Sainte-Céronne-lès-Mortagne

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Sainte-Céronne-lès-Mortagne
Sainte-Céronne-lès-Mortagne
Le bourg de Sainte-Céronne-lès-Mortagne
Blason de Sainte-Céronne-lès-Mortagne
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Orne
Arrondissement Mortagne-au-Perche
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Mortagne au Perche
Maire
Mandat
Dominique Ragot
2020-2026
Code postal 61380
Code commune 61373
Démographie
Gentilé Céronnais
Population
municipale
247 hab. (2021 en diminution de 3,89 % par rapport à 2015)
Densité 20 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 34′ 04″ nord, 0° 31′ 58″ est
Altitude Min. 168 m
Max. 297 m
Superficie 12,55 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Mortagne-au-Perche
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Mortagne-au-Perche
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Liens
Site web www.sainte-ceronne-les-mortagne.fr

Sainte-Céronne-lès-Mortagne est une commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 247 habitants[Note 1]. Elle est l'une des 126 communes du parc naturel régional du Perche.

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est au nord-ouest du Perche. Son bourg est à 6 km à l'est de Bazoches-sur-Hoëne, à 6 km au nord de Mortagne-au-Perche, à 12 km à l'ouest de Tourouvre et à 12 km au sud de Moulins-la-Marche[1].

Le territoire communal orienté vers le sud-ouest est modelé par le passage de cours d’eau. Le bassin versant est celui de l’Hoëne, rivière qui borde la commune par le sud. Elle a deux affluents d’importance, le ruisseau de Bois Guillaume en bordure ouest, lui-même alimenté par le ruisseau de Saint-Mard et le ruisseau de Romigny sur le côté est.

Le bourg est situé de part et d’autre de la vallée de l’Hoëne, à environ 190 m d'altitude. La vallée est étroite et les pentes sont de forte intensité. Le point culminant est en limite nord-est avec 297 m près du Petit Buat. La moitié sud correspond sensiblement à une butte dont le point culminant est près du Plessis Poix. Le point le plus bas (168 m) correspond à la sortie du ruisseau de Saint-Mard du territoire, au sud-ouest.

Outre un bois d'importance au centre de la commune, le territoire s'organise autour d'une mosaïque de labours, prairies et bosquets, sans organisation évidente. Près de la moitié de la surface agricole utile est constituée de prairies permanentes. Des vergers, généralement anciens, sont associés au bâti. Les habitats aquatiques sont représentés par les cours d'eau précédemment cités ainsi que par quelques rares petits points d'eau[2].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[5]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Pays d'Ouche et au Perche et bénéficiant d’un caractère continental affirmé avec des précipitations atténuées et des amplitudes thermiques fortes[6].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 812 mm, avec 13,2 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Hilaire-le-Châtel à 0 km à vol d'oiseau[7], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 732,0 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Sainte-Céronne-lès-Mortagne est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[11],[12],[13].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mortagne-au-Perche, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 25 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (95,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (46,1 %), terres arables (45,3 %), zones agricoles hétérogènes (4,3 %), forêts (3,8 %), zones urbanisées (0,5 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous la forme Saint-Ceronne en 1801[17].

La paroisse doit son nom à sainte Céronne venue de Corneilhan en Narbonnaise évangéliser le Perche[18].
La préposition lès, « près de », marque la proximité de Mortagne-au-Perche.

Pendant la période révolutionnaire, la commune porte le nom de Montcacune en 1793[17] (nom antique de la cité gauloise, antérieure à la domination romaine dans le pays)[19].

Le gentilé est Céronnais[20].

Histoire[modifier | modifier le code]

Sainte-Céronne a été créée sur l'ancienne ville romaine de Mont-Cacune (Mons Cacuna)[19] qui selon les auteurs anciens, soit aurait été une ville importante[19], soit, selon les recherches archéologiques récentes, aurait été une villa gallo-romaine, bordée de plusieurs voies romaines, qui se serait étendue du hameau de Poix, dans la commune de Sainte-Céronne, au bourg de Saint-Hilaire[21].

La cité de Montcacune aurait été détruite sous le règne de l'empereur Dioclétien, par des pirates saxons[22].

Vers 450, sainte Céronne aurait fondé un monastère à l'emplacement de l'ancienne agglomération gallo-romaine et fait construire une chapelle sur le plateau de Romigny, là où s'élève l'église paroissiale. Elle aurait fait édifier non loin un ermitage dont un hameau porte encore le nom, Saint-Marcel. Elle y mourut et sa tombe devint un lieu de pèlerinage. Une église fut construite vers le XIIe siècle[23].

Aucune source historique ne permet de savoir en quel siècle cette Sainte vécut, ni de connaître aucun détail de sa vie. En effet, les textes hagiographiques consacrés à Céronne n'apportent rien à l'histoire antique locale car ils sont trop proches d'autres modèles hagiographiques régionaux. Les résultats des études archéologiques corroborent l'existence d'un habitat gallo-romain sur le Mont-Cacune[24].

Les fouilles archéologiques entreprises au mont Romigny depuis la fin des années 1950, là où le sarcophage recelant le corps de la sainte aurait été redécouvert au IXe siècle, ont confirmé que l'endroit recelait une nécropole mérovingienne, dont l'existence était connue localement depuis le Moyen Âge[25].

En 1424, Jean II, duc d'Alençon et comte du Perche, livra sa première bataille rangée contre les Anglais entre Mortagne et Mamers, les vainquit, poursuivit les fuyards qu'il rattrapa à Sainte-Céronne où il en fit « un grand carnage »[26].

Selon Louis-Joseph Frêt, curé de Champs, en 1590, des habitants de Bazoches, de Saint-Hilaire et de Sainte-Céronne, fidèles à la foi catholique, s'insurgèrent contre la garnison protestante qui occupait Mortagne. Ils se barricadèrent au hameau de Ronnel, situé entre les deux églises de Saint-Hilaire et de Sainte-Céronne. Les soldats vainqueurs mirent le feu au village, les paysans effrayés s'enfuirent. Deux cents furent tués, blessés grièvement ou fait prisonniers. L'armée protestante pilla les maisons soupçonnées d'avoir soutenu les insurgés. Le village renaît de ses cendres au retour de la paix, après l'intronisation d'Henri IV[27].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Armes de Sainte-Céronne-lès-Mortagne

Les armes de la commune de Sainte-Céronne-lès-Mortagne se blasonnent ainsi :
Parti de sable à une crosse contournée d'or, et d’or à la divise de gueules accompagnée en chef d’une fougère de sinople et en pointe d’une corneille de sable becquée et membrée de gueules.

La crosse abbatiale fait référence à sainte Céronne, première évangélisatrice du Perche.

La corneille est un clin d’œil à Corneilhan.

La feuille de Fougère est un emprunt au blason de la ville de Mortagne, soulignant la proximité de la capitale du Perche.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Résultats pour la commune des scrutins français depuis 2000.
Élections présidentielles, résultats des deuxièmes tours.
Année Élu Battu Participation
2002 74.56 % Jacques Chirac RPR 25.44 % Jean-Marie Le Pen FN 87.63 % [28]
2007 73.26 % Nicolas Sarkozy UMP 26.74 % Ségolène Royal PS 88.37 % [29]
2012 34.68 % François Hollande PS 65.32 % Nicolas Sarkozy UMP 83.11 % [30]
2017 55.70 % Emmanuel Macron EM 44.30 % Marine Le Pen FN 82.94 % [31]
2022 50.62 % Emmanuel Macron LREM 49.38 % Marine Le Pen RN 82.08 % [32]
Élections législatives, résultats des deux meilleurs scores du dernier tour de scrutin.
Année Élu Battu Participation
Sainte-Céronne-lès-Mortagne est répartie sur plusieurs circonscriptions, cf. les résultats des .
Avant 2010, Sainte-Céronne-lès-Mortagne est répartie sur plusieurs circonscriptions, cf. les résultats des .
2002 63.91 % Jean-Claude Lenoir UMP 13.53 % Claude Guitton FN 70.10 % [33]
2007 68.57 % Jean-Claude Lenoir UMP 10.71 % Anne-Marie Moretti PS 66.05 % [34]
Après 2010, Sainte-Céronne-lès-Mortagne est répartie sur plusieurs circonscriptions, cf. les résultats de .
2012 67.42 % Véronique Louwagie UMP 32.58 % Souad El Manaa PS 63.01 % [35]
2017 54.00 % Véronique Louwagie LR 46.00 % Ophélie Lerouge REM 50.24 % [36]
2022 54.00 % Véronique Louwagie LR 46.00 % Alexandre Morel RN 47.66 % [37]
Élections européennes, résultats des deux meilleurs scores.
Année Liste 1re Liste 2e Participation
2004 23.75 % Tokia Saïfi UMP 17.50 % Yves Butel CPNT 39.41 % [38]
2009 26.04 % Dominique Riquet UMP 25.00 % Hélène Flautre EELV 50.23 % [39]
2014 29.47 % Marine Le Pen FN 24.21 % Jérôme Lavrilleux UMP 45.75 % [40]
2019 25.93 % Nathalie Loiseau LREM 22.22 % Jordan Bardella FN 53.81 % [41]
Élections régionales, résultats des deux meilleurs scores.
Année Liste 1re Liste 2e Participation
2004 54.69 % René Garrec UMP 25.78 % Philippe Duron PS 64.68 % [42]
2010 51.79 % Jean-François Legrand UMP 48.21 % Laurent Beauvais PS 54.72 % [43]
2015 37.21 % Hervé Morin UDI 33.23 % Nicolas Mayer-Rossignol PS 60.77 % [44]
2021 47.69 % Hervé Morin NC 30.77 % Nicolas Bay RN 31.28 % [45]
Élections cantonales, résultats des deux meilleurs scores du dernier tour de scrutin.
Année Élu Battu Participation
Sainte-Céronne-lès-Mortagne est répartie sur plusieurs cantons, cf. les résultats de ceux de .
2001 ? % ? ? ? % ? ? indisponible %
2004 ? % ? ? ? % ? ? indisponible %
2008 79.73 % Jean Lamy DVD 20.27 % Lionel Stiefel FN 75.46 % [46]
2011 ? % ? ? ? % ? ? indisponible %
Élections départementales, résultats des deux meilleurs scores du dernier tour de scrutin.
Année Élus Battus Participation
Sainte-Céronne-lès-Mortagne est répartie sur plusieurs cantons, cf. les résultats de ceux de .
2015 49.17 % Jean Lamy
Marie-Christine Besnard
DVD 32.50 % Raymond Herbreteau
Marie-Laure Lallouet
FN 58.22 % [47]
2021 54.84 % Xavier Goutte
Virginie Valtier
DVD 45.16 % Gaëlle Lauwarier
Michel Lepoivre
RN 31.28 % [48]
Référendums.
Année Oui (national) Non (national) Participation
1992 41.73 % (51,04 %) 58.27 % (48,96 %) 78.77 % [49]
2000 ? % (73,21 %) ? % (26,79 %) indisponible %
2005 44.49 % (45,33 %) 55.51 % (54,67 %) 72.34 % [50]


La mairie.
Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
janvier 1793 décembre 1796 Jean-Joseph Freté SE  
septembre 1800 septembre 1808 Jacques-Antoine Lepoivre SE  
octobre 1808 décembre 1812 Nicolas Repessé SE  
janvier 1813 août 1815 Louis Bonhomme SE  
septembre 1815 février 1846 Jean Frenelle SE  
janvier 1847 décembre 1857 Jean-Alexandre Arnoulin SE Propriétaire
janvier 1858 avril 1868 Michel Arnoulin SE Propriétaire
octobre 1868 mai 1908 François Molvaux SE Rentier
mai 1908 mai 1912 Eugène Dangeureux SE Cultivateur
mai 1912   Eugène Hamard SE Cultivateur
  décembre 1971 Raphaël Gautier SE Agriculteur
décembre 1971 mars 2001 André Bansard SE Menuisier
mars 2001 février 2010 Jean Gautier SE Retraité
mars 2010 mai 2020 Raymonde Lizot SE Retraitée
mai 2020[51] En cours Dominique Ragot SE Sans profession
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[51].

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[52]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[53].

En 2021, la commune comptait 247 habitants[Note 4], en diminution de 3,89 % par rapport à 2015 (Orne : −3,37 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Sainte-Céronne-lès-Mortagne a compté jusqu'à 714 habitants en 1836.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1836 1841 1846 1851 1856
708645710697714695709701651
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
648647600580537509503450411
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
431431349332333339350343305
1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013 2018
291273233241255281288262245
2021 - - - - - - - -
247--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[54].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Selon l'Insee, au , quatre Céronnais sur cinq en emploi exercent leur activité professionnelle hors de Sainte-Céronne. Sur le territoire de la commune, l'agriculture fournit près de la moitié des emplois, la construction un peu moins du quart[55].

Enseignement[modifier | modifier le code]

L'école communale Saint-Hilaire - Sainte-Céronne est située sur le territoire de Saint-Hilaire-le-Châtel. Elle accueille des enfants des deux communes des classes de maternelle et de primaire. Inaugurée en 2004, en remplacement de trois écoles vétustes existant auparavant, elle répond à la démarche haute qualité environnementale (HQE)[56].

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Église Sainte-Céronne[modifier | modifier le code]

L'église de Sainte-Céronne (XIIe siècle), est classée Monument historique[57]. Un ensemble maître-autel-tabernacle-retable des XVIIe et XVIIIe siècles est classé à titre d'objet[58].

Elle fut bâtie sur le Mont-Romigny, à l’emplacement même de l’oratoire, où fut inhumée sainte Céronne. Ayant été conçue pour servir de châsse au tombeau de la sainte, elle n’est pas « orientée », ce qui lui valut l’épithète irrévérencieuse de « Sainte-Céronne la mal tournée ». Elle fut le premier monastère de moniales du Perche. Le diocèse a choisi de nommer la paroisse tout entière « Sainte-Céronne-au-Perche ».

Elle est d’une structure très simple, construite sur le plan d'une basilique romaine : une nef unique terminée en abside ronde, éclairée de fenêtres. La muraille, où l’on retrouve au midi l’appareil de fougères, est surmontée d’une corniche à tore simple, épaulée de contreforts plus puissants qui ont été rajoutés au côté Nord pour assurer la solidité de l’église gravement compromise par le glissement des terres entraînées peu à peu dans le ravin profond creusé à quelques mètres de la muraille. La haute tour, étayée de contreforts romans sans ressauts, se termine par un toit en bâtière, percé de fenêtres-lucarnes ajoutées à la Renaissance. Le portail extérieur construit en grison et celui qui donne immédiatement entrée à l’église, sont décorés d’archivoltes originales avec rudentures, billettes et tous les motifs d’ornementation du XIIe siècle[59].

Chapelle Saint-Marcel[modifier | modifier le code]

Au milieu du Ve siècle, Céronne, vint de Corneilhan en Narbonnaise, se fixer sur les ruines du vaste domaine gallo-romain, pour y fonder autour de modestes oratoires, au pied du mont Cacune, une communauté et une chapelle dédiée à saint Marcel, pour lequel elle avait une dévotion spéciale. L'actuelle chapelle bâtie dans le hameau de Saint-Marcel a été reconstruite au XIXe siècle sur l'emplacement de l'ancienne chapelle. Ses murs sont en moellons équarris, sa charpente à double pente. Pour sa construction, on a utilisé du calcaire, de la brique, du bois, de l’enduit à chaux et de l’ardoise[58].

La chapelle dédiée à saint Marcel.

Presbytère[modifier | modifier le code]

Le presbytère XVIIe siècle, construit en 1635 servit au XVIIIe siècle de résidence d'été aux évêques de Sées. En 2008, il devient la mairie de la commune. Ses murs sont en moellons équarris, sa charpente à croupe. Le calcaire, la brique, le bois, l’enduit à chaux et la tuile plate ont servi à sa construction. On peut observer le dessin des briques en façade ainsi qu’un cadran solaire[60].

L'ancien presbytère devenu l'actuelle mairie.

Plessis-Poix[modifier | modifier le code]

Le « pigeonnier » avec en arrière-plan le manoir.

Au lieu-dit le Plessis-Poix situé au sommet de la colline qui domine la commune de Sainte-Céronne, existait un domaine assez important (au vu du volume du pigeonnier et à la consultation du cadastre de 1804 mentionnant de nombreux bâtiments détruits depuis) dont le dernier propriétaire connu est la chartreuse du Valdieu. De ce domaine démantelé à la Révolution, par la vente des biens nationaux, il ne subsiste aujourd’hui que quelques éléments : la chapelle, la maison d’habitation, la motte féodale et la tour dîmière[58].

Auprès de la motte féodale où les chevaliers de Poix avaient installé au XIe siècle un petit château relevant de la baronnie de Soligny fut élevé à la place et sans doute au XVIe ou XVIIe siècle, mais remanié depuis, un petit manoir, le Plessis de Poix que l’on peut toujours admirer. Une maison d’habitation a été construite en 1693 par la chartreuse du Valdieu pour y loger le chapelain. Celui-ci dépendait matériellement de la chartreuse mais était nommé par les abbés de Saint-Évrout.
  • Les ruines de la chapelle Saint-Jean de Poix.
La chapelle Saint-Jean de Poix dont on ne connaît ni l’origine, ni l’histoire était en très mauvais état en 1750 car l’évêque de Séez l’a désaffectée à cette date. Il ne subsiste que les murs extérieurs (indiquant le volume du bâtiment) tels qu’en témoignent l’épaisseur des murs et les vestiges d’une fenêtre que l’on voit encore dans un grenier de la maison actuelle.
  • La tour dîmière.
Le premier étage de cette fuie servait de grenier à dîme alors que sa toiture conique, ourlée d'une corniche moulurée en pierre blanche abritait un pigeonnier comportant environ quatre cents boulins accrochés à des pitons en bois. Les deux lucarnes tournées vers le soleil, s'ouvraient face aux cultures céréalières voisines et permettaient l'envol facile des pigeons[62].

Fontaine de l'Orion[modifier | modifier le code]

En souvenir de l’infirmité qui frappa la sainte aveugle au déclin de sa vie, nombre de personnes affligées d'un défaut de la vue se lavent les yeux à l’eau de la fontaine et réclament guérison ou soulagement à la sainte. À sa restauration, en 1982, une statue de sainte Céronne, inspirée de celle de l’église, fut déposée et bénite le par le curé de Corneilhan[58].

La fontaine de l'Orion.

Fontaine de la Bonne Sainte Céronne[modifier | modifier le code]

Creusée dans le terrain calcaire, la fontaine de la Bonne Sainte Céronne se situe au flanc d’un ravin assez profond, vis-à-vis du hameau de Saint-Marcel et au-dessous de l’emplacement de l’ancienne cité de Mont-Cacune. Depuis des siècles, les pèlerins viennent quelquefois de fort loin à la fontaine de Mont-Cacune réputée guérir les états fiévreux, maladie qui paraît avoir causé la mort de sainte Céronne[58].

La fontaine de la Bonne Sainte Céronne.

Lavoir communal[modifier | modifier le code]

Le lavoir communal de Sainte-Céronne-lès-Mortagne daterait du XIXe ou XXe siècle. Il a été restauré en 1997. Sa structure était simple : socle en béton, ossature en bois et toiture en tuile de pays[58]. La rénovation du lavoir à l'été 2022, ayant abouti à la suppression de la planche à laver, en contradiction avec les préconisations de l'Unité départementale de l'architecture et du patrimoine, provoqua l'indignation des habitants[63],[64].

Le lavoir communal.

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Depuis plus d'un siècle, la fête communale avait lieu chaque année le troisième dimanche du mois de juillet. Depuis quelques années, elle est organisée une année sur deux, en alternance avec la commune voisine de Saint-Hilaire-le-Châtel.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Sainte Céronne fonda une communauté religieuse à Sainte-Céronne.
  • Benoît Labre se rendit en pèlerinage à Sainte-Céronne en 1769 après s'être vu refusé l'entrée de la Grande-Trappe de Soligny en raison de son trop jeune âge. Une statue du saint est présente dans l'église de Sainte-Céronne[65]..
  • Nicolas Denisot, dit le Comte d'Alsinois, poète français de la Pléiade. Sa famille posséda le manoir du Plessis-Poix.

Jumelage[modifier | modifier le code]

Sainte-Céronne-lès-Mortagne est jumelée avec Corneilhan (Hérault) depuis 1898[66].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
  2. « Monographie environnementale - Sainte-Céronne-lès-Mortagne », sur le site officiel de la commune (consulté le ).
  3. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

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