Frontières de la France
Cet article recense les frontières de la France.
Du fait de l'éparpillement du territoire de la République française, la France comporte des frontières terrestres ou maritimes (ou les deux) avec 35 pays différents, ce qui en fait le pays ayant le plus de frontières au monde.[réf. nécessaire]
Frontières terrestres
Au total, la France partage 4 082 km de frontières terrestres avec 11 pays voisins, ce qui la place au 43e rang des pays, du point de vue de la longueur des frontières terrestres.
La France métropolitaine possède des frontières terrestres avec 8 pays voisins, totalisant 2 889 km :
- frontière avec l'Allemagne : 451 km
- frontière avec Andorre : 56,6 km
- frontière avec la Belgique : 620 km
- frontière avec l'Espagne : 623 km
- frontière avec l'Italie : 515 km
- frontière avec le Luxembourg : 73 km
- frontière avec Monaco : 4,4 km
- frontière avec la Suisse : 573 km
La principale frontière terrestre est située à l'est et au nord-est du pays. Partant de la mer du Nord, elle longe successivement la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne, la Suisse et l'Italie avant de rejoindre la mer Méditerranée.
La deuxième frontière concerne les Pyrénées au sud-ouest, qui séparent l'Espagne de la France, avec Andorre au centre. L'Espagne possède par ailleurs une enclave, Llívia, dans le territoire français. L'Île des Faisans sur la Bidassoa entre Irun et Hendaye est un condominium Franco-Espagnol.
Enfin, Monaco forme une petite frontière terrestre sur le bord de la Méditerranée.
Sur le continent sud-américain, le département d'outre-mer de Guyane est frontalier sur 730,40 km avec le Brésil et sur 510 km avec le Suriname[1].
Enfin, dans les Antilles, l'île de Saint-Martin est partagée entre la collectivité d'outre-mer française de Saint-Martin et l'État néerlandais de Saint-Martin (en néerlandais Sint Maarten), créant ainsi une frontière avec le Royaume des Pays-Bas.
Il est possible qu'une frontière terrestre existe entre le Canada et la France sur l'île Verte, près de l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, mais les accords conclus en 1972 par ces deux états à propos des eaux territoriales ne permettent pas de préciser ce point. D'autre part, le traité de Cantorbéry indique qu'une frontière terrestre sépare la France et le Royaume-Uni dans le tunnel sous la Manche[2].
Tripoints internationaux (intersections de trois frontières terrestres d'États)
- France / Belgique / Luxembourg : 49° 32′ 47″ N, 5° 49′ 07″ E (commune de Mont-Saint-Martin)
- France / Luxembourg / Allemagne : 49° 28′ 10″ N, 6° 22′ 02″ E (commune d'Apach, sur la Moselle)
- France / Allemagne / Suisse : 47° 35′ 23″ N, 7° 35′ 21″ E (commune d'Huningue, près de Bâle, sur le Rhin)
- France / Suisse / Italie : 45° 55′ 23″ N, 7° 02′ 40″ E (commune de Chamonix-Mont-Blanc, mont Dolent)
- France / Espagne / Andorre :
- à l'est : 42° 30′ 09″ N, 1° 43′ 34″ E (commune de Porta, près de Portella Blanca)
- à l'ouest : 42° 36′ 13″ N, 1° 26′ 30″ E (commune d'Auzat, pic de Médécourbe)
- France / Brésil / Suriname : vers 2° 18′ 08″ N, 54° 31′ 30″ O (si l'on suit les revendications territoriales françaises)
Frontières maritimes
La France possède également des frontières maritimes (eaux territoriales, zone économique exclusive, etc.) avec les états suivants :
- Australie (îles Kerguelen, Nouvelle-Calédonie)
- Barbade (Martinique)
- Belgique
- Brésil (Guyane)
- Canada (Saint-Pierre-et-Miquelon)
- Comores (Mayotte)
- Dominique (Guadeloupe et Martinique)
- Espagne (dans l'océan Atlantique et en Méditerranée)
- Fidji (Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna)
- Îles Cook (Polynésie française)
- Italie
- Kiribati (Polynésie française)
- Madagascar (TAAF)
- Maurice (Réunion)
- Monaco
- Mozambique
- Royaume des Pays-Bas (Saint-Martin)
- Royaume-Uni (Manche, Polynésie française, Guadeloupe, Saint-Martin)
- Sainte-Lucie (Martinique)
- Salomon (Nouvelle-Calédonie)
- Samoa (Wallis-et-Futuna)
- Seychelles (îles Éparses)
- Suriname (Guyane)
- Tonga (Wallis-et-Futuna)
- Tuvalu (Wallis-et-Futuna)
- Vanuatu (Nouvelle-Calédonie)
- Venezuela (Guadeloupe et Martinique)
Aux Antilles, la Guadeloupe donne lieu à trois frontières maritimes distinctes :
- Dominique (traité de délimitation en 1987[3])
- Montserrat (Royaume-Uni, traité de délimitation en 1996[4])
- Venezuela (traité de délimitation en 1980[5]). À l'est, la zone économique exclusive de la Guadeloupe donne sur les eaux internationales.
Dans l'océan Indien, aux Îles Éparses, les Îles Glorieuses ont fait l'objet d'une convention avec les Seychelles (signée en février 2001) pour la délimitation de sa partie nord. Les îles Bassas da India, Europa et Juan de Nova font l'objet d'un contentieux territorial avec Madagascar qui les revendique. En l'occurrence, aucun accord de délimitation n'a été signé entre les deux pays à propos de l'ensemble des îles Éparses en général, tout comme avec les Comores d'ailleurs. L'Île Tromelin a fait l'objet d'une convention de délimitation avec Maurice.
Dans l'océan Pacifique, la ZEE de Nouvelle-Calédonie a des frontières maritimes avec les îles Salomon au nord, le Vanuatu au nord-est, Fidji à l'est, l'Ile Norfolk au sud et l'Australie à l'ouest. Les îles Matthew et Hunter font l'objet d'un litige de souveraineté avec le Vanuatu[6]. La ZEE de Wallis-et-Futuna, territoire français depuis le 29 juillet 1961 admet une frontière avec celles de Tonga au Sud, de Fidji au Sud-Ouest, de Tuvalu au Nord-Ouest, de Tokelau (Nouvelle-Zélande) et des Samoa à l'Est.
Récapitulatif
La liste suivante récapitule l'ensemble des frontières terrestre et maritime de la France.
Pays ou territoire voisin | Zone concernée | Type | Notes |
---|---|---|---|
Allemagne | France métropolitaine | Terrestre | |
Andorre | France métropolitaine | Terrestre | |
Australie | Nouvelle-Calédonie | Maritime | |
Barbade | Guadeloupe | Maritime | |
Barbade | Martinique | Maritime | |
Belgique | France métropolitaine | Terrestre et maritime | |
Brésil | Guyane | Terrestre et maritime | |
Canada | Saint-Pierre-et-Miquelon | Maritime | Une frontière terrestre est susceptible d'exister sur l'île Verte suivant les interprétations des 2 pays. |
Comores | Îles Glorieuses | Maritime | Madagascar conteste la souveraineté de la France sur les îles Glorieuses |
Comores | Mayotte | Maritime | Les Comores ne reconnaissent pas la souveraineté de la France sur Mayotte |
Dominique | Guadeloupe | Maritime | |
Dominique | Martinique | Maritime | |
Espagne | France métropolitaine | Terrestre et maritime | En deux morceaux, de part et d'autre d'Andorre, plus l'enclave espagnole de Llívia |
Fidji | Nouvelle-Calédonie | Maritime | |
Fidji | Wallis-et-Futuna | Maritime | |
Guernesey | France métropolitaine | Maritime | |
Îles Cook | Polynésie française | Maritime | |
Îles Heard et McDonald (Australie) | Îles Kerguelen | Maritime | |
Île Norfolk (Australie) | Nouvelle-Calédonie | Maritime | |
Îles Pitcairn (Royaume-Uni) | Polynésie française | Maritime | |
Italie | France métropolitaine | Terrestre et maritime | La frontière au niveau du Mont-Blanc diverge suivant les interprétations des 2 pays. |
Jersey | France métropolitaine | Maritime | |
Kiribati | Polynésie française | Maritime | |
Luxembourg | France métropolitaine | Terrestre | |
Madagascar | Îles Bassas da India, Europa et Juan de Nova | Maritime | Madagascar conteste la souveraineté de la France sur ces îles |
Madagascar | Îles Glorieuses | Maritime | Madagascar conteste la souveraineté de la France sur les îles Glorieuses |
Madagascar | Île Tromelin | Maritime | Maurice conteste la souveraineté de la France sur l'île Tromelin |
Madagascar | Mayotte | Maritime | Les Comores ne reconnaissent pas la souveraineté de la France sur Mayotte |
Madagascar | Réunion | Maritime | |
Maurice | Île Tromelin | Maritime | Maurice conteste la souveraineté de la France sur l'île Tromelin |
Maurice | Réunion | Maritime | |
Monaco | France métropolitaine | Terrestre et maritime | |
Montserrat (Royaume-Uni) | Guadeloupe | Maritime | |
Royaume-Uni | France métropolitaine | Maritime | Une frontière terrestre existe dans le Tunnel sous la Manche (traité de Cantorbéry du ). |
Sainte-Lucie | Martinique | Maritime | |
Anguilla (Royaume-Uni) | Saint-Martin | Maritime | |
Saint-Martin (Pays-Bas) | Saint-Barthélemy[réf. nécessaire] | Maritime | |
Saint-Martin (Pays-Bas) | Saint-Martin | Terrestre et maritime | |
Salomon | Nouvelle-Calédonie | Maritime | |
Samoa | Wallis-et-Futuna | Maritime | |
Seychelles | Îles Glorieuses | Maritime | Madagascar conteste la souveraineté de la France sur les îles Glorieuses |
Suriname | Guyane | Terrestre et maritime | Une partie de la frontière terrestre est contestée par le Suriname |
Suisse | France métropolitaine | Terrestre | |
Tokelau (Nouvelle-Zélande) | Wallis-et-Futuna | Maritime | |
Tonga | Wallis-et-Futuna | Maritime | |
Tuvalu | Wallis-et-Futuna | Maritime | |
Vanuatu | Nouvelle-Calédonie | Maritime | Une partie du territoire néo-calédonien est revendiquée par le Vanuatu. |
Venezuela | Guadeloupe | Maritime | |
Venezuela | Martinique | Maritime |
Différends territoriaux et imprécisions des tracés frontaliers
Contestations de la souveraineté française sur diverses îles
Quatre États revendiquent la souveraineté d'îles actuellement administrées par la France.
- L'Union des Comores revendique l'île de Mayotte ; c'est la seule des revendications à concerner un territoire habité.
- Madagascar revendique les îles Éparses (Bassas da India, Europa, Glorieuses, île Juan de Nova et Tromelin) situées dans le canal du Mozambique à l'exception de Tromelin située à l'Est de Madagascar.
- Maurice revendique l'île Tromelin.
- Le Vanuatu revendique les îles Matthew et Hunter, à l'est de la Nouvelle-Calédonie, qui font pour la France partie intégrante de celle-ci.
De plus, si le Mexique ne revendique pas l'île de Clipperton, une certaine partie de la population mexicaine et quelques groupes politiques tendent à continuer de réclamer l'île au nom du Mexique.
Délimitations litigieuses ou discutées
- La frontière séparant la France du Suriname (alors néerlandais) a été fixée au Maroni par le traité d'Utrecht de 1713, forcément peu précis pour les terres inexplorées de la forêt amazonienne. Un arbitrage du Tsar de Russie en 1891 a précisé cette limite, qui doit être entendue comme suivant le Lawa en amont de sa confluence avec le Tapanahoni. Cet arbitrage n'a pas complètement réconcilié les deux positions, la France estimant que l'Itany constitue le cours supérieur du Lawa, tandis que les Pays-Bas (puis le Suriname) jugent que ce cours supérieur est constitué par le Marouini. Il subsiste donc une zone d'approximativement 6 000 km2 en pratique contrôlée par la France mais revendiquée – sans insistance – par le Suriname, entre les rivières Itany et Marouini[7].
- L'interprétation du tracé de la frontière franco-italienne au niveau du mont Blanc diffère entre les cartes françaises (qui placent le sommet du mont Blanc entièrement sur son territoire) et les cartes italiennes (qui le partagent entre les deux pays) ; des discordances plus mineures sont aussi à noter au col du Géant. Il semble toutefois qu'aucun des deux gouvernements n'ait à ce jour fait état d'un différend formel sur le tracé de la frontière (cf. cependant Histoire de la frontière sur le mont Blanc).
- Les représentants français et espagnols à la commission d'abornement de la frontière entre les deux États ont constaté des différences d'appréciation sur son tracé, notamment au pic du Néoulous, sommet du massif des Albères[8].
- L'Île Verte, située au large de Saint-Pierre-et-Miquelon et sur la frontière maritime de la France et du Canada, a une souveraineté incertaine.
Limitations conventionnelles de souveraineté
Zones à souveraineté partagée
- La France partage avec l'Espagne la souveraineté de l'île des Faisans (3 000 m2, 43° 20′ 34,92″ N, 1° 45′ 54,31″ O) sur la Bidassoa, en application de l'article 27 du traité de Bayonne signé entre les deux états en 1856. Il s'agit d'un condominium et l'île demeure six mois sous l'autorité d'un des deux états : du 1er août au 31 janvier par la France, puis du 1er février au 31 juillet par l'Espagne.
Le cas particulier de la Terre Adélie
- Les revendications territoriales françaises en Antarctique (Terre Adélie) ont été gelées par la signature du traité sur l'Antarctique en 1959.
Privilège d'extraterritorialité
Des privilèges d'extraterritorialité ont été concédés à diverses organisations internationales, en vertu d'accords de siège :
- Les locaux et bâtiments du Conseil de l'Europe à Strasbourg bénéficient de l'extraterritorialité en vertu d'un accord de siège du ;
- Le siège de l'UNESCO à Paris bénéficie de l'extraterritorialité en vertu d'un accord de siège du ;
- En application d'un protocole annexé au traité sur l'Union européenne, au traité sur le fonctionnement de l'Union européenne et au traité instituant la Communauté européenne de l'énergie atomique, les locaux et les bâtiments de l'Union européenne et de la Communauté européenne de l'énergie atomique sont inviolables et exempts de perquisition, réquisition, confiscation ou expropriation [9];
- Les locaux et bâtiments du Comité international de la Croix-Rouge à Paris ;
- Les locaux et bâtiments de l'Ordre de Malte à Versailles ;
- Le siège de l'Organisation internationale de la vigne et du vin à Paris bénéficie de l'extraterritorialité en vertu d'un accord de siège du ;
- Le pavillon de Breteuil à Saint-Cloud, qui est le siège du Bureau international des poids et mesures, bénéficie de l'extraterritorialité en vertu d'un accord de siège du ;
- Le centre d'émission de Radio Monte-Carlo à Roumoules, dans les Alpes-de-Haute-Provence, bénéficie de l'extraterritorialité en tant qu'enclave monégasque en territoire français en 1974.[Information douteuse]
- Le siège de l'Office international des épizooties à Paris bénéficie de l'extraterritorialité en vertu d'un accord de siège du ;
- Le siège d'Interpol à Lyon bénéficie de l'extraterritorialité en vertu d'un accord de siège du ;
- Le siège du Réseau international pour l'amélioration de la production de la banane et de la banane plantain à Montferrier-sur-Lez bénéficie de l'extraterritorialité en vertu d'un accord de siège du ;
- Le siège de la Commission internationale de l'état civil à Strasbourg bénéficie de l'extraterritorialité en vertu d'un accord de siège du ;
- Les locaux de l'Organisation européenne de télécommunications par satellite à Paris bénéficient de l'extraterritorialité en vertu d'un accord de siège du ;
- Le siège de la Communauté du Pacifique à Nouméa bénéficie de l'extraterritorialité en vertu d'un accord de siège du ; cet accord a été signé au nom de la République française par le Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
En revanche, les cimetières militaires étrangers situés en France ne bénéficient pas d'extraterritorialité, mais seulement d'une concession foncière perpétuelle[10].
Droits souverains concédés à des États voisins
- La route qui joint le hameau de Lucelle, sur la commune de Pleigne (canton du Jura, 47° 25′ 17″ N, 7° 14′ 43″ E) et le lieu dit Klösterli, sur la commune de Kleinlützel (canton de Soleure, 47° 25′ 32″ N, 7° 25′ 04″ E), et qui évolue principalement en territoire français — mais avec une courte incursion en Suisse — possède un statut de « route internationale » (ainsi que la courte déviation dite de Saint-Pierre construite entre 1927 et 1929). En vertu d'un supplément de convention du , la liberté de transit par cette route est accordée à la Suisse. Cette convention a été précisée par un accord franco-suisse du qui accorde aux agents suisses chargés de l’exercice de la police et de la surveillance douanière sur les tronçons suisses de cette route le droit d'emprunter les tronçons français en uniforme et en armes.
- En vertu de l'article 25 du traité de Bayonne de 1856, toute embarcation naviguant, passant ou pêchant dans la Bidassoa est soumise à la seule juridiction du pays auquel elle appartient. Néanmoins, « pour prévenir les abus et difficultés qui pourraient résulter de l'application de cette clause, il est convenu que toute embarcation touchant à l'une des rives, y étant amarrée ou s'en trouvant assez rapprochée pour qu'il soit possible d'y entrer directement du rivage » doit être « considérée comme se trouvant déjà sur le territoire du pays auquel appartient cette rive ».
- En application de l'annexe V à la convention de délimitation additionnelle à ce traité de Bayonne, le passage des ressortissants espagnols est libre sur le chemin dit « en bas » reliant la borne frontière 256 (col d'Eraïsé) et la borne frontière 258 (férial d'Eraïsé) pourtant situé en territoire français. De plus le pâturage des troupeaux de la vallée de Roncal est libre sur le territoire délimité par ce chemin et la frontière (quadrilatère délimité par les bornes frontières 256, 257 S et 258 et la borne auxiliaire 257 N), mais seulement du lever au coucher du soleil.
- En vertu de l'article 10 du traité de Bayonne de 1862 les pasteurs espagnols de la vallée d'Anso peuvent librement faire paître leurs troupeaux dans deux secteurs de territoire français contigus à la frontière, sur le territoire de la commune de Borce, de jour comme de nuit. En complément de cette disposition, le passage est libre par un chemin spécifique situé hors de ces secteurs territoriaux afin de permettre l'accès des troupeaux au premier de ces secteurs. Cette disposition est toutefois inapplicable une année sur six (les années divisibles par 3 et impaires: prévu à l'époque pour permettre la jachère), des règles symétriques autorisant ces années là le pacage des troupeaux de Borce sur des territoires espagnols.
- Le traité de la Vesiau, ou traité du port d'Astun, associe la commune de Jaca (Haut Aragon) et les trois communes de la Haute Vallée d'Aspe : Urdos, Cette-Eygun et Etsaut. Inscrit au Traité des Pyrénées (1659) et cité dans le Traité de Bayonne (1856), il précise les droits et usages de pacage des éleveurs et gardiens de troupeaux sur le Port d'Astun, de part et d'autre de la frontière.
- Par un accord international du , la France a accordé aux compagnies minières belges d'Hensies-Pommerœul et de Bernissart le droit de poursuivre leurs excavations à fin d'extraction charbonnière sous une partie du territoire de la commune de Saint-Aybert. Il est précisé que les parties des galeries ainsi prolongées sous le territoire français seront soumises au droit belge, le droit français restant applicable aux éventuels dégâts causés à la surface par cette exploitation. Des dispositions symétriques autorisent l'exploitation minière par une compagnie française dans le sous-sol de la commune belge de Bernissart.
- Le protocole de Sangatte du , qui définit précisément l'exercice des compétences françaises et britanniques dans le tunnel sous la Manche, comporte diverses mesures (strictement symétriques) qui conduisent à des concessions mutuelles de souveraineté. En particulier, il autorise les agents des deux États à circuler librement dans l'ensemble du tunnel, et précise qu'en cas d'infraction commise dans le tunnel sans qu'on ne puisse déterminer le lieu précis de celle-ci, l'État de réception pourra prioritairement poursuivre l'auteur présumé selon les dispositions de son droit interne.
Stipulations de nature douanière
Dispositions tombées en désuétude depuis la constitution du marché unique européen
- En vertu de l'article 17 du traité de Bayonne de 1856, sont exemptés de tous droits de douane les mouvements de troupeaux entrant en vallée de Cize depuis la vallée d'Aezcoa ou en vallée de Barétous depuis la vallée de Roncal lorsqu'ils sont exécutés en application des contrats de faceries entre ces vallées[11]. Sont également exemptés de droits de douane les déplacements en transit à travers la vallée des Aldudes des troupeaux de la vallée de Baztan lorsqu’ils se rendent dans la vallée de Valcarlos ou en reviennent.
Autres dispositions
- Par application de stipulations du traité de Paris de 1815 et du traité de Turin de 1816, la Suisse possède des droits de nature douanière sur les zones franches de la Haute-Savoie et du pays de Gex qui peuvent s'analyser comme des limitations de la souveraineté française sur ces territoires[12].
- L'aéroport de Bâle-Mulhouse-Fribourg, situé en France près de Mulhouse, possède une zone douanière suisse et est relié à Bâle par une route libre de droits de douane.
Droits français à l'étranger
L'État français possède en outre, sur le territoire de différents États, plusieurs domaines qui, même si la France n'en a pas la souveraineté, peuvent bénéficier de dispositions spécifiques (liste non exhaustive) :
- à Rome : la villa Médicis, Académie de France en Italie, et cinq églises : la Trinité-des-Monts, Saint-Louis-des-Français, Saint-Yves-des-Bretons, Saint-Nicolas-des-Lorrains, Saint-Claude-des-Francs-Comtois-de-Bourgogne, de même qu'une chapelle à Lorette (cf. Pieux Établissements de la France à Rome et Lorette) ;
- quatorze hectares sur l'île de Sainte-Hélène constituant les Domaines français de Sainte-Hélène (Longwood House, le pavillon des Briars et la vallée du Tombeau), situés en territoire britannique[13], et possèdent un consul ;
- l'Église Sainte-Anne de Jérusalem, le site de l'Eleona[14] au sommet du mont des Oliviers à Jérusalem ainsi que l'ancienne commanderie croisée d'Abou Gosh et le Tombeau des Rois de la princesse Hélène d'Adiabène[15], administrés par le consulat de France à Jérusalem ;
- une stèle commémorative sur la butte de Zuran, non loin du Monument de la Paix sur le champ de bataille d'Austerlitz (République tchèque).
- la parcelle accueillant une stèle dédiée au Premier Grenadier Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret à Oberhausen (Neuburg-Schrobenhausen) (Bavière, Allemagne) est propriété française depuis son édification en 1800 [16],[17],[18].
- la Casa de Velázquez à Madrid en Espagne est un terrain de 20 000 m2 qui fut cédé à la France par le roi Alphonse XIII d'Espagne
- Réciproquement à l'aéroport de Bâle-Mulhouse-Fribourg, l'aéroport de Genève situé en territoire suisse, possède une zone française et est relié à Ferney-Voltaire par une route réservée: les voyageurs empruntant ce couloir et qui voyagent vers n'importe quel territoire français sont considérés comme partis d'un aéroport français.
Autres particularités
- Llívia, enclave espagnole dans le département des Pyrénées-Orientales.
- Le Pays Quint, territoire espagnol situé en bordure du département des Pyrénées-Atlantiques, dont la France bénéficie de la jouissance moyennant le paiement d'une rente annuelle.
- Le ban du village français de Rhinau, dans le département du Bas-Rhin, s'étend à la fois sur les territoires français et allemand (respectivement 1 735 ha et 997 ha), depuis 1542.
- Tout au nord de la commune de La Brigue (Alpes-Maritimes), une route traverse brièvement le territoire français sur quelques kilomètres, mais mène de chaque côté en Italie (44° 09′ 45″ N, 7° 39′ 50″ E).
Notes et références
- [PDF]Guyane - Expédition Mapaoni : l'art de dépasser les frontières, sur le site guyane.cnrs.fr, consulté le 3 janvier 2015
- Traité de Cantorbéry du 12 février 1986, sur le site eurotunnelgroup.com, consulté le 3 janvier 2015
- [PDF] « Convention de délimitation entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de Dominique », Nations Unies,
- [PDF] « Agreement on maritime delimitation between the Government of the French Republic and the Government of the United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland concerning Guadeloupe and Montserrat », Nations Unies,
- [PDF] « Traité de délimitation entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République du Venezuela », Nations Unies,
- « Un arbitrage onusien pour l’épineux dossier des îles Matthew et Hunter ? », sur tahiti-infos.com, (consulté le )
- Guyane - La France perd 6000 km2 de territoire, sur le site philippe-raggi.blogspot.fr, consulté le 3 janvier 2015
- Selon le témoignage de Jean-Paul Laborie, délégué permanent à l'abornement pour les Pyrénées centrales, recueilli par Patrice Teisseire-Dufour et Jean-Paul Laborie, « Le jeu des 602 bornes », Pays Basque Magazine, no 58 « Histoire de la frontière du Pays basque à la Catalogne », , p. 82-84 (ISSN 1252-2783)
- « Protocole (no 7) sur les privilèges et immunités de l'Union européenne », consultable au sein de la version consolidée des traités disponible sur le site EUR-Lex.
- Jean-Paul Pancracio, « Le régime juridique des bases militaires concédées : À propos de la fermeture du camp d’internement de la base américaine de Guantanamo à Cuba », CEREM, février 2009, p. 4.
- [PDF]Revista Bascongada - Les Faceries ou conventions internationales communales dans le pays basque, sur le site meta.gipuzkoakultura.net, consulté le 3 janvier 2015
- Ainsi dans son ordonnance du 6 décembre 1930, la Cour permanente de justice internationale a jugé que la souveraineté de la France sur ces territoires « est pleine et entière pour autant qu'elle n'est pas limitée par lesdits traités ».
- Un arrêté du 2 février 2004 qualifie ces domaines de « territoire britannique de Sainte-Hélène (domaines français) ».
- [1]
- Plus d'informations peuvent être obtenues sur le site du consulat général de France à Jerusalem [2]
- http://www.oberhausen-donau.de/Tourismus/Sehenswertes/Latour-Denkmal
- http://www.myheimat.de/meitingen/kultur/deutsch-franzoesische-partnerschaft-d196461.html
- http://www.oberhausen-donau.de/content/download/191/1123/file/Das_Latourdenkmal.pdf
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Particularités territoriales de la France » (voir la liste des auteurs).
Annexes
Articles connexes
- Liste des frontières internationales
- Liste de points extrêmes de la France
- Liste de territoires contestés
- Extraterritorialité
- Traité de Bonne Correspondance
Liens externes
- Les frontières de la France
- France (Nations-Unies, droit de la mer, législation et traités)
- [PDF] IGN - Tracer les frontières (IGN Magazine N°66 2012 : De l'histoire à la carte et de la carte au terrain, un long chemin)