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Jean-Claude Pascal

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Jean-Claude Pascal
Description de cette image, également commentée ci-après
Le photographe Horst Grund, à gauche, et Jean-Claude Pascal, à droite, en 1968.
Nom de naissance Jean-Claude Roger Henri Villeminot
Naissance
7e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 64 ans)
Clichy
Profession Styliste, acteur, chanteur, écrivain

Jean-Claude Pascal est un acteur, chanteur et écrivain français né le à Paris (7e) et mort le à Clichy (Hauts-de-Seine).

En 1944, à l'âge de 17 ans, il s'engage dans Deuxième division blindée et reçoit la Croix de guerre.

Après avoir été styliste de mode, il fait ses débuts en 1949 au cinéma, où il incarne des rôles de séducteur qui lui permettent de devenir dans les années 1950 l'un des acteurs de cinéma les plus appréciés du public français.

Il entame également, en 1955, une carrière de chanteur de charme, remportant le Concours Eurovision de la chanson 1961 grâce à la chanson Nous les amoureux. Au début des années 1980, il se reconvertit en écrivain et en historien, publiant romans noirs et romans historiques, ainsi que ses mémoires.

Jean-Claude Pascal, en 1945, dans son uniforme militaire.

Jean-Claude Pascal — Jean-Claude Roger Henri Villeminot pour l'état civil — naît à Paris (7e arr.) dans une famille de riches industriels du textile. Sa mère, Arlette Lemoine (1908-2009), est l'arrière-petite-fille du couturier Charles Frederick Worth. Son père, Roger Villeminot, meurt l'année de sa naissance[1].

Il commence sa scolarité secondaire, en 1938, au collège Annel[Passage problématique], à Compiègne, et la conclut au lycée Janson-de-Sailly à Paris.

Engagé volontaire

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En 1944, à l'âge de 17 ans, il s'engage dans la Deuxième division blindée du général Leclerc. Il est le premier soldat français à entrer dans Strasbourg, en , alors que l'armée allemande est encore en train d'évacuer la ville. Il reçoit pour cela la Croix de guerre en 1945[2]. Après la Libération, il s'installe à Paris et étudie brièvement à la Sorbonne.

Jean-Claude Pascal commence sa carrière professionnelle dans l'entreprise textile de son oncle paternel[1]. Il travaille ensuite comme modéliste-dessinateur chez Hermès, puis chez les couturiers Christian Dior et Robert Piguet. Son physique et sa prestance lui permettent de poser également comme modèle[1].

Mais, lassé de ce travail, Jean-Claude quitte Piguet et tente d'intégrer le monde du théâtre, en dessinant des costumes, notamment pour la pièce Dom Juan de Molière, dans une mise en scène de Louis Jouvet. Il entre un temps chez la couturière Anny Blatt, mais le stylisme ne lui convient plus et il choisit de mener une carrière d'acteur[1].

En 1948, il s'inscrit au cours Simon et adopte le nom de scène de « Jean-Claude Pascal », à la demande de sa famille qui ne souhaite pas voir son patronyme associé au monde du théâtre[1].

Il fait ses débuts sur les planches en 1949, aux côtés de Pierre Renoir et d'Edwige Feuillère, dans La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils. Il enchaîne avec La Femme en blanc de Marcel Achard, aux côtés de Renée Saint-Cyr. La même année, décoloré en blond, il incarne le prince Albert de Bavière dans son premier film, Le Jugement de Dieu, de Raymond Bernard, lequel l'a repéré par hasard[3],[1]. Il campe dès lors des personnages de séducteurs et d'aristocrates romantiques, souvent dans des films historiques ou de cape et d'épée.

Son quatrième film, Un grand patron d'Yves Ciampi (1951), où il partage l'affiche avec Pierre Fresnay, obtient un grand succès. En 1952, il incarne Livio dans Un caprice de Caroline chérie[4]. En 1953, il prête sa distinction au personnage d'Axel de Fersen dans Si Versailles m'était conté… de Sacha Guitry puis, en 1959, à celui du tsar Alexandre Ier dans La Belle et l'Empereur. En 1956, il tourne La Châtelaine du Liban de Richard Pottier, d'après le roman éponyme de Pierre Benoit.

En 1959, il reçoit le prix Femina d'interprétation masculine pour son rôle de Yan dans Pêcheur d'Islande, adaptation du roman de Pierre Loti[5],[1]. Il tourne dans quelques productions étrangères, notamment Opération Opium (1966) de Terence Young, réalisateur des premiers James Bond.

Au gré des tournages, il côtoie Anouk Aimée, Arletty, Brigitte Bardot, Martine Carol, Danielle Darrieux, Gina Lollobrigida, Michèle Mercier, Romy Schneider, Erich von Stroheim et Charles Vanel. Il est également ami intime de Jean Chevrier, époux de Marie Bell.

Sa carrière d'acteur au cinéma marque le pas avec l'avènement de la Nouvelle Vague, et l'après-1968 lui est fatal[6]. Il interprète encore en 1968, le Grand Eunuque du Sultan du Maroc dans Angélique et le Sultan, dernier épisode de la série Angélique. En 1970, Les Toits de Saint-Paul d'Alfred Weidenmann marque sa dernière apparition au cinéma.

Par la suite, Jean-Claude Pascal joue à la télévision dans des séries comme Le Temps de vivre... Le Temps d'aimer de Louis Grospierre ou Le Chirurgien de Saint-Chad de Jean Siegrist. Il revient aussi au théâtre, notamment au travers de l'émission Au théâtre ce soir avec, par exemple Adieu Prudence de Leslie Stevens en 1985. En 1982, il met en scène Bérénice de Racine à l'auditorium Maurice-Ravel de Lyon.

Jean-Claude Pascal, en 1970, à Gambais.

Jean-Claude Pascal fait ses débuts en tant que chanteur, en 1955, avec la chanson Je voudrais, écrite par Charles Aznavour. Il donne son premier récital en 1961, à Bobino, avec des chansons signées par de jeunes auteurs comme Jean Ferrat, Serge Gainsbourg et Bernard Dimey[2].

En 1961, la télévision luxembourgeoise le sollicite pour la représenter à la sixième édition du Concours Eurovision de la chanson. Le samedi , au palais des festivals de Cannes, il remporte le concours pour le Luxembourg, avec la chanson Nous les amoureux, écrite par Maurice Vidalin et composée par Jacques Datin[7],[8].

Si, au sens premier, les paroles de la chanson s'entendent comme le combat de deux amoureux contre les préjugés de la société de l'époque, en réalité elles dénoncent — sans que le grand public ne s'en doute — la répression des amours homosexuelles et prédisent une évolution prochaine des esprits à leur égard, ainsi que le chanteur lui-même devait le reconnaître plus tard[9],[10].

En 1962, il reçoit le prix de l'académie Charles-Cros. En 1967, il obtient un grand succès commercial avec sa reprise en allemand des Neiges du Kilimandjaro de Pascal Danel. Il enregistre de nombreux albums et reprend des morceaux de Charles Aznavour (notamment L'Amour, c'est comme un jour), Guy Béart, Gilbert Bécaud, Barbara ou Jacques Brel. Il ralentit sa carrière de chanteur au début des années 1970, pour se consacrer à nouveau au théâtre et à la télévision.

En 1981, pour marquer le vingtième anniversaire de sa victoire au Concours Eurovision de la chanson, la télévision luxembourgeoise lui demande de la représenter à nouveau. Il participe à la vingt-sixième édition du concours, avec la chanson C'est peut-être pas l'Amérique, dont il co-signe les paroles avec Sophie Makhno, mais termine cette fois à la onzième place[11].

En 1983, il enregistre un dernier album de chansons inédites, dont la plupart des textes ont été écrits par Gilbert Sinoué.

Jean-Claude Pascal se livre également à des imitations lors de ses spectacles et pour l'ORTF : Pierre Fresnay, Tino Rossi, Jean Marais, Jean Sablon, Charles Trenet[12].

À partir de 1983, Jean-Claude Pascal entame une carrière d'écrivain. Son premier ouvrage, Le Beau Masque, est publié en 1986. Il s'agit d'une autobiographie partielle, dans laquelle il se concentre sur sa carrière cinématographique. Il y décrit ses nombreuses rencontres avec des actrices et ses souvenirs de tournage.

Il se lance ensuite dans l'écriture de romans policiers (Le Panier de crabes en , ainsi que ses suites, Le Fauve en et La Garce en ). Il poursuit avec des romans (L'Arc-en-ciel de novembre en et L'Enfant et les Giboulées en ).

Encouragé par Philippe Erlanger, il rédige deux ouvrages historiques. En 1988, La Reine maudite, biographie de Marie Stuart, et en 1991, L'Amant du roi, biographie du duc de Luynes, favori du roi Louis XIII[13].

Caveau de la famille maternelle de Jean-Claude Pascal, au cimetière du Montparnasse (division 25).

Jean-Claude Pascal meurt le à l'hôpital Beaujon de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) à l'âge de 64 ans, des suites d'un cancer de l'estomac[14].

Conformément à ses dernières volontés, il est incinéré. Une partie de ses cendres est dispersée dans la baie du mont Saint-Michel et dans la baie d'Hammamet (Tunisie) où il possédait une villa[15]. Sa mère placera une plaque à son nom dans la chapelle du caveau familial au cimetière du Montparnasse (division 25), où l'autre partie de ses cendres est inhumée.

Assumant avec discrétion son homosexualité de par son image publique de séducteur[16],[17], à la manière de Rock Hudson aux États-Unis, il était célibataire et sans enfant.

De son vivant, Jean-Claude Pascal a été élu plusieurs années de suite « homme le plus élégant de France »[18]. Sa garde-robe a été exposée en 2004 au Musée de la chemiserie et de l'élégance masculine, à Argenton-sur-Creuse (Indre)[19].

Filmographie

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Télévision

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Téléfilms

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Séries télévisées

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Discographie

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  • 1955 : Je voudrais
  • 1958 : Devinez
  • 1958 : Un jour, vous comprendre
  • 1958 : Croquemitoufle
  • 1959 : Le Poinçonneur des Lilas
  • 1959 : La Nuit
  • 1960 : Marie, Marie
  • 1960 : L'Absent
  • 1961 : On n'oublie rien
  • 1961 : Toi
  • 1961 : Les Cornemuses
  • 1961 : Nous les amoureux
  • 1962 : Un an déjà
  • 1963 : Dans les journaux
  • 1963 : Elle était si jolie
  • 1964 : Bergère
  • 1964 : Être aimé de toi
  • 1965 : Pour les jours et les nuits
  • 1965 : Soirées de prince
  • 1966 : Au fond du verre
  • 1966 : Vivre libre
  • 1966 : Göttingen
  • 1967 : Chanson pour terminer
  • 1970 : Tu sais... chez eux
  • 1976 : Le Pèlerinage. Frida (Nyel / Verlor)
  • 1981 : C'est peut-être pas l'Amérique
  • 1981 : Le monde a besoin des enfants
  • 1960 : Satan m'a dit
  • 1961 : À Bobino
  • 1962 : Chansons pour l'automne
  • 1962 : Le Bateau blanc
  • 1962 : Ma jeunesse fout l'camp
  • 1964 : Chansons pour l'hiver
  • 1965 : Chansons de l'été
  • 1967 : Quarante Ans
  • 1968 : Chansons d'hier et de toujours
  • 1968 : Paris vaut bien une chanson...
  • 1973 : Je voyage
  • 1974 : Nous les amoureux
  • 1974 : C'était toute ma jeunesse
  • 1979 : À Saint-Germain des Près
  • 1981 : C'est peut-être pas l'Amérique
  • 1983 : Dessine-moi un amour
  • 1984 : Jean-Claude Pascal chante Edgar Faure

Œuvres littéraires

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Distinctions

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Notes et références

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  1. a b c d e f g et h « Jean-Claude Pascal (1927-1992) », sur L'Encinémathèque (version du sur Internet Archive).
  2. a et b « Jean-Claude Pascal (1937-1992) », sur Muroles et Pazique.
  3. Cette découverte est racontée dans la biographie du metteur en scène. Cf. Éric Bonnefille, Raymond Bernard : fresques et miniatures, L'Harmattan, 2010, 308 p., p. 58-59.
  4. « Face à Martine Carol, dans Un caprice de Caroline Chérie, il incarne… le caprice ! » Cf. L'Encinmathèque.
  5. L'acteur « s'y croit un peu, en loup de mer barbu » selon le critique Aurélien Ferenczi[réf. nécessaire].
  6. « Jean-Claude Pascal » sur Cineartistes.
  7. (en) « About the winner » sur le site officiel de l'Eurovision.
  8. (en) John Kennedy O'Connor, The Eurovision Song Contest. 50 Years. The Official History, Londres, Carlton Books Limited, 2005, p. 18.
  9. « Jean-Claude Pascal, acteur-chanteur », Hexagone Gay : « Ce que ses contemporains ne savent pas, à part le cercle averti des milieux homosexuels, c'est que les paroles de cette chanson ont été écrites pour dénoncer la répression contre les amours homosexuelles […]. Mais ces paroles sont aussi prémonitoires car elles annoncent que “l'heure va sonner des nuits moins difficiles - et je pourrai t'aimer sans qu'on en parle en ville…”. Jean-Claude Pascal reconnaîtra bien plus tard, cette belle farce qu'il a joué[e] à cette société qui n'y a vu que du feu… de l'amour, bien entendu. »
  10. Dans son Dictionnaire des codes homosexuels : de A à H (L'Harmattan, 2008, p. 45), Philippe Ariño, voit, dans les paroles de cette chanson, des allusions à l'homosexualité : « Le personnage homosexuel se qualifie de personne “amoureuse” plutôt que d'“homosexuelle” pour éviter de se définir, de regarder ses propres actes, et d'aimer sur la durée. »
  11. (en) « 30 years ago today - Bucks Fizz win for United Kingdom », sur Eurovision Song Contest (version du sur Internet Archive) : « 1961 Eurovision Song Contest winner Jean-Claude Pascal took part for Luxembourg, a full 20 years after winning in Cannes. His second attempt was much less successful as he finished in joint 11th place. »
  12. « Jean-Claude Pascal imitateur (8 octobre 1962) » sur le site de l'INA.
  13. Biographie qui évoque, sous un angle historique, l'amour du roi Louis XIII pour son favori de Luynes.
  14. « Jean-Claude Villeminot » sur matchID.
  15. Guide Vert Michelin 2011, 434 p., p. 204.
  16. Blottière, « L'Histgeobox: Nous les amoureux : Quand les homosexuels ne pouvaient briser les portes du placard », sur l'histgeobox, (consulté le ).
  17. « Nous les amoureux de Jean-Claude Pascal, une chanson qui annonce la révolution du mouvement gay… », sur RTBF (consulté le ).
  18. Revue des musées de France, nos 4 à 6, 1975.
  19. Jean-Paul Labourdette et Dominique Auzias, Châteauroux : escapade dans l'Indre, Petit Futé, 2005, p. 181.

Bibliographie

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  • Jean Anatole, Jean-Claude Pascal : le bel élégant, Association des amis du musée de la chemiserie, 1996, 43 p. (ISBN 2909184080 et 9782909184081)
  • Virginie Kollmann-Caillet et Nathalie Gaillard, Jean-Claude Pascal : sa garde-robe, de l'être au paraître, Catalogue de l'exposition du Musée de la chemiserie et de l'élégance masculine, 2004, 119 p. (ISBN 2951847327 et 9782951847323)
  • Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus, éd. Cinéma, Mormoiron, 2008, 1185 p. (ISBN 978-2-9531-1390-7)

Liens externes

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