Campagne d'Afrique de l'Ouest

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Campagne d'Afrique de l'Ouest
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Troupes africaines au Kamerun.
Informations générales
Date 1914 - 1916
Lieu Afrique de l'Ouest
Issue Victoire des Alliés
Changements territoriaux Kamerun et Togoland
Belligérants
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de la France France
Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand

Première Guerre mondiale
Théâtre africain de la Première Guerre mondiale

Batailles

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Bataille de la mer Noire

La campagne d'Afrique de l'Ouest évoque deux opérations militaires, au cours de la Première Guerre mondiale, dont le but est de capturer les colonies allemandes en Afrique de l'Ouest, au Togoland et au Kamerun.

Introduction[modifier | modifier le code]

Au début du conflit, le Royaume-Uni a la maîtrise des océans et les ressources nécessaires pour conquérir les colonies allemandes de l'ouest de l'Afrique. Les deux colonies sont assez jeunes, et mal défendues, elles sont également entourées par des colonies appartenant à la France ou au Royaume-Uni.

Togoland[modifier | modifier le code]

Le Togoland, petite colonie allemande, est prise en tenaille entre le Dahomey français et la Côte-de-l'Or britannique. Il est faiblement défendu par environ 500 soldats allemands. Les Allemands invoquent le traité de Berlin de 1885 espérant faire reconnaître la neutralité de la colonie. Mais le pays est très rapidement occupé par les forces militaires britannique et des troupes françaises dès le 6 août 1914. L'enjeu stratégique est la prise d'un important poste TSF à Kamina (proche de l'actuelle Atakpamé) permettant de communiquer directement avec l'Allemagne et les autres colonies allemandes. Les combats sont terminés le 27 août 1914 avec la capitulation sans conditions de Von Döring[1]. John Keegan identifie ces troupes comme étant des Royal West African Frontier Force (en) et des Tirailleurs sénégalais[2].

Kamerun[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Au début de la Première Guerre mondiale, le Kamerun correspond presque au territoire de l'actuel Cameroun. Les troupes allemandes qui y sont stationnées comprennent 1 800 soldats allemands[1] et environ 3 000 soldats africains.
Les Alliés encerclent le Cameroun par la mer et par la terre : Les Anglais au Nigeria, les Belges dans l'état indépendant du Congo et les Français au Gabon, Congo et Tchad.
Le plan des Alliés prévoit d'attaquer le Cameroun avec six colonnes :

  • Au nord, la colonne française du lieutenant-colonel Brisset, depuis Fort-Lamy (Tchad) et la colonne anglaise (major Webb-Bowen) du Nigeria convergent vers Garoua.
  • À l'est, la colonne française du lieutenant-colonel Morisson partant de l'Oubangui et celle du lieutenant-colonel Hutin du Congo se dirigent vers Yaoundé.
  • Sur la côte, les anglais du général Dobell et les français du lieutenant-colonel Mayer doivent prendre Douala.
  • Au sud, les deux colonnes françaises du lieutenant-colonel Le Meillour, partant du Gabon, doivent occuper le sud du Cameroun.

Opérations[modifier | modifier le code]

Colonnes du Nord[modifier | modifier le code]

Après la prise de Kousséri le 27 septembre 1914, la colonne Brisset (Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad) arrive le 5 janvier 1915 devant Garoua, quelques jours avant les Britanniques venus par trois itinéraires différents depuis l'est du Nigeria avec beaucoup de difficultés, le terrain accidenté et les voies de communication réduites à d’étroits sentiers favorisant les embuscades allemandes.
Le siège de Garoua[3] va durer quatre mois, la garnison allemande capitulant le 11 juin 1915. Les colonnes alliées reprennent leur marche vers le sud et s'emparent de Tingéré, Banyo et Koundé au début de novembre.

Colonnes de l'Est[modifier | modifier le code]

Remontant la Lobaye, la colonne Morisson arrive, fin décembre, à Bertoua. En juillet 1915, elle est à Doumé sur le plateau à l'est de Yaoundé.
Sur la Shangha, la colonne Hutin s'empare de Ouesso et pousse jusqu'à Nola, mais contre-attaquée, doit attendre les renforts d'une force franco-belge dirigée par Aymerich (détachement Bal[4] provenant du Congo-belge) pour prendre Lomié le 15 juin 1915.

Sur la côte[modifier | modifier le code]

Avec l'aide de quatre croiseurs britanniques et français utilisés comme artillerie mobile, Dobell et Mayer prennent le contrôle du port de Douala, le 27 septembre 1914. La colonne anglaise prend Limbé et atteint Baré le 10 décembre 1914, les français étant à Édéa depuis le 26 octobre.
Les opérations reprennent au printemps 1915. Les colonnes n'arrivent qu'en octobre 1915 à Éséka à 100 km de Yaoundé.

Colonnes du Sud[5][modifier | modifier le code]

Partant de Mitzig et Muadi, les deux colonnes Le Meillour (Régiment du Gabon) occupent, en juillet 1915, Oyem, Akoafim et Bitam. Auparavant, le 21 septembre 1914, le commandant Miquelard s'est emparé de Cocobeach, a nettoyé le Muni allemand et rentre dans Oyem le 17 février 1915.

Prise de Yaoundé[modifier | modifier le code]

Le seul foyer important de résistance allemande est désormais Yaounda (aujourd'hui Yaoundé). Mais il faudra attendre octobre 1915 pour que les alliés britannique et français coordonnent efficacement l'offensive générale[1]. Les troupes franco-belges suivent la voie ferrée pour pénétrer à l'intérieur des terres. Elles avancent malgré les contre-attaques allemandes. La ville de Yaoundé résiste jusqu'au 1er janvier 1916. La plupart des soldats allemands survivants partent se réfugier dans le Rio Muni, en Guinée espagnole, territoire neutre[6]. Le dernier fort allemand du Kamerun la citadelle de Mora se rend le 20 février 1916[7],[8].

La conquête du Cameroun a pris presque deux ans et coûté 1 668 hommes aux britanniques (essentiellement africains et hindous) et 2 567 aux français (essentiellement des tirailleurs sénégalais). La plupart moururent de maladies. Les pertes allemandes sont plus difficiles à évaluer[1].

Décoration[modifier | modifier le code]

  • CAMEROUN 1914-1916 est inscrit sur le drapeau des régiments cités lors de cette campagne.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Marc Michel, Combattre en Afrique dans l'Encyclopédie de la Grande Guerre sous la direction de Stéphane Audoin-Rouzeau et Jean-Jacques Becker, Perrin 2004 coll. Tempus, T.II p. 507-513
  2. John Keegan, World War I, page 206.
  3. « BAL(François-Antoine-Jacques) » (consulté le )
  4. « 1914-2014-La guerre au Gabon » (consulté le )
  5. « La Guinée équatoriale à l'heure de la Grande Guerre », sur france24.com, (consulté le )
  6. (Keegan "World War I", page 207)
  7. « Les Allemands reconnaissent qu'ils ont perdu le Cameroun », Le Petit Parisien,‎ , p. 1 (BNF ark:/12148/bpt6k5657157, lire en ligne)

Sources[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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