Durdent

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Durdent
Illustration
La Durdent à Paluel.
Carte.
Cours de la Durdent.
Caractéristiques
Longueur 25,4 km
Bassin 355 km2
Bassin collecteur Durdent
Débit moyen 3,8 m3/s (Vittefleur)
Régime pluvial océanique
Cours
Embouchure Manche
· Localisation Veulettes-sur-mer
· Altitude m
Géographie
Pays traversés Drapeau de la France France

Sources : SANDRE : « H3219000 »

La Durdent est un fleuve côtier normand, long de 25 kilomètres[1]. Sa vallée, sise en plein cœur du pays de Caux en Seine-Maritime, conserve les vestiges de nombreux moulins installés sur les rives d'un cours d'eau au débit d'une grande régularité.

Géographie[modifier | modifier le code]

La Durdent près de son embouchure, non loin de Paluel.

Elle prend sa source dans le pays de Caux au nord-ouest d'Yvetot, près de Héricourt-en-Caux, de la réunion des ruisseaux de Saint-Denis et de Saint-Riquier[2], puis adopte une direction nord - nord-ouest, caractéristique des fleuves côtiers de Seine-Maritime, arrose Cany-Barville et se jette dans la Manche au niveau de Veulettes-sur-Mer sur la côte d'Albâtre. La Durdent entaille le plateau cauchois, haut de 80 à 100 m, couvert de limons siliceux lœssiques très fertiles[3]. Sur sa rive gauche, le flanc de sa vallée est recouvert de dépôts limoneux originaires des plateaux et mis en place par ruissellement et solifluxion. En rive droite, les flancs de coteaux sont marqués par des affleurements de craies marneuses du Turonien, à proximité d’Héricourt-en-Caux, et de craies blanches à silex du Sénonien[4] en aval de cette commune[3].

La Durdent arrose (d'amont en aval) Robertot, Sommesnil, Oherville, Le Hanouard, Grainville-la-Teinturière, Cany-Barville, Clasville, Vittefleur, Paluel, Veulettes-sur-Mer.

Hydrologie[modifier | modifier le code]

Débits mensuels de la Durdent sous la forme d'un histogramme.

Malgré sa faible longueur, la Durdent présente un débit élevé (3,8 m3/s à Vittefleur près de l'embouchure[5]), son bassin hydrographique, formé de cours d'eau de faible longueur (ruisseau de Saint-Martin à Cany-Barville), étant relativement étendu (355 km2).

À la station hydrologique de Vittefleur, les mesures effectuées depuis 42 ans (de 1966 à 2007) sur une superficie de bassin versant de 349 km2 (soit plus de 98 % de celle-ci) montrent la remarquable stabilité du débit. La période des hautes eaux est enregistrée durant la période hivernale avec une moyenne mensuelle de 4,08 m3/s atteint en février, les plus basses eaux interviennent à la fin de l'été avec un débit de 3,52 m3/s en septembre. Les périodes d’étiage, tout comme les hautes eaux, sont donc très limitées[5].

En établissant une comparaison entre le débit et le bassin versant, la Durdent présente un débit abondant ainsi que l'atteste une lame d'eau de 340 mm/an (largement supérieure à la moyenne nationale qui est de 300 mm, mais surtout à celle du bassin de la Seine de l'ordre de 225 mm) et débit spécifique (Qsp) de 10,8 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin (9,5 l/s/km2 pour l'ensemble des cours d'eau français, 7,1 l/s/km2 dans le cas du bassin de la Seine)[6].

La vallée des moulins[modifier | modifier le code]

Vieux moulin sur la Durdent.

Petit fleuve au cours pentu et au débit régulier, la Durdent a vu s'installer, le long de son cours, de nombreuses petites industries: filatures, fabriques d'huile ou d'encre, minoteries. Vers 1870, la vallée était si active, le commerce si florissant que la construction d'un chemin de fer était envisagé entre Yvetot et Cany-Barville ; le tracé n'ayant pas été retenu[7], les industriels furent obligés d'acheminer ou de réceptionner les marchandises dans des gares distantes de 10 ou 15 km[8]. Cela contribua au déclin précoce de ces activités. Au XIXe siècle, lorsque régnait la prospérité, plus de 60 moulins[2] s'échelonnaient le long de la Durdent ; les vestiges en plus ou moins bon état d'une trentaine d'entre eux sont encore visibles aujourd'hui[9], l'un anime une minoterie (à Vittefleur) et trois autres produisent de l'électricité[10]. Près de l'embouchure du fleuve, sur le territoire de la commune de Paluel, EDF exploite une des plus grandes centrales nucléaires de France.

Comme ailleurs dans le pays de Caux, la vallée de la Durdent recèle un riche patrimoine historique : château de Boscol à Héricourt-en-Caux, d'Auffay-la-Mallet près d'Oherville, de Janville à proximité de Paluel et surtout de Cany-Barville, construit entre 1640 et 1646 selon les plans de François Mansart et entouré d'un parc à l'anglaise redessiné au XIXe siècle[11]. Grainville-la-Teinturière s'honore d'être le village natal de Jehan de Béthencourt, conquérant et premier roi des îles Canaries.

Écologie[modifier | modifier le code]

La vallée de la Durdent présente un grand intérêt écologique en raison de la présence de nombreuses espèces de chauves-souris comme la très rare barbastelle, le grand et petit rhinolophe ou encore le Grand Murin en forte diminution numérique dans cette partie de la France. Les espèces plus communes comme l'oreillard roux ou le vespertilion de Daubenton sont fortement représentées. Cette richesse faunique a valu au bois de la Roquette, situé sur un des versants de la vallée, au sud de Cany-Barville, d'être classé parmi les sites Natura 2000[12].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Albert Hennetier, Aux sources normandes : Promenade au fil des rivières en Seine-Maritime, éd. Bertout, Luneray, 2006 (ISBN 2867436230)
  • La Durdent raconte ses églises, chapelles et calvaires, édité par le Comité des lettres de Grainville-la-Teinturière et d'histoire de la vallée de la Durdent, 1999.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fiche de la Durdent sur le site du Sandre.
  2. a et b Albert Hennetier, Aux sources normandes: Promenade au fil des rivières en Seine-Maritime, p. 28.
  3. a et b Frédéric Pitois et Alain Jigorel, Mesure du concrétionnement calcaire dans les rivières de Haute-Normandie, INSA de Rennes, 2004, p. 16.
  4. Le Sénonien est l'ancienne appellation du dernier étage du Mésozoïque, aujourd'hui subdivisé en 4 étages : Coniacien, Santonien, Campanien et Maestrichtien.
  5. a et b Station hydrologique de Vittefleur Naviguer sur la page pour obtenir les différentes données hydrologiques, code de la station : G6003010.
  6. Les chiffres délivrés pour le bassin versant de la Seine correspondent aux données enregistrées à la station hydrologique du Havre, code : H9950010.
  7. Les autorités lui préférèrent le tracé Bréauté-Beuzeville - Fécamp.
  8. Ce projet ferroviaire sur un site consacré à Veauville-Lesquelles.
  9. Moulin Durdent, site consacré à l'histoire et à la restauration d'un moulin dans la vallée de la Durdent.
  10. Les moulins de la Durdent sur le site de l'Association régionale des amis des moulins de Haute-Normandie.
  11. Albert Hennetier, Aux sources normandes: Promenade au fil des rivières en Seine-Maritime, p. 29-33, avec une courte description des édifices.
  12. Le bois de la Roquette sur le site Natura 2000.