Edward G. Robinson
Nom de naissance | Emanuel Goldenberg |
---|---|
Naissance |
Bucarest (Roumanie) |
Nationalité |
Roumaine Américaine |
Décès |
(à 79 ans) Los Angeles, Californie (États-Unis) |
Profession | Acteur |
Films notables |
Assurance sur la mort La Maison rouge Key Largo Les Dix Commandements Soleil vert |
Edward G. Robinson, nom de scène d'Emanuel Goldenberg, est un acteur américain d'origine roumaine né le à Bucarest et mort le à Los Angeles en Californie. Il est apparu dans 30 pièces de Broadway[1], et plus de 100 films, au cours d'une carrière de 50 ans, et est surtout connu pour ses rôles de gangsters dans des films tels que Le Petit César (1931) et Key Largo (1948). Il a reçu le prix d'interprétation masculine du Festival de Cannes pour son rôle dans La Maison des étrangers (1949).
Au cours des années 1930 et 1940, il critique ouvertement le fascisme et le nazisme, qui gagnent en force en Europe dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale. Son activisme comprend une contribution de plus de 250 000 $ à plus de 850 organisations impliquées dans l'aide de guerre, ainsi que des contributions à des groupes culturels, éducatifs et religieux. Au cours des années 1950, il est appelé à témoigner devant le comité parlementaire sur les activités antiaméricaines lors de la peur rouge, mais est blanchi de toute implication communiste délibérée lorsqu'il affirme avoir été « dupé » par plusieurs personnes qu'il nomme (dont le scénariste Dalton Trumbo), selon le rapport officiel du Congrès intitulé « Infiltration communiste de l'industrie cinématographique hollywoodienne[2],[3] ». À la suite d'une enquête, il s'est retrouvé sur la liste grise de Hollywood, des personnes qui figuraient sur la liste noire de Hollywood des grands studios mais qui pouvaient trouver du travail dans des studios de cinéma mineurs sur ce qu'on appelait la Poverty Row.
Les rôles notables de Robinson comprennent un enquêteur d'assurance dans le film noir Assurance sur la mort (1944), Dathan (l'adversaire de Moïse) dans Les Dix Commandements (1956), et une apparition finale dans le film de science-fiction Soleil vert (1973)[4]. Il reçoit un Oscar d'honneur pour son travail dans l'industrie cinématographique, décerné deux mois après sa mort en 1973. Il est classé vingt-quatrième acteur de légende par l'American Film Institute[5]. De nombreux critiques de cinéma et médias l'ont cité comme l'un des meilleurs acteurs à n'avoir jamais reçu de nomination aux Oscars[6],[7].
Biographie[modifier | modifier le code]
Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]
Né dans une famille roumaine juive s'exprimant en yiddish, Emanuel Goldenberg émigre aux États-Unis avec sa famille lorsqu'il est âgé de dix ans[8]. Il suit une formation à l'Académie d'art dramatique de New York et fait ses débuts au théâtre en 1913[9].
Carrière[modifier | modifier le code]
C'est en 1923 qu'Edward G. Robinson commence sa carrière au cinéma. Il devient populaire dans les années 1930 grâce à son rôle de gangster dans Le Petit César (Little Caesar, 1931) de Mervyn LeRoy.
Au cours de sa carrière, il interprétera souvent des rôles de gangster, notamment dans Key Largo (1948) de John Huston ; et parfois de façon parodique comme dans Au diable les anges (1967) de Lucio Fulci ou Frissons garantis (1968) de Jerry Paris[10].
En 1949, son interprétation d'un banquier autoritaire dans le film La Maison des étrangers de Joseph L. Mankiewicz vaut à l'acteur de recevoir le prix d'interprétation au Festival de Cannes[11]. L'acteur qui a su prouver qu'il savait s'exprimer dans un excellent français en rencontrant Jean Gabin en 1941[12], sera ensuite membre du jury du festival pour la sixième édition en 1953, présidé par Jean Cocteau. Parmi ses autres rôles marquants, on compte celui de l'enquêteur dans Assurance sur la mort (1944) de Billy Wilder et celui de Dathan, adversaire de Moïse dans Les Dix Commandements (1956) de Cecil B. DeMille.
Grand amateur d'art, Edward G. Robinson a amassé une importante collection d'œuvres, dont le milliardaire grec Stávros Niárchos fait l'acquisition l'année de la sortie du film Les Dix Commandements en 1956 : soit cinquante-huit peintures impressionnistes et une sculpture de Degas[13].
En 1973, il obtient un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Malheureusement, il meurt quelques semaines avant la cérémonie. Son dernier rôle sera celui de Solomon « Sol » Roth dans Soleil vert de Richard Fleischer. Ce film contient une scène où il se fait euthanasier, ce qui revêt une signification particulière, car l'acteur se savait condamné par la maladie[14] qui l'emporta peu après[15],[16]
Mort[modifier | modifier le code]
Edward G. Robinson meurt le au centre médical Cedars-Sinaï de Los Angeles, des suites d'un cancer de la vessie.
Filmographie partielle[modifier | modifier le code]
Années 1910 et 1920[modifier | modifier le code]
- 1916 : Arms and the Woman de George Fitzmaurice
- 1923 : Le Châle aux fleurs de sang (The Bright Shawl) de John S. Robertson
- 1929 : Le Trou dans le mur de Robert Florey : « The Fox »
Années 1930[modifier | modifier le code]
- 1930 : Reportage nocturne (The night ride) de John S. Robertson : Tony Garotta
- 1930 : Les Révoltés de Tod Browning : Cobra Collins
- 1930 : Le Désir de chaque femme de Victor Sjöström : Tony
- 1930 : East Is West de Monta Bell : Charley Yong
- 1930 : The Widow from Chicago d'Edward F. Cline
- 1931 : Five Star Final de Mervyn LeRoy : Joseph W. Randall, le rédacteur en chef
- 1931 : Le Petit César de Mervyn LeRoy : Caesar Enrico Bandello
- 1931 : Les Bijoux volés de William C. McGann : caméo
- 1931 : Le Beau Joueur d'Alfred E. Green : Nick Venizelos
- 1932 : L'Honorable Monsieur Wong de William A. Wellman : Wong Low Get
- 1932 : Deux Secondes de Mervyn LeRoy : John Allen
- 1932 : Le Harpon rouge d'Howard Hawks : Mike Mascarenhas
- 1932 : Valet d'argent (Silver Dollar) d'Alfred E. Green : Yates Martin
- 1933 : J'aimais une femme (en) (I Loved a Woman) d'Alfred E. Green : John Mansfield Hayden
- 1934 : L'Homme aux deux visages d'Archie Mayo : Damon Welles / Jules Chautard
- 1935 : Ville sans loi d'Howard Hawks : Luis Chamalis
- 1935 : Toute la ville en parle de John Ford : Arthur Ferguson « Jonesy » Jones / « Killer » Mannion
- 1936 : Guerre au crime de William Keighley : le détective Johnny Blake
- 1937 : Bluff (en) (Thunder in the City) de Marion Gering : Daniel « Dan » Armstrong
- 1937 : Le Dernier Round de Michael Curtiz : Nick « Nicky » Donati
- 1937 : Le Dernier Gangster d'Edward Ludwig : Joe Krozac
- 1938 : Un meurtre sans importance de Lloyd Bacon : Remy Marco
- 1938 : Le Mystérieux Docteur Clitterhouse d'Anatole Litvak : le docteur T.S. Clitterhouse
- 1938 : Je suis la loi (I Am the law) de Alexander Hall : Prof. John Lindsay
- 1939 : Les Aveux d'un espion nazi d'Anatole Litvak : Edward « Ed » Renard
- 1939 : Chantage de H. C. Potter : John R. Ingram
Années 1940[modifier | modifier le code]
- 1940 : La Balle magique du Docteur Ehrlich de William Dieterle : Paul Ehrlich
- 1940 : Brother Orchid de Lloyd Bacon : « Little » John Sarto / Frère Orchidée
- 1940 : Une dépêche Reuter de William Dieterle : Paul Julius Reuter
- 1941 : Le Vaisseau fantôme de Michael Curtiz
- 1941 : L'Entraîneuse fatale de Raoul Walsh
- 1941 : Associés sans honneur (en) (Unholy Partners) de Mervyn LeRoy
- 1942 : Larceny, Inc. de Mervyn LeRoy : « Pressure » Maxwell
- 1942 : Six Destins de Julien Duvivier : Avery Browne
- 1943 : Obsessions de Julien Duvivier : Marshall Tyler
- 1943 : Destroyer de William A. Seiter : Steve Boleslavski
- 1944 : Tampico, de Lothar Mendes : le capitaine Bart Manson
- 1944 : Assurance sur la mort de Billy Wilder : Barton Keyes
- 1944 : Mr. Winkle Goes to War d'Alfred E. Green : Wilbert Winkle
- 1944 : La Femme au portrait de Fritz Lang : le professeur Richard Wanley
- 1945 : Nos vignes ont de tendres grappes de Roy Rowland : Martinius Jacobson
- 1945 : La Grande Aventure (en) (Journey Together) de John Boulting Roy Boulting
- 1945 : La Rue rouge de Fritz Lang : Christopher Cross
- 1946 : Le Criminel d'Orson Welles : l’inspecteur Wilson
- 1947 : La Maison rouge de Delmer Daves : Pete Morgan
- 1948 : Ils étaient tous mes fils d'Irving Reis : Joe Keller
- 1948 : Key Largo de John Huston : Johnny Rocco
- 1948 : Les Yeux de la nuit de John Farrow : John Triton
- 1949 : La Maison des étrangers de Joseph L. Mankiewicz : Gino Monetti
- 1949 : Les Travailleurs du chapeau de David Butler : lui-même
Années 1950[modifier | modifier le code]
- 1950 : Son grand amour de Gregory Ratoff : George Constantin
- 1952 : Actor's and Sin (en) de Ben Hecht et Lee Garmes : Maurice Tillayou
- 1953 : Investigation criminelle de Arnold Laven : le capitaine Barnaby
- 1953 : Big Leaguer de Robert Aldrich : John B. « Hans » Lobert
- 1954 : Le Crime de la semaine de Jack Arnold : Henry Hayes
- 1954 : Mardi, ça saignera d'Hugo Fregonese : Canelli
- 1955 : Le Souffle de la violence de Rudolph Maté : Lew Wilkison
- 1955 : Coincée de Phil Karlson : Lloyd Hallett
- 1955 : Un pruneau pour Joe (en) (A Bullet for Joey) de Lewis Allen : l'inspecteur Leduc
- 1955 : Le Témoin à abattre (Illegal) de Lewis Allen : Victor Scott
- 1955 : Colère noire de Frank Tuttle : Victor Amato
- 1956 : Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille : Dathan
- 1956 : Nightmare, de Maxwell Shane : René Bressard
- 1959 : Un trou dans la tête de Frank Capra : Mario Manetta
Années 1960 et 1970[modifier | modifier le code]
- 1960 : Les Sept Voleurs de Henry Hathaway : le professeur Theo Wilkins
- 1960 : Pepe de George Sidney : caméo
- 1962 : Ma geisha de Jack Cardiff : le producteur Sam Lewis
- 1962 : Quinze jours ailleurs de Vincente Minnelli : Maurice Kruger
- 1963 : L'Odyssée du petit Sammy (Sammy Going South) d'Alexander Mackendrick : Cocky Wainwright
- 1963 : Pas de lauriers pour les tueurs de Mark Robson : le docteur Max Stratman / le professeur Walter Stratman
- 1964 : Les Sept Voleurs de Chicago de Gordon Douglas : Big Jim
- 1964 : Prête-moi ton mari de David Swift : Simon Nurdlinger
- 1964 : Les Cheyennes de John Ford : Carl Schurz, le secrétaire d'État à l'Intérieur
- 1964 : L'Outrage de Martin Ritt : l'arnaqueur
- 1965 : Le Kid de Cincinnati de Norman Jewison : Lancey Howard
- 1967 : La Blonde de Pékin de Nicolas Gessner : Douglas
- 1967 : Le Carnaval des truands de Giuliano Montaldo : le professeur James Anders
- 1967 : Au diable les anges de Lucio Fulci : Joe Ventura
- 1968 : La Bande à César de Ken Annakin : le professeur Samuels
- 1968 : Frissons garantis de Jerry Paris : Leo Joseph Smooth
- 1968 : Uno scacco tutto matto de Roberto Fizz : Sir George McDowell
- 1969 : L'Or de MacKenna de J. Lee Thompson : le vieil Adams
- 1973 : Soleil vert de Richard Fleischer : Solomon « Sol » Roth
Hommages[modifier | modifier le code]
Dans les années 1940, l'acteur était abonné aux rôles de gangsters et de durs à cuire, ce qui lui a valu d'être caricaturé de façon spirituelle à deux reprises dans deux dessins animés de Tex Avery : dans Hollywood Steps Out, puis dans Le crime ne paie pas (Thugs With dirty Mugs).
En 2015, Michael Stuhlbarg l'incarne dans le film Dalton Trumbo.
Voix françaises[modifier | modifier le code]
Louis Arbessier dans :
- Frissons garantis
- L'Or de MacKenna
Jean Brochard dans:
Serge Nadaud (*1907-1995) dans:
- Soleil vert
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Edward G. Robinson – Broadway Cast & Staff | IBDB », sur IBDB (consulté le )
- « Communist infiltration of Hollywood motion-picture industry : Hearing before the Committee on Un-American activities, House of Representatives, Eighty-second Congress, first session »,
- (en-US) « Actor Edward G. Robinson Confesses to HUAC — "I Was a Sucker" », sur Today in Civil Liberties History, (consulté le )
- Obituary Variety, January 31, 1973, p. 71.
- (en) « AFI’s 100 YEARS…100 STARS », sur American Film Institute (consulté le ).
- Tim Robey, « 20 great actors who've never been nominated for an Oscar », The Daily Telegraph, (lire en ligne [archive du ] , consulté le )
- Leigh Singer, « Oscars: the best actors never to have been nominated », sur The Guardian, UK, (consulté le )
- Site cinemapassion.com, bio d'E.G. Robinson.
- Site cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr, fiche d'Edward G. Robinson.
- François Guérif, Le film noir américain, Paris, Denoël, , 413 p. (ISBN 2—207-24557-8[à vérifier : ISBN invalide]), p. 56.
- Site radiofrance.fr, article "Edward G. Robinson : J'ai un grand amour pour mes peintures, des Renoir, Cézanne, Monet et Van Gogh".
- Livre Gabin, Dietrich Un couple dans la guerre de Patrick Glâtre, éditions Robert Laffont, 2016, chapitre "A Olivode !"
- Time Magazine, 4 novembre 1957, The Golden Fleece.
- (en) Charlton Heston, In the Arena: The Autobiography, HarperCollins, 1995, p. 477 (ISBN 9780002159975).
- « Les secrets de tournage du film Soleil vert », sur AlloCiné (consulté le ).
- « Soleil vert : pourquoi la mort d'Edward G. Robinson rend le film encore plus bouleversant », sur cineserie (consulté le ).
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma. Les acteurs, Éditions Robert Laffont (Collection « Bouquins »), Paris, 2007, p. 996. (ISBN 978-2-221-10895-6)
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative au spectacle :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Nom de scène
- Acteur américain
- Acteur de film noir
- Oscar d'honneur
- Personnalité américaine née d'un parent roumain
- Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes
- Hollywood Walk of Fame
- Étudiant de l'American Academy of Dramatic Arts
- Étudiant du City College of New York
- Culture yiddish
- Naissance en décembre 1893
- Naissance à Bucarest
- Décès en janvier 1973
- Décès à Los Angeles
- Décès à 79 ans
- Mort d'un cancer de la vessie
- Mort d'un cancer aux États-Unis