'abord publié en russe sur le site du ministère des Affaires étrangères de Transnistrie, le texte est promu par un homme politique russe, Dmitri Kozak, connu pour être un proche allié du président Vladimir Poutine et l'une des figures clés de son équipe présidentielle. Le mémorandum met fin à la politique précédente de Moscou, supposant que la région devait disposer d'un statut égal dans la fédération avec le reste du pays.

Il est proposé une division des compétences du gouvernement de la Moldavie fédérale en trois catégories : celles de la fédération, celles des sujets individuels et celles des compétences communes. Le plan présente plusieurs problèmes qui risque de provoquer un blocage dans l'élaboration des politiques. Une chambre basse, élue à la représentation proportionnelle, aurait adopté les lois à la majorité simple. Cependant, toutes les lois auraient également besoin de l'assentiment du Sénat, dont la représentation serait très disproportionnée par rapport aux chiffres de la population : 13 sénateurs élus par la chambre basse fédérale, neuf par la Transnistrie et quatre par la Gagaouzie. Selon le recensement de 1989, la Transnistrie compte 14% et la Gagaouzie 3,5% de la population totale de la Moldavie. Selon ce plan, la Transnistrie serait une minorité de blocage pure et simple.

De grandes manifestations contre le mémorandum Kozak ont lieu à Chişinău dans les jours qui suivent la publication de la proposition russe. Les dirigeants de la Moldavie refusent de signer un mémorandum sans coordination avec les organisations européennes. Une visite du président Poutine en Moldavie est annulée. Plus tard en 2005, le président Vladimir Voronine fait une déclaration rejetant le mémorandum Kozak de 2003 en raison d'une contradiction avec la constitution moldave qui définit la Moldavie comme un État neutre et ne peut autoriser aucune troupe étrangère sur son sol, tandis que le pays ne peut pas rejoindre des alliances militaires. La Moldavie et le mémorandum Kozak furent une question clé lors de la réunion ministérielle de l'OSCE à Maastricht en décembre 2003, et le désaccord sur la Moldavie entre la Russie d'une part, et l'UE et les États-Unis d'autre part, fut l'une des principales raisons pour lesquelles une décision finale amenant à une déclaration commune n'a pas été adoptée à l'issue de la réunion.

Crise de 2004[modifier | modifier le code]

À l'été 2004, une crise éclate sur la question des écoles de langue roumaine en Transnistrie. Cela conduit à une rupture des négociations et à des représailles économiques des deux côtés. La question est résolue par un compromis : le gouvernement de la RMD donne l'autonomie aux écoles et celles-ci officialisent leur enregistrement auprès du ministère de l'Éducation moldave.

Pourparlers parrainés par l'Ukraine[modifier | modifier le code]

En mai 2005, le gouvernement ukrainien de Viktor Iouchtchenko propose un plan en sept points par lequel la séparation de la Transnistrie et de la Moldavie sera réglée par un règlement négocié et des élections libres. Selon ce plan, la Transnistrie resterait une région autonome de la Moldavie. Les États-Unis, l'UE et la RMD elle-même ont exprimé un certain niveau d'accord avec le projet.

En juillet, l'Ukraine ouvre cinq nouveaux postes de douane à la frontière entre la république moldave du Dniestr et l'Ukraine. Les postes, dotés à la fois de responsables moldaves et ukrainiens, visent à réduire l'incidence jusqu'ici élevée de la contrebande entre l'État séparatiste et ses voisins.

Format de négociation 5+2[modifier | modifier le code]

À partir de 2005, des pourparlers multilatéraux ont lieu au sujet de la Transnistrie. Le 5+2 dans le nom fait référence à la Moldavie, la Transnistrie, l'Ukraine, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et la Russie, ainsi que l'Union européenne et les États-Unis en tant qu'observateurs externes[40].

Les pourparlers s’avéreront être un échec, avant de redémarrer en février 2011, à Vienne[41].

En avril 2011, la Russie accepte théoriquement de créer une région autonome de Transnistrie à l'intérieur de la république de Moldavie, mais de nombreux autres problèmes doivent être résolus lors des pourparlers[42].

Guerre russo-ukrainienne[modifier | modifier le code]

Après l'annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014, le chef du parlement transnistrien demande à rejoindre la Russie[43],[44],[45].

Le 26 avril 2022, les autorités de la région de Transnistrie déclarent que deux antennes émettrices diffusant des programmes de radio russes à l'installation de diffusion de l'émetteur de Grigoriopol près de la ville de Maiac (district de Grigoriopol), près de la frontière ukrainienne, ont explosé. La veille au soir, les locaux du service de sécurité de l'État de Transnistrie a été attaqué[46]. Les observateurs craignent des provocations ciblées pour donner à la Russie une excuse pour intervenir en Moldavie. L'armée russe dispose d'une base militaire et d'un important dépôt de munitions dans la région. La Russie compte environ 1 500 soldats stationnés en Transnistrie séparatiste, censés y servir en tant que gardiens de la paix[46].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pliny the Elder, The Natural History Chapter 26. Scythia
  2. « Romans in Tyras and Olbia » [archive du ] (consulté le )
  3. « Bessarabia - il periodo romano|www.bessarabia.altervista.org », www.bessarabia.altervista.org
  4. Theodor Mommsen. The Provinces of the Roman Empire. p. 226
  5. « Dorel Bondoc: REPERTOIRE OF FORTIFICATIONS FROM THE NORTHERN PART OF THE LOWER DANUBE ROMAN LIMES IN LATE ROMAN AGE », apar.archaeology.ro
  6. Peter J. Heather, The Goths, Blackwell Publishing, (ISBN 0-631-20932-8)
  7. Robin Milner-Gulland, The Russians, Blackwell Publishing, (ISBN 0-631-21849-1) p.44
  8. « Toponymy and Ethnic Realities at the Lower Danube » [archive du ] (consulté le )
  9. Charles King: "The Moldovans", Hoover Press, Studies of Nationalities series (Stanford University, 2000), page 179.
  10. John Haywood: Cassell Atlas of World History
  11. Penguin Atlas of Russian History (Puffin, 1995)
  12. David Christian: A History of Russia, Mongolia and Central Asia, Vol. 1 (Blackwell, 1999)
  13. Genoese and Italians in Ukraine (in Italian)
  14. Sava, p.5
  15. [Geographical_Dictionary_of_the_Kingdom_of_Poland], 1880–1902, b.III p.372 http://dir.icm.edu.pl/pl/Slownik_geograficzny/Tom_III/372
  16. « Transnistria Then and Now - 1 », romaniancoins.org
  17. Nistor, Vechimea..., p. 6-7
  18. Sava, p.4-6
  19. Grigore Ureche Letopiseţul ţărâi Moldovei, de când s-au descălecat ţara
  20. « Electronic Text Archive », depts.washington.edu
  21. Nistor, Vechimea..., p. 14
  22. Elliott, « Travels in the Three Great Empires of Austria, Russia, and Turkey », R. Bentley,
  23. Nistor, Vechimea..., p. 16
  24. « Romanii+din+Transnistria+Harta+Etnica+Romania+Mare+Basarabia+Pamant+Romanesc.JPG (image) », 1.bp.blogspot.com
  25. Nistor, Vechimea..., p. 15-16
  26. King, p.80
  27. Disorder in the Ukraine?, Time Magazine, December 12, 1927
  28. King, p.181
  29. Nistor, Vechimea... p.4; King, p. 54
  30. « Map of Romania in 1941-1944 »
  31. « Romanianization in Transnistria during WWII » [archive du ] (consulté le )
  32. (ro) Anatol Petrenci, "Basarabia în timpul celui de-al doilea război mondial (1939-1945)", Ed. Prut Internaţional, 2006
  33. Dallin, Alexander. Odessa, 1941–1944: A Case Study of Soviet Territory Under Foreign Rule.Chapter 2. Note # 113
  34. Casu, « Igor Cașu, Stalinist Terror in Soviet Moldavia, 1940-1953 », Academia
  35. Mackinlay and Cross, p. 135
  36. Vlad Grecu, O viziune din focarul conflictlui de la Dubăsari, Prut International, (ISBN 9975-69-741-0), p. 38
  37. (ru) « Dubossary marked anniversary of the first Dniester engagement », New Day News,‎ ? (lire en ligne)
  38. Vlad Grecu, O viziune din focarul conflictlui de la Dubăsari, Prut International, (ISBN 9975-69-741-0), p. 30
  39. « Interfax > Politics » [archive du ] (consulté le )
  40. « Transnistria talks »
  41. « German Initiatives Favor Russia On Transnistria Talks – Intelligence Quarterly », (consulté le )
  42. « Centre for Eastern Studies (April 2011) » [archive du ] (consulté le )
  43. « Transnistria wants to merge with Russia », Vestnik Kavkaza (consulté le )
  44. « Moldova's Trans-Dniester region pleads to join Russia », Bbc.com, (consulté le )
  45. « Dniester public organizations ask Russia to consider possibility of Transnistria accession », En.itar-tass.com (consulté le )
  46. a et b (de) tagesschau.de, « Moldauische Konfliktregion Transnistrien meldet Explosionen », tagesschau.de (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anne Applebaum, Between East and West: Across the Borderlands of Europe, Pantheon Books, (ISBN 0-679-42150-5) see Chapter 4
  • Nationalism After Communism: Lessons Learned, (ISBN 963-9241-76-8)
  • Aurel V. Sava, Documente moldoveneşti privitoare la românii de peste Nistru (1574–1829),
  • Dallin, Alexander. Odessa, 1941–1944: A Case Study of Soviet Territory Under Foreign Rule. Iasi-Oxford-Portland: Center for Romanian Studies. Oxford, 1998 (ISBN 973-98391-1-8)
  • Ion Nistor, Vechimea aşezărilor româneşti dincolo de Nistru, București: Monitorul Oficial şi Imprimeriile Statului, Imprimeria Naţională, 1939
  • John Mackinlay and Peter Cross (editors), Regional Peacekeepers: The Paradox of Russian Peacekeeping, United Nations University Press, 2003, (ISBN 92-808-1079-0)
  • Charles King, The Moldovans: Romania, Russia, and the Politics of Culture, Hoover Institution Press, 2000
  • Dareg Zabarah Nation- and Statehood in Moldova: Ideological and political dynamics since the 1980s, Harrasowitz Verlag (Balkanologische Veröffentlichungen No: 53), 2011
  • Casu, Igor. Dusmanul de clasa. Represiuni politice, violenta si rezistenta in R(A)SS Moldoveneasca, 1924-1956. Chisinau: CARTIER, 2014, (ISBN 978-9975-79-828-0), chapters 1-3 (on Great Terror available in Romanian and Russian at Igor Casu | State University of Moldova - Academia.edu).

Liens externes[modifier | modifier le code]