Études vétérinaires en France

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En France, la formation des vétérinaires est assurée par quatre grandes écoles spécialisées, les écoles vétérinaires, situées à Lyon, Maisons-Alfort, Nantes et Toulouse. Les études, d’une durée minimale de sept ans après le baccalauréat, s'achèvent par une thèse d’exercice donnant droit au diplôme d'État de docteur vétérinaire.

Le cursus commence par deux années d'études scientifiques à la fin desquelles les étudiants passent un des concours nationaux permettant l'entrée dans une école vétérinaire, où les études se poursuivent ensuite sur cinq ans.

La France a été le premier pays où l'enseignement de la médecine vétérinaire s'est institutionnalisé, à travers la création des premières écoles vétérinaires au XVIIIe siècle.

Claude Bourgelat, précurseur de l'enseignement vétérinaire en France

Formation de docteur vétérinaire

Études préliminaires et préparation au concours

L'entrée en école vétérinaire se fait via un concours national accessible après deux ans d'études scientifiques et dont le nombre de places est d'environ 550 par an (le nombre exact est fixé tous les ans par la DGER du ministère de l'Agriculture). Le concours est organisé par le Service des concours agronomiques et vétérinaires[1].

Le nombre de présentations au concours est limité à deux par personne, toutes voies d'entrée confondues.

Il y a 5 concours possibles à l'issue desquels les admis formulent leurs vœux d'intégration dans les quatre écoles par ordre de préférence, les places sont ensuite pourvues par ordre de mérite.

Classe préparatoire aux grandes écoles BCPST

Cette classe préparatoire aux grandes écoles, filière BCPST (pour Biologie, Chimie, Physique, Sciences de la Terre), ouverte aux étudiants ayant un baccalauréat S, permet de se présenter au concours A BCPST. Elle est accessible après une sélection sur dossier prenant en compte les bulletins trimestriels des classes de première et de terminale.

Ces deux années de formation ne sont pas spécifiques à la formation des vétérinaires, en effet elles permettent également de présenter d'autres concours d'entrée, dans des écoles d'ingénieurs en agronomie, en agroalimentaire, en horticulture, en géologie, en chimie, et en physique, et dans les écoles normales supérieures (filière biologie ou géologie). Tous les étudiants reçoivent donc une formation poussée dans des domaines variés, n'ayant pas nécessairement de rapport direct avec la médecine vétérinaire, comme la biologie végétale, la physique-chimie, la géologie, ou les mathématiques.

Jusqu'en 2014 ce concours comporte 8 épreuves écrites (biologie A (synthèse), biologie B (analyse de documents), physique, chimie, mathématiques A (analyse et algèbre), mathématiques B (probabilités), langue vivante 1 et composition française), suivies de 9 à 11 épreuves orales (synthèse de biologie, TP de biologie, TIPE, chimie, physique, mathématiques, langue vivante 1, géologie, géographie, langue vivante 2 et informatique, ces deux dernières étant optionnelles).

Tous les ans, environ la moitié des étudiants admis au concours A BCPST ont dû le présenter deux fois et donc suivre trois années d'études en classe préparatoire[2].

Ce concours est celui qui propose le plus de place, il en propose 436 en 2014, soit 109 pour chaque école. Le taux de réussite est d'environ 23%[Note 1].

DUT, BTS et BTSA

Le concours C est ouvert aux titulaires de certains DUT (Diplôme universitaire de technologie), de certains BTS (Brevet de technicien supérieur) ou d'un BTSA (Brevet de technicien supérieur agricole).

Il y a 56 places offertes en 2014[3], soit 14 pour chaque école.

L2 Sciences de la vie

Le concours B est ouvert aux étudiants inscrits 2e année (L2) ou 3e année (L3) de licence dans la filière Sciences de la Vie. L'année de L2 doit être validée pour permettre l'intégration dans une école.

Certaines universités proposent une formation complémentaire aux étudiants de première et deuxième année de licence pour préparer ce concours, cette formation consiste très souvent en des cours supplémentaires permettant d'étudier les parties du programme du concours qui ne sont pas étudiées en licence ainsi que des stages intensifs de préparation aux épreuves écrites et orales. Ces formations complémentaires offrent un nombre de place restreint.

Environ les trois-quarts des places de ce concours sont décrochées chaque année par des étudiants issus de trois universités : Paris VI, Paris XI et Toulouse III[Note 2]. Ces universités sont celles qui présentent le plus d'étudiants au concours.

Il y a 44 places offertes en 2014[4], soit 11 pour chaque école.

Classe préparatoire aux grandes écoles TB

Le concours A TB est ouvert aux étudiants ayant un baccalauréat STL ou STAV et inscrits dans une classe préparatoire aux grandes écoles en filière TB (pour Technologie et Biologie).

Ce concours offre 8 places en 2014[5], soit 2 pour chaque école.

Réorientation

Le concours D est ouvert aux personnes ayant validés un niveau bac+5 dans un domaine biologique ou médical, comme les titulaires d'un master ou d'un doctorat en biologie, d'un diplôme d’État de docteur en médecine, en pharmacie, ou en chirurgie dentaire, d'un diplôme d'ingénieur agronome ou encore d'un diplôme d'état de sage-femme.

Il y a 4 places offertes chaque année pour cette voie[6], soit 1 pour chaque école.

Études en école vétérinaire

En France, il existe quatre établissements formant les vétérinaires :

Tous ces établissements sont publics et dépendent du ministère de l'Agriculture.

Le seul classement existant de ces écoles est donné indirectement par le rang des derniers appelés à l'issue du concours d'entrée[Note 3]. Ce classement ne traduit que la cote des écoles auprès des étudiants réussissant ce concours, celle-ci pouvant être conforme à la réalité ou non. Les écoles de Lyon et d'Alfort sont ainsi souvent les deux écoles qui jouissent d'un plus grand prestige auprès de ces étudiants[Note 4]. Cette cote peut être expliquée par l'ancienneté de ces écoles qui ont été fondées au XVIIIe siècle, par opposition aux écoles de Toulouse et de Nantes, plus récentes et donc ayant moins imprégné l'imaginaire collectif.

La durée des études en école vétérinaire est de 5 ans.

Tronc commun

Planche anatomique, ostéologie du chien

La formation de base dure 4 ans, divisés en 8 semestres. Les 3 premières années sont plutôt théoriques, la quatrième année est davantage clinique. Ce tronc commun est sanctionné par le diplôme d’étude fondamentale vétérinaire (DEFV), conférant le grade de master.

Lors des 3 premières années, les futurs vétérinaires étudient de très nombreuses matières. Parmi celles-ci on trouve des disciplines décrivant l'état et le fonctionnement normal de l'organisme, comme l'anatomie, l'histologie, la physiologie et l'immunologie ; des disciplines décrivant les agents pathogènes, comme la bactériologie, la virologie, la parasitologie et la mycologie ; des disciplines traitant du fonctionnement pathologique de l'organisme, comme l'anatomie pathologique et la physiopathologie ; des disciplines permettant la compréhension des mécanismes et des caractéristiques des maladies, comme l'infectiologie et la pathologie ; des disciplines pratiques, comme la propédeutique et la chirurgie ; des disciplines axées sur l'aide au diagnostic et le traitement, comme l'imagerie médicale, la biologie clinique et la pharmacologie ; ainsi que des disciplines consacrées à des appareils particuliers comme l'ophtalmologie, la dermatologie, la rhumatologie et la thériogénologie (gynécologie et obstétrique).

Des matières secondaires sont aussi étudiées, mais cela peut varier d'une école à l'autre. Parmi ces matières on retrouve : la bromatologie, la génétique, les statistiques, la chimie analytique (spectrométrie de masse, IR, RMN), les biotechnologies de la santé, l'ethnologie (domestication, races animales), l'écologie scientifique, la législation vétérinaire, la gestion, le logement des animaux d'élevage, la qualité et la sécurité des denrées alimentaires, les productions porcines, avicoles, cunicoles et piscicoles, ainsi que l'anglais, voire parfois d'autres langues vivantes.

Lors de la 4ème année, les étudiants effectuent des rotations cliniques dans les différents services du CHU vétérinaire de leur école.

Approfondissement

La cinquième année est une année d'approfondissement qui permet aux étudiants de mieux connaître un domaine en particulier. Cette année d'approfondissement ne doit pas être confondue avec une spécialisation, qui intervient après les 7 années d'études menant au doctorat vétérinaire. Il existe des approfondissement dans des filières cliniques et dans des filières non-cliniques.

Les filières clinique existant dans les quatre écoles sont : animaux de compagnie, animaux de production, et équidés. Les écoles de Lyon et d'Alfort proposent en plus des filières mixtes permettant d'approfondir deux des filières précitées à la fois.

Durant cette dernière année les étudiants doivent travailler leur thèse, suivre des cours, effectuer des rotations cliniques et un stage de longue durée.

Pour ces filières l’année se termine par la soutenance d'une thèse d'exercice. Cette thèse est soutenue devant un jury composé d'un président, professeur dans une faculté de médecine, et de deux assesseurs, enseignants-chercheurs dans une école vétérinaire (dont le directeur de thèse)[7]. La seule obligation pour le sujet de thèse est d'être approuvé par le directeur de l'UFR de médecine dans laquelle la thèse est présentée. Les sujets de thèse sont majoritairement médicaux, mais certaines thèses d'exercice traitent de sujets sociologiques[8], littéraires[9], culturels[10], etc.

L'approfondissement peut aussi de faire dans une filière non-clinique : santé publique vétérinaire, recherche, ou industrie.

Les filières recherche et industrie, implique que les étudiants effectuent cette cinquième année à l'Université afin de valider une deuxième année de master. L’approfondissement industrie concerne les étudiants souhaitant travailler dans des laboratoires pharmaceutiques vétérinaires ou dans des entreprises produisant de la nourriture pour animaux.

La filière santé publique vétérinaire s'obtient sur concours et implique d'étudier ensuite deux ans à VetAgro Sup Lyon pour devenir inspecteur de la santé publique vétérinaire.

Spécialisation

Par la suite, il est possible d'effectuer une spécialisation en suivant l'une de ces formations :

Internat

L'internat dure un an et peut se faire dans l'un des trois domaines suivants : animaux de compagnie, équidés, animaux de production. Cela ne confère pas le titre de vétérinaire spécialiste, il s'agit d'une formation clinique de haut niveau qui permet l'obtention du diplôme national d’interne des écoles vétérinaires françaises.

Il est également possible d'effectuer un internat officieux dans un centre hospitalier vétérinaire privé, la formation suivie est similaire mais ne permet pas d'obtenir le diplôme d'interne.

Résidanat

Le résidanat confère le titre de vétérinaire spécialiste : le vétérinaire prépare en un an un CEAV (certificat d'études approfondies vétérinaires) suivi d'un DESV (diplôme d'études spécialisées vétérinaires) qui s'obtient en 2 ou 3 ans. Il existe, à ce jour 15 spécialités vétérinaires reconnues[11] :

Formation de vétérinaire chercheur

Le docteur vétérinaire peut poursuivre ses études par une thèse de doctorat (différente de la thèse d'exercice) afin d'obtenir un doctorat d'université après 3 ans d'études. Il peut ensuite intégrer, par exemple, un organisme de recherche français comme l'ANSES, l'INRA, le CIRAD, le CNRS ou l'INSERM, ou bien un organisme de recherche étranger.

Formation d'inspecteur de la santé publique vétérinaire

Les ISPV sont des fonctionnaires appartenant au Corps technique d'encadrement supérieur de l’État (catégorie A+). Ils interviennent dans toutes les administrations concernées par la conception, l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques relatives à la santé publique vétérinaire, à l'échelle nationale et internationale[12]. Ils exercent majoritairement dans les services déconcentrés de l’État (DDPP, DCSPP, DDT, DRAAF, DREAL), mais aussi au sein des ministères, des préfectures, des tribunaux, des laboratoires d'analyse et de recherche publics, et des organismes internationaux (commission européenne, OIE, FAO, OMS). 97 % d'entre eux sont vétérinaires, les 3 % restants sont ingénieurs agronomes.

Leur formation se fait à l’école nationale des services vétérinaires, au sein de VetAgro Sup Lyon, ils sont recrutés sur concours en quatrième année de cursus vétérinaire et en fin d’études d’ingénieur agronome (concours élève) ou après une expérience professionnelle vétérinaire. Elle dure deux ans pour les étudiants recrutés par le concours élève et un an pour ceux ayant déjà une expérience professionnelle.

Au cours de cette formation ils acquièrent une expertise technique et scientifique de l’inspection vétérinaire (audits sanitaires, contrôles, sécurité sanitaire des aliments ...), une maîtrise des mécanismes de l’action publique (droit public, finances publiques, économie, gestion des ressources humaines et financières), ainsi qu'une compétence de management.

Formation continue du docteur vétérinaire

Le docteur vétérinaire peut continuer à se former une fois entré dans la vie professionnelle grâce aux formations continues dispensées par les écoles vétérinaires.

Certaines sont diplômantes, c'est le cas des CEAV et des diplômes inter-écoles (DIE).

Ces formations concernent des domaines divers comme les productions avicoles et cunicoles, la production porcine, l'ostéopathie vétérinaire, la pathologie apicole en apiculture, ou encore la réhabilitation de la faune sauvage, par exemple[13].

Historique

XVIIIe siècle

Arrêt du conseil d'état qui permet à l'école vétérinaire de Lyon de prendre le titre d'Ecole royale vétérinaire

Claude Bourgelat est considéré comme le fondateur de la médecine vétérinaire scientifique en France et dans le monde[14]. Par sa volonté de fournir une instruction aux maréchaux, qui étaient jusqu'à cette époque les seuls à traiter les maladies des animaux domestiques, il fut à l'origine de la formation des vétérinaires en France.

Il impulsa la création de l’école vétérinaire de Lyon grâce à un arrêt du Conseil d’État du roi Louis XV du 4 août 1761[15], école qui fut inaugurée le 10 janvier 1762[16]. Ce fut le premier établissement d’enseignement de médecine vétérinaire au monde[Note 5]. Le recrutement se faisait alors par des campagnes publicitaires organisées par les intendants. Les étudiants venaient de différents pays d'Europe et étaient environ 30. Louis XV lui donna en juin 1764 le titre d’école royale vétérinaire via un nouveau décret, en raison des services rendus à l’agriculture pendant l'épisode de peste bovine[17].

Bourgelat fut également à l'origine de la création de l’école royale vétérinaire d'Alfort en 1765, il en devint d'ailleurs le premier directeur. Initialement installée dans des locaux provisoires au nord de Paris, elle est déplacée dans le château d'Alfort en 1766, où elle demeure encore[18],[17].

La loi du 18 avril 1795 institua deux écoles d'économie rurale vétérinaire, celle de Lyon et celle de Versailles.

XIXe siècle

École vétérinaire d'Alfort

En 1801, pendant la Première République, le concours fut introduit à l'école de Lyon.

Sous Napoléon Ier, à la suite de la réforme des études résultant du décret impérial du 15 janvier 1813 sur l'enseignement et l'exercice de l'Art vétérinaire, les artistes-vétérinaires prennent de nouveaux titres. En effet, ce décret institua cinq écoles (Alfort, Lyon, Turin, Aix-la-Chapelle et Zutphen), dont trois en dehors des frontières actuelles qui forment en trois ans au diplôme de maréchal-vétérinaire. La poursuite par deux ans d'étude à l’école d’Alfort permet ensuite d'obtenir le titre de médecin-vétérinaire[19]. Les écoles vétérinaires furent alors divisées en deux classes, l'école d'Alfort étant la seule de première classe. Le titre d’artiste-vétérinaire fut alors réservé aux maréchaux-ferrants et aux maîtres de poste ayant obtenu un agrément départemental par le préfet[20].

En 1825, l'ordonnance du 6 juillet du roi Charles X met fin à ce système et crée l’école nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT). Il y a alors 3 écoles vétérinaires (Lyon, Alfort et Toulouse), celles de Turin, Aix-la-Chapelle et Zutphen n'étant plus en territoire français depuis le traité de Paris de 1815 qui redéfinit les frontières. À partir de l'ordonnance du 1er septembre, la situation est unifiée avec un diplôme, celui de vétérinaire, associée à quatre ans d'étude[21].

En 1881 un décret élève de 6 à 15 le nombre d'enseignants par école[22].

XXe siècle

En 1979, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, une 4e école voit le jour : l’école nationale vétérinaire de Nantes (ENVN)[23].

En 1994, sous la présidence de François Mitterrand, une cinquième année d'école, de 3e cycle, est ajoutée au cursus[24] conduisant à un total de six années d’études.

XXIe siècle

Présidence de Jacques Chirac

En 2003, les CPGE BCPST (prépas agro) fusionnent avec les classes préparatoires aux écoles nationales vétérinaires, ce qui permet une plus grande variété de débouchés à l'issue de cette préparation. La durée de préparation au concours vétérinaire est donc mécaniquement portée à deux ans[25] à partir des concours de 2005.

En 2005, pour contrer l'allongement de la durée des études en CPGE établie en 2003, la durée des études en ENV est ramenée à quatre ans[26], rétablissant une durée totale de six ans d'études.

En 2007, la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche (DGER) allonge de nouveau le cursus de formation au sein des ENV à cinq ans[27] pour satisfaire la Commission européenne et l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire demandant une durée des études de cinq ans[28]. En effet, les deux années de classe préparatoire sont reconnues au niveau français mais sont mal reconnues au niveau européen, malgré les 120 crédits ECTS associés.

Présidence de Nicolas Sarkozy

En 2008, est émise l'idée d'augmenter le nombre d’élèves à l'entrée des écoles vétérinaires, via le rapport Attali. Ce rapport stipule que « Le nombre de vétérinaires en France est très nettement inférieur à la moyenne européenne, alors que notre cheptel est le deuxième dans l’Union européenne [...] Il manque 2 000 à 4 000 vétérinaires en France. »[29] Il s'agirait pour ses rédacteurs de passer de la logique du concours, à une logique d’un examen qui sanctionnerait des connaissances et une pratique et donc de définir un niveau d’étude de qualité et non pas un nombre limité d’étudiants[30].

Un projet a évoqué la perspective qu'à partir de septembre 2010, 50 étudiants sélectionnés sur dossier pourraient suivre 4 années de formations post-bac à l'Institut polytechnique LaSalle Beauvais, une école privée, avant de suivre les 3 dernières années dans une école vétérinaire[31]. Ce projet, très critiqué par la profession[32], n'a pas vu le jour, malgré le feu vert du ministre de l'Agriculture Michel Barnier[33].

En 2010, deux fusions d'écoles ont lieu au 1er janvier :

Présidence de François Hollande

En 2013, le numerus clausus du concours augmente de 80 places (60 pour le concours A, 20 pour le concours C), passant à 548 places[36]. Ce numerus clausus était en baisse depuis plusieurs années, or les jeunes vétérinaires arrivant sur le marché du travail en France étaient à plus de 40 % formés à l’étranger en 2008[28]. On y voit donc une volonté de former davantage les étudiants en France et d'endiguer la migration d'étudiants français vers d'autres pays européens, comme l'Espagne ou la Belgique. L'augmentation des places au concours C a également pour but de former davantage d'étudiants issus du milieu rural et donc peut-être plus enclins à exercer en milieu rural après l'obtention de leur diplôme, ce qui permettrait de résoudre le problème du manque de vétérinaires dans cette filière. Cette mesure a notamment été décriée par les ENV[37] qui n'ont vu aucune augmentation de leur moyens financiers et humains pour former ces 17% d'étudiants supplémentaires, et par certains vétérinaires[38] qui y voient une augmentation de la concurrence et donc une baisse de leur revenus.

En 2015, le concours A est réformé afin de prendre en compte la réforme des programmes du lycée survenue depuis 2010. Les programmes des matières de BCPST ont été remaniés et les épreuves ont aussi été modifiées. En 2016, le concours B sera lui-aussi réformé.

Notes et références

Notes

  1. En prenant en compte le nombre de candidats inscrits au concours (environ 1900 chaque année), par rapport au nombre de places. Cependant ce taux de réussite ne tient pas compte du fait qu'une sélection préalable s'effectue pour l'entrée en prépa, ainsi qu'entre la première et la deuxième année, ce qui diminue considérablement le nombre de candidats potentiels
  2. Selon les statistiques du SCAV, les étudiants provenaient de ces universités à 63,5 % en 2013, 75 % en 2012, 71,1 % en 2011 et 76,1 % en 2010.
  3. Il n'existe pas de classement des écoles vétérinaires françaises basé sur des critères d'excellence académique, de performance de leurs unités de recherche, du salaire de sortie de leurs étudiants ou de leur ouverture à l'international, comme il en existe pour les écoles d'ingénieurs et les écoles de commerce.
  4. Selon les statistiques du SCEI, rangs des derniers appelés pour les concours de 2005 à 2014.
  5. C'est la première en Europe. En Amérique les plus anciennes sont, au Canada, le Veterinary College de l'Ontario fondé en 1862, au Mexique, la faculté de médecine vétérinaire de l'université autonome de l'état de Mexico fondée en 1870, et aux États-Unis, le College of Veterinary Medicine de l'université d'état de l'Iowa fondé en 1879.

Références

  1. Site du SCAV, Le service des Concours
  2. Site du SCEI, Statistiques BCPST 2013
  3. Site du SCAV de Bordeaux, Concours commun ENV, voie C
  4. Site du SCAV, Les Concours B
  5. Site du SCAV, Les Concours A TB
  6. Site du SCAV, Le Concours D ENV
  7. Code Rural, article D241-4 : « Le jury est composé de trois membres : un professeur de l'unité de formation et de recherche de médecine, président, et de deux assesseurs désignés par le directeur de l'unité de formation et de recherche de médecine, sur la proposition du directeur de l'école concernée, parmi les professeurs ou professeurs émérites et maîtres de conférence des écoles nationales vétérinaires. »
  8. Par exemple : Jean-Charles Poux, Les vétérinaires en politique, ENVA, 2004, 262p. ; Charlotte Foliard, Étude d'un dispositif de réinsertion de détenus en fin de peine par le travail dans un parc zoologique, Oniris, 2013, 168p. et Valentine Paulet, La féminisation de la profession vétérinaire en France : analyse de son impact à partir d'une enquête auprès des praticiens libéraux, ENVT, 2011, 185p.
  9. Par exemple : Clerc-Pithon Camille, Présence, rôle et signification des animaux dans une œuvre d’Arthur Conan Doyle : les aventures de Sherlock Holmes, ENVL, 2006, 79p. et Didier Christophe, Comparaison du chien de bande dessinée et du chien perçu par son propriétaire, ENVA, 2005, 117p.
  10. Par exemple : Anthony Leclaire, Les mécanismes de l'évolution des espèces illustrés par les créatures de l'univers de Star Wars, Oniris, 2014, 133p.
  11. Site de l'Association des Vétérinaires Spécialistes Français
  12. Site de l'ENSV, Formation des ISPV et vétérinaires officiels
  13. Offre de formation continue d'Oniris
  14. Article History of the veterinary profession sur le site du Royal College of Veterinary Surgeons (UK)
  15. Philippe BONBLED, Jean-François CHARY, « PREMIÈRE ÉCOLE VÉTÉRINAIRE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 15 janvier 2014.
  16. ExploraLyon : 10 janvier 1762 : Première école vétérinaire
  17. a et b Historia.fr - Aux origines des sciences vétérinaires par Françoise Labalette
  18. L'Humanité, Écoles vétérinaires - L'arme anti-épizootie
  19. Revue historique des armées, Dossier "Le cheval dans la Grande Armée" par Jean-François Brun
  20. Le Petit Manchot, Artiste-vétérinaire
  21. La terre et la cité par Alain Faure, Alain Plessis et Jean Claude Farcy, p. 96
  22. Annales des sciences physiques et naturelles, d'agriculture et d'industrie, par la Société d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon
  23. « Décret du 4 juillet 1979 portant création d'une école nationale vétérinaire », sur Legifrance.gouv.fr
  24. « Arrêté du 8 mars 1994 fixant le cursus des études vétérinaires », sur Legifrance.gouv.fr
  25. « Arrêté du 13 juin 2003 fixant les modalités des concours d'accès dans les écoles vétérinaires », sur Legifrance.gouv.fr
  26. « Arrêté du 12 avril 2005 relatif aux études vétérinaires », sur Legifrance.gouv.fr
  27. « Arrêté du 20 avril 2007 relatif aux études vétérinaires », sur Legifrance.gouv.fr
  28. a et b Charles Guené, Rapport au Premier Ministre et au Ministre de l’Agriculture et de la Pêche "Vers une profession vétérinaire du XXIème siècle", (lire en ligne)
  29. Jacques Attali, Rapport de la Commission pour la libération de la croissance française, La Documentation française, (lire en ligne), p.163-164
  30. Carole Ballin, « Débat autour du rapport Attali, interview de Jacques Delpla économiste ayant participé à la rédaction de ce rapport », Vetlife, no 13,‎ , p. 18 (lire en ligne)
  31. « LaSalle Beauvais, présentation du projet »,
  32. « Projet de formation vétérinaire à l'Institut LaSalle Beauvais, Position de la FSVF »,
  33. Feu vert pour le projet de formation vétérinaire de LaSalle Beauvais
  34. « Décret n° 2009-1642 du 24 décembre 2009 », sur Legifrance.gouv.fr
  35. « Décret n° 2009-1641 du 24 décembre 2009 », sur Legifrance.gouv.fr
  36. « Arrêté du 6 décembre 2012 », sur Legifrance.gouv.fr
  37. Marine Neveux, « Saturation des effectifs : une étincelle met le feu aux poudres », La Semaine Vétérinaire, no 1529,‎ , p. 14-15 (lire en ligne) :

    « Les enseignants-chercheurs des quatre établissements ont réagi rapidement et fait part de leurs inquiétudes à la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER) sur la non-capacité des écoles à accueillir cette hausse de 17 % des effectifs d’étudiants. »

  38. Marine Neveux, « Saturation des effectifs : une étincelle met le feu aux poudres », La Semaine Vétérinaire, no 1529,‎ , p. 14-15 (lire en ligne) :

    « Extrait du courrier envoyé par la FSVF à la DGER : "Une augmentation de places aux concours 2013 [...] ne pourrait qu'aggraver le déséquilibre actuel : trop de vétérinaires praticiens pour les animaux de compagnie par rapport au marché" »

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