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Egas Moniz

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Egas Moniz
Portrait de Egas Moniz
Egas Moniz.
Biographie
Nom de naissance António Caetano de Abreu Freire Egas Moniz
Naissance
Avanca
Décès
Lisbonne
Nationalité Portugaise
Thématique
Formation Université de Coimbra et université de LisbonneVoir et modifier les données sur Wikidata
Profession Homme politique, neurobiologiste, médecin, neurochirurgien (d), professeur d'université (d), psychiatre, neurologue et diplomateVoir et modifier les données sur Wikidata
Employeur Université de Coimbra et université de LisbonneVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions Prix Nobel de physiologie ou médecine, grand-croix de l'ordre de Sant'Iago de l'Épée (d) et grand-croix de l'ordre du Mérite (Portugal)‎ (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de Académie nationale des sciences et Académie nationale de médecineVoir et modifier les données sur Wikidata

António Caetano de Abreu Freire Egas Moniz, né le à Avanca et mort le à Lisbonne, est un neurologue, psychochirurgien, chercheur, professeur, écrivain et homme politique portugais.

Il est connu notamment pour ses travaux sur l'angiographie cérébrale et aussi sur la leucotomie qui lui ont valu la moitié du prix Nobel de physiologie ou médecine en 1949[1],[2].

Biographie

Egas Moniz aborde dans son ouvrage A vida sexual (1901) la question de l'homosexualité et, la considérant comme une maladie mentale et une perversion, « qui mérite d'être traitée comme n'importe quelle autre », il préconise alors la lobotomie comme moyen de guérison[3]. Cette opération pratiquée dans quelques pays, mais jamais généralisée, sera progressivement abandonnée dans les années 1960 en raison des séquelles neurologiques et cognitives induites, et parfois remplacée par des traitements médicamenteux.

Moniz représente le Portugal lors du Traité de Versailles en 1919.

Il procède à la première lobotomie en 1936, à Lisbonne, un traitement psychiatrique qui sera utilisé sur des dizaines de milliers de patients internés dans les hôpitaux psychiatriques à travers le monde entre 1938 et 1956[4].

La pratique de leucotomies frontales – l'une des idées principale de Moniz – semble trouver sa source dans des études précédemment menées sur les animaux dans le début des années 1930. En effet, lors du Congrès mondial de neurologie de 1935 à Londres, le scientifique C. F. Jacobsen présente les résultats d'études qu'il a menées en compagnie de J. F. Fulton sur des lésions de lobes frontaux chez le chimpanzé. Jacobsen décrit les transformations qui ont affecté les deux singes Becky et Lucy, notamment une indifférence comportementale profonde, là où dans une même situation les singes se seraient montrés aisément irrités[5]. À la suite de cette présentation, Moniz se serait levé pour demander si de telles lésions pouvaient être appliquées aux hommes atteints de troubles psychotiques et, ainsi, résoudre leurs problèmes. Fulton, inquiété par cette question, n'aurait pu y répondre[6].

En 1949, Egas Moniz partage le prix Nobel de physiologie ou médecine avec Walter Rudolf Hess ; il est récompensé « pour sa découverte de la valeur thérapeutique de la leucotomie pour certaines psychoses[1] ».

En 1949, un patient schizophrénique a tiré sur Moniz qui, par la suite, était contraint d'utiliser un fauteuil roulant[7]. Il a continué à pratiquer en privé jusqu’à sa mort en 1955, alors que sa procédure commençait à tomber dans le discrédit.

Controverse

Les chirurgiens américains avaient observé que si l'on intervenait chirurgicalement sur le lobe frontal du cerveau des chimpanzés, les primates ne sautaient plus dans leur cage[8]. Moniz, bien qu'il manquât complètement d'expertise en matière de chirurgie, opéra des prisonniers de l'asile de Lisbonne – non-consentants, et principalement des femmes. Comme pour les chimpanzés, les résultats furent dramatiques[8].

On a demandé à la Fondation Nobel de révoquer le prix qui a été remis à Moniz pour avoir développé la lobotomie, car ses résultats ont été obtenus au mépris de l'éthique et des droits de l'homme, un manque d'éthique que la psychiatrie ne doit pas glorifier. Cependant, la Fondation a refusé d'agir et a continué de publier des articles pour défendre les résultats de la procédure[8],[9].

Notes et références

  1. a et b (en) « for his discovery of the therapeutic value of leucotomy in certain psychoses » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Physiology or Medicine 1949 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 6 décembre 2010.
  2. Charles de Brito, « À propos de... Les neurosciences, Egas Moniz, uma biografia de J. Lobo Antunes », dans l'Évolution psychiatrique, juillet-septembre 2014, vol. 79, no 3 (ISBN 2840717751).
  3. http://culture-et-debats.over-blog.com/article-287249.html
  4. Isabelle Perreault, « Psychochirurgie et homosexualité. Quelques cas à l'Hôpital Saint-Jean-de-Dieu à la mi-XXe siècle », dans Patrice Corriveau, Valérie Daoust, La régulation sociale des minorités sexuelles, Presses de l'Université du Québec (lire en ligne).
  5. (en) C.F. Jacobsen, « Functions of the Frontal Association Area in Primates », dans Archives of Neurology and Psychiatry, no 33, 1935, p. 558-569.
  6. Antonio Damasio, L'Erreur de Descartes. La Raison des émotions, Paris, Odile Jacob, 1999, p. 105-106.
  7. (en) Peter Tyrer et Kenneth R. Silk, Cambridge Textbook of Effective Treatments in Psychiatry, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-139-46757-5, lire en ligne).
  8. a b et c (en) J. Sutherland, « Should they de-Nobel Moniz? », dans The Guardian, 5 août 2004. Consulté le 18 février 2010
  9. (en) Kemsley, Sue, « Why Nobel Should Rescind the Prize », Psychosurgery (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes