Beatriz Corredor

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Beatriz Corredor
Illustration.
Beatriz Corredor en .
Fonctions
Députée aux Cortes Generales

(7 mois et 28 jours)
Élection
Réélection
Circonscription Madrid
Législature XIIIe et XIVe
Groupe politique Socialiste
Successeur Isaura Leal
Secrétaire d'État espagnole au Logement et aux Actions urbaines

(1 an, 2 mois et 3 jours)
Ministre José Blanco
Prédécesseur Aucun
Successeur Rafael Catalá
Ministre du Logement

(2 ans, 6 mois et 9 jours)
Président du gouvernement José Luis Rodríguez Zapatero
Gouvernement Zapatero II
Prédécesseur Carme Chacón
Successeur José Blanco (Équipement)
Biographie
Nom de naissance María Beatriz Corredor Sierra
Date de naissance (55 ans)
Lieu de naissance Madrid (Espagne)
Parti politique PSOE
Diplômé de université autonome de Madrid
Profession Conservatrice des hypothèques

Beatriz Corredor
Ministres du Logement d'Espagne

María Beatriz Corredor Sierra [maˈɾia βeˈatɾis koreˈðoɾ ˈsjɛra], née le à Madrid, est une femme politique espagnole membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).

Diplômée en droit de l'université autonome de Madrid et conservatrice des hypothèques de profession, elle est élue en conseillère municipale de Madrid. Elle est nommée en ministre du Logement dans le second gouvernement Zapatero. Elle doit alors faire face aux conséquences de la crise du logement. Après avoir été rétrogradée secrétaire d'État en , elle quitte la vie politique en mais y revient six ans plus tard comme membre de la direction du PSOE sous l'autorité de Pedro Sánchez.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et juge du livre foncier[modifier | modifier le code]

María Beatriz Corredor Sierra[1] est née à Madrid en . Elle obtient une licence de droit à l'université autonome de Madrid, en .

Elle passe avec succès le concours de conservateur des hypothèques deux ans plus tard. Nommée en directrice du service des Études foncières du gouvernement autonome de la Castille-La Manche, elle devient en membre du jury du concours du corps des conservateurs des hypothèques et des administrateurs du registre du commerce pour un an. Elle est alors la première femme à y siéger[2].

Débuts en politique[modifier | modifier le code]

Indignée par le « Tamayazo », un scandale politique empêchant en l'accession du socialiste Rafael Simancas au pouvoir dans la Communauté de Madrid, elle décide d'adhérer au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE)[3].

Lors des élections municipales du , elle postule à Madrid sur la liste conduite par le conseiller économique du président du gouvernement espagnol, Miguel Sebastián. Candidate placée en 18e position, elle assure la coordination du programme électoral dans le secteur du logement. Elle n'est pas immédiatement élue, mais grâce à la démission de Mercedes del Palacio, elle devient conseillère municipale en et porte-parole du groupe des élus socialistes pour le logement[4],[5].

Ministre du Logement[modifier | modifier le code]

Photo de famille du gouvernement Zapatero II le .

Le , Beatriz Corredor est nommée à 39 ans ministre du Logement dans le second gouvernement du socialiste José Luis Rodríguez Zapatero, formé un mois après la victoire du PSOE aux élections générales[6]. En prenant ses fonctions, elle appelle de ses vœux à la conclusion d'un « grand accord national sur le logement » entre le gouvernement, l'opposition, les communautés autonomes et les principaux acteurs du secteur[7].

Face à la crise du logement[modifier | modifier le code]

Alors que le marché de l'immobilier s'effondre en quelques semaines, elle soutient en que cet ajustement est « nécessaire » mais qu'il doit se faire de manière intelligente : elle refuse ainsi de soutenir les prix du logement, se plaçant dans la ligne fixée par le ministre des Finances Pedro Solbes[8]. Le mois suivant, elle annonce un grand plan de rénovation et de construction, proposant notamment de tripler en dix ans les logements à prix contrôlés accessibles à la location[9]. Deux semaines après cette annonce, elle reçoit un soutien unanime des communautés autonomes à l'issue d'une grande conférence nationale[10].

Le secteur immobilier continuant de s'enfoncer dans la crise, le ministère du Logement fait part en de sa volonté d'acheter des terrains privés pour un montant total de 300 millions d'euros, afin d'y construire des logements à prix contrôlés, tout en appelant à une baisse des loyers et une hausse des offres de location[11],[12].

Trois mois plus tard, en , elle dévoile le contenu complet de son plan national pour le logement. Il prévoit notamment d'interdire les aides publiques pour les logements inférieurs à 30m² et d'autoriser les locations avec option d'achat. Cette dernière proposition avait pourtant été rejeté par le premier gouvernement de Zapatero[13]. Le mois qui suit, elle remet publiquement en cause les statistiques officielles du secteur, qui indiquent que les prix des logements ont baissé en moyenne de 15 %[14].

Des dernières aides publiques à l'austérité[modifier | modifier le code]

Corredor affirme en que le recul des mises en chantier de logements neufs de 40 % sur un an est une « bonne nouvelle » car « le rythme de la construction revient à ce dont la population espagnole a besoin »[15]. Elle indique deux mois plus tard que l'Institut du crédit officiel (ICO) garantira 50 % des emprunts réalisés en vue de l'achat d'un logement à prix contrôlés, soit six milliards d'euros[16].

Dans le cadre du plan d'austérité décidé en , elle prend en plusieurs décisions de réduction de la dépense publique : les aides à l'achat d'un logement à prix contrôlé sont réduites — officiellement pour favoriser la location — les conditions d'accès à l'aide financière à la location, mise en place par Carme Chacón trois ans plus tôt, sont durcies[17].

Retrait de la vie politique[modifier | modifier le code]

À l'occasion du remaniement ministériel du , Zapatero décide de la suppression du ministère du Logement, qu'il avait créé six ans auparavant. Elle devient alors secrétaire d'État au Logement et aux Actions urbaines, au sein du ministère de l'Équipement[18].

Elle ne se présente pas aux élections générales anticipées du et se met en retrait de la vie politique. Un mois plus tard, elle signe les manifestes Mucho PSOE por hacer de Carme Chacón — qui appelle au droit d'inventaire des années Zapatero et à la rénovation du PSOE — et Yo sí estuve allí de Soraya Rodríguez, qui revendique les succès et le bilan des sept ans et demi au pouvoir des socialistes[19]. Elle participe le à la création de la Fondation Espagne constitutionnelle — qui se présente comme un espace de débat loyal envers la Constitution de  — présidée par Cristina Garmendia[20].

Entrée à la direction du PSOE[modifier | modifier le code]

Lors du 39e congrès fédéral du Parti socialiste, elle soutient la candidature de Pedro Sánchez au secrétariat général. Tous deux sont amis depuis la campagne des municipales de , au cours de laquelle ils ont été présentés par le député Antonio Hernando[21]. Elle participe à l'élaboration de son programme politique puis s'implique dans le travail d'amendement de la motion d'orientation, après que ce dernier a remporté la victoire[22]. Le , près de six ans après avoir quitté la vie politique, elle est nommée secrétaire à l'Aménagement du territoire et aux Politiques publiques du logement au sein de la nouvelle commission exécutive fédérale du PSOE[23].

Suggestion de candidature à la mairie de Madrid[modifier | modifier le code]

La presse indique au printemps que la direction socialiste la voit comme la possible tête de liste des socialistes pour les élections municipales de à Madrid : alors que Sánchez envisage ce choix, le secrétaire général du PSOE-M José Manuel Franco accueille cette idée favorablement[24],[25].

Le , son ancien chef de cabinet au ministère du Logement Nicolás Mateos et l'ancien sous-secrétaire du Logement sont mis en examen pour prévarication et détournement de fonds. La justice les accuse d'avoir signé des contrats irréguliers de publicité institutionnelle du « plan national pour le logement - » avec l'entreprise Crespo Gomar qui auraient permis de financer illégalement le Parti socialiste du Pays valencien-PSOE[26].

La commission exécutive fédérale la choisit le suivant comme nouvelle dirigeante de la fondation Pablo-Iglesias. Elle cumule ainsi les fonctions de président du conseil d'administration, jusqu'alors exercées par le nouveau président du Centre de recherches sociologiques José Felix Tezanos, et de directeur, qui revenaient précédemment à Ibán García del Blanco. Cinq ans après la dissolution de la fondation IDEAS, elle se voit confier la mission de relancer l'historique fondation Pablo-Iglesias pour en faire un nouveau groupe de réflexion idéologique pour le PSOE[27].

Députée au Congrès[modifier | modifier le code]

Le 17 mars 2019, le comité fédéral du PSOE l'investit en 8e position sur la liste de la circonscription de Madrid pour les élections générales du 26 avril suivant, juste après le secrétaire général du groupe parlementaire Rafael Simancas et devant la députée sortante Zaida Cantera[28]. Au soir du scrutin, le Parti socialiste fait élire 11 représentants dans le territoire madrilène, ce qui assure sa toute première entrée dans une assemblée parlementaire[29]. Réélue lors des élections du mois de novembre suivant, elle annonce démissionner de son mandat le en invoquant des raisons personnelles[30]. Sa nomination comme présidente de l'entreprise cotée Red Eléctrica de España est annoncée par la Commission nationale du marché des valeurs (CNMV) le , après la démission de Jordi Sevilla en raison de désaccords avec la ministre de la Transition écologique Teresa Ribera[31].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Elle est divorcée et mère de trois filles.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports, « Orden ECD/327/2015, de 9 de febrero, por la que se inscribe en el Registro de Fundaciones la Fundación España Constitucional. », sur www.boe.es, (consulté le ).
  2. (es) « Beatriz Corredor, una registradora próxima a Sebastián », El Periódico,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (es) « Pedro Sánchez baraja que Beatriz Corredor sea la candidata del PSOE en Madrid », El Independiente,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) « Corredor: una carrera de vértigo hacia un sector en caída libre », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (es) « Beatriz Corredor », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) « Sebastián y Chacón entran en el núcleo duro », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (es) « Otra gran oferta de un pacto estatal », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (es) « Corredor se suma la teoría de Solbes y rechaza "impedir artificialmente el necesario ajuste" inmobiliario », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (es) « Corredor promete triplicar las VPO en alquiler en 10 años », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (es) « Apoyo unánime de las comunidades autónomas al Plan Estatal de Vivienda », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (es) « El Gobierno sale en apoyo de las inmobiliarias con compras de suelo », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (es) « 300 millones a la compra de suelo y promoverá el alquiler contra la crisis », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (es) « Las ayudas estatales para comprar pisos se amplían a rentas más altas », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (es) « Corredor pone en duda las estadísticas oficiales de vivienda », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (es) « Corredor considera una "buena noticia" que la construcción de pisos caiga el 41% », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (es) « El Gobierno garantizará las hipotecas para vivienda protegida con 6.000 millones », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (es) « Corredor recorta las ayudas a la compra de viviendas protegidas », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (es) « Dos ministras bajan de rango y dejan más hombres que mujeres en el Consejo », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (es) « La defensa de la gestión de Zapatero enciende el debate en el seno del PSOE », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (es) Cristina Vázquez, « 34 exministros españoles defienden la Constitución porque ha dado estabilidad », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (es) Laura Ramos, « Sánchez baraja que la exministra Beatriz Corredor sea la candidata del PSOE contra Carmena », Público,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. (es) « La ex ministra Beatriz Corredor estará en la Ejecutiva del PSOE como responsable de Políticas de Vivienda », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. (es) Juan Carlos Merino, « Quién es quién en la nueva ejecutiva del PSOE de Pedro Sánchez », La Vanguardia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. (es) Juanma Romero, « La apuesta de Sánchez por una mujer para Madrid dispara a Corredor en las quinielas », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. (es) « La exministra Beatriz Corredor gana enteros como candidata del PSOE a la Alcaldía de Madrid », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. (es) Miguel Giménez, « Imputado el jefe de gabinete de la exministra Corredor por los contratos con la agencia de las campañas del PSPV », eldiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. (es) Pablo García, « Beatriz Corredor lidera la Fundación Pablo Iglesias para relanzar el ‘think-tank’ socialista », El Independiente,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. (es) « El PSOE aprueba sus listas electorales para el 28-A y el 26-M sin el voto de Susana Díaz », Expansión,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. (es) « Lista de diputados electos al Congreso por la circunscripción de Madrid », La Vanguardia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. (es) « Beatriz Corredor deja su escaño en el Congreso por motivos personales », Público,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. (es) « La exministra Beatriz Corredor será la presidenta de REE a propuesta de Sánchez », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]