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Élections législatives françaises de 1889

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Élections législatives françaises de 1889
576 députés à la Chambre des députés
et
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits 10 427 761
Votants 8 091 981
77,60 % en augmentation 0,9
Républicains – Pierre Tirard
Voix 4 131 352
51,05 %
en diminution 7,6
Députés élus 357 en diminution 25
Boulangistes et Union des droites – Georges Boulanger
Voix 3 669 404
45,34 %
en augmentation 3
Députés élus 212 en augmentation 10
Socialistes – Jules Guesde
Voix 145 573
1,79 %
en augmentation 1,8
Députés élus 7 en augmentation 7
Composition de la Chambre des députés
Diagramme
  • Socialistes : 7 sièges
  • Radicaux : 100 sièges
  • Républicains opportunistes : 257 sièges
  • Divers droite: 7 sièges
  • Royalistes : 107 sièges
  • Bonapartistes: 56 sièges
  • Boulangistes: 42 sièges
Gouvernement
Sortant Élu
Pierre Tirard
Républicains
Charles de Freycinet
Républicains
Législature élue
Cinquième de la IIIe Rép.

Les élections législatives de 1889 ont eu lieu les et . Elles se sont déroulées au scrutin uninominal à deux tours par arrondissements (loi du 13 février 1889).

Alors que le Boulangisme est devenue une véritable menace en 1888, le gouvernement tente d'abord de la combattre par le dénigrement politique, affaibli par la division entre radicaux et opportunistes, les échecs se multiplient[1]. La plus importante victoire boulangiste arrive le 27 janvier 1889, avec la victoire à Paris de Georges Boulanger[2]. Cet électrochoc marque un rapprochement d'urgence entre les deux composantes républicaines pour un gouvernement qui doit mettre fin au boulangisme via le ministre de l'Intérieur Ernest Constans[3].

Celui-ci fait d'abord interdire la Ligue des patriotes, force militante au service de Boulanger, de Paul Déroulède[4] avant de faire fuir le général en Belgique puis en Angleterre en lui faisant croire à son arrestation immédiate[5].

Dans le même temps, les députés votent la loi du 13 février 1889 qui rétablit le scrutin uninominal à deux tours par arrondissements, annulant aussi toutes les élections partielles jusqu'au prochain renouvellement[6]. Dans un second temps, la Chambre, alors à quelques jours de la fin de la session, adopte le 13 juillet une loi contre les candidatures multiples, rendant aussi obligatoire la déclaration de candidature. Après le passage au Sénat, la loi est adoptée le 17 juillet. Ces deux lois doivent considérablement affaiblir le boulangisme qui manque de présence hors de la région parisienne et ne pouvant plus compter sur un vote global sur le nom de Georges Boulanger[7].

Résultats des élections législatives françaises de 1889[8]
Parti Voix %[a] Sièges +/-
Républicains opportunistes 2 938 194 36,30 257 en augmentation 38
Royalistes 1 892 777 23,39 107 en diminution 11
Radicaux 1 193 158 14,74 100 en diminution 63
Bonapartistes 935 407 11,55 56 en diminution 26
Boulangistes 771 605 9,53 42 en augmentation 42
Socialistes 145 573 1,79 7 en augmentation 7
Divers droite 69 615 0,86 7 en augmentation 5
Votes valides
Votes blancs et nuls
Total 8 091 981 100 576 en diminution 8
Abstentions 2 335 780 22,40
Inscrits 10 427 761 77,60

Les scandales qui éclaboussent la majorité républicaine et la popularité du général Boulanger entraînent une poussée de l'opposition et l'élection de 88 boulangistes à la Chambre des députés. Cependant l’abandon du scrutin de liste au profit du scrutin d’arrondissement (moins favorable aux mouvements populistes) et l’interdiction des candidatures multiples permettent aux républicains de garder la majorité absolue. Parmi ces derniers, les opportunistes ont su coordonner leurs efforts électoraux (notamment grâce à leur Association nationale républicaine) et, malgré la défaite de leur chef Jules Ferry à Saint-Dié, ils conservent plus du tiers des sièges et restent prédominants.

Ve législature

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Durée de la législature : - .

Président de la République : Sadi Carnot.

Président de la Chambre des députés : Charles Floquet (jusqu'au ), Jean Casimir-Perier ensuite.

Liste des gouvernements successifs
Gouvernement Dates (Durée) Président du Conseil Composition initiale
1 Charles de Freycinet Gouvernement Charles de Freycinet (4) du au (1 an et 338 jours) Charles de Freycinet (Union des gauches) 10 ministres
1 sous-secrétaire d'État
2 Émile Loubet Gouvernement Émile Loubet du au (275 jours) Émile Loubet (Union des gauches) 10 ministres
3 Alexandre Ribot Gouvernement Alexandre Ribot (1) du au (35 jours) Alexandre Ribot (Progressiste) 10 ministres
1 sous-secrétaire d'État
Gouvernement Alexandre Ribot (2) du au (78 jours) 10 ministres
4 Charles Dupuy Gouvernement Charles Dupuy (1) du au (233 jours) Charles Dupuy (Union des gauches) 10 ministres
1 sous-secrétaire d'État

Notes et références

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  1. Bertrand Joly exprime ces pourcentages par rapport aux votants.

Références

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  1. Origine populisme, p. 491-537.
  2. Origine populisme, p. 549-560.
  3. Origine populisme, p. 569-572.
  4. Origine populisme, p. 572-574.
  5. Origine populisme, p. 580-585.
  6. Origine populisme, p. 560-566.
  7. Origine populisme, p. 599-600.
  8. Origine populisme, p. 634.
  • Bertrand Joly, Aux origines du populisme : histoire du boulangisme, Paris, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-271-13972-6).

Articles connexes

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Liens externes

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