Grotte de la Tourasse

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Grotte de la Tourasse
Localisation
Coordonnées
Pays
France
Département
Commune
Massif
Vallée
de la Garonne
Voie d'accès
D817
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
280 m
Longueur connue
~33 m
Période de formation
Maestrichtien (72,1 à 66 Ma)
Occupation humaine
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Géolocalisation sur la carte : Occitanie (région administrative)
(Voir situation sur carte : Occitanie (région administrative))
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
(Voir situation sur carte : Pyrénées)
Géolocalisation sur la carte : Haute-Garonne
(Voir situation sur carte : Haute-Garonne)

La grotte de la Tourasse, aussi parfois appelée grotte de Montpezat, se trouve sur la commune de Saint-Martory, en Haute-Garonne, région Occitanie, en France.

C'est le site éponyme du Tourassien, une culture préhistorique située entre le Magdalénien et le Mésolithique, aujourd'hui tombée en désuétude au profit du terme Azilien.

Situation, description[modifier | modifier le code]

La grotte de la Tourasse est située sur la commune de Saint-Martory dans le sud du département de Haute-Garonne, à 75 km de Toulouse au nord-est et 20 km de Saint-Gaudens à l'ouest[1], en rive gauche (côté ouest) de la Garonne.

Elle est aussi parfois appelée grotte de Montpezat[2] car elle est située pratiquement à l'aplomb de l'ancien château de Montpezat au nord-est de la ville, à un peu plus de 1 km de l'église[3], au lieu-dit la Tourasse. Le flanc de vallée forme là un promontoire s'avançant vers le sud et vers la Garonne, surmonté d'une plate-forme sur laquelle est assis le château[4].

La grotte est à 280 m d'altitude, inférieure de 7 m au parapet du pont de Saint-Martory. Son ouverture est large de 6,50 m, s'ouvrant sur une salle profonde de 5,30 m. Au fond s'ouvrent deux couloirs larges d'environ 1,50 m, partant vers le nord pour 12 à 15 m et aboutissent à deux petites chambres[4],[5].

Géologie[modifier | modifier le code]

La grotte se trouve dans le massif des Petites Pyrénées, qui correspond à la zone plissée sous-pyrénéenne[6]. La carte géologique montre le passage, à l'endroit précis de la grotte, d'une faille plus ou moins orientée est-ouest[7].

D'après Chamaison, la grotte est creusée dans un calcaire du Sénonien[4]. Plus précisément, le sommet de l'éperon est du calcaire nankin datant du Maastrichtien moyen[8] (nomenclaturé « C7b » sur la carte géologique[7]), le Maestrichtien (72,1 Ma à 66 Ma) étant le dernier niveau du Sénonien ; la pente sud (très raide) entre le château et la Garonne est partagée entre ce calcaire nankin et les marnes de Saint-Martory datant du Maastrichtien inférieur[9] (« C7a »)[7]. La transition avec le calcaire nankin est représentée par des bancs calcaréo-argileux gris, fossilifères[9].

Fouilles[modifier | modifier le code]

Elle a été fouillée pour la première fois de 1891 à 1892 par MM. Chamaison et Louis Darbas[4] ; toutefois des pièces de mobilier préhistorique étaient connues de Gabriel de Mortillet qui en 1872 choisit ce site pour caractériser un étage stratigraphique, le Tourassien, entre le Magdalénien et le Mésolithique. Cet étage est aujourd'hui tombé en désuétude au profit du terme Azilien[10].

Stratigraphie[modifier | modifier le code]

À l'époque glaciaire, la grotte était submergée : le sol est couvert d'une épaisse couche d'argile[11].

La stratigraphie de ce site inclut, du plus ancien au plus récent[12] :

  • un niveau de Magdalénien[13] ;
  • un niveau (couche YN) qui est soit un mélange Magdalénien / Azilien soit une véritable période transitionnelle, selon Huot (1985)[14]. Barbaza (1997) l'attribue au Laborien[15] ;
  • un niveau d'Azilien ancien (couche YL)[16] ;
  • un niveau d'Azilien (couche YG)[17] ;
  • plusieurs niveaux de Sauveterrien (couche H). Correspond probablement au début de la période de réchauffement postglaciaire, vraisemblablement le Préboréal. Elle contient une escargotière (Cepea nemoralis, jusqu'à 10 000 coquilles par m2), un foyer, de la faune incluant bœuf, cerf, chevreuil, sanglier, castor et petits carnivores et mustélidés, restes d’oiseaux et de poissons (salmonidés). Son outillage est pauvre, comprenant principalement grattoirs, pièces esquillées, burins, fragments de lamelles à dos et quelques microlithes géométriques. Quelque 30 nucléus montrent un débitage opportuniste sur de petites pièces, adapté à la médiocrité des roches locales sauf pour le silex du Paillon[n 1],[20].


Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Barbaza 1997] Michel Barbaza, « L'Azilien des Pyrénées dans le contexte des cultures de la fin du Tardiglaciaire entre France et Espagne », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 94, no 3,‎ , p. 315-318 (lire en ligne [sur persee]). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Chamaison 1891] Chamaison, « Découvertes préhistoriques (1891) - La grotte de Montpezat », Revue de Comminges, t. 6,‎ 01 trimestre 1891, p. 303-309 (lire en ligne [sur gallica]). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Huot 1985] Jean-Paul Huot (responsable d'opération), « Saint-Martory – Grotte-abri de la Tourasse. Fouille programmée », Archéologie de la France - Informations Occitanie,‎ (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consulté le ). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Orliac 1975] Michel Orliac, « II. — La grotte de Tourasse-Saint-Martory (Haute-Garonne) », Bulletin de l'Association française pour l'étude du Quaternaire, vol. 12, nos 3-4,‎ , p. 189-190 (lire en ligne [sur persee]). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Sánchez et al. 2017] Marta Sánchez de la Torre, Xavier Mangado et Josep Maria Fullola, « La diffusion du silex dans les Pyrénées (S.-O. de l'Europe). Étude des traceurs lithologiques au Magdalénien », Anthropologie, nos 1-2 « Focus on the lithics: raw materials and their utilisation during the Stone Age in Central Europe »,‎ , p. 119-138 (résumé, lire en ligne [PDF] sur puvodni.mzm.cz, consulté le ). Document utilisé pour la rédaction de l’article
Géologie

Lien externe[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le silex du Paillon est un silex venant des marnes de Plagnes et de Saint-Martory (Maastrichtien inférieur). Il a été identifié autour de la ferme de Paillon sur Saint-Martory[18]. Il contient des spicules d'éponge, des débris de petits foraminifères et ce qui est peut-être des ostracodes[19].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Saint-Martory », sur google.fr/maps. Les distances par route entre deux points donnés sont calculées dans le panneau latéral (voir l'onglet en haut à gauche de l'écran) – cliquer sur "Itinéraires".
  2. Chamaison 1891, p. 303.
  3. « Montpezat sur Saint-Martory, carte IGN interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Les distances à vol d'oiseau se mesurent avec l'outil « Mesurer une distance » dans l'onglet « Outils cartographiques » à droite (symbole de petite clé plate).
  4. a b c et d Chamaison 1891, p. 304.
  5. Grotte de la Tourasse - Plan et coupe, sur smsp-speleo.com.
  6. Paris & Monciardini 1971, p. 1.
  7. a b et c « Montpezat sur Saint-Martory, carte géologique interactive » sur Géoportail.
  8. Paris & Monciardini 1971, p. 11.
  9. a et b Paris & Monciardini 1971, p. 12.
  10. Orliac 1975.
  11. Paris & Monciardini 1971, p. 13.
  12. Huot 1985.
  13. Huot 1985, paragr. 7.
  14. Huot 1985, paragr. 6.
  15. Barbaza 1997, p. 317.
  16. Huot 1985, paragr. 5.
  17. Huot 1985, paragr. 4.
  18. Sánchez et al. 2017, p. 127.
  19. Sánchez et al. 2017, p. 128.
  20. Huot 1985, paragr. 3.