14e régiment d'artillerie (France)

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14e régiment d’artillerie
Image illustrative de l’article 14e régiment d'artillerie (France)

Création
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d’artillerie
Rôle Artillerie
Inscriptions
sur l’emblème
CONSTANTINE 1837
SÉBASTOPOL1854-1855
MAGENTA 1859
PALIKAO 1860
VERDUN 1916
L'AISNE 1917
MONTDIDIER 1918

Le 14e régiment d'artillerie (14e RA) est régiment d'artillerie français, créée en 1834 pendant la monarchie de Juillet au moyen d'éléments provenant de divers régiments d'artillerie.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

  • 1834 : 14e régiment d'artillerie
  • 1854 : 14e régiment d'artillerie à cheval
  • 1860 : 14e régiment d'artillerie monté
  • 1872 : 14e régiment d'artillerie
  • 188? : 14e régiment d'artillerie de campagne
  • 1919 : 14e régiment d'artillerie de campagne porté
  • 1923 : dissous
  • 1939 : 14e régiment d'artillerie divisionnaire
  • 1940 : dissous

Chefs de corps[modifier | modifier le code]

  •  : François Ignace Delort de La Flotte
  •  : Charles Edmé François Xavier Michel Mariez
  •  : Louis Étienne Thouvenin
  •  : Jean Louis Auguste Olry
  •  : Edmond Le Bœuf
  •  : Gaëtan de Rochebouët
  •  : Antoine Adolphe Chautan de Vercly
  •  : Henri Jean Maigné
  •  : Joseph Jules Saint-Rémy
  •  : François Amédée de Franchessin
  •  : Eugène Jean René Pontgérard
  • 1879 : colonel Zoegger
  • 1884 : colonel Séard
  • 1886 : colonel Gros
  • 1891 : colonel Heintz
  • 1895 : colonel Armand
  • 1896 : colonel Bernard
  • ? (avant août 1914) : Vincent du Portal
  •  : colonel Ducrocq
  •  : lieutenant-colonel Delmas
  •  : lieutenant-colonel Bellier
  •  : commandant, chef d'Escadron (juin 1918) puis lieutenant-colonel (septembre 1918) Chartier

Historique des garnisons, combats et bataille[modifier | modifier le code]

De 1834 à 1848[modifier | modifier le code]

Le 14e régiment d'artillerie est créé par l'ordonnance du [1].

Il est formé en à Toulouse[1], avec 1 batterie à cheval du 7e régiment d'artillerie et 1 batterie à cheval du 10e régiment d'artillerie, 4 batteries montées des 4e, 5e, 7e et 10e régiment d'artillerie, et 6 batteries à pied provenant des 5e, 7e et 10e régiments d'artillerie. Ces 6 batteries furent immédiatement montées[note 1],[2].

Les garnisons qu'il a occupées sont : Toulouse en 1834, Valence en 1839, Lyon en 1843, et Strasbourg en 1848.

De 1837 à 1839, la 4e batterie est envoyée en Algérie, et participe au siège de Constantine en 1837.

De 1840 à 1844, les 4e et 5e batteries sont envoyées en Algérie et participent aux expéditions de Miliana, de Médéa, Le Chétif, de Tlemcen et à la bataille d'Isly[1].

Second Empire[modifier | modifier le code]

Il est en garnison à Douai en 1850 et à Vincennes en 1858.

En 1854-1855 le régiment est envoyé en Crimée et participe au siège de Sébastopol et à la bataille de Traktir.

Il est devenu, dans l'organisation du , le « 14e régiment à cheval ». Il n'avait, en conséquence, conservé que son état-major et ses 2 batteries à cheval, avait reçu 6 batteries à cheval, dont 3 batteries à cheval du 1er régiment d'artillerie, 2 batteries à cheval du 6e régiment d'artillerie et 1 batterie à cheval du 12e régiment d'artillerie, et avait versé toutes ses batteries à pied, montées ou non montées : 4 batteries au 3e régiment d'artillerie, 1 batterie au 4e régiment d'artillerie, 1 batterie au 9e régiment d'artillerie et 6 batteries au 10e régiment d'artillerie[2].

En 1859, durant la Campagne d'Italie, il participe à la bataille de Magenta.

Le décret impérial du , qui prescrivait la formation de 3 nouveaux régiments montés, mit celui-ci sous le nom de 18e régiment d'artillerie.
Par ce même décret, le nouveau 14e régiment d'artillerie est formé à Rennes et composé avec 5 batteries du 8e régiment d'artillerie et 5 batteries du 9e régiment d'artillerie[2].

Le régiment a tenu garnison à Rennes en 1860, à Auxonne en 1866, et à Toulouse en 1868.

Lors de l'expédition de Chine en 1860, il participe à l'attaque des forts du Peï-Ho, à l'attaque Tien Tsin à la prise de Pékin, au combat de Tchang-Ki-Ouang[3] et à la bataille de Palikao.

L'année suivante, il est envoyé en Cochinchine et il participe à la bataille de Ky Hoa, à la prise de Mỹ Tho et de « Tong Kéan ».

Revenu en France, il fait partie du corps expéditionnaire envoyé à Rome, de 1867 à 1870 pour soutenir la République romaine[4].

La 22e batterie à la bataille d'Héricourt (15 janvier 1871).

En 1870, les batteries du régiment sont éclatées dans plusieurs armées qui participent à divers engagements :

De 1871 à 1914[modifier | modifier le code]

Il se trouve à Tarbes de 1872 à 1914.

Lors de la réorganisation de 1872, il garde 9 batteries, reçoit 2 batteries à cheval du 24e régiment d'artillerie, et cède 1 batterie à pied au 23e régiment d'artillerie, 3 batteries montées au 24e régiment d'artillerie et 2 batteries montées au 26e régiment d'artillerie[2].

La réorganisation de 1873 place le 14e régiment d'artillerie dans la 18e brigade d'artillerie, et il perd ses batteries à cheval qui vont ; l'une au 24e régiment d'artillerie et l'autre au 34e régiment d'artillerie[2].

Première Guerre Mondiale[modifier | modifier le code]

En casernement à Tarbes

Affectation : 18e brigade d'artillerie, artillerie de la 36e division d'infanterie.

Composition : 3 groupes de 9 batteries de 75 (36 canons)[18].

1914[modifier | modifier le code]

Le , le 14e régiment d'artillerie de campagne quitte sa garnison à Tarbes et s'embarque les 7, 8 et pour aller en Lorraine où se concentrait le 18e corps d'armée. Appelé en Belgique avec les autres éléments du corps d'armée le régiment s'embarque de nouveau à Toul. Il débarque à Avesnes, Fourmies et Anor et marche en avant jusqu'à Thuin et Gozée, situés en territoire belge. Le contact avec l'ennemi a lieu le .

Pendant toute cette journée, les 3 groupes exécutent des tirs violents sur l'infanterie et sur l'artillerie ennemie mais est contraint de se replier par Clairfayts, Liessies, Buironfosse et Villers-le-Sec.

Le , l'infanterie de la 36e division d'infanterie lance une offensive sur la rive droite de l'Oise et refoule l'ennemi avec l'aide des 3 groupes du 14e RAC. Malgré le succès de ces opérations, la division d'infanterie reçoit l'ordre de repli. Le régiment poursuit alors son mouvement en rétrogradant par étapes, qui s'effectue par Sissy, Renansart, Monceau-lès-Leups, Crépy-en-Laonnois, Bucy-lès-Cerny, Foucaucourt, puis il franchi le canal de l'Ailette à Anizy-le-Château puis l'Aisne à Vailly.

Le , le régiment est pris sous de violents feux d'artillerie et de mitrailleuses sur la route de Mont-Notre-Dame.

Les jours suivants, le régiment continue son repli par Sergy, Courmont, Jaulgonne où la Marne est franchie sur un pont suspendu, puis Courtemont et Connigies.

Le , le régiment est relevé et sedirige sur Meillerav et stationne le lendemain à Saint-Martin-des-Champs.

Le , la division se porte sur Rupéreux ou, bousculé l'ennemi bat en retraite.

Talonnant l'envahisseur, le régiment se porte rapidement en avant par Augers et Pierrelez. Le , les 1er et 3e groupes bombardent le village de Marchais-en-Brie où l'ennemi s'accroche désespérément et, après une lutte acharnée, l'infanterie enlève le village. La Marne est franchie et la poursuite continue par Essômes, Fère-en-Tardenois, Cierges, Coulonges, Dravegny, Mont-sur-Courville et Unchair.

Le , les avant-gardes appuyées par le 2e groupe franchissent l'Aisne à Maizyet et poussent rapidement vers Craonne. Mais l'ennemi a reçu l'ordre de tenir coûte que coûte sur cette position. Il y creuse des tranchées et les réactions de son artillerie se font de plus en plus violentes. Les reconnaissances du 2e groupe qui se portaient en avant pour préparer l'attaque de Craonne sont arrêtées au carrefour d'Oulches et de Craonnelle par l'infanterie ennemie. Le lendemain, la bataille continua, elle fut très dure mais le plateau de Vauclerc est enlevé et la 36e division pût s'établir solidement à 6 kilomètres au nord de l'Aisne.

Le marque la fin de la guerre de mouvement. Dans la période du au , le régiment est engagé constamment.

La Division solidement établie au nord de l'Aisne doit soutenir des combats très durs notamment le où l'ennemi essaye d'enlever la ferme d'Hurtebise et durant lesquels la 8e batterie est citée à l'ordre du corps d'armée :

« La 8e Batterie, réoccupant au point du jour, une position occupée la veille, s'est trouvée subitement à 50 mètres sous le feu le plus vif de tirailleurs d'infanterie ennemie. A pu sortir de cette situation dangereuse par la valeur de ses Officiers, les Lieutenants SCHMELTZ et ILLARTEIN, le Sous-Lieutenant de réserve JOLY et par la bravoure de tout son personnel, grâce enfin à la direction énergique de son commandant le Capitaine TILLE. »

Le , le front est complètement stabilisé. Le 2e groupe est en position au nord de Beaurieux, le 1er groupe à Le Blanc-Sablon le 3e groupe au nord de la ferme Cuissy.

Pendant les mois de septembre, octobre et novembre, de violentes attaques locales ont lieu dans les régions d'Hurtebise et du moulin de Vauclerc.

Divers changements de position sont effectués qui amènent le 1er groupe dans la région de Jumigny-Vassogne, le 2e groupe dans la région de Blanc-Sablon et le 3e groupe au nord de Beaurieux.

1915[modifier | modifier le code]

C'est dans cette situation qu'une attaque violente surprend les groupes le . C'est la bataille de la Creute également appelée bataille de Craonne[19]. Cette attaque avait pour objet de rejeter les troupes Françaises au sud de l'Aisne. Les combats sont meurtriers, et malgré une résistance de fer, les assaillants parviennent à enlever la ferme d'Hurtebise et la creute située au nord de Vassogne. Le 27 au matin, les Allemands sont maîtres de la totalité des anciennes positions françaises sur le plateau du Chemin des Dames.

Le secteur étant ensuite généralement calme, le régiment augmente, les positions défensives, la protection des casemates et d'organise un système complet de positions en vue d'une offensive prochaine.

En , le Colonel Ducrocq prend le commandement du régiment.

1916[modifier | modifier le code]

Le , la 36e DI est relevée du secteur de l'Aisne, et est dirigé par étapes sur Épernay par Loupeigne et Cuisles. Arrivé à Cuisles, il reste quelque temps sur place et exécute des manœuvres au camp de Fère-en-Tardenois. Les 28 et , il s'embarque à Épernay et débarque dans la région de Sommeilles-Nettancourt. Le régiment stationne jusqu'au dans la région de Rancourt et se dirige sur Verdun par Louppy-le-Petit, Seraucourt où il séjourne à nouveau et manœuvre jusqu'au .

Après cette période de repos, il rejoint la zone des combats et se porte par Seraucourt et Landrecourt dans le secteur de Souville où il relève l'artillerie de deux autres divisions, les et .

L'appui du 14e d'artillerie s'exécute depuis les environs du fort de Douaumont jusqu'au bois de la Caillette. Le 1er groupe est en position sur la croupe ouest de Fleury, le 3e groupe est en position sur le versant nord de la croupe du fort de Souville et le 2e groupe est en position au fort Saint-Michel.

L'ennemi se montre très mordant pendant cette période, exécutant plusieurs fois par jour des attaques locales avec de gros effectifs. A partir du , les attaques ennemies deviennent de plus en plus fréquentes et plus puissantes. La relève du régiment commencée dans la nuit du 7 au est interrompue par suite d'une forte attaque ennemie commencée le 7 qui réussit à enlever le fort de Vaux et qui s'étendit le 8 vers l'ouest de la zone d'action du régiment. La gauche fléchit à la ferme Thiaumont et l'infanterie Française est refoulée jusqu'à Fleury. Après de violentes contre-attaques, les troupes finissent par à arrêter l'ennemi et la situation se stabilise légèrement, permettant de terminer la relève du régiment le .

Les 9 Batteries du régiment ont tiré une moyenne de 27 000 coups par jour, soit en tirs de barrage, soit en tirs systématiques de harcèlement, soit en tirs de peignage sur les premières lignes ennemies. Toutes les batteries du régiment ont été systématiquement contrebattues par l'artillerie allemande recevant chacune, une moyenne de 800 à 1 000 obus de 150. Durant cette période le régiment a perdu 15 tués et 57 blessés.

Après, relève, le régiment est regroupé à Dampierre-le-Château où il stationne jusqu'au , ou il est se dirigé vers le secteur de Sainte-Menehould. Du au , le régiment se trouve dans l'Argonne, un secteur calme.

Le , le régiment commence son mouvement vers le camp de Mailly par Somme-Yèvre, Coupéville, Coole, et Torcy-le-Grand. Le , il est dirigé par étapes sur la Somme par Châtillon-sur-Morin, Révillon, Saint-Augustin, Mitry, Asnières-sur-Oise, Précy-sur-Oise (), Reuil-sur-Brêche, Villers-aux-Érables et il relève un autre régiment d'artillerie.

1917[modifier | modifier le code]

Du au , le régiment tient le secteur de Deniécourt par un hiver très rigoureux. Il exécute de nombreux tirs de harcèlement et subit de nombreux tirs de destruction de la part de l'ennemi.

Le le régiment est relevé par l'armée anglaise, et quitte le secteur de la Somme. Il se dirige vers Clermont de l'Oise par Thennes-Bertaucourt, Pisseleu, près du camp de Crèveçoeur où il manœuvre jusqu'au , date à laquelle il va participer à l'attaque de Lassigny le .

Les batteries se portent en avant jusqu'au canal Crozat, puis sont ramenées en arrière du front à Nointel, près de Clermont de l'Oise.

Le , le lieutenant-colonel Delmas prend le commandement du régiment.

Le régiment se dirige sur l'Aisne par Nointel, Chevrières, Morienval, Maucreux, Beugneux et Révillon et est mis à la disposition de la division Marchand.

Le , il occupe des positions dans le secteur de Jumigny, en vue de l'offensive générale du . Dans la période du au , les batteries du régiment restent dans le secteur de Jumigny, participent à l'attaque du , exécutant des tirs de brèches, de destruction, d'accompagnement d'attaque, et de barrage.

Retiré du secteur de Jumigny le , le régiment est regroupé au sud de la Vesle, près de Unchair et Mont-sur-Courville, qu'il quitte le pour se porter dans le secteur de Blanc-Sablon. Du au , le régiment prend une part brillante aux actions de la 36e DI qui ont amené les et , la prise de Craonne et du plateau de Californie. Le régiment recueille un peu de la gloire de la 36e DI qui eut les honneurs du communiqué officiel du  :

« les mêmes régiments qui s'étaient couverts de gloire en enlevant les 4 et 5 mai, Craonne et les plateaux de Californie et Vauclerc, ont de nouveau fait preuve d'une admirable vaillance dans la défense des positions qu'ils avaient conquises. »

Pendant cette période, le régiment a eu 16 tués et 80 blessés.

Relevé du front le , le régiment se porte par Saint-Gilles, Fère-en-Tardenois, Saint-Agnan, L'Échelle-le-Franc, les Essarts, dans la région de Sézanne où il s'embarque. Il débarque le à Vesoul où il se repose.

Le , il se porte par Arpenans, Ronchamp, Chaux, dans le secteur de Lachapelle-sous-Rougemont, en Alsace, où il reste du au . Le secteur depuis Cernay jusqu'au canal du Rhône au Rhin est dans l'ensemble très tranquille. L'ennemi se borne à bombarder systématiquement toutes les batteries du régiment qui sont bouleversées et subissent de fortes pertes.

Après avoir été relèvé, le régiment séjourne dans la région de Rougegoutte jusqu'au , date à laquelle il s'embarque à Bas Évette et Belfort. Il débarque à Saint-Hilaire et cantonne à Courtisols jusqu'au ou le commandement du régiment est pris par le lieutenant-Colonel Bellier.

Du au , le régiment tient le secteur d'Aubérive, en Champagne, face à Sainte-Marie-à-Py et à Vaudesincourt. Le , grâce aux tirs de barrage du régiment déclenchés à temps, une attaque ennemie sur 3 points du secteur est repoussée ainsi qu'une autre attaque est déclenchée le .

Le , le régiment change de secteur, il occupe du au , toujours en Champagne, le secteur de Tahure, défendant le front compris entre la Galoche à l'est et le bois au nord-ouest de Perthes. Le secteur occupé est le type d'un secteur stabilisé, mais agité, car c'est la période des coups de main. Les Allemands font beaucoup de contre-batterie, et les groupes subissent de nombreux bombardements par obus à ypérite. Les troupes françaises exécutent également des coups de main comme le , sur le « saillant des Mures », le sur le « saillant du Coucou », le au sud de Tahure.

1918[modifier | modifier le code]

Après avoir dispersé plusieurs coups de main sur le saillant de Tahure, les troupes françaises en lancent le sur la butte de Tahure, puis sur le saillant de la Galoche qui est enlevé le .

En le commandant Chartier prend le commandement du régiment.

Les 1er et , le régiment est relevé et fait route par Cuperly, Écury-sur-Coole, Gigny-aux-Bois, Coclois, sur Margerie où il reste jusqu'au , date à laquelle il s'embarque pour la région de Montdidier.

Débarqué à Chevrières, il cantonne à Antheuil. Le , il est mis à la disposition du 2e corps de cavalerie, qui le porte dans la journée du 27 dans la région sud de Montdidier, en soutien de la 22e DI. L'infanterie de la 36e DI, débarquée dans la nuit du 27 au , entre en ligne.

Dans l'après-midi, la 36e DI procède à une attaque générale afin d'arrêter la progression allemande. Le village d'Assainvillers est pris par le 34e RI. Dans, la nuit du 28 au , les 2e et 3e groupes se portent en avant en vue de soutenir la progression de l'infanterie qui doit continuer le 29. Malheureusement les deux attaques déclenchées dans cette journée échouent devant la multitude de mitrailleuses que l'ennemi avait établies sur le terrain. La journée du 30 est marquée par une forte pression de l'ennemi qui attaque sur toute la ligne. Mais vers le soir, par suite d'un fléchissement, le 34e RI est obligé d'abandonner Assainvillers et de se replier jusqu'aux lisières du « bois de Vaux ». Pendant cette journée, l'infanterie allemande s'étant approchée jusqu'à 500 mètres des batteries du 14e RAC, celles-ci se replient, au soir.

Pendant trois jours, le régiment a eu 6 tués et 40 blessés et a tiré plus de 22 000 coups.

Par ordre no 431 de la 3e armée, le régiment est cité à l'ordre de l'armée avec le motif suivant :

« Du au , sous les ordres du Commandant Chartier, a pris une part splendide aux opérations de la Division. Poussant des batteries à 1 000 mètres de l'ennemi pour soutenir nos attaques, a maintenu l'une d'elles à 500 mètres de la ligne de feu pour contenir l'ennemi dont il a ainsi contribué a arrêter par des tirs à vue, les assauts répétés. Avait glorieusement contribué au succès des combats des 4 et . »

Pendant les mois davril et de mai, les batteries développent une grande activité dans l'aménagement de leurs positions en vue de résister à une forte attaque ennemie prévue. C'est également dans cette perspective que des tirs de harcèlement nourris sont exécutés jour et nuit. La consommation atteignant pour les 24 heures jusqu'à 8 000 coups pour le régiment. L'artillerie allemande, qui n'est pas inactive, lance des tirs d'efficacité et de harcèlement de 150 et 210, le 3e groupe recevant plus de 6 000 coups de tous calibres.

Cependant l'Allemagne préparait une attaque entre Montdidier et Lassigny, dont la, préparation était révélée le par des reconnaissances aériennes.

Le à 23 h30, la préparation allemande se déclenche, c'est le début de l'opération Gneisenau. Elle dure 4 heures pendant lesquelles toutes les batteries exécutaient des tirs de contrepréparation, malgré les bombardements violents à obus à gaz et explosifs de tous calibres.
Le à 3 h20, l'infanterie allemande aborde la 1re ligne française dont l'artillerie tire sans arrêt jusqu'à 9 heures. A ce moment l'attaque est enrayée sur le front de la division.
Pendant l'après-midi du , les Allemands tentent quelques infiltrations, dont la plus importante a lieu dans la direction de Tricot et Courcelles. Pour la journée, la consommation se chiffre par 27 000 coups. Malgré l'avance de l'ennemi, qui s'est approché à moins de 800 mètres de certaines batteries, aucune n'a bougé. Par suite d'un fléchissement, le village de Méry tombe entre les mains de l'envahisseur. Le , le 3e groupe étant fortement menacé de flanc, la 9e batterie tire à vue sur l'infanterie ennemie jusqu'au moment où elle est obligée de se replier sous le feu des mitrailleuses. Le , les batteries participent à la grande contre-offensive menée par le groupement Mangin avec chars d'assaut. Le village de Méry est repris et la division menacée sur son flanc droit est dégagée.
Dans cette période du au , le régiment a perdu 20 tués, 146 blessés et 3 disparus.
Il est cité à l'ordre du 35e CA avec le motif suivant :

« Brillant régiment qui, sous les ordres du Chef d'Escadron Chartier, a, par la précision de ses tirs, la hardiesse de son personnel et sa liaison étroite avec l'infanterie, contribué puissamment a arrêter l'ennemi dans ses attaques du 9 au 13 juin 1918. »

Le , le régiment est relevé et va cantonner à Nointel, puis s'embarque à Liancourt. Les batteries sont transportées par voie de fer à Sommeilles-Nettancourt et prennent le secteur de la vallée de l'Aire, dans le secteur de la butte de Vauquois, en occupant d'abord la 2e position, puis la 1re position à partir du . Les Allemands font une préparation d'attaque dans la nuit du 13 au , mais aucune attaque d'infanterie ne se produit, l'attaque réelle ayant lieu en Champagne sur l'armée Gouraud. Le secteur tenu du au est le type du secteur calme. Peu de tirs sont exécutés. Un coup de main sur la butte de Vauquois a toutefois lieu le .

Retiré du secteur le , le régiment se dirige par Les Charmontois, Vroil, vers Sommeilles ou il s'embarque à nouveau le , et débarque à partir du à Longueil-Sainte-Marie et va cantonner dans la région de Rhuis.

Le , le régiment est rassemblé dans la région nord-ouest de Soissons et à Saint-Christophe-à-Berry et passe en soutien de la 1re division marocaine qui est positionnée face à la ligne Hindenburg au sud de Pinon, position dans laquelle elle a mordu et que l'ennemi tente de dégager les 11 et par des attaques violentes dispersées par l'artillerie du 14e RAC. La DI marocaine, appuyée par le régiment, attaque le et réussit à enfoncer la ligne ennemie dans la région du Moulin de Laffaux. Les Allemands réagissent violemment les 15 et . La 36e DI relève la division marocaine et soutient victorieusement les assauts répétés de l'ennemi qui tente, mais en vain, les , et , de rétablir sa ligne. La 36e DI prenant alors l'offensive mord de plus en plus dans la ligne Hindenburg, soutenue au mieux de ses intérêts par le 14e RAC.
Devant les attaques répétées de la 36e DI, les Allemands abandonnent le la ligne Hindenburg et se replient derrière le canal d'Anizy-le-Château.
Pendant cette courte période du 9 au , le régiment a tiré plus de 130 000 obus, a reçu plus de 30 000 obus de gros calibre sur ses batteries et a eu 6 tués et 47 blessés.
Il a été cité à l'ordre de la 10e armée, no 346, du avec le motif :

« Régiment d'élite, sous la conduite énergique et habile de son chef, le Lieutenant-Colonel Chartier, a montré en toutes occasions, les plus belles aptitudes manœuvrières, la plus haute conscience de son rôle d'appui de l'infanterie. Dans la période du 9 au , au cours des combats livrés devant Allemant, a largement contribué par la précision de ses tirs, aux succès de nos opérations offensives ainsi qu'à l'échec des contre-attaques de l'ennemi. »

Cette 2e citation à l'ordre de l'armée confère au régiment le port de la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre.

A partir du , l'ennemi se replie par bonds successifs depuis le canal d'Anizy-le-Château jusqu'à la Hunding-stellung, talonné par les troupes alliées[note 2].

Le , le régiment attaque la Hunding-stellung à Verneuil. La position est enlevée grâce à la précision des tirs, et l'infanterie collant derrière le barrage roulant. Les Allemands se retirent derrière la Souche.

Le , le régiment est relevé et se dirige par étapes dans la région de Crépy-en-Valois.

Le , l'Armistice mettait fin aux opérations.

Le , le régiment se met en route pour aller vers l'Alsace où il arrive le .

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Le , le 14e régiment d'artillerie fait une entrée triomphale à Mulhouse, où il est passé en revue ainsi que toute la 36e division d'infanterie par le général de Castelnau et l'étendard du régiment reçoit la fourragère.

Cette année-là, il devient un régiment d'artillerie de campagne portée, le 14e RACP, en garnison à Bordeaux[20],[21]. Il est dissous le selon la réorganisation décidée en mars 1923[22].

Seconde Guerre Mondiale[modifier | modifier le code]

Il est recréé le par le centre mobilisateur d'artillerie no 38. ll appartient à la 35e division d'infanterie lors de la bataille de France[23].

Après 1945[modifier | modifier le code]

Étendard[modifier | modifier le code]

Dessin du revers de l'étendard du 14e RA.
Dessin du revers de l'étendard du 14e RA.

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[24] :

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]


  1. * Batteries à pied : tout le monde est à pied
    * Batteries montées : conducteurs à cheval et servants à pied.
    * Batteries à cheval : tout le monde est à cheval.
  2. La Hunding-stellung était une ligne de défense qui doublait la ligne Hindenburg. Elle était située sur les crêtes entre Chateau-Porcien, Herpy et vers Gomont, et sans aucun blockaus. Cette ligne de défense était composée de tranchées crénelées et bastionnées, et en plusieurs lignes parallèles, étagées jusqu'à la Serre, et même après celle-ci, soit sur une profondeur de 12 à 15 km et même parfois 20 km. Les lignes étaient séparées de 500 mètres à un km, et parallèles, en suivant le terrain.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Historique des corps de troupes 1569-1900
  2. a b c d et e Louis Susane :Histoire de l'artillerie Française].
  3. Combat de Tchang-Ki-Ouang 18 septembre 1860.
  4. Le corps expéditionnaire français à Rome
  5. Bataille de Cussey-sur-l'Ognon (1870)
  6. 30 octobre 1870 : Ce jour où la résistance de Dijon est entrée dans l'Histoire
  7. Ladon : 150 ans après la bataille
  8. Ladon, un paisible village du Loiret en novembre 1870 par Jacqueline Besson-Le Huédé
  9. Lieux de mémoire, Patay, Loiret
  10. Histoire de la ville et du canton de Beaugency pendant la guerre de 1870
  11. L’affaire de Chambord en 1870, histoire oubliée
  12. Loir-et-Cher : décembre 1870 sous le feu des Prussiens
  13. Les chasseurs à pied et la campagne de 1870-1871. Décembre-1870
  14. Monument du combat de Morée des 14-16 décembre 1870
  15. Gino Segrais : Chronologie de la Guerre de 1870 : Décembre
  16. Commémoration à Sillé de la guerre 1870-1871.« Elle est à l'origine de 80 millions de morts ! »
  17. Guerre 1870-1871 en Sarthe : les combats oubliés de Crissé
  18. Site chtimiste.com.
  19. 25 janvier 1915, La bataille de la Creute
  20. Historique du 212e régiment d'artillerie de campagne, Bordeaux, V. Cambette, , 46 p. (lire en ligne), p. 46
  21. Historique du 214e régiment d'artillerie de campagne, Bordeaux, Cambette, , 87 p. (lire en ligne), p. 56
  22. « Regroupement des unités d'artillerie », Revue d'artillerie,‎ , p. 95-101 (lire en ligne)
  23. « Regiments d'Artillerie », sur www.atf40.fr (consulté le )
  24. Décision no 12350/SGA/DMPA/SHD/DAT relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées (no 27), (lire en ligne), p. 92

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]