Slovaques

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Slovaques
Description de cette image, également commentée ci-après

Populations importantes par région
Drapeau de la Slovaquie Slovaquie 4 352 775[1]
Drapeau des États-Unis États-Unis 797 764[2]
Drapeau de la Tchéquie Tchéquie 107 251[3]
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 85 000[4]
Drapeau du Canada Canada 72 290[5]
Drapeau de la Serbie Serbie 52 750[6]
Drapeau de l'Autriche Autriche 35 450[7]
Drapeau de la Hongrie Hongrie 29 647[8]
Population totale 5.5 à 6 millions
Autres
Langues Slovaque
Religions Catholicisme majoritaire, minorité protestante
Ethnies liées Slaves occidentaux (en particulier les Tchèques)

Les Slovaques sont :

Histoire[modifier | modifier le code]

Les Slaves, en provenance des actuelles Podlachie, Polésie et Volhynie, berceau des langues slaves, traversent les Carpates et s'installent en Europe centrale et dans les Balkans au Ve siècle. Par leur différenciation apparaissent les futurs Polonais, Tchèques et Slovaques ainsi que des groupes disparus comme les Abodrites, les Polabes, les Sorabes, les Moraves ou les Braslaves (ces derniers, dans la future Hongrie)[10].

Le premier état à avoir regroupé Tchèques et Slovaques est le royaume de Samo au VIIe siècle. Le premier état slovaque est la principauté de Nitra au siècle suivant, dont le souverain le plus connu est Pribina. Un nouveau regroupement avec les Tchèques, les Sorabes et les Braslaves crée la confédération de la Grande-Moravie au IXe siècle, dont l'un des souverains, Rastislav (846-870), demande à l'Empire byzantin l'envoi des missionnaires qui puissent transmettre en langue slave l'enseignement du Christ. Deux de ces interprètes, Cyrille et Méthode sont les fondateurs de l'alphabet slavon et, par conséquent, de la littérature slavonne (voir alphabet glagolitique)[10],[11].

La Grande-Moravie est conquise par les Magyars lors de leur installation dans le bassin du moyen-Danube, qui, inaugure, pour les Slovaques comme pour leurs voisins orientaux les Ruthènes, mille ans de domination par la noblesse hongroise. L'histoire des Slovaques se confond dès lors avec celle des Hongrois jusqu'au milieu du XIXe siècle, lorsque les échos des travaux de Jernej Kopitar (1780–1844) et de la révolution de 1848 engagent les élites slaves dans le mouvement de l'austroslavisme visant à abolir les privilèges, à affirmer les identités et à revendiquer des droits pour les slaves de l'Empire austro-hongrois. L'impossibilité de réformer ce dernier aboutit à la fin de la première Guerre mondiale à sa dislocation : Slovaquie et Ruthénie choisissent alors de former, avec les Tchèques, la République tchécoslovaque[11].

La Tchécoslovaquie parvient à sauvegarder son régime démocratique jusqu'à son invasion par les nazis et leurs alliés hongrois en 1938-1939. Durant la seconde Guerre mondiale, les Slovaques se trouvent partagés entre l'état slovaque territorialement réduit de Jozef Tiso et la Hongrie horthyste, les deux étant satellites du Troisième Reich. Les zones d'habitat slovaque sont libérés à l'automne 1944 et au début de 1945 par les armées soviétiques et roumaines[11].

Après la guerre, les Slovaques forment à nouveau avec les Tchèques une république tchécoslovaque qui, Ruthénie exceptée, retrouve ses frontières de 1938, et qui, après avoir subi durant 42 ans la dictature dite « communiste », redevient démocratique en 1989 pour finir par un « divorce à l'amiable » en 1992 entre la république tchèque et la Slovaquie, désormais indépendante[11]. Les Slovaques sont citoyens de l'Union européenne depuis 2004.

Répartition géographique[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, la plupart des Slovaques vivent entre les frontières de la Slovaquie indépendante (environ 4 600 000 personnes). Des minorités sont présentes dans plusieurs pays :

Culture[modifier | modifier le code]

Le slovaque est une langue du groupe slave occidental, qui fut codifié par Anton Bernolák en 1787 et par Ľudovít Štúr en 1843. La majorité des Slovaques s'identifie[12] comme catholiques ou de culture catholique (68,9 %) ; on compte également 6,93 % de luthériens, 4,1 % de gréco-catholiques, 2 % de calvinistes et 0,9 % d'orthodoxes et 13,0 % se sont déclarés sans confession. La Shoah et l'alya des survivants ont fait disparaître la plupart des minorités juives : un peu plus de 2 000 juifs demeurent aujourd'hui[12] (comparé à 89 000 avant-guerre[13]).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Census: Fewer Hungarians, Catholics – and Slovaks », sur Spectator.sme.sk (consulté le )
  2. « US Census Bureau, American FactFinder, Decennial Programs, Census 2000, Data Set Census 2000 Summary File 3 (SF 3) – Sample Data, Table: PCT18 ANCESTRY (TOTAL CATEGORIES TALLIED) FOR PEOPLE WITH ONE OR MORE ANCESTRY CATEGORIES REPORTED [109] Universe », sur Factfinder.census.gov (consulté le )
  3. « Foreigners by category of residence, sex, and citizenship as at 31 December 2016 » [PDF], sur Czso.cz (consulté le )
  4. « UK Population by Country of Birth and Nationality », sur Ons.gov.uk (consulté le )
  5. Government of Canada, Statistics Canada, « Ethnic Origin (279), Single and Multiple Ethnic Origin Responses (3), Generation Status (4), Age (12) and Sex (3) for the Population in Private Households of Canada, Provinces and Territories, Census Metropolitan Areas and Census Agglomerations, 2016 Census - 25% Sample Data », sur www12.statcan.gc.ca
  6. « Попис становништва, домаћинстава и станова 2011 : у Републици Србији Конференција за новинаре 29. новембар 2012. НАЦИОНАЛНА НАЦИОНАЛНА ПРИПАДНОСТ » [PDF], sur Webrzs.stat.gov.rs (consulté le )
  7. Statistik Austria, « STATISTIK AUSTRIA – Bevölkerung nach Staatsangehörigkeit und Geburtsland », sur Statistik.at (consulté le )
  8. « Hungarian census 2011 » [PDF], sur Ksh.hu (consulté le )
  9. [[1]]
  10. a b et c Francis Dvornik, Les Slaves. Histoire et civilisation de l'Antiquité aux débuts de l'Époque contemporaine, Seuil 1970.
  11. a b c et d Stanislav J. Kirschbaum, A History of Slovakia: The Struggle for Survival, 1995, (ISBN 9780312104030).
  12. a et b (sk) Druhá správa o implementácii Európskej charty regionálnych alebo menšinových jazykov v Slovenskej republike Bratislava, 2008[2]lien=, consulté le 13 janvier 2010
  13. (sk) Doc. Eduard Nižňanský, CSc. Židovská komunita na Slovensku 1938 - 1945