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La famille, d'ancienne bourgeoisie, est originaire du Cambrésis[2]. Elle est issue de Jean-Baptiste Réal (né en 1755), maire de Solesmes (Nord).
Biographie
À gauche, Charles Maurras ; à droite, Maxime Real del Sarte, en 1923.
Né dans un milieu artistique, il est le fils du sculpteur Désiré Real del Sarte et de la peintre Magdeleine Real del Sarte (elle-même fille du musicien François Delsarte et cousine de Georges Bizet). Maxime Real del Sarte a également pour cousine la peintre portraitiste Thérèse Geraldy.
Le chef des Camelots du roi est dès lors de tous les combats du mouvement nationaliste et monarchiste, parmi lesquels la célèbre affaire Thalamas, du nom de cet historien qui essaya de professer à la Sorbonne un cours sur Jeanne d'Arc jugé insultant par l'Action française. Elle valut à Maxime Real del Sarte un séjour de dix mois à la prison de la Santé. En 1910, Maxime Real del Sarte, jeune royaliste, est exclu de l’avancement militaire, ce qui entraîne des incidents suscités par l’Action française, mais désapprouvés par le duc d’Orléans, dans un entretien accordé au journal Le Gaulois le [3].
Maxime Real del Sarte, catholique fervent et militant de l'extrême droite, était un admirateur de Jeanne d’Arc à laquelle il consacra de nombreux travaux. « Sa personne, écrit le baron de Tupigny, fut dominée par la sainte dont il dira plus tard : « Je fus toujours son serviteur. » Il s’est battu pour elle toute sa vie. »
Alors lieutenant au 106e régiment d'infanterie, Real del Sarte est blessé aux Éparges, sur le front de Verdun le , et doit être amputé de l’avant-bras gauche. Il n’en reprit pas moins son métier de sculpteur et l’œuvre qu’il avait conçue en , Le Premier Toit, reçut le grand prix national des Beaux-Arts en 1921. Anne André Glandy l'a décrit : « Un homme et une femme agenouillés l’un en face de l’autre : dans un geste de protection l’homme relève la femme et la maintient tandis qu’avec tendresse elle cherche à s’appuyer sur lui. C’est le principe de la clef de voûte, la base de toute architecture. »[4] Charles Maurras écrira un poème sur cette œuvre.
Dès lors, la notoriété de l’artiste alla grandissant, tant parmi ses amis que dans le monde officiel dont il reçut de nombreuses commandes. « De la main qui lui restait, note René Brécy, il a modelé cent ouvrages très variés, davantage peut-être conçus dans une méditation à la fois enflammée et subtile. Ne pouvant manier le ciseau, il a dirigé avec une étonnante maîtrise celui des praticiens, choisis entre tous, auxquels il lui fallait confier l’exécution de ses maquettes. »
L'activité de son atelier de sculpteur ne change rien à son militantisme, ni à ses idées et ses amitiés : Philippe d’Orléans d’abord, qu’il connaissait depuis 1913, le duc de Guise et enfin le comte de Paris ; il avait fondé une association qu’il nomma Les Compagnons de Jeanne d'Arc, sous l’égide de laquelle il travailla à obtenir la levée de la condamnation prononcée par le Vatican à l'encontre de l’Action française, en 1926 (la levée fut obtenue en ). Son œuvre comporte plusieurs représentations de Jeanne d'Arc, dont une statue funéraire des années 30, à Bar-le-Duc, assez proche du monument de Jeanne d'Arc à Rouen, à ceci près que des fleurs y remplacent les flammes.
Il participa à l'émeute antiparlementaire du , à l'occasion de laquelle il fut blessé.
Anne de Roux-Glandy lui a consacré un livre-souvenir, publié en 1954 par les Éditions d’Histoire et d’Art. En 1956, paraissait un album de photographies de ses œuvres[9], préfacé par le baron Meurgey de Tupigny, un proche sur le plan idéologique, qui note : « L’amour de la patrie, la poursuite de son idéal, son culte pour Jeanne d’Arc se confondent, se pénètrent et s’enroulent autour de ce pivot que fut pour lui l’idée monarchiste. »
En , le bulletin Lecture et tradition consacra un numéro au cinquantième anniversaire de sa mort.
L'Action française étudiante, le mouvement de jeunesse de l'Action française, a donné son nom à ses universités d'été, appelées camps Maxime Real del Sarte.
Œuvres
Sculptures
Jeanne d'Arc
Jeanne au bûcher, Montréal (Canada) ; réplique de la statue originale de 1928 à Rouen.
Jeanne d'Arc est nettement présente dans l'œuvre statuaire de Maxime Real del Sarte :
Au pays de Franco, notre frère latin. Suivi de : Sous le signe de Jeanne d'Arc, discours prononcé à Domrémy le . Avec une lettre-préface de Charles Maurras, Le Croquis, Paris, 1936.
« Préface » à Henry Planche, Un chevalier de Jeanne d'Arc, pièce en 3 actes, Imprimerie Moderne, Chambéry, 1942.
« Préface » à M. Dufrénois, Jeanne d'Arc qui revient sauver la France et le XXe siècle, d'après une antique prophétie, Eugène Figuière, Paris, 1936.
Notes et références
↑Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance no 17/1410/1888, avec mention marginale du décès (consulté le 14 octobre 2012).
↑Ghilaine Lhermitte, Le Quartier Jouvenet : 2 siècles d'histoire, Rouen, Roussel, , 239 p. (ISBN2-911408-03-9, OCLC492045554), « Le monument aux morts des forains », p. 40-42.
↑Patrice Quéréel (préf. Patrice Pusateri et Michel Nouvellon), XXe un siècle d'architectures à Rouen, Rouen, ASI, , 157 p. (ISBN2-912461-03-0), p. 40-41.
Léon Daudet, Maxime Réal del Sarte, en collaboration avec ses frères. Dessins de guerre, De Boccard, Paris, [sans date].
René Brécy (préf. Jacques Meurgey de Tupigny), L'œuvre de Maxime Real del Sarte, Paris, Plon, .
Nadine-Josette Chaline, « Le sculpteur Maxime Real del Sarte et son œuvre normande », Bulletin des Amis des monuments rouennais, 2013-2014, p. 51-61 (ISBN978-2-918609-06-3).