Carolyn R. Bertozzi

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Carolyn R. Bertozzi
Biographie
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Carolyn Ruth BertozziVoir et modifier les données sur Wikidata
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Fratrie
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A travaillé pour
Chaire
Anne T. and Robert M. Bass Professorship in the School of Humanities and Sciences (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
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Distinctions
Prix Nobel de chimie ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Liste détaillée
Prix MacArthur ()
Presidential Early Career Award for Scientists and Engineers ()
ACS Award in pure chemistry ()
Agnes Fay Morgan Research Award (en) ()
Prix Ernst-Schering (en) ()
Prix Willard-Gibbs ()
Médaille William-H.-Nichols ()
Prix Lemelson–MIT ()
Prix Heinrich-Wieland ()
Prix Ernest-Orlando-Lawrence ()
Lauréats Clarivate des chercheurs les plus cités (en) ()
NAS Award in Chemical Sciences ()
National Inventors Hall of Fame ()
Arthur C. Cope Award ()
Membre étranger de la Royal Society ()
Prix John J. Carty pour l'avancement de la science ()
F. A. Cotton Medal ()
Bijvoet Medal (d) ()
Prix Dickson de médecine ()
Prix Welch de chimie (en) ()
Glenn T. Seaborg Medal (en) ()
Prix Wolf de chimie ()
Prix Nobel de chimie ()
Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences
Camille Dreyfus Teacher-Scholar Awards (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Carolyn Ruth Bertozzi, née le , est une chimiste américaine connue pour ses travaux en chimie et en biologie. Elle a inventé le terme « chimie bioorthogonale »[1] pour décrire les réactions chimiques qui se produisent dans les milieux biologiques sans interférer avec les réactions propres à ceux-ci, sujet pour lequel elle reçoit un tiers du prix Nobel de chimie en 2022[2].

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Carolyn Bertozzi a reçu une bourse MacArthur à 33 ans[3]. En 2010, elle reçoit le prix Lemelson du Massachusetts Institute of Technology, et en 2020 le prix Solvay pour la Chimie du futur[4]. Elle est membre de l'Académie nationale des sciences des États-Unis (2005), de l'Institut de médecine des États-Unis (2011) et de l'Académie nationale des inventeurs (2013).

Elle est colauréate d'un tiers du prix Nobel de chimie 2022, conjointement avec Morten Meldal et Karl Barry Sharpless, « pour le développement de la chimie click et de la chimie bioorthogonale »[2],[5].

Situation professionnelle[modifier | modifier le code]

À l'université Stanford, Carolyn Bertozzi est titulaire de la chaire Anne T. et Robert M. Bass à l'École des sciences humaines[6]. Bertozzi est également chercheuse au Howard Hughes Medical Institute (HHMI) [7] et ancienne directrice de Molecular Foundry, un centre de recherche en nanosciences du Lawrence Berkeley National Laboratory[8].

Formation et carrière[modifier | modifier le code]

Carolyn Bertozzi obtient un Bachelor of Arts en chimie à l'Université de Harvard, où elle travaille avec Joseph Grabowski sur la conception et la construction d'un calorimètre photoacoustique[9].

Bertozzi obtient un doctorat en chimie à l'université de Californie à Berkeley en 1993 avec Mark Bednarski, sur la synthèse chimique d'analogues d'oligosaccharides[10]. Elle découvre que les virus peuvent se lier aux sucres dans le corps[11]. Cette découverte l'a conduite à son domaine de recherche actuel, la glycobiologie. Bertozzi obtient une bourse postdoctorale à l'université de Californie à San Francisco, où elle étudie avec Steven Rosen l'activité des oligosaccharides endothéliaux dans la promotion de l'adhésion cellulaire aux sites d'inflammation[12],[13].

Bertozzi rejoint l'université de Californie à Berkeley en 1996[12]. Elle est chercheuse au Howard Hughes Medical Institute depuis 2000[8]. En 1999, elle fonde le domaine de la chimie bioorthogonale dont elle invente le terme en 2003[14],[15],[16] qui permet de modifier chimiquement des molécules dans des organismes vivants et de ne pas interrompre les processus de la cellule[17]. En 2015, Bertozzi rejoint l'Institut ChEM-H de l'université Stanford[18].

Activités de recherche[modifier | modifier le code]

Bertozzi étudie la glycobiologie des maladies comme le cancer, les troubles inflammatoires comme l'arthrite et les maladies infectieuses comme la tuberculose. Bertozzi a appliqué les techniques de la chimie bioorthogonale pour étudier le glycocalyx, les sucres qui entourent la membrane cellulaire. Ses découvertes ont fait progresser le domaine de la biothérapie[19]. Son laboratoire a créé des outils chimiques pour étudier les glycanes dans les systèmes vivants[8]. Le développement de nanotechnologies qui sondent les systèmes biologiques a conduit au développement d'un test rapide de dépistage de la tuberculose en 2018[20],[21]. Elle est conférencière invitée à la conférence TED de Stanford[22], avec un exposé conférence intitulé What the sugar coating on your cells is trying to tell you.

Les travaux récents de Carolyn Bertozzi portent sur la synthèse d'outils chimiques pour étudier les sucres à la surface des cellules appelés glycanes et leur impact sur des maladies telles que le cancer, l'inflammation et les infections virales comme le COVID-19[23].

Bertozzi est la rédactrice en chef de ACS Central Science, la première revue en libre accès évaluée par des pairs de l'American Chemical Society, qui offre tout le contenu gratuitement au public[24].

Startups biotechnologiques[modifier | modifier le code]

En plus de son travail académique, Bertozzi travaille avec des start-ups biotechnologiques.

  • Thios Pharmaceuticals ; fondée au début des années 2000 par Bertozzi et Steve Rosen[25].
  • 2008 : Redwood Bioscience, Emeryville[26], une société de biotechnologie qui utilise SMARTag[11],[27]. Redwood Bioscience a été acquise par Catalent Pharma Solutions en 2014. Bertozzi reste membre du comité consultatif de la division des produits biologiques de l'entreprise[27].
  • 2014 : Enable Biosciences qui se concentre sur les biotechnologies pour le diagnostic à domicile du diabète de type 1, du VIH et d'autres maladies[14],[28].
  • 2015 : Palleon Pharma[29], spécialisée dans l'étude des inhibiteurs de points de contrôle glyco-immuns en tant que traitement potentiel du cancer[30].
  • 2017 : InterVenn Biosciences, cofondée avec Aldo Carrascoso, entrepreneur philippin, qui utilise la spectrométrie de masse et l'intelligence artificielle pour améliorer la glycoprotéomique[14],[31].
  • 2018 : Grace Science Foundation (cofondée). Cette fondation se concentre sur la guérison du déficit en NGLY1 en développant des thérapies efficaces et peu coûteuses[32].
  • 2019 : OliLux Biosciences et Lycia Therapeutics. La première développe de nouvelles méthodes de détection de la tuberculose[14],[33]. La deuxième se concentre sur le développement d'une technologie qui utilise des chimères ciblant les lysosomes[14],[34].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Carolyn R. Bertozzi », HHMI.org (consulté le ).
  2. a et b Fondation Nobel, « The Nobel Prize in Chemistry 2022 », sur NobelPrize.org (consulté le ).
  3. « Carolyn Bertozzi, Organic Chemist », MacArthur Foundation (consulté le ).
  4. Olivier Gosset, « Le Prix Solvay à l'Américaine Carolyn Bertozzi », sur lecho.be, (consulté le ).
  5. Une liste complète est sur |sa page.
  6. « Stanford chemist explains excitement of chemistry to students, the public », https://news.stanford.edu/news/2015/june/chemistry-bertozzi-qna-060515.html,‎
  7. « Carolyn Bertozzi honored by GLBT organization », UC Berkeley News,‎ (lire en ligne)
  8. a b et c « Carolyn Bertozzi », HHMI (consulté le ).
  9. Joseph J. Grabowski, Carolyn R. Bertozzi, John R. Jacobsen et Ahamindra Jain, « Fluorescence probes in biochemistry: An examination of the non-fluorescent behavior of dansylamide by photoacoustic calorimetry », Analytical Biochemistry, vol. 207, no 2,‎ , p. 214–26 (PMID 1481973, DOI 10.1016/0003-2697(92)90003-P)
  10. « Bertozzi: Infectious In Her Enthusiasm », Chemical & Engineering News, vol. 78, no 5,‎ , p. 26–35.
  11. a et b « Carolyn Bertozzi | Lemelson-MIT Program », lemelson.mit.edu (consulté le ).
  12. a et b T. Davis, « Profile of Carolyn Bertozzi », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 107, no 7,‎ , p. 2737–2739 (PMID 20160128, PMCID 2840349, DOI 10.1073/pnas.0914469107, Bibcode 2010PNAS..107.2737D)
  13. Mary Beth Gardiner, « The Right Chemistry », HHMI Bulletin, vol. Winter 2005,‎ , p. 8–12 (lire en ligne, consulté le )
  14. a b c d et e « Carolyn Bertozzi's glycorevolution », Chemical & Engineering News (consulté le ).
  15. « NIHF Inductee Carolyn Bertozzi Invented Bioorthogonal Chemistry », www.invent.org (consulté le ).
  16. Ellen M. Sletten et Carolyn R. Bertozzi, « From Mechanism to Mouse: A Tale of Two Bioorthogonal Reactions », Accounts of Chemical Research, vol. 44, no 9,‎ , p. 666–676 (ISSN 0001-4842, PMID 21838330, PMCID 3184615, DOI 10.1021/ar200148z)
  17. Ellen M. Sletten et Carolyn R. Bertozzi, « Bioorthogonal Chemistry: Fishing for Selectivity in a Sea of Functionality », Angewandte Chemie International Edition in English, vol. 48, no 38,‎ , p. 6974–6998 (ISSN 1433-7851, PMID 19714693, PMCID 2864149, DOI 10.1002/anie.200900942)
  18. « Carolyn R. Bertozzi », bertozzigroup.stanford.edu.
  19. Han Xiao, Elliot C. Woods, Petar Vukojicic et Carolyn R. Bertozzi, « Precision glycocalyx editing as a strategy for cancer immunotherapy », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 113, no 37,‎ , p. 10304–10309 (ISSN 0027-8424, PMID 27551071, PMCID 5027407, DOI 10.1073/pnas.1608069113)
  20. « Carolyn Bertozzi 2010 Lemelson-MIT Prize » [archive du ], MIT (consulté le ).
  21. Mireille Kamariza, Peyton Shieh, Christopher S. Ealand et Julian S. Peters, « Rapid detection of Mycobacterium tuberculosis in sputum with a solvatochromic trehalose probe », Science Translational Medicine, vol. 10, no 430,‎ , eaam6310 (ISSN 1946-6242, PMID 29491187, PMCID 5985656, DOI 10.1126/scitranslmed.aam6310)
  22. Carolyn Bertozzi, « Carolyn Bertozzi | Speaker | TED », www.ted.com (consulté le ).
  23. « Carolyn Bertozzi | Department of Chemistry », chemistry.stanford.edu (consulté le ).
  24. Linda Wang, « Carolyn Bertozzi To Lead ACS Central Science | Chemical & Engineering News », cen.acs.org (consulté le ).
  25. Alice A. McCarthy, « Thios Pharmaceuticals Targeting Sulfation Pathways », Chemistry & Biology, vol. 11, no 2,‎ , p. 147–148 (PMID 15123271, DOI 10.1016/j.chembiol.2004.02.008, lire en ligne)
  26. Alison McCook, « Women in Biotechnology: Barred from the Boardroom », (consulté le ).
  27. a et b « Redwood Bioscience Inc. | IPIRA », ipira.berkeley.edu (consulté le ).
  28. « Enable Biosciences, Inc. | IPIRA », ipira.berkeley.edu (consulté le ).
  29. Palleon Pharma - Leadership
  30. Modèle:Lien web -US.
  31. « InterVenn Biosciences | AI-Driven Mass Spectrometry », intervenn.bio (consulté le ).
  32. « Grace Science Foundation ».
  33. Ryan Dinkele, Sophia Gessner, Anastasia S. Koch et Carl Morrow, « Capture and visualization of live Mycobacterium tuberculosis bacilli from tuberculosis bioaerosols », bioRxiv,‎ , p. 2019.12.23.887729 (DOI 10.1101/2019.12.23.887729, S2CID 213539003, lire en ligne)
  34. Steven Banik, Kayvon Pedram, Simon Wisnovsky et Nicholas Riley, « Lysosome Targeting Chimeras (LYTACs) for the Degradation of Secreted and Membrane Proteins », Figshare,‎ (DOI 10.26434/chemrxiv.7927061.v2, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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