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Psychanalyse aux États-Unis

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La psychanalyse aux États-Unis commence d'y être connue du vivant de Sigmund Freud, invité en 1909 à tenir une série de conférences à la Clark University. Elle a par la suite fortement contribué à la notoriété mondiale de la psychanalyse, du fait que les États-Unis ont été une terre d'accueil des psychanalystes chassés par le nazisme (Allemands, Viennois, Hongrois, Italiens ou originaires d'Europe centrale).

Depuis le voyage de Freud en 1909 aux États-Unis

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La psychanalyse aux États-Unis a été le terrain d'une transformation de ses buts, de ses théories et de sa pratique, avec des courants tels que l'Ego psychology, l'annafreudisme, la Self psychology, le néofreudisme, le culturalisme ainsi que diverses psychothérapies fondées ou non sur le freudisme (gestalt-thérapie, thérapie familiale, analyse transactionnelle auxquelles on peut ajouter l’École de Chicago autour de Franz Alexander et la médecine psychosomatique). On y retrouve également des dissidents du mouvement psychanalytique avec Karen Horney, Wilhelm Reich, Otto Rank, Erich Fromm.

La psychanalyse dite « américaine » a d'abord marqué la psychanalyse au Canada et en Australie, puis le reste du monde, notamment le Japon ainsi que tous les pays de l'ex-bloc soviétique comme la Russie ou la Hongrie, par exemple.

Trois courants ont échappé à cette influence : les Indépendants, le kleinisme et le lacanisme.

À propos de l'autisme : courant antipsychanalytique aux États-Unis depuis les années 1960

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Le psychiatre et psychanalyste Jacques Hochmann, professeur émérite à l'université Lyon I-Claude-Bernard ayant consacré une grande partie de ses travaux à l'autisme, rapporte que dès le début des années 1960, un courant antipsychanalytique a commencé à se dessiner aux États-Unis[1]. Il s'agit sans doute, concernant notamment la question de l'autisme, d'une réaction à la « déception d’espoirs exagérés de changer l’être humain par une éducation moins répressive et aussi à une mise à l’index outrancière des attitudes parentales pathogènes par certains psychanalystes »[1]. Malgré la parution en d'un livre posthume du psychanalyste de renom Edmund Bergler, la « tendance à rechercher dans l’inconscient maternel ou familial l’origine des troubles psychiques en général et de l’autisme en particulier » reste dominante[1]. On assiste alors à un regroupement de parents « au sein d’une puissante association, l’Autism Society of America, fondée en 1965 par un père d’autiste, Bernard Rimland, psychologue de son état ». Celui-ci déclare que les familles d’autistes sont « victimes d’un véritable racisme de la part de psychanalystes »[1]. Les publications se multiplient, en particulier dans le Journal of autism and childhood schizophrenia fondé par Leo Kanner, lequel journal devient en , le Journal of autism and development disorder après l'exclusion de tous les psychanalystes du comité de rédaction[1]. Hochmann constate qu'en dépit de la masse des travaux et des crédits considérables consacrés à cette recherche, les avancées sont restées discrètes et qu'aujourd'hui encore, « aucune lésion neurologique, aucun dysfonctionnement biologique, aucune mutation génétique n’est reconnu comme spécifique de l’autisme, c’est-à-dire ne se retrouve dans tous les cas d’autisme et seulement dans ces cas. L’autisme n’a toujours pas trouvé son ou ses marqueurs biologiques »[1].

En , une publication du comportementaliste d’origine norvégienne Ivar Lovaas alimente les polémiques au niveau des pratiques : Lovaas rend compte des « résultats de renforcements positifs et négatifs (un système de sanction et de récompense) visant à modifier le comportement d’enfants autistes très déficitaires, ce qui est devenu la méthode ABA que des lobbies efficaces soutiennent aujourd’hui en France être la seule méthode prouvée scientifiquement »[1].

Notes et références

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  1. a b c d e f et g Jacques Hochmann, « De l’autisme de Kanner au spectre autistique », in Perspectives Psy, 2017/1 (Vol. 56), p. 11-18, DOI : 10.1051/ppsy/2017561011 [lire en ligne].

Bibliographie

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(Par ordre alphabétique des noms d'auteurs)

  • Edmund Bergler, Parents Not Guilty, New York, Liveright Pub. Co., 1964, publication posthume ; traduction française : Les parents ne sont pas responsables des névroses de leurs enfants, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2001 (ISBN 2-228-89392-7). Présentation sur le site de la librairie Payot, [lire en ligne]
  • Yvon Brès, Freud et la psychanalyse américaine. Karen Horney, Paris, Vrin, 1970, réédition : 2007.
  • Nathan G. Hale,
    • Freud et les Américains. L'implantation de la psychanalyse aux États-Unis, Éd.: Les Empêcheurs de penser en rond, 2002, (ISBN 2-84671-023-6)
    • (en) The rise and crisis of psychoanalysis in the United States : Freud and the Americans, 1917-1985, New York/Oxford, Oxford University Press, , 476 p. (ISBN 0-19-504637-4)
  • Jacques Hochmann, « De l’autisme de Kanner au spectre autistique », in Perspectives Psy, 2017/1 (Vol. 56), p. 11-18, DOI : 10.1051/ppsy/2017561011, [lire en ligne]
  • Dans : Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse : concepts, notions, biographies, œuvres, événements, institutions, Paris, Calmann-Lévy, , 2017 p. (ISBN 2-7021-2530-1); rééditions : Hachette-Littérature, 2005 (ISBN 9782012791459) :
    • Edith Kurzweil,
      • « Amérique du Nord », dans Dictionnaire international de la psychanalyse, , p. 72-77.
      • « Putnam, James Jackson », p. 1365-1366, in Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 2. M/Z. Calmann-Lévy, 2002, (ISBN 2-7021-2530-1).
    • Robert Shilkret, « Clark University », dans Dictionnaire international de la psychanalyse, , p. 330-331.
    • Melwyn L. Iscove, « Bergler, Edmund », dans Dictionnaire international de la psychanalyse, , p. 202-203.
  • (fr) James Jackson Putnam L'introduction de la psychanalyse aux États-Unis., Trad. de l'anglais par Catherine Cullen, Collection Connaissance de l'Inconscient, Série La Psychanalyse dans son histoire, Gallimard, 1978. [lire en ligne]
  • Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, coll. « La Pochothèque », (1re éd. 1997), 1789 p. (ISBN 978-2-253-08854-7), « Etats-Unis », p. 398-409.
  • Hélène Tessier, « La psychanalyse américaine : perspectives historiques », dans : Hélène Tessier éd., La psychanalyse américaine, Paris cedex 14, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 2005, p. 11-46, [lire en ligne]

Articles connexes

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