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Sparte (en grec Σπάρτη / Spártê ou Spárti, en dorien Σπάρτα / Spárta) ou Lacédémone (Λακεδαίμων / Lakedaímôn) est une ancienne ville grecque du Péloponnèse, perpétuée aujourd'hui par une ville moderne de 18 184 habitants (2001). Elle est située sur l'Eurotas, dans la plaine de Laconie, entre le Taygète et le Parnon. Elle était la capitale de la Laconie et l'une des cités-États les plus puissantes de la Grèce antique, avec Athènes et Thèbes.

Territoire de Sparte

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines mythologiques[modifier | modifier le code]

Selon Pausanias (dans le livre III de sa Description de la Grèce), la Laconie a pour premier roi un dénommé Lélex. Son fils (ou petit-fils selon les auteurs) Eurotas draine la plaine marécageuse et donne son nom à la rivière qui en découle. N'ayant pas d'héritier mâle, il laisse son royaume à Lacédémon, fils de Zeus et de Taygète (qui donne son nom à la montagne surplombant Sparte), époux de sa fille Sparta. En accédant au trône, Lacédémon donne son nom à la région qu'il gouverne, et celui de sa femme à la ville à proprement parler, d'où le nom de « Sparte ». Suivant son exemple, l'un de ses fils, Amyclas, fonde la ville d'Amyclées.

Un petit-fils d'Amyclas, Œbale, épouse Gorgophoné, fille de Persée. Son fils, Tyndare, voit son trône contesté. Obligé de fuir en Messénie, il est remis sur le trône par Héraclès. La royauté passe ensuite à ses fils, puis à Ménélas, son gendre. On rejoint ici L'Iliade, où Sparte joue un rôle important, puisque c'est Ménélas qui est le mari bafoué par Hélène, sa femme, et le prince troyen Pâris. Dans le Catalogue des vaisseaux, au chant II du poème, figure « Lacédémone et ses profondes vallées » (II, 581). De la région sont citées neuf bourgades : dans l'ordre, Pharis, Sparte à proprement parler, Brysées, Augées, Messé, Amyclées, Hélos, Laas et Œtyle. Ménélas apporte 60 nefs, nombre important mais moindre que les 100 d'Agamemnon, les 90 de Nestor et les 80 de Diomède. Au chant IV, Sparte est citée parmi les trois cités qui sont « chères entre toutes » à Héra, avec Argos et Mycènes.

À Ménélas succède Oreste, son gendre. C'est un descendant d'Oreste, Aristodème, qui a les deux jumeaux Eurysthénès et Proclès, à l'origine des familles royales de Sparte suite à un oracle de la Pythie. Une autre tradition en fait des Héraclides. Aristodème meurt à Naupacte avant le retour des Doriens dans le Péloponnèse (dit « retour des Héraclides »).

Époque archaïque[modifier | modifier le code]

La cité a été fondée après la conquête de la plaine de Messénie (voir guerres de Messénie) par les habitants de la plaine voisine de Laconie entre 730 et 710 av. J.-C. Après la période achéenne, Sparte devient une cité dorienne. Selon la légende, il y eut une seule grande invasion dorienne, menée par Aristodème, 80 ans après la chute de Troie. En réalité, il y eut sans doute une série de petites incursions successives. La Sparte dorienne ne devient pas tout de suite la grande cité que l'on connaît. Elle est minée par les dissensions internes. Les réformes de Lycurgue au VIIe siècle sont un véritable tournant pour la cité : désormais, tout est fait pour renforcer la puissance militaire de la cité, et Sparte devient la cité hoplitique par excellence.

Sparte soumet l'ensemble de la Laconie : elle commence par réduire toute la plaine de l'Eurotas, ensuite, elle repousse les Argiens et s'assure de toute la région. La seconde étape consiste en l'annexion de la Messénie. À ce moment, Sparte est la plus puissante cité de la région, seule l'Arcadie et Argos peuvent lui tenir tête. Dès le milieu du VIe siècle, Sparte soumet les cités arcadiennes, puis Argos. Des alliances (inégales) se concluent avec les cités voisines.

En 506, Cléomène Ier utilise ces alliances pour monter une expédition qui réunit, selon Hérodote (V, 74), « tout le Péloponnèse ». À cette occasion a lieu la première crise : Cléomène a réuni l'armée sans indiquer son but, ni géographique ni politique. Cela n'a rien d'exceptionnel, mais quand, à Éleusis, les Corinthiens s'aperçoivent qu'il s'agit de marcher sur Athènes et de renverser les Pisistratides, ils font demi-tour, suivis par l'autre roi, Démarate. C'est le fameux « divorce d'Éleusis » (voir ci-dessous). Pour éviter de renouveler une telle déconfiture, Sparte réunit alors un congrès des alliés, probablement en 505, pour discuter d'une nouvelle intervention à Athènes, cette fois pour rétablir Hippias. Devant l'opposition des alliés, Sparte renonce. On peut dater de ce congrès la naissance formelle de la Ligue du Péloponnèse.

Forte de sa ligue et de sa puissante armée, Sparte se retrouve sans rival dans le Péloponnèse au début du Ve siècle.

Guerres médiques[modifier | modifier le code]

Dès le VIe siècle, Sparte s'est intéressée à l'Asie mineure, par exemple concluant une alliance avec Crésus. Au début du règne de Cléomène Ier, cependant, elle se montre plus isolationniste, refusant ainsi en 499 d'appuyer la révolte des cités d'Ionie contre les Perses, pour consolider son empire péloponnésien. En 491, quand Cléomène parvient à se débarrasser de Démarate, les choses changent. Les Spartiates jettent dans un puits les envoyés de Darius Ier venus demander la terre et l'eau, acte symbolique d'acceptation de l'hégémonie universelle des Achéménides, et dépêchent des renforts aux Athéniens — renforts qui, du fait de la fête des Karneia, arrivent trop tard pour Marathon.

En 481, quand Xerxès réclame de nouveau la terre et l'eau à toutes les cités grecques, Athènes et Sparte exceptées, c'est à Sparte qu'est naturellement confiée la tête de la ligue panhellénique, y compris pour la flotte, et ce malgré l'hégémonie maritime d'Athènes. Après avoir renoncé à défendre la Thessalie, les Spartiates menés par Léonidas défendent courageusement le défilé des Thermopyles, retardant considérablement l'avancée des Perses et permettant à la flotte de se replier à Salamine. En revanche, la victoire de Salamine est due aux Athéniens, qui doivent presque recourir au chantage pour convaincre de se battre dans le détroit, alors que le navarque Eurybiadès, chef de la flotte, souhaite se replier sur l'isthme de Corinthe.

En 479, les victoires de Platées et de Mycale sont sous commandement spartiate. Le roi Léotychidas II est envoyé détruire le pont de bateaux établi par les Perses sur le Bosphore, pour empêcher un retour perse, mais une tempête accomplit cette tâche pour lui. Avec le retour de la paix, Sparte propose d'abandonner les cités ioniennes, trop lointaines, mais se heurte à l'opposition d'Athènes, de même que pour leur suggestion de chasser de l'Amphictyonie de Delphes les cités coupables de médisme, d'alliance avec les Perses — nommément, la Thessalie.

Guerre du Péloponnèse[modifier | modifier le code]

Sitôt les guerres médiques terminées, Sparte s'inquiète de la puissance croissante d'Athènes, auréolée de ses victoires contre les Perses. Poussée par Égine et Corinthe, elle interdit à la cité de rebâtir ses murailles, détruites par les Perses. Cela n'empêche pas Athènes de quitter la ligue panhellénique pour aller fonder la ligue de Délos. Sparte est à deux doigts de commencer une guerre, mais renonce finalement. Quelques tensions ont lieu, mais les relations entre les deux cités restent bonnes jusqu'en 462, quand Sparte renvoie un contingent athénien dirigé par Cimon et venu l'assister en pleine révolte des Hilotes. C'est alors la rupture, scellée par l'ostracisme du laconophile Cimon.

Les hostilités à proprement parler commencent en 457, à l'appel de Corinthe. S'ensuivent une série de victoires et de défaites pour les deux cités, qui aboutit en 451 à une paix de 5 ans, mais les relations restent tendues. En 446, la révolte de Mégare et de l'Eubée relance le conflit : Sparte, à la tête de cités coalisées, ravage l'Attique. Le roi Pleistoanax est même accusé de corruption, n'ayant pas poursuivi son offensive, et on l'oblige à s'exiler. En 433, enfin, l'affaire de Corcyre amorce la guerre du Péloponnèse.

Malgré la crainte de voir Athènes sortir de son statut de brillante second de Sparte, tous les Spartiates ne sont pas enthousiastes à l'idée d'une guerre qui s'annonce longue, même si personne à l'époque n'imaginait qu'elle durerait 27 ans. L'éphore Sthénélaïdas est partisan de la guerre immédiate, mais le roi Archidamos s'oppose à lui. Le vote de l'Assemblée est incertain : on doit recourir à la procédure exceptionnelle du vote par déplacement (voir ci-dessous). Il est certain qu'il aurait mieux valu, pour Sparte, faire la guerre en 440, avant la défection de Samos, qui la prive d'une puissante marine. Les dernières négociations entre les deux cités auraient probablement pu sauver la paix, malgré ce qu'en dit Thucydide.

De fait, la guerre est longue, Périclès ayant eu l'idée d'abandonner l'Attique aux pillages réguliers de Sparte, pour accueillir sa population dans Athènes même, protégée par les Longs Murs. En 425, c'est même la défaite humiliante de Sphactérie : 120 Pairs, appartenant pour la plupart aux grandes familles spartiates, sont faits prisonniers sur un îlot. Sparte doit rendre sa flotte pour récupérer ses hoplites. C'est un grand traumatisme : pour la première fois, on voit des Égaux se rendre, sans se battre jusqu'au bout. En 421, la paix de Nicias est la bienvenue.

Malgré tout, les tensions restent présentes. Sparte et Athènes s'affrontent même, en 418, à Mantinée, en dehors du territoire des deux cités. Athènes en conclut que Sparte a rompu les traités, et la guerre reprend dès 415. Athènes lance l'expédition de Sicile, qui se solde par un désastre. La révolte des cités ioniennes de la ligue de Délos permettent à Sparte de s'imposer : en 404, Athènes assiégée capitule.

Sparte la contraint à raser les Longs Murs, sur dix stades de chaque côté et à entrer dans la ligue du Péloponnèse. Les Spartiates hésitent pourtant quant à la forme de gouvernement à lui donner. Tout le monde s'accorde sur la nécessité de mettre fin à la démocratie, mais faut-il une oligarchie radicale sous tutelle spartiate, ou une oligarchie plus modérée, sans garnison spartiate ? Le roi Lysandre, grand artisan de la victoire sur Athènes, impose la tyrannie des Trente, mais l'autre roi, Pausanias Ier, laisse ensuite les Trente tomber et fuir avec leurs partisans, pour soutenir les oligarques modérés restés à Athènes. Pourtant, à son retour à Sparte, il est soumis à jugement, et huit ans après son acquittement, est condamné quand Athènes reprend les armes contre Sparte.

L'impérialisme spartiate du IVe siècle[modifier | modifier le code]

Sparte s'est lancée dans la guerre du Péloponnèse sous la bannière de la liberté et de l'autonomie des cités, menacées par l'impérialisme athénien. Mais, après avoir vaincu celle-ci, elle fait de même : elle impose un tribut, des gouvernements sous sa tutelle, voire des garnisons. Dès 413, Thucydide la décrit comme la puissance qui « exerce seule désormais son hégémonie sur toute la Grèce » (VIII, 2, 4).

Sparte change en conséquence de politique vis-à-vis de la Perse, se faisant le chantre du panhellénisme. Il y a d'abord l'expédition des Dix Mille, contée par Xénophon dans l’Anabase, qui échoue en 401. En 396, le roi Agésilas II est envoyé avec quelques Spartiates, des Néodamodes et plusieurs milliers d'alliés pour chasser Tissapherne, le satrape de Carie, et protéger les cités grecques. Les rêves d'empire d'Agésilas se terminent rapidement, car il est rappelé dès 394, à cause des événements en Grèce : Athènes, Thèbes, Argos et d'autres cités se soulèvent contre Sparte — c'est le début de la guerre de Corinthe. La coalition est vaincue en 394 à Coronée et Némée, mais Sparte a perdu son hégémonie maritime. Pendant ce temps, les Perses se lancent dans une contre-offensive et Athènes rebâtit ses Longs Murs. Menacée, Sparte conclut en 386 la paix d'Antalcidas avec tous les Grecs et les Perses.

Cette paix, protégée par le Grand Roi, leur permet en fait de continuer leur politique impérialiste, sous couvert de la protection de l'autonomie des plus petites cités : Sparte oblige Argos à donner à Corinthe son indépendance, ou encore Olynthe à respecter l'autonomie des cités de Chalcidique.

En 378, néanmoins, le conflit reprend suite à un raid spartiate sur le Pirée. Il aboutit en fait à une paix entre Athènes et Sparte en 371, inquiètes toutes deux des progrès de Thèbes. Sparte lance aussitôt une attaque contre la cité béotienne, qui aboutit au désastre de Leuctres : Épaminondas détruit l'armée spartiate menée par Cléombrote, et mène une puissante offensive contre Sparte elle-même, qui doit enrôler de nombreux Hilotes pour repousser le danger de ses murs. C'est la fin de l'hégémonie spartiate.

Déclin de la puissance spartiate[modifier | modifier le code]

L'hégémonie spartiate a été nette de 404 à 371. Après la bataille de Leuctres, non seulement Sparte perd son hégémonie, mais aussi la plus grande partie de la Messénie, et la Ligue du Péloponnèse, qui se dissout. L'irruption de la Macédoine dans le jeu politique grec n'arrange guère la situation pour elle. En 330, le roi Agis III attaque Antipater, lieutenant d'Alexandre le Grand, à la tête d'une coalition péloponnésienne, mais est vaincu et tué à la bataille de Mégalopolis. Lors de la Guerre lamiaque, Sparte est trop faible pour participer. Le second sursaut a lieu en -281, sous l'impulsion du roi Aréus Ier. Sparte parvient temporairement à repousser Pyrrhus d’Épire, notamment en s'associant à Athènes, mais en 265, le roi est tué et la Macédoine reprend le dessus.

La faiblesse de Sparte permet à la Ligue achéenne de prendre son essor, pendant qu'une crise des institutions lacédémoniennes bouleverse la cité. C'est d'abord la révolution d'Agis IV, puis celle de Cléomène III. Ce dernier tente d'endiguer l'avancée des Achéens, au début avec une certaine réussite, puisque la Ligue lui propose en 226 de prendre sa tête. Mais une maladie l'empêche de profiter de cet avantage. La guerre reprend en 225. De nouveau, Cléomène obtient d'important succès, mais Aratos de Sicyone, devenu stratège de la Ligue, fait échouer les plans de conciliation du Spartiate et fait appel aux Macédoniens, qui traversent l'isthme de Corinthe en 224. Plus faible financièrement et militairement, Cléomène est écrasé à Sellasia par Antigone III Doson, roi de Macédoine. Sparte est prise et Cléomène doit s'enfuir en Égypte.

D'importants troubles politiques s'ensuivent à Sparte. En 207, Nabis, accède au trône — ou du moins, devient tyran de Sparte. Sous son règne, la guerre reprend contre la Ligue achéenne. En 205, Sparte devient l'alliée de Rome, fait qui modifie les rapports de force dans la région : Sparte est opposée aux Achéens, qui deviennent eux aussi les alliés de Rome, qui est opposée à la Macédoine. Tout ceci aboutit à ce que Philippe V de Macédoine prenne Argos pour la donner à Sparte. Nabis s'y rend populaire en abolissant les dettes et persécutant les riches.

Rome préfère laisser passer, mais dès 197, elle s'allie avec les cités grecques contre Sparte. Dominée de tous les points de vue, la cité est obligée d'accepter la paix en 195. Elle y perd une partie importante de son territoire, le droit de recruter dans la Périégèse, son port et la plus grande partie de sa flotte.

En 192, Nabis est assassiné. Philopoemen, stratège de la Ligue achéenne, oblige Sparte à y adhérer. Il devient le véritable maître de Sparte. Il contraint les Spartiates à abattre leurs murs, libère les Hilotes qu'il renvoie sous peine de les asservir comme esclaves-marchandises — ce qui arrive, de fait, à 3 000 d'entre eux. Les réformes de Nabis sont abrogées, l'agôgè supprimée. Une grande confusion s'ensuit à Sparte, entre les partisans des anciens tyrans, les anciens exilés par Nabis, les exilés modérés, etc. Les légats romains, eux, n'ont guère d'influence sur les Achéens. La situation n'est réglée qu'en 180 : tous les exilés sont rappelés, Sparte peut rebâtir ses murs et réinstaurer l'agôgè.

Mais les dissensions avec la Ligue ne s'arrêtent pas là. En 148, les Achéens attaquent Sparte, qui est vaincue. Rome doit intervenir, exigeant que Sparte et Corinthe soient séparés de l'Achaïe. Furieux, les Achéens reprennent les armes, mais ils sont écrasés par Rome en 146. Sparte fait théoriquement partie du camp des vainqueurs, mais en réalité, elle perd ses cités périèques, qui forment de leur côté le koinon (alliance) des Lacédémoniens. Sparte n'est plus désormais qu'une cité de second rang, autonome mais isolée, bien loin de sa splendeur d'antan.

La domination romaine[modifier | modifier le code]

La domination romaine relégue Sparte au second rang. Sans ambition militaire ni politique, elle se concentre alors sur ce qui faisait sa particularité, l'éducation spartiate. Celle-ci se fait plus dure, attirant les « touristes », avides de rituels violents et étranges. Ainsi, des combats rituels se disputaient traditionnellement au sanctuaire d'Artémis Orthia. Sous la domination romaine, ces combats deviennent la διαμαστίγωσις / diamastígôsis : les jeunes enfants sont flagellés parfois à mort. Cicéron rapporte ces faits dans les Tusculanes (II, 34) : la foule qui accourt au spectacle est si nombreuse qu'un amphithéâtre doit être bâti devant le temple pour l'accueillir. Cette cérémonie attire les touristes jusqu'au IVe siècle de l'ère chrétienne, comme en témoigne Libanios (Discours, I, 23).

Sparte au Moyen Âge[modifier | modifier le code]

La ville est pillée par les Hérules lors d'une incursion en 267 ap. J.-C. puis en 395. Alaric Ier, roi des Wisigoths, détruit la cité. La Laconie est ensuite ravagée par des tribus slavonnes, dont la domination précède celle des Byzantins. Ceux-ci bâtissent la ville de Lacédémone sur l'emplacement de l'ancienne Sparte. En 1249, les Croisés édifient la ville de Mistra à quelques kilomètres, sur un éperon du Taygète.


Organisation sociale[modifier | modifier le code]

Population[modifier | modifier le code]

Au Ve siècle av. J.-C., les Spartiates à proprement parler (Ὃμοιοι / Hòmoioi, « les Pairs ») représentent une faible partie de la population globale de la cité. En -480, le roi Démarate estime le nombre des hoplites mobilisables à un peu plus de 8000 (Hérodote, VII, 234). Ce nombre chute tout au long du Ve siècle, principalement en raison du tremblement de terre de -464, qui selon Plutarque (Cimon, 16, 4-5), détruit le gymnase, tuant ainsi tous les éphèbes, et de la révolte des Hilotes (10 ans de guérilla). Ainsi, à la bataille de Leuctres (-371), il n'y a plus que 1200 hoplites mobilisables, dont 400 meurent au cours du combat.

Le nombre de Périèques est supérieur au nombre d'Égaux. On peut penser qu'il y avait environ cent agglomérations périèques (Sparte était surnommée, dit Strabon, la « cité aux cent villes »). Les Hilotes (Εἵλωτες / Heílôtes, esclaves), eux, peuvent être estimés de 150 000 à 200 000. D'après Thucydide, c'est le plus important groupe servile de Grèce.

Les citoyens[modifier | modifier le code]

Buste d'un hoplite casqué, peut-être Léonidas (Musée archéologique de Sparte)

Seuls jouissent de droits politiques les Spartiates à proprement parler, aussi appelés ἄστοι / astoi (« citadins ») — terme plus aristocratique que l'habituel πολίτης / polítês — ou encore Ὃμοιοι (Hòmoioi), traduit traditionnellement par « les Égaux », qui signifie plutôt « les Pairs ». Il n'est pas certain que tous les Spartiates soient des Homoioi : certains citoyens, considérés comme des lâches (κακοί / kakoí) au combat, sont soumis à toutes sortes de brimades et de vexations : obligation de payer la taxe des célibataires, rejet dans les équipes de ballon et les chœurs. L'historiographie les appelle traditionnellement les tresantes, les tremblants. Ils ne cessent pas d'être citoyens, mais deviennent de seconde zone.

De même, pour être un citoyen spartiate, il faut :

  • être issu de deux Spartiates (les bâtards, νόθοι / nóthoi, sont distingués des citoyens normaux) ;
  • avoir plus de 18 ans ;
  • être de sexe masculin (le sexe n'etait pas discriminatoire : les jeunes filles étaient élevées comme les garçons et participaient à des épreuves gymniques , ce qui était une caractéristique spartiate. Du reste, dire qu'il fallait être issu de deux parents spartiates pour en avoir la nationalité indique bien l'importance de la lignée maternelle[réf. nécessaire]) ;
  • être né à Sparte ;
  • avoir subi l'éducation spartiate ;
  • participer aux repas collectifs (syssities) ;
  • posséder un domaine (kléros) permettant de payer son écot à ces repas.

Le terme Homoioi témoigne, selon Thucydide, du fait qu'à Sparte « s'est instaurée la plus grande égalité dans les genres de vie entre les possédants et le grand nombre » (I, 6, 4) : tous mènent une vie commune et austère.

Les inférieurs[modifier | modifier le code]

Du citoyen à l'esclave, Sparte possède une variété d'inférieurs, les hypomeiones.

Les Hilotes sont les paysans de Sparte. Leur statut est créé avec la réforme de Lycurgue. Ils ne sont pas à proprement parler des esclaves-marchandises, mais des serfs :

  • ils sont attachés au kléros qu'ils cultivent ;
  • ils se marient et ont des enfants ;
  • la différence entre la rente du kléros servie au citoyen et la récolte lui revient.

Exceptionnellement, ils sont enrôlés pour combattre, et peuvent être affranchis ensuite. Plus nombreux que les Égaux, ils ont subi la réforme de Lycurgue en étant mis à l'écart. Craignant leur révolte, les Spartiates leur déclarent solennellement la guerre chaque année, les avilissent en permanence, les terrorisent.

De la même façon, les Périèques (habitants du pourtour) ne sont pas intégrés au corps civique par la réforme, et ne bénéficient d'aucun droit politique au sein de l'État lacédémonien. Pour autant, ils sont libres et citoyens de leurs propres villes. Ils détiennent le monopole du commerce et partagent celui de l'artisanat avec les Hilotes. Ils comptent également des paysans, refoulés sur les terres médiocres.

Parallèlement à ces deux grands statuts, Sparte possède de nombreuses catégories intermédiaires : citoyens déchus par pauvreté ou par lâcheté (cf. tresantes), Hilotes affranchis (cf. néodamodes), Skirites, etc.

L'éducation spartiate[modifier | modifier le code]

L'éducation, à partir de Lycurgue, présente les particularités d'être :

  • obligatoire ;
  • collective ;
  • organisée par la cité.

D'abord, le nouveau-né spartiate est examiné par une commission d'anciens au Lesché pour déterminer s'il est beau et bien formé. Sinon, il est considéré comme une bouche inutile, une charge pour la cité : il est jeté dans le gouffre.

Ensuite, de 7 à 20 ans, le jeune Spartiate vit en groupe, dans des conditions para-militaires, hors de la tutelle parentale. Cette éducation, ἀγωγή / agôgế, est caractérisée par sa dureté et vise à former des soldats obéissants, efficaces et attachés au bien de la cité, avant leur gloire ou leur bien-être personnel. Elle s'étend également aux filles, dans le but de produire des mères fortes et saines, aptes à engendrer des enfants vigoureux. Symbole de l'« exception spartiate », elle est également mal connue, les auteurs ayant insisté sur ses points les plus particuliers et sans doute les plus tardifs.

Système politique[modifier | modifier le code]

Le système politique spartiate, ainsi que le système d'éducation, sont censés être l'œuvre du mythique Lycurgue au VIIe siècle av. J.-C., bien que Plutarque le situe au IXe ou au VIIIe siècle av. J.-C. Fils d'un roi spartiate, ce dernier serait allé au sanctuaire de Delphes consulter la Pythie, et en aurait rapporté la future constitution spartiate, la Grande Rhêtra (μεγάλη ρήτρα / megálê rhếtra). Probablement non écrite, cette constitution est élaborée à l'issue des longues guerres de Messénie, qui fragilisent l'aristocratie et l'ensemble de la cité. Pour permettre à la cité de subsister, l’eunomia (égalité de la loi pour tous) est alors instituée, censée résoudre mécontentements et privilèges. Mais à la différence d'Athènes, l’eunomia est synonyme de grande discipline. Toutes les composantes de la cité font des sacrifices : la royauté, l'aristocratie, le peuple.

Le système de Lycurgue fait coexister des éléments de quatre régimes :

L’eunomia totale[modifier | modifier le code]

Il est évident que la crise du VIIe siècle av. J.-C. n'a pu être résolue que par la création d'une armée d'hoplites, succédant aux guerriers à cheval ou en chars peu nombreux. C'est la création de cette classe de citoyens, par l'absorption de l'aristocratie foncière dans la masse populaire, qui fonde l'εὐνομία / eunomía (de εὖ / , « bien » et νόμος / nómos, « la coutume, la loi »).

Cette absorption a été poussée très loin, afin de créer une égalité totale :

  • les aristocrates ont totalement renoncé à leurs privilèges : au VIe, le corps civique spartiate compte 7000 à 8000 Égaux (Homoioi) ;
  • l'aristocratie foncière a renoncé à ses terres, pour les mettre en commun ; chacun reçoit un lot égal, le κλῆρος / klễros (« lot, héritage »), inaliénable ; il ne peut le mettre en vente ou l'hypothéquer ; ce kléros est non-héréditaire, cultivé par les esclaves d'État (les Hilotes), et le produit est reversé en nature au propriétaire, qui nourrit ainsi sa famille, mais ne peut s'enrichir ; il est également interdit de commercer ; ainsi, chacun est entièrement disponible pour la seule activité civique, la guerre ;
  • l'éducation est la même pour tous (voir plus bas) et uniquement tournée vers la guerre ;
  • égalité des droits politiques : tous les citoyens participent à l'Assemblée.

L'assemblée[modifier | modifier le code]

L'assemblée est le rassemblement des Égaux. Elle est rassemblée à dates fixes.

Les projets mis en forme par la gérousie lui sont soumis. Elle approuve ou non, sans les discuter (aucun citoyen ne prend la parole), les amendements proposés par les éphores. Elle vote les décisions par acclamations, ou, beaucoup plus rarement, par déplacement des votants, mais son vote ne lie pas la gérousie qui peut considérer que le peuple s'est trompé.

Elle élit également les éphores et les gérontes, par un procédé qui paraît puéril à Aristote : des individus enfermés dans un lieu clos mesurent l'intensité des acclamations. Son fonctionnement réel nous est peu connu. On ignore si tous les Spartiates pouvaient y prendre la parole, par exemple pour proposer une loi ou un amendement, ou si l'assemblée se contentait d'élire les éphores et des gérontes.

Pour Aristote, l'assemblée a un pouvoir si faible qu'il ne la mentionne même pas comme élément démocratique du régime spartiate.

Les rois[modifier | modifier le code]

Léonidas aux Thermopyles, Jacques-Louis David, 1814, musée du Louvre

À partir de la réforme de Lycurgue au VIIe siècle av. J.-C., Sparte possède deux rois (ἀρχαγέται / arkhagétai, de ἀρχή / archế, le commandement). L'un fait partie de la famille des Agiades (Ἀγιάδαι / Agiádai), l'autre celle des Eurypontides (Εὐρυποντίδαι / Eurupontídai), deux familles issues, selon la légende, de jumeaux descendants d'Héraclès. Les familles ne peuvent se marier entre elles, et leurs tombeaux se trouvent en des endroits différents. Les deux rois sont supposés égaux.

Le pouvoir royal se transmet au « plus proche descendant du plus proche détenteur du pouvoir le plus royal » (Pierre Carlier, La Royauté en Grèce avant Alexandre, AECR, 1984), c'est-à-dire que le fils passe avant le frère, qu'il y a droit d'aînesse mais que le fils né quand le père est déjà roi prime sur ceux pour lesquels tel n'est pas le cas. Néanmoins, il semble que les Spartiates interprètent de manière libérale cette règle de succession.

Les pouvoirs des rois sont essentiellement militaires et religieux. Aux débuts, les rois peuvent mener la guerre contre le pays de leur choix, et leur pouvoir est collégial. En -506, c'est le fameux « divorce d'Éleusis » et par la suite, les rois mènent campagne seuls. Au Ve siècle av. J.-C., en outre, c'est l'Assemblée qui vote la guerre, et les éphores qui décident de la mobilisation. Quoi qu'il en soit, le roi en campagne est le commandant en chef (ἡγεμών / hêgemốn). Il prime sur les autres généraux, peut conclure les trêves, et combat au premier rang à l'aile droite, protégé par sa garde d'honneur de cent hommes, les Ἱππείς / Hippeís.

La gérousie[modifier | modifier le code]

La gérousie (γερουσία / gerousía) est une assemblée de 28 hommes âgés de plus de 60 ans, élus à vie par acclamation à l'Assemblée, après acte de candidature, et des deux rois. Choisis en fonction de leur vertu militaire, la plupart des gérontes appartiennent aux grandes familles de Sparte. Cependant, chaque citoyen, sans condition de fortune ou de rang, peut se porter candidat. Ces différents critères de choix en font l'instrument du conservatisme.

Ils jouent un rôle politique éminent : ils sont seuls à pouvoir préparer les lois, et à en avoir l'initiative. Ils ont l'équivalent d'un droit de veto sur les votes de l'Assemblée. Ils gèrent toutes les affaires de politique intérieure. Ils jugent les rois. Ils ne rendent pas de comptes. Jusqu'au IIIe siècle av. J.-C., on ne connaît aucun veto de la gérousie.

Ils constituent également le tribunal suprême, qui juge les crimes et prononce la peine de mort et la perte des droits civiques.

Les cinq éphores[modifier | modifier le code]

Les éphores (ἔφοροι / éphoroi) sont un directoire qui constitue de véritables antagonistes aux rois. Ils étaient présents avant la réforme de Lycurgue. Ils sont élus pour un an par l'assemblée, et non rééligibles.

Comme leur nom l'indique (de ὁράω / oráô, surveiller), ils sont chargés de surveiller les rois, dédoublés, et également les habitants de la cité, et notamment de s'assurer du respect des traditions. Ils peuvent infliger des amendes, des peines de prison (même aux rois) et ordonner des exécutions (notamment, faire exécuter sans jugement des Hilotes, comme pendant la kryptie). Ils sont également chargés des affaires étrangères, exécutent les décisions de l'assemblée (qu'ils président), ordonnent la mobilisation et prennent d'eux-mêmes des décisions urgentes. L'un d'entre eux (on ne sait comment il est choisi) donne son nom à l'année. Choisis parmi les citoyens d'extraction modeste, ils sont un élément d'égalitarisme dans la société spartiate.

Leur pouvoir est si grand qu'Aristote le qualifie d'égal à celui des tyrans (ἰσοτύραννος / isotúrannos). En fait, ils sont censés représenter le peuple. Cicéron, dans La République, les compare aux tribuns de la plèbe. Tous les mois, les rois jurent de respecter les lois, et les éphores de maintenir la royauté. Leur pouvoir a des bornes : ils ne sont pas rééligibles, ils sont soumis à reddition de comptes sur initiative de leurs successeurs et peuvent être mis à mort à cette occasion.

La religion à Sparte[modifier | modifier le code]

La religion occupe à Sparte une place plus importante que dans les autres cités. En témoigne le nombre de temples et de sanctuaires : 43 temples de divinités (ἱερόν / hiéron), 22 temples de héros (ἡρῷον / hêrỗion), une quinzaine de statues de dieux et quatre autels. Il faut y ajouter les monuments funéraires, nombreux puisque Sparte enterre ses morts à l'intérieur de son enceinte, dont certains sont aussi des lieux de culte : c'est le cas de ceux de Lycurgue, Léonidas Ier ou encore Pausanias Ier.

Cultes et divinités[modifier | modifier le code]

Artémis Orthia, ex-voto en ivoire déposé dans son sanctuaire, Musée national archéologique d'Athènes

Les divinités féminines jouent un rôle plus important qu'ailleurs : sur 50 temples mentionnés par Pausanias, 34 sont consacrés à des déesses. Athéna, sous un grand nombre d'épiclèses, est la plus honorée de toutes. Apollon n'a que peu de temples, mais son importance est cruciale : il joue un rôle dans toutes les grandes fêtes spartiates, et le plus important monument religieux de Laconie est le trône d'Apollon à Amyclées.

Un autre trait particulier est le culte voué aux héros de la guerre de Troie. Achille est, selon Anaxagore, « honoré comme un dieu », et il a deux sanctuaires. De même, sont vénérés Agamemnon, Cassandre (sous le nom d'Alexandra), Clytemnestre, Ménélas ou encore Hélène.

Sparte rend également un culte important à Castor et Pollux, les Dioscures, jumeaux de Zeus. Pindare en fait les « intendants de Sparte », et la tradition fait de la cité leur lieu de naissance. Leur dualité rappelle celle des rois. Un certain nombre de miracles leur est attribué, surtout dans la défense des armées spartiates (ils partent en campagne aux côtés des rois, représentés par des amphores jumelles).

Enfin, Héraclès est également à Sparte une sorte de héros national. Il est réputé avoir aidé Tyndare à recouvrer son trône. C'est lui qui aurait bâti dans la cité le temple d'Asclépios. Les douze travaux sont amplement représentés dans l'iconographie spartiate. C'est typiquement la divinité des jeunes.

Sacrifices et signes divins[modifier | modifier le code]

Par conséquent, les prêtres jouissent d'une place particulièrement importante. Les deux rois eux-mêmes ont un statut de prêtres : ils ont la charge des sacrifices publics, qui sont très importants, surtout en temps de guerre. Avant le départ d'une expédition, on sacrifie à Zeus Agétor, au moment de passer la frontière, c'est à Zeus et Athéna, avant la bataille à Arès Ényalios. Le respect des rites, des fêtes religieuses et des signes divins se manifeste dans beaucoup d'anecdotes, où les Spartiates renoncent au combat devant des augures défavorables, ou des manifestations comme des tremblements de terre.

Caractères archaïques[modifier | modifier le code]

La religion à Sparte frappe également par ses aspects archaïques. Ainsi, on trouve des survivances de cultes non anthropomorphiques (Boiai, en Laconie, vénère un myrte sous le nom d'Artémis sôteira). Pausanias parle également de 15 ξόανα / xoana en Laconie, dont 6 à Sparte — ce sont des statues de bois à la représentation grossière, antérieure à la religion olympique. L'archaïsme se retrouve également dans les fêtes religieuses spartiates (voir Gymnopédies, Hyacinthies et Karneia), et dans certains sacrifices (sacrifice à Hélios de chevaux sur le mont Taygète).

Un « mirage spartiate » ?[modifier | modifier le code]

Ruines de Sparte

L'éducation spartiate et de manière générale le militarisme ambiant, a fait l'objet de beaucoup de curiosité, devant une civilisation si étrangère aux coutumes du reste de la Grèce. Elle a également engendré beaucoup d'admiration, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, à la fois devant les réussites militaires et la longévité du système politique.

Pourtant, la sclérose intellectuelle fut totale : l'éloquence fut remplacée par le laconisme ; la céramique spartiate, élégante au VIe siècle av. J.-C., devient brouillonne et rustique ; le poète Tyrtée (VIIe siècle av. J.-C.) n'a pas de successeurs ; la sculpture se réduit à quelques traits schématiques.

Les aristocrates athéniens du IVe siècle av. J.-C. comme Xénophon, étaient des admirateurs convaincus de Sparte. Platon se servit de Sparte comme modèle de cité idéale dans la République et dans les Lois.

Les philosophes français comme Rousseau admiraient le dévouement du Spartiate à sa patrie, et seul un Voltaire préférait la démocratie d'Athènes. Une partie de l'érudition allemande (Karl Ottfried Müller, particulièrement dans les Doriens, et Werner Jäger), et certains Français comme Maurice Barrès (le Voyage de Sparte) y ont vu le génie de la « race » dorienne, l'« incarnation d'une politique consciemment raciste, guerrière et totalitaire » (H.I. Marrou, Histoire de l'éducation dans l'Antiquité).

Au contraire, l'historien Henri-Irénée Marrou dénonce le « mirage spartiate »  (expression inventée par François Ollier) : « loin de voir dans l'ἀγωγή une méthode sûre pour engendrer la grandeur, j'y dénonce l'impuissance radicale d'un peuple vaincu qui s'illusionne ». Pour lui, le malheur de Sparte est d'avoir mûri trop tôt. En voulant préserver l'héritage de l'époque archaïque, où Sparte connaissait aussi bien l'éducation militaire que les arts, elle s'est « crispée dans une attitude de refus et de défense, elle n'a plus connu que le culte stérile de la différence incommunicable ».

Sources historiques[modifier | modifier le code]

Sources textuelles[modifier | modifier le code]

Sources archéologiques[modifier | modifier le code]

  • Fouilles de C. Waldstein, de l'École américaine d'Athènes, 1892–1893 ;
  • Fouilles de l'École anglaise d'Athènes, 1906–1910 (surtout le sanctuaire d'Artémis Orthia), 1924–1928 et 1949 ;
  • Fouilles commanditées par l'État grec, à partir de 1957.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Cabanes, Le Monde hellénistique. De la mort d'Alexandre à la paix d'Apamée, Seuil, coll. « Points », 1995.
  • Pierre Carlier, Le IVe siècle grec jusqu’à la mort d’Alexandre, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire / Nouvelle histoire de l'Antiquité », (ISBN 2-02-013129-3).
  • Paul Cartledge :
    • (en) Spartan Reflections, Duckworth, 2001,
    • (en) Sparta and Lakonia: A Regional History 1300-362 BC, Routledge, 2001,
    • (en) Hellenistic and Roman Sparta: A Tale of Two Cities, Routledge, 2003.
  • Edmond Lévy :
    • Sparte : histoire politique et sociale jusqu'à la conquête romaine, Seuil, coll. « Points », 2003,
    • La Grèce au Ve siècle (de Clisthène à Socrate), Seuil, coll. « Points », 1995.
  • Irad Malkin, La Méditerranée spartiate, Les Belles Lettres, coll. « Histoire », 1999.
  • Henri-Irénée Marrou, Histoire de l'éducation dans l'Antiquité, t.I (« Le monde grec »), Seuil, coll. « Points », 1e édition 1948.
  • François Ollier, Le Mirage spartiate. Étude sur l'idéalisation de Sparte dans l'antiquité grecque de l'origine jusqu'aux cyniques, De Boccard, 1938, et t. II Le mirage spartiate. Étude sur l'idéalisation de Sparte dans l'antiquité grecque du début de l'école cynique jusqu'à la fin de la cité, Belles Lettres, 1943.

Liens externes[modifier | modifier le code]