Alfredo Pérez Rubalcaba

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Alfredo Pérez Rubalcaba
Illustration.
Alfredo Pérez Rubalcaba, en 2010.
Fonctions
6e Secrétaire général
du Parti socialiste ouvrier espagnol

(2 ans, 5 mois et 22 jours)
Président José Antonio Griñán
Prédécesseur José Luis Rodríguez Zapatero
Successeur Pedro Sánchez
1er vice-président du gouvernement espagnol
Porte-parole du gouvernement

(8 mois et 21 jours)
Président du gouvernement José Luis Rodríguez Zapatero
Prédécesseur María Teresa Fernández de la Vega
Successeur Elena Salgado (1er VP)
José Blanco (Porte-parole)
Ministre de l'Intérieur

(5 ans, 3 mois et 4 jours)
Président du gouvernement José Luis Rodríguez Zapatero
Prédécesseur José Antonio Alonso
Successeur Antonio Camacho
Porte-parole du groupe PSOE
au Congrès des députés

(2 ans et 12 jours)
Législature VIIIe législature
Prédécesseur Jesús Caldera
Successeur Diego López Garrido
Ministre de la Présidence
Porte-parole du gouvernement

(2 ans, 9 mois et 21 jours)
Président du gouvernement Felipe González
Prédécesseur Virgilio Zapatero (Présidence)
Rosa Conde (Porte-parole)
Successeur Francisco Álvarez-Cascos (Présidence)
Miguel Ángel Rodríguez Bajón (Porte-parole)
Ministre de l'Éducation et de la Science

(1 an et 20 jours)
Président du gouvernement Felipe González
Prédécesseur Javier Solana
Successeur Gustavo Suárez Pertierra
Biographie
Date de naissance (72 ans)
Lieu de naissance Solares (Espagne)
Parti politique PSOE
Diplômé de Université Complutense de Madrid
Profession Professeur d'université

Alfredo Pérez Rubalcaba
Premiers vice-présidents du gouvernement d'Espagne
Ministres de l'Intérieur d'Espagne
Ministres de la Présidence d'Espagne
Ministres de l'Éducation d'Espagne
Portes-parole du gouvernement d'Espagne

Alfredo Pérez Rubalcaba, né le à Solares en Cantabrie, est un homme politique espagnol, membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).

Il adhère au PSOE dans les années 1970, et se spécialise alors dans le domaine de l'enseignement. Haut fonctionnaire du ministère de l'Éducation dans les années 1980, il en prend la tête en 1992, puis est nommé, un an plus tard, ministre de la Présidence et porte-parole du dernier gouvernement de Felipe González.

À la suite du passage des socialistes dans l'opposition, en 1996, il monte progressivement dans l'appareil et devient le représentant du parti dans le domaine du terrorisme basque, aux côtés des secrétaires généraux Joaquín Almunia et José Luis Rodríguez Zapatero. Une fois le PSOE revenu au pouvoir, en 2004, il est porté à la tête du groupe parlementaire, avant de revenir au gouvernement, en 2006, comme ministre de l'Intérieur.

Lors du remaniement de 2010, il est promu premier vice-président du gouvernement et porte-parole, ce qui fait de lui le numéro deux de l'exécutif. En 2011, il est investi candidat socialiste à la présidence du gouvernement pour les prochaines élections législatives, et annonce son départ du gouvernement.

Défait par le Parti populaire (PP), il est élu, début 2012, secrétaire général du PSOE. Il démissionne en 2014, après la déroute socialiste aux élections européennes, et se retire de la vie politique.

Biographie

Jeunesse et formation

Fils d'un aviateur ayant participé au coup d'État des 17 et 18 juillet 1936 et petit-fils d'un républicain, il a suivi son enseignement primaire et secondaire au Colegio Nuestra Señora del Pilar, à Madrid. Il a ensuite étudié les sciences chimiques à l'université Complutense de Madrid, se spécialisant en chimie organique et biochimie.

Il soutient sa thèse de doctorat en 1978 et obtient le prix extraordinaire. Trois ans plus tôt, lors des championnats nationaux universitaires, il était parvenu à courir le 100 mètres en 10,9 secondes, sous les couleurs de la section d'athlétisme du Celta de Vigo.

Carrière universitaire et publique

Professeur titulaire de chimie organique au département du même nom à l'université Complutense de Madrid, il a également travaillé à l'université de Constance, en Allemagne, et de Montpellier, en France. Son travail de recherche sur la chimie organique s'est surtout concentré autour des mécanismes de réaction et l'a conduit à publier une trentaine d'articles scientifiques.

Il entre dans la haute fonction publique en , lorsqu'il devient directeur du cabinet technique du secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Il occupe ce poste jusqu'à sa nomination comme directeur général des Enseignements universitaires, en .

Débuts en politique

Il adhère au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) en 1974, et commence à travailler avec la Fédération socialiste madrilène (FSM), puis au sein des commissions de l'Enseignement et de la Recherche, aussi bien dans le parti que son groupe parlementaire. Le , il entame sa carrière politique en tant que secrétaire général à l'Éducation du ministère de l'Éducation et de la Science. Il est promu secrétaire d'État le .

L'entrée au gouvernement

À l'occasion du remaniement ministériel causé par la démission de Francisco Fernández Ordóñez, Alfredo Pérez Rubalcaba est nommé ministre de l'Éducation et de la Science le . Élu député de la province de Tolède aux élections générales anticipées du 5 juin 1993, il est choisi le 14 juillet suivant comme ministre de la Présidence et porte-parole du gouvernement. À ce poste, il a toujours nié une quelconque relation entre l'exécutif socialiste et les groupes antiterroristes de libération (GAL).

Un pilier du PSOE sur le terrorisme basque

Lors des élections générales anticipées du 3 mars 1996, il est élu député pour la Communauté de Madrid, tandis que le PSOE est renvoyé dans l'opposition après quatorze ans au pouvoir. Il devient alors porte-parole du groupe socialiste à la commission parlementaire de la Science et de la Technologie. En , il entre à la commission exécutive fédérale du parti, sur proposition de son nouveau secrétaire général, Joaquín Almunia.

Il se voit confier les responsabilités de secrétaire à la Communication et sera l'un des principaux responsables du maintien des discussions avec le gouvernement conservateur concernant l’Euskadi ta Askatasuna (ETA) après la trêve de 1999. Avec l'arrivée de José Luis Rodríguez Zapatero à la tête des socialistes en 2000, il devient membre du comité fédéral puis le chef de la délégation socialiste qui négocie et signe, en , l'accord pour les libertés et contre le terrorisme avec le Parti populaire (PP) au pouvoir.

La victoire électorale de 2004

Il est choisi en 2004 comme responsable de la stratégie électorale du PSOE pour les élections générales du 14 mars, étant considéré comme l'un des principaux artisans de la victoire du parti. Le 13 mars, soit deux jours après les attentats de Madrid, il critique ouvertement le gouvernement de José María Aznar pour avoir attribué ce crime à l'ETA, déclarant en conférence de presse que « Les Espagnols méritent un gouvernement qui ne leur ment pas »[1]. Le lendemain, les socialistes obtiennent 42,6 % des voix et 164 députés sur 350, soit seize de plus que le PP désormais dirigé par Mariano Rajoy. Il devient par la suite porte-parole du groupe parlementaire du PSOE au Congrès des députés[2].

2006 : le retour au gouvernement

Le , Alfredo Pérez Rubalcaba revient au gouvernement, au poste de ministre de l'Intérieur. Il est alors chargé de gérer un nouveau cessez-le-feu proclamé par les terroristes basques mais qui se termine tragiquement huit mois plus tard, lors d'un attentat à l'aéroport Adolfo Suárez, de Madrid-Barajas. Réélu député, en Cantabrie, lors des élections générales du 9 mars 2008, il est reconduit à son poste gouvernemental le 14 avril suivant.

Dans le second grand remaniement ministériel du second gouvernement Zapatero, le , il en est propulsé numéro deux en récupérant les fonctions de premier vice-président et porte-parole. Il s'affirme l'année suivante, avec la ministre de la Défense, Carme Chacón, comme un favori dans la course à la succession de José Luis Rodríguez Zapatero, qui annonce au début du mois d'avril qu'il ne sera pas candidat aux prochaines élections générales. Le 28 mai, il annonce officiellement sa candidature à la primaire socialiste devant le comité fédéral du PSOE[3].

Au cours de l'année 2011, il est régulièrement mis en cause par le Parti populaire (PP) dans l'affaire Faisán, notamment lors des séances de questions au gouvernement au Congrès des députés[4],[5], le vice-secrétaire général du parti, Esteban González Pons, allant jusqu'à la comparer avec l'affaire Gürtel[6].

Candidat socialiste à la présidence du gouvernement

Aucun autre prétendant n'ayant rempli les conditions pour se présenter[7], il est proclamé candidat à la présidence du gouvernement le 18 juin, son investiture officielle étant programmée le 9 juillet[8]. La veille de cette investiture, il profite de la conférence de presse postérieure à la réunion hebdomadaire du conseil des ministres pour annoncer sa démission du gouvernement, à la surprise des journalistes présents[9]. Lors de son discours d'investiture comme candidat, il propose d'axer sa campagne sur quatre thèmes, principalement liés aux effets de la crise économique mondiale et du mouvement des Indignés, à savoir la création d'emplois par un taxe sur les bénéfices bancaires, la relance de l'économie par la redistribution des produits d'un nouvel impôt sur le patrimoine tout en luttant contre l'endettement public, la défense de l'État providence, et notamment la gratuité de la santé, et la rénovation du système politique, en accentuant le combat contre la corruption et réformant la loi électorale, pour assurer à la fois proximité et proportionnalité[10].

Défaite aux législatives

Lors du scrutin, le PSOE ne remporte que 28,7 % des voix et 110 députés, soit un recul de 59 sièges, alors que le PP, avec 44,6 % des suffrages, parvient à franchir la majorité absolue au Congrès des députés, en obtenant 186 députés. Peu après cette lourde défaite, Rubalcaba demande la convocation d'un congrès socialiste le plus vite possible, sans toutefois faire connaître ses intentions quant à la direction du parti[11]. Alors qu'une candidature de la ministre de la Défense, Carme Chacón, qui s'était retirée avant la tenue de la primaire en juin, semble envisageable[12], il reçoit, deux ou trois jours après les élections, le soutien d'importantes personnalités socialistes, comme José Antonio Griñán, Patxi López, Marcelino Iglesias, Guillermo Fernández Vara et Manuel Chaves, pour sa candidature au poste de secrétaire général[13],[14]. Dès le 21 novembre, José Luis Rodríguez Zapatero confirme la tenue d'un congrès ordinaire en , cinq mois avant le terme du délai statutaire[15].

Secrétaire général du PSOE

Le , Alfredo Pérez Rubalcaba annonce qu'il sera candidat au poste de secrétaire général du Parti socialiste lors du XXXVIIIe congrès fédéral, à Séville. Il affirme que le parti doit redevenir le défenseur des classes populaires, tout en soutenant les classes moyennes, et porter un message unique sur tout le territoire et non en fonction de chaque communauté autonome. Il appelle également à une plus grande ouverture du PSOE vers la société, notamment par la tenue d'élections primaires ouvertes pour désigner le candidat à la présidence du gouvernement, point commun avec son adversaire, Carme Chacón[16]. Il présente sa candidature au siège de l'Union générale des travailleurs (UGT) entouré de jeunes députés, dont Juan Moscoso del Prado et María González Veracruz, nommés portes-parole de sa campagne[17]. Le , il est élu secrétaire général du parti[18], obtenant 487 voix, soit 51,16 % des exprimés, contre 465 à sa concurrente, l’ex-ministre de la Défense, Carme Chacón.

Il annonce sa démission le , au lendemain de la défaite historique des socialistes lors des élections européennes. Il ajoute qu'un congrès extraordinaire se réunira les 19 et 20 juillet afin de désigner son successeur. Chacón critique ce choix et demande la convocation immédiates de primaires ouvertes pour désigner le candidat à la présidence du gouvernement, tandis que le secrétaire général du groupe parlementaire Eduardo Madina appelle à l'élection du nouveau secrétaire général par l'ensemble des adhérents du PSOE, une position à laquelle se range finalement la direction.

Tandis que le congrès est décalé aux 26 et 27 juillet, le député de Madrid Pedro Sánchez parvient à déjouer les pronostics et se faire élire secrétaire général lors d'un vote consultatif organisé le 13 juillet.

Notes et références

  1. (es) « Toda la oposición acusa al Gobierno de manipular y ocultar información », El País, le
  2. (es) « Bono acepta el Ministerio de Seguridad y Rubalcaba será el portavoz parlamentario », El País, le
  3. (es) « Alfredo Pérez Rubalcaba se presentará a las primarias del PSOE », Público, le
  4. (es) « El PP pide que Rubalcaba aclare al Congreso el caso Faisán y las actas de ETA », La Vanguardia, le
  5. (es) « El PP vuelve a preguntar directamente a Rubalcaba por el 'caso Faisán' en el Congreso », La Voz Libre, le
  6. (es) « El PP exige a Rubalcaba que actúe como Camps », Aragon 2, le
  7. (es) « Los precandidatos a las primarias no consiguen los avales suficientes », El País, le
  8. (es) « Rubalcaba, candidato socialista definitivo a las generales », El País, le
  9. (es) « Rubalcaba: "Les anuncio que abandono el Gobierno" », El País, le
  10. (es) « Cuatro ejes: empleo, economía, Estado de bienestar y calidad democrática », El País, le
  11. (es) « Rubalcaba pide un congreso pero no desvela su futuro », ABC, le
  12. (es) « El futuro de Chacón, en el aire », La Vanguardia, le
  13. (es) « Griñán, López, Iglesias y Vara defienden la valía de Rubalcaba pero no le nominan », El País, le
  14. (es) « Chaves: “Me gustaría que Rubalcaba fuera candidato” », El País, le
  15. (es) « Zapatero convoca un congreso ordinario en la primera semana de febrero », El País, le
  16. (es) « Rubalcaba defiende "un PSOE unido que diga lo mismo en todas partes" », El País, le
  17. (es) « Rubalcaba se rodea de caras nuevas en su presentación como candidato », El País, le
  18. « Alfredo Perez Rubalcaba élu de justesse à la tête du Parti socialiste », RFI, le

Annexes

Articles connexes

Liens externes