Utilisateur:Zunkir/POA autres

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A[modifier | modifier le code]

https://www.academia.edu/30928559/Treaty_Law_and_Bible_in_Literalist_Theory_ANES_53_

OUGARIT[modifier | modifier le code]

Pre-Hellenistic and Hellenistic Baalbek and the Bekaa

https://www.jstor.org/stable/48542314

https://www.jstor.org/stable/4195610

https://www.jstor.org/stable/23284118

https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1931_num_12_3_3558

https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1935_num_16_2_3824

https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1935_num_16_2_3824

https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1924_num_5_4_3062

https://archive.org/details/symbolaeadiuraor0000unse

L'interprétation de la documentation sur l'activité agricole reste tributaire des modèles théoriques suivis. Suivant l'approche des « deux secteurs » les répartit entre terres du palais et terres des communautés paysannes, mais c'est sans doute réducteur. On retrouve au moins dans le cadre palatial un système attesté ailleurs pour la même période : le roi concède des terres à des personnages, souvent de rang important, en échange d'un service ou d'une compensation financière, qui les font exploiter contre rémunération par des paysans sans terre[1]. Les transactions de terres entre particuliers, connues par des actes passés devant le roi (pour enregistrement), précisent en général que des obligations de services sont attachées à ces domaines[2],[3]. Dans certains cas le roi donne des villages dépeuplés à la condition que le bénéficiaire les remette en valeur, ce qui indique que le palais agit pour développer l'agriculture[4]. Reste à savoir jusqu'où s'étend le pouvoir du souverain sur les terres du royaume et quels types d'obligations étaient attachées aux différentes terres agricoles du royaume, ce qui renvoie notamment à l'interprétation des textes de dons royaux évoquée plus haut, et quelle est la part « privée », ou « non-palatiale », dans l'économie agricole, faute de sources. Il y a manifestement des communautés villageoises dont l'activité semble se dérouler en dehors d'un contrôle du palais ou d'un de ses tenanciers, avec potentiellement des formes de propriétés et d'organisation du travail collectives (selon le modèle des deux secteurs)[5] ; les tenanciers de terres concédées par le roi, comme ceux qui effectuent des services sur les terres palatiales, n'y consacraient pas forcément l'intégralité de leurs temps, et devaient disposer à côté de leurs propres terres ou louer leurs services à d'autres[6].

https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/aofo-2021-0009/html?lang=de

https://www.academia.edu/272254/Landholders_in_Administrative_Texts

https://www.academia.edu/335473/The_City_Administration_of_Ugarit

https://journals.openedition.org/syria/811

https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1989_num_66_1_7110

https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1990_num_67_1_7136

https://www.persee.fr/doc/mom_0766-0510_1991_sem_20_1_1775

PHENICIE[modifier | modifier le code]

Origines et traits généraux[modifier | modifier le code]

L'expansion phénicienne en mer Méditerranée qui aboutit au processus de colonisation est indissociable de leurs entreprises commerciales, qui en sont manifestement à l'origine[7] et ont dû précéder de quelques décennies les implantations. Il y a donc constitution de comptoirs. Il est moins évident (mais possible) que le manque de terres et une croissance démographique en Phénicie aient également incité à l'émigration (comme cela est souvent avancé dans le cas de la colonisation grecque). Derrière cela se pose la question de savoir dans quelle mesure il s'agit d'un phénomène de « colonisation » (donc avec une volonté d'appropriation territoriale) ou bien s'il a un caractère avant tout commercial. Il semblerait que, si les motivations commerciales ont bien primé dans les premiers temps de l'expansion phénicienne vers l'ouest, dans un second temps les implantations (ou du moins certaines d'entre elles), en impliquant plus de migrants et en ayant une influence plus forte sur les sociétés locales, prennent un caractère « colonial »[8]. Plus récemment l'usage du terme « colonisation » a été mis en cause, au profit d'autres termes comme « diaspora ». La compréhension du phénomène a évolué avec une prise en compte plus fine de l'impact et de la réception de la venue des Phéniciens dans leurs régions d'implantation, et du constat que les traits phéniciens n'apparaissent souvent sur les sites que graduellement. Ainsi le caractère urbain des fondations n'apparaît pas d'emblée comme on l'attendrait s'il s'agissait de transposer le modèle oriental dans la terre d'arrivée, mais se constitue généralement progressivement[9].

Cette expansion repose sur les réseaux commerciaux existant à l'âge du bronze récent et couvrant au moins une large partie du Bassin oriental. Avec l'effondrement dans le courant du XIIe siècle av. J.-C. de la plupart des acteurs importants de ces échanges (Égyptiens, Mycéniens, Ugarit), les cités de Phénicie disposent du champ libre pour leurs propres entreprises commerciales à longue distance. En raison du retrait relatif de Byblos et de Sidon dans les dernières décennies du IIe millénaire, c'est Tyr qui constitue l'acteur majeur de cette expansion. En l'absence de concurrence, elle reprend peu à peu à son compte les réseaux existants et les repousse de plus en plus loin : son influence se repère surtout à Chypre, mais il semble bien que ses circuits commerciaux soient actif en direction du monde égéen (Crète et Eubée) et également du Bassin occidental (Sardaigne et même péninsule Ibérique) dès le Xe siècle av. J.-C.[10]. Dans un second temps, Tyr se forge un véritable empire maritime visant à contrôler les circuits commerciaux méditerranéens, avec la fondation de ses premières colonies : Cition à Chypre vers 850 av. J.-C., Myriandros en Cilicie, puis dans le Bassin occidental les sites majeurs de Carthage, Utique et Gadir (Cadix) dans les dernières années du IXe siècle av. J.-C., et non pas autour de 1100 av. J.-C. comme le prétendent certaines traditions antiques sur les deux derniers[11]. Ces fondations ont généré des mythes rapportés par les auteurs Grecs et Latins (sur la base de récits phéniciens ?), en particulier celui de Didon de Carthage, participant à la glorification de l'expansion phénicienne, qui s'impose dès cette période comme un phénomène majeur de l'histoire de la Méditerranée antique[12]. Il faut peut-être considérer à la suite du récit de fondation carthaginois que cette cité serait une spécificité dans la colonisation phénicienne, étant une création aristocratique pensée comme une grande ville nouvelle dès sa fondation et non une implantation à but commercial[13].

Après les premiers succès de cette expérience, de nouvelles colonies sont fondées au siècle suivant : Motyé, Solonte et Palerme en Sicile, à Malte, Sulcis, Tharros et Nora en Sardaigne, peut-être Ibiza sur les îles Baléares, Almuñecar, Toscanos, Cerro del Vilar, etc. en Andalousie, puis au-delà du détroit de Gibraltar à Alcacer do Sal au Portugal[14]. La géographie de ces implantations reflète clairement la volonté commerciale qui est à l'origine de leur fondation, puisqu'elles se situent à proximité de gisements métallurgiques importants (les minerais extraits étant par suite destinés aux artisans phéniciens ou à d'autres régions) ou sur les routes maritimes qui y conduisent. Sans doute conçues dans une certaine mesure comme des répliques des cités de Phénicie, elles sont situées sur des sites côtiers disposant d'un port bien abrité, sur des petites îles ou des promontoires rocheux. Le fait que ce second mouvement d'expansion commerciale et coloniale paraisse coïncider avec les campagnes assyriennes contre les cités de Phénicie a incité à chercher des liens entre ces deux phénomènes : certains migrants pourraient être partis dans des colonies pour échapper à la tutelle assyrienne et au tribut qu'elle imposait, mais la création de cet empire a également pu créer une demande nouvelle pour les produits importés (pour le tribut ou le commerce courant) et stimulé le commerce méditerranéen[15]. Mais ces liens restent incertains.

Au VIIe siècle av. J.-C., les implantations d'Occident connaissent une croissance importante et acquièrent une grande influence régionale, et entreprennent à leur tour de fonder leurs propres colonies ; cet essor profite en premier lieu à Carthage, qui cherche à contrôler les établissements phéniciens du bassin occidental, ce qui marque le début de son entreprise impériale[16] l'entraînant vers une confrontation avec les Grecs puis les Romains (là où l'approche traditionnelle des Phéniciens était plus coopérative), alors que ses navigateurs poussent leurs entreprises plus loin vers l'ouest sur les côtes atlantiques d'Afrique et d'Europe[17]. Elle ne relâche cependant pas ses liens avec ses racines phéniciennes, les contacts avec les cités de Phénicie (avant tout Tyr) étant permanents pour le reste de son histoire[18].

Les liens entre l'expansion phénicienne et la colonisation grecque vers l'ouest qui lui emboîte rapidement le pas posent plusieurs questions[19]. Leur coïncidence a incité à envisager l'histoire de la Méditerranée de cette période dans une approche plus globalisante de cet espace comme le font les spécialistes des périodes grecques archaïque et classique[20] et de relier les phénomènes aboutissant à tisser des réseaux et à mieux connecter les différentes régions de la Méditerranée, ce qui entraîne des changements divers et potentiellement importants (la « mediterraneanization » de I. Morris)[21],[22]. La mise en relation des Bassins orientaux et occidentaux participe notamment au développement de différentes cultures autochtones de l'Occident qui ont largement profité de leur ouverture à l'Orient (Étrurie, Tartessos) aux côtés d'implantations coloniales qui sont des sortes d'excroissances du monde oriental, se dotant progressivement des traits originaux. Les rapports entre Phéniciens puis Puniques et les Grecs ont fait l'objet de discussions, et leur relation a souvent été vue comme une sorte de compétition entre les deux[7]. L'expansion de Carthage en Méditerranée occidentale comprend manifestement une stratégie visant à bloquer l'influence des Grecs (Phocéens, puis Syracuse) en direction de la Sardaigne et de la péninsule Ibérique, entraînant de nombreux conflits[23]. Mais d'un autre côté les échanges entre les deux ensembles sont permanents sur toute la période ; les relations ont probablement été pacifiques dès les débuts des deux mouvements coloniaux comme l'attestent les implantations eubéennes d'Italie (Pythécusses, Cumes) où les Phéniciens sont présents, tandis que par la suite l'apparition de la rivalité entre Carthage et Syracuse en Sicile n'y a jamais arrêté les échanges pacifiques.

Des influences différenciées[modifier | modifier le code]

L'expansion phénicienne dans le Bassin méditerranéen eut un impact sur les sociétés avec lesquels les Phéniciens furent en contact, entraînant parfois de grands changements dans les sociétés concernées. Cela ressort en particulier dans les influences artistiques, que l'on a qualifiées d'« art orientalisant » (avant tout en Grèce ; voir plus bas)[24].

D'un niveau technique généralement plus avancé que les populations qu'ils rencontrent en Méditerranée occidentale, avec des organisations politiques plus « complexes », les Phéniciens ont une grande influence culturelle tandis qu'à l'inverse ils ont peu repris aux populations autochtones. Ils ont servi de lien entre le monde proche-oriental et ses traditions pluriséculaires et des sociétés qui souvent avaient des organisations politiques peu développées et ne connaissaient pas l'écriture ou la monnaie. Mais cet impact fut différent suivant les sociétés concernées et leur degré d'organisation avant l'arrivée des Phéniciens. Dans le sud de la péninsule Ibérique, il fut très important : l'« orientalisation » y fut forte, et la culture de Tartessos emprunta beaucoup aux techniques, à l'art et à l'architecture phéniciens durant les VIIe – VIe siècles av. J.-C. alors qu'elle était marquée par un processus de construction étatique et de hiérarchisation sociale pouvant s'inspirer des modèles organisationnels phéniciens. En Sardaigne, l'influence phénicienne semble surtout avoir concerné le milieu des élites, mais l'organisation sociale locale, moins complexe que celle du Sud ibérique, semble avoir été plus déstabilisée que stimulée par ces contacts. En Sicile intérieure, à l'écart des colonies phéniciennes occupant l'espace côtier, l'influence orientale fut négligeable. La situation en Afrique du Nord avant l'expansion carthaginoise du VIe siècle av. J.-C. reste obscure[25]. Les conquêtes puniques changent progressivement le paysage culturel des régions dominées, qui sont intégrées directement dans la sphère culturelle punique.

Enfin, le cas de la Grèce présente d'autres spécificités : sortant des « Âges obscurs » autour de 800 av. J.-C., développant à l'époque archaïque une société nouvelle avec des formes d'organisation politiques originale et connaissant ses propres expériences coloniales qui l'amène à rencontrer les Phéniciens à l'extérieur, parfois jusqu'au Levant (à El-Mina), elle emprunta aux Phéniciens divers aspects de leur culture qui pouvaient alors lui servir, l'alphabet (avant le milieu du VIIIe siècle av. J.-C.) et des inspirations artistiques « orientalisantes » (surtout au VIIe siècle av. J.-C.)[26]. On a aussi proposé que les pratiques de sociabilité des élites phéniciennes aient influencé celles de la Grèce archaïque : le fait de banquetter allongé sur un klinê et le symposion pourraient être des pratiques inspirées par la Phénicie[27]. Du reste, les Phéniciens ne sont sans doute qu'un des vecteurs de cette influence, les Grecs étant depuis longtemps en contact avec le Proche-Orient et recevant des influences d'autres de ses peuples et régions à l'époque archaïque, comme l’Égypte et la Mésopotamie[28].

De plus les études récentes tendent à prendre en considération les échanges culturels sur la Méditerranée de l'âge du fer au sens large, qui peuvent s'être faits dans tous les sens[29],[30].


Les arts phéniciens[modifier | modifier le code]

Définitions et contours[modifier | modifier le code]

Reflet de la civilisation qui l'a créé, l'art phénicien est marqué par l'hétérogénéité, visible en particulier pas ses nombreuses sources d'inspiration. Cela lui a longtemps valu des jugements négatifs : un art sans originalité, parasite, reflet d'un peuple sans imagination ni créativité, incapable de donner naissance à un langage figuratif propre. Depuis, le regard a basculé pour devenir plus positif : ce qui était vu comme un manque d'originalité est désormais perçu comme un éclectisme, l'art phénicien est vu comme novateur, moins rigide et conventionnels que d'autres (notamment celui d’Égypte)[31]. Selon E. Gubel, « il semble au contraire que ce soit dans ce domaine que se manifeste le mieux une culture propre aux Phéniciens, éclectique, aux multiples influences, égyptienne, proche-orientale ou égéenne, qui a su créer un art adapté, un art de combinaison[32]. »

L'art phénicien s'inscrit dans l'héritage de l'âge du bronze, celui des cités du Levant « proto-phénicien », déjà fortement marqué par l'influence égyptienne, ses modèles iconographiques et son goût pour les éléments ornementaux laissant peu de place au vide dans les compositions. Il faut également envisager le fait que l'expansion phénicienne s'accompagne de nouvelles sources d'inspirations potentielles pour leurs artistes, même si certaines sont plutôt ignorées (comme l'art assyrien). En effet il n'est sans doute pas approprié de simplement raisonner en terme d'influences car les artistes phéniciens ne sont pas des récepteurs passifs : ils sélectionnent, s'approprient et repensent chacun des motifs qu'ils reprennent d'une autre culture, afin de l'adapter à leur propre contexte[33].

Reste à savoir quels objets vont être rangés dans la catégorie des « arts phéniciens ». On s'en remet souvent au style : l'art « égyptianisant », avec notamment des personnages inspirés des représentations phéniciennes et motifs tels que les lotus, qui semble produit au Proche-Orient est considéré comme phénicien, notamment les ivoires et les vases en métal. M. Feldman considère cependant qu'il n'est pas assuré que les ateliers phéniciens soient les seuls à produire ces objets égyptisants : ce serait une production décentralisée et dispersée, comprenant des ateliers en Phénicie et d'autres en dehors de celle-ci, au Levant ou en Méditerranée (notamment Chypre)[34]. En tout état de cause, il convient en permanence de prendre en considération le caractère cosmopolite des arts de la période et la porosité entre les différentes traditions artistiques du Levant. Dans ce contexte, isoler un « marqueur » culturel relevant d'un art proprement phénicien est un exercice périlleux[35].

À cela s'ajoute le fait que les échanges artistiques sont très importants dans la Méditerranée au Ier millénaire av. J.-C., avec le développement de l'art qualifié d'« orientalisant », parce qu'il s'inspire fortement du style des régions orientales de la Méditerranée (Levant, Syrie intérieure, Égypte) et de la Mésopotamie. Il n'est désormais plus interprété seulement comme le produit d'influences parties de l'est vers l'ouest, mais est le résultat d'hybridations, de nombreux dialogues entre les différentes cultures bordant la Méditerranée, dans plusieurs directions, donc d'une forme d'« internationalisation » ou de « méditerranéanisation » de l'art[36],[37],[38].

De ce fait, pas plus qu'il n'est possible de donner des contours précis à la civilisation phénicienne, il n'est possible de définir précisément un art phénicien : « des notions tels que art grec ou art phénicien sont le résultat d'une simplification commode pour définir des domaines et des tendances plutôt que des ensembles fermés[39]. »

En fin de compte, plusieurs obstacles se dressent devant l'attribution d'objets à un atelier précis. En l'absence de fouilles de site de production, il faut s'en remettre aux analyses stylistiques et techniques, qui permettent d'identifier l'origine de certaines productions telles que les ivoires et terres cuites[40]. sont souvent retrouvés loin de leur lieu de production, dans bien des cas hors de Phénicie, quand leur provenance exacte n'est pas inconnue en raison de la récurrence des fouilles clandestines ; de plus l'art « phénicien » peut intégrer celui des comptoirs et colonies phéniciennes (notamment Chypre), avoir été produit en dehors de la sphère phénicienne par des artisans phéniciens itinérants, ou encore avoir suscité des imitations chez d'autres peuples qui rendent l'attribution de leur origine difficile.

Variations régionales[modifier | modifier le code]

Les études régionales permettent de mettre en avant diverses spécificités en fonction des régions de la sphère phénicienne.

  • art phénicien de Phénicie
  • art phénicio-chypriote
  • art phénicio-punique

Formes d'arts et d'artisanats[modifier | modifier le code]

  • art, artisanat ?
  • Sculpture sur pierre
  • Métallurgie
  • Orfèvrerie
  • Ivoires

Les artisans phéniciens ont également poursuivi les traditions de réalisation d'objets en ivoire qui avaient connu un essor à l'âge du bronze. Leurs réalisations sont surtout attestées par les plaques en ivoire sculptées mises au jour dans les palais de Nimroud en Assyrie, où elles avaient été amenées en tant que tribut ou butin, et entreposées dans des magasins (elles ne correspondaient probablement pas aux goûts de l'élite assyrienne). Il s'agit d'éléments de mobiliers, qui devaient s'intégrer dans des meubles en bois comprenant aussi des éléments en métal et pierres précieuses. Parmi ces objets on distingue en général deux ensembles, un « phénicien » caractérisé par un style plus égyptisant, et un « syrien » qui s'apparente plus à l'art des royaumes araméens de Syrie. Comme souvent pour la période leurs lieux de production exacts sont discutés.

  • Coroplastie
  • Glyptique
  • coquilles

DILMUN[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Bahrein à l'âge du Bronze[modifier | modifier le code]

Relations avec la Mésopotamie[modifier | modifier le code]

Premières traces[modifier | modifier le code]

L'essor des relations au IIIe millénaire av. J.-C.[modifier | modifier le code]

Période amorrite[modifier | modifier le code]

Période kassite[modifier | modifier le code]

Périodes récentes[modifier | modifier le code]

Relations avec d'autres régions[modifier | modifier le code]

Oman/Magan[modifier | modifier le code]

Vallée de l'Indus[modifier | modifier le code]

Iran et Asie Centrale[modifier | modifier le code]

De Dilmun à Tylos[modifier | modifier le code]

POA[modifier | modifier le code]

Sumer et ses voisins[modifier | modifier le code]

La Mésopotamie entre dans l'ère historique, étatique et urbaine au IVe millénaire av. J.-C., durant la période d'Uruk. Celle-ci doit son nom à la ville la plus étendue de cette période, située dans le sud de la Mésopotamie, qui est également le lieu de découverte du plus grand ensemble de monuments et des premières tablettes écrites (essentiellement de nature administrative), datés d'environ 3300-3000 av. J.-C. La période précédant cet essor est très mal connue. On sait que des villes émergent au début du IVe millénaire av. J.-C. dans le nord de la Mésopotamie (Tell Brak), également en Iran du sud-ouest (Suse), où sont également attestés des documents précédant la mise au point définitive de l'écriture (jetons comptables, tablettes numériques, premiers pictogrammes). Il est clair que la « révolution urbaine » n'est pas cantonnée à la seule Basse Mésopotamie. Il n'empêche que c'est cette dernière qui exerce la plus grande influence culturelle durant cette période, appuyée sur une économie agricole très productive grâce à ses canaux d'irrigation dérivés de ses deux fleuves, le Tigre et l'Euphrate, qui sont également des voies navigables facilitent les échanges, donc des éléments très favorables au développement d'une civilisation urbaine. Les régions voisines reprennent divers aspects de la culture « urukéenne », et des comptoirs ou colonies venus de Basse Mésopotamie semblent se développer en Haute Mésopotamie[41],[42],[43].

La « phalange » de l'armée de Lagash sur la Stèle des vautours. Vers 2450 av. J.-C., musée du Louvre.

En dépit du recul de l'influence sud mésopotamienne au tournant du IIIe millénaire av. J.-C., la civilisation urbaine continue de prospérer au IIIe millénaire av. J.-C. La partie sud de la Basse Mésopotamie (la période des dynasties archaïques), le pays de Sumer, est constitué de plusieurs royaumes, des cités-États, disposant d'institutions bien organisées (des palais et des temples), dirigées par une élite puissante et riche (comme en témoignent les tombes royales d'Ur du milieu du millénaire). L'usage de l'écriture se développe, pour des finalités administratives mais aussi des activités savantes (archives de Girsu, Shuruppak, Adab). Du point de vue ethnique, on distingue deux peuples principaux coexistant dans le Sud mésopotamien à cette période : les Sumériens, un peuple parlant le sumérien, une langue isolée, dominante dans la partie la plus méridionale de la Mésopotamie, et derrière qui on voit généralement les inventeurs de l'écriture mésopotamienne ; les « Akkadiens », terme qui recouvre en fait un ensemble de populations parlant des langues sémitiques, majoritaires dans la partie nord[44],[45]. Encore plus au nord, les autres populations sont là aussi majoritairement de langue sémitique. Des royaumes pratiquant l'écriture mésopotamienne se développent en Syrie sous l'influence sumérienne, au moins à partir du milieu du millénaire (Mari, Ebla, Nagar, Urkesh)[46] et les sociétés connaissent un processus de hiérarchisation sociale marquée (tombes de Tell Umm el-Marra). Dans le sud-ouest iranien se développe la civilisation élamite, organisée autour de plusieurs entités politiques situées dans des régions hautes, et dont le principal centre urbain et culturel est la ville de Suse, située dans les régions basses au contact de la Mésopotamie ; elle a d'abord mis au point son propre système d'écriture, « proto-élamite », avant d'adopter le cunéiforme[47],[48].

Cette époque s'achève par l'apparition de l'empire d'Akkad (v. 2340-2190 av. J.-C.), premier État qui parvient à unifier les cités de Mésopotamie, sous la direction de Sargon d'Akkad, une des grandes figures de l'histoire mésopotamienne. Cet empire domine aussi une partie de la Syrie et du plateau Iranien et connaît son apogée sous le règne de Naram-Sîn. Après la chute d'Akkad au début du XXe siècle av. J.-C., dont les artisans principaux seraient les Gutis, peuple venu des montagnes occidentales, il se passe quelques décennies avant qu'un nouvel empire n'émerge depuis la Mésopotamie, celui de la troisième dynastie d'Ur (v. 2112-2004 av. J.-C.). Il est couramment vu comme l'archétype de l’État mésopotamien centralisateur et bureaucratique, au moins dans ses intentions, dont le plus éloquent témoignage sont les dizaines de milliers de tablettes administratives qu'il a laissées derrière lui[49],[50].

Aux marges de cet ensemble l'archéologie a identifié plusieurs cultures urbaines ou proto-urbaines, qui ne pratiquent cependant pas ou alors très peu l'écriture et sont documentées épisodiquement par les civilisations pratiquant l'écriture. Le reste du plateau Iranien et les régions voisines voient le développement de plusieurs centres urbains : Jiroft dans le Kerman, Mundigak et Shahr-i Sokhteh dans le bassin de l'Helmand, Namazga-depe et Altyn-depe dans les contreforts du Kopet-Dag, puis plus loin les sites du complexe archéologique bactro-margien (ou civilisation de l'Oxus). Sur les rives du golfe Persique et de la mer d'Arabie se trouvent les pays de Dilmun (sur l'île de Bahrein) et de Magan (dans l'actuel Oman, où on extrait du cuivre), situés entre la Mésopotamie et la civilisation de l'Indus et échangent avec elles[51]. Au Levant l'urbanisation est certes en plein essor en Syrie, mais dans la moitié méridionale, après un essor remarquable dans la première moitié du IIIe millénaire av. J.-C., l'habitat se rétracte. En Anatolie centrale la présence de petites principautés se décèle, notamment par le trésor d'Alacahöyük, et dans une moindre mesure plus à l'ouest, avec les trésors de Troie[52].

L'âge du Bronze moyen[modifier | modifier le code]

La première moitié du IIe millénaire av. J.-C. correspond dans la chronologie des âges des métaux à l'âge du bronze moyen (v. 2000-1600 av. J.-C.). Elle voit le développement d'États territoriaux dans plus de régions que précédemment, sans que des pôles culturels centraux ou des puissances politiques hégémoniques n'émergent à nouveau. Cela donne naissance à un monde multi-centré, intégrant d'anciennes périphéries (Anatolie, Syrie), qui ont désormais un niveau de développement technologique et socio-politique similaire à ceux de l’Égypte et de la Mésopotamie. Alors que la situation politique est très fragmentée au début du millénaire, progressivement se constituent des puissances régionales se partageant le concert politique dans une sorte d'équilibre des pouvoirs, situation qui prend sa forme définitive durant l'âge du Bronze récent. Par ailleurs, on voit une extension de l'espace couvert par les réseaux d'échanges vers l'ouest, avec l'intégration de la Crète, mais une rétractation à l'est où les routes commerciales du Golfe et du plateau Iranien sont moins actives à la fin de la période (ce qui semble lié à l'effondrement de la civilisation de l'Indus après 1900 av. J.-C.)[53].

Au Proche-Orient, le début du IIe millénaire av. J.-C. voit des chefs tribaux des Amorrites, peuple originaire de Syrie, s'installent à la tête de royaumes aussi bien en Syrie qu'en Mésopotamie, et y établissent des dynasties concurrentes, tout en formant un ensemble culturel cohérent (un koinè), reposant en bonne partie sur l'héritage syro-mésopotamien ancien mais aussi sur des pratiques originales (visibles notamment dans les relations diplomatiques). Les principaux royaumes de cette période (période paléo-babylonienne, période d'Isin-Larsa) sont Isin et Larsa dans le sud mésopotamien, Eshnunna dans les régions à l'est du Tigre, Mari sur l'Euphrate dont le palais royal a livré des milliers de tablettes, essentielles pour la connaissance de cette période, Yamkhad (Alep) et Qatna en Syrie intérieure. Assur est à cette époque une cité peu puissante politiquement, mais ses marchands ont tissé un réseau commercial très lucratif en Anatolie, documenté par des milliers de tablettes mises au jour à Kültepe (période paléo-assyrienne). Un autre réseau commercial très actif est celui du golfe Persique, qui profite aux villes du sud mésopotamien (Ur, Larsa) avant de se rétracter. Autour de 1800 av. J.-C. un souverain amorrite nommé Samsi-Addu parvient à unifier toute la Haute Mésopotamie, mais à sa mort en 1775 son royaume s'effondre. Hammurabi de Babylone (1792-1750 av. J.-C.) parvient ensuite à dominer la majeure partie de la Mésopotamie. Avec lui le royaume babylonien devient une des principales puissances du monde antique (première dynastie de Babylone). Ses successeurs parviennent à se maintenir au pouvoir tout en perdant peu à peu des territoires, jusqu'à la chute de Babylone sous les coups des Hittites en 1595 av. J.-C.[54],[55]

Cet acte marque la montée en puissance d'un autre royaume amené à durer, implanté dans le pays appelé Hatti d'où vient le nom Hittites, au cœur de l'Anatolie. Ses rois constituent à la fin du XVIIe siècle av. J.-C. un royaume en mesure de vaincre les deux grands royaumes amorrites, Alep et Babylone. Néanmoins des querelles dynastiques freinent son expansion[56].

Plus au sud, le Levant central et méridional (Canaan) est peu documenté par les textes, mais on y décèle l'existence de petits royaumes comme celui de Byblos, qui prospère grâce au commerce avec l'Égypte. Les populations sémitiques du Levant ont alors des contacts réguliers avec la vallée du Nil, s'y rendent en nombre, et c'est probablement dans ce milieu que sont élaborés les premières formes d'alphabet, dérivées des hiéroglyphes (alphabet protosinaïtique).

C'est aussi dans ce contexte qu'un groupe de populations sémitiques, les Hyksos, s'implante dans le delta du Nil et y fonde des dynasties, la plus importante régnant à Avaris. Ils causent des pertes territoriales importantes aux rois thébains de la XIIIe dynastie dynastie, qui disparaît peu après. C'est la deuxième Période intermédiaire (v. 1750-1550 av. J.-C.). Au sud la Nubie, le pays de Koush, se rend indépendante sous la direction des rois de Kerma. L'« invasion » hyksos et la division qui s'ensuit sont vus comme de grands malheurs dans la tradition postérieure égyptienne ; elle introduit des influences asiatiques, mais la tradition égyptienne résiste, y compris en pays dominé par les Hyksos où elle conserve une grande influence. Les souverains indépendants de Thèbes parviennent progressivement à prendre le contrôle de la situation[57].

Fresque de la procession nautique d’Akrotiri (Santorin), détail, v. 1650-1500 av. J.-C.

Dans le monde égéen, l'âge du bronze est divisé entre trois aires culturelles : la Crète de culture « minoenne », les Cyclades de culture « cycladique » et la Grèce continentale de culture « helladique ». Elles se développent depuis la fin du IVe millénaire av. J.-C. et présentent toutes des spécificités, tout en entretenant des contacts les unes avec les autres. La Crète connaît l'essor le plus marqué durant le Bronze moyen, stimulée par les relations avec les régions orientales. Elle est cependant moins centralisée que ces dernières, les « palais » de Cnossos, Phaistos et Malia ne fonctionnant manifestement pas comme des centres administratifs de royaumes très hiérarchisés à l'image de ceux du Proche-Orient, mais peut-être plutôt comme des centres cérémoniels. Elle dispose de ses propres écritures, les hiéroglyphes crétois et le Linéaire A, non déchiffrées. Vers la fin de la période Cnossos semble devenir le site principal, et l'influence minoenne s'étend sur son voisinage, notamment dans les Cyclades comme l'atteste le site d'Akrotiri sur l'île de Santorin (détruit par l'éruption du volcan voisin, vers la fin du XVIe siècle av. J.-C.). Il est néanmoins excessif d'y voir une « thalassocratie ». Les poteries minoennes se retrouvent jusqu'au Proche-Orient[58].

À l'autre extrémité dans le plateau Iranien, l'Élam reste une puissance politique majeure, bénéficiant notamment des retombées économiques des routes de l'étain reliant les mines situées plus à l'est à la Mésopotamie. Ce sont les armées de ce royaume qui ont porté le coup de grâce à la troisième dynastie d'Ur au début de la période, et elles réalisent régulièrement des incursions en Babylonie durant les siècles suivants, sans parvenir à s'y imposer durablement. Quant aux civilisations du reste du plateau Iranien, elles prospèrent au début du IIe millénaire av. J.-C. puis s'enfoncent dans une crise après 1700 av. J.-C.[59]

L'âge du Bronze récent[modifier | modifier le code]

La période qui va d'environ 1600 à 1200 av. J.-C. est couramment définie au Moyen-Orient comme un âge du bronze récent. Dans la continuité de la phase précédente avec laquelle elle présente de nombreux points communs, elle est caractérisée du point de vue géopolitique par la présence de royaumes de puissance équivalente dominant le concert politique international, l'Égypte entrant alors en contact direct avec les grands royaumes du Proche-Orient. La concentration politique et a conduit à un système reposant sur une poignée de grandes puissances : l’Égypte, les Hittites, le Mittani puis l'Assyrie, Babylone et l'Élam[53]. Apparaissent alors des « empires » constitués de nombreux royaumes vassaux soumis durablement par un des grands royaumes, qui se disputent en particulier la domination de la riche région de Syrie. Le monde connu de l'époque va de la mer Égée jusqu'à l'Iran, avec une plus grande intégration de la Méditerranée orientale.

En Syrie et en Haute Mésopotamie, la puissance dominante au début de la période est le royaume du Mittani, dirigé par une élite hourrite depuis les cités de la région du Khabur (sa capitale, Wassukanni, n'a pas été identifiée). Fondé dans des conditions obscures au XVIe siècle av. J.-C., il domine les royaumes syriens (Alep, Ugarit, Alalakh, Qatna, etc.) et étend son influence jusqu'à l'est du Tigre (visible notamment à Nuzi, dans le royaume d'Arrapha). En Syrie, il doit défendre sa zone d'influence face aux incursions des Égyptiens et des Hittites[60],[61].

En Anatolie l'histoire du royaume hittite est marquée par différents soubresauts qui permettent à d'autres entités politiques de prendre de l'autonomie, en particulier l'Arzawa[62] (de population louvite) en Asie mineure et le Kizzuwatna[63] en Cilicie, qui balance entre Hittites et Mittani. Sur leur frontière nord ils font face à la menace permanente d'attaques des Gasgas, ensemble de tribus montagnardes qui ne sont jamais soumises durablement[64]. Au XIVe siècle av. J.-C. le royaume hittite reprend de la puissance (période du « Nouvel Empire », v. 1400-1200 av. J.-C.). Sa capitale, Hattusa, est dominée par une citadelle imposante où se trouve le palais royal, et dispose de nombreux temples. Elle a livré une abondante documentation cunéiforme qui sert de base à la reconstitution de l'histoire hittite. Sur le plan militaire, le roi Suppiluliuma Ier (1344-1322 av. J.-C.) parvient à rétablir son autorité en Anatolie puis à enfoncer les lignes du Mittani en Syrie, avant de prendre sa capitale, ce qui porte un coup fatal à son statut de grande puissance. Ses successeurs consolident leur emprise sur la Syrie face aux Égyptiens (notamment lors de la bataille de Qadesh) et en Anatolie (destruction de l'Arzawa)[65].

La Babylonie connaît au milieu du IIe millénaire av. J.-C. une grave crise politique, économique et peut-être aussi écologique. Elle est partagée entre une dynastie fondée par des Kassites (peuple apparemment originaire du Zagros) qui règne sur Babylone, et la première dynastie du Pays de la Mer qui domine le sud. Les premiers l'emportent et réunifient le sud mésopotamien, avant d'entreprendre la reconstruction de ces grandes villes et la remise en valeur de ses campagnes. La dynastie kassite de Babylone (v. 1595-1155 av. J.-C.) est celle qui occupe le plus longuement le trône de cette cité, asseyant ainsi son autorité et son prestige en tant que capitale politique et aussi ville sacrée. Bien que d'origine étrangère, les rois kassites se fondent dans le moule culturel babylonien, qui connaît alors un rayonnement sans précédent. La langue babylonienne sert de langue diplomatique dans tout le Moyen-Orient, et est enseignée dans les principales chancelleries, y compris en Égypte ; ses textes littéraires phares, tels que l’Épopée de Gilgamesh, se diffusent en même temps et avec eux l'influence culturelle babylonienne[66].

Une des caractéristiques de cette période est en effet l'existence d'un concert diplomatique de grande ampleur, contrepartie aux affrontements militaires. Il est documenté notamment par les lettres d'Amarna, des tablettes cunéiformes retrouvées en Égypte relevant de la correspondance officielle des rois Amenhotep III, Akhénaton et Toutankhamon, et aussi des textes diplomatiques hittites mis au jour à Hattusa. Les « grands rois » (Égypte, Babylone, Hittites, Mittani puis Assyrie) s'échangent régulièrement des messages et des présents suivant des principes implicites devant respecter le rang de chacun, et concluent à plusieurs reprises des alliances matrimoniales, ainsi que des traités de paix. Ils dominent une myriade de petits royaumes vassaux, qu'ils se disputent régulièrement. Les plus grandes interactions entre les différentes parties du Moyen-Orient et ses régions voisines sont également visibles dans l'essor des échanges de biens (notamment les métaux tels que le cuivre de Chypre et l'étain du plateau Iranien, aussi des pierres telles que le lapis-lazuli d'Afghanistan) ; cette période voit le développement du commerce maritime en Méditerranée orientale, reposant sur des ports animés par des groupes marchands dynamiques (Ugarit, Tyr, Byblos), illustré aussi par l'épave d'Uluburun. Ugarit (Syrie) en particulier, qui a livré une documentation très abondante, est exemplaire du cosmopolitisme de ce temps, à la croisée des différentes cultures du Moyen-Orient. C'est aussi le premier endroit pour lequel l'usage courant d'une écriture alphabétique (cunéiforme) soit documenté[67]. Chypre occupe une place importante en tant que lieu d'extraction du cuivre, exporté sous la forme de lingots vers les pays voisins (c'était la principale cargaison de l'épave d'Uluburun). Jusqu'alors peu urbanisée, l'île se dote de premiers centres urbains (Enkomi, Kition). C'est une terre de rencontre entre Levant, Anatolie et Égée qui développe de ce fait un profil culturel bigarré. Elle développe sa propre écriture, le chypro-minoen, non déchiffré. Dans la documentation cunéiforme, il est généralement considéré qu'elle correspond au pays d'Alashiya, dont le souverain est un interlocuteur des pharaons dans la documentation d'Amarna[68].

Cette situation profite notamment du dynamisme plus important du monde égéen où se développent des entités politiques plus importantes, en Asie mineure : l'Arzawa et ses successeurs ; Troie, alors un important site fortifié qui pourrait correspondre au royaume de Wilusa des textes hittites[69]. La Crète perd son influence à la suite de troubles (apparemment internes) au milieu du XVe siècle av. J.-C., et lui succède une période de prépondérance culturelle de la Grèce continentale, où apparaît la civilisation mycénienne (la phase récente des cultures « helladiques »). Reprenant en partie de l'héritage minoen, qui se mêlent aux traditions locales antérieures, elle se développe autour de plusieurs cités (Mycènes, Pylos, Thèbes) et s'étend par la suite (par conquête ?) en direction de la Crète (où Cnossos et La Canée sont les sites principaux). Elle est apparemment partagée entre plusieurs royaumes dirigés depuis des citadelles fortifiées où sont érigés des palais, où des scribes produisent à l'image des royaumes orientaux des documents administratifs, mais dans une nouvelle écriture, le Linéaire B, qui transcrit une forme ancienne du grec. Les tombes rondes (à tholos) de Mycènes témoignent de la richesse accumulée par les souverains du début de la période (« trésor d'Atrée »)[70]. Il est tentant de voir derrière ces royaumes ceux des Achéens des temps héroïques décrits par Homère, mais il n'y a pas d'information sur leur histoire politique ; les textes hittites évoquent cependant un pays appelé Ahhiyawa quelque part vers l'Égée, dont le nom ressemble fortement à celui des Achéens homériques[71].

La défaite du Mittani face aux Hittites rabat les cartes du jeu politique proche-oriental, en ouvrant la voie aux ambitions d'un autre royaume de Mésopotamie du nord, l'Assyrie. Il est formé à partir de sa capitale éponyme, Assur, ce nom désignant aussi le dieu national Assur, considéré comme le véritable souverain du royaume (royaume médio-assyrien, v. 1400-1050 av. J.-C.). En quelques années dans la seconde moitié du XIVe siècle av. J.-C. ce royaume s'affirme comme une puissance militaire rivalisant avec les Hittites et Babylone. Puis au XIIIe siècle av. J.-C. ses rois consolident leur emprise sur la Haute Mésopotamie en annexant ce qu'il restait du Mittani puis en implantant des lieux de pouvoir dans la région (Dur-Katlimmu, Tell Sabi Abyad, Tell Chuera, etc.) et infligent des défaites cinglantes aux deux autres grandes puissances rivales[72].

Du côté de l'Iran, l'Élam est sorti des âges obscurs grâce à une série de rois dynamiques, qui entreprennent d'importants travaux à Suse et dans sa région (Chogha Zanbil, fondée par le roi Untash-Napirisha). Puis au début du XIIe siècle av. J.-C. une nouvelle lignée de rois, les Shutrukides, met sur pied une redoutable machine de guerre, qui s'étend vers la Mésopotamie. En 1155, ils s'emparent de Babylone et mettent fin à la dynastie kassite, emportant de nombreux trésors depuis la Babylonie, dont la stèle du Code de Hammurabi[73]. Mais ils ne sont pas en mesure de capitaliser sur leur succès, battent en retraite avant de subir la revanche babylonienne lors d'une offensive conduite par le roi Nabuchodonosor Ier (vers 1100). Cette victoire donne un regain de dynamisme à Babylone, notamment grâce à la récupération de la statue du grand dieu national Marduk qui avait été emportée en butin par les Élamites ; c'est sans doute à cette période qu'est écrit Enuma elish, le principal texte mythologique babylonien, célébrant la toute-puissance de cette divinité et de sa ville[74].

Effondrement et recompositions[modifier | modifier le code]

Ramsès III face aux Peuples de la mer, d'après un bas-relief de Médinet Habou.

La fin de l'âge du bronze et la période de transition vers l'âge du fer, au début du XIIe siècle av. J.-C., voient de grands bouleversements se produire dans tout le Moyen-Orient et en Méditerranée orientale. Le point de rupture est ce qui est souvent caractérisé comme un « effondrement », parfois comme une crise « systémique », qui voit la fin des grands royaumes du Bronze récent. L'empire hittite disparaît définitivement dans des conditions obscures et sa sphère de domination plonge dans le chaos. Les palais de la civilisation mycénienne ont eux aussi cessé d'être occupés dans des conditions tout aussi énigmatiques, et ne sont pas rebâtis, ce qui se traduit au bout de quelques décennies par la fin pure et simple de cette civilisation. L'Égypte est assaillie par des Libyens venus de l'ouest et les « Peuples de la mer », une sorte de coalition de peuples dont on situe les origines vers le monde égéen ou l'Anatolie orientale, voire Chypre. Ils sont repoussés. La vallée du Nil est donc épargnée, mais une partie des assaillants se retrouve vers le Levant méridional, où l'administration égyptienne perd pied (sans que l'on sache bien pourquoi ni comment). Plus au nord sur le littoral syrien les villes d'Ugarit et d'Alalakh sont détruites, peut-être par d'autres Peuples de la mer, et définitivement abandonnées. Et en Syrie émerge à la fin du XIIe siècle av. J.-C. un nouveau groupe de populations turbulentes, les Araméens, qui secouent la domination assyrienne sur la Haute Mésopotamie occidentale, puis se retrouvent aussi en Babylonie où ils rajoutent au chaos déjà existant en raison de l'instabilité dynastique succédant à la chute des Kassites. La conjugaison de ces catastrophes a incité à chercher des causes globales, au-delà des problèmes inhérents à chaque royaume. On a pu mettre en avant l'impact de migrations de divers « Barbares » mis en mouvement par des crises (causées par des sécheresses ?), qui, par effet domino, se répercutent depuis le monde égéen jusqu'au Levant ; ou des crises sociales internes aux royaumes levantins, où sont attestées durant tout l'âge du bronze des populations vivant aux marges et causant potentiellement des troubles (Habiru, tribus nomades). Encore une fois le phénomène admet des variations géographiques, certaines régions résistant mieux que d'autres (cités phéniciennes, Assyrie). En tout cas c'est tout le monde des palais de l'âge du bronze qui connaît sa fin, ouvrant la voie à une période de recompositions majeures qui est fondamentale pour la suite de l'histoire antique, connaissant d'importantes innovations comme la diffusion de la métallurgie du fer et de l'alphabet, et l'apparition de nombreuses « nations »[75],[76].

Si l'empire hittite s'effondre, plusieurs royaumes vassaux de Syrie du nord et d'Anatolie orientale occupés par des branches cadettes de la famille royale hittite survivent à cette période, en premier lieu Karkemish et Melid (Malatya). Ils servent de base à la formation d'entités politiques dites « néo-hittites », qui sont en fait surtout peuplées de locuteurs du louvite (une langue parente du hittite), et aussi d'autres populations (notamment des Araméens). Bien que divisés politiquement, ils ont une culture commune, vénérant des dieux issus du fonds anatolien (en premier lieu le Dieu de l'Orage), érigeant des citadelles où ils bâtissent des monuments décorés de bas-reliefs sur pierre, faisant évoluer les traditions artistiques hittites. Les inscriptions des souverains emploient les hiéroglyphes hittites, système hérité des Hittites, transcrivant du louvite[77]. Le reste de l'Anatolie connaît d'importants changements après la disparition du royaume hittite. En Anatolie centrale, l'ancien pays hittite est occupé par de nouveaux arrivants, les Phrygiens, qui seraient venus du sud des Balkans, qui donnent leur nom à une région. Ils y fondent un royaume autour de la ville de Gordion, développent une culture caractérisée par des tombes royales à tumulus et des sculptures sur roche. Les textes assyriens qui documentent cette région y mentionnent la présence des Mushki, apparemment une population qui s'est mêlée aux Phrygiens. Leur roi le plus fameux est Midas (Mita dans les textes assyriens), qui dans la seconde moitié du VIIIe siècle av. J.-C. domine un territoire allant jusqu'en Cappadoce. Après avoir subi des offensives assyriennes, le royaume phrygien est détruit par de nouveaux arrivants, les Cimmériens, en 695 av. J.-C.[78]. Plus à l'ouest s'est formé vers la même période le royaume de Lydie, autour de sa capitale Sardes, dont le roi le plus célèbre est son dernier, Crésus (v. 561-547). Cet État doit également lutter contre les assauts des Cimmériens, qui sont finalement chassés d'Anatolie au début du VIe siècle av. J.-C. C'est là qu'auraient été mises au point les plus anciennes pièces de monnaie[79]. Dans le sud-est, la Lycie est occupée par une population mêlant éléments anatoliens et égéens (les « Lyciens » des Grecs), qui constitue des cités (notamment Xanthos)[80]. Dans l'est anatolien, cette période voit l'implantation de Grecs, notamment en Ionie, où ils sont organisés en cités et développent une culture qui participe largement à l'essor de la culture grecque « classique », dans le domaine des sciences, de la littérature, de la philosophie. Politiquement ces cités passent pour la plupart sous la coupe de la Lydie dans la première moitié du VIe siècle av. J.-C.[81].

En Syrie intérieure émerge dès la fin de l'âge du bronze une nouvelle population ouest-sémitique, les Araméens, groupe semi-nomade qui connaît une expansion rapide et s'implante dans les villes syriennes. Leur essor se fait aux dépens des Assyriens qui perdent une grande partie de la Djézireh, et plus à l'ouest en Syrie centrale après le retrait des Hittites. Ils constituent plusieurs royaumes, souvent mêlés à des éléments louvites (Sam'al, Arpad, Hamath, Damas, Guzana). Ils fondent des capitales organisées autour de citadelles disposant de palais et de temples, développant un art caractérisé notamment par la sculpture sur pierre, mêlant héritage syrien et inspirations anatoliennes et assyriennes. Les Araméens s'étendent aussi en Babylonie orientale, où ils causent de nombreux troubles avant de coexister plus pacifiquement avec les populations locales ; ils y conservent un mode de vie tribal et semi-nomade à la différence de ce qui se passe plus au nord. Les Araméens de Syrie sont les principaux adversaires des Assyriens durant leur première phase d'expansion, étant soumis puis absorbés, pour finalement former une communauté culturelle assyro-araméenne. Bien que dominés politiquement, les Araméens ont une influence considérable puisque leur langue et leur alphabet se diffusent dans tout le Moyen-Orient à partir de cette période[82].

En Babylonie à la même période arrive une autre population, sans doute d'origine ouest-sémitique et liée aux Araméens, les Chaldéens. Ils forment des entités politiques organisées autour de villes et villages, pratiquant l'agriculture et le commerce, prospérant rapidement au point de jouer un rôle majeur dans la vie politique de la région à partir du IXe siècle av. J.-C. Ils sont très actifs dans la résistance face à l'Assyrie[83].

Il en résulte un temps d'épreuves pour les deux principaux royaumes mésopotamiens, Babylone et l'Assyrie, qui survivent durant cette période mais avec des fortunes diverses. En Babylonie plusieurs dynasties se succèdent à la tête du royaume, certaines parvenant à restaurer un ordre temporaire, mais jamais de façon durable[84],[85]. L'Assyrie parvient à préserver son cœur historique autour de ses principales villes (Assur, Ninive, Arbèles) et sans doute des têtes de pont dans les régions voisines. C'est sur cette base qu'elle peut partir à la reconquête des territoires perdus dès la seconde moitié du Xe siècle av. J.-C., marquant le début de l'époque néo-assyrienne (qui va jusqu'en 612/609). Se met progressivement en place une organisation militaire très efficace, appuyée sur des campagnes annuelles visant à prélever le tribut de ceux qui se soumettent, et à châtier très brutalement ceux qui résistent. Les souverains assyriens font coucher par écrit puis sculpter sur des bas-reliefs leurs faits militaires, y compris leurs exactions (destructions, pillages, massacres, déportations). Ils se rendent rapidement hégémoniques en Syrie face aux royaumes araméens et néo-hittites, puis atteignent la côte méditerranéenne, et reprennent aussi leurs tentatives d'expansion en Babylonie. Ils ne parviennent cependant pas à asseoir leur domination, suscitant contre eux de nombreuses révoltes, qui rassemblent dans des coalitions de plus en plus de royaumes hostiles à leurs ambitions. Mais ils sortent la plupart du temps vainqueurs de ces affrontements[86],[87].

Haut d'un carquois en bronze de Sarduri II d'Urartu (764-735 av. J.-C.) gravé de frises représentant le roi sur son char. Musée de l'Ermitage.

L'Anatolie orientale connaît aussi une période de développement politique, autour du lac de Van où émerge dans le courant du IXe siècle av. J.-C. le royaume d'Urartu. Suivant en grande partie le modèle de l'Assyrie (au moins sur le plan idéologique), et une organisation territoriale adaptée à son territoire montagneux, ses rois conquièrent les régions alentour. Ils y implantent des forteresses pour les diriger, où ils entassent les ressources prélevées sur les campagnes, qui font également l'objet d'aménagements. Ils se posent en rivaux des Assyriens, leur disputant l'hégémonie sur les régions hautes du Tigre et de l'Euphrate, et leur causant quelques revers au début du VIIIe siècle av. J.-C.[88],[89].

Détail du sarcophage d'Eshmunazar de Sidon et de son inscription en alphabet phénicien, Ve siècle av. J.-C. Musée du Louvre.

Les cités côtières de la côte libanaise sont celles qui parmi les cités cananéennes de l'âge du bronze ont le mieux résisté aux troubles de la fin de la période. Au début de l'âge du fer elles forment un ensemble prospère et dynamique, divisé en plusieurs royaumes, en premier lieu Tyr qui a une position prééminente, avec aussi les cités d'Arwad, Sidon et Byblos. Ils développent une écriture alphabétique qui sert de modèle aux autres alphabets qui vont se diffuser durant l'âge du fer et asseoir le triomphe de cette forme d'écriture. Les Grecs nomment cet espace la Phénicie, et leurs habitants les Phéniciens. On ne sait pas comment ils s'appelaient eux-mêmes, si tant est qu'ils se soient perçus comme un ensemble culturel cohérent dépassant le cadre des royaumes. Les Grecs les connaissent surtout par le biais de leurs marins et marchands présents dans tout le monde méditerranéen. En effet, à compter de la fin du IXe siècle av. J.-C. les Phéniciens implantent des comptoirs et des cités autour de la Méditerranée (Chypre, Tunisie, Malte, Sicile, Sardaigne, Tunisie), y formant une diaspora. Ils font du commerce avec plusieurs régions méditerranéennes, notamment en Grèce, où leur alphabet sert de modèle à l'alphabet local. La prospérité des cités phéniciennes en fait des cibles toutes désignées pour l'Assyrie[90],[91].

Chypre, qui a été très bouleversée par la période de la fin de l'âge du bronze, reçoit manifestement un important afflux de populations grecques, à qui sont attribuées les fondations de plusieurs cités (Salamine de Chypre, Amathonte, Paphos, Kourion, Idalion, etc.). L'île est aussi une région d'accueil de la diaspora phénicienne, avec la fondation de Kition, et apparemment l'intégration d'Amathonte dans sa sphère culturelle. Se forme ainsi un réseau urbain important, marqué par la coexistence de petits royaumes de culture grecque ou phénicienne, souvent prospères mêlant divers éléments. Cela donne une nouvelle facette au profil culturel original de l'île, pont entre les mondes égéen et levantin. Ces royaumes attirent l'attention des puissances continentales qui proclament la dominer (Assyrie, peut-être aussi Tyr, puis l'Égypte)[92],[93].

Plus au sud la côte méridionale de Canaan est la région qui a connu les bouleversements les plus importants, puisque c'est là qu'est la plus visible l'implantation des Peuples de la mer, par le biais de différents éléments matériels rappelant les cultures du monde égéen, notamment la poterie peinte. Les Philistins sont ceux dont l'implantation a eu le plus de succès (mais il s'en trouvait d'autres, comme les Tjeker). Ils s'emparent de plusieurs cités de Canaan, dont les principales deviennent les capitales de royaumes philistins (la « Pentapole » : Gaza, Ekron, Ashkelon, Gath, Ashdod), et le pays prend le nom de Philistie. Ils se fondent rapidement dans la population locale, au point que leur langue, sans doute indo-européenne, disparaît rapidement et que les dialectes sémitiques restent dominants. De même la culture matérielle prend un profil local, et les dieux vénérés sont surtout sémitiques (Dagon, Baal-zebub). Les Philistins sont connus par la Bible comme de redoutables guerriers, s'étendant en direction de l'intérieur, devenant les ennemis mortels des Israélites qui ne parviennent à les repousser qu'après une longue période de conflits[94].

En effet dans les hautes terres du Levant méridional émerge au même moment l'Israël antique. Son histoire est certes documentée par la Bible, mais il est difficile de retrouver la vérité historique derrière des textes écrits et remaniés tardivement (surtout à compter du VIe siècle av. J.-C.) pour conter une saga nationale sous le prisme de l'Alliance entre Dieu et le peuple d'Israël. La critique textuelle des livres bibliques, les découvertes archéologiques et l'apport des textes provenant des régions voisines permettent d'affiner un peu la connaissance de cette période. En gros tout ce qui est relaté dans la Torah (époque des Patriarches, esclavage en Égypte, Exode hors d'Égypte et conquête de Canaan) est renvoyé au rang de récits légendaires ayant au mieux un rapport lointain avec des personnes et des faits ayant réellement existé ; cela est cependant présenté comme historique par les approches plus conservatrices et fondamentalistes. On retient en revanche que les conflits contre les Philistins rapportés dans les livres des Juges et des Rois contiennent le souvenir d'un contexte conflictuel ayant motivé les populations des hautes terres à mieux s'organiser, ce qui contribue fortement à l'émergence d'une identité collective et à l'apparition de l'État. L'archéologie identifie après la fin du Bronze récent une phase de très faible peuplement sédentaire des hautes terres, puis une réoccupation, avec une croissance progressive de l'habitat et l'apparition de sites fortifiés, se dotant d'une architecture monumentale au moins dans la seconde moitié du Xe siècle av. J.-C. Les sources textuelles extra-bibliques indiquent assurément la présence au IXe siècle av. J.-C. de deux royaumes, Israël au nord autour de Samarie, plus riche et urbanisé, et Juda au sud autour de Jérusalem, moins peuplé et plus rural, dont l'histoire correspond au moins dans les grandes lignes à ce qui est rapporté dans les deux Livres des Rois (l'existence de la monarchie unifiée étant en débat). Leur culture matérielle est similaire (par exemple maison à quatre pièces), de même que leur religion, issue du fonds cananéen, avec pour dieu national Yahweh. Les premières formes de l'alphabet hébreu sont développées durant cette période, et la pratique de l'écriture se diffuse, permettant l'émergence d'une littérature qui comprend les plus anciens textes qui devaient par la suite être intégrés au corpus biblique[95].

À l'est du Jourdain se développent également plusieurs entités politiques, peu documentées : Edom[96], Moab[97] et Ammon[98].

Dans le plateau Iranien de profonds changements surviennent également à cette époque. Le royaume élamite a décliné et s'est divisé en plusieurs entités politiques, qui poursuivent les traditions antiques et connaissent une phase de reprise au VIIIe siècle av. J.-C. même si cette contrée semble alors marquée par l'instabilité politique. Les Élamites deviennent des alliés des Babyloniens face aux Assyriens, et ils en payent à plusieurs reprises les conséquences[99]. De nouvelles populations sont arrivées depuis l'Asie centrale, parlant des langues iraniennes. Les plus dynamiques dans un premier temps sont les Mèdes, installés dans la région de Hamadan. Les Assyriens les rencontrent pour la première fois au milieu du IXe siècle av. J.-C., et ils constituent progressivement des petits royaumes appuyés sur des sites fortifiés. Selon le récit de Hérodote ils connaissent un processus d'unification et forment un empire dominant la région, mais la fiabilité historique de ce récit a été mise en doute, le soi-disant empire mède restant élusif dans la documentation[100]. L'autre peuple iranien qui apparaît à cette période sont les Perses, qui se fixent plus au sud dans la région qui prend leur nom (l'actuel Fars), jusqu'alors un territoire de tradition élamite ; il semble d'ailleurs que se produise rapidement un mélange entre les deux populations. La région est divisée en plusieurs entités politiques, semble un temps dominée par les Mèdes, jusqu'à ce qu'une dynastie perse, passée à la postérité sous le nom d'Achéménides, ne prenne le dessus au milieu du VIe siècle av. J.-C.[101]. Autour du lac d'Ourmia les sources assyriennes et urartéennes documentent un autre peuple, les Mannéens, dont les origines sont obscures. Ils sont divisés en plusieurs royaumes qui opposent souvent une résistance difficile aux Assyriens avant de devenir leurs alliés[102].

L'essor des empires[modifier | modifier le code]

Soldats assyriens emportant des statues de divinités de vaincus. Bas-relief du palais central de Nimroud, règne de Tiglath-Phalazar III (745-727 av. J.-C.). British Museum.

Au fil du temps, les royaumes les plus puissants ont pris un aspect impérialiste affirmé, au point qu'on a coutume de désigner nombre d'entre eux comme des empires. Les empires peuvent être définis comme des « formations politiques hiérarchisées qui, par le biais des conquêtes militaires et des formes d'allégeance plus ou moins contraignantes, agrègent des populations et des territoires divers au profit d'un centre[103]. » Les premiers empires existent au moins sur le plan des idées, nombre de rois mésopotamiens à la suite de ceux d'Akkad au XXIIIe siècle av. J.-C. se proclamant « roi du Monde » (plus exactement « roi des quatre parties (du Monde) », puisqu'ils se représentaient le Monde comme un espace plan divisé en quartiers). Mais si on prend en considération l'étendue territoriale et la nature du pouvoir, il y a beaucoup d'écart entre ces empires et ceux qui apparaissent à partir de la Mésopotamie durant la première moitié du Ier millénaire av. J.-C., qui sont multiethniques, exercent une hégémonie sur une majeure partie de leur monde connu, et disposent de centres du pouvoir d'une toute nouvelle dimension[104]. Ce sont les prototypes des grands empires qui dominent les périodes suivantes de l'Antiquité et au-delà.

Les conflits du IXe siècle av. J.-C. ont permis à l'empire néo-assyrien de s'affirmer comme la principale puissance militaire du Proche-Orient, aucun autre royaume ou coalition n'étant en mesure de s'opposer durablement à son expansion. Cela rompt la situation de fragmentation et d'équilibre politique qui avait dominé les premières phases de l'âge du fer. À ce stade cependant les annexions sont plus l'exception que la norme, les rois assyriens se contentant d'une soumission des rois vaincus (si besoin remplacés par une autre personne jugée plus fidèle) et du prélèvement d'un tribut. L'expansion assyrienne profite à un groupe de hauts dignitaires qui dispose de grands pouvoirs, alors que l'autorité du centre s'affaisse dans la première moitié du VIIIe siècle av. J.-C., que l'Urartu se fait plus menaçant, et que les révoltes de pays vassaux sont toujours monnaie courante[105]. Tiglath-Phalazar III (747-722) infléchit la politique impérialiste assyrienne vers la construction d'un véritable empire territorial, en procédant à l'annexion des vaincus, alors que le pouvoir royal se renforce, réduisant la marge de manœuvre des grands du royaume. Cette politique est poursuivie par ses successeurs, les rois « Sargonides » (Sargon II, Sennachérib, Assarhaddon et Assurbanipal) qui portent l'empire néo-assyrien à son apogée. L'Urartu, la Babylonie, l'Élam puis l'Égypte sont vaincus à plus d'une reprise, les royaumes de Syrie et du Levant annexés l'un après l'autre, une partie de leur population déportée et délocalisée dans d'autres provinces, ou en Assyrie même[106].

Dans ce pays sont érigées des capitales de plus en plus monumentales : après Nimroud (Kalkhu) au IXe siècle av. J.-C., Khorsabad (Dur-Sharrukin) à la fin du VIIIe siècle av. J.-C. et enfin Ninive juste après, capitale d'une taille sans équivalent, dont la citadelle voit l'érection de deux palais monumentaux où les bas-reliefs glorifient la puissance des monarques assyriens. Le pouvoir de ces derniers a pris un tournant plus autoritaire que jamais. On y collecte aussi des tablettes savantes, notamment depuis la Babylonie (qui reste en position dominante culturellement), constituant la « Bibliothèque d'Assurbanipal » qui ouvre la tradition des grandes bibliothèques savantes antiques[107].

Mais la domination assyrienne n'est jamais acceptée et les rois sont confrontés à des révoltes dans à peu près toutes leurs provinces, y compris en Assyrie même, où les successions engendrent à plusieurs reprises des crises. Après la mort d'Assurbanipal vers 630 ces problèmes éclatent à nouveau, mais cette fois-ci aucun des rois qui se succède ne parvient à rétablir la situation. Cela profite à un rebelle babylonien, Nabopolassar, qui repousse les Assyriens avant de les attaquer chez eux. Il est rejoint par les Mèdes, et l'alliance des deux scelle la fin de l'empire assyrien, dont les métropoles sont détruites impitoyablement entre 615 et 609 av. J.-C.[108],[109]

L'empire néo-babylonien succède à l'empire assyrien dont il reprend à peu de choses près l'extension, même si son rayon d'action est moins étendu. Son principal souverain, Nabuchodonosor II (604-569 av. J.-C.), s'assure la domination du Levant face à l'Égypte durant les dernières années du règne de son père. Il y retourne pour soumettre brutalement les cités de Phénicie, de Philistie et de Juda. L'afflux de richesses et d'hommes en Babylonie à la suite des pillages et déportations (sur lesquelles les rois babyloniens ne se sont pas étendus dans leurs textes et leur art à la différence de leurs prédécesseurs assyriens) permet à Nabopolassar et Nabuchodonosor II d'y entreprendre de grands travaux, dominés par la restauration des principaux monuments de Babylone, qui devient alors une véritable « mégapole », et affirme son statut de cité sainte et de haut lieu de la culture autour du grand temple du dieu national Marduk, l'Esagil. Les campagnes babyloniennes font également l'objet de travaux de mise en valeur, et sont très productives. En revanche le développement des provinces ne semblent pas vraiment avoir préoccupé les rois babyloniens, qui se sont certes appuyés sur la prospérité des cités phéniciennes mais ont laissé plusieurs régions dans la désolation après leurs destructions (Assyrie, Juda, Philistie). Après la mort de Nabuchodonosor II, les successions sont houleuses, et le seul roi à rester durablement sur le trône, Nabonide (556-539 av. J.-C.) est très contesté par une partie de l'élite babylonienne, en particulier le clergé[110],[111].

Psammétique Ier (664-610 av. J.-C.), fondateur de la dynastie saïte, faisant une offrande au dieu Rê-Horakhty. Tombe de Pabasa, Thèbes.

Le second vainqueur des Assyriens, les Mèdes, sont très peu documentés. Si on suit Hérodote ils auraient constitué un véritable empire après leur victoire, mais cela ne ressort d'aucune autre source de l'époque[100],[112]. Quoi qu'il en soit au milieu du VIe siècle av. J.-C. les Perses de la lignée des Achéménides conduits par Cyrus II se révoltent contre leur domination et les battent, posant alors les bases de leur empire (vers 550). Les troupes perses se dirigent ensuite en Anatolie où elles défont les Lydiens, avant d'instaurer leur autorité sur l'Ionie. Après avoir étendu son territoire vers l'Asie centrale, Cyrus s'empare de Babylone en 539, mettant ainsi fin au dernier grand royaume mésopotamien. Il prend alors possession de tout son territoire. Son fils Cambyse II conquiert l'Égypte en 525, mettant fin à la dynastie saïte. Sa mort aboutit à une révolte et à l'intronisation de Darius Ier. Celui-ci et son fils Xerxès Ier sont connus pour leurs échecs à soumettre la totalité de la Grèce lors des Guerres médiques, mais à l'échelle de leur empire cet échec est très relatif puisqu'ils portent ses frontières à leur maximum d'extension. Les règnes suivants sont marqués par plusieurs troubles successoraux, des revers militaires tels que celui ouvrant une nouvelle période d'indépendance de l'Égypte (de 404 à 343), mais l'édifice impérial perse est solide. Il repose sur l'héritage des empires mésopotamiens, même si les Perses ont érigé de grandes capitales en Perse (Pasargades, Persépolis, Suse). Les rois perses sont à leur tour des monarques absolus, gouvernant au nom de leur grand dieu, Ahura Mazda. Ils dirigent en s'appuyant sur l'élite perse, qui dispose notamment de la direction des satrapies, grandes provinces qui sont la base de l'organisation territoriale perse, qui à l'échelle inférieure s'appuie sur les structures locales, dont les traditions ne sont pas bousculées du moment qu'elles respectent l'autorité perse. C'est donc manifestement une organisation du pouvoir souple, mais qui réagit avec brutalité lorsqu'elle est contestée[113],[114].

Dans le Levant méridional, la fin du royaume d'Israël en 722 av. J.-C. s'est accompagnée de l'essor de celui de Juda, où se produisent sans doute les premières phases rédactionnelles de nombreux textes bibliques (notamment sous le règne de Josias, 640-609), en particulier ceux proclamant la centralité du temple Yahweh de Jérusalem, maintenant que la cité rivale de Samarie est tombée. Puis les deux prises de Jérusalem qui ont lieu sous le règne de Nabuchodonosor II, qui succèdent à plusieurs défaites de Juda face à l'Assyrie, se soldent par la destruction du grand temple. Les déportations qui s'ensuivent sont certes des événements qui ont bien d'autres équivalents à la même époque, mais leur impact sur le futur est considérable. Le retour de certains d'entre eux à Juda, autorisé après la chute de Babylone, pour reconstruire le temple de Jérusalem (débutant la période du Second Temple), achève la constitution d'une diaspora judéenne, dont les pôles sont la Judée, la Babylonie, et également l'Égypte qui a accueilli des réfugiés après les destructions babyloniennes. C'est durant les époques néo-babylonienne et achéménide que le monothéisme apparaît définitivement, et que des scribes entreprennent une phase décisive de révision, rédaction et de compilation des textes constituant la Bible hébraïque, repensés à la lumière de la défaite et de l'exil : cela concerne en premier lieu le récit de la Torah (à commencer par la Genèse et l'Exode), mais aussi les livres prophétiques de Jérémie, d'Esdras, de Néhémie, d'Isaïe, ou encore le livre de Job[115],[116].

Du point de vue linguistique, cette période voit l'araméen se répandre et devenir la langue vernaculaire de la Mésopotamie et aussi du Levant méridional, en plus de la Syrie. Il devient en plus progressivement la lingua franca du Moyen-Orient : l'« araméen d'empire » est ainsi la variante de l'araméen employée par l'administration perse achéménide pour les communications entre provinces (alors qu'à l'intérieur de celle-ci chaque région écrit suivant ses propres habitudes). Cette évolution est en bonne partie le produit de l'expansion du peuplement araméen, notamment à la suite des déportations entreprises par les Assyriens. C'est dont une situation paradoxale dans laquelle la langue des vaincus a pris le pas sur celles des conquérants. L'araméen garde ce statut jusqu'à l'essor du grec à l'époque hellénistique[117].

UNE[modifier | modifier le code]

« J'ai écrit que des gros pots devaient m'être apportés, mais de la paille (m'a été apportée) ! Mon Seigneur, pourquoi as-tu expédié cela ? »

Les conséquences d'une confusion entre des idéogrammes, dans une lettre administrative de Nippur d'époque kassite (XIVe siècle av. J.-C.) : l'erreur lors de l'expédition vient manifestement du fait que la lettre contenant la première demande devait employer l'idéogramme désignant ce type de grand pot servant à la table ou pour la cuisson (ÚTUL, lu phonétiquement diqāru en babylonien), qui est à cette période très similaire à celui désignant la paille (IN, lu tibnu), et la personne en charge de l'expédition a dû les confondre ; dans la présente lettre le nom des pots est écrit de façon phonétique (di-qa-ra-ti, rendant la forme pluriel diqārāti), sans doute pour éviter que la confusion se reproduise[118].

L'histoire de l'Israël antique débute durant les derniers siècles du IIe millénaire av. J.-C., qui voient l'effondrement des cités dominant la région à l'âge du Bronze puis la formation de nouvelles entités politiques dans l'intérieur du Levant méridional, suivant des modalités débattues. Un processus de formation de l'État s'enclenche, qui aboutit selon la Bible, plus ou moins suivie par les chercheurs selon leurs tendances, sur la constitution d'une monarchie unifiée, qui se divise ensuite en deux royaumes, Israël au nord et Juda au sud. Ceux-ci se consolident au IXe siècle av. J.-C., mais font face à l'expansion de l'empire assyrien, qui les défait à plusieurs reprises, avant d'annexer Israël en 722. Juda connaît un bref essor à la fin du VIIe siècle av. J.-C. et au début du VIe siècle av. J.-C. après l'effondrement de l'empire assyrien, mais il est à sont tour vaincu et anéanti, par l'empire néo-babylonien qui a succédé à l'Assyrie. Les déportations d'une partie de la population de Juda en Babylonie ouvrent la période de l'Exil, moment décisif dans l'évolution des anciennes populations de Juda, et leurs croyances religieuses. Une partie d'entre eux retourne dans leur pays d'origine à partir de 539, lorsque l'empire babylonien est à son tour vaincu par les Perses Achéménides, une grande partie restant en Babylonie. La période « post-exilique » voit à la formation du judaïsme et du peuple juif, autour de ses différentes communautés formant une diaspora.

Sources[modifier | modifier le code]

Le récit biblique[modifier | modifier le code]

Contexte et finalités des textes[modifier | modifier le code]

Les discussions archéologiques[modifier | modifier le code]

EXIL[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Les déportations[modifier | modifier le code]

Des antécédents : les déportations d'époque assyrienne[modifier | modifier le code]

Les guerres et déportations babyloniennes[modifier | modifier le code]

Un pays vide ?[modifier | modifier le code]

Les exilés en Babylonie[modifier | modifier le code]

L'implantation[modifier | modifier le code]

La vie des exilés en Babylonie[modifier | modifier le code]

Le mal du pays[modifier | modifier le code]

Le retour[modifier | modifier le code]

Cyrus et l'arrivée du pouvoir perse[modifier | modifier le code]

Les vagues de retour[modifier | modifier le code]

Ceux qui restent[modifier | modifier le code]

Conséquences religieuses[modifier | modifier le code]

Les textes de l'époque exilique et post-exilique[modifier | modifier le code]

Le contact avec la culture babylonienne[modifier | modifier le code]

L'évolution du culte divin[modifier | modifier le code]

Une identité renforcée[modifier | modifier le code]

SASSANIDES[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

La période de conquêtes[modifier | modifier le code]

La chute de l'empire[modifier | modifier le code]

Organisation de l'empire[modifier | modifier le code]

Le Roi des rois[modifier | modifier le code]

Les capitales[modifier | modifier le code]

L'administration[modifier | modifier le code]

L'armée[modifier | modifier le code]

Impôts et prélèvements des richesses[modifier | modifier le code]

Provinces et royaumes vassaux[modifier | modifier le code]

Religion[modifier | modifier le code]

Langues et lettres[modifier | modifier le code]

Arts et architecture[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

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  18. A. Ferjaoui, « Des Tyriens à Carthage et des Carthaginois à Tyr », dans Fontan et Le Meaux (dir.) 2007, p. 240-241.
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  20. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées corrput
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