Aller au contenu

La Musique que j'aime

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 26 juin 2022 à 03:46 et modifiée en dernier par OrlodrimBot (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
La Musique que j'aime
Description de cette image, également commentée ci-après
Single de Johnny Hallyday
extrait de l'album Insolitudes
Face A Comme un corbeau blanc
Sortie
Enregistré
Olympic Sound Studio de Londres (Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni)
Durée 5:07
Genre Chanson française, blues rock
Format 45 tours - 33 tours
Auteur Michel Mallory
Compositeur Johnny Hallyday
Producteur Lee Hallyday
Label Philips

Singles de Johnny Hallyday

Clip vidéo

[vidéo] « Johnny Hallyday - Toute la musique que j'aime - Live tour Eiffel (2000) », sur YouTube

La Musique que j'aime est une chanson française de blues rock, composée et interprétée par Johnny Hallyday, avec des paroles de Michel Mallory. Elle sort en 1973 en face B du 45 tours Comme un corbeau blanc, et ouvre (la même année) son 16e album Insolitudes, chez Philips. Devenue un des tubes emblématiques du répertoire standard d'Hallyday, elle a été depuis sa création, quasiment inscrite à chaque tour de chant de l'artiste.

Histoire

Plus que d'une collaboration artistique entre un auteur et un interprète, la chanson La musique que j'aime naît de la totale symbiose qui unit Michel Mallory et Johnny Hallyday. Elle prend corps à la suite de plusieurs concours de circonstances et d'événements autobiographiques récents dans la vie de son interprète.

D'elle Mallory écrit :

«  Elle est pour nous deux l'aboutissement d'une complicité, d'une amitié et elle restera toujours notre bâton de maréchal... Pour cela il a fallu que je retourne à l'endroit où j'avais vu le jour, [...], il a fallu aussi que Johnny soit à New York avec le blues de Sylvie au cœur, [...], que les musiciens et le preneur de son soient des génies, [...], les cuivres des Stones, la magie du studio de Londres et le talent de Johnny[1]. »

Comme en écho Hallyday surenchérit :

«  Aujourd'hui, La musique que j'aime n'a plus d'éditeur. Elle nous appartient. On l'a cosignée : Johnny Hallyday-Michel Mallory[2]. »

Automne 1972. Johnny Hallyday est à New York, en rupture avec Sylvie Vartan, il a fui Paris[3]. Michel Mallory, lui, est en Corse, dans la maison de son enfance. Sur une vieille guitare, il improvise le début d'une musique, mi blues, mi rock, mi country ; satisfait du résultat, il note sur un papier à musique de fortune, les seize mesures[4].

Le chanteur et son parolier doivent prochainement rentrer en studio pour l'enregistrement d'un album à paraitre Insolitudes.

À la mi novembre, Hallyday est de retour à Paris. Dans la voiture de son parolier, qui le conduit dans un hôtel de la capitale, Johnny parle longuement à Michel Mallory de Sylvie, de lui, de cette rupture douloureuse. « De tout ce qu'il me disait, je ne retenais que deux choses, la première c'est qu'il l'aimait comme un fou et la deuxième c'est qu'il était très malheureux. » écrira Mallory[5].

Installé dans un salon de l'hôtel, Johnny Hallyday confie une guitare (ramenée des États-Unis), à Michel Mallory et lui demande de lui jouer les titres sur lesquelles il a travaillé. Rien en fait n'est prêt, Mallory se souvient alors de ce début de musique improvisée en Corse et le lui joue en mi majeur. Le chanteur écoute attentivement, puis s'empare de la guitare en déclarant : « Il manque le milieu, le pont, le refrain, écoute, il faut que cela fasse ça[6]... »

En un instant, la musique définitive de ce qui va devenir La musique que j'aime prend forme[7].

Il manque encore les paroles, « écrit moi quelque chose de fort, qui me ressemble », demande le chanteur à Michel Mallory. Le texte, il l'écrit tard dans la nuit, après avoir pris congé de Johnny, dans sa voiture (pour ne réveiller personne chez lui), sur son carnet de rendez-vous[8] :

«  Toute la musique que j'aime, Elle vient de là, Elle vient du blues, Les mots ne sont jamais les mêmes, pour exprimer ce qu'est le blues... »

Puis le parolier repense à tout ce que lui a confié son ami :

«  Le blues, ça veut dire que je t'aime et que j'ai mal à en crever, Je pleure mais je chante quand même c'est ma prière pour te garder... »

Les paroles, écrites, en une heure, plaisent à l'interprète qui ne suggère aucune modification[9].

Thème et paroles

Dans ce tube blues rock emblématique de son répertoire, Johnny chante que toute la musique qu'il aime vient du blues, né de mains noires il y a longtemps, sur des guitares, avec des mots qui ne sont jamais les mêmes, pour exprimer ses joies, ses peines, ses espoirs, ses prières, ses douleurs, Dieu, et puis l'amour, qu'il l'aime, et qu'il le chantera toujours...

Enregistrement

Londres, Olympic Sound Studio, novembre 1972, enregistrement de l'album Insolitudes. La quasi-totalité des titres qui composent l'album sont enregistrés et Johnny Hallyday remet sans cesse celui de La musique que j'aime, ce qui étonne Michel Mallory. Les basses rythmiques et les guitares sont achevées, Jean-Pierre Azoulay (alias « Rolling », guitariste attitré du chanteur) a enregistré l'introduction[10]... il ne manque plus que la voix... un temps Mallory pense même qu'Hallyday finalement ne va pas la faire[11]. Ces contretemps, vont finalement, par un heureux hasard, permettre d'ajouter encore à la chanson. Un soir (Johnny n'est alors pas au studio), l'équipe reçoit la visite des cuivres des Rolling Stones, Jim Horn, Jim Price et Bobby Keys (ils travaillent dans un studio voisin et deux d'entre eux, Price et Keys, ont déjà, en 1971, enregistré pour Johnny sur l'album Flagrant délit) ; Chris Kimsey, producteur du groupe, les connait bien et il leur fait écouter La musique que j'aime... ils aiment et offrent de lui donner « plus de force » encore. Lee Hallyday, chargé des finances, consent[11]. Lorsque deux heures plus tard, ils sortent de la cabine la chanson a sa « couleur blues » définitive[12]. Pour ce faire, précédemment, Michel Mallory enregistre une voix témoin, afin que les instrumentistes aient « dans » l'oreille la mélodie. Le lendemain soir, Johnny écoute le résultat et déclare : « Ce n'est pas comme ça qu'il faut la chanter », puis demande si tout est prêt pour enregistrer sa voix ? Chris Kimsey acquiesce. Par deux fois, en cabine, il écoute le play back sans chanter, puis annonce : « Maintenant vous m'enregistrez et même si je me trompe, laissez moi aller jusqu'au bout ! »[13] Deux prises, sur deux pistes différentes, sont réalisées. « Il y avait tant de magie, de puissance et d'émotion dans chacune d'elles, qu'il fut difficile de choisir », écrira Mallory[13].

À l'écoute, tous sont satisfaits, mais pas Johnny Hallyday qui trouve « qu'il manque quelque chose » ; « un dobro qui jouerait en slide » annonce-t-il après réflexion[14]. Chris Kimsey fait venir l'instrumentiste B.J. Cole, équipé d'un dobro artisanal (fabriqué selon ses dires par son père) et le son qu'il en sort est un tantinet semblable à une guitare hawaïenne[14]. Une seule prise est réalisée et alors que tous les instruments cessent, Cole, pour le plaisir, continue seul et termine la chanson. L'effet jugé excellent est conservé.

Diffusion

Jean Renard, alors directeur artistique de Johnny Hallyday, apprécie peu la chanson, pas plus que l'intégralité de l'opus Insolitudes et propose pour « sauver l'album » d'y joindre la chanson Comme un corbeau blanc[15] (titre de sa composition, enregistré trois ans plus tôt par Hallyday[16], initialement pour l'album Vie et resté inédit[17]). Par la volonté de Jean Renard, Comme un corbeau blanc devient le onzième titre d'Insolitudes et la face A du premier single extrait du 33 tours. La musique que j'aime n'est qu'une face B[18]. C'est pourtant elle qui très vite s'impose dans les diffusions radios et au public. Elle trouve immédiatement sa place dans le tour de chant de Johnny Hallyday et, à deux exceptions près (Le Pavillon de Paris en 1979 et le Palais des Sports en 1982), est depuis de tous les spectacles de l'artiste.

En 1976, enrichie par une longue introduction à la guitare électrique de Jean-Pierre Azoulay, elle clôt le show Johnny Hallyday Story au Palais des sports de Paris ; À Bercy, en 1987, un Big band accompagne Johnny et, sur la même scène, en 1990, une chorale camerounaise précède La musique que j'aime ; Avec elle, Hallyday, en 1998, entame son récital au Stade de France ; elle est encore au programme des Vieilles Canailles à Bercy en 2014 et en tournée en 2017, où Johnny Hallyday l'interprète avec Jacques Dutronc et Eddy Mitchell.

La musique que j'aime est la chanson que Johnny Hallyday a le plus grand nombre de fois interprétée en duo : 50 duos avec 35 interprètes différents[19],[20].

Réception

Le 45-tours s’écoule à plus de 250 000 exemplaires en France[21].

Les versions de 1982 et 1990

En 1982, sous la houlette de Pierre Billon, Johnny Hallyday réengistre l'ensemble des titres de la période Vogue ; Il en profite pour enregistrer sur un nouvel habillage musical, quatre de ses plus grand succès : Le pénitencier, Noir c'est noir, Que je t'aime et La musique que j'aime.

En janvier 1990, sort le nouveau single d'Hallyday Les vautours. Jugé trop violent le clip vidéo est censuré à la télévision. Afin de mieux soutenir le disque, qui souffre de cette absence de diffusion, il est décidé de sortir une seconde édition enrichie d'une nouvelle version de La musique que j'aime[22]. Carole Fredericks (qui a déjà travaillé avec Johnny Hallyday sur l'album Cadillac), est aux chœurs et cette fois encore, Pierre Billon est à la réalisation[23].

Discographie

1973 :

1982

1990

  •  :

45 tours Philips 876898-7[23] : Les Vautours - La musique que j'aime - Testament d'un poète

Maxi 45 tours Philips 8766899-1 et CD maxi single Philips 876899[23] : Les vautours (version longue) - La musique que j'aime - Rien à jeter - Testament d'un poètes

Discographie live :

Reprises

Notes et références

Notes

  1. Absente de l'édition originale du double album live de 1984, La musique que j'aime est présente sur l'édition CD de 2003, qui restitue l'intégralité du tour de chant.

Références

  1. Michel Mallory, Johnny vingt ans d'amitié, 1994, Éditions Black Dragon-Archimbaud, p. 94.
  2. Johnny Hallyday, Destroy, tome 2, Rebelle, 1996, Éditions Michel Lafon, p. 151.
  3. Johnny Hallyday, Destroy, tome 2, Rebelle, 1996, Éditions Michel Lafon, p. 149, citation : « Dans les périodes de crise, je suis incapable de rester dans la même ville que Sylvie et David. Je dois mettre un océan entre ma famille et moi. »
  4. Michel Mallory, Johnny vingt ans d'amitié, 1994, Éditions Black Dragon-Archimbaud, p. 83, 84.
  5. Michel Mallory, Johnny vingt ans d'amitié, 1994, Éditions Black Dragon-Archimbaud, p. 86.
  6. Johnny Hallyday, Destroy, tome 2, Rebelle, 1996, Éditions Michel Lafon, p. 150.
  7. Michel Mallory, Johnny vingt ans d'amitié, 1994, Éditions Black Dragon-Archimbaud, p. 88, citation : « En quelques minutes, [...], la forme définitive de La musique que j'aime était née... »
  8. Michel Mallory, Johnny vingt ans d'amitié, 1994, Éditions Black Dragon-Archimbaud, p. 89.
  9. Michel Mallory, Johnny vingt ans d'amitié, 1994, Éditions Black Dragon-Archimbaud, p. 89, citation : « Une heure après, j'avais terminé le texte et Johnny n'en changerait pas une virgule. »
  10. Michel Mallory, Johnny vingt ans d'amitié, 1994, Éditions Black Dragon-Archimbaud, p. 90, citation (Michel Mallory) : « Je savais ce que je voulais entendre au début de la chanson, mais n'étant pas assez bon guitariste, je demande à Rolling (surnom de Jean-Pierre Azoulay) de jouer ce que je ne pouvais faire que vocalement. Il le fit exactement, en y ajoutant sa technique et son talent, sa marque de fabrique en somme. »
  11. a et b Johnny Hallyday, Destroy, tome 2, Le rebelle, 1996, Éditions Michel Lafon, p. 153.
  12. Michel Mallory, Johnny vingt ans d'amitié, 1994, Éditions Black Dragon-Archimbaud, p. 92.
  13. a et b Michel Mallory, Johnny vingt ans d'amitié, 1994, Éditions Black Dragon-Archimbaud, p. 93.
  14. a et b Michel Mallory, Johnny vingt ans d'amitié, 1994, Éditions Black Dragon-Archimbaud, p. 91.
  15. Johnny Hallyday, Destroy, tome 2, Le rebelle, 1996, Édition Michel Lafon, p. 154, 155.
  16. http://www.hallyday.com/Son/Sessions/ses70.html / consulté le 7 janvier 2015.
  17. Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday discographie mondiale et cotations, 2003, Éditions Alternatives, p. 111, 112.
  18. http://www.encyclopedisque.fr/disque/33839.html / consulté le 7 janvier 2015.
  19. http://www.hallyday.com/Son/Duos/duos.html / consulté le 7 janvier 2015.
  20. http://www.hallyday.com/Son/Duos/duocomlamusiquequejaime.html / consulté le 7 janvier 2015.
  21. Ventes de 1973
  22. http://www.hallyday.com/Son/Disco/1990/1990sp876898.html / consulté le 9 janvier 2015.
  23. a b et c Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday discographie mondiale et cotations, 2003, Éditions Alternatives, p. 153.
  24. Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday discographie mondiale et cotations, 2003, Éditions Alternatives, p. 112.
  25. Daniel Lesueur, L'argus Johnny Hallyday discographie mondiale et cotations, 2003, Éditions Alternatives, p. 134.
  26. https://www.discogs.com/Patricia-Kaas-Toute-La-Musique/release/1744841 / consulté le 2 janvier 2019.

Articles connexes

Liens externes