« Drépanocytose » : différence entre les versions

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Bob Saint Clar (discuter | contributions)
Rédaction.
Bob Saint Clar (discuter | contributions)
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| Nombre = {{Unité|4400000|[[homozygote]]s}}, {{unité|43000000|[[hétérozygote]]s}}. {{Unité|10000|cas}} en France
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}}</ref>. Le diagnostic est posé à l'aide d'un test sanguin, certains pays pratiquent le [[dépistage]] pour toutes les naissances. Le [[diagnostic prénatal]] est également possible.
}}</ref>. Le diagnostic est posé à l'aide d'un test sanguin, certains pays pratiquent le [[dépistage]] pour toutes les naissances. Le [[diagnostic prénatal]] est également possible.


Une crise aigüe peut être déclenchée par un changement de température, par un [[stress]], par la [[Déshydratation (médecine)|déshydratation]], ainsi qu'à une altitude élevée. La prise en charge de la drépanocytose consiste notamment à prévenir les infections à l'aide de [[vaccin]]s et d'[[antibiotique]]s, à assurer une bonne [[Hydratation (physiologie)|hydratation]] de l'[[Organisme (physiologie)|organisme]], à traiter les douleurs induites par les crises, ainsi qu'en une [[supplémentation]] en [[Vitamine B9|vitamine B{{ind|9}}]] (acide folique). On peut également être amené à procéder à une [[transfusion sanguine]] ou à l'administration d'[[hydroxyurée]] (hydroxycarbamide). Une [[Transplantation de moelle|greffe de moelle osseuse]] peut permettre la guérison dans un petit nombre de cas.
Une crise aiguë peut être déclenchée par un changement de température, par un [[stress]], par la [[Déshydratation (médecine)|déshydratation]], ainsi qu'à une altitude élevée. La prise en charge de la drépanocytose consiste notamment à prévenir les infections à l'aide de [[vaccin]]s et d'[[antibiotique]]s, à assurer une bonne [[Hydratation (physiologie)|hydratation]] de l'[[Organisme (physiologie)|organisme]], à traiter les douleurs induites par les crises, ainsi qu'en une [[supplémentation]] en [[Vitamine B9|vitamine B{{ind|9}}]] (acide folique). On peut également être amené à procéder à une [[transfusion sanguine]] ou à l'administration d'[[hydroxyurée]] (hydroxycarbamide). Une [[Transplantation de moelle|greffe de moelle osseuse]] peut permettre la guérison dans un petit nombre de cas.


== Symptômes ==
== Symptômes ==


L'affection se signale chez le [[nourrisson]], mais n'est d'ordinaire pas manifeste à la naissance parce que les [[Érythrocyte|globules rouges]] du [[nouveau-né]] contiennent encore de 50 à 90 % d'[[hémoglobine fœtale]]. Les [[symptôme]]s de cette maladie peuvent apparaître dès l'âge de deux à trois mois, date d'apparition de la chaîne bêta de l'[[hémoglobine]]. Le déclenchement des crises est favorisé par divers facteurs tels qu'une [[infection]], une [[acidose]] et la [[Déshydratation (médecine)|déshydratation]], mais il n'est bien souvent pas possible d'identifier le facteur déclenchant d'une crise particulière. Les crises peuvent être également favorisées par le froid ou un temps sec<ref>{{article|langue=en|auteurs=S. Jones, E.R. Duncan, N. Thomas {{Et al.}}|titre=Windy weather and low humidity are associated with an increased number of hospital admissions for acute pain and sickle cell disease in an urban environment with a maritime temperate climate|périodique=[[British Journal of Haematology|bjh]]|date=novembre 2005|volume=131|numéro=4|passage=530-533|url=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2141.2005.05799.x/abstract}}</ref>.
L'affection se signale chez le [[nourrisson]], mais n'est d'ordinaire pas manifeste à la naissance parce que les [[Érythrocyte|globules rouges]] du [[nouveau-né]] contiennent encore de 50 à 90 % d'[[hémoglobine fœtale]]. Les [[symptôme]]s de cette maladie peuvent apparaître dès l'âge de deux à trois mois, date d'apparition de la chaîne bêta de l'[[hémoglobine]]. Le déclenchement des crises est favorisé par divers facteurs tels qu'une [[infection]], une [[acidose]] et la [[Déshydratation (médecine)|déshydratation]], mais il n'est bien souvent pas possible d'identifier le facteur déclenchant d'une crise particulière. Les crises peuvent être également favorisées par le froid ou un temps sec<ref name="10.1111/j.1365-2141.2005.05799.x">
{{Article
| langue = en
| nom1 = Simon Jones, Edward R. Duncan, Nikki Thomas, Joan Walters, Moira C. Dick, Susan E. Height, Adrian D. Stephens, Swee Lay Thein et David C. Rees
| titre = Windy weather and low humidity are associated with an increased number of hospital admissions for acute pain and sickle cell disease in an urban environment with a maritime temperate climate
| périodique = British Journal of Haematology
| volume = 131
| numéro = 4
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| mois = novembre
| année = 2005
| pages = 530-533
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| consulté le = 26 décembre 2017
| doi = 10.1111/j.1365-2141.2005.05799.x
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}}</ref>.


La drépanocytose peut conduire à diverses complications aiguës ou chroniques dont plusieurs présentent un taux de mortalité élevé<ref name="10.1001/jama.2014.10517">
La drépanocytose peut conduire à diverses complications aiguës ou chroniques dont plusieurs présentent un taux de mortalité élevé<ref name="10.1001/jama.2014.10517">
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=== Manifestations chroniques ===
=== Manifestations chroniques ===


Les manifestations chroniques de la drépanocytose associent un retard de taille et de poids, des carences alimentaires (en [[vitamine B9|folates]], car cette vitamine est indispensable à la création des hématies qui sont renouvelées très rapidement lors des crises d'anémie, épuisant ainsi le stock de folates), un retard pubertaire fréquent, des troubles cardio-pulmonaires (augmentation de la taille du cœur, insuffisance respiratoire), une [[rate]] augmentée de volume ou atrophiée, des anomalies rétiniennes ([[hémorragie]]s), des douleurs chroniques parfois secondaires à des lésions ([[ulcère de jambe]]<ref>{{en}} Niscola P, Sorrentino F, Scaramucci L, de Fabritiis P, Cianciulli P, [http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1526-4637.2009.00601.x/abstract « Pain syndromes in sickle cell disease: an update »] ''Pain Med''. 2009;10:470-80</ref>, parfois sans lésion visible, de type [[douleur neuropathique|neuropathique]]<ref name="Brousse 2014">{{en}} Brousse V, Makani J, Rees DC, [http://www.bmj.com/content/348/bmj.g1765 « Management of sickle cell disease in the community »] ''BMJ'' 2014;348:g1765</ref>{{Etc.}}).
Les manifestations chroniques de la drépanocytose associent un retard de taille et de poids, des carences alimentaires (en [[vitamine B9|folates]], car cette vitamine est indispensable à la création des hématies qui sont renouvelées très rapidement lors des crises d'anémie, épuisant ainsi le stock de folates), un retard pubertaire fréquent, des troubles cardio-pulmonaires (augmentation de la taille du cœur, insuffisance respiratoire), une [[rate]] augmentée de volume ou atrophiée, des anomalies rétiniennes ([[hémorragie]]s), des douleurs chroniques parfois secondaires à des lésions ([[ulcère de jambe]]<ref name="10.1111/j.1526-4637.2009.00601.x">
{{Article
| langue = en
| nom1 = Pasquale Niscola, Francesco Sorrentino, Laura Scaramucci, Paolo De Fabritiis et Paolo Cianciulli
| titre = Pain Syndromes in Sickle Cell Disease: An Update
| périodique = Pain Medicine
| volume = 10
| numéro = 3
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| mois = avril
| année = 2009
| pages = 470-480
| url texte = http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1526-4637.2009.00601.x/full
| consulté le = 26 décembre 2017
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| pmid = 19416438
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}}</ref>, parfois sans lésion visible, de type [[douleur neuropathique|neuropathique]]<ref name="10.1136/bmj.g1765">
{{Article
| langue = en
| nom1 = Valentine Brousse, Julie Makani et David C. Rees
| titre = Management of sickle cell disease in the community
| périodique = BMJ
| volume = 348
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| jour = 10
| mois = mars
| année = 2014
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| url texte = http://www.bmj.com/bmj/section-pdf/752055?path=/bmj/348/7949/Clinical_Review.full.pdf
| consulté le = 26 décembre 2017
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}}</ref>{{Etc.}}).


Il peut exister une [[énurésie]]<ref name="10.1016/j.urology.2008.02.006">
Il peut exister une [[énurésie]]<ref>{{article|langue=en|auteurs=J.J. Fielda, P.F. Austinb, P. Anc, Y. Yanb et M.R. DeBaund|titre=Enuresis Is a Common and Persistent Problem Among Children and Young Adults with Sickle Cell Anemia|périodique=Urology|date=juillet 2008|volume=72|numéro=1|passage=81-84|présentation en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0090429508002008}}</ref> probablement favorisée par une hyperfiltration glomérulaire<ref>{{article|langue|en|auteurs=R.E. Ware, R.C. Rees, S.A. Sarnaik {{Et al.}}|titre=Renal Function in Infants with Sickle Cell Anemia: Baseline Data from the BABY HUG Trial|périodique=The Journal of Pediatrics|volume=156|numéro=1|date=janvier 2010|passage=66-70|présentation en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0022347609006209}}</ref>.
{{Article
| langue = en
| nom1 = Joshua J. Field, Paul F. Austin, Ping An, Yan Yan et Michael R. DeBaun
| titre = Enuresis Is a Common and Persistent Problem Among Children and Young Adults with Sickle Cell Anemia
| périodique = Urology
| volume = 72
| numéro = 1
| jour =
| mois = juillet
| année = 2008
| pages = 81-84
| url texte = http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0090429508002008
| consulté le = 26 décembre 2017
| doi = 10.1016/j.urology.2008.02.006
| pmid = 18384865
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}}</ref> probablement favorisée par une hyperfiltration glomérulaire<ref name="10.1016/j.jpeds.2009.06.060">
{{Article
| langue = en
| nom1 = Russell E. Ware, Renee C. Rees, Sharada A. Sarnaik, Rathi V. Iyer, Ofelia A. Alvarez, James F. Casell, Barry L. Shulkin, Eglal Shalaby-Rana, C. Frederic Strife, John H. Miller, Peter A. Lane, Winfred C. Wang, Scott T. Miller et les investigateurs du BABY HUG
| titre = Renal Function in Infants with Sickle Cell Anemia: Baseline Data from the BABY HUG Trial
| périodique = The Journal of Pediatrics
| volume = 156
| numéro = 1
| jour =
| mois = janvier
| année = 2010
| pages = 66-70.e1
| url texte = http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0022347609006209
| consulté le = 26 décembre 2017
| doi = 10.1016/j.jpeds.2009.06.060
| pmid = 19880138
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}}</ref>.


=== Crise vaso-occlusive ===
=== Crise vaso-occlusive ===
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| pmid = 1546714
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}}</ref>, notamment par des [[pneumocoque]]s<ref name="10.1136/bmj.a1397">
}}</ref>, notamment par des [[pneumocoque]]s<ref>{{en}} de Montalembert M, [http://www.bmj.com/cgi/content/extract/337/sep08_1/a1397 « Management of sickle cell disease »] ''BMJ'' 2008;337:a1397</ref> ou des [[méningocoque]]s. Elles peuvent aussi aggraver l'[[anémie]] en cas d'infection par le [[parvovirus B19]]. Une [[vaccination]] préventive, voire la prise d'[[antibiotique]]s, peut être recommandée pour se prémunir contre certaines infections particulièrement redoutées chez les patients souffrant d'[[asplénie]] fonctionnelle.
{{Article
| langue = en
| nom1 = Mariane de Montalembert
| titre = Management of sickle cell disease
| périodique = BMJ
| volume = 337
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| jour = 8
| mois = septembre
| année = 2008
| numéro article = a1397
| url texte = http://www.bmj.com/bmj/section-pdf/185996?path=/bmj/337/7670/Clinical_Review.full.pdf
| consulté le = 26 décembre 2017
| doi = 10.1136/bmj.a1397
| pmid = 18779222
| jstor = 20510824
}}</ref> ou des [[méningocoque]]s. Elles peuvent aussi aggraver l'[[anémie]] en cas d'infection par le [[parvovirus B19]]. Une [[vaccination]] préventive, voire la prise d'[[antibiotique]]s, peut être recommandée pour se prémunir contre certaines infections particulièrement redoutées chez les patients souffrant d'[[asplénie]] fonctionnelle.


=== Séquestration splénique ===
=== Séquestration splénique ===
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}}</ref>. La prise en charge est symptomatique, parfois avec [[transfusion sanguine]].
}}</ref>. La prise en charge est symptomatique, parfois avec [[transfusion sanguine]].


=== Autres manifestations aigües ===
=== Autres manifestations aiguës ===


L'une des manifestations cliniques les plus précoces de la maladie est la {{Lien|lang=en|trad=Dactylitis|fr=dactylite}}, pouvant apparaître chez le nouveau-né âgé d'à peine {{unité|6|mois}}, et susceptible d'être observée chez les enfants porteurs du [[trait drépanocytaire]]<ref name="PMID 3978504">
L'une des manifestations cliniques les plus précoces de la maladie est la {{Lien|lang=en|trad=Dactylitis|fr=dactylite}}, pouvant apparaître chez le nouveau-né âgé d'à peine {{unité|6|mois}}, et susceptible d'être observée chez les enfants porteurs du [[trait drépanocytaire]]<ref name="PMID 3978504">
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== Complications ==
== Complications ==


On distingue les complications aigües qui nécessitent une intervention rapide, et les complications chroniques qui prennent une part croissante dans la prise en charge de la maladie.
On distingue les complications aiguës, qui nécessitent une intervention rapide, et les complications chroniques, qui prennent une part croissante dans la prise en charge de la maladie. Elles débutent dès la petite enfance sous la forme des crises douloureuses vaso-occlusives touchant surtout l'[[os]], puis le [[poumon]], la [[rate]] et, plus rarement, d'autres [[organe]]s. La fréquence et le type de ces crises varient selon l'âge, le [[génotype]], et des facteurs environnementaux.


Les autres complications sont les complications infectieuses, celles liées à l'aggravation d'une [[anémie]], et les complications vasculaires. La maladie peut se compliquer d'[[infarctus cérébral|infarctus cérébraux]], dont la [[prévalence]] atteint près de 10 % des patients âgés de moins de 20 ans<ref name="10.1016/S0022-3476(05)80897-2">
Elles débutent dès la petite enfance sous la forme des crises douloureuses vaso-occlusives touchant surtout l'os, puis le poumon, la rate et plus rarement d'autres organes. La fréquence et le type de ces crises varient selon l'âge, le [[génotype]], et des facteurs environnementaux.
{{Article
| langue = en
| nom1 = B. Balkaran, G. Char, J. S. Morris, P. W. Thomas, B. E. Serjeant et G. R. Serjeant
| titre = Stroke in a cohort of patients with homozygous sickle cell disease
| périodique = The Journal of Pediatrics
| volume = 120
| numéro = 3
| jour =
| mois = mars
| année = 1992
| pages = 360-366
| url texte = http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0022347605808972
| consulté le = 26 décembre 2017
| doi = 10.1016/S0022-3476(05)80897-2
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}}</ref>. L'[[hypertension artérielle pulmonaire]] est une complication fréquente et grave<ref name="10.1056/NEJMoa035477">
{{Article
| langue = en
| nom1 = Mark T. Gladwin, Vandana Sachdev, Maria L. Jison, Yukitaka Shizukuda, Jonathan F. Plehn, Karin Minter, Bernice Brown, Wynona A. Coles, James S. Nichols, Inez Ernst, Lori A. Hunter, William C. Blackwelder, Alan N. Schechter, Griffin P. Rodgers, Oswaldo Castro et Frederick P. Ognibene
| titre = Pulmonary Hypertension as a Risk Factor for Death in Patients with Sickle Cell Disease
| périodique = The New England Journal of Medicine
| volume = 350
| numéro = 9
| jour = 10
| mois = février
| année = 2004
| pages = 886-895
| url texte = http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa035477
| consulté le = 26 décembre 2017
| doi = 10.1056/NEJMoa035477
| pmid = 14985486
| bibcode =
}}</ref>. Elle est retrouvée en [[échocardiographie]] dans près d'un tiers des cas, mais cet examen s'avère peu spécifique, et la prévalence réelle (confirmée par la mesure directe de la pression pulmonaire par [[cathétérisme cardiaque]]) serait bien moindre<ref name="10.1056/NEJMoa1005565">
{{Article
| langue = en
| nom1 = Florence Parent, Dora Bachir, Jocelyn Inamo, François Lionnet, Françoise Driss, Gylna Loko, Anoosha Habibi, Soumiya Bennani, Laurent Savale, Serge Adnot, Bernard Maitre, Azzedine Yaïci, Leila Hajji, Dermot S. O'Callaghan, Pierre Clerson, Robert Girot, Frederic Galacteros et Gerald Simonneau
| titre = A Hemodynamic Study of Pulmonary Hypertension in Sickle Cell Disease
| périodique = The New England Journal of Medicine
| volume = 365
| numéro = 1
| jour = 1
| mois = juillet
| année = 2011
| pages = 44-53
| url texte = http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/nejmoa1005565
| consulté le = 26 décembre 2017
| doi = 10.1056/NEJMoa1005565
| pmid = 21732836
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L'atteinte rénale est fréquente avec une [[hématurie]], une [[protéinurie]]<ref name="10.1038/ncpneph1008">
Les autres complications sont les complications infectieuses, celles liées à l'aggravation d'une anémie, et les complications vasculaires. La maladie peut se compliquer d'[[infarctus cérébral|infarctus cérébraux]] dont la prévalence atteint près de 10 % des patients âgés de moins de 20 ans<ref>Balkaran B, Char G, Morris JS, Thomas PW, Serjeant BE, Serjeant GR, [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1538280 ''Stroke in a cohort of patients with homozygous sickle cell disease''], J Pediatr, 1992;120:360</ref>. L'[[hypertension artérielle pulmonaire]] est une complication fréquente et grave<ref>Gladwin MT, Sachdev V, Jison ML et als. [http://content.nejm.org/cgi/content/abstract/350/9/886 ''Pulmonary hypertension as a risk factor for death in patients with sickle cell disease''], N Engl J Med, 2004;350:886-95</ref>. Elle est retrouvée en [[échocardiographie]] dans près d'un tiers des cas mais cet examen s'avère peu spécifique et la prévalence réelle (confirmée par la mesure directe de la pression pulmonaire par [[cathétérisme cardiaque]]) serait bien moindre<ref>Parent F, Bachir D, Inamo J et al. [http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1005565#t=abstract ''A hemodynamic study of pulmonary hypertension in sickle cell disease''], N Engl J Med, 2011;365:44-53</ref>.
{{Article
| langue = en
| nom1 = Jon I. Scheinman
| titre = Sickle cell disease and the kidney
| périodique = Nature Clinical Practice. Nephrology
| volume = 5
| numéro = 2
| jour = 2
| mois = décembre
| année = 2008
| pages = 78-88
| url texte = https://www.nature.com/articles/ncpneph1008
| consulté le = 26 décembre 2017
| doi = 10.1038/ncpneph1008
| pmid = 19048000
| bibcode =
}}</ref>. L'atteinte oculaire est plus fréquente et plus grave chez les patients SC, combinant l'{{nobr|[[hémoglobine C]]}} avec l'{{nobr|hémoglobine S}}, par rapport aux patients SS, [[homozygote]]s S. Un examen régulier est nécessaire afin de dépister précocement la [[rétinopathie]] drépanocytaire qui est de type proliférative, afin de pouvoir proposer un traitement<ref name="10.1097/MD.0b013e3182364cba">
{{Article
| langue = en
| nom1 = Nicolas Leveziel, Sylvie Bastuji-Garin, Franck Lalloum, Giuseppe Querques, Pascale Benlian, Michel Binaghi, Gabriel Coscas, Gisèle Soubrane, Dora Bachir, Frédéric Galactéros et Eric Souied
| titre = Clinical and Laboratory Factors Associated With the Severity of Proliferative Sickle Cell Retinopathy in Patients With Sickle Cell Hemoglobin C (SC) and Homozygous Sickle Cell (SS) Disease
| périodique = Medicine
| volume = 90
| numéro = 6
| jour =
| mois = novembre
| année = 2011
| pages = 372-378
| url texte = http://journals.lww.com/md-journal/Abstract/2011/11000/Clinical_and_Laboratory_Factors_Associated_With.2.aspx
| consulté le = 26 décembre 2017
| doi = 10.1097/MD.0b013e3182364cba
| pmid = 22033449
| bibcode =
}}</ref>.


Avant l'apparition de l'[[hydroxyurée]] près de la moitié des malades décédait avant l'âge de {{unité|50|ans}}, soit au cours d'une crise, ou d'un [[accident vasculaire cérébral]]<ref name="10.1056/NEJM199406093302303">
L'atteinte rénale est fréquente avec une [[hématurie]], une [[protéinurie]]<ref>Scheinman JI, [http://www.nature.com/nrneph/journal/v5/n2/full/ncpneph1008.html ''Sickle cell disease and the kidney''], Nat Clin Pract Nephrol, 2009;5:78-88</ref>. Une [[insuffisance rénale]] peut survenir chez un peu moins d'un tiers des adultes<ref name="Brousse 2014"/>.
{{Article

| langue = en
Avant l'apparition de l'[[hydroxyurée]] près de la moitié des malades décédait avant l'âge de 50 ans, soit au cours d'une crise, ou d'un [[accident vasculaire cérébral]]<ref>Platt OS, Brambilla DJ, Rosse WF, et als. [http://content.nejm.org/cgi/content/abstract/330/23/1639 ''Mortality in sickle cell disease: life expectancy and risk factors for early death''], N Engl J Med, 1994;330:1639-1644</ref>.
| nom1 = Orah S. Platt, Donald J. Brambilla, Wendell F. Rosse, Paul F. Milner, Oswaldo Castro, Martin H. Steinberg et Panpit P. Klug

| titre = Mortality In Sickle Cell Disease — Life Expectancy and Risk Factors for Early Death
L'atteinte oculaire est plus fréquente et plus grave chez les patients SC par rapport aux patients SS. Un examen régulier est nécessaire afin de dépister précocement la rétinopathie drépanocytaire qui est de type proliférative, afin de pouvoir proposer un traitement<ref>Leveziel N, Bastuji-Garin S, Lalloum F et al. [http://journals.lww.com/md-journal/pages/articleviewer.aspx?year=2011&issue=11000&article=00002&type=abstract ''Clinical and laboratory factors associated with the severity of proliferative sickle cell retinopathy in patients with sickle cell hemoglobin C (SC) and homozygous sickle cell (SS) disease''], Medicine (Baltimore), 2011;90:372-8.</ref>.
| périodique = The New England Journal of Medicine
| volume = 330
| numéro = 23
| jour = 9
| mois = juin
| année = 1994
| pages = 1639-1644
| url texte = http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJM199406093302303
| consulté le = 26 décembre 2017
| doi = 10.1056/NEJM199406093302303
| pmid = 7993409
| bibcode =
}}</ref>.


== Physiopathologie ==
== Physiopathologie ==
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Les personnes ayant le trait drépanocytaires — [[hétérozygote]]s — peuvent avoir recours à un [[conseil génétique]] avant de concevoir un enfant. Le [[diagnostic prénatal]] est réalisé à partir d'un échantillon de sang [[Fœtus humain|fœtal]] ou du [[liquide amniotique]], cette dernière technique présentant moins de risques.
Les personnes ayant le trait drépanocytaires — [[hétérozygote]]s — peuvent avoir recours à un [[conseil génétique]] avant de concevoir un enfant. Le [[diagnostic prénatal]] est réalisé à partir d'un échantillon de sang [[Fœtus humain|fœtal]] ou du [[liquide amniotique]], cette dernière technique présentant moins de risques.


Dans les [[pays industrialisés]], le diagnostic se fait en période néo-natale si les parents sont à risque ou atteints. Dans les pays en voie de développement, le diagnostic se fait souvent à la première manifestation ou complication. Le dépistage néo natal pourrait se traduire par une amélioration du pronostic<ref>Vichinsky E, Hurst D, Earles A, Kleman K, Lubin B, [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/3368274 ''Newborn screening for sickle cell disease: effect on mortality''], Pediatrics, 1998;81:749-54</ref>.
Dans les [[pays industrialisés]], le diagnostic se fait en période néo-natale si les parents sont à risque ou atteints. Dans les pays en voie de développement, le diagnostic se fait souvent à la première manifestation ou complication. Le dépistage néo natal pourrait se traduire par une amélioration du pronostic<ref name="PMID 3368274">
{{Article
| langue = en
| nom1 = Elliott Vichinsky, Deborah Hurst, Ann Earles, Klara Kleman et Bertram Lubin
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== Facteurs environnementaux ==
== Facteurs environnementaux ==
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La maladie peut se manifester de façon plus ou moins sévère selon l'environnement.
La maladie peut se manifester de façon plus ou moins sévère selon l'environnement.


Le temps froid, ou les variations de température, favorisent les complications aigües, notamment les crises douloureuses. Il en est de même pour la vitesse du vent, ou encore les saisons sèches ou pluvieuses. Ces variations dépendent aussi de la qualité du logement et de l'habillement.
Le temps froid, ou les variations de température, favorisent les complications aiguës, notamment les crises douloureuses. Il en est de même pour la vitesse du vent, ou encore les saisons sèches ou pluvieuses. Ces variations dépendent aussi de la qualité du logement et de l'habillement.


La pollution atmosphérique est un facteur aggravant, elle touche surtout les patients en zone urbaine ; il en est de même pour le tabagisme passif.
La pollution atmosphérique est un facteur aggravant, elle touche surtout les patients en zone urbaine ; il en est de même pour le tabagisme passif.
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== Traitements ==
== Traitements ==


Ils comportent un aspect préventif : éviction des facteurs déclenchant les crises (froid, altitude, infections, déshydratation) ; supplémentation en [[Vitamine B9|folates]], traitement préventif des infections à pneumocoque et méningocoque (vaccination)<ref>Davies EG, Riddington C, Lottenberg R, Dower N, [http://www.mrw.interscience.wiley.com/cochrane/clsysrev/articles/CD003885/frame.html ''Pneumococcal vaccines for sickle cell disease''], Cochrane Database Syst Rev, 2004;(1):CD003885.pub2</ref>.
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=== Traitements des complications ===
=== Traitements des complications ===

Version du 26 décembre 2017 à 11:45

Drépanocytose
Anémie falciforme
Érythrocytes falciformes et codocytes parmi des globules rouges normaux
Érythrocytes falciformes et codocytes parmi des globules rouges normaux

Référence MIM 603903
Transmission Autosomique récessive
Chromosome Chromosome 11 11p15.5
Gène HBB (β-globine)
Empreinte parentale Non
Mutation Substitution E6V
Nombre d'allèles pathologiques S
Porteur sain Atteint en forme atténuée
Incidence 300 000 cas/an dans le monde. 300/an en France
Nombre de cas 4 400 000 homozygotes0,430 000 00 hétérozygotes0,100 00 cas en France
Diagnostic prénatal Possible
Liste des maladies génétiques à gène identifié
Drépanocytose
Description de cette image, également commentée ci-après
Hématies falciformes et normales

Traitement
Médicament Phénylbutyrate de sodium (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité HématologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 D57
CIM-9 282.6
OMIM 603903
DiseasesDB 12069
MedlinePlus 000527
eMedicine 1918423
oph/490ped/2096emerg/26emerg/406
MeSH D000755
MeSH C15.378.071.141.150.150

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

La drépanocytose, du grec drepanon, faucille, également appelée hémoglobinose S, sicklémie ou anémie à cellules falciformes (drépanocytes), est une maladie génétique répandue touchant près de 50 millions de personnes dans le monde[1] avec de l'ordre de 300 000 naissances chaque année. Elle a été décrite pour la première fois dans la littérature médicale en 1910 par le médecin américain James B. Herrick. Sa transmission héréditaire a été établie en 1949 par E. A. Beet and J. V. Neel, tandis que l'effet protecteur du trait drépanocytaire contre le paludisme a été établie en 1954. On pense qu'environ 80 % des cas de drépanocytose se concentrent en Afrique subsaharienne[2]. La maladie est également assez fréquente dans certaines régions de l'Inde, de la péninsule arabique et parmi les populations d'origine africaine dispersées de par le monde. Elle a entraîné la mort de 114 000 personnes en 2015[3].

La drépanocytose est due à la substitution d'un seul résidu d'acide aminé sur la chaîne β de l'hémoglobine, protéine des globules rouges assurant le transport de l'oxygène dans le sang. Cette mutation génétique — remplacement du glutamate en position 6 par une valine pour former de l'hémoglobine S, voire par une lysine pour former de l'hémoglobine C — favorise, dans certaines conditions, l'apparition de globules rigides de forme allongée, dite en faucille ou en feuille de houx, susceptible d'induire un ensemble de problèmes de santé tels que douleurs, anémie, tuméfaction des mains et des pieds, infections bactériennes et accidents vasculaires cérébraux. Les symptômes apparaissent généralement dès l'âge de 5 à 6 mois et peuvent évoluer vers des douleurs chroniques avec l'âge. L'espérance de vie moyenne des patients varie entre 40 et 60 ans dans les pays développés.

La drépanocytose se manifeste chez les personnes porteuses de deux allèles anormaux du gène HBB — patients homozygotes — hérités chacun d'un des deux parents. Ce gène est situé sur le chromosome 11 humain. Il en existe plusieurs sous-types, identifiés chacun par leur séquence. Les personnes porteuses d'un seul allèle anormal du gène HBB — patients hétérozygotes — ne présentent généralement pas de symptômes et sont dites avoir le trait drépanocytaire ; on les qualifie également de porteurs sains. En 2015, on estimait à environ 4,4 millions le nombre total de personnes homozygotes (deux allèles S) et donc porteuses de la maladie, et à 43 millions le nombre de personnes hétérozygotes (un seul allèle S) et donc porteuses du trait drépanocytaire[4]. Le diagnostic est posé à l'aide d'un test sanguin, certains pays pratiquent le dépistage pour toutes les naissances. Le diagnostic prénatal est également possible.

Une crise aiguë peut être déclenchée par un changement de température, par un stress, par la déshydratation, ainsi qu'à une altitude élevée. La prise en charge de la drépanocytose consiste notamment à prévenir les infections à l'aide de vaccins et d'antibiotiques, à assurer une bonne hydratation de l'organisme, à traiter les douleurs induites par les crises, ainsi qu'en une supplémentation en vitamine B9 (acide folique). On peut également être amené à procéder à une transfusion sanguine ou à l'administration d'hydroxyurée (hydroxycarbamide). Une greffe de moelle osseuse peut permettre la guérison dans un petit nombre de cas.

Symptômes

L'affection se signale chez le nourrisson, mais n'est d'ordinaire pas manifeste à la naissance parce que les globules rouges du nouveau-né contiennent encore de 50 à 90 % d'hémoglobine fœtale. Les symptômes de cette maladie peuvent apparaître dès l'âge de deux à trois mois, date d'apparition de la chaîne bêta de l'hémoglobine. Le déclenchement des crises est favorisé par divers facteurs tels qu'une infection, une acidose et la déshydratation, mais il n'est bien souvent pas possible d'identifier le facteur déclenchant d'une crise particulière. Les crises peuvent être également favorisées par le froid ou un temps sec[5].

La drépanocytose peut conduire à diverses complications aiguës ou chroniques dont plusieurs présentent un taux de mortalité élevé[6].

Manifestations chroniques

Les manifestations chroniques de la drépanocytose associent un retard de taille et de poids, des carences alimentaires (en folates, car cette vitamine est indispensable à la création des hématies qui sont renouvelées très rapidement lors des crises d'anémie, épuisant ainsi le stock de folates), un retard pubertaire fréquent, des troubles cardio-pulmonaires (augmentation de la taille du cœur, insuffisance respiratoire), une rate augmentée de volume ou atrophiée, des anomalies rétiniennes (hémorragies), des douleurs chroniques parfois secondaires à des lésions (ulcère de jambe[7], parfois sans lésion visible, de type neuropathique[8]etc.).

Il peut exister une énurésie[9] probablement favorisée par une hyperfiltration glomérulaire[10].

Crise vaso-occlusive

Les globule rouges en forme de faucille tendent à bloquer la circulation sanguine au niveau des capillaires de nombreux organesos, abdomen, reins, cerveau, rétine, etc. — provoquant douleurs, ischémie, voire nécrose. La fréquence, la durée et la sévérité des crises est extrêmement variable. Les crises douloureuses sont traitées par hydratation, à l'aide d'antalgiques, voire de transfusions sanguines.

La douleur provoquée par les crises légères peut être soulagée à l'aide d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que le diclofénac ou le naproxène. Chez la plupart des patients, les crises sévères requièrent l'injection intraveineuse d'opiacés à intervalles réguliers jusqu'à la fin de la crise. Les crises vaso-occlusives affectant des organes tels que le pénis (priapisme[11]) et les poumons sont prises en charge comme des urgences médicales et traitées par transfusion de globules rouges.

Syndrome thoracique aigu

Un syndrome thoracique aigu est caractérisé lorsqu'au moins deux des cinq manifestations suivantes sont observées : douleur thoracique, fièvre, infiltrat pulmonaire, atteinte respiratoire, ou hypoxémie[12]. Ces symptômes étant semblables à ceux d'une pneumonie, il est fréquent de traiter les deux affections en même temps[13]. C'est la deuxième complication la plus fréquente de la drépanocytose, et elle est responsable d'environ 25 % des décès de patients drépanocytaires, la majorité de ces cas présentant également une crise vaso-occlusive lorsqu'ils développent un syndrome thoracique aigu[14],[15]. Cependant, environ 80 % des patients développement une crise vaso-occlusive au cours d'un syndrome thoracique aigu.

Crise d'asplénie et infections

En raison de ses nombreux capillaires sanguins et de son rôle dans l'élimination des globules rouges défectueux, la rate est fréquemment lésée lors d'une crise drépanocytaire[16]. Elle est généralement atteinte de multiples infractus tissulaires avant la fin de l'enfance chez les patients homozygotes. L'atteinte de la rate favorise les risques d'infection par des bactéries encapsulées[17],[18], notamment par des pneumocoques[19] ou des méningocoques. Elles peuvent aussi aggraver l'anémie en cas d'infection par le parvovirus B19. Une vaccination préventive, voire la prise d'antibiotiques, peut être recommandée pour se prémunir contre certaines infections particulièrement redoutées chez les patients souffrant d'asplénie fonctionnelle.

Séquestration splénique

La séquestration splénique consiste en une augmentation brutale de la taille de la rate accompagnée d'une chute rapide du taux d'hémoglobine dans le sang. Elle est due à l'accumulation de globules rouges dans cet organe aux dépens de la circulation générale. Il s'agit d'une situation d'urgence. Les patients non traités décèdent en une ou deux heures des suites d'un choc hypovolémique. Ces crises sont transitoires, se prolongeant trois ou quatre heures, voire une journée entière[20].

Réticulocytopénie

Les globules rouges des personnes atteintes de drépanocytose ayant une forme anormale, ils sont rapidement éliminés par l'organisme au niveau de la rate, ce qui provoque une anémie hémolytique. Cette anémie peut s'aggraver lors des crises drépanocytaires, ce qui se manifeste par un teint pâle, une accélération de la fréquence cardiaque et un état de fatigue générale. Ces crises sont souvent déclenchées par le parvovirus B19, qui affecte directement la production de globules rouges en détruisant les réticulocytes, qui en sont les précurseurs immédiats. L'infection à parvovirus bloque presque complètement la production de globules rouges pendant deux à trois jours, ce qui est quasiment sans conséquence chez un individu sain, mais peut rapidement mettre la vie d'un patient drépanocytaire en danger. Il faut de quatre jours à une semaine pour se remettre d'une telle crise, certains patients ayant besoin d'une transfusion sanguine pour se rétablir[21].

Crise hémolytique

Une crise hémolytique est une chute brutale de la quantité d'hémoglobine dans le sang en raison de la lyse accélérée des globules rouges. Ce cas est particulièrement fréquent chez les patients atteints de favisme, ou déficit en G6PD[22]. La prise en charge est symptomatique, parfois avec transfusion sanguine.

Autres manifestations aiguës

L'une des manifestations cliniques les plus précoces de la maladie est la dactylite (en), pouvant apparaître chez le nouveau-né âgé d'à peine 6 mois, et susceptible d'être observée chez les enfants porteurs du trait drépanocytaire[23]. La crise peut se prolonger pendant un mois[24].

Image prise au microscope électronique du sang sur laquelle on distingue des globules rouges sains, circulaires et concaves, des globules rouges malades de la forme d'une faucille.

Complications

On distingue les complications aiguës, qui nécessitent une intervention rapide, et les complications chroniques, qui prennent une part croissante dans la prise en charge de la maladie. Elles débutent dès la petite enfance sous la forme des crises douloureuses vaso-occlusives touchant surtout l'os, puis le poumon, la rate et, plus rarement, d'autres organes. La fréquence et le type de ces crises varient selon l'âge, le génotype, et des facteurs environnementaux.

Les autres complications sont les complications infectieuses, celles liées à l'aggravation d'une anémie, et les complications vasculaires. La maladie peut se compliquer d'infarctus cérébraux, dont la prévalence atteint près de 10 % des patients âgés de moins de 20 ans[25]. L'hypertension artérielle pulmonaire est une complication fréquente et grave[26]. Elle est retrouvée en échocardiographie dans près d'un tiers des cas, mais cet examen s'avère peu spécifique, et la prévalence réelle (confirmée par la mesure directe de la pression pulmonaire par cathétérisme cardiaque) serait bien moindre[27].

L'atteinte rénale est fréquente avec une hématurie, une protéinurie[28]. L'atteinte oculaire est plus fréquente et plus grave chez les patients SC, combinant l'hémoglobine C avec l'hémoglobine S, par rapport aux patients SS, homozygotes S. Un examen régulier est nécessaire afin de dépister précocement la rétinopathie drépanocytaire qui est de type proliférative, afin de pouvoir proposer un traitement[29].

Avant l'apparition de l'hydroxyurée près de la moitié des malades décédait avant l'âge de 50 ans, soit au cours d'une crise, ou d'un accident vasculaire cérébral[30].

Physiopathologie

Au niveau génétique et moléculaire

Mode de transmission des maladies autosomiques récessives telles que la drépanocytose.

C'est le gène qui code la chaîne bêta de l'hémoglobine qui est impliqué. Ce gène est porté par le chromosome 11. La version mutée (l'allèle S) de ce gène est responsable de l'anémie falciforme. La mutation porte sur la séquence du sixième acide aminé de la chaîne bêta où une base azotée adénosine est remplacé par une thymine, ce qui remplace dans la séquence protéique un acide glutamique par une valine.

Cet allèle S anormal est responsable de la synthèse de chaînes bêta, dont un acide glutamique en position 6[31] est remplacé par une valine. L'hémoglobine qui en résulte est appelée HbS (hémoglobine S pour Sickle-cell disease, dénomination anglaise de la maladie), elle a donc la structure « α2βS2 ». Elle se distingue de l'hémoglobine A, normale, par sa mobilité électrophorétique plus faible, mais surtout par l'insolubilité de sa forme désoxygénée, qui se polymérise en chaîne. Cela forme des fibres longues qui vont déformer le globule rouge.

Chez l'hétérozygote, l'allèle S étant codominant, les deux allèles s'expriment (l'anormal et le normal). Cette forme est appelée (S/A). On ne constatera pas de symptômes, sinon des hématies falciformes, ou plus ou moins sujettes à la falciformation. (on pourrait la considérer comme une forme atténuée ou latente). Ces hématies ne contiennent pas nécessairement un mélange en proportions égales d'HbA et d'HbS.

Chez l'homozygote, les deux allèles sont S, c'est la forme dite (S/S). Il s'agit d'une forme symptomatique s'exprimant, entre autres, par des crises douloureuses.

Il existe aussi des hétérozygotes dits composites ou hétérozygotes doubles, associant drépanocytose et une autre hémoglobinopathie (hémoglobine C, D, E, thalassémie...) : formes S/C, S/thalassémie... Les formes homozygotes et hétérozygotes double sont dites drépanocytoses majeures, contrairement aux formes hétérozygotes simples dites mineures.

Au niveau cellulaire

Lorsque le dioxygène se raréfie (hypoxie), les molécules d'HbS s'unissent les unes aux autres, cette polymérisation forme des longues fibres qui déforment les globules rouges, ces derniers prennent alors un aspect en faucille. Ces globules rouges déformés (drépanocytes) sont plus fragiles, ont une durée de vie plus courte et subissent une destruction anormale et élevée d'où l'anémie chez les malades.

Ce phénomène peut se voir :

  • in vivo, dans le sang veineux et capillaire : d'où séquestration prolongée, formation de thromboses et hémolyse facile des globules rouges dans les fins capillaires où les drépanocytes ont du mal à se frayer un passage, étant donné leur forme allongée, ainsi que dans la rate où la lenteur de la circulation crée les conditions requises pour la formation des drépanocytes, qui y seront phagocytés par le système réticulo-endothélial.
  • in vitro, lors de l'examen du sang frais entre lame et lamelle, lorsqu'on aura ajouté un corps réducteur (métabisulfite).

En revanche, le sujet sain montre des globules rouges en forme de disque biconcave quelles que soient les conditions environnementales.

Au niveau de l'organisme

Les globules rouges ayant perdu leur élasticité vont obstruer les capillaires provoquant une ischémie par manque d'apport d'oxygène au niveau de différents territoires. Cela explique les crises douloureuses (infarctus osseux), les infarctus cérébraux, etc. Les globules rouges pourraient également léser la paroi interne des vaisseaux (endothélium) entraînant un risque d'obstruction de ces derniers.

Ces globules rouges sont plus fragiles et vont se rompre beaucoup plus facilement, expliquant l'anémie de type hémolytique (destruction des hématies).

Un individu peut rester sain (forme silencieuse) ou être affecté par des manifestations de la drépanocytose, notamment dans la forme homozygote marquée par une anémie chronique et des crises douloureuses articulaires.

La relative protection contre le paludisme

L'effet protecteur de l'hémoglobine S n'est pas encore complètement élucidé dans tous ses détails. De façon générale, cette protection est due à l'interruption du développement du parasite à l'intérieur des hématies (cycle érythrocytaire du parasite, voir paludisme), à cause de leur durée de vie réduite et de leur plus grande fragilité[32]. Le sujet drépanocytaire reste infesté par le parasite, mais celui-ci ne peut se développer.

Cette protection est relative, son effet protecteur contre les formes graves de paludisme (neuropaludisme à P. falciparum) est estimé entre 60 et 90 %. Ce qui signifie, à l'échelle individuelle, qu'une personne drépanocytaire, hétéro- ou homozygote, doit bénéficier de conseils et de protection adaptés en zone de paludisme, et que la drépanocytose n'écarte pas un diagnostic éventuel de paludisme[33].

Examens et diagnostic

L'hémogramme des personnes atteintes de drépanocytose à hémoglobine S montre une concentration sanguine d'hémoglobine de l'ordre de 6 à 8 g/dL avec un nombre élevé de réticulocytes. Ceci s'explique par le fait que le renouvellement des globules rouges par la moelle osseuse s'accélère afin de compenser l'élimination des cellules falciformes. Le taux d'hémoglobine est plus élevé dans le cas des autres formes de drépanocytoses. Un frottis sanguin peut montrer des structures caractéristiques d'une asplénie, comme des codocytes et des corps de Howell-Jolly.

La déformation des globules rouges d'un frottis en faucille ou en feuille de houx peut être induite par addition d'un réducteur comme le métabisulfite de potassium K2S2O5, le métabisulfite de sodium Na2S2O5 ou l'acide ascorbique . La présence d'hémoglobine S peut être établie à l'aide d'une solution réductrice, par exemple de dithionite de sodium Na2S2O4, qui se trouble en présence d'HbS mais demeure claire en présence d'hémoglobine normale.

La présence d'hémoglobine anormale peut être détectée par électrophorèse sur gel, un mode d'électrophorèse dans lequel les différentes hémoglobines se déplacent à des vitesses différentes qui permettent de les caractériser. L'hémoglobine falciforme HbS et l'hémoglobine C falciforme HbSC, qui sont les deux principales formes d'hémoglobine drépanocytaire, peuvent être identifiées par cette technique. La chromatographie en phase liquide à haute performance (CLHP) permet de confirmer le diagnostic. Il est rare de devoir recourir à une analyse génétique, car les autres méthodes d'investigation permettent d'identifier précisément l'hémoglobine S et l'hémoglobine C.

Une crise drépanocytaire étant souvent induite par une infection, il est conseillé de rechercher une infection par test urinaire ou radiographie du thorax.

Les personnes ayant le trait drépanocytaires — hétérozygotes — peuvent avoir recours à un conseil génétique avant de concevoir un enfant. Le diagnostic prénatal est réalisé à partir d'un échantillon de sang fœtal ou du liquide amniotique, cette dernière technique présentant moins de risques.

Dans les pays industrialisés, le diagnostic se fait en période néo-natale si les parents sont à risque ou atteints. Dans les pays en voie de développement, le diagnostic se fait souvent à la première manifestation ou complication. Le dépistage néo natal pourrait se traduire par une amélioration du pronostic[34].

Facteurs environnementaux

La maladie peut se manifester de façon plus ou moins sévère selon l'environnement.

Le temps froid, ou les variations de température, favorisent les complications aiguës, notamment les crises douloureuses. Il en est de même pour la vitesse du vent, ou encore les saisons sèches ou pluvieuses. Ces variations dépendent aussi de la qualité du logement et de l'habillement.

La pollution atmosphérique est un facteur aggravant, elle touche surtout les patients en zone urbaine ; il en est de même pour le tabagisme passif.

Les complications surviennent plus fréquemment en haute altitude. Dans les pays à bas revenus, les infections sont la principale cause de décès des enfants drépanocytaires, surtout en Afrique. Dans les pays riches, les infections peuvent survenir à tout âge[35].

Mesures simples de prévention

Pour éviter les crises il est recommandé de suivre des mesures simples suivantes:

  • boire fréquemment de l'eau
  • rester au chaud
  • manger des aliments riches en fer, ou qui facilitent l'assimilation du fer (viande rouge, pâté de foie…)
  • ne pas s'enrhumer ou plus généralement éviter au maximum les infections respiratoires
  • porter des vêtements qui ne coupent pas la circulation sanguine, c'est-à-dire amples
  • ne pas s'essouffler
  • éviter d'aller à plus de 1 500 mètres d'altitude
  • ne pas s'exposer à de fortes chaleurs (la déshydratation déclenche des crises par augmentation de la viscosité sanguine[36]).
  • les transfusions sanguines

Traitements

Ils comportent un aspect préventif : éviction des facteurs déclenchant les crises (froid, altitude, infections, déshydratation) ; supplémentation en folates, traitement préventif des infections à pneumocoque et méningocoque (vaccination)[37].

Traitements des complications

Les crises vaso-occlusives d'intensité douloureuse modérée, sans fièvre et sans signe de gravité peuvent être traitées à domicile par une hydratation orale abondante (eau alcaline), repos et maintien au chaud, et mise sous oxygène. Les antalgiques sont utilisés selon l'intensité de la douleur. La prescription d'opiacés et de morphiniques se fait au mieux en milieu hospitalier[38]. Il est à noter que le métabolisme de la morphine est accéléré (élimination de 3 à 10 fois plus rapide que chez les sujets indemnes) chez les sujets porteurs de la maladie[39] ; Les infections sont traitées en milieu hospitalier selon une antibiothérapie couvrant principalement les pneumocoques. La transfusion sanguine est utilisée en cas d'anémie profonde ou d'infection grave, en l'absence de contre-indications. Elle peut être simple ou se combiner en transfusion-saignée permettant de réduire la proportion d'hémoglobine S.

Ces transfusions sanguines pourraient diminuer sensiblement le risque d'accidents vasculaire-cérébraux chez certains enfants particulièrement à risque (anomalie du doppler trans-crânien)[40].

Depuis les années 2000, l'hydroxyurée est devenue un traitement de fond. Cette molécule permet de favoriser la production d'hémoglobine fœtale, formée habituellement en petite quantité et parfaitement fonctionnelle, en inhibant la production d'hématies contenant l'hémoglobine S[41]. Ce médicament réduit significativement le nombre de crises douloureuses et la mortalité de la maladie[42]. Il ne peut cependant pas être utilisé, de par son mécanisme d'action, chez les patients anémiques. La surveillance des paramètres sanguins doit donc être très soigneuse.

L'autre obstacle à son utilisation a d'abord été son coût, qui peut toutefois générer des économies de prise en charge dans les pays économiquement développés[43]. Cependant cette molécule est de plus en plus utilisée dans tous les pays, les études montrant son efficacité et sa bonne tolérance. En 2017, elle est jugée encore sous-utilisée[44].

Le 7 juillet 2017, ENDARI, un traitement à base de L-Glutamine,est approuvé par la FDA « pour réduire les complications aiguës de la drépanocytose chez les patients adultes et enfants âgés de 5 ans et plus »[45]. Dans un essai clinique de phase 3[46], la L-Glutamine a démontré son intérêt dans la réduction des crises vaso-occlusives et dans la diminution de la survenue du syndrome thoracique aigu.

Greffe de moelle osseuse

La greffe de moelle osseuse est potentiellement curative, mais c'est une technique lourde, coûteuse, avec des risques toxiques, et limitée par le manque de donneurs compatibles[44]. En France, la décision est prise lors de réunions de concertation pluridisciplinaires nationales[47].

Les hématies sont produites à partir de cellules souches dans la moelle osseuse. En détruisant la moelle osseuse du malade et en la remplaçant par celle d'un donneur, il y a possibilité d'obtenir une guérison totale. Environ 200 greffes ont été réalisées dans le monde chez des drépanocytaires, permettant d'obtenir la guérison dans 85 % des cas[48]. Il faut cependant un donneur apparenté le plus possible: un frère ou une sœur. Il y a la possibilité pour les parents de recourir à une fécondation in vitro avec sélection par DPI d'embryons compatibles pour la greffe. Cette voie de traitement dite du « bébé médicament » est très encadrée par les lois de bioéthique.

Nouvelles thérapies

En 2007, le VK500 est proposé dans le traitement de la drépanocytose. Cependant, aucune étude clinique sérieuse n'a prouvé l'efficacité réelle de ce médicament[49].

Des souris drépanocytaires ont pu être guéries en introduisant chez ces animaux un gène produisant une hémoglobine "anti-drépanocytaire" en quantité élevée[50].

Un essai clinique de phase 1/2 est en cours, évaluant la sécurité et l'efficacité de la thérapie génique des β-hémoglobinopathies (drépanocytose et β-thalassémie majeure) par transplantation de cellules souches CD34+ autologues transduites ex vivo avec un vecteur lentiviral β A-T87Q-globine.

Le 2 mars 2017, l’équipe du professeur Marina Cavazzana, de l’Institut des maladies génétiques Imagine, annonce avoir soigné un patient drépanocytaire par thérapie génique[51].

Il est peu probable que ces nouvelles thérapies deviennent, à court terme, d'utilisation courante, à cause des problèmes techniques (validation scientifique), économiques (coût élevé), et éthiques (inégalité d'accès dans le monde). Les techniques actuelles courantes utilisées dans les pays riches pourraient déjà sauver des millions d'enfants africains. De même, une meilleure compréhension des facteurs environnementaux permettrait de préciser les conseils aux patients atteints de drépanocytose et améliorer leur qualité de vie partout dans le monde[44].

Épidémiologie

Distribution de la drépanocytose.
Distribution du paludisme.

C'est la maladie génétique monogénique (liée à un seul gène) la plus répandue dans le monde[35]. Selon l'OMS, 300 000 enfants naissent dans le monde chaque année avec une anomalie majeure de l'hémoglobine dont la plus fréquente est celle de la drépanocytose[52]. En 2015, la grande majorité de ces naissances ont lieu dans trois pays : Nigéria, République Démocratique du Congo, Inde[35].

L'allèle S, responsable de l'anomalie, est surtout répandu dans le continent africain (atteignant dans certaines populations la fréquence de 30 %) ; on le trouve également en Inde, en Arabie saoudite et dans d'autres régions du bord de la Méditerranée, en Italie (surtout en Sicile), en Grèce et en Anatolie. Les migrations ont accru la fréquence de cette maladie sur le continent américain.

Cette distribution se superpose assez bien avec celle d'une autre maladie d'origine infectieuse, le paludisme ou malaria, à Plasmodium falciparum (forme la plus grave de paludisme).

La présence élevée de cette maladie en Afrique semble être un cas de polymorphisme génétique équilibré entraîné par une sélection naturelle (voir : avantage hétérozygote) : en effet, les personnes porteuses saines hétérozygotes (A/S) et les enfants drépanocytaires sont relativement protégées contre P. falciparum. La preuve épidémiologique de cette protection a été apportée par plusieurs études depuis 2002[32].

L'apparition, puis la sélection, de cette mutation se sont faites en différents points du monde, coïncidant avec les zones d'endémie du paludisme. Ces évènements se seraient produits entre 70 000 et 150 000 ans. Parmi les différents haplotypes connus (ensembles de gènes liés), 5 seraient survenus de façon indépendante : haplotype Sénégal (côte atlantique de l'Afrique de l'Ouest), haplotype Bénin (golfe du Bénin), haplotype Cameroun, haplotype Bantou (Afrique équatoriale), haplotype Arabo-indien (Inde et péninsule arabique)[32].

Afrique

Dans certaines parties de l’Afrique subsaharienne, la drépanocytose touche jusqu’à 2 % des nouveau-nés. La fréquence du trait drépanocytaire, c'est-à-dire le pourcentage de porteurs sains qui n’ont hérité du gène mutant que d’un seul des parents, atteint 10 à 40 % en Afrique équatoriale, 1 à 2 % sur la côte de l’Afrique du Nord et moins de 1 % en Afrique du Sud. Dans les pays d’Afrique de l’Ouest (Ghana et Nigéria), la fréquence du trait drépanocytaire atteint 15 à 30 %. En Ouganda, cette fréquence atteint 45 % chez les Baambas[53].

Dans ces pays africains, la mortalité des enfants de moins de 5 ans atteints de drépanocytose peut atteindre les 90 % (malnutrition et pauvreté, manque de dépistage et de vaccinations), alors que dans l'ensemble des pays mondiaux à bas-revenus, la mortalité infantile (toutes causes) a été réduite depuis les années 1990-2010[35].

Amériques

Le commerce des esclaves et les migrations plus récentes ont accru la fréquence de cette maladie sur le continent américain[54]. L'hémoglobine S est absente chez les amérindiens, les populations originaires d'Europe du nord et d'Océanie, alors qu'elle est relativement fréquente chez les afro-américains en particulier ceux des États-Unis, du Brésil et des Caraïbes[54].

Aux États-Unis, le nombre de malades est estimé à 100 000 personnes. Un taux analogue est retrouvé au Brésil. La maladie est absente en Alaska, et dans quelques pays d'Amérique du Sud sur la façade du Pacifique (Equateur, Pérou, Bolivie, Chili). La situation est intermédiaire ailleurs (Canada, Amérique centrale, Argentine)[35].

Europe

Dans plusieurs pays ou régions d'Europe (Sud de l'Italie, Grèce, Albanie), la drépanocytose est indigène avec des fréquences de porteurs du trait entre 1 et 5 % de la population.

Dans d’autres pays européens (Royaume-Uni, France, Belgique, Allemagne), les flux migratoires, à partir des années 1960, en provenance d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie, ont été à l'origine d'un accroissement des cas diagnostiqués, variable selon les spécificités historiques de chaque pays[55].

Dans la péninsule ibérique, les cas de drépanocytose majeure étaient encore rares en Espagne dans les années 2000, mais tendent à augmenter avec une immigration récente. Au Portugal, dont l'histoire coloniale est plus ancienne, les études génétiques ont décelé deux vagues d'immigration apportant la mutation drépanocytaire : l'une entre les VIIIe siècle et XIIIe siècle venant de méditerranée, une autre à partir du XVe siècle venant d'Afrique. La mutation s'est diluée dans l'ensemble de la population portugaise actuelle[55].

En Belgique, l’incidence moyenne de la drépanocytose est de 1/1 710 sur l’ensemble des nouveau-nés à Bruxelles et de 1/943 à Liège.

En Allemagne, seuls 300 cas de syndromes drépanocytaires majeurs sont recensés[56].

France

Les premiers cas de drépanocytose ont été rapportés en métropole dans les années 1940[57] Jusqu'aux années 1950, ces cas concernaient presque uniquement des personnes d'origine antillaise[55] (la drépanocytose comme maladie du noir américain, voir la section historique). Le premier mouvement migratoire fin XIXe siècle - début XXe siècle en provenance d'Europe du sud n'a pu être dépisté.

Après la décolonisation des années 1950-1960, survient un deuxième mouvement migratoire provenant d'Afrique et du Sud-Est asiatique. Des études ponctuelles de dépistage sont alors menées à partir des années 1970, dans plusieurs régions. Entre autres, en 1977, un dépistage systématique de la population scolaire de la région marseillaise sur plus de 35 000 élèves, a permis d'établir que 0,22 % étaient porteurs du trait drépanocytaire, tous issus de familles originaires de pays à risques, parfois vivant en France depuis 5 générations (pour les italiens du sud)[57].

En France, la drépanocytose est, en 2010, la maladie génétique la plus fréquente (1/2 364), loin devant la mucoviscidose (1/5 989). On estime alors à 12 000 le nombre de sujets atteints de syndrome drépanocytaire majeur (SDM)[58], avec en France métropolitaine un nombre supérieur à celui de l’Outre-mer (2 000 en Martinique et 1 500 en Guadeloupe)[59]. Chaque année, naissent en France 300 à 350 enfants atteints de SDM dont la plupart en Île-de-France[60].

Projections

Le nombre mondial de cas de drépanocytose (forme homozygote) pourrait atteindre 400 000 vers les années 2050.

Dans les pays développés, cette augmentation est liée à celle de l'espérance de vie (qualité de la prise en charge médicale). En près de 40 ans (1970-2010), la mortalité infantile des cas de drépanocytose est devenue proche de la population générale, et la durée médiane de vie dépasse les 60 ans. Toutefois cette prise en charge est coûteuse, et il existe des inégalités d'accès aux soins selon les pays à haut-revenu[35].

Historique

Données médicales

En 1874, un médecin africain formé en Angleterre, J.B. Africanus Horton, décrit une rhumatic fever, équivalent clinique de la drépanocytose, correspondant aujourd'hui à une crise vaso-occlusive osseuse, mais ce travail reste inaperçu[61].

En 1904, James Herrick, médecin à Chicago, fait la première description médicale de la drépanocytose : il examine un étudiant noir âgé de 20 ans, hospitalisé pour toux et fièvre. Le sujet est faible, a des vertiges et souffre de maux de tête. Depuis un an, il ressent des palpitations et un essoufflement comme certains membres de sa famille. L’examen du sang montre que le malade est très anémique, le nombre de ses hématies n’atteignant que la moitié de la valeur normale. L’observation d’un frottis sanguin montre des hématies inhabituelles en forme de faucille (falciformes) ou feuille d'acanthe. Cette observation est publiée en 1910[62].

En 1917, V.E. Emmel reproduit in vitro la falciformation (déformation en faucille) chez des sujets cliniquement sains, il conclut à l'existence de deux formes de la maladie. Par la suite, des études familiales envisagent l'hypothèse d'une transmission héréditaire autosomique récessive avec des formes manifestes et des formes latentes ou silencieuses. Les facteurs de falciformation sont précisés, dont la tension en oxygène, ainsi que la durée de vie plus courte des globules rouges[63].

Il faut attendre 1949 pour que soit clairement formulée, par James Neel[64], la transmission mendélienne de la maladie et l'existence d'une forme homozygote héritée de parents hétérozygotes.

La même année Linus Pauling montre qu'elle est due à une structure anormale de l'hémoglobine, dite hémoglobine S caractérisée par une moindre solubilité, présente seule dans les formes anémiques (sujets homozygotes SS), ou associée à une hémoglobine normale A dans les formes latentes (sujets hétérozygotes AS). C'est ainsi la première fois qu'on découvre l'origine moléculaire d'une maladie génétique.

De 1956 à 1959, le Britannique Vernon Ingram montre qu'elle est due à une substitution d'un acide aminé par une autre dans la chaîne bêta de l'hémoglobine anormale[65]. Cela démontre pour la première fois que les gènes déterminent la nature de chaque acide aminé dans une protéine.

En 1978, Tom Maniatis isole le gène de la chaîne bêta de l'hémoglobine sur le chromosome 11.

En 1980, Yuet Wai Kan (en) met au point un test génétique prénatal de la drépanocytose[66].

En 2002, la démonstration épidémiologique de la protection de la drépanocytose contre le paludisme à P. falciparum est faite, confirmant ainsi l'hypothèse de Haldane en 1949 qui s'appuyait sur des superpositions de cartes géographiques (fréquence de la drépanocytose et du paludisme). La présence des gènes de la drépanocytose s'explique donc par une pression de sélection induite par le paludisme. C'est un avantage hétérozygote contre le paludisme, mais au risque de maladie sévère dans sa forme homozygote[32].

Données socio-politiques

La maladie aurait été connue de populations africaines locales, entre autres au Ghana. L'enfant atteint est perçu comme un être réincarné, bénéfique ou maléfique selon les régions : un être de passage qu'il faut essayer de retenir, ou comme revenant sans cesse pour tourmenter ses parents[61]. La maladie est perçue comme transmise par la mère, notamment dans les sociétés polygames : si l'homme est hétérozygote et qu'une de ses femmes l'est aussi, 1/4 de leurs enfants seront homozygotes donc malades (transmission autosomique récessive, voir Physiopathologie), ce qui peut aboutir à des répudiations[67].

Maladie raciale

Identifiée aux États-Unis (observation de 1904, publiée en 1910, en tout 4 cas sont décrits jusqu'en 1922), la maladie a été d'emblée qualifiée de maladie des Noirs, la cause restant inconnue. La recherche sur la maladie a été exclusivement américaine jusque dans les années 1940. Quand la maladie est détectée chez quelques Blancs, elle s'explique par une erreur de diagnostic ou un métissage lointain.

Quant aux médecins coloniaux européens, ils considèrent d'abord que la maladie est rare en Afrique, et que son importance en Amérique est due à l'environnement ou au métissage américain plus fréquent. Sa grande fréquence en Afrique n'est reconnue que progressivement[61].

Le trait drépanocytaire (forme hétérozygote de la maladie) est alors utilisé comme traceur de migration et moyen d'étude sur les origines de l'humanité[68]. Son existence indiquerait la présence d'une population originelle plus primitive. Ainsi sa découverte en Inde centrale dans des populations à peau noire, a conduit à l'hypothèse d'une origine indienne des populations africaines[61].

Après la Seconde guerre mondiale, le concept de race en biologie humaine commence à se désagréger. On trouve de plus en plus d'hémoglobine S dans des populations blanches, d'autant plus difficiles à expliquer. À partir des années 1960-1970, la recherche génétique montre que la maladie est due à des mutations indépendantes les unes des autres[61]. La présence de l'hémoglobine S est indépendante de la couleur de peau, il n'y a plus 4 ou 5 grandes races humaines, mais des milliers de gènes plus ou moins indépendants, dont ceux de la drépanocytose.

Prise en charge médico-sociale

Dans les années 1960, aux États-Unis, l'information des familles et la prise en charge médicale des enfants drépanocytaires sont quasi clandestins et le fait de sociétés de bienfaisance ou de mouvements politiques noirs, comme les Black Muslims de Malcom X ou le mouvement des droits civiques de Martin Luther King. Des extrémistes noirs prétendent que la maladie est une invention des Blancs pour promouvoir un génocide, tandis que Linus Pauling propose de tatouer les hétérozygotes pour mieux interdire leur union. Les hétérozygotes sains sont stigmatisés (refus d'emploi, de prêt bancaire, d'assurance...)[67].

En 1971, le président Richard Nixon promet des crédits pour la recherche et la prise en charge des malades. Dans les années qui suivent, on observe une corrélation directe entre les crédits alloués par le National Institutes of Health[69] et l'amélioration de la qualité et de la durée de vie des drépanocytaires américains[67]. Dans les années 1990, dans d'autres pays développés (Grande-Bretagne, France...) il se confirme aussi que la drépanocytose est une maladie génétique répondant au mieux à la qualité d'une prise en charge médico-sociale[70].

Dépistage

Le début

Les méthodes permettant un dépistage néo-natal systématique sont disponibles depuis les années 1970. Toutefois leur mise en œuvre ne s'est généralisée qu'une quinzaine d'années plus tard, d'abord aux États-Unis à partir de 1987, puis au Royaume-Uni. La raison principale de ce décalage est que, en l'absence de traitement efficace, on pensait qu'un diagnostic précoce ne servirait à rien pour les malades (aucun effet sur la morbidité et la mortalité)[71].

Cependant, dans quelques établissements où le dépistage est associé à une prise en charge médicale avec information des parents, des études finissent par montrer une réduction impressionnante des infections et de la mortalité des enfants drépanocytaires (antibiothérapie prophylactique avant l'âge de 4 mois). Une étude avec groupe placebo, prévue pour une surveillance de 2 ans, a été interrompu 8 mois avant son terme, les résultats étant déjà significatifs[71].

En 1987, à Bethesda, une conférence de consensus médicale conclut à la nécessité, aux États-Unis, d'un dépistage généralisé et systématique à tous les enfants (avec la liberté de refuser pour les parents). Ce dépistage doit s'effectuer sous le contrôle de centres spécialisés avec prise en charge médico-sociale (médecins, travailleurs sociaux, information optimale avec conseil génétique et conseil de prévention)[71].

Cette conception de la prise en charge est rapidement adoptée par le Royaume-Uni qui dispose, en 1992, de 16 centres, dont 4 dans la région de Londres. A cette date, la France métropolitaine présente quelques années de retard, bien qu'un programme systématique de dépistage et de prise en charge existe en Guadeloupe depuis 1990[72].

Un test de dépistage rapide, permettant un premier résultat en quelques minutes, est à l'essai depuis février 2017 au Togo, au Mali et en République Démocratique du Congo[73]. Ce dépistage n'est utile que dans les zones où sont possibles des interventions préventives et thérapeutiques prenant en charge les personnes dépistées[44].

En France

Contrairement à d'autres maladies génétiques telles la phénylcétonurie et la mucoviscidose, le dépistage de la drépanocytose en France métropolitaine n'est pas encore systématique (il est systématique en Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion). Il est effectué chez les nouveau-nés dont les deux parents ont des origines dans une région « à risque » pour cette maladie (en pratique, essentiellement les parents originaires d’Afrique subsaharienne, des Antilles, du Maghreb[77],[78]), lorsqu'un seul des deux parents est « à risque » (si l’origine du second n’est pas connue), lorsqu'il y a des antécédents de la maladie dans la famille, lorsqu'il y a des porteurs sains dans la famille[79],[80].

En 2016, en métropole, 39,4 % des nouveau-nés sont nés de couples « à risque » (292 871 sur un total de 743 431) et ont fait l'objet de dépistages ; ce pourcentage variant selon les régions de 9,1 % en Bretagne à 73,6 % en Île-de-France en raison des différences d’origine dans la population parentale. Ce pourcentage est en forte progression (19 % en 2000, 25,6 % en 2005, 35,7 % en 2013) suite à la généralisation du dépistage depuis 2000. Parmi les nouveau-nés atteints de SDM recensés depuis le début du dépistage, mis en place à des dates différentes avant la généralisation à l’ensemble du territoire en 2000, la grande majorité est née en Île-de-France, les autres enfants drépanocytaires sont nés à proximité des grands centres urbains, principalement dans l’est et le sud du pays. En 2016, 356 syndromes drépanocytaires majeurs (SDM) ont été repérés en métropole ainsi que 8 172 transmetteurs sains. L’incidence moyenne de la drépanocytose en métropole était de 1/823 nouveau-nés testés et de 1/2 088 par rapport à l’ensemble des nouveau-nés. Les enfants atteints d’un SDM se trouvent essentiellement en Ile-de-France et représentent 61,2 % (218/356) des malades de métropole. En Ile-de-France, entre 1996 et 2016, 2 079 998 nouveau-nés sur un total de 3 696 950 naissances (56,3%) ont été on été ciblés[81],[82],[83],[84],[85],[86],[87].

Aspects socio-politiques

En France, le dépistage ciblé a été remis en question, notamment parce que l’interrogation sur l’origine géographique des parents pose des problèmes de discrimination dans un pays qui interdit par ailleurs les statistiques basées sur l’origine ethnique[88].

En 2012, la Haute Autorité de Santé (HAS) a été saisie par la Direction Générale de la Santé de la question de la généralisation de ce dépistage à la totalité de population. Malgré les remarques de la DGS sur le danger de stigmatisation d’une partie de la population avec les dérives politiques qu’elle peut susciter[89], la HAS a conclu dans son rapport d’orientation de décembre 2013 rendu public en mars 2014, qu’il n’y a pas d’éléments permettant de justifier la pertinence d’une stratégie de dépistage néonatal systématique de la drépanocytose en France métropolitaine[90].

La HAS a estimé qu'en France, le dépistage ciblé de la drépanocytose restait préférable pour des raisons d'analyses de coût-efficacité, et de contexte historique, culturel et social. Les différences de flux migratoires, leur ancienneté, taille et origine géographique ne permettent pas de transposer une stratégie de dépistage d'un pays à l'autre[90].

Par ailleurs, le dépistage néo-natal de la drépanocytose est utilisé par des militants identitaires, disciples de Renaud Camus, comme un argument « scientifique » de la thèse du « Grand remplacement »[91]. Selon le quotidien Le Monde, les chiffres utilisés confondent dépistage d'une maladie et recensement ethnique. Ainsi dans certaines maternités d'Ile-de-France, la drépanocytose est dépistée chez tous les nouveau-nés, quelle que soit l'origine des parents[92].

D'autre part, ce ne sont pas que les enfants dont les parents sont originaires d'Afrique et du Maghreb qui sont systématiquement testés, mais aussi ceux du pourtour méditerranéen (Italie du sud, Grèce...), ceux originaires de l'Océan Indien et des départements d'Outre-Mer. Toutefois, selon Valérie Gauthereau, directrice de la fédération parisienne de dépistage, dans la pratique, les maternités essaient de cibler les personnes d’origine maghrébine ou africaine[92].

Filmographie

  • Le Doigt sur la plaie, film documentaire burkinabé d'Abdoulaye Dao (2008)
  • Les lances de Sickle Cell ou chroniques d'une douleur annoncée (2009)

Malades célèbres

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

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Références

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    « L’interdiction des statistiques ethniques en France empêche de quantifier l’importance des changements de population en France. Mais d’autres données, médicales en particulier, permettent de mesurer par la bande les bouleversements démographiques actuellement en cours. »

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  77. « Le dépistage de la drépanocytose en métropole a pour particularité de n’être effectué que chez les nouveau-nés dont les parents appartiennent à un groupe à risque pour cette maladie, soit essentiellement les parents originaires d’Afrique subsaharienne, des Antilles et du Maghreb (dépistage ciblé). », Josiane Bardakdjian-Michau et Michel Roussey, Le dépistage néonatal de la drépanocytose en France, juillet 2012
  78. « Les «critères de ciblage» officiels des nouveau-nés retiennent les parents originaires de tous les pays d’Afrique du Nord, d’Afrique subsaharienne et du Cap Vert, du Brésil, d’Amérique du nord (les personnes noires), d’Inde, de l’Océan Indien, de Madagascar, de l’Ile Maurice, des Comores, d’Italie (du sud et de Sicile), de Grèce, de Turquie et du Moyen-Orient (Liban, Syrie, Arabie saoudite, Yémen, Oman) » dans Drépanocytose : une discrimination négative à la française
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  81. « En métropole, 35,7 % des nouveau-nés sont ciblés, ce pourcentage varie de 7,33 % en Bretagne à 67.9 % en Ile de France, en fonction des différentes origines géographiques représentées dans la population. », Association française pour le dépistage et la prévention des handicaps de l’enfant (AFDPHE), Bilan d’activité 2013.
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  84. « En 2005, 236 998 nouveau-nés ont bénéficié du dépistage de la drépanocytose (198 065 nés en métropole et 38 933 nés dans les DOM)... En métropole, 25,6 % des nouveau-nés sont ciblés ; ce pourcentage varie de 3,5 à 54,1 % selon les régions, à raison des différences d’origine dans la population parentale. », Josiane Bardakdjian-Michau, Le dépistage néonatal de la drépanocytose en France, Médecine thérapeutique / Pédiatrie. Volume 11, Numéro 1, 5-8, janvier-février 2008, Dossier
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  87. BILAN AFDPHE 2016, Afdphe 2016
  88. « Par ailleurs, le ciblage est depuis longtemps remis en question pour 3 raisons : l’interrogation sur l’origine géographique pose des problèmes de discrimination dans un pays qui interdit par ailleurs les statistiques basées sur l’origine ethnique, le mélange de groupes ethniques rendus non identifiables après plusieurs générations et la fréquence très élevée dans certaines régions (1/874 en Ile de France). », Association française pour le dépistage et la prévention des handicaps de l’enfant (AFDPHE), Bilan d’activité 2013
  89. « Malgré nos remarques sur le danger de stigmatisation d’une partie de la population avec les dérives politiques qu’elle peut susciter, la HAS a rejeté cet argument dans ses conclusions rendues en avril 2014 en faisant remarquer que le ciblage ethnique que nous pratiquions était correctement effectué et qu’il n’y avait donc pas d’argument scientifique. », Association française pour le dépistage et la prévention des handicaps de l’enfant (AFDPHE), Bilan d’activité 2013
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