Fritz Haber

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Fritz Haber
Fritz Haber en 1918.
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Geheimer Rat
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BâleVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière à Hörnli avec crématorium (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Clara Immerwahr (de à )
Charlotte Haber (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Hermann Haber (d)
Ludwig F. Haber (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Johannes Jaenicke (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Œuvres principales
Vue de la sépulture.

Fritz Haber, né le à Breslau, Royaume de Prusse[1] et mort le à Bâle, Suisse, est un chimiste allemand qui reçoit le prix Nobel de chimie en 1918 pour ses travaux sur la synthèse de l'ammoniac[2], importante pour la fabrication d'engrais et d'explosifs. Il est également considéré comme le « père de l'arme chimique » pour ses travaux sur le dichlore et d'autres gaz toxiques largement utilisés pendant la Première Guerre mondiale. D'origine juive, il est contraint à l'exil en 1933, en route depuis Londres pour la Palestine, il meurt à Bâle en Suisse durant son voyage.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fritz Haber en 1905

Fritz Haber est issu de la petite bourgeoisie juive allemande. Son père, qui faisait le commerce de peintures et produits chimiques et avait perdu sa femme trois semaines après la naissance de Fritz, le tint pour « responsable » de cette mort, ce qui entraîna ultérieurement des tensions entre le père et le fils. Il poursuit ses études secondaires au lycée Sainte-Élisabeth de Breslau.

Avant de commencer sa carrière universitaire, Fritz Haber fait une formation commerciale et travaille dans l'entreprise de son père ainsi qu'à l'École polytechnique fédérale de Zurich avec Georg Lunge (de).

De 1886 à 1891, il étudie à l'université de Heidelberg sous la direction de Robert Bunsen, puis à l'université Frédéric-Guillaume de Berlin dans le groupe de A. W. Hoffmann, et enfin à l'École technique de Charlottenburg avec Carl Liebermann.

En 1893, il abjure le judaïsme pour devenir luthérien (protestant).

Il se marie au tournant du siècle avec Clara Immerwahr, tout comme lui juive, allemande et brillante chimiste. De leur union naît un garçon, Hermann, en 1902, après une grossesse difficile. Clara abandonne ses travaux à l'université pour s'occuper de l'enfant, tandis que son mari part pour une mission de plusieurs mois aux États-Unis.

Après le suicide de Clara en 1915, Fritz Haber se remarie le 25 octobre 1917 avec Charlotte Nathan. Ils auront une fille, Eva Charlotte, et un fils, Ludwig Fritz (1921-2004). Fritz et Charlotte divorceront en 1927.

Fritz Haber est parfois crédité, à tort, d'avoir été le premier chimiste à synthétiser le MDMA. Aucun des travaux de Haber ne laisse apparaître en effet qu'il se soit intéressé à cette drogue synthétisée par Anton Köllisch qui travaillait alors pour la société Merk. Celle-ci prit un brevet pour cette méthode de synthèse en 1914[3].

Synthèse de l'ammoniac[modifier | modifier le code]

Photo de l'appareil de laboratoire utilisé par Haber pour synthétiser l'ammoniac en 1909. (Photo prise en juillet 2009 au Musée juif de Berlin).

Durant la période de 1894 à 1911 à Karlsruhe, il développe un procédé de synthèse catalytique de l'ammoniac à partir d'hydrogène et d'azote dans des conditions de haute température et haute pression, que BASF adoptera en 1909 sous l'impulsion de Carl Bosch (d'où son nom officiel de « procédé Haber-Bosch »[4]). Il devient riche et influent. En 1914, il est l'un des signataires du Manifeste des 93 : ce document, publié en Allemagne dans La Revue Scientifique le 4 octobre 1914 en réaction au repli allemand lors de la bataille de la Marne, soutenait la politique guerrière du Reich et de son Kaiser. Il obtient la médaille Liebig en 1914.

Diplôme accompagnant le prix Nobel de chimie de 1918 remis à Fritz Haber. Photographie prise au Musée d'histoire naturelle de l'Université de Wrocław.

Il a reçu le prix Nobel de chimie de 1918 « pour la synthèse de l'ammoniac à partir de ses éléments[2] ». Le procédé Haber a été une étape importante dans la chimie industrielle, car il a séparé la production de produits azotés, comme les engrais, les explosifs et les matières premières chimiques, des ressources naturelles terrestres, en particulier du nitrate de sodium, dont le Chili était l'un des principaux (et presque unique) producteur dans les années 1920. La synthèse de l'ammoniac ouvrit la voie à la production massive et industrielle d'engrais pour l'agriculture.

Les prix Nobel des années de guerre (1914 à 1919) furent décernés en juin 1920. Les Français, les Britanniques et les Américains boycottèrent la cérémonie en raison des activités d'Haber pendant les hostilités[5].

Travaux militaires et premier mariage[modifier | modifier le code]

Attaque aux gaz toxiques (probablement du chlore gazeux) pendant la Première Guerre mondiale. Les gaz se répandent depuis des cylindres dont une extrémité est ouverte lorsque le vent souffle dans une direction donnée. Photographie prise depuis un avion.

Pendant la Première Guerre mondiale, il travaille activement à la mise au point d'armes chimiques et l'emploi du chlore comme gaz de combat (« vagues dérivantes ») reçoit l'accord de l'état-major allemand. La première offensive allemande au chlore, sous sa supervision, lors de la deuxième bataille d'Ypres[6], est réussie mais ne parvient pas à obtenir la percée décisive pour des raisons essentiellement stratégiques[7]. L'état-major allemand n'avait pas prévu une telle efficacité, même si les positions françaises étaient décimées, les troupes allemandes n'étaient pas prêtes à se déplacer.

La première épouse de Fritz Haber, Clara Immerwahr, également chimiste de formation, réprouve ce dévoiement de la science et se donne la mort quelques jours après cette première attaque.

Haber avait connu Clara à l’âge de dix-huit ans (elle en avait alors quinze) et il avait voulu la demander en mariage. Mais leurs parents respectifs s’étaient opposés au projet, jugeant Haber trop jeune. Les deux jeunes gens avaient pu se fiancer quand Haber s’était mis à travailler pour le compte de son père, mais les fiançailles avaient été rompues à la suite de la malheureuse affaire du chlorure de chaux. Sous l’influence de Haber, Clara s’était entre-temps mise à étudier la chimie et elle avait été la première femme à recevoir un doctorat de l’université de Breslau. À Fribourg, Fritz et Clara renouent leur ancienne idylle et se marient trois mois plus tard, au cours de l’été 1901[8].

Cette surenchère dans la barbarie surpasse ce que l'épouse de Fritz Haber peut supporter. Dès le début, Clara Haber fait l’impossible pour dissuader son mari d’entreprendre des recherches qu’elle juge criminelles et contraires à l’éthique scientifique la plus élémentaire et tente en vain de faire comprendre à celui-ci à quel point son travail sur les gaz toxiques corrompt et pervertit l’essence même de la chimie. Elle fait cela au nom des principes humanitaires et, finalement, elle exige qu’il abandonne immédiatement ses recherches.

Mais au nom des intérêts supérieurs de son pays, Haber refuse de l’écouter. Un savant, lui répond-il, appartient au monde en temps de paix et à son pays en temps de guerre. Les gaz peuvent permettre à l’Allemagne de gagner la guerre[9] et lui-même lutte pour une Allemagne triomphante, pilier de justice et d’ordre, soutien de la culture et de la science.

L’obstination de son mari révoltera Clara. « Elle aurait pu décider la séparation ou le divorce, note Morris Goran[10]. Elle aurait alors tenté d’être à nouveau reconnue en tant que Clara Immerwahr, savante et militante humanitaire. Elle aurait aussi pu effacer la tache que le nom de Haber associé aux gaz empoisonnés, lui avait infligée. Mais elle ne réfléchissait pas de manière logique et elle agit dans le feu de la dispute. » Désespérée par l’attitude de son mari, Clara se suicide d’un coup de revolver, un soir du printemps 1915, alors que Haber dirige une attaque aux gaz sur le front Est[11]. En fait, il semblerait que la situation sentimentale du couple ait joué un rôle non négligeable dans son suicide (Fritz Haber entretenait une liaison avec sa secrétaire Charlotte Nathan, ce qui a beaucoup affecté Clara Immerwahr [12]). Ce conflit inspira à Claude Cohen, médecin anesthésiste devenu à cette occasion auteur de théâtre sa pièce Le nuage vert [13], représentée au Festival off d'Avignon en 2013, sous le titre Qui êtes-vous, Fritz Haber ?, pièce qui rend compte de la confrontation des époux.

Dernières applications industrielles et exil[modifier | modifier le code]

Membre du conseil de surveillance du groupe militaro-industriel IG Farben dès sa création en 1925, Haber fut aussi actif dans les recherches sur les réactions de combustion, sur la séparation de l'or de l’eau de mer, sur le mécanisme d’adsorption et l’électrochimie.

En 1925, à bord du Meteor, il conçoit l'idée de chercher de l'or dans l'océan pour payer les dettes de la Première Guerre mondiale. Des études dans le laboratoire spéciale du Meteor, il ressort que la quantité d'or est minime et inférieure à ce qui jusqu'alors était cru[14].

La plus grande partie de son travail eut lieu de 1911 à 1933 à l’Institut de physique et d’électrochimie de Berlin-Dahlem. Il s’intéressa également aux pesticides et ses recherches permirent à Leonid Andrussow de mettre au point le procédé Andrussow servant à fabriquer industriellement le Zyklon B, produit initialement conçu comme insecticide pour désinfecter les cales de bateau et qui sera employé par les nazis, des années plus tard, dans les chambres à gaz des camps d'extermination.

En 1932, il est lauréat de la Médaille Rumford.

Peu après son arrivée au pouvoir le 30 janvier 1933, Adolf Hitler fait écarter les juifs de la fonction publique allemande. À cette époque, les scientifiques et les universitaires sont presque tous des fonctionnaires. Même si Hitler sait que Fritz Haber est un savant de premier plan qui adhère aux valeurs allemandes et qui par ses travaux a permis à l’Allemagne de prolonger la Première Guerre mondiale d'une année, il refuse de le laisser continuer à occuper le poste de directeur du Kaiser-Wilhelm Institut de physico-chimie à Berlin. Max Planck tente de faire fléchir le Führer lors d'une rencontre en tête-à-tête, mais ce dernier réplique : « Si la science ne peut se passer des Juifs, nous nous passerons de la science l'espace de quelques années »[15].

Il se rend en Angleterre auprès de Chaïm Weizmann qui lui propose un poste de scientifique à l’Institut Daniel-Sieff (Institut Weizmann), en Palestine mandataire britannique. Haber accepte le poste, mais il meurt d’une crise cardiaque au cours de son voyage dans l'hôtel Euler à Bâle le 29 janvier 1934[16],[17]. « Il ne verra jamais l’utilisation faite par les nazis de son produit destiné à désinsectiser les cales de bateaux et qui s’appelait le Zyklon B[18] ».

Postérité et hommages[modifier | modifier le code]

La constante de Haber désigne la dose minimale de gaz fatale à l'homme. La « constante de Haber » s’applique selon la formule , où C est la constante, P le poids de gaz en milligrammes par mètre cube et T le temps d’exposition en minutes. On peut, grâce à elle, calculer la dose mortelle d’un gaz en fonction du temps d’exposition[19].

Un institut berlinois porte toujours son nom (Fritz-Haber-Institut der Max-Planck-Gesellschaft) ainsi qu'un autre à Karlsruhe et le centre de recherches en dynamique moléculaire de l'Université hébraïque de Jérusalem, le Fritz Haber Center for Molecular Dynamics Research[20].

Le groupe de power métal suédois Sabaton parle de ses travaux dans leur musique Father.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Grundriss der technischen Elektrochemie auf theoretischer Grundlage. R. Oldenburg, München 1898.
  • Thermodynamik technischer Gasreaktionen. R. Oldenburg, München 1905.
  • mit E. Ramm, N. Caro: Aus Luft durch Kohle zum Stickstoffdünger, zu Brot und reichlicher Nahrung. R. Oldenburg, München 1920.
  • Fünf Vorträge aus den Jahren 1920–1923. J. Springer, Berlin 1924. Nouvelle édition sous le titre: Die Chemie im Kriege – Fünf Vorträge (1920–1923) über Giftgas, Sprengstoff und Kunstdünger im Ersten Weltkrieg. Comino, Berlin 2020, (ISBN 978-3-945831-26-7).
  • Aus Leben und Beruf. Aufsätze, Reden, Vorträge. J. Springer, Berlin 1927.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Fondation Nobel, « The Nobel Prize in Chemistry 1918 : Fritz Haber », Fondation Nobel, (consulté le )
  2. a et b (en) « for the synthesis of ammonia from its elements » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Chemistry 1918 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 8 août 2010
  3. Zur Frühgeschichte von „Ecstasy“. U. Benzenhöfer & T. Passie. https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00115-005-2001-y
  4. Massoubre 2008 [EPUB] emplacement 1030 et suiv. sur 1682 ainsi que Mouhot 2009
  5. Mensuel La Recherche, numéro spécial Nobel d'octobre 2008, p. 67
  6. (en) William B. Jensen, « Fritz Haber : German chemist », sur Britannica.com
  7. Michel Rival 1996
  8. Michel Rival 1996, p. 35
  9. Fritz Haber: Die Chemie im Kriege – Fünf Vorträge (1920–1923) über Giftgas, Sprengstoff und Kunstdünger im Ersten Weltkrieg. Comino, Berlin 2020, p. 41- 56, (ISBN 978-3-945831-26-7)
  10. Morris Goran, « The Present-Day Significance of Fritz Haber », American Scientist, vol. 35, no 3,‎ , p. 306–403
  11. Michel Rival 1996, p. 58
  12. Olivier Lepick, La grande guerre chimique, PUF,
  13. Le nuage vert, Éditions Ovadia.
  14. Jules Rouch, Époque contemporaine, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 68
  15. John Cornwell (trad. de l'anglais), Les Savants d'Hitler : Histoire dun pacte avec le diable [« Hitler's Scientists. Science, War and the Devil's Pact »], Paris, Albin Michel, , 525 p. (ISBN 978-2-226-18974-5, présentation en ligne), p. 44
  16. Dietrich Stolzenberg 2004, p. 299-300.
  17. Max von Laue 1934.
  18. Claude Cohen, « La face sombre du patriotisme : le cas Fritz Haber », Inflexions 2014/2, no 26,‎ , p. 121 à 129 (lire en ligne).
  19. Michel Rival 1996, p. 65
  20. Site du Fritz Haber Center for Molecular Dynamics Research

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Jörg Albrecht, « Brot und Kriege aus der Luft », Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, vol. 41,‎ , p. 77.
  • Eric Brown, Des chimistes de A à Z, Paris, Ellipses, , 400 p. (ISBN 2-7298-0932-5) .
  • Paul Depovere, La Fabuleuse Histoire des bâtisseurs de la chimie moderne, Bruxelles, de Boeck, , 137 p. (ISBN 978-2-8041-5877-4) .
  • (en) Thomas Hager, The Alchemy of Air : A Jewish Genius, a Doomed Tycoon, and the Scientific Discovery That Fed the World but Fueled the Rise of Hitler, New York, Harmony Books, , 336 p. (ISBN 978-0-307-35178-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (de) « Die Tragik der verschmähten Liebe », Mannheimer Forum (de), Munich, Adolf-Henning Frucht Piper,‎ .
  • (de) Gerhard Kaiser, « Wie die Kultur einbrach. Giftgas und Wissenschaftsethos im Ersten Weltkrieg », Merkur (de), vol. 56, no 635,‎ , p. 210-220.
  • (de) Max von Laue, « Fritz Haber », Naturwissenschaften, Springer Verlag,‎ (DOI 10.1007/BF01495380). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (de) Hans-Erhard Lessing, « Brot für die Welt, Tod dem Feind », dans Stephan Leibfried et al., Berlins Wilde Energien – Porträts aus der Geschichte der Leibnizschen Wissenschaftsakademie, Berlin, de Gruyter, (ISBN 978-3-110-37598-5).
  • Jean-Philippe Massoubre, Histoire de l'IG-Farben (1905-1952), Paris, L'Harmattan, , 114 p. (ISBN 978-2-296-06254-2, lire en ligne) .
  • Jean-François Mouhot, « La belle idée de Fritz Haber », L'Histoire, no 348,‎ , p. 32 (lire en ligne).
  • Arkan Simaan, « Le paradoxe de la science : Fritz Haber », Les Cahiers rationalistes, no 579,‎ (lire en ligne).
  • Michel Rival, Les apprentis sorciers : Haber, von Braun, Teller, Paris, Seuil, coll. « Science ouverte », , 234 p. (ISBN 978-2-02-021515-2 et 2-020-21515-2, OCLC 35713705).
  • Arkan Simaan, « Fritz Haber, chimiste à double visage », Science et pseudo-sciences, no 269,‎ (lire en ligne).
  • (en) Dietrich Stolzenberg, Fritz Haber: Chemist, Nobel Laureate, German, Jew : A Biography, Philadelphia, Chemical Heritage Foundation, , 336 p. (ISBN 0941901246). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Fritz Stern, Fünf Deutschland und ein Leben: Erinnerungen, Munich, Beck, (ISBN 978-3-406-55811-5).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]