402e régiment d'artillerie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

402e régiment d'artillerie
Image illustrative de l’article 402e régiment d'artillerie
Insigne régimentaire du 402e régiment d'artillerie

Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'artillerie
Rôle Artillerie anti-aérienne
Fait partie de 1re brigade mécanisée (1re BM)
Garnison Quartier Corbineau à Châlons-en-Champagne
Ancienne dénomination 2e régiment de défense contre aéronef
Devise "Nec pluribus impar"
("Au-dessus de tous")
Inscriptions
sur l’emblème
Grande Guerre 1914-1918
AFN 1952-1962
Guerres Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Guerre du Tchad

Le 402e régiment d'artillerie, à l'origine 402e régiment d'artillerie de défense contre aéronefs, a été créé le et dissous le [1].

Historique[modifier | modifier le code]

Avant  : la Grande Guerre et le 2e régiment de DCA[modifier | modifier le code]

C'est l'engagement d'aéronefs sur le champ de bataille de la Première Guerre mondiale qui entraine la création d'une artillerie de défense contre avions. Les batteries de DCA dispersées dans les grandes unités sont présentes dans toutes les grandes batailles (Marne, Champagne, Verdun, Picardie). La bonne conduite de ces unités au cours de la Première Guerre mondiale vaut à l'étendard du régiment de porter dans ses plis l'inscription "Grande Guerre -".

Le a été formé à Sedan le 2e régiment de défense contre aéronef (2e RDCA) à partir de personnels provenant de différentes unités : état-major, peloton hors-rang et batteries 8, 9, 10 et 20 du 66e régiment d'artillerie, compagnies de projecteurs 2 et 12 du 67e régiment d'artillerie, compagnie de mitrailleuses 472 du 501e régiment d'infanterie territoriale et compagnie d'aérostatiers no 27[2] et le 2e groupe de circulation[3]. Ce régiment faisait partie de l'aéronautique militaire[2].

Le , il quitte l'aéronautique pour intégrer l'artillerie[3].

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

  • Pendant la campagne de -, le 402e RADCA est dispersé en 32 groupes et huit batteries indépendantes[2]. Ses éléments ont un comportement remarquable, abattant plus de 20 appareils ennemis. Ainsi, du au , la 7e batterie du 402e RADCA (Lieutenant Bugnot) participe avec 4 autocanons de 75, Mle 1913/34 à la défense de la garnison de Calais. La batterie employée avec grand succès en anti-char détruit et tient les chars allemands à distance jusqu'à épuisement de ses munitions. On trouve aussi un autre élément du 402 à la bataille du canal de l'Aa du   au . Il est dissous le [3].

De à la guerre d'Algérie[modifier | modifier le code]

  • Recréé à partir des groupes antiaériens de la Première Armée française du général de Lattre de Tassigny, le 402e régiment d’artillerie antiaérienne (402e RAA) s'installe à Commercy le .
  • À partir du il est envoyé en Afrique du Nord où il participe aux opérations de maintien de l’ordre au Maroc dans les régions de Fez et Béni Mellal. Puis est regroupé à Médiouna, au sud de Casablanca du au [3]
  • En , le 402e RAA a été transféré en Algérie dans le secteur d’Orléansville. L’inscription "AFN -" dans les plis de son étendard témoigne de cet engagement
  • Le , le 402e RAA, comme 91 régiments, forme une force mixte de maintien de l'ordre en Algérie : la 483e unité de la force locale algérienne (483e UFO), constitué de 10 % de militaires de métropole et 90 % de militaires musulmans de tous bords, toujours dans le secteur d' Orléansville. Le 402e RAA est dissous le .

De l'Algérie à la professionnalisation[modifier | modifier le code]

  • En , le 2e bataillon français Hawk est stationné à l’École de défense aérienne américaine de Fort Bliss (Texas, USA) où il est instruit au maniement des missiles anti-aérien Hawk jusqu'au ou il rejoint le 402e RAA[3].
  • le , il forme, avec du personnel provenant du 423e régiment antiaérien, le 402e régiment d’artillerie antiaérienne (402e RAA) créé à Kehl, à la frontière franco-allemande,
  • Dix sept mois plus tard, le le régiment prend position à Dachau[6] dans la région de Munich (RFA), intégrant ses batteries Hawk à la barrière de la défense antiaérienne des forces de l'OTAN. Une batterie stationnée à Murnau et une autre stationnée à Oberschleißheim[3].
  • Le , le régiment s'installe au quartier Foch à Laon[3].
  • Placé en 1969 sous les ordres du Général commandant l'artillerie du 1er corps d'armée, le 402e RAA change d’appellation le et devient le 402e régiment d'artillerie.
  • le 402e RA rejoint le Châlons-sur-Marne.

Il est affecté en pour emploi à la 1re armée, mais appartient toujours au 1er corps d'armée chargé de sa mise en œuvre.

Insigne de béret d'artillerie

Au sein de l'opération Épervier, de à le régiment assure la défense antiaérienne de N'Djaména avec une batterie de MIM-23 Hawk, en alternance avec le 403e RA.

Le , le régiment passe sous commandement de la 1re armée et, de à , des personnels du régiment prennent part aux actions extérieures dans le Golfe Persique, et dans le cadre de l' Organisation des Nations unies (ONU) en Yougoslavie et au Cambodge, par l'envoi d'officiers de liaison et d'engagés.

Professionalisation[modifier | modifier le code]

Le 402e RA est désormais l’unique régiment de défense sol-air à moyenne portée de l’Armée de terre. Il est en mesure d’assurer sur le sol national la défense aérienne à moyenne et courte portées de sites particulièrement sensibles et d’assurer la mise sur pied de modules projetables dans des opérations extérieures.

S’entraînant sans relâche dans sa fonction antiaérienne en participant à des exercices interarmées ou interalliés, le régiment remplit des missions de projection intérieure : aide en cas de catastrophe naturelle, protection Vigipirate, et assure également des missions de souveraineté en Martinique, Guyane (site de Kourou), de présence en Afrique (zone de défense aéroportuaire de Djibouti), et des missions dans le cadre de l'Organisation des Nations unies et de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) (ex-Yougoslavie et en République de Macédoine).

Les unités de tir du régiment possèdent désormais en double dotation des matériels Mistral. Ce système d’arme sol-air à très courte portée (SATCP) est destiné à la défense antiaérienne à très basse altitude. En 2005 une batterie dotée de ce type de matériel a été projetée en Côte d’Ivoire, dans le cadre de l’Opération Licorne.

Le régiment met des moyens Hawk à la disposition de l’école d’artillerie de Draguignan, pour parfaire l’instruction des stagiaires officiers et non officiers.

Le régiment de à [modifier | modifier le code]

Le régiment est subordonné depuis le à la 1re brigade mécanisée stationnée à Chalons-en-Champagne où il se différencie des autres régiments d’artillerie sol-air par sa spécificité[Laquelle ?].

Entièrement professionnalisé, le 402e RA dispose depuis de:

  • 2 batteries de tir Hawk équipées du Hawk PIP3/FDOC (B1,B2),
  • 1 batterie de maintenance (BM),
  • 1 batterie des opérations qui arme deux postes de commandement (BO),
  • 1 unité de réserve de régiment professionnel (B5).

Le matériel est alors le suivant :

  • Système d'arme Hawk PIP 3 (capacité de 48 missiles sur rampe, huit radars de tir et huit radars de détection), environ 200 missiles Hawk en stock en
  • Système d'arme Mistral en double dotation (24 postes de tir et 4 radars de détection)
  • 2 Centres de Contrôle Régimentaire associés à un système de transmission automatique de données dérivé du RITA
  • Nombreuses stations de Faisceaux Hertziens Modulaires (FHM)

Une batterie mettant en œuvre le Hawk est composée d’une section de commandement, de deux sections de tir et d’une section de montage des missiles. Chaque section de tir dispose d’un centre de coordination des feux (alias FDOC pour Fire Direction and Operation Center) auquel peuvent être raccordés simultanément jusqu’à sept lanceurs. Chaque lanceur emportant trois missiles, on peut donc avoir jusqu’à 21 missiles immédiatement prêts à l’emploi par section[7].

À la suite de la décision gouvernementale d’affecter à l’Armée de l’air le système d’arme à moyenne portée (SAMP/T) destiné à succéder au Hawk, le 402e RA, qui effectue son dernier tir de missile Hawk le jeudi , a été dissous le [8].

Chefs de corps[modifier | modifier le code]

  • - - Lieutenant-colonel Bonnet
  • - - Lieutenant-colonel Legros
  • - - Lieutenant-colonel Quiriaux
  • - - Lieutenant-colonel Fontanez
  • - - Lieutenant-colonel Mars
  • - - Lieutenant-colonel Lafitte-Rouzet
  • - - Colonel Mars
  • - - Colonel Cornet
  • - - Colonel Deroussaux
  • - - Lieutenant-colonel Mayer
  • - - Colonel Mayer
  • - - Colonel Azambre
  • - - Colonel Sousselier[5],
  • - - Lieutenant-colonel Raguenet
  • - - Chef d'escadron Salles
  • - - Colonel Lehning[5]
  • - - Lieutenant-colonel Niclot[5]
  • - - Lieutenant-colonel Scotto Di Vettimo[5]
  • - - Lieutenant-colonel Clemang
  • - - Lieutenant-colonel Lemerre[5]
  • - - Colonel Lemerre[5]
  • - - Lieutenant-colonel Hinterlang
  • - - Lieutenant-colonel Spyns
  • - - Colonel Barbet[5]
  • - - Lieutenant-colonel Le Dean
  • - - Colonel Poirel
  • - - Colonel Carmona[5]
  • - - Lieutenant-colonel Balliot[5]
  • - - Colonel Cordoliani
  • - - Lieutenant-colonel Lefebvre[5]
  • - - Lieutenant-colonel Bourreau[5]
  • - - Lieutenant-colonel Var[5]
  • - - Colonel Lanternier
  • - - Lieutenant-colonel Nivet[5], (fut capitaine de la 4° batterie du 53° RA et lieutenant à la 2° batterie du même régiment à Breisach FFA).
  • - - Lieutenant-colonel Brusseaux[5] (fut capitaine à la 2° batterie du 53° RA / Breisach FFA)
  • - - Lieutenant-colonel Marec[5]
  • - - Colonel Poëdras
  • - - Colonel Brejot
  • - - Colonel Boisgontier
  • - - Lieutenant-colonel Blondeau [5] (fut capitaine de la 2° batterie du même régiment)
  • - - Lieutenant-colonel Ogier[5]

Étendard[modifier | modifier le code]

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[9],[10] :


L'étendard du 402e régiment d'artillerie de défense contre aéronefs a été remis au régiment en par le général Chabord commandant l'aéronautique de l'Armée française au Rhin.

Devise[modifier | modifier le code]

Nec pluribus impar (A nul autre pareil) ou en traduisant cette expression mot-à-mot, on obtient « Non inégal à plusieurs[11] ».

Insigne[modifier | modifier le code]

Insigne du 401e régiment d'artillerie de DCA[modifier | modifier le code]

L'insigne du 401e RADCA, fabriqué par les maisons Digas et Arthus-Bertrand à partir de , montre un avion dans un faisceau de projecteur blanc visé par deux tubes antiaériens, avec en pointe de l'insigne les armes de la ville de Metz (garnison d'alors)[2].

Insigne du 401e régiment d'artillerie[modifier | modifier le code]

Écu français ancien d’azur au missile blanc à ailerons noirs posés en barre accompagné en chef dextre d’un cartouche d’or au numéro rouge, l’écu timbré d’un pont à trois arches d’or, le reste du même.

Faits d'armes faisant particulièrement honneur au régiment[modifier | modifier le code]

Date célèbre pour les artilleurs sol-air, le correspond au seul fait d'armes reconnu de l'artillerie sol-air française depuis la dernière guerre mondiale.

De à , en alternance avec les personnels des 401e et 403e régiments d'artillerie, le 402e RA assure avec une batterie Hawk la défense anti-aérienne de N'Djamena, la capitale du Tchad. Le , un missile de la batterie Hawk alors servie par des personnels du 403e détruisait un bombardier Tupolev 22 de l'armée de l’air libyenne qui amorçait son attaque sur la capitale tchadienne et sur le dispositif Épervier. Ce fait d'armes, unique depuis la Seconde Guerre mondiale, démontrait déjà toute l'efficacité de l'artillerie sol-air, en projection loin de ses bases.

Le à 6h55, sur ordre du chef contrôleur de la défense aérienne locale, l'équipe de tir de la 1re batterie, commandée par le Lieutenant Aznar, effectue un tir contre un Tupolev 22 libyen. L'appareil est abattu à huit kilomètres de la batterie avant d'avoir réussi son attaque contre la capitale tchadienne et les installations militaires françaises. Dans le même temps, les forces françaises stationnées à Abéché subissent un bombardement effectué par un appareil libyen.

Dans la même semaine, une équipe de reconnaissance, issue du même détachement, effectue au nord du 16e parallèle une reconnaissance tactique sous la conduite du chef de corps du 403e régiment d'artillerie, le colonel Petit ; elle y est soumise à un bombardement le après-midi, là aussi par un Tupolev 22 libyen.

Personnalités ayant servi au sein du régiment[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Historique de l'artillerie française, H. Kauffert.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Le 402ème Régiment d'Artillerie a été dissous », sur Zone Militaire, (consulté le ).
  2. a b c d e et f Jacques Sicard, « L'artillerie antiaérienne et ses insignes », Militaria Magazine, no 144,‎ , p. 51-58
  3. a b c d e f g et h Jean-Pierre Bariller - Musée de l’artillerie - Quartier Bonaparte - BP400 - 83007 DRAGUIGNAN CEDEX, « 402- Historique du 402ème Régiment d’Artillerie » (consulté le )
  4. « Regroupement des unités d'artillerie », Revue d'artillerie,‎ , p. 95-101 (lire en ligne)
  5. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Jean-Pierre Bariller - Musée de l’artillerie - Quartier Bonaparte - BP400 - 83007 DRAGUIGNAN CEDEX, « 402- Chefs de corps du 402°RADCA puis des 402°RAA et 402°RA » (consulté le )
  6. « T.O.A & F.F.A » (consulté le )
  7. Frédéric Lert, « FOB Interview : Colonel Philippe Ogier », sur FOB, (consulté le )
  8. Jean-Marc Tanguy, « Last shot », sur Le Mamouth, (consulté le )
  9. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  10. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
  11. Liste de devises militaires françaises
  12. « 666-4 Bad Request !!! », sur defense.gouv.fr (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]