Prince (dignité)

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Prince (du latin princeps, premier) est un nom qui marque la dignité de celui qui possède une souveraineté en titre ou de celui qui est d'une maison souveraine[1]. Sa forme féminine est la princesse.

De manière absolue, lorsque le mot prince se dit avec l'article défini, il désigne le souverain qui commande dans le lieu où l'on parle[1]. Il désigne le chef d'un État, c'est-à-dire le « premier des citoyens », quel que soit son titre, ou même son régime politique. On retrouve cette acception dans l'expression « le fait du prince ». C'est ainsi que Nicolas Machiavel a nommé son ouvrage traitant de l'art et la manière de gouverner, Le Prince.

Histoire du rang et du titre de prince[modifier | modifier le code]

Terme générique pour indépendant ou souverain. Par exemple, certains dirigeants utilisent les titres de seigneur, baron souverain, comte[2] souverain, marquis[3], duc, prince[4]. Ils sont toujours considérés comme des princes même s’ils n’utilisent pas toujours le titre. C’est le sens de prince au Moyen Âge et celui utilisé par Machiavel[5].

Prince est aussi un nom qui se donne à ceux qui, sans être souverains ou de maison souveraine, possèdent des terres qui ont le titre de principauté[1].

On appelle princes de l'Église les cardinaux[1].

Titre de noblesse[modifier | modifier le code]

En Belgique[modifier | modifier le code]

Histoire de Titre et rang[modifier | modifier le code]

En Belgique, le titre de prince — distinct de celui de prince de la famille royale — est le titre de noblesse le plus élevé de la hiérarchie nobiliaire. Au contraire des titres de marquis ou de duc, il n'est pas octroyé par le roi des Belges à un roturier, mais seulement à des aristocrates dont la famille, même étrangère, détenait le grade ou le titre de prince avant l'indépendance de la Belgique (1830).

Catégories[modifier | modifier le code]

Le titre et le rang de prince en Belgique sont de trois catégories[6]. Il n’y a que quelques familles qui possèdent potentiellement ce titre en Belgique. La première est la maison royale de Belgique, où les membres sont qualifiés de princes[6].

Deuxièmement, le titre noble de prince, généralement reconnu aux familles princières étrangères qui prennent la nationalité belge[6], et, la troisième, les familles reconnues avec le rang de prince, par exemple un titre comte souverain Limburg Stirium, duc, etc[7].

Liste[modifier | modifier le code]

En France[modifier | modifier le code]

Comme il n'existe plus de principautés en France, cette qualité n'y est pas un titre de noblesse, il s'agit toujours soit de l'appartenance à la famille régnante, soit d'un titre étranger.

En France, le titre de prince s'applique essentiellement à la famille royale directe. C'est ainsi que les appellations de princes de Condé, de Conti, de Dombes, de Joinville, etc. étaient données à des branches cadettes de la famille de Bourbon sans que ces terres aient été qualifiées de principauté. « Monsieur le Prince » était le titre donné au prince de Condé à la cour de Louis XIV.

Au cours de l'histoire, le titre de prince et le rang de principauté furent donnés à certains fiefs par l'usage et l'ancienneté de l'appellation. Cependant, lorsqu'il y eut création de titres de princes ou de principautés par le roi, sous l'Ancien Régime ou la Restauration, ce titre n'engendra aucune préséance sur les titres ducaux, qui restaient le rang le plus élevé des titres nobiliaires.

Le titre de prince est porté par plusieurs familles nobles françaises prétendant posséder ce titre dans des titres anciens, mais il s'agit d'une traduction de la qualité de princeps, qui s'applique au premier des seigneurs de la contrée. C'est ainsi que la famille de Talleyrand prétendait avoir le titre de prince de Chalais.

Princes dans les territoires d'empires[modifier | modifier le code]

Dans les empires comme le Saint-Empire, l'Autriche ou la Russie, le prince était le titulaire d'un fief souverain qui pouvait être mondain ou ecclésiastique.

En Allemagne, le prince est titulé Fürst s'il s'agit d'un actuel chef d'une famille princière, pour example, le souverain d'une principauté, à la différence des agnats. Le Fürst se distingue de ses fils ou neveux, qui portent le titre de Prinz. Son épouse porte le titre de Fürstin, traduit le plus souvent en français par « princesse ». Les titres Fürst et Fürstin ne sont assumés qu'avec la succession au poste de chef de famille. Le prince héritier est le Erbprinz dans les familles princières.

Le titre de Fürst n'est généralement pas détenu par des membres ou des chefs de maisons de rang supérieur (anciennement dynasties royales, grand-ducales ou ducales). Le prince héritier d'une famille royale toujours régnante, donc un future roi, est appelé Kronprinz (prince de couronne). Lorsqu'ils ne règnent plus, ils utilisent des titres différents selon la tradition.

En Russie, knyaz (traduction de « prince »), est le plus haut degré de la noblesse, comme dans la Chine impériale, où il existait néanmoins cinq grades de princes, du temps de la dynastie des Zhou et des Qing.

Princes Islamiques[modifier | modifier le code]

Islam Sunnite[modifier | modifier le code]

Le titre de Prince est utilisé dans l'Islam sunnite pour les descendants de Hazrat Ishaan, qui sont les Imams de Famille du prophète Muhammad dans la croyance sunnite ishaani et les chefs suprêmes de la communauté soufie Naqshbandi en tant que descendants de sang de leur grand-patriarche Sayyid Bahauddin Naqshband. Les titres "Shahzada", "Amir", "Mir" et "Sardar" sont tous traduits par "Prince" et sont encore utilisés aujourd'hui pour s'adresser aux Hazrat Ishaans en ce qui concerne leurs relations avec la famille royale de l'Empire moghol et du Royaume d'Afghanistan et pour rendre hommage à leur responsabilité de diriger l'Islam sunnite ishaani. Elle est jusqu'à aujourd'hui utilisée comme une coutume renforcée qui a survécu à l'abolition du Monarchie afghane à l'occasion de la l'invasion soviétique en Afghanistan[8],[9].

Islam Chiite[modifier | modifier le code]

Dans l'Islam chiite le titre de Prince est également utilisé comme adresse pour l'Agha Khan le leader de la Nizari ismaili. Le titre de Prince est -similaire à celui du Hazrat Ishaan- prévalant comme une coutume à l'occasion de sa longue utilisation en tant que membres de la Kadjar et au regard de leur responsabilité de diriger l'Ismaélien Chiite Islam[10],[11].

Princes actuels[modifier | modifier le code]

En 2018, il existe trois territoires ayant le rang de principauté qui confèrent à leur possesseur le titre de prince :

Autres Princes aristocratique include:

Princes dans la Bible[modifier | modifier le code]

Les princes d'Israël de l'Ancien Testament[modifier | modifier le code]

Plusieurs princes d'Israël sont nommés dans l'Ancien Testament. Les princes d'Israël apportaient leur offrande à Dieu au nom de la tribu qu'ils représentaient[12] et ils commandaient le corps de l'armée de la tribu dont ils étaient princes[13]. Chaque prince d'Israël était chef de la maison paternelle de sa tribu[14].

À titre d'exemple, dans le désert de Sinaï, le premier jour du second mois, la seconde année après la sortie du pays d'Égypte du peuple d'Israël[15], voici les noms de princes mentionnés pour les douze tribus :

  1. Prince de la tribu de Ruben : Élitsur, fils de Schedéur[16]
  2. Prince de la tribu de Siméon : Schelumiel, fils de Tsurischaddaï[17]
  3. Prince de la tribu de Juda : Nahshon, fils d'Amminadab[18]
  4. Prince de la tribu d'Issacar : Nethaneel, fils de Tsuar[19]
  5. Prince de la tribu de Zebulon : Éliab, fils de Hélon[20]
  6. Prince de la tribu d'Éphraïm : Élishama, fils d'Ammihoud[21]
  7. Prince de la tribu de Manassé : Gamliel, fils de Pedahtsur [22]
  8. Prince de la tribu de Benjamin : Abidân, fils de Guideoni[23]
  9. Prince de la tribu de Dan : Ahiézer, fils d'Ammischaddaï[24]
  10. Prince de la tribu d'Asher : Paguiel, fils d'Ocran[25]
  11. Prince de la tribu de Gad : Éliasaph, fils de Déuel[26]
  12. Prince de la tribu de Nephthali : Ahira, fils d'Énan[27]

Lorsque le peuple d'Israël se préparait à se partager le pays de Canaan[28] , de nouveaux princes d'Israël ont été nommés, les autres princes étant morts dans le désert :

  1. Prince de la tribu de Siméon : Samuel, fils d'Ammihud[29]
  2. Prince de la tribu de Juda : Caleb, fils de Jephunné[30]
  3. Prince de la tribu de Issacar : Paltiel, fils d'Azzan[31]
  4. Prince de la tribu de Zabulon :  Élitsaphan, fils de Parnac[32]
  5. Prince de la tribu de Éphraïm : Kemuel, fils de Schiphtan[33]
  6. Prince de la tribu de Benjamin : Élidad, fils de Kislon[34]
  7. Prince de la tribu de Dan : Buki, fils de Jogli[35]
  8. Prince de la tribu de Aser : Ahihud, fils de Schelomi[36]
  9. Prince de la tribu de Nephthali : Pedahel, fils d'Ammihud[37]
  10. Prince de la demi-tribu de Manassé : Hanniel, fils d'Éphod[38]

Le Prince ou le Messie[modifier | modifier le code]

Dans l'Ancien Testament, le livre d'Isaïe annonce la naissance d'un enfant qui deviendra un chef et qui aura l'esprit de Dieu. Selon la tradition chrétienne, ce rejeton serait le Messie et ce livre annoncerait la naissance de Jésus. Cet enfant est appelé :

  • « Prince de la paix »[39].

Dans le Nouveau Testament, Jésus est appelé :

  • « Prince de la vie »[40] ;
  • « Prince et Sauveur »[41] ;
  • « Prince du salut des fils de Dieu »[42] ;
  • « Prince des rois de la Terre »[43].

Le Prince des ténèbres[modifier | modifier le code]

Il est écrit dans le Nouveau Testament que les scribes[44] et les pharisiens[45] croyaient que Belzébuth, prince des démons, chassait les démons[46].

Jésus y parle de l'existence d'un prince de ce monde :

  • «...le prince de ce monde sera jeté dehors. »[47]
  • «...le prince du monde vient. »[48]
  • «...le prince de ce monde est jugé. »[49]

L'apôtre Paul parle de princes du mal :

  • «...dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion »[50]
  • « Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. »[51]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Dictionnaire de l'Académie française, 4e édition, 1768.
  2. M. Lesbroussart, Mémoire sur Baudouin premier comte souverain de la Flandre, De Mat, (lire en ligne), p. 285
  3. Aimé Ferraris, Notice historique et généalogique sur la famille impériale et royale des princes de Gonzaga, ou Documents pour servir à l'histoire de l'Italie par Aimé Ferraris, Impr. nationale de C. Biancardi, , 128 p. (lire en ligne)
  4. (en) Anne Fuller, Florence, Machiavelli, The Prince and Its Historical Context, Open University Press, (lire en ligne)
  5. (en) English Synonymes Explained : In Alphabetical Order, Baldwin &Cradock & Simpkin Marshall, (lire en ligne)
  6. a b et c « Quel nom pour les princes qui ne seront plus «de Belgique»? », sur Le Soir, (consulté le )
  7. « Quel nom pour les princes qui ne seront plus «de Belgique»? », Le Soir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Subh E Noor, Programm 19th Jan 2019, 92NewsHD ; enregistré et publié sur YouTube
  9. Tazkare Khwanadane Hazrat Eshan(généalogie de la famille de Hazrat Eshan)(par l'auteur et enquêteur:Muhammad Yasin Qasvari Naqshbandi company:Edara Talimat Naqshbandiyya Lahore)
  10. "Table of Personal Salutes, 11 Gun Salutes". Liste des bureaux de l'Inde et de la Birmanie pour 1945 : 43. 1945. Table of Personal Salutes, Salutes of 11 Guns
  11. « Who is Prince Karim al Husseini Aga Khan? », sur ABC News
  12. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 7:2-5 et 7:10-88
  13. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 10:14-27
  14. La Sainte Bible, version Louis Segond, Josué 22:14
  15. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 1:1
  16. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 1:5, 1:16, 2:10 et 7:2
  17. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 1:6,1:16, 2:12 et 7:2
  18. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 1:7, 1:16, 2:3 et 7:2
  19. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 1:8, 1:16, 2:5 et 7:2
  20. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 1:9, 1:16, 2:7 et 7:2
  21. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 1:10, 1:16, 2:18 et 7:2
  22. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 1:10, 1:16, 2:20 et 7:2
  23. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 1:11, 1:16, 2:22 et 7:2
  24. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 1:12, 1:16, 2:25 et 7:2
  25. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 1:13, 1:16, 2:27 et 7:2
  26. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 1:14, 1:16, 2:14 et 7:2
  27. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 1:15, 1:16, 2:29 et 7:2
  28. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 34:17
  29. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 34:20
  30. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 34:19
  31. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 34:26
  32. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 34:25
  33. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 34:24
  34. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 34:21
  35. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 34:22
  36. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 34:27
  37. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 34:28
  38. La Sainte Bible, version Louis Segond, Nombres 34:23
  39. La Sainte Bible, version Louis Segond, Ésaïe 9:6
  40. La Sainte Bible, version Louis Segond, Actes 3:15.
  41. La Sainte Bible, version Louis Segond, Actes 5:31
  42. La Sainte Bible, version Louis Segond, Hébreux 2:10
  43. La Sainte Bible, version Louis Segond, Apocalypse 1:5
  44. La Sainte Bible, version Louis Segond, Marc 3:22
  45. La Sainte Bible, version Louis Segond, Matthieu 12:24
  46. La Sainte Bible, version Louis Segond, Matthieu 9:34.
  47. La Sainte Bible, version Louis Segond, Jean 12:31
  48. La Sainte Bible, version Louis Segond, Jean 14:30.
  49. La Sainte Bible, version Louis Segond, Jean 16:11.
  50. La Sainte Bible, version Louis Segond, Éphésiens 2:2.
  51. La Sainte Bible, version Louis Segond, Éphésiens 6:12.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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