Pyongyang

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Pyongyang
Pyongyang
De haut en bas et de gauche à droite : vue de la ville, la tour du Juche, le palais du Soleil Kumsusan, l'arc de triomphe de Kim Il-sung, l'arc de la réunification, la tombe de Jumong et une station de métro.
Noms
Nom chosongeul 평양직할시
Nom hanja 平壤直轄市
Nom révisé P'yŏngyang
Nom McCune Pyeongyang
Administration
Pays Drapeau de la Corée du Nord Corée du Nord
Statut Ville
Démographie
Gentilé Pyongyangois(e) ou Pyonyangais(e)
Population 3 255 288 hab. (2008)
Densité 1 019 hab./km2
Géographie
Coordonnées 39° 01′ 00″ nord, 125° 44′ 00″ est
Altitude Min. 4 m
Max. 56 m
Superficie 319 400 ha = 3 194 km2

Pyongyang (P'yŏngyang, en coréen : 평양 hanja : 平壤 ; littéralement : « La localité calme ») Écouter est la capitale et la plus grande ville de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), fréquemment appelée Corée du Nord. La population officielle du centre-ville est estimée à 2,5 millions d'habitants en 2013, tandis que l'agglomération en rassemble environ 3,3 millions. Sa superficie est de 3194 km2, soit près de trois fois celle de Los Angeles. Elle constitue le cœur politique, économique et culturel du pays.

Pyongyang a été fondée dès le Néolithique et porta longtemps le nom de Ryugyŏng (류경). Devenue capitale de la dynastie Koguryŏ au Ve siècle, puis de la dynastie Goryeo au Xe siècle, la ville est l'une des plus importantes de la péninsule coréenne durant le Moyen Âge, avec Séoul et Kaesong. Pyongyang fut marquée par des affrontements répétés avec le Japon, en 1592 et 1593 lors de la guerre Imjin puis lors du conflit sino-japonais de 1894-1895, à l'issu duquel la ville est conquise et occupée jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bombardée et quasiment rasée durant la guerre de Corée, Pyongyang est rapidement reconstruite avec l'aide de l'Union soviétique et devient la capitale de la Corée du Nord.

Son urbanisme et son architecture sont profondément marqués par l'idéologie de la dynastie au pouvoir depuis l'indépendance du pays : le style est inspiré de l'architecture stalinienne, avec de grandes avenues, de vastes places telles que la place Kim Il-sung, ainsi que des équipements publics de dimension gigantesque, comme le Grand Théâtre de l'Est de Pyongyang, l'hôtel Ryugyong - un gratte-ciel pyramidal de plus de 300 mètres de haut - ou le stade du Premier-Mai, plus grand stade au monde. La ville compte également un réseau de métro aux stations richement décorées et un monument dédié à l'idéologie communiste nord-coréenne, la Tour du Juche. Cœur économique de la Corée du Nord, Pyongyang accueille enfin plusieurs sites industriels et universitaires, dont l'Usine de cosmétiques nationale, l'Institut de recherche architecturale Paektusan et le Centre de recherche informatique de Corée.

Pyongyang est traversée par le fleuve Taedong, l'un des principaux cours d'eau du pays. La ville a été séparée de la province du Pyongan du Sud en 1946. Son climat est de type continental humide. Elle a le statut de ville d'administration directe (Chikhalsi, 직할시), au même titre que les neuf gouvernements provinciaux de la RPDC stricto sensu. Réputée extrêmement fermée et difficile d'accès pour les visiteurs étrangers, à l'image du pays, elle organise toutefois quelques manifestations culturelles internationales, telles que le festival international du film de Pyongyang.

Géographie et localisation

Vue satellite de Pyongyang

Située dans une plaine, traversée par le fleuve Taedong et à la confluence des rivières Pothong, Japzang et Sunhwa, Pyongyang est bordée de montagnes au nord-est, où sont exploitées des mines d'or et de charbon[1].

Statut et divisions administratives

Limites administratives de Pyongyang.

P'yŏngyang a été détachée en 1946 de la province de Pyongan du Sud afin de former une ville administrée directement (chikhalsi). Celle-ci est divisée en 19 arrondissements/cantons municipaux ou districts métropolitains (kuyŏk ou guyŏk ; Hangeul : 구역, Hanja : 區域) et 4 arrondissements administratifs ou districts (kun ou gun ; Hangeul : 군, Hanja : 郡) :

Climat

Pyongyang possède un climat continental humide (Dwa selon la classification de Köppen) avec des hivers secs dont l'impression de froid est renforcée par le vent venu de Sibérie. L'essentiel des précipitations tombe en juillet et en août.

Relevé météorologique de Pyongyang
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −10,7 −7,8 −1,8 4,9 10,9 16,5 20,7 20,5 14,3 6,7 −0,3 −7,2 5,6
Température maximale moyenne (°C) −0,8 2,4 8,9 17,1 22,6 26,7 28,6 28,9 24,7 18,2 9,4 1,7 15,7
Précipitations (mm) 12,2 11 24,7 49,9 72,2 90,3 275,2 212,8 100,2 39,9 34,9 16,5 939,8
Nombre de jours avec précipitations 5,2 4,2 5,1 6,7 8,1 8,7 14,4 11 7,2 6,1 7,3 5,9 89,9


Toponymie

L'un des nombreux noms historiques de la ville est Ryugyŏng (류경 ; le 柳京), littéralement la « capitale des saules ». En effet, les saules ont toujours été nombreux dans l'histoire de la ville et ont inspiré de nombreux récits poétiques. Aujourd'hui encore, Pyongyang compte nombre de ces arbres. Les larges avenues de Pyongyang séparent ainsi de nombreux parcs, dans une ville qui compte près de 50 m2 d'espaces verts par habitant.

Les autres noms historiques de la ville incluent Kisŏng, Hwangsŏng, Rangrang, Sŏgyŏng, Sŏdo, Hogyŏng, Changan, etc.

Sous l'occupation japonaise, Pyongyang a été renommée Heijō, qui est simplement la lecture japonaise du nom (平壌) en caractères chinois.

Histoire

Selon la légende, la ville aurait été fondée en 2334 avant J.-C. sous le nom de Wanggŏmsŏng (왕검성 ; 王儉城).

Du Néolithique au royaume de Silla

La mise au jour d'environ 500 tombes dans la région de Pyongyang atteste d'un peuplement humain il y a 5 000 ans. Une petite ville s'est développée au sud de l'île Yanggak il y a près de deux mille ans, sous la dynastie Koguryŏ, dont elle devient la capitale en 427.

Dans le contexte des affrontements entre les dynasties Tang et Silla d'une part, Koguryŏ d'autre part (aboutissant à la chute de cette dynastie en 668), la ville a été investie par les forces du royaume de Silla en 676.

Goryeo

À partir du Xe siècle, la ville s'affirme à nouveau comme un des deux principaux centres de la dynastie Goryeo avec la ville de Kaesong. En 1135, la ville est le centre de la révolte Myochong, d'inspiration bouddhiste.

Sous la dynastie Goryeo, la ville a été rebaptisée Seogyeong (서경 ; 西京 ; « Capitale occidentale »).

Dynastie Joseon et occupation japonaise

Pyongyang a été le siège de violents affrontements entre les Coréens et les envahisseurs japonais de la guerre Imjin en 1592 et 1593. La population a fortement souffert du conflit sino-japonais de 1894, et une épidémie de choléra a affecté ses habitants en 1895.

Pyongyang a été la capitale de la province de Pyongan sous la dynastie de Joseon, avant de devenir le chef-lieu de la province du Pyongan du Sud en 1896, à la veille de l'occupation japonaise.

Le Docteur Philip Jahison observait, en 1939, que la ville s'était peu développée sous l'occupation japonaise de la Corée depuis 1905[2].

Depuis 1945

En 1945, après la capitulation japonaise, Pyongyang a été la principale ville de la partie Nord de la Corée où les troupes soviétiques sont demeurées jusqu'en 1948, date à laquelle elle est devenue la capitale provisoire de la République populaire démocratique de Corée lors de la fondation de celle-ci.

La ville a été sévèrement endommagée pendant la guerre de Corée, ayant été occupée et bombardée par les troupes des Nations unies sous commandement américain. Après la guerre, elle a été rapidement reconstruite, avec l'aide notamment des Soviétiques. Ainsi, l'architecture stalinienne a servi de modèle : larges avenues, places monumentales dont la plus vaste (la place Kim Il-sung) peut accueillir un million de personnes, statues et mosaïques révolutionnaires, arc de triomphe et parcs. Quelques bâtiments, comme le théâtre Moranbong, sont les rares témoins du visage de Pyongyang avant 1950.

Économie

Pyongyang est un des principaux pôles économiques de la Corée du Nord. Des industries lourdes, notamment chimiques et sidérurgiques, se sont installées dans la banlieue, tout comme la cimenterie avec celle du groupe français Lafarge. Pyongyang abrite également des industries de biens de consommation (en particulier l'usine de cosmétiques de Pyongyang et des usines textiles[3]), ainsi que l'institut de recherche architecturale Paektusan.

Dans le domaine des nouvelles technologies, le Centre de recherche informatique de Corée a son siège dans la capitale nord-coréenne.

Lieux et monuments

L'Hôtel Ryugyong, achevé en 2012 et d'une hauteur de 330 mètres.

Sports et culture

Culture

Situé dans la capitale, le cirque de Pyongyang est le plus connu en Corée du Nord et a une réputation internationale.

Par ailleurs, la capitale nord-coréenne accueille tous les deux ans le Festival international du film de Pyongyang.

Les curiosités à voir sont les berges du fleuve Taedong, les rues de l'Unification et de Changgwang, la porte du Taedong, la tombe du roi Tongmyong du Koguryo, les forteresses de Pyongyang et de Taesong, les pavillons de Ryongwang et d'Ulmil.

Sports

Le quarantième anniversaire de la fondation de la Fédération internationale de taekwondo, qui regroupe plus de 120 associations nationales dans le monde, a été célébré en 2006 à Pyongyang, en présence notamment de délégations américaines et sud-coréennes[4].

Pyongyang a été l'une des vingt villes internationales sur le trajet de la flamme olympique pour les Jeux olympiques de Pékin de 2008[5].

La capitale nord-coréenne accueille des spectacles de masse dans le cadre du festival Arirang, environ tous les deux ans lors des principaux anniversaires de la République populaire démocratique de Corée. Les célébrations regroupent des dizaines de milliers de gymnastes.

Transports

Le Métro de Pyongyang, un des symboles de l'architecture socialiste

Pyongyang est le principal centre routier et ferroviaire de la Corée du Nord, ainsi que le premier aéroport national et international du pays (Aéroport international de Sunan).

Inauguré en 1973, le métro de Pyongyang compte deux lignes et dix-sept stations. Il est enfoui à 120 mètres sous terre, pouvant ainsi devenir un abri anti-atomique.

Notes et références

Références

Notes

Liens externes

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