Max Ernst

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Max Ernst
Max Ernst en compagnie de Willy Brandt à Munich en 1972
Naissance
Décès
(à 84 ans)
Paris
Sépulture
Columbarium du Père-Lachaise, case funéraire de Max Ernst (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Maximilian Maria ErnstVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Artiste peintre et sculpteur
Formation
Représenté par
Louisa Guinness Gallery (d), Galerie Sven (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieux de travail
Mouvement
Père
Fratrie
Loni Pretzell (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Luise Straus-Ernst (de à )
Marie-Berthe Aurenche (d) (de à )
Peggy Guggenheim (de à )
Dorothea Tanning (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Parentèle
Amy Ernst (d) (petite-fille)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Kaiserring de Goslar ()
Biennale de Venise
Lichtwark Award (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
signature de Max Ernst
Signature
Vue de la sépulture.

Max Ernst, né le à Brühl et mort le à Paris, est un peintre et sculpteur allemand, dont l'œuvre se rattache aux mouvements Dada et surréaliste.

Biographie

Max Ernst est le fils du peintre Philipp Ernst et de Louise Kopp.

En 1910, il commence à étudier la philosophie à l'université de Bonn mais il abandonne rapidement les cours pour se consacrer à l'art. Il rencontre les membres du groupe Blaue Reiter en 1911 avec qui il expose à Berlin, en 1913. La même année, il fait la connaissance de Guillaume Apollinaire et Robert Delaunay, part pour Paris et s'installe dans le quartier du Montparnasse.

En 1918, il épouse Louise Straus, historienne d'art. Leur relation tumultueuse ne tiendra pas. L'année suivante, il rend visite à Paul Klee et crée ses premières peintures, impressions à la main et collages; il expérimente différents supports et matériaux.

La période dadaïste et surréaliste

Durant la Première Guerre mondiale, il sert dans l'armée allemande. Après celle-ci, rempli de nouvelles idées, il fonde avec Jean Arp et l'activiste social Johannes Theodor Baargeld le groupe dada de Cologne mais deux ans plus tard, en 1922, il retourne à la communauté d'artistes de Montparnasse à Paris où il vit chez le couple Éluard.

En 1925, Max Ernst invente le frottage : il laisse courir une mine de crayon à papier sur une feuille posée sur une surface quelconque (parquet ou autre texture). Cette technique fait apparaître des figures plus ou moins imaginaires. Elle s'apparente à l'écriture automatique des écrivains surréalistes qu'il côtoyait comme Paul Éluard et André Breton.

L'année suivante, il collabore avec le peintre Joan Miró pour la création de décors pour les spectacles chorégraphiques de Sergei Diaghilev. Avec l'aide de Miró, Max Ernst se lance dans l'élaboration d'une nouvelle technique, le grattage du pigment directement sur la toile.

En 1933, Max Ernst part en Italie.C'est ici qu'il compose en trois semaines 182 collages à partir d'ouvrages français illustrés en noir et blanc de la fin du XIXe siècle. De retour à Paris, il les publie dans un ouvrage en cinq volumes appelé Une semaine de bonté ou les sept éléments capitaux, chacun de couleur différente d'avril à septembre 1934 aux éditions de la galerie Jeanne Bucher[1].

En 1934, fréquentant Alberto Giacometti, il commence à sculpter. En 1937, il rencontre Leonora Carrington avec qui il part vivre à Saint-Martin-d'Ardèche. En 1938, l'héritière américaine Peggy Guggenheim achète un bon nombre d'œuvres de Max Ernst qu'elle expose dans son nouveau musée à Londres[2].

La période américaine

Dès le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939, Max Ernst est arrêté comme « étranger ennemi » et interné dans le camp des Milles près d'Aix-en-Provence. Avec l'aide du journaliste américain Varian Fry, fondateur du Comité américain de secours à Marseille en août 1940, il réussit à quitter le pays en compagnie de Peggy Guggenheim. Ils arrivent aux États-Unis en 1941 et se marient l'année suivante. Max Ernst vit à New York où, à côté des peintres Marcel Duchamp et Marc Chagall, il aide au développement de l'expressionnisme abstrait parmi les peintres américains comme Jackson Pollock.

Son mariage avec Peggy Guggenheim est un échec. En octobre 1946, il épouse Dorothea Tanning à Beverly Hills, (Californie). Max Ernst s'installe à Sedona, (Arizona). En 1948, il écrit le traité « Beyond Painting » puis part voyager en Europe en 1950. En 1952, il devient Satrape du Collège de ’Pataphysique.

Le retour en France

Fichier:Max Ernst Brunnen in Amboise.jpg
La fontaine d'Amboise, sculptée par Max Ernst en 1967.

À partir de 1953, il s'installe à Paris et l'année suivante reçoit le Grand prix de la biennale de Venise, ce qui lui vaut l'exclusion du mouvement surréaliste.

De 1955 à 1963, il réside à Huismes (Indre-et-Loire) où il réalise des œuvres marquées par la Touraine : Le Jardin de la France, Hommage à Léonard ou La Tourangelle.

En 1963, il déménage avec sa femme dans une petite ville du sud de la France, Seillans (Var), où il continue à travailler. Il crée les décors d'un théâtre et une fontaine dans la ville d'Amboise (Indre-et-Loire). En 1966, il réalise un jeu d'échecs en verre sur un échiquier géant de cinq mètres de côté, qu'il baptise Immortel.

En 1975, une rétrospective a lieu au Musée Solomon R. Guggenheim à New York et les Galeries Nationales du Grand Palais de Paris publient un catalogue complet de ses œuvres.

Max Ernst deviendra un ami du grand industriel Jean Riboud.

Max Ernst a été incinéré à Paris au cimetière du Père-Lachaise (columbarium, case 2102)[3].

Œuvres

  • 1920 :
    • Le rossignol chinois, photomontage à partir d'un obus, 12,2 × 8,8 cm
    • The Punching Ball ou L'immortalité de Buonarotti ou Max Ernst et Caesar Buonarotti, collage, photographie et gouache sur papier, 17,6 × 11,5 cm, collection privée
    • C'est le chapeau qui fait l'homme, collage sur papier, MoMA, New York[4]
  • 1922 :
    • La Chute de l'Ange, collection particulière
    • Œdipe roi
    • Au Rendez-vous des amis
  • 1923 :
    • Castor et pollution, collection particulière
    • Ubu imperator, huile sur toile, 81 × 65 cm, Musée national d'art moderne de Paris[6]
    • La Femme chancelante, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf
    • Il ne faut pas voir la réalité telle que je suis, Musée national d'art moderne de Paris
  • 1924 :
    • La Belle jardinière
    • Deux enfants menacés par un rossignol
  • 1927 :
    • Monument aux oiseaux, Musée Cantini, Marseille
    • Chimère
    • La Femme 100 têtes, roman-collages, The Menil Collection, Houston
    • La Horde
  • 1930 :
    • Loplop présente Loplop, 1930, The Menil Collection, Houston
    • Couple zoomorphe en gestation
  • 1934 :
    • Une semaine de bonté
  • 1935-1937 :
    • La Ville entière
    • L'Ange du foyer, collection particulière
  • 1940 :
    • Le Fascinant cyprès, collection particulière
    • Arbre solitaire et arbres conjugaux, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid
    • La Mariée mise à nu, Fondation Peggy Guggenheim, Venise
    • L'Antipape, 1941-1942, Fondation Peggy Guggenheim, Venise
    • L'Europe après la pluie, Wadsworth Atheneum, Hartford (Connecticut), Collection Ella Gallup et Mary Catlin Sumner
    • Jeune homme intrigué par le vol d'une mouche non euclidienne
    • Le Roi joue avec la reine, sculpture, The Menil Collection, Houston
    • Le Capricorne, sculpture, collection Centre Georges-Pompidou, Paris, don de l'artiste
    • Après moi le sommeil, huile sur toile, Centre Georges Pompidou, Paris
    • Le Jardin de la France, huile sur toile, Centre Georges Pompidou, Paris
    • Les Jeunes et les jeux twistent, huile sur toile, 116 × 89 cm[8]
    • L'Immortel, sculpture géante en verre
  • 1967 :
    • Retour de la belle jardinière,
    • Le Grand Assistant, bronze, Quartier de l'Horloge, Paris et Fondation Pierre Gianadda, parc de sculptures, Martigny, Suisse
    • Forêt rouge, bois, clous, plastique et huile sur toile, 211 × 88 × 40 cm, Galerie Arnold Herstand, New York [9]
    • Mon ami Pierrot, Kunsthalle de Bielefeld
    • The Robling of the bride
    • Aux cracheurs, aux drôles, au génie fontaine-sculpture, monument inauguré en 1968 (Amboise 37400 France)[ I.S.M.H. 9 juillet 1987 ]

Expositions

Le musée Max Ernst à Brühl
  • Sa maison au lieu dit Le Pin Perdu à Huismes (Indre-et-Loire) est devenue une résidence d'artiste.
  • Une exposition Les collages de Max Ernst "Une semaine de bonté" au Musée d'Orsay, à Paris de juin à septembre 2009.
  • Une exposition rétrospective "Max Ernst" à la fondation Beyeler à Riehen, près de Bâle (Suisse), de mai à septembre 2013.
  • Une exposition Max Ernst. Le Jardin de la France du samedi 17 octobre 2009 au lundi 18 janvier 2010 au musée des Beaux-Arts de Tours
  • Une exposition permanente à Seillans, la "Collection Max Ernst-Dorothea Tanning" conserve une partie des estampes réalisées durant les douze dernières années de sa vie et qui sont le reflet de ses procédés. Max Ernst a également fait don à la municipalité de Seillans, d'une sculpture géante Le Génie de la Bastille qui est exposée sur la place de la République.

Décors au théâtre

Bibliographie

  • Max Ernst œuvre sculpté 1913-1961 (Éditions Le Point Cardinal, 1961, préface d'Alain Bosquet)
  • Catalogue exposition Max Ernst, Paris du 21 mai au 18 juillet 2003, 184 pages, édité par la galerie Malingue, 26 avenue Matignon, 75008 Paris[10].
  • Sarane Alexandrian, Max Ernst, Filipacchi, 1971.
  • Werner Spies « Max Ernst, vie et œuvre », éditions du Centre Pompidou, Paris 2007, traduction de l'allemand : Françoise Joly[11] (ISBN 978-2-84426-341-4)

Notes et références

  1. Philippe Dagen « Max Ernst sublime l'art du collage », dans Le Monde du 8 avril 2008
  2. Nicolas Devigne, Julia Drost et Ursula Moureau-Martini (dir.), Max Ernst. L'imagier des poètes, Paris, PUPS, 2008
  3. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, (ISBN 978-2914611480), p. 778
  4. Reproduction dans Beaux arts magazine n° 90, mai 1991, p. 56.
  5. Reproduction dans Beaux arts magazine n° 82, septembre 1990, p. 59.
  6. Reproduction dans Beaux arts magazine n° 90, mai 1991, p. 1.
  7. Mélody Jan-Ré, Le genre à l’œuvre, volume 3, Représentations, L'Harmattan, 2012, p. 180
  8. Reproduction dans Beaux arts magazine n° 335, mai 2012, p. 129.
  9. Reproduction dans Beaux arts magazine n° 80, juin 1990, p. 154.
  10. Exposition Max Ernst
  11. Première édition en 2005, DuMont Literatur und Kunst Verlag, Cologne.

Liens externes

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