Histoire du Maghreb

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cippe votif avec inscription punique.
Cippe votif avec inscription, H 0,65 m l 0,42 m ; VIe siècle av. J.-C., CIS I, 5684.

L'histoire du Maghreb est connue au travers de diverses sources. L'une d'elles sont les recherches archéologiques, notamment en Tunisie, qui ont entre autres permis de découvrir les traces exposées au musée national du Bardo.

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Le Maghreb est mondialement connu pour son patrimoine préhistorique[1]. Les fouilles sur site de Djebel Irhoud ont permis notamment de retrouver des restes d'Homo Sapiens considérés comme les plus anciens de l'espèce (315 000 ans avant notre ère)[2]. Ce site est d'ailleurs aussi connue pour son industrie lithique moustérienne[3].

La période de l'Atérien est connue uniquement en Afrique du Nord. Cette période se caractérise par la maîtrise de la production d'outils présentant des pédoncules destinés à faciliter l'emmanchement. Cette période a aussi connu un changement climatique, puisque la faune et la flore se raréfient, laissant place au désert qui coupe aujourd'hui l'Afrique en deux. Le site atérien le plus ancien est daté de 145 000 ans avant notre ère, à Ifri n'Ammar au Maroc[4]. Les sites atériens se multiplient à partir d'environ 130 000 ans, quand le climat devient plus favorable en Afrique du Nord[5].

Le Paléolithique supérieur est marqué par l'arrivée de l'industrie ibéromaurusienne. À Taforalte (Berkane), les outils retrouvés datent de 30 à 20 000 ans av. J.-C. Des rites funéraires sont identifiés : les morts ont le corps en décubitus latéral et les os peints[6]. L'industrie lithique ibéromaurusienne est l'œuvre d'un type d'homme moderne, l'Homme de Mechta-Afalou. Entre 20 et 50 % du patrimoine génétique des Maghrébins modernes est issu des Ibéromaurusiens[7]. Les restes fossiles de l’Homme de Mechta-Afalou sont très nombreux et s’élèvent à près de 500 spécimens. Ils constituent une collection de fossiles humains qui figure parmi les plus volumineuses au monde.

Ces populations se maintiennent jusque vers 9 000 ans av. J.-C. et vont évoluer vers la culture des capsiens (nom issu de la ville antique de Capsa, aujourd'hui Gafsa)[6].

À partir d'environ , apparaissent des sociétés sédentaires qui produisent leur nourriture grâce à l'agriculture et à l'élevage[8]. L'agriculture, apparue vers au Proche-Orient, s'est diffusée progressivement vers les régions voisines. Les premières preuves de poterie, de céréales domestiques et d'élevage se trouvent dans le nord du Maroc environ deux siècles plus tard que les sites de la péninsule Ibérique à Kaf Taht el-Ghar (KTG) vers  cal[8]. Les vestiges des premiers contextes néolithiques montrent principalement une ascendance néolithique européenne, ce qui suggère que l'agriculture a été introduite par des migrants européens et a ensuite été rapidement adoptée par des groupes locaux[8]. Des sites néolithiques, montrent l'apparition d'une sédentarisation et la naissance de l'agriculture notamment près de Skhirat (Nécropole de Rouazi-Skhirat) et de Tétouan (grottes de Kaf Taht el Ghar et de Ghar Kahal)[9],[10].

Au Néolithique moyen, une nouvelle ascendance venant du Levant apparaît au Maghreb, coïncidant avec l'arrivée du pastoralisme dans la région. Ces changements d'ascendance dans la néolithisation du nord-ouest de l'Afrique reflètent probablement un paysage économique et culturel hétérogène, dans un processus plus multiforme que celui observé dans d'autres régions[8].

Des peintures rupestres sont aussi visibles partout dans le Maghreb (gravures rupestres de Tassili ou celles de la région de Figuig). Leur datation est estimée entre 8000 pour les plus anciennes jusqu'au Ve siècle av. J.-C.[11].

Le long épisode du Sahara vert se situe lors de l'optimum climatique de l'Holocène (entre l'événement climatique de 8200 AP et l'événement climatique de 5900 AP).

Antiquité[modifier | modifier le code]

Photographie ancienne du bas-relief des sept personnages dit des Dii Mauri, calcaire, IIIe siècle apr. J.-C., provenant d’El-Ayaida.
  • Vers 1100 av. J.-C. : expansion phénicienne en Afrique du nord et création de nombreux comptoirs le long des côtes dont Carthage, et Utique.
  • En 814 av. J-C. Fondation de Carthage par les Phéniciens.
  • 202 av. J-C. Fondation de la Numidie et de sa capitale Cirta par Missinissa en unifiant les deux royaumes des Massyles et Masaesyles.
  • 264-146 av. J.-C. : les 3 guerres puniques entre Carthage et Rome. Après la dernière guerre, Rome rase Carthage et crée sa première province sur le continent africain Africa correspondant au nord de la Tunisie actuelle, avec comme capitale une Carthage reconstruite à la romaine.
  • 112-105 : guerre de Jugurtha, roi de Numidie, contre la conquête romaine
  • 17 apr. J.-C. : le Berbère Tacfarinas prend la tête d'une révolte contre l'occupation romaine dans l'actuel Algérois
  • 42 : Rome occupe toute l'Afrique du nord après avoir annexé le royaume de Maurétanie
Mosaïque représentant une basilique chrétienne en coupe, avec la façade et les nefs ainsi que l’autel.
Mosaïque dite de l’Ecclésia Mater.
  • Ier et IIe siècles : les Berbères embrassent le christianisme comme symbole de résistance à l'occupant naguère païen.
  • 193 : Septime Sévère devient empereur romain. Il est originaire de Leptis Magna, ville actuellement en Libye. Il mène des campagnes en Afrique, sa région natale, notamment contre les Garamantes
  • 212 : tous les habitants de l'Empire, dont ceux des provinces d'Afrique deviennent citoyens romains (édit de Caracalla)
  • 302-305 : persécution des chrétiens par l'empereur Dioclétien
  • 380 : le christianisme, religion officielle de l'empire. Les Berbères choisissent le donatisme, en rupture avec l'Église romaine, et prennent part à la révolte des Circoncellions.
  • 395 : Augustin de Thagaste est élu évêque d'Hippone (actuelle Annaba en Algérie). Il devient l'un des plus importants docteurs de l'église catholique.
  • 439-533 : après la péninsule ibérique, le Maghreb souffre à son tour de l'invasion des peuplades germaniques. Les Vandales dirigés par Genséric occupent Carthage et chassent l'occupant romain pour s'installer à sa place. En 455, ils mettent Rome à sac pour la 3e fois de son histoire, après Brennos et Alaric Ier.
  • 534 : Bélisaire, général byzantin occupe Carthage et le Constantinois, qui deviennent le cœur de l'Exarchat de Carthage. Entre-temps, les Berbères réussissent à résister aux Vandales et s'organisent en royaumes.

L'islamisation (647-709)[modifier | modifier le code]

La Grande Mosquée de Kairouan fondée par Oqba Ibn Nafaa en 670, est une des plus anciennes mosquées du Maghreb ; elle date dans sa forme actuelle du IXe siècle (836-875), Kairouan, Tunisie.
  • 647 : Autorisation des premiers raids vers le Maghreb par Othman ibn Affan, puis devant leur succès, une expédition est préparée la même année et placée sous la direction du gouverneur d'Égypte, Abdallah ibn Saad.
  • 670 : fondation de Kairouan, ainsi que de sa Grande Mosquée, par le général arabe Oqba Ibn Nafaa ; Kairouan va servir de base pour l'islamisation de tout le Maghreb[12].
  • Fin du VIIe siècle : l'islam s'installe dans tout le Maghreb, les byzantins sont chassés.
  • 695-705 : rébellion berbère contre la dynastie Omeyyade menée par la reine Kahena ou Dihya dans les Aurès (Algérie).
  • 681 : Oqba Ibn Nafi al-Fihri est tué par le berbère Koceila dit Aksel; dans les Aurès (Algérie), ainsi que son rival Abou al-Mouhajir Dinar.
  • 709 : les Omeyyades contrôlent tout le Maghreb.

711-1500[modifier | modifier le code]

Palais Zianide du Mechouar, construit en 1248. Tlemcen; Algérie.

Période ottomane[modifier | modifier le code]

Le Maghreb (Libye, Tunisie et Algérie) est sous califat ottoman à l'exception du Maghreb occidental (Maroc) qui devient vassal du royaume d'Alger sous la domination de ses barbaresques sur les côtes du Nord du Maroc[13],[14].

Carte du Maghreb datée de 1650
Carte du Maghreb de 1794 à 1810

L'arrivée au Maghreb[modifier | modifier le code]

Entre le 16e et le 18e siècle, l'Empire ottoman s'étend jusque dans le Nord de l'Afrique et plus particulièrement dans des régions au Maghreb, le Maroc ayant une situation différente et particulaire[15]. La prise du Maghreb par l’Empire ottoman a apporté sur son passage bon nombre de modifications et notamment à travers le domaine politique. Ce divisant en trois grandes catégories soit la période des Pashas (1574-1591), celle des Deys (1591-1631) et celle des Mouradites (1631-1702), la région du Maghreb, à travers diverses régions et villes comme Tunis, semble se retrouver au centre de plusieurs régimes politiques aux fonctions variées[16].

Au fil de ces dynasties, les villes de Tunis, Alger, et Tripoli sont principalement autonomes bien qu’elle partage bon nombre de point et de liens entre elles, précisément par les circulations humaines prédominant à l’époque[17].

Dans le quotidien des locaux[modifier | modifier le code]

Tout au long de l’occupation ottomane, les divers changements et surtout les répercussions politiques en raison des conflits se font sentir sur les populations locales. À titre d’exemple, les armées et plus précisément les janissaires se montrèrent tout particulièrement violents et dissidents envers les citoyens. En effet, si l’historien Henri Delmas de Grammont en parlait dès la fin du 19e siècle dans son recueil Histoire d’Alger sous la domination turque[18], 1515-1830, des ouvrages plus récents comme celui de Leïla Temime Blili de 2021, The Regency of Tunis, 1535-1666: Genesis of an Ottoman Province in the Maghreb[16] en font également mention.

Sous l’Empire ottoman, plusieurs soldats ont pu avoir une mobilité complète à travers les hiérarchies militaires. Cette mobilité s’exprime d’ailleurs par un fonctionnement de relèvement souple et par une absence importante de réglementation. Ce manque se fit rapidement sentir dans les corps militaires et entraina plusieurs abus de leur part. Dans les villes de Tunis, Alger et Tripoli, on remarque des pillages de vergers locaux, des prises et des confiscations d’étalage de marché en plus d’attaques physiques sur les populations, surtout chez les femmes et les enfants[16]. Il n’était pas rare que les populations soient victimes de pillages. À Tripoli, on estime que ces actions ont perduré pendant près de 15 ans sous l’interprète du sultan, Darwish Muhammad[16].

Une économie modifiée[modifier | modifier le code]

Avant l’arrivée des Ottomans dans la région, le Maghreb se retrouve d’ores et déjà en difficulté économique au 15e siècle. Néanmoins, la création et la consolidation d’un Empire aussi grand et les mouvements de conversions islamiques entrainent des mouvements économiques par la mise en place de caravane. Bien qu’elle soit avant tout présente sur les terres du Maghreb, celles-ci jouent toutefois un rôle important dans les circuits commerciaux dans toutes les parties de l’empire et les pays islamisés. Le nord de l’Afrique est alors inclus dans l’économie globale de l’Empire ottoman[19].

L’importance de l’agriculture sous l’Empire ottoman fut telle que celui-ci permit la mise en place de plusieurs sortes de revenu, dont deux types d’imposition foncière. Si par le kharâj on assiste à un impôt agissant sur l’ensemble des terres nouvellement conquises et sur celle qui, d’ores et déjà, appartient à l’empire sous l’espèce sonnante et trébuchante, l’ushur quant à lui s’attarde davantage à la terre par son caractère foncier. Ces fameuses donations dites foncières étaient d’ailleurs réglées soit en nature (bien qu’il ne soit pas précisé le type de ressources) ou en espèces directement prélevé par l’administration gouvernante, par les fermes directement ou bien par la concession de droit fiscal, notamment à des chefs et des dignitaires assurant ainsi la sécurité aux routes caravanières[20].

Chronologie d'événement[modifier | modifier le code]

L'image résume les rapports de force en Méditerranée vers 1633. Un archer maure (représentant le sultan d'Alger), bande son arc et pointe sa flèche en direction du roi d'Espagne, Philippe IV qui regarde vers lui, tandis qu'en retrait le roi de France Louis XIII semble les surveiller du coin de l'œil.

Émergence des nations[modifier | modifier le code]

Avec l'émergence des nations, l'histoire se singularise pour chaque nation, puis avec l'indépendance pour chaque nation.

Émergence de la nation algérienne[modifier | modifier le code]

  • Les origines du nationalisme algérien:
    • 1827 : crise diplomatique entre la France et le bey d'Alger
    • 1830 : les troupes françaises prennent Alger, début de la colonisation
    • 1838-1847 : résistance d'Abd el-Kader (Abdelkader ibn Muhieddine)
    • 1848 : l'Algérie est déclarée territoire français et départementalisée

Depuis 1830 jusqu'à son indépendance, l'Algérie est sous administration française.

Émergence de la nation libyenne[modifier | modifier le code]

Alors que les grandes puissances européennes poursuivent leur expansion en Méditerranée, le royaume d'Italie cherche à développer son propre empire colonial. L'ancienne province romaine de « Libye » paraît le territoire le plus aisé à conquérir pour l'Italie, qui peut se prévaloir de l'avoir déjà possédée[25]. La bienveillance de la France et du Royaume-Uni à l'égard de leurs ambitions pousse les Italiens à agir et, en septembre 1911, l'Italie remet un ultimatum à la Sublime Porte, annonçant son intention d'occuper la Tripolitaine et la Cyrénaïque pour garantir la vie et les biens de ses propres sujets présents dans le pays. La guerre italo-turque, bien que plus difficile que prévu pour les Italiens, tourne finalement à leur avantage. Le , un décret royal déclare la Tripolitaine et la Cyrénaïque parties intégrantes du royaume d'Italie. Au printemps 1912, la zone côtière est entre les mains des Italiens. Le , par le Traité d'Ouchy, l'Empire ottoman renonce à sa souveraineté sur les régions conquises par l'Italie[26]. Les territoires de l'ancienne régence de Tripoli sont désormais désignés par les Italiens du nom de Libye, reprenant la désignation de l'ancienne province africaine de l'Empire romain.

Jusqu'à son indépendance, la Libye est sous administration italienne.

La Libye connaît à partir de 1938 un regain de tension, dû au rapprochement de l'Italie avec l'Allemagne nazie. Les frontières de la Libye avec le protectorat français de Tunisie, le royaume d'Égypte et les colonies françaises en Afrique ont été délimitées par une série de traités entre 1910 et 1935, mais un nouveau litige a lieu en 1938 avec la France au sujet de l'attribution à la Libye d'une bande de terre de 1 200 km au nord du Tibesti. Dans un contexte de tensions internationales renforcées, la proximité de la Libye italienne avec le Protectorat français de Tunisie suscite des inquiétudes de part et d'autre[27].

Le , peu après l'entrée en guerre de l'Italie, Italo Balbo meurt dans un incident aérien. Rodolfo Graziani est rappelé en Libye pour lui succéder. L'offensive menée par Graziani, sur ordre de Mussolini, contre les forces britanniques de Archibald Wavell, est un échec, qui tourne à la déroute pour les Italiens lors de la contre-offensive alliée. En février 1941, les Britanniques occupent Benghazi; l'Afrikakorps d'Erwin Rommel est appelée à la rescousse des Italiens et les combats se poursuivent jusqu'en 1943, quand la contre-offensive de Bernard Montgomery aboutit à l'occupation de Tripoli. Les Forces françaises libres prennent quant à elles le contrôle du Fezzan et du Ghadamès au sud-ouest du pays. À la fin de la guerre mondiale, la Tripolitaine et la Cyrénaïque sont sous occupation britannique, et le Fezzan sous occupation française. L'émir Idris, naguère exilé par les Italiens, fait un retour triomphal en Cyrénaïque en 1945[28].

Émergence de la nation marocaine[modifier | modifier le code]

  • Origines du nationalisme marocain:
    • 788 : Fondation par Idriss 1er de la dynastie des Idrissides à Volubilis, capitale de l'ancien royaume de Maurétanie. Idris II fonde plus tard la ville de Fes, capitale de la dynastie Idrisside.
    • 1056 : la dynasie Almoravide unifie l'Ouest du Maghreb, le Sahara occidental et l'Andalousie musulmane. Youssouf Ibn Tachefine fonde Marrakech et inaugure l'ère des Empire arabo-amazighs qui réussissent à unifier le Maghreb à plusieurs reprises.
    • 1472 : disparition de la dynastie Mérinide, et avec elle de l'ère des Empires arabo-amazighs du Moyen Âge maghrébin
    • 1578 : échec de l'invasion portugaise à la suite de la victoire marocaine lors de la Bataille des trois Rois. Début de l'ère des empires chérifiens, qui succède et met fin à une longue période de recul face aux ibériques
    • 1844 : défaite du Maroc face à la France lors de la Bataille d'Isly. Le Maroc est forcé de cesser son soutien à la résistance algérienne incarnée par l'Emir Abdelkader.
    • 1864 : ouverture du Maroc au commerce européen
    • 1906 : le Maroc est placé sous tutelle des puissances européennes à la suite de la conférence d'Algésiras, Tanger devient « ville internationale »
    • 1912 : protectorat français sur le Maroc (traité de Fès) et protectorat espagnol au nord. Insurrection à Fès et début de la résistance armée des tribus et des seigneurs féodaux marocains. La plupart finit par se rallier au Makhzen et aux aurotités du protectorat au terme de la campagne dite de pacification menée par le Maréchal Lyautey.
    • 1921 : Victoire de la résistance des tribus du Rif dirigées par l'Emir Abdelkrim, face à l'armée espagnol lors de la Bataille d'Anoual. C'est le début de la guerre du Rif.
    • 1944 : le 11 janvier les partis naionalistes annonce la signature du Manifeste de l'Indépendance
    • 1955 : Après deux années d'insurrection nationaliste à la suite de l'exil forcé du Sultan Mohammed V, les négociations pour l'indépendance du Maroc commencent et aboutissent au retour triomphale du Sultan qui déclare l'indépendance le 18 novembre 1955, mettant ainsi un terme au régime du protectorat qui durait depuis plus de 40 ans.

Émergence de la nation sahraouie[modifier | modifier le code]

  • 1884 : protectorat espagnol au Sahara occidental.
  • 1963 : le Maroc inscrit le territoire du Sahara occidental comme territoire non autonome aux Nations-Unies, afin de mettre fin au protectorat espagnol sur le territoire.
  • 1975 : le Maroc organise la marche verte et précipite le départ des espagnols
  • 1976 : indépendance non reconnu par les Nations-Unies du Sahara occidental proclamée par le Front Polisario, soutenu par l'Algérie. Le Maroc signe les accords de Madrid avec l'Espagne et la Mauritanie et récupère les deux tiers du territoire après le retrait des espagnols. Le Polisario conteste ses accords et déclare la guerre. En 1979 le Maroc récupère la partie administrée par la Mauritanie après le retrait de l'armée mauritanienne.
  • 1991 : Cessez-le-feu entre le Maroc et le front Polisario. Le Maroc contrôle 80% du territoire, administré comme faisant partie de ses provinces du sud.
  • 2021. Reconnaissance du Sahara Marocain par les États-Unis.

Émergence de la nation tunisienne[modifier | modifier le code]

  • Les origines du nationalisme tunisien:
    • 1705 : Al-Husayn I ibn Ali, gouverneur Ottoman du Beylik de Tunis, se proclame Bey de Tunis et installe un pouvoir monarchique et héréditaire. Il est le premier monarque de la dynastie husseinite qui subsistera jusqu'en 1957.
    • 1827 : Le drapeau tunisien est officiellement adopté. Les Beys successifs adoptent des réformes progressistes calquées sur celles de l'Empire Ottoman, mais élargissent considérablement leur autonomie par rapport aux autorités ottomanes. Les Beys continuent cependant de reconnaître une souveraineté nominal aux Sultans Ottomans.
    • 1830 : L'invasion d'Alger et la conquête de la Régence d'Alger par la France menace considérablement l'indépendance de la Tunisie.
    • 1869 : la Tunisie passe sous contrôle d'une commission internationale présidée par la France
    • 1881 : protectorat français sur la Tunisie (traité du Bardo) entrainant une révolte populaire
    • 1911 : affaire du Djellaz, une affaire judiciaire tunisienne découlant d'une émeute nationaliste intervenue les 7 et 8 novembre 1911 autour du cimetière du Djellaz, le plus grand cimetière de Tunis, dont les conséquences ont été dramatiques
    • 1920 : Fondation du parti nationaliste du Destour
    • 1934 : Fondation par le militant indépendantiste Habib Bourguiba du parti Néo-destour
    • 1952 : l'assassinat du militant syndical Ferhat Hachad provoque une insurrection au Maghreb
    • 1955 : le statut de l'autonomie interne est promulgué
    • 1956 : Indépendance de la Tunisie. Un an plus tard le Bey est contraint d'abdiquer, et la république est proclamée le 25 juillet 1957. Habib Bourguiba est proclamé premier président de la république tunisienne, il restera au pouvoir jusqu'en 1987.

Émergence de la nation Mauritanienne[modifier | modifier le code]

La brève colonisation française peut-être présentée selon la chronologie :

  • 1902 : début de la pénétration coloniale française, qui fait face à une vive résistance armée et culturelle. [réf. nécessaire].
  • 1903 : la Mauritanie est placée sous protectorat de la France.
  • 1904 : rattachement de la rive droite du fleuve Sénégal à la Mauritanie sous protectorat de la France ; arrêté du 10 avril 1904 prononçant l'éclatement du cercle de Kayhayzi et le rattachement de sa rive droite au nouveau protectorat.
  • 1920 : la Mauritanie est décrétée colonie française.
  • 1934 : fin de la résistance armée (bataille d'Oum Tounsi).
  • 1945 : la Mauritanie est élevée au statut de territoire d’outre-mer de l’Union française.
  • 1957 : la Mauritanie bénéficie de la loi-cadre (dite loi Defferre).
  • 1958 : autonome, la République islamique est proclamée le 28 novembre (dans la nouvelle mais éphémère Communauté française qui remplace les anciennes fédérations administratives de territoires de l'Union française).
  • 1960 : le 28 novembre, l’indépendance nationale est octroyée en vertu des accords franco-mauritaniens de restitution de souveraineté.

Enjeux communs[modifier | modifier le code]

La coexistence des nations n'interdit pas l'existence d'enjeux communs. Le Maghreb kharijite, entre révolte et intégration Insurrection islamique au Maghreb et Opération Enduring Freedom - Trans Sahara.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Despois, Jean, « Le peuplement préhistorique de l'Afrique du Nord, d'après M. L. Balout », Annales de géographie, Persée, vol. 66, no 357,‎ , p. 456–459 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Hervé Morin, « La découverte qui bouleverse l’histoire d’« Homo sapiens » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. F Amani et Denis Geraads, « Le gisement moustérien du Djebel Irhoud, Maroc: précisions sur la faune et la paléoécologie », Bulletin d'Archéologie marocaine, vol. 18,‎ , p. 11–18 (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Daniel Richter et al., « New chronometric data from Ifri n’Ammar (Morocco) and the chronostratigraphy of the Middle Palaeolithic in the Western Maghreb », Journal of Human Evolution, vol. 59, no 6,‎ , p. 672–679 (ISSN 0047-2484, DOI 10.1016/j.jhevol.2010.07.024, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Eleanor M.L.Scerri, « The Aterian and its place in the North African Middle Stone Age », Quaternary International, vol. 300,‎ , p. 111–130 (ISSN 1040-6182, DOI 10.1016/j.quaint.2012.09.008, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b Louiza Aoudia-Chouakri, Pratiques funéraires complexes : réévaluation archéo-anthropologique des contextes ibéromaurusiens et capsiens (paléolithique supérieur et épipaléolithique, Afrique du Nord-Ouest), Bordeaux, (lire en ligne)
  7. (en) Rosa Fregel, Fernando L. Méndez, Youssef Bokbot et Dimas Martín-Socas, « Ancient genomes from North Africa evidence prehistoric migrations to the Maghreb from both the Levant and Europe », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 115, no 26,‎ , p. 6774–6779 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 29895688, DOI 10.1073/pnas.1800851115, lire en ligne, consulté le )
  8. a b c et d (en) Luciana G. Simões, Torsten Günther, Rafael M. Martínez-Sánchez et al., Northwest African Neolithic initiated by migrants from Iberia and Levant, nature.com, 618, p. 550–556, 7 juin 2023. doi.org/10.1038/s41586-023-06166-6
  9. Aziz Ballouche, Philippe Marinval, « Données palynologiques et carpologiques sur la domestication des plantes et l’agriculture dans le Néolithique ancien du Maroc septentrional. Le site de Kaf Taht el-Ghar. », Revue d’Archeometrie,‎ (lire en ligne)
  10. Jean-Pierre Texier, Jean-Paul Raynal, David Lefevre et Jean-Pierre Daugas, « Le site néolithique de Rouazi à Skhirat (Maroc) : contexte stratigraphique et évolution morpho-dynamique de son environnement littoral », Quaternaire, no vol. 19/3,‎ , p. 239–247 (ISSN 1142-2904 et 1965-0795, DOI 10.4000/quaternaire.4252, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Norbert Mercier et al., « OSL dating of quaternary deposits associated with the parietal art of the Tassili-n-Ajjer plateau (Central Sahara) », Quaternary Geochronology, vol. 10,‎ , p. 367–373 (ISSN 1871-1014, DOI 10.1016/j.quageo.2011.11.010, lire en ligne, consulté le )
  12. (fr) Histoire de la ville de Kairouan (Kairouan.org)
  13. François Moureau, « Leïla Maziane , Salé et ses corsaires (1666-1727). Un port de course marocain au xvii e siècle , publications des universités de Rouen et du Havre/Presses universitaires de Caen (Coll. « Pôle universitaire normand »), 2007, 368 p. + ill. », Dix-huitième siècle, vol. n° 41, no 1,‎ , p. CXLVII–CXLVII (ISSN 0070-6760, DOI 10.3917/dhs.041.0695eq, lire en ligne, consulté le )
  14. Leïla Maziane, Salé et ses corsaires, 1666-1727: un port de course marocain au XVIIe siècle, Pôle universitaire normand Publications des universités de Rouen et du Havre Presses universitaires de Caen, (ISBN 9782841332823)
  15. « L’écriture de l’histoire en Afrique », Cairn.info,‎ , p.5 (ISSN 0290-6600, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  16. a b c et d « The regency of Tunis, 1535-1666 genesis of an Ottoman province in the Maghreb | WorldCat.org », sur search.worldcat.org (consulté le )
  17. Tal Shuval, « Remettre l'Algérie à l'heure ottomane. Questions d'historiographie », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, nos 95-98,‎ , p. 423–448 (ISSN 0997-1327, DOI 10.4000/remmm.244, lire en ligne, consulté le )
  18. Henri Delmas de Robarts - University of Toronto, Histoire d'Alger sous la domination turque, 1515-1830, Paris E. Leroux, (lire en ligne)
  19. André Raymond, « La conquête ottomane et le développement des grandes villes arabes : Le cas du Caire, de Damas et d’Alep », dans La ville arabe, Alep, à l’époque ottomane : (XVIe – XVIIIe siècles), Presses de l’Ifpo, coll. « Études arabes, médiévales et modernes », , 163–182 p. (ISBN 978-2-35159-525-1, lire en ligne)
  20. « Mohamed-El Aziz Ben Achour: L’économie du Maghreb et du Proche-Orient à l’orée du XVIe siècle », sur Leaders (consulté le )
  21. Gilbert Meynier, L'Algérie, coeur du Maghreb classique: de l'ouverture islamo-arabe au repli, 698-1518, la Découverte, (ISBN 978-2-7071-5231-2)
  22. François Tonic, Question d'Histoire, éd. Publibook, 2001, p. 196
  23. Geneviève Guy-Gillet, « Le roi-pêcheur », Cahiers jungiens de psychanalyse, vol. N° 35, no 4,‎ , p. 3–10 (ISSN 0984-8207, DOI 10.3917/cjung.035.0003, lire en ligne, consulté le )
  24. George Sarton, « La musique arabe Tome 1. Baron Rodolphe d'Erlanger , Al-Fārābī , Abū N-Naṣr Muḥammad Ibn Muḥammad Ibn Tarkhān Ibn Uzlagh », Isis, vol. 20, no 1,‎ , p. 280–283 (ISSN 0021-1753 et 1545-6994, DOI 10.1086/346776, lire en ligne, consulté le )
  25. Charles L. Killinger, The history of Italy, Greenwood Publishing Group, 2002, page 133
  26. François Burgat, André Laronde, La Libye, Presses universitaires de France, 2003, pages 43-44
  27. François Burgat, André Laronde, La Libye, Presses universitaires de France, 2003, pages 49-50
  28. François Burgat, André Laronde, La Libye, Presses universitaires de France, 2003, pages 50-52

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ernest Weibel. Occident-Maghreb 13 siècles d'histoire, 624 pages, Ellipses 2010 (ISBN 978-2729854690)
  • Pascal Buresi, Mehdi Ghouirgate, Histoire du Maghreb médiéval. XIe – XVe siècle. Armand Colin, « Cursus », 2021, 224 p.