Abbaye de Vaucelles

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Abbaye de Vaucelles
image de l'abbaye
La salle du chapitre, à Vaucelles
Nom local Valcella
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) LXVIII (58)[1]
Fondation 1er août 1132
Dissolution 1790
Abbaye-mère Clairvaux
Lignée de Clairvaux
Congrégation ordre cistercien
Période ou style art roman, art gothique
Protection Logo monument historique Classé MH (1920, 1987, bâtiment,bâtiment du XVIIIe siècle)
Logo monument historique Inscrit MH (1986, mur)[2]
Coordonnées 50° 04′ 41″ N, 3° 13′ 28″ E[3]
Pays Drapeau de la France France
Province Artois
Région Hauts-de-France
Département Nord
Commune Les Rues-des-Vignes
Site https://abbayedevaucelles.fr
Géolocalisation sur la carte : Nord
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Abbaye de Vaucelles
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Abbaye de Vaucelles
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Abbaye de Vaucelles

L’abbaye de Vaucelles (anciennement Notre-Dame de Vaucelles) est un ancien monastère de moines cisterciens. Fondée en 1131 par saint Bernard lui-même[4], elle est située à environ treize kilomètres au sud-ouest de Cambrai (département du Nord), dans la vallée de l’Escaut, sur la commune de Les Rues-des-Vignes. Elle fut supprimée en 1790.

Elle comptait notamment dans ses murs la plus grande église abbatiale cistercienne du monde. Une grande partie de l’abbaye est totalement détruite, mais le contour des anciens bâtiments est marqué au sol. Le site abrite aussi un jardin médiéval qu’on peut visiter[5].

Accessibilité[modifier | modifier le code]

On accède à l’abbaye par les routes départementales nos 917 et 96 (via éventuellement la sortie no 9 de l’autoroute A26 où un panneau présente l’abbaye de Vaucelles comme monument historique du nord de la France).

L'abbaye est desservie par le réseau de transports urbains de la Communauté d'agglomération de Cambrai appelé TUC, par la ligne 13 (arrêt Vaucelles)[6],[7].

Histoire[modifier | modifier le code]

L’abbaye de Vaucelles fut édifiée sur une terre cédée par Hugues d'Oisy, seigneur de Oisy et Crèvecœur, châtelain de Cambrai. La première pierre en fut posée le par Bernard de Clairvaux. Elle constitue la treizième fondation de ce père de l’Église. Sa construction s’est étalée sur de nombreuses années, par l’ajout successif de bâtiments. À son apogée, elle possédait la plus grande église cistercienne d’Europe[réf. nécessaire].

Des reliques furent confiées à la garde des pères abbés, notamment une épine de la couronne du Christ confiée par Saint Louis en 1257.

Succédant à une première construction romane à chevet plat (plan dit claravallien ou bernardin) élevée de 1140 à 1149 et détruite en 1190, l’église abbatiale gothique accusait des dimensions hors du commun (longueur : 137 m, transept : 64 m). Elle possédait un chœur à déambulatoire, mis au jour lors des fouilles de 1988, et des chapelles rayonnantes.

Vaucelles surpassait toutes les grandes cathédrales gothiques d’Île-de-France, de Picardie et de Champagne : la plus vaste église de l’Ordre de Cîteaux était ici. L’abbé Godescale fut, du reste, destitué de son siège abbatial par le chapitre général et l’abbé de Clairvaux fut même puni pour avoir autorisé ce chantier peu conforme aux principes édictés par les fondateurs de l’ordre : simplicité et pauvreté.

Dès le début du XIIIe siècle, deux cloîtres existaient. Le petit, celui du noviciat, et l’infirmerie (1179) ou cloître de la conservation ; le grand cloître, celui des moines de chœur (1204). L’abbé Guillaume de Gand (1252-1261) commença et acheva la reconstruction de ce grand cloître sur un plan plus spacieux. Le 39e abbé, Jean d’Epinoy (1482-1492), le fit réparer grâce aux quêtes réalisées dans les environs par les religieux eux-mêmes. Les dévastations du XVIe siècle obligèrent l’abbé Gilles de Noblecourt à faire réconcilier l’église, le cloître et son préau en présence du visiteur de Clairvaux. Au XVIIe siècle, des réparations considérables concernèrent encore l’église et le cloître. Au XVIIIe siècle, sous l’abbatiat de Bruno Platel (1741-1753), l’abbé de Clairvaux en personne, Pierre Mayeur remarquait le manque d’entretien des bâtiments.

Les démolitions du début du XVIIIe siècle provoquèrent l’entassement d’une énorme quantité de gravats auxquels on doit sans doute le niveau du sol actuel (surélevé d’un mètre et demi). Le maître autel, en marbre de Carrare a été utilisé par les révolutionnaires pour le culte de la Raison ; il fut transporté par la suite dans le chœur de l’église Saint-Géry de Cambrai. Certains ouvrages de la bibliothèque, qui comptait 40 000 volumes en 1257, sont conservés à Cambrai.

L’abbaye fut presque totalement détruite à la Révolution et au début du XXe siècle, pendant la première guerre mondiale.

Elle est rachetée en 1971 par la famille Lagoutte et des travaux sont entrepris pour la restaurer et l'exploiter touristiquement. Elle est rachetée en 2017 par le Département du Nord[8]. Le Département rachète également l'échauguette en 2019[9].

Chartes[modifier | modifier le code]

  • 1152, Simon, abbé d’Eaucourt, et son abbaye donnent à l’abbaye de Vaucelles leur dîme de Pésières. Ils renoncent à la dîme qu’ils prélevaient sur trois champs que Vaucelles possédait à Révelon ; en échange, Vaucelles leur donne deux tiers de la dîme sur un champ à Crux Soyran[10].
  • 1161 : émanant de Gossuin d'Anchin, abbé de l'abbaye Saint-Sauveur d'Anchin, par laquelle le prélat, de l'assentiment de son chapitre, fait remise aux frères du monastère de Vaucelles d'une rente annuelle de quatorze deniers et de six chapons. Le titre est co-signé par un certain nombre de religieux dont cinq sont des manuscripteurs d'Anchin[11].

Liste des abbés[modifier | modifier le code]

Architecture et description[modifier | modifier le code]

Maquette de l'abbaye de Vaucelles.

Restauration 1971-2020[modifier | modifier le code]

L’abbaye fut sauvée et restaurée après son rachat intervenu en 1971.

Rénovation de l'échauguette (en 2021).

Projets 2020-2032[modifier | modifier le code]

Dans la période 2020-2032, le Département du Nord prévoit d'achever les aménagements intérieur du palais abbatial, avec un accueil, une boutique, une salle de restauration et des salles de conférence et d'exposition. À l'horizon 2032, l'aile des moines sera restaurée et le second niveau du palais abbatial sera aménagé en chambres pour des résidences artistiques. L'échauguette du mur d'enceinte doit également être rénovée. Un programme de fouilles archéologiques est également prévu.

Classement[modifier | modifier le code]

Site archéologique : 59 517 12 AH.

Le classement en monuments historiques s’est fait en trois étapes[2] :

Filiation et dépendances[modifier | modifier le code]

Exposition d'orchidées à l'abbaye.

Vaucelles est fille de l'abbaye de Clairvaux

Divers[modifier | modifier le code]

Chaque année, en mars, l’abbaye accueille une exposition internationale d’orchidées.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, , 491 p. (lire en ligne), p. 117 & 118.
  2. a et b Notice no PA00107794, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. « Vaucelles », sur cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  4. L’abbaye de Vaucelles, d’après le Camerus Christus, p. 297 : « Vaucelles, près de Crèvecœur, à deux lieux de Cambrai est une Abbaye de l’Ordre de Cîteaux et au moins la onzième qui tire son origine de Clairvaux. Hugues II d’Oisy, Châtelain de Cambrai, à l’instigation d’Hildiarde, son épouse, la fonda en 1131 et à sa prière, Saint-Bernard lui-même y envoya douze frères de son Abbaye de Clairvaux. Parmi eux, il choisit Raoul pour Abbé, Albéric pour prieur et Nivard, son frère, pour maître des novices, Werendus pour cellérier Guillaume de Montbéliard, ou de Bar, pour portier. ».
  5. [PDF] Présentation comparant plusieurs sites à l’abbaye de Vauclair (dont l’abbaye de Vaucelles).
  6. « Horaires lignes de bus TUC », sur tuc-cambresis.fr (consulté le ).
  7. « Plan du réseau TUC » [PDF], sur tuc-cambresis.fr, (consulté le ).
  8. Vaucelles. Le Département du Nord acquiert l’abbaye
  9. Les Rues-des-Vignes Le Département rachète l’échauguette de l’abbaye
  10. Acte no 211756 dans Chartae Galliae. Edition électronique: Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, 2014. (Telma).
  11. Manuscrit conservé aux Archives départementales du Nord à Lille, parmi les titres de l'abbaye de Vaucelles.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • F. Baron, L’Abbaye cistercienne de Vaucelles, Paris, mémoire de D.E.S. en Histoire de l’art, sous la direction d'Y. Lambert, 1953
  • P. Delecambre, Abbaye Notre-Dame-de-Vaucelles, Crèvecœur-sur-Escaut, Éd. les Amis de l’abbaye de Vaucelles, 1986, 17 p.
  • B.-M. Tock, L’abbaye cistercienne de Vaucelles au XIIe siècle. Tome 1 : les chartes, Brepols Publishers, 2010, (ISBN 978-2-503-53156-4)
  • D. Hanquiez, "Vaucelles, ancienne abbaye, les parties médiévales", Congrès archéologique de France, 2013, p. 237-246.
  • Foulques de Cambrai, La Fondation de l'abbaye de Vaucelles, éd. et trad. B.-M- Tock, Paris, "Les Belles Lettres", 2016.
  • Laurence Terrier Aliferis, "La datation du choeur de l'église de Vaucelles reproduit en plan par Villard de Honnecourt", Zeitschrift für Kunstgeschichte, 2018, 411-417.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]