Gapennes

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Gapennes
Gapennes
La mairie.
Blason de Gapennes
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Abbeville
Intercommunalité CC Ponthieu-Marquenterre
Maire
Mandat
Daniel Fouconnier
2020-2026
Code postal 80150
Code commune 80374
Démographie
Gentilé Gapennois
Population
municipale
275 hab. (2021 en augmentation de 1,48 % par rapport à 2015)
Densité 24 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 11′ 02″ nord, 1° 57′ 13″ est
Altitude Min. 44 m
Max. 102 m
Superficie 11,37 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Abbeville
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Abbeville-1
Législatives 3e circonscription de la Somme
Localisation
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Gapennes
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Gapennes

Gapennes est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Situé sur la D 10e, le village se trouve à 14 km d'Abbeville et 47 km d'Amiens, à proximité de la D 12 qui permet de joindre Crécy-en-Ponthieu à 11 km.

Depuis le , la commune fait partie du parc naturel régional Baie de Somme - Picardie maritime.

De formations ternaire et quaternaire, le sol n'est pas très perméable. Souvent, une couche végétale de 20 à 40 cm recouvre des couches d'argile. Les coteaux, au sud, présentent de la marne sous cette couche végétale. Vers Brailly, le sable est davantage présent. Dans le sud du village, au contour des haies, on trouve un sable rugueux utilisé au XIXe siècle par les faucheurs pour aiguiser leurs faux[1].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 854 mm, avec 12,4 jours de précipitations en janvier et 8,8 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Abbeville à 12 km à vol d'oiseau[4], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 806,2 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Gapennes est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[8],[9],[10].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Abbeville, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (96,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (96,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (83,6 %), prairies (12,8 %), zones urbanisées (3,6 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Gatenaa en 980 ; Gaspannæ en 1088 ; GaspannariæGaspenna en 1172 ; Gapanæ en 1... ; Gaspanes en 11.. ; Gaspannes en 1199 ; Gaspanæ en 1224 ; Gaspennes en 1260 ; Gappennes en 1492 ; Gaspaines en 1507 ; Gapen en 1579 ; Gapennes en 1567 ; Gappen en 1638 ; Gappenes en 1646 ; Gappenne en 1646 ; Gappéne en 1657 ; Gapaines en 1648 ; Gapène en 1733 ; Gapenne en 1757 ; Gapeme en 1764 ; Grapenne en 1761 ; Gapesmes en 1780[14].

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire-Antiquité[modifier | modifier le code]

Des armes de pierre et des poteries romaines ont été trouvées[1].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

En 831, la seigneurie était possédée par l’abbaye de Saint-Riquier[1].

Le village est brûlé en 1524 et 1632 par les Espagnols. Lors de ces guerres où l'Espagne et la France se disputent le Ponthieu, l'église (seul subsistera le clocher) et le château ne sont guère épargnés[1].

De vieilles monnaies (billons) d'or et d'argent ont été retrouvées au XIXe siècle. Elles sont supposées avoir été enfouies en 1582[1].

Temps modernes[modifier | modifier le code]

L'école existe déjà en 1763[1].

À la restauration, royalistes et bonapartistes s'affrontent violemment. Le maire, Jules de Carpentin doit intervenir pour faire cesser l'agression à la ferme du Quesnoy tenue par Jean-François Dufestel. Des coups de feu sont tirés[1].

Pendant la Guerre franco-allemande de 1870, dix-sept jeunes combattent. Un d'entre eux trouve la mort, un autre est blessé[1].

Fin XIXe siècle, une briqueterie fournit à Gapennes et aux villages environnants le nécessaire pour les constructions nouvelles[1]. Gapennes comprend alors un hameau, le Quesnoy, qui correspond à une vieille ferme autrefois entourée d'un mur et d'un fossé dit de « circonvallation »[1].

Lors d'un bombardement visant la rampe de lancement de V1, l'église est complètement détruite en 1944.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs[15]
Période Identité Étiquette Qualité
1944 1947 Émile Brailly    
1947 1971 André Flaquet    
1971 1994 Eugène Maillard    
1994 En cours
(au 8 octobre 2020)
Daniel Fouconnier   Réélu pour le mandat 2020-2026[16],[17]

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[19].

En 2021, la commune comptait 275 habitants[Note 3], en augmentation de 1,48 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
746760811767916864876844831
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
789766754705630587577536497
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
478457462406359362350318313
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
287282269240217218243247253
2017 2021 - - - - - - -
281275-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement[modifier | modifier le code]

En matière d'enseignement primaire, les enfants du village sont accueillis au sein du regroupement pédagogique intercommunal de la vallée de l'Épine qui compte trois écoles à Agenvillers, Canchy et Millencourt-en-Ponthieu, accueillant 123 élèves pour l'année scolaire 2018-2019. Les écoliers sont originaires d'Agenvillers, Canchy, Gapennes, Millencourt-en-Ponthieu, Domvast et Neuilly-l'Hôpital[22].

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église Notre-Dame-de-l'Assomption[23] : construite une première fois vers 1700, elle subit plusieurs effondrements.
    Reconstruite en brique après les destructions de la Deuxième Guerre mondiale, son clocher est indépendant.
    Sous l'église se trouve un souterrain-refuge ou muche composé de trois rues principales et 42 chambres[24]. Ces souterrains dont l'accès a été oublié ont servi de refuges pour les habitants au cours des différentes guerres[1].
  • Château bâti en 1650, dans le style du premier Mansard[1].
  • Écurie de Gapennes : centre équestre.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Personnalité.
  • Aléaume de Gapennes trouve la mort à la bataille d'Azincourt en 1415[25].
  • Jean-François Dufestel (1747-1821), député de la Somme.
    Né le 17 janvier 1747 à Gapennes (fils de J.-François Dufetel et de Catherine Goddé, et filleul de Charlotte Dufestel). Mort à 74 ans 4 mois et 6 jours, le 23 mai 1821 à Gapennes, place de l'Église. Éduqué, il sait parfaitement écrire. Laboureur en 1776/1787. Cultivateur à la ferme du Quesnoy (1811/1821).
    Député de la Somme en 1792, révoqué par l'assemblée électorale après sa nomination, il est rétabli par la Convention dans la séance du 1er octobre 1792.
    Membre de la Convention, il était « propriétaire cultivateur » à Gapennes (Somme) et père de onze enfants, lors de son élection à la Convention (10 septembre 1792), par ce département, la 9e sur 13, avec 258 voix sur 360 votants. Il siégea parmi les modérés et, dans le procès de Louis XVI, motiva comme il suit son vote au 3e appel nominal : « Je déclare n'avoir reçu aucun pouvoir de juge, puisque la même assemblée électorale, en me nommant, a nommé deux hauts-jurés, et qu'il n'entrera jamais dans mes principes de voter la peine de mort contre mon semblable. Je prononce la réclusion et le bannissement. » Suspect à la Montagne, il acheva de se perdre en protestant contre les Journées du 31 mai et du 2 juin 1793, et fut décrété d'arrestation à la suite de ces journées. Il remit sa démission le 5 frimaire an II (), en raison des préoccupations que lui causait sa nombreuse famille. Il est remplacé par Dequem le 30 frimaire an II ()[26].
  • À la suite du décès de Jules de Carpentin, châtelain et maire, le comte François-Marie Alof de Louvencourt hérite du château. Il est nommé en 1851 lieutenant de louveterie de l'arrondissement d'Abbeville[27].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Les armes de la commune se blasonnent ainsi :

d'argent à l'écusson d'azur, accompagné de six billettes du même.
Ce sont les armes des seigneurs locaux connus dès 1100[28].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k et l Notice historique et géographique rédigée par l'instituteur, M. Sannier, 1899, Archives départementales, Amiens.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  4. « Orthodromie entre Gapennes et Abbeville », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Abbeville » (commune d'Abbeville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Abbeville » (commune d'Abbeville) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Abbeville », sur insee.fr (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  14. Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 419 (lire en ligne sur DicoTopo) [1].
  15. L'écho du canton, communauté de communes du canton de Nouvion, 4e trim. 2000, édit. Norsud S.A. Saleux - 80480.
  16. « Liste des maires de la Somme » [xls], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
  17. « Liste des élus de la Somme » [ods], Listes des élus, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
  18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  22. Magali Mustioli-Hercé, « Grogne autour de la réorganisation des écoles », Courrier picard, édition Picardie maritime,‎ , p. 8 (lire en ligne).
  23. Oswald Macqueron, « Aquarelle : Eglise de Gapenne [Gapennes], d'après nature, 2 septembre 1857. », Documents numérisés, fonds Macqueron, Bibliothèque municipale d'Abbeville (consulté le ).
  24. Calque d'Oswald Macqueron, « Plan de l'église de Gapennes levé les 7 & 10 juillet 1834 sur lequel on a indiqué par une ligne ponctuée & une teinte rouge les rues & les chambres des carrières situées à 14 mètres environ au-dessous du sol. Voir l'ouvrage intitulé : "Cryptes de Picardie" par Bouthors, greffier en chef de la Cour Royale d'Amiens. », Documents numérisés, fonds Macqueron, Bibliothèque municipale d'Abbeville (consulté le ).
  25. Lire en ligne.
  26. La révolution dans la Somme. Conventionnels, jacobins et soldats, Robert Legrand, 1988, p. 124.
  27. Jacques Dulphy, Les loups dans la Somme, janvier 1988, imp. Colombel, Amiens, p. 329.
  28. « Les armes décrites dans l'Armorial de France » (consulté le ).