Aube dorée (Grèce)
Aube dorée (en grec Χρυσή Αυγή (Chrysí Avgí), abrégé en ΧΑ) et de son nom complet Association populaire – Aube dorée (Λαϊκός Σύνδεσμος Χρυσή Αυγή (Laïkós Sýndesmos Chrysí Avgí)) est un parti politique grec d'extrême droite, néo-nazi[11],[36],[37],[38],[39],[40],[41]. Le parti en revanche ne s'est jamais défini ainsi et rejette explicitement cette appellation[42],[43], bien que ses archives et documents internes fassent l'éloge du régime hitlérien[44],[45],[46].
Initialement le nom d'une revue créée en 1980, le parti est dirigé par Nikólaos Michaloliákos qui le fonda en 1993. Il fait son entrée à la Vouli lors des législatives de mai 2012 et y conserve sa délégation jusqu'à celles de juillet 2019.
Son discours s'articule notamment autour de thèmes irrédentistes (Épire du Nord, Chypre, conflit de la mer Égée), xénophobes, souverainistes, natalistes, partisans du « droit du sang », avec entre autres pour slogan « Pour une Grèce qui appartiendra aux Grecs » (Για μια Ελλάδα που θα ανήκει στους Έλληνες). Le parti a été membre du Front national européen[41] et, de 2015 à 2017, de l'Alliance pour la paix et la liberté.
À l'issue d'un procès de cinq ans, le 7 octobre 2020, Nikólaos Michaloliákos et six autres cadres du parti sont reconnus coupables de « direction et appartenance à une organisation criminelle ». Quarante-cinq autres députés et membres d’Aube dorée sont reconnus coupables d’« appartenance » à une telle organisation.
Historique
Fondation
L’histoire de cette organisation débute en décembre 1980 avec la diffusion du premier numéro d’un petit magazine nommé Χρυσή Αυγή (Aube dorée), publié par de jeunes nationaux-socialistes, des jeunes de l’ancienne organisation fasciste Parti du 4-Août et par Nikólaos Michaloliákos. La revue, quelques numéros portant le sous-titre Revue nationale-socialiste, publie des articles parlant entre autres de nazis comme Magda Goebbels, Alfred Rosenberg, le juriste Roland Freisler, de néonazis comme Colin Jordan ou d’organisations liées au régime nazi comme les SS, avec de nombreuses photographies et images tirées du Troisième Reich[47].
Ce magazine à partir duquel fut créée, en 1981, Laikos syndesmos (la Ligue populaire), le premier nom de l’Aube dorée cessait sa publication en avril 1984. Nikólaos Michaloliákos devient alors chef de la section jeunesse de l’Union politique nationale. En janvier 1985, Michaloliakos quitte l’Union politique nationale et fonde le mouvement national populaire – Aube dorée.
Un groupe marginal (1985-2012)
Pendant quelques années, Aube dorée reste une petite organisation marginale semi clandestine de quelques centaines de membres. En 1990, I. Perdikaris, le numéro 2 de l'organisation, et une quinzaine de responsables ouvertement néonazis quittent Aube dorée en raison de désaccords sur la stratégie.
Aube dorée n'est encore, au début des années 1990, qu'un groupuscule agissant principalement dans le centre d’Athènes, qui agresse régulièrement des syndicalistes, des militants de gauche et des immigrés[48]. Lors de son deuxième congrès, en 1992, Aube dorée décide de se développer plus ouvertement via des activités publiques. Devenu officiellement un parti politique en 1993, elle participe un an plus tard aux élections européennes et recueille 7 264 voix (0,11 %). En 1999, elle fait alliance avec la section grecque du Front national européen et obtient 48 532 voix (0,75 %).
En 1996, le parti participe pour la première fois aux élections législatives et recueille 4 487 voix (0,07 %) et 19 636 (0,3 %) en 2009.
En 1998, Yannopoulos et plusieurs autres membres quittent le parti pour désaccord politique[49].
En 2005, à la suite d'affrontements avec des anarchistes, Aube dorée cesse ses activités politiques et rejoint Alliance patriotique , une alliance qui cesse de fonctionner au printemps 2007. En mars 2007, Aube dorée tient son sixième congrès où la reprise de l’activisme politique est décidée. La publication du magazine reprend et les sites web sont de nouveau tenus à jour.
Les élections municipales de 2010 marque le début des succès électoraux d'Aube dorée. Le parti gagne son premier siège à la municipalité d'Athènes avec 5,3 % des voix[50]. Il sera occupé par Michaloliákos[51]. D'après le journaliste Stávros Lygerós (el), le parti obtient jusqu'à 20 % dans certains quartiers à forte concentration de clandestins[52].
Succès électoraux (2012-2015)
La crise de la dette publique grecque débute fin 2009. Le gouvernement Papandréou révèle les véritables comptes de l'État. Sous la pression des règles européennes, le gouvernement enchaîne les plans d'austérité et doit s'adresser au FMI, qui n'intervient qu'en échange de privatisations nombreuses.
La scène politique grecque est complètement bouleversée : les deux grands partis de gouvernement, PASOK et ND, recueillant autrefois plus des trois quarts des voix, s'effondrent et ne représentent plus qu'à peine le tiers à eux deux (une prime à la pluralité permettant une coalition).
Surtout, en novembre 2011, le gouvernement Papadímos prend ses fonctions, soutenu par le parti d'extrême droite LAOS, qui fait son entrée au gouvernement. Pour Flora Genoux du Monde[53], cela change la donne à l'extrême droite : Aube dorée, plus radical encore, peut alors s'opposer au gouvernement.
Le parti, crédité de 1,5 % des voix en avril 2011[54], passe à 2,5 fin janvier 2012[55], et dépasse le seuil de représentativité (3 %) durant la campagne, montant même à 6,5 %.
À la fin du scrutin, Aube dorée devient le sixième parti en nombre de voix : derrière ND, la gauche radicale « anti-austérité » (SYRIZA), le PASOK, les Grecs indépendants (AN.EL.) et le Parti communiste de Grèce (KKE), mais devant la Gauche démocrate. Selon les résultats officiels, il obtient 440 894 voix, soit 6,97 % de l'électorat, et 21 députés sur les 300 que compte le parlement grec. Le dirigeant du parti, Nikólaos Michaloliákos, déclare à la suite de ces élections : « L'heure de la peur a sonné pour les traîtres à la patrie[56] ».
De nouvelles élections ayant été prévues pour juin en raison de l'incapacité à constituer un gouvernement, Aube dorée confirme sa percée en réalisant 6,92 % des suffrages exprimés (425 981 voix, -0,05 %) et obtient 18 sièges (-3)[57],[58], devenant ainsi le cinquième parti de Grèce.
En juin 2013, un député du parti a été expulsé de l'hémicycle pour « insulte »[59]. Une violente altercation verbale l'a opposé au président de la séance, Ioánnis Dragasákis, un membre de SYRIZA, parti de la gauche radicale. Panayiótis Iliópoulos a entre autres qualifié de « gang » le parti SYRIZA et de « troupeau de chèvres », ses députés[60]. Ajoutant à la confusion, le cri de « Heil Hitler » a ensuite résonné trois fois[61]. Début 2014, neuf députés d'Aube dorée, dont Nikólaos Michaloliákos, étaient inculpés pour participation à une « organisation criminelle »[62].
Lors des élections municipales de 2014, Aube dorée réalise une importante percée dans de nombreuses municipalités, par exemple à Athènes où il récolte 16,12 % des voix et obtient 4 élus (ce qui en fait la quatrième force de la capitale avec un nombre d'élus égal à celui du parti au pouvoir). Dans la région de l'Attique, Aube dorée réalise 11,13 % des suffrages et devient la quatrième force politique de la région. Au niveau national, le vote Aube dorée représente 8,10 % des suffrages.
Lors des élections européennes de mai 2014, en obtenant 9,40 % des voix, Aube dorée devient le troisième parti de Grèce devant les socialistes du PASOK ou encore les communistes du KKE, alors que les sondages quelques jours avant les élections estimaient son score entre 5,70 % et 8,70 %[réf. nécessaire]. À l'issue de ces élections, Aube dorée obtient trois eurodéputés[63].
Aube dorée réalise le score de 6,28 % des voix lors des élections législatives de janvier 2015. Devenus la troisième force politique du pays, ils obtiennent 17 sièges au parlement soit seulement un de moins par rapport aux Élections législatives grecques de juin 2012.
Lors des élections législatives de septembre 2015, Aube dorée décroche 18 sièges (soit un de plus par rapport aux élections de janvier de la même année) avec un score de 6,99 %.
Facteurs de succès
Effondrement de l'Alerte populaire orthodoxe
Le , l'Alerte populaire orthodoxe (LAOS) participe à une coalition gouvernementale faisant entrer deux ministres de ses rangs dans le gouvernement Papadímos. Ainsi le ministère des Transports et des Infrastructures revient à Mavroudís Vorídis et le secrétariat d'État au Développement, de la Compétitivité et des Affaires maritimes à Spyrídon-Ádonis Georgiádis. Le LAOS s'est cependant retiré du gouvernement le 10 février 2012 par opposition au plan d'austérité présenté par Loukás Papadímos.
À l'occasion des élections législatives anticipées de mai 2012, il perd tous ses élus au Parlement hellénique, n'obtenant que 2,9 % des suffrages exprimés.
Impact de la crise grecque
La crise économique et financière qui frappe le pays à partir de 2008 permet au parti, jusqu'alors marginal, de s'implanter à grande échelle. L'Union Européenne et le Fonds monétaire international (FMI) imposent à la Grèce une sévère politique d'austérité, mêlant coupes dans les dépenses sociales, réduction du nombre de fonctionnaires, hausse des impôts et privatisations. Cette politique conduit à une hausse considérable du chômage, de la pauvreté et de l’émigration[64].
Dans son programme, Aube dorée veut rejeter les plans de sauvetage économique de la Grèce, effacer la dette du pays et expulser les immigrés. Le parti propose d'ailleurs de miner la frontière avec la Turquie pour empêcher l'arrivée de ceux-ci[65].
Stratégie sur le terrain
D'après des témoignages recueillis par Le Monde[53], Aube dorée est très active sur le terrain auprès de son électorat cible :
- rondes dans les quartiers à forte criminalité ressentie ;
- accompagnement des personnes âgées ;
- distribution de nourriture aux familles grecques « de souche » les plus pauvres[66],[67].
Ses militants se font également remarquer pour :
- des agressions, armés de barres de fer, contre les immigrés, avec une complicité supposée de la police[53],[68] ;
- la formation d'escadrons visant à attaquer des militants de gauche et d'extrême gauche[69] ;
- des perturbations des bureaux de vote lors des élections de mai 2012[70] ;
- des menaces et intimidations des employés de Médecins du monde-Grèce dans les locaux même de l'ONG[71].
Concernant la relation du parti avec la police, le journaliste Dimitris Parra explique que « dans les années 1990 et 2000, la police et les forces de sécurité voulaient qu'Aube dorée fasse le sale boulot pour eux en réprimant les manifestations gauchistes et anarchistes. Il y a eu une coopération entre les policiers anti-émeutes, qui sont souvent recrutés dans les rangs des forces spéciales, et Aube dorée. » Une analyse réalisée par Al Jazeera à l'issue des élections législatives de 2012 observe qu'un fort pourcentage de policiers a voté pour la formation néonazie[69].
Depuis le , le parti organise des cours d'« éveil national » aux enfants de 6-10 ans, accompagnés de leurs parents[72] ; le , le site Internet d’une section locale d’Aube dorée avait publié un texte de l’auteur George Georgalas, initialement publié en 1967, sur la valeur et l’importance d’endoctriner les enfants[72].
Dissensions internes et chute électorale (depuis 2015)
En 2014, alors que Michaloliákos est en détention préventive, le porte-parole du parti Ilías Kassidiáris est chargé d'établir la liste électorale pour les élections européennes de mai. Il décide de choisir des cadres extérieurs au parti, notamment les anciens lieutenants généraux Elefthérios Synadinós et Geórgios Epitídios. Cette stratégie sera payante puisque le parti remporte 9,39 % des voix et élit trois députés dont les deux anciens militaires. Cependant, en avril 2018, Synadinós quitte la parti tout en gardant son siège au Parlement européen. Au journal Kathimeriní, il indique que « Michaloliákos est d'avis qu'Aube dorée devrait rester un club fermé » et dénonce le fait que sa femme Eléni Zaroúlia soit député au Parlement, tout comme leur fille Ouranía qui l'est à la municipalité d'Athènes[73]. Ce départ suit celui du député Geórgios Galéos, un mois plus tôt, lequel déclare que son départ « est dû exclusivement aux choix politiques d'Aube dorée et de l'image qu'elle promeut »[73]. Il rejoint l'Alerte populaire orthodoxe. En juin, l'ancienne député Déspina Sveróni-Chondronássiou, rejoint le nouveau parti de Synadinós, l'Union radicale patriotique (el)[74].
Michaloliákos décide de ne pas reconduire les députés restants, Epitídios et Lámbros Foundoúlis, sur la liste électorale des élections européennes de mai 2019, préférant des cadres de longue date du parti, tels que Ioánnis Lagós et Athanásios Konstantínou. À la suite de cela, Epitídios et Foundoúlis quittent le parti[73],[75]. Le journal Kathimeriní demande à Epitídios « s'il fut une victime du bras de fer entre Michaloliákos et Kassidiáris pour le contrôle du parti », il répond que « cette hypothèse ne peut être exclue »[73]. À la suite de l'élection, le parti voit son score chuter de 9,4 % à 4,9 % et perd un député par rapport à 2014. D'après un sondage de sortie des urnes, 12 % des électeurs d'Aube dorée ce seraient tournés vers la Solution grecque et 12,6 % vers la Nouvelle démocratie[73]. C'est une défaite électorale pour le parti qui ne réussit pas à attirer plus d'électeurs à la suite de l'accord de Prespa, ratifié fin janvier par le Parlement grec, qu'Aube dorée considère d'haute trahison[76] et qui serait rejeté par une majorité de la population[77],[78].
Les élections législatives de juillet 2019 sont une nouvelle défaite pour le parti, qui échoue de peu à atteindre le seuil d'éligibilité de 3 % lui faisant fait perdre la totalité de ses députés[79],[80]. À la suite de cela, cinq anciens députés quittent Aube dorée : Panayiótis Iliópoulos, Geórgios Germenís, Nikólaos Koúzilos, Sotiría Vláchou (el) ainsi que Lagós, élu un mois auparavant au Parlement européen[81]. Ils fondent un nouveau parti politique, Conscience populaire nationale, avec Lagós à sa tête et avec le soutien de Konstandínos Plévris[82]. Le départ de Lagós laisse Aube dorée avec un seul député au Parlement européen.
En juin 2020, c'est au tour de Kassidiáris de quitter le parti. Il affirme avoir proposé à Michaloliákos une réorganisation totale du parti afin d'en faire une opposition politique sérieuse lors de la prochaine législature[83]. Cette proposition ayant été refusée, il fonde son propre parti, Grecs pour la Patrie, qu'il veut baser sur le modèle des partis nationalistes européens actuels, comme la Ligue du Nord[84]. Il est notamment rejoint par Foundoúlis ainsi que les députés de son groupe à la municipalité d'Athènes, à l'exception d'Ouranía Michaloliákou[85],[86].
Aube dorée se retrouve sans député au Parlement européen à la suite du départ en août 2020 de Konstantínou[87]. De son côté, Aube dorée affirme qu'il a été mis à la porte puisqu'ayant voté pour le versement par l'UE de 485 millions d'euro à la Turquie dans le cadre de leur accord sur l'immigration[88].
Néanmoins, en dépit du déclin électoral d'Aube dorée, ses idées imprègnent le parti au pouvoir (Nouvelle Démocratie) et la politique gouvernementale sur la question migratoire. Durant le procès à l'issue duquel le parti d’extrême droite a été reconnu organisation criminelle, des preuves ont révélé que ND avait collaboré secrètement avec lui. En avril 2014, le plus proche conseiller du Premier ministre Antónis Samarás avait été surpris dans une vidéo en train de discuter de manière familière avec le porte-parole d'Aube Dorée et de lui livrer des informations au sujet des poursuites judiciaires lancées à l'encontre de son parti. Une part importante de la droite traditionnelle était alors prête à collaborer avec l'extrême-droite et à radicaliser son discours pour capter son électorat[64].
Idéologie
Un groupe néo-nazi
Les différentes publications du parti, ses membres et les structures affiliées, font fréquemment usage d'une symbolique plus ou moins ouvertement néonazie[1],[89] (croix gammées stylisées[90]). Des publications sur papier et des sites en ligne privés et non officiels comportent de nombreux articles et photographies concernant des organisations ou des personnalités liées au Troisième Reich, comme la SS ou Magda Goebbels[91] par exemple. Mais sur les documents légaux du mouvement, rien de toute cette imagerie et documentation ne figure et il n'est pas avéré que le parti Aube dorée soutienne de telles démarches individuelles.
Nikólaos Michaloliákos, fondateur du parti, s'est vu reprocher un salut nazi au conseil municipal d'Athènes, où il a été élu en novembre 2010[65]. Mais le caractère nazi du geste est remis en cause par certains proches du mouvement qui affirment que le salut par le bras droit a été repris de la culture grecque par les Italiens et les Allemands, et que par conséquent, il serait originellement un geste culturel grec[92].
Par ailleurs, Aube dorée est également épinglée pour des remarques et des positions homophobes[93]. Les homosexuels et les Roms n'ont pas le droit d’adhérer au parti[94].
Selon l'avocat Thanassis Kambayiannis, trois groupes de sympathisants du parti seraient à distinguer : un noyau dur aux convictions fascistes, prêt à commettre des actions violentes et des crimes ; un électorat d’extrême droite classique ; et un électorat contestataire votant pour Aube dorée par colère contre la classe dirigeante plutôt que par adhésion à son idéologie[95].
Antisémitisme et négationnisme
En , la police transmet au Parquet un enregistrement vidéo[96] raciste et antisémite mais peu vu en Grèce[97] montrant le candidat d'Aube dorée Alexandros Plomaritis faisant campagne à Athènes en déclarant sur le ton de la plaisanterie à ses amis le sort réservé aux militants de gauche et aux immigrés : « Nous sommes prêts à ouvrir les fours (...), nous en ferons des savons pour laver les voitures et les trottoirs (...), on fabriquera des abat-jour avec leur peau », lance-t-il notamment. Il a été pour cela condamné en 2014 à de la prison avec sursis[97].
Le 14 mai 2012, Nikólaos Michaloliákos, le chef du parti, a remis en cause la mort des six millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale au cours d'une interview accordée à une chaîne de télévision, niant l'existence des chambres à gaz et des fours crématoires dans les camps d'extermination nazis[98]. Sa fille Ourania Michaloliakos, responsable du pôle jeunesse du parti, soutient dans une interview en 2013 que « le monde entier devrait avoir un problème avec les juifs », mais précise que « les musulmans sont pour nous un ennemi bien plus dangereux encore »[94].
Relations avec l'extrême droite européenne
Ilías Kassidiáris, député et porte parole du mouvement, réfute le qualificatif de « néo-nazi » et classe politiquement Aube dorée comme l'équivalent du Front national français en Grèce[99]. Jean-Yves Camus relevait en 1997 que « lors de la fête des BBR [Bleu Blanc Rouge] en septembre 1995, le stand du FNJ [Front national de la Jeunesse] exposait trois revues grecques Ellopia et Ellénismos, à caractère plutôt culturel, ainsi que Chrysi Avghi (L'aube dorée), mensuel du mouvement néo-nazi et négationniste du même nom qui s'est présenté sans succès aux élections législatives de 1997[100] ». Cependant, cet auteur distingue fortement ces deux mouvements : à la différence du Front national français des années 2010, Aube dorée est un parti ouvertement néo-nazi et relève, au sein d'une extrême droite traditionnelle se rattachant encore au fascisme, des « formations de témoignage qui s’opposent clairement à la démocratie[101] ». Dans le même ordre d'idées, pour Magali Balent, spécialiste des extrémismes et des nationalismes en Europe, Aube dorée serait plutôt comparable, en France, au mouvement du Bloc identitaire[102]. Plusieurs organisations d'extrême droite française sont proches du mouvement : ainsi, pour France 3 Rhône-Alpes[103], les Jeunesses nationalistes « considèrent les néo-nazis grecs d'Aube dorée comme leurs camarades », ce que revendiquent Alexandre Gabriac, ex-président des Jeunesses, mais également Yvan Benedetti[104], ex-président de L'Œuvre française (groupuscule dont les Jeunesses sont la branche activiste). Le parti entretient des liens très fort avec le mouvement chypriote Front populaire national[105].
En 2018, Ilías Kassidiáris, alors membre du parti, s'est déclaré admirateur du vice-premier ministre italien Matteo Salvini et a ajouté que les seuls pays européens non hypocrites étaient ceux de Visegrád. Il a demandé pourquoi les migrants musulmans ne se rendaient pas en Arabie saoudite ou dans d'autres pays islamiques et a déclaré : « À l'Aube dorée, nous voulons donner la priorité aux demandeurs d'asile chrétiens. Et, de toute façon, la Grèce ne peut pas continuer à accueillir tout le monde. Au pouvoir, nous mettrons les migrants économiques en prison, au lieu de les accueillir dans des hotspots, comme le fait SYRIZA. »[106]. Kasidiaris a ensuite quitté le parti en 2020 pour former le parti plus modéré des Grecs pour la Patrie[107].
Plan national
En 2015, Aube dorée a présenté son «plan national» pour la sortie de crise de la Grèce[108] :
- Augmentation de la production agricole et la fabrication.
- Récompense du travail acharné et mise en œuvre d'une "méritocratie".
- Exploitation des réserves de pétrole, de gaz et de métaux précieux de la Grèce.
- Audit et annulation d'une partie de la dette publique qu'ils jugent illégale.
- Exigence auprès du gouvernement allemand qu'il rembourse un emprunt imposé à la Grèce pendant l'occupation de la Grèce par les Allemands durant la Seconde guerre mondiale.
- Conclusion d'accords de libre-échange avec la Russie, l’Iran et la Chine ; et enlever les formalités administratives bloquant le commerce.
- Proclamation de la zone économique exclusive de la Grèce
- Extension des eaux territoriales de la Grèce à 12 milles marins, comme convenu par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.
- Abrogation de l'immunité des parlementaires aux poursuites pénales, aux arrestations et aux mises en détention dans l'exercice de leurs fonctions.
- Suppression du financement des partis provenant des taxes et utilisez plutôt les dons.
- Réduction de la taille du Parlement grec à 180 membres.
- Dissolution de ce qu'ils appellent "ploutocratie".
- Allègements fiscaux aux investisseurs, hommes d'affaires et armateurs qui n'emploient que des travailleurs grecs et transfèrent leur capital dans des banques nationales.
- Rejet des personnes recrutées dans le secteur public à la suite d'un supposé copinage.
- Expulsion de tous les immigrants entrés illégalement en Grèce.
- Subvention des maternités et offre d’allègements fiscaux aux jeunes parents et aux familles nombreuses.
- Nationalisation des banques ayant reçu des prêts de l'État.
- Nationalisation des ressources naturelles
Politique étrangère
Aube dorée se définit comme eurosceptique, s'opposant à la participation de la Grèce à l'Union européenne et dans la zone euro[109],[110]. Le parti a été membre entre 2015 et 2017 de l'Alliance pour la paix et la liberté, mouvement européen souvent qualifié de néofasciste et rassemblant des partis ultranationalistes.
Chrístos Pappás, le numéro 2 du parti aurait déclaré Israël « ennemi éternel de la Grèce et de l'orthodoxie »[111],[112] et juge inacceptable la décision de Donald Trump de reconnaitre Jérusalem capitale d'Israël[113]. Par ailleurs, le parti considère Istanbul comme ville grecque et l'appelle Constantinople[34]. Sur son site en anglais, le parti dénonce une supposée coalition « turco-sioniste »[114]. Des membres d'Aube Dorée ont également brûlé des drapeaux des États-Unis et le drapeau d'Israël témoignant que l'idéologie du parti est antisioniste et anti-américaine[115].
Aube dorée soutient Bachar el-Assad lors de la guerre civile syrienne[116].
Rapports avec les médias
Le , à la suite de son entrée au Parlement hellénique, Aube dorée a organisé une conférence de presse dans un « style musclé qui rappelle un peu la période de la montée du nazisme » ; les journalistes présents ont été contraints de se lever « en marque de respect pour le dirigeant de ce parti »[117],[118]. Le 12 avril 2012, la journaliste Xenia Kounalaki avait fait l’objet de menaces sur le site Internet du parti[119].
Poursuites judiciaires
Le porte-parole du mouvement et député, Ilías Kassidiáris, est jugé à partir du pour son implication dans un vol avec violence en 2007. Il est soupçonné d'avoir été au volant de la voiture qui transportait les cinq hommes qui ont attaqué, poignardé et dévalisé un étudiant. Il nie tout lien avec l'affaire. Il est aussi recherché pour avoir frappé au cours d'un débat télévisé en direct deux femmes politiques : Rena Dourou de la SYRIZA (Gauche radicale) et Liana Kanelli du Parti communiste de Grèce (KKE). Puisque le Parlement hellénique a été dissous, Kasidiaris n'est plus protégé par son immunité parlementaire[120],[121].
Le , avec l'inculpation d'Artémios Matthaiópoulos, tous les députés du mouvement sont à cette date sous le coup de poursuites judiciaires pour « appartenance à une organisation criminelle »[63].
En 2018, dans le cadre d'un procès de 69 membres d'Aube dorée accusés d'avoir dirigé une organisation criminelle, des enregistrements téléphoniques dévoilent la connivence de policiers, notamment des membres des unités antiterroristes et anti-émeutes, avec Aube dorée[122].
Des militants sont aussi poursuivis pour la tentative d'assassinat sur quatre pêcheurs égyptiens à Pérama, ainsi que de l'attaque de syndicalistes des chantiers navals en 2013[123].
Le verdict du tribunal tombe le : Nikólaos Michaloliákos et six anciens membres de l'Aube dorée sont reconnus coupables en tant que dirigeants d'une organisation criminelle. Quarante-cinq autres députés et membres d’Aube dorée sont reconnus coupables d’appartenance à une telle organisation[124].
Le 14 octobre suivant, la cour pénale prononce des peines à l'encontre de plus d’une cinquantaine des 68 accusés, condamnés pour des crimes tels que direction d’une organisation criminelle, meurtre, agression ou possession illégale d’armes :
- treize ans de prison à l'encontre de Nikólaos Michaloliákos, Ioánnis Lagós, Ilías Kassidiáris, Ilías Panayiótaros, Geórgios Germenís et Chrístos Pappás,
- dix ans de prison à l'encontre de Artémios Matthaiópoulos.
- Yórgos Roupakiás, le meurtrier de Pávlos Fýssas, est condamné à une peine de réclusion à perpétuité.
Onze autres accusés sont acquittés[125].
Assassinat de Pávlos Fýssas
Le , un militant d'Aube dorée poignarde à mort un militant antifasciste de 34 ans, le rappeur Pávlos Fýssas, à la sortie d'un bar dans la banlieue d'Athènes. Il est arrêté et reconnaît les faits. L'émotion populaire est forte et plusieurs milliers de manifestants se rassemblent pour protester contre cet assassinat politique. Le parti a nié toute implication dans les faits, dénonçant une « exploitation politique »[126]. L’enquête révèle cependant que les dirigeants locaux du parti avaient rassemblé et armé une cinquantaine de militants dans le but prémédité d'agresser le rappeur antifasciste[69].
Le , Nikólaos Michaloliákos et quatre autres députés sont arrêtés par la police dans le cadre de cette enquête[127],[128].
Le , deux militants du parti (Manolis Kapelonis, 22 ans, et Giorgos Fountoulis, 27 ans) sont abattus en pleine rue à Athènes par deux hommes à moto. L'assassinat est revendiqué par un groupe d'extrême gauche inconnu, « les Pouvoirs révolutionnaires combattants du peuple », en représailles à l'assassinat de Pávlos Fýssas[129]. Le groupe n'a revendiqué aucune autre action et l'enquête judiciaire, confiée à la section anti-terroriste de la police grecque, n'a donné lieu à aucune poursuite pénale.
Le , Nikólaos Michaloliákos admet au nom d'Aube dorée « la responsabilité politique » de l'assassinat de Pávlos Fýssas tout en le condamnant[130].
Secrétaire général
Portrait | Identité | Période | Durée | |
---|---|---|---|---|
Début | Fin | |||
Nikólaos Michaloliákos (né en ) |
Résultats électoraux
Élections parlementaires
Année | Voix | % | Rang | Sièges | Gouvernement |
---|---|---|---|---|---|
1996 | 4 537 | 0,1 | 14e | 0 / 300 |
Extra-parlementaire |
2009 | 19 636 | 0,3 | 10e | 0 / 300 |
Extra-parlementaire |
mai 2012 | 440 966 | 7,0 | 6e | 21 / 300 |
Opposition |
juin 2012 | 426 025 | 6,9 | 5e | 18 / 300 |
Opposition |
janvier 2015 | 388 447 | 6,3 | 3e | 17 / 300 |
Opposition |
septembre 2015 | 379 722 | 7,0 | 3e | 18 / 300 |
Opposition |
2019 | 165 709 | 2,9 | 7e | 0 / 300 |
Extra-parlementaire |
Élections européennes
Année | Voix | % | Rang | Sièges | Groupe |
---|---|---|---|---|---|
1994 | 7 242 | 0,1 | 19e | 0 / 22 |
|
2009 | 23 566 | 0,5 | 12e | 0 / 22 |
|
2014 | 536 910 | 9,4 | 3e | 3 / 21 |
Non-inscrits |
2019 | 275 821 | 4,9 | 5e | 2 / 21 |
Non-inscrits |
Élections régionales
Région | Année 2010 | Année 2014 | Année 2019 | |||
---|---|---|---|---|---|---|
% | Sièges | % | Sièges | % | Sièges | |
Attique | Absent | 0 / 101 |
11,13 | 6 / 101 |
5,59 | 6 / 101 |
Crète | Absent | 0 / 51 |
3,32 | 1 / 51 |
2,07 | 1 / 51 |
Égée-Méridionale | Absent | 0 / 51 |
5,73 | 2 / 51 |
3,14 | 2 / 51 |
Égée-Septentrionale | Absent | 0 / 41 |
Absent | 0 / 41 |
Absent | 0 / 41 |
Épire | Absent | 0 / 51 |
3,94 | 2 / 51 |
1,21 | 1 / 51 |
Grèce occidentale | 1,88 | 0 / 51 |
7,82 | 2 / 51 |
2,69 | 1 / 51 |
Grèce centrale | Absent | 0 / 51 |
9,04 | 2 / 51 |
2,52 | 1 / 51 |
Îles ioniennes | Absent | 0 / 41 |
5,15 | 1 / 41 |
4,09 | 2 / 41 |
Macédoine centrale | Absent | 0 / 71 |
8,74 | 3 / 71 |
3,83 | 3 / 71 |
Macédoine occidentale | Absent | 0 / 51 |
4,71 | 1 / 51 |
2,08 | 1 / 51 |
Macédoine orientale et Thrace | Absent | 0 / 51 |
5,96 | 2 / 51 |
3,62 | 2 / 51 |
Péloponnèse | 1,45 | 0 / 51 |
9,01 | 2 / 51 |
2,72 | 1 / 51 |
Thessalie | Absent | 0 / 51 |
6,91 | 2 / 51 |
2,52 | 1 / 51 |
Notes et références
- (el) « ΕΛΛΗΝΙΚΗ ΑΚΡΟΔΕΞΙΑ. Το κλούβιο “αβγό του φιδιού” », sur Το Βήμα, .
- « Lock at the Golden Dawn's Headquarters (original: Λουκέτο στα κεντρικά γραφεία της Χρυσής Αυγής) », Efimerida ton Syntakton, (consulté le )
- (en) Antonis A. Ellinas, « The Rise of Golden Dawn: The New Face of the Far Right in Greece », South European Society and Politics, Routledge Taylor & Francis Group, , p. 543-565 (ISSN 1360-8746, lire en ligne).
- (en) Wolfram Nordsieck, « Greece », sur Parties and Elections in Europe,
- (en) Alice Cuddy, « Twitter blocks account of Greece’s far-right Golden Dawn party », sur Euronews, .
- (en) Lizzie Dearden, « Golden Dawn: Greek far-right party's headquarters attacked with sledgehammers », sur The Independent, .
- (en) Halima Kazem-Stojanovic, « How Lesbos residents drove the far-right Golden Dawn party off the island », sur Public Radio International, .
- (en) Emmanouil Tsatsanis, « Hellenism under siege: the national-populist logic of antiglobalization rhetoric in Greece », Journal of Political Ideologies, vol. 16, no 1, , p. 11–31 (DOI 10.1080/13569317.2011.540939)« ...and far right-wing newspapers such as Alpha Ena, Eleytheros Kosmos, Eleytheri Ora and Stohos (the mouthpiece of ultra-nationalist group Chrysi Avgi) ».
- (en) Elisabeth Ivarsflaten, « Reputational Shields: Why Most Anti-Immigrant Parties Failed in Western Europe, 1980–2005 », Nuffield College, University of Oxford, , p. 15.
- (en) « On the Road with Golden Dawn, Greece’s Ultra-Nationalist Party », sur Time, .
- « Le parti néo-nazi Aube dorée va entrer au Parlement » », sur lci.tf1.fr, .
- (en) « Calls for coup, firing squads: Greek far right angry at name deal », Al Jazeera, (lire en ligne)
- (en) « Golden Dawn tarnished », Politico, (lire en ligne)
- (en) « Neo-fascist Greek party takes third place in wave of voter fury », The Guardian, (lire en ligne)
- (el) « Μιχαλολιάκος: Του χρόνου στην Κωνσταντινούπολη, στην Σμύρνη, στην Τραπεζούντα… », (consulté le )
- Antonis Galanopoulos: Greek right-wing populist parties and Euroscepticism(PDF), p.2 "Golden Dawn is also Eurosceptical and it is opposing Greece's participation in the European Union and the Eurozone"
- France24: A look at the European Parliament's eurosceptic parties, Golden Dawn, Greece
- The Guardian: Greek election 2015: Golden Dawn rises on austerity-driven despair, "In successive opinion surveys, the virulently [...] anti-EU party has emerged as Greece's third-biggest political force"
- Financial Times: Anti-EU parties celebrate election success, 26 May 2014
- Evdoxios Doxiadis, Aimee Placas as ed. Living Under Austerity: Greek Society in Crisis, Berghahn Books, 2018, (ISBN 1785339346), p. 83.
- Erik Sjöberg, The Making of the Greek Genocide: Contested Memories of the Ottoman Greek Catastrophe, Berghahn Books, 2016, (ISBN 1785333267), p. 143.
- (en) Sofia Vasilopolou, The Golden Dawn's 'Nationalist Solution' : Explaining the Rise of the Far Right in Greece, Springer,
- *Renee Maltezou, Agence France-Presse, « Greece: Secretive far-right party taps into Greeks' anger, fear » [archive du ], : « Set up in 1992 and relaunched in 2007, the party admires Greek dictator Ioannis Metaxas, who refused to surrender to the Axis powers in 1940. It calls itself nationalist and insists its logo is the ancient Greek meander symbolizing bravery and endless struggle." »*Nikos Chasapopoulos, « Οι φύρερ της διπλανής πόρτας », Step, (lire en ligne) :
« "Ο φασισμός είναι δαιμονολογία. Φασισμός στην Ιταλία σήμαινε ότι πίσω απ' αυτόν βρίσκεται το κράτος. Εμείς εδώ στην Ελλάδα πιστεύουμε στο Εθνος, στο εθνικό κράτος. Αλλωστε δεν χαιρετούσαν και Ελληνες του Μεταξά έτσι; Δεν χαιρετούσε έτσι και ο σερ Οσβαλντ Μόσλεϊ, ηγέτης της Βρετανικής Ενωσης Φασιστών, που όμως πολέμησε τους Γερμανούς;" »
- (en) « A guide to Greece's political parties », Al Jazeera, (lire en ligne)
- (en) Panagiotis Sotiris, Crisis, Movement, Strategy : The Greek Experience, BRILL, , p. 196
- (en) Gerry O'Reilly, Aligning Geopolitics, Humanitarian Action and Geography in Times of Conflict, Springer, , p. 47
- (en) William Rose, « Thirties Throwbacks: Explaining the Electoral Breakthroughs of Jobbik and Golden Dawn », Université Tufts, (lire en ligne)
- (en) Mats Ekström, « Right-wing populism and the dynamics of style: a discourse-analytic perspective on mediated political performances », Palgrave Communications, vol. 4, no 83,
- (en) « The Golden Dawn: A love of power and a hatred of difference on the », sur The Independent, (consulté le )
- (el) « Χυδαίος αντικομμουνισμός από τη ναζιστική Χρυσή Αυγή στη Βουλή – 902.gr » (consulté le )
- (en) « Traversing ideological boundaries: Islamophobia in Greece : Counter-Islamophobia Kit », sur cik.leeds.ac.uk
- (en) « Antisemitism in Greece today - Executive Summary », sur Heinrich Böll Stiftung Greece (consulté le )
- (en) « Why Is Greece the Most anti-Semitic Country in Europe? », sur Haaretz, (consulté le )
- (en) « Neo-Nazi Golden Dawn says Istanbul will be Greek », sur Hürriyet Daily News (consulté le )
- (en) Helena Smith et Patrick Kingsley, « Greece resumes migrant deportations to Turkey », sur The Guardian, (consulté le )
- (el) « ΧΡΥΣΗ ΑΥΓΗ. Παρόντες στα ραντεβού των νεοναζί », sur ΕΘΝΟΣ.gr, .
- (el) « Τα μέσα ενημέρωσης και η Χρυσή Αυγή », sur tvxs.fr, .
- (en) « Hard Times Lift Greece’s Anti-Immigrant Fringe », The New York Times, : « But the established parties are also warning of the dangers of extremism. Last week, Evángelos Venizélos, who is running in the national elections as Socialist Party leader, warned that “Parliament cannot become a place for those nostalgic for fascism and Nazism.” Golden Dawn is unabashedly nostalgic for both. Founded in the early 1980s by sympathizers of the military dictatorship that governed Greece from 1967 to 1974, Golden Dawn has always espoused a neo-Nazi ideology. Its symbol clearly resembles the swastika, and copies of “Mein Kampf” and books on the racial superiority of the Greeks are on prominent display in its Athens headquarters. ».
- (en) « Fascism rises from the depths of Greece's despair », The Independent, 4 mai 2012.
- (en) « Greek Voters Punish 2 Main Parties for Collapse », The New York Times, 6 mai 2012.
- « GRECE. Qui sont les néonazis qui entrent au Parlement ? », Le Nouvel Observateur, 7 mai 2012 ; modifié le 9 mai 2012.
- (en) « Greek far-right leader savors electoral success », reuters.com, 6 mai 2012.
- « L’Aube dorée : au cœur du parti néonazi grec », lesinrocks.com, 27 mai 2012.
- (el) « Εμμονή με τον Χίτλερ και τον ναζισμό », sur Η Εφημερίδα των Συντακτών (consulté le )
- (en) « Dictator's disciple and Hitler admirer convicted in Greek trial », sur France 24, (consulté le )
- Dimitris Psarras, « Aube Dorée » : Le livre noir du parti nazi grec, Paris, Syllepses, , 240 p. (ISBN 978-2-84950-438-3)
- « Photos issues du site officiel », sur resistances.be.
- « En Grèce, Javied Aslam, un Pakistanais anti-néonazi qui dérange », Le Monde.fr, (lire en ligne).
- (el) Nikos Chasapoulos, « Ο φυρερίσκος και τα πρωτοπαλίκαρά του », Το Βήμα, 29 avril 2012.
- (el) « Η υποβάθμιση και η ανασφάλεια έθρεψαν τη Χρυσή Αυγή » [« La dégradation et l'insécurité ont nourri Aube dorée »], sur tovima.gr, (consulté le ).
- (el) « Περιφερειακές - Δημοτικές Εκλογές Νοέμβριος 2010 » [« Élections régionales et municipales, Novembre 2010 »], sur singularlogic.eu (consulté le ).
- (el) Σταύρος Λυγερός, « Άγιος Παντελεήμονας και «Χρυσή Αυγή» » [« Ágios Pandeleímonas et Aube dorée »], sur kathimerini.gr, (consulté le ).
- « Grèce : pourquoi un parti néonazi pourrait entrer au Parlement », Le Monde, 5 mai 2012.
- (el) « Πολιτική Συγκυρία & Διακυβέρνηση – Απρίλιος 2011 », sur vprc.gr, (consulté le ).
- (el) « Πολιτική Συγκυρία & Διακυβέρνηση », sur vprc.gr, (consulté le ).
- « Grèce : “l'heure de la part (sic) a sonné”, menace le groupe néo nazi Chryssi Avghi », lci.tf1.fr, 6 mai 2012.
- (en) « Greek legislative elections June 2012 Live », sur igraphics.gr.
- « L'extrême droite se maintient en Grèce et savoure sa revanche », Le Nouvel Observateur, 18 juin 2012.
- « "Heil Hitler !", hurle un député grec néo-nazi exclu du Parlement », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- « En Grèce, des "Heil Hitler" lancés au Parlement », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le ).
- « Grèce: un député néo-nazi exclu du parlement salue Hitler », BFMTV, (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Jacques Mevel, « La Grèce à l'aube d'une tempête politique », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
- Adéa Guillot, « Grèce : Aube dorée s'enracine », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Fabien Perrier, « Aube Dorée en prison, mais l'extrême-droite toujours présente », sur www.marianne.net,
- « Grèce : le “vote de la colère” fait les affaires de l'extrême droite », lemonde.fr, 4 mai 2012.
- « Grèce : l'Aube dorée mise sur la pauvreté », Europe 1, 8 mai 2012.
- « Aube dorée répond aux peurs des Grecs », sur letemps.ch, (consulté le ).
- « Quand Aube dorée veut faire le ménage », lalibre.be, 13 février 2013.
- « L’incroyable histoire de Christos Pappas, le nazi grec en fuite », sur www.vice.com,
- « Grèce/vote : intimidations néo-nazies », Le Figaro, 6 mai 2012.
- « Grèce : les étrangers au rythme de la peur après le succès électoral néonazi », La Voix du Nord, 24 mai 2012.
- « Grèce : Aube dorée lance des cours d’endoctrinement pour les enfants », Euronews, 27 février 2013.
- (el) Γιάννης Σουλιώτης et Γιάννης Παπαδόπουλος, « Η μακρά κρίση της Χρυσής Αυγής » [« La crise de longue durée d'Aube dorée »], sur kathimerini.gr, (consulté le )
- (el) « Νέα αποχώρηση από τη Χρυσή Αυγή: η πρώην βουλευτής Σβερώνη στον “νέο φορέα” του Συναδινού » [« Nouveau départ chez Aube dorée : l'ancienne député Sveróni rejoint le nouveau mouvement de Synadinós »], sur jailgoldendawn.com, (consulté le )
- (el) « Κρίση στη Χρυσή Αυγή: Παραιτήθηκαν και οι τρεις ευρωβουλευτές με καρφιά εναντίον του Μιχαλολιάκου » [« Crise à l'Aube dorée : Les trois eurodéputés ont démissionné et attaque Michaloliákos »], sur iefimerida.gr, (consulté le )
- (el) « Επικυρώθηκε στα Σκόπια η συμφωνία των Πρεσπών και η προδοσία έρχεται στην Ελλάδα! » [« L'accord de Prespa a été ratifié à Skopje et la trahison arrive en Grèce! »], sur xrisiavgi.com, (consulté le )
- (el) « Νέα δημοσκόπηση: Πάνω από έξι στους δέκα Έλληνες δεν θέλουν τη Συμφωνία των Πρεσπών » [« Nouveau sondage : plus de six Grecs sur dix ne veulent pas de l'accord de Prespa »], sur cnn.gr, (consulté le )
- (el) « Γκάλοπ Marc: 66% «όχι» στη Συμφωνία των Πρεσπών » [« Sondage « Marc » : 66 % de « non » à l'accord de Prespa »], sur protothema.gr, (consulté le )
- « Législatives en Grèce: le parti néo-nazi Aube dorée recule, pas l'extrême droite », sur RFI, (consulté le )
- « L'extrême droite grecque ne disparaît pas, elle se recompose », sur Slate.fr,
- (el) « Αποχωρούν Λαγός και Κούζηλος, υπό διάλυση η Χρυσή Αυγή » [« Départ de Lagós et Koúzilos, désintégration d'Aube dorée »], sur efsyn.gr, (consulté le )
- (el) « Νέο κόμμα από Λαγό-«Καιάδα»-Ηλιόπουλο - Με τις «ευλογίες» του πατρός Πλεύρη » [« Nouveau parti de Lagós–« Keádas »–Iliópoulos — Avec la « bénédiction » du père Plévris »], sur topontiki.gr, (consulté le )
- (el) « Ο Ηλίας Κασιδιάρης έφυγε από τη Χρυσή Αυγή και ιδρύει δικό του κόμμα » [« Ilías Kassidiáris quitte Aube dorée et fonde son propre parti »], sur iefimerida.gr, (consulté le )
- (el) « 'Έλληνες Γ.Τ.Π.' έβγαλε το κόμμα του ο υπόδικος Κασιδιάρης » [« « Grecs pour la patrie » le parti de Kassidiáris »], sur news247.gr, (consulté le ).
- (el) « Πλειάδα προσωπικοτήτων μαζί με τους "ΕΛΛΗΝΕΣ για την Πατρίδα"! Πρώτη παρουσίαση » [« Pléiade de personnalités avec les « Grecs pour la patrie » ! Première présentation »], sur ellhnes.net, (consulté le )
- (el) « Ανεξαρτητοποιήθηκε από την παράταξη Κασιδιάρη η Ουρανία Μιχαλολιάκου » [« Ouranía Michaloliákou quitte le groupe de Kassidiáris »], sur Έθνος, (consulté le )
- (el) « Αποχώρησε και ο Κωνσταντίνου από τη Χρυσή Αυγή » [« Konstantínou a également quitté Aube dorée »], sur matrix24.gr, (consulté le )
- (el) « Εκτός Χρυσής Αυγής ο Αθανάσιος Κωνσταντίνου », sur xrisiavgi.com, (consulté le )
- (el) « Το φαινόμενο “Χρυσή Αυγή” », Αθήνα 9.84, 2 avril 2012 (2e partie, 5 mai 2012 et 3e partie, 6 mai 2012).
- « Couverture du premier numéro », sur wikimedia.org.
- Eva Braun et Madgda Goebbels entre autres « femmes illustres » sur le site d'une organisation affiliée.
- Alexia Kefalas, « L'Aube dorée, un parti xénophobe au Parlement grec », lefigaro.fr, 7 mai 2012.
- https://www.scmp.com/news/world/article/1580879/rise-greek-anti-gay-attacks-blamed-golden-dawn-party
- « Aube dorée : « Le FN autorise les homosexuels et les Roms ? Pas nous ! » », sur The Parthenon Post,
- « Grèce : pourquoi le parti d'extrême droite Aube Dorée a-t-il disparu du parlement? », sur LCI (consulté le )
- « Grèce : le discours néonazi d'un candidat de l'Aube dorée », FIGARO, (lire en ligne, consulté le ).
- Le Point, magazine, « Grèce : un ex-candidat d'Aube dorée voulait transformer les migrants "en savon" », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
- « Polémique en Grèce après des propos négationnistes de l'Aube », Le Nouvel Observateur, 14 mai 2012.
- « on n'est pas néo-nazi. On est le Front national grec », dans « Interview de l'intéressé dans le Petit Journal », 20 février 2013.
- Jean-Yves Camus, Le Front national. Histoire et analyses, Olivier Laurens, , 287 p. (ISBN 978-2-911838-05-7), p. 210.
- David Doucet et Géraldine Sarratia, « Anatomie des extrêmes droites [Europe 2012] », tempspresents.com, 18 juin 2012.
- Gabriel Siméon, « Qui sont vraiment ces néo-nazis qui débarquent au parlement grec ? », lesinrocks.com, 9 mai 2012.
- Isabelle Gonzalez, « L'extrême droite en France et ses branches lyonnaises », France 3 Rhône-Alpes, 24 juillet 2013.
- AFP, « Aube dorée: l'extrême-droite française à la rescousse des néonazis grecs », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
- (el) « Η κυπριακή « Χρυσή Αυγή » δικαιολογεί τον Κασιδιάρη Πηγή », sur lifo.gr, (consulté le ).
- « Ora i neonazisti di Alba Dorata vogliono copiare Matteo Salvini », L'Espresso, (lire en ligne)
- (el) Newsroom, « Νέο εθνικιστικό κόμμα ιδρύει ο Ηλίας Κασιδιάρης », sur CNN.gr, (consulté le )
- « Χρυσή Αυγή – Eθνικό Σχέδιο – Για μια Eλεύθερη και Ισχυρή Ελλάδα » (consulté le )
- (el) « Πολιτικές Θέσεις », Golden Dawn (consulté le ).
- (en) « In crisis-ridden Europe, euroscepticism is the new cultural trend », (consulté le ).
- « Parlementaire grec appelle l'Israël l'éternel ennemi de la Grèce et de l'orthodoxie », sur https://azvision.az (consulté le )
- (en) « Far-right Golden Dawn MP calls Israel ‘eternal enemy’ of Greeks », sur www.timesofisrael.com (consulté le )
- (el) « Χρήστος Παππάς: Η Ιερουσαλήμ να γίνει η ελεύθερη και ανεξάρτητη πρωτεύουσα του κράτους της Παλαιστίνης », sur www.xryshaygh.com (consulté le )
- « xaameriki.wordpress.com/2013/0… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- https://www.mcclatchydc.com/2012/05/07/148044/neo-nazi-party-plots-rise-as-first.html
- JTAFebruary 18 et 2013getty Images, « Greek Neo-Nazi Golden Dawn Party Blasts Holocaust Remembrance as 'Unacceptable' », sur The Forward (consulté le )
- « Le parti néo-nazi grec Aube dorée cherche à intimider les journalistes », rtbf.be, 9 mai 2012.
- « L'Aube dorée, un parti xénophobe au Parlement grec », Le Figaro, 7 mai 2012.
- (de) « Journalistin Kounalaki. Bedroht von Griechenlands Faschisten », Der Spiegel, 1er mai 2012.
- (en) « Golden Dawn spokesman to appear in court on Monday », e-Kathimerini, 6 juin 2012.
- (en) « Arrest warrant for Golden Dawn spokesman after attack during TV talk show », e-Kathimerini, 7 juin 2012.
- « Grèce : des écoutes révèlent les liens étroits entre Aube dorée et la police », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- « Justice. Le « petit führer grec » à la barre », sur L'Humanité,
- « La justice grecque qualifie le parti néonazi Aube d’« organisation criminelle » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Treize ans de prison pour Nikolaos Michaloliakos, le chef du parti néonazi grec Aube dorée, Le Monde, 14 octobre 2020.
- « Un rappeur militant poignardé par un membre d'Aube dorée en Grèce », sur Libération.fr, (consulté le ).
- « Poursuites pénales contre les cinq députés d'Aube dorée arrêtés », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- Aube dorée: le dirigeant du parti néonazi grec a été arrêté, huffingtonpost.fr, 28 septembre 2013.
- Grèce : le meurtre de deux néonazis revendiqué par un groupe d'extrême gauche, lci.tf1.fr, 17 novembre 2013.
- « Aube dorée revendique politiquement un assassinat », Le Figaro, (lire en ligne).
Voir aussi
Bibliographie
- (grk) Emmanouilidis Marios et Koukoutsaki Afroditi, Χρυσή Αυγή και στρατηγικές διαχείρισης της κρίσης, Futura, (ISBN 978-960-9489-32-4).
- Simon Harys, « Portrait du parti néonazi grec : au cœur de l'Aube dorée », sur resistances.be,
- Alexandre Vick, « Après le succès de l'extrême droite (néonazie) grecque : qu'en pense l'extrême droite européenne ? », sur resistances.be,
- Jean-Yves Camus, « Anatomie des extrêmes droites [Europe 2012] », sur tempspresents.com,
- « L'extrême droite en Europe en 2012 », dans Anuari del conflicte social 2012, Observatori del conflicte social, (lire en ligne), p. 489-500
- Joëlle Dalègre (dir.), Regards sur la « crise » grecque, Paris, L'Harmattan, , 266 p. (ISBN 978-2-343-00005-3)
- Dimitris Psarras (trad. du grec moderne), Aube dorée. Le livre noir du parti nazi grec [« Η μαύρη βίβλος της Χρυσής Αυγής »], Paris, Syllepse, , 240 p. (ISBN 978-2-84950-424-6)
- Amélie Poinssot, « « Aube dorée », une ombre menaçante sur la démocratie grecque », sur La documentation française,
Film documentaire
- 2017 : Golden Dawn Girls de Håvard Bustnes (no) (Norvège, Danemark, Finlande)
Liens externes
- (el) Site officiel
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Entrevue avec un membre d'Aube dorée