Lez (fleuve)
le Lez | |
Le Lez entre Castelnau et Montpellier. | |
Caractéristiques | |
---|---|
Longueur | 29,6 km [1] |
Bassin | 194 km2 [1] |
Bassin collecteur | le Lez |
Débit moyen | 2,55 m3/s (Montpellier) [2]. |
Organisme gestionnaire | le SYBLE ou syndicat du bassin du Lez[3] |
Régime | pluvial méridional |
Cours | |
Embouchure | la Méditerranée |
· Localisation | Palavas-les-Flots |
· Altitude | 0 m |
· Coordonnées | 43° 31′ 32″ N, 3° 56′ 07″ E |
Résurgence | source du Lez |
· Localisation | Saint-Clément-de-Rivière |
· Altitude | 75 m |
· Coordonnées | 43° 43′ 05″ N, 3° 50′ 39″ E |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Lirou |
· Rive droite | Lironde, Mosson, Verdanson |
Pays traversés | France |
Départements | Hérault |
Arrondissements | Montpellier |
Cantons | Saint-Gély-du-Fesc, Montpellier - Castelnau-le-Lez, Lattes, Mauguio |
Régions traversées | Occitanie |
Sources : SANDRE:« Y32-0400 », Géoportail | |
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Le Lez (prononcé [lɛz] ; en occitan Les ['les]) est un fleuve côtier qui coule dans le département français de l'Hérault. Il prend sa source à Saint-Clément-de-Rivière, et débouche dans la Méditerranée à Palavas-les-Flots après avoir traversé la ville de Montpellier. La source du Lez est une exurgence karstique.
La longueur de son cours d'eau est de 29,6 km[1].
Étymologie
[modifier | modifier le code]Les plus vieux textes nous restituent une série de termes gallo-romains : Lesus, Ledus, Lero, Lerus, Lezum, Ledum. Frédéric Mistral dans son dictionnaire provençal-français indique que le nom Lez viendrait de Leich ou Lech signifiant aussi « cours d'eau ». Quant au passage de Ledum à Lez, il se fit apparemment de façon hésitante, au cours du Moyen Âge.
Géographie
[modifier | modifier le code]Parcours
[modifier | modifier le code]Dans sa partie amont, le Lez s'écoule vers le sud dans une étroite plaine entre les villages de Saint-Clément-de-Rivière et Montferrier-sur-Lez sur la rive droite, Prades-le-Lez et Clapiers sur la rive gauche. C'est dans cette zone, classée site protégé Natura 2000 depuis 2001, que se trouve le chabot du Lez, petit poisson endémique de ce fleuve.
Il passe entre les reliefs montpelliérains du bois de Montmaur et Castelnau-le-Lez au fond d'une gorge. il traverse ensuite la ville de Montpellier et rejoint la plaine littorale et Lattes. En continuant, le Lez traverse les étangs palavasiens par un canal naturel formé entre l'étang d'Arnel et l'étang de Méjean et rejoint la mer Méditerranée à Palavas-les-Flots.
Affluents
[modifier | modifier le code]Les principales rivières affluentes du Lez sont :
- le Lirou ;
- la Lironde ;
- le Verdanson qui coule dans Montpellier en grande partie enterré puis endigué. Il fut autrefois [Quand ?] baptisé Merdançon à cause de son odeur : il servait de déversoir aux activités des tanneurs et autres activités odorantes de la ville. Le Verdanson reste une curiosité locale par temps d'orage : en quelques instants, son débit proche de presque rien emplit tout l'espace de digue qui lui est consacré ;
- la Mosson (uniquement un des bras de son delta est affluant du Lez).
Communes et cantons traversés
[modifier | modifier le code]Dans le seul département de l'Hérault, le Lez traverse les neuf communes suivantes (de l'amont vers l'aval) : Saint-Clément-de-Rivière (source), Les Matelles, Prades-le-Lez, Montferrier-sur-Lez, Clapiers, Montpellier, Castelnau-le-Lez, Lattes et Palavas-les-Flots (où il rejoint la mer).
Soit en termes de cantons, le Lez prend source dans le canton de Saint-Gély-du-Fesc, traverse le canton de Montpellier - Castelnau-le-Lez et le canton de Lattes, et rejoint la mer dans le canton de Mauguio, le tout dans l'arrondissement de Montpellier.
Toponymes
[modifier | modifier le code]Le Lez a donné son hydronyme aux trois communes suivantes de Prades-le-Lez, Montferrier-sur-Lez et Castelnau-le-Lez.
Bassin versant
[modifier | modifier le code]Le Lez traverse les deux zones hydrographiques Y320 et Y321 pour une superficie totale de 194 km2 de superficie[1]. Ce bassin versant est constitué à 36,76 % de « forêts et milieux semi-naturels », à 28,90 % de « territoires artificialisés », à 28,03 % de « territoires agricoles », à 4,51 % de « surfaces en eau » et à 1,87 % de « zones humides »[1].
Organisme gestionnaire
[modifier | modifier le code]L'organisme gestionnaire est le syndicat du bassin du Lez (SYBLE), créé en 2007, sis à Prades-le-Lez[3].
Source du Lez
[modifier | modifier le code]La source du Lez est la résurgence du vaste ensemble karstique sous-jacent aux garrigues nord montpelliéraines, dans la pente sud d'une élévation située au nord de la commune de Saint-Clément-de-Rivière. C'est la septième résurgence de type « vauclusien » de France en termes de débit[4].
La source du Lez est captée et alimente la ville de Montpellier en eau potable.
Des recherches et des études effectuées en 1904 puis en 1910 par Maury après les explorations des spéléologues Martel et Faucher puis de Jolly, Marcelin et Beauquier, des eaux du Vidourle se seraient retrouvées dans le Lez, les explications fournies alors tendaient à démontrer que le Vidourle qui devient souterrain à la sortie de Saint-Hippolyte-du-Fort pour revenir aérien à l'entrée de Sauve verrait ses eaux s'écouler dans de nombreux avens et se faufiler ainsi pour donner naissance au Lez[réf. nécessaire].
En 1965 et 1967, des plongées expérimentales ont lieu dans le siphon souterrain du Lez. Elles permettent une reconnaissance jusqu'à la cote −25 mètres, sur une longueur de 200 mètres.
D'autres explorations suivent en 1971, 1972 et, en les plongeurs de la Compagnie maritime d'expertises (Comex) atteignent un point situé à 100 mètres sous terre et à 500 mètres de la résurgence.
Hydrologie
[modifier | modifier le code]Climat
[modifier | modifier le code]Le Lez à Montpellier
[modifier | modifier le code]Le débit moyen annuel du Lez est de 2,55 m3/s au niveau du Pont Garigliano à Montpellier[2].
Étiage ou basses eaux
[modifier | modifier le code]Le Lez reçoit en « soutien d'étiage » les eaux du Rhône[5] fournies par la compagnie du Bas-Rhône Languedoc[6] à un débit de 160 litres par seconde[7]. Cette eau est fournie au Lez en amont de Montpellier, lorsqu'il passe entre les reliefs de Montpellier et de Castelnau-le-Lez.
Crues
[modifier | modifier le code]Le Lez connaît le même régime que les cours d'eau du Languedoc : généralement calme, il est susceptible de fortes et rapides crues lors d'épisodes appelés « orages cévenols » lorsqu'il se retrouve grossi des fortes pluies d'automne ou de printemps. Ces crues sont localement appelées « lézades ».
Pour lutter contre ces débordements du Lez et de ces affluents (voir ci-dessus le Verdanson), il a été complètement endigué à partir du centre de Montpellier et sur toute sa traversée de Lattes. Cependant, les derniers épisodes cévenols de 2002 et 2003 ont fait craindre la rupture des digues lattoises derrière lesquelles s'est construit la principale ville de la commune. Les digues de Lattes sont jugées insuffisamment renforcées par un rapport de 2006 de l'Inspection générale de l'environnement. Le risque de pertes en vies humaines est réel (rapport de l'Inspection générale de l'environnement). Le journal Marianne a interprété en évaluant le risque à trois cents morts[8]. Le renforcement de la protection contre les inondations de la ville de Lattes est en cours.
Les dernières fortes crues se sont produites le , le et la nuit du 6 au .
Le journal Libération l'a qualifié de « principal fleuve de l'Hérault »[9]. Pourtant ce fleuve est loin d'être le plus important en termes de débit même lors de crues importantes, en comparaison avec l'Hérault par exemple, dont les débits en crue dépassent généralement les 1 000 m3/s.
Écologie
[modifier | modifier le code]Faune
[modifier | modifier le code]Le Lez est le seul fleuve à abriter le chabot du Lez, un poisson endémique, découvert en 1964 et menacé d'extinction.
Histoire et aménagements urbains
[modifier | modifier le code]Aménagement du fleuve
[modifier | modifier le code]Louis XIV ordonna d'en faire un canal pour relier le port de Lattes à celui de Juvénal, le port de commerce de Montpellier. Le port Juvénal était le seul port du fleuve côtier du Lez navigable en grande partie et qui permettait à la ville de Montpellier de commercer avec les autres villes de Méditerranée.
Ce port favorisait les débouchés commerciaux par la mer, via Aigues-Mortes (qui n'était pas ensablée), vers les villes de Gênes, Majorque ou encore Marseille. C'est grâce à ce port que Montpellier connaît une belle période entre le XIIIe et XIVe siècles. Les denrées importées venaient également principalement du Lez en plus des foires de Champagne et de Brie.
De 1872 à 1968, une partie des rives du Lez est longée par la ligne de chemin de fer du train de Montpellier à Palavas. Les aménagements sont laissés en friche à la fermeture de la ligne, avant d'être transformés en une piste cyclable reliant la ville à la mer[10]. La vieille ville de Montpellier était bâtie sur des collines, à plusieurs centaines de mètres du fleuve[11]. Les habitats denses en bordure du Lez ne se sont développés que depuis les années 1980, avec les projets d'aménagements urbains de Montpellier (Antigone puis Richter, où les rives ont été bétonnées, suivis de Port Marianne) et de Lattes (Port Ariane, comprenant un port de plaisance). Toutes les communes environnantes de Montpellier se sont également densifiées en même temps que la ville, développant l'aménagement de quartiers le long du Lez.
Ces aménagements restent cependant menacés par les crues du fleuve. Le bassin de Port Ariane est protégé par des portes en métal qui le protègent d'une élévation du niveau de l'eau. Par temps d'orage, notamment lors des réguliers épisodes cévenols, la circulation en bordure du Lez à Antigone et à Richter est interdite à cause des crues[12],[13]. En 2000, une trombe marine formée à Villeneuve-les-Maguelone devenue une tornade d'intensité EF2 a également occasionné d'importants dégâts matériels en suivant le cours du Lez et fait trois morts dans le quartier de Richter[14],[15].
Approvisionnement en eau de Montpellier
[modifier | modifier le code]L'aqueduc Saint-Clément, construit par Henri Pitot au milieu du XVIIIe siècle, capte l'eau du Lez à Saint-Clément-de-Rivière et l'achemine jusqu'à Montpellier. Il est long de 13 904 mètres, dont les deux tiers du parcours sont effectués en sous-sol, pour un dénivelé total de 4 mètres.
À la mise en service de l'aqueduc en 1763, la résurgence de Saint-Clément, située au niveau de l'ancien hameau du Boulidou (localement la Grande Source) permet d'acheminer 25 litres d'eau par seconde vers Montpellier[16]. Ce débit ne permettant plus par la suite de combler les besoins croissants en eau de la métropole, l'usage historique de l'aqueduc est remplacé dans les années 1970 par une usine souterraine de captation directe à la source du Lez, inaugurée en 1981.
Homonymes
[modifier | modifier le code]Le Lez n'est pas le seul cours d'eau de ce nom. Il y a un Lez dans la Drôme provençale qui traverse le Vaucluse et se jette dans le Rhône après un parcours de 75 kilomètres. Il y en a un autre Lez dans l'Ariège, qui sort de l'étang d'Albe, arrose la vallée du Biros et se jette dans le Salat après un parcours de 40 kilomètres. Le Lez héraultais, qui se jette dans la mer Méditerranée après un parcours de 29,6 kilomètres est le seul des Lez qui est un fleuve.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Sandre, « Fiche cours d'eau - Le Lez (Y32-0400) » (consulté le ).
- « Y321 0010 : Le Lez à Montpellier [Pont Garigliano] », sur Banque Hydro, (consulté le ).
- « le SYBLE ou syndicat du bassin du Lez », sur syble.fr, (consulté le ).
- « État initial de la révision du SAGE Lez-Mosson-Étangs palavasiens (LMEP) » [PDF], sur syble.fr, (consulté le ).
- Nicolas Guyonnet, « Le Lez pollué au pyralène », sur Montpellier Plus (quotidien gratuit), (version du sur Internet Archive).
- Sybille, « Le transfert des eaux du Rhône : maîtriser l'eau… du fleuve jusqu'au client consommateur » [PDF], sur groupe BRL, (version du sur Internet Archive).
- « Article de la rubrique L'Hérault du Jour »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur La Marseillaise, .
- Rapport de juillet 2006 publié par Marianne no 502, décembre 2006.
- « Montpellier et l'Hérault submergés », sur Libération / AFP, (version du sur Internet Archive).
- « Montpellier à Palavas-les-Flots à vélo », sur Office de tourisme de Palavas-les-Flots (consulté le ).
- « Montpellier (Hérault), le projet Antigone de Ricardo Bofill » [vidéo], sur ina.fr, France Régions 3 Montpellier, (consulté le ).
- « Inondations : l'Hérault en vigilance rouge, Montpellier sous les eaux », sur L'Obs, (consulté le ).
- Jean-Marc Aubert, « Montpellier : le Lez sort de son lit à Richter », sur actu.fr, (consulté le ).
- Jean-Marc Ducos, « À Montpellier, un phénomène météo exceptionnel », sur Le Parisien, (consulté le ).
- Christian Goutorbe, « Montpellier : la tornade tue trois personnes », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
- « Exposition virtuelle : 250e anniversaire de l'aqueduc, 1765-2015 », sur montpellier.fr (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [1982] Liliane Franck, Une rivière nommée Lez, Montpellier, Presses de la Charité, , 239 p., 24 cm (OCLC 799131720, BNF 34712176, SUDOC 011664487, présentation en ligne).
- [1995] Jacques Pradal (1924-2011), Mémoires du Lez (Bollène, histoire de la ville), Nîmes, Impr. Barnier, , 182 p., 24 cm (OCLC 62227867, BNF 37027410, SUDOC 184332176, présentation en ligne).
- [1997] Max Prado (1938-), Les villes originelles de Montpellier, Montpellier, Sauramps éditions, , 239 p., 30 cm (ISBN 2-84023-129-8, OCLC 237750896, BNF 36169484, SUDOC 046800026, lire en ligne sur Gallica, lire en ligne ).
- [2014] Georges Rivieccio (commissaire enquêteur), Rapport, conclusions et avis de l'enquête publique préalable à l'approbation du Schéma d'Aménagement et de Gestion de l'Eau (SAGE) du bassin versant Lez-Mosson-Étangs Palavasiens (LMPE) : Arrêté Préfectoral no 2014-I-11349 du , Montpellier, Préfecture de l'Hérault / Syndicat du bassin du Lez, , 167 p., 21 cm (lire en ligne [PDF]).
- [2018] François-Bernard Michel (préf. Philippe Saurel, ill. René F. Ventura), Fleuve Lez : de Montpellier métropole et riveraines millénaires, Marseille, éditions Gaussen, , 223 p., 26 cm (ISBN 978-2-35698-126-4, OCLC 1089234559, BNF 45656907, SUDOC 233932534, présentation en ligne).
- [2020] Louis Gabard (d), Olivier de Labrusse, François Martin, Chantal Martin-Véleine et Vincent Peret, Le Lez, histoire et vie d'un fleuve singulier : de sa source à la Méditerranée en passant par Montpellier, Montferrier-sur-Lez, Amis de la Chapelle de Baillarguet, , 439 p., 25 cm (ISBN 2-95580-528-9, OCLC 1246729550, présentation en ligne).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Liste des fleuves français
- Liste des cours d'eau de l'Hérault
- Le chabot du Lez (Cottus petiti) une espèce endémique du cours d'eau.
Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Site permettant la visualisation de données météorologiques en temps réel grâce à 3 stations autonomes implantées sur le cours du Lez, sur le site du syble.fr (consulté le )
- Le bassin versant du Lez et les inondations, sur le site du syble.fr (consulté le )
- Le Lez, rivière polluée. Reportage du , sur le site de l'INA (consulté le )
- Le Lez sur le wiki d'OSM
- Photos de crues du Lez, sur le site InfoClapas (consulté le )