René de Saint-Marceaux

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
René de Saint-Marceaux
René de Saint-Marceaux photographié par Pierre Petit.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Autres informations
Membre de
Maître
Distinction

René de Saint-Marceaux, pseudonyme de Charles-René de Paul de Saint-Marceaux, est un sculpteur et médailleur français né à Reims le et mort à Paris le [1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

René de Saint-Marceaux dans son atelier (1907), agence Rol.
René de Saint-Marceaux en habit d'académicien.

René de Saint-Marceaux est le petit-fils d'Augustin Marie de Paul de Saint-Marceaux, maire de Reims. Il devient l'élève de François Jouffroy à l'École des beaux-arts de Paris. Il est élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1905[3].

Saint-Marceaux épouse, en 1892, Marguerite Jourdain (1850-1930), veuve du peintre Eugène Baugnies (1841-1891), de la fortune duquel elle vient d'hériter. Le salon de musique de Marguerite de Saint-Marceaux, au 100, boulevard Malesherbes à Paris, rivalise avec celui de la princesse de Polignac. Marguerite sert de modèle, parmi d’autres, au personnage de Madame Verdurin du roman À la recherche du temps perdu de Marcel Proust[4].

En 1913, René de Saint-Marceaux adopte les trois fils adultes que Marguerite a eus de son premier mariage, Georges (né en 1871), industriel et inspecteur des finances, Jacques (1874-1925), peintre comme son père biologique, et Jean (né en 1878), militaire[5]. Ils ajoutent alors à leur nom de naissance celui de leur père adoptif et s’appellent désormais : Baugnies de Paul de Saint-Marceaux. Le patronyme passe de même au fils du peintre Jacques Baugnies et de son épouse Yvonne, née de Montagnac, le futur sculpteur Jean-Claude de Saint-Marceaux (1902-1979).

René de Saint-Marceaux est une figure représentative de ces nombreux artistes de la Troisième République, exposant aux Salons et multipliant les concours et les honneurs. Il eut pour praticien François Pompon (1855-1933), entre autres, de 1895 à 1914[6]. Saint-Marceaux a souffert toute sa vie de douloureux rhumatismes articulaires et il était obligé de s'aliter au moment de ses crises. François Pompon suppléait alors son maître devenu, avec le temps passé aux côtés l'un de l'autre, son ami[réf. nécessaire]. De milieux très différents, les deux hommes s'estimaient et partageaient la même passion pour leur métier : la sculpture.

Influencé par la Renaissance italienne au début de sa carrière, il s'en détache pour revenir à l'art des imagiers du Moyen Âge. C'est à eux qu'il doit sa vocation de boueux[Quoi ?], lui que ses parents destinaient à reprendre la maison de champagne créée par son grand-père Augustin et développée par son père Alexandre. Son enfance vagabonde et rêveuse dans les vieilles rues de Reims et autour de la cathédrale l'imprègne de cet art d'artisans inspirés. Les styles des œuvres de Saint-Marceaux sont très variés si l'on veut bien considérer l'ensemble de sa production et non seulement ses statues les plus connues qui sont les plus classiques et qui l'ont caractérisé.

Son atelier de débutant était situé rue d'Assas à Paris[7]. Il a travaillé ensuite chez lui au 27, avenue de Villiers, puis au 100, boulevard Malesherbes après son mariage avec Marguerite Baugnies née Jourdain. Pour honorer son succès au concours pour le Monument de l'Union postale universelle de Berne (1909), il dut louer un hangar de grandes dimensions pour réaliser le plâtre de cette œuvre d'une hauteur de presque 10 m.

Il est inhumé au cimetière de l'église Saint-Martin de Cuy-Saint-Fiacre (Seine-Maritime). Il était dans cette commune propriétaire d'un chalet, lieu de villégiature habituel de la famille.

Le boulevard Saint-Marceaux de Reims fait honneur tant à lui qu'à son grand-père, et une rue de Saint-Marceaux leur est dédiée à Paris.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

France
  • Gray, musée Baron-Martin :
    • Femme nue, accroupie, les bras croisés, statuette plâtre, 40 × 30 × 24 cm ;
    • Masque de jeune fille ou de jeune béguine précédemment attribué par erreur à Michel Béguine, plâtre patiné terre cuite, 23 × 15 × 11 cm.
  • Lyon
    • Musée des Beaux-Arts de Lyon
      • Arlequin, statue plâtre patiné avec croix de mise au point, 1,735 × 0,67 × 0,673 m, 1879-1880;
      • Première Communion, statue marbre, 1,305 × 0,86 × 1,13 m, 1893;
      • L'Aurore, statue marbre, 0,78 × 0,31 × 0,32 m, 1895;
      • Saint Jean, modèle vers 1899, édition en 1922, masque, exemplaire d'édition en terre cuite, 0,11 × 0,11 × 0,07 m;
      • La Douleur, étude pour une figure du socle du Monument à Alexandre Dumas fils, modèle vers 1899-1906, édition en 1922, masque, exemplaire d'édition en terre cuite, 0,215 × 0,160 × 0,190 m;
      • L'Amérique, étude pour le Monument à l'Union postale universelle, modèle vers 1904-1908, édition en 1922, masque, exemplaire d'édition en terre cuite, 0,110 × 0,100 × 0,095 m;
      • L'Océanie, étude pour le Monument à l'Union postale universelle, modèle vers 1904-1908, édition en 1922, masque, exemplaire d'édition en terre cuite, 0,09 × 0,075 × 0,075 m;
      • L'Afrique, étude pour le Monument à l'Union postale universelle, modèle vers 1904-1908, édition en 1922, masque, exemplaire d'édition en terre cuite, 0,130 × 0,017 × 0,010 m;
      • L'Asie, étude pour le Monument à l'Union postale universelle, modèle vers 1904-1908, édition en 1922, masque, exemplaire d'édition en terre cuite, 0,100 × 0,080 × 0,075 m;
      • L'Europe, étude pour le Monument à l'Union postale universelle, modèle vers 1904-1908, édition en 1922, masque, exemplaire d'édition en terre cuite, 0,09 × 0,07 × 0,06 m;
      • Jules Claretie, modèle vers 1912, édition en 1922, masque, exemplaire d'édition en terre cuite, 0,160 × 0,140 × 0,095 m;
      • Prêtresse, dit aussi Tristesse, 1913, tête, exemplaire d'édition en terre cuite, 0,235 × 0,200 × 0,045 m;
      • Étude dite pour le Génie gardant le secret de la tombe, édition en 1922, masque, exemplaire d'édition en terre cuite, 0,185 × 0,210 × 0,160 m.
  • Paris :
  • Reims :
  • Versailles, salle du Jeu de paume : Monument à Jean Sylvain Bailly.
  • Vichy :
Suisse
Espagne

Médaille[modifier | modifier le code]

Publication[modifier | modifier le code]

  • Notice sur la vie et les travaux de M. Paul Dubois : Lue à l'Académie des beaux-arts à la séance du , Paris, Institut de France / Académie des beaux-arts, , 17 p. (BNF 31282800).

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • René de Saint-Marceaux est nommé chevalier de la Légion d'honneur le , promu officier le puis promu commandeur le [14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Édouard Papet (dir.), Au creux de la main : La Médaille en France aux XIXe et XXe siècles (catalogue d'exposition), Skira Flammarion / Musée d'Orsay, , 204 p..
  2. Archives de Paris, acte n°1115, vue 1 / 31.
  3. « https://www.francebleu.fr/emissions/la-page-d-histoire/une-page-d-histoire-le-sculpteur-remois-rene-de-st-marceaux ».
  4. Marguerite de Saint-Marceaux et Myriam Chimènes (éd.) (préf. Michelle Perrot), Journal : 1894-1927, Paris, Arthème Fayard, , 1488 p. (ISBN 978-2-213-62523-2).
  5. Pyra Wise, Sur une note de régie elliptique de Proust : les Saint-Marceaux et les nymphéas de Monet, Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM), (en ligne).
  6. Bernard-Morot-Gaudry, « La sculpture en Morvan au XXe siècle et au début du XXIe siècle», Bulletin de l'Académie du Morvan, no 82, 2017, p. 6.
  7. La médaille en France aux XIXe et XXe siècle. Au creux de la main, Skira Flammarion, Bibliothèque nationale de France, 2012, p. 103 et 104.
  8. Notice sur le site e-monumen.net.
  9. a et b La médaille en France aux XIXe & XXe siècle. Au creux de la main, Skira Flammarion, Bibliothèque nationale de France, 2012, pp.  103 et 104.
  10. Notice sur la base Joconde.
  11. Descriptif sur le site paris1900.lartnouveau.com.
  12. « Regard sur un artiste : René de Saint-Marceaux - La documentation de ReimsAvant », La documentation de ReimsAvant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Mousse de champagne », notice no 000SC024214, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  14. « Cote LH/2070/20 », base Léonore, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Annuaire de la guerre, Reims, Association amicale des anciens élèves du lycée de Reims, Impr. Matot-Braine, 1920 sur Gallica.
  • Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'École française au XIXe siècle, tome IV, N-Z, Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, 1921, pp. 221-226 (lire en ligne).
  • Collectif, Regards sur un artiste : René de Saint-Marceaux, Reims, musée des Beaux-Arts, 2015. — Catalogue de l'exposition du au au musée des Beaux-Arts de Reims.
  • Lucette Turbet, « De Reims à Berne : René de Saint-Marceaux (1845-1915), sculpteur du mouvement », La Vie en Champagne, no 57, janvier-.
  • Jean-Michel Nectoux, Antoinette Le Normand-Romain, Véronique Alemany-Dessaint et al., Les Saint-Marceaux : une famille d'artistes en 1900, Paris, Réunion des musées nationaux, 1992, 106 p. (ISBN 2-7118-2726-7) — Catalogue de l'exposition à Paris au musée d'Orsay du 20 octobre 1992 au 17 janvier 1993, et à Reims au musée des Beaux-Arts du au .
  • Georges Gardet, Notice sur la vie et les œuvres de M. de Saint-Marceaux : lue dans la séance du samedi , Paris, Institut de France, 1919, 18 p.
  • Charles-Marie Widor, Funérailles de M. de Saint-Marceaux […] le lundi , Paris, Institut de France, 1915, p. [discours].
  • Guillaume Peigné, Dictionnaire des sculpteurs néo-baroques français (1870-1914), Paris, CTHS, coll. « Format no 71 », , 559 p. (ISBN 978-2-7355-0780-1, OCLC 828238758, BNF 43504839), p. 431-438.
  • Lucette Turbet, Sculpter l'intime, René de Saint-Marceaux 1845-1915, Éditions L'Harmattan, 2020, 246 p. (ISBN 978-2-343-20628-8).

Liens externes[modifier | modifier le code]