Gricourt

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Gricourt
Gricourt
La mairie.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Arrondissement Saint-Quentin
Intercommunalité Communauté de communes du Pays du Vermandois
Maire
Mandat
Roland Varlet
2020-2026
Code postal 02100
Code commune 02355
Démographie
Gentilé Gricourtois(es)
Population
municipale
998 hab. (2021 en augmentation de 0,91 % par rapport à 2015)
Densité 101 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 53′ 22″ nord, 3° 14′ 43″ est
Altitude Min. 78 m
Max. 131 m
Superficie 9,92 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Saint-Quentin
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Quentin-1
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Gricourt
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Gricourt
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Gricourt
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Gricourt

Gricourt est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.

Géographie[modifier | modifier le code]

Représentations cartographiques de la commune
Carte
La commune avec l'emplacement de la mairie dans le département
Carte OpenStreetMap
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Carte topographique
Avec les communes environnantes
Avec les communes environnantes
1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes.

Gricourt est un village de l'Aisne (Picardie) qui se situe à 2,5 km au nord de Saint-Quentin. Fresnoy-le-Petit est un écart situé à l'ouest du chef-lieu.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (°C)[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 719 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Fontaine-lès-Clercs à 9 km à vol d'oiseau[3], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 683,4 mm[4],[5]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[6].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Gricourt est une commune rurale[Note 1],[7]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[8],[9].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Quentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 120 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[10],[11].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (93,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (92,4 %), zones urbanisées (5,1 %), forêts (2,5 %)[12].

L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Gricurt (1170) ; Villa de Grecort (1239) ; Gricort (1240) ; Graincourt (1275) ; Griecourt (1295) ; Saint-Remy-de-Gricourt (1743)[13].

Histoire[modifier | modifier le code]

Avant la Révolution française, Gricourt est le siège d'une seigneurie. Vers 1754, Charles Joseph Théry, écuyer, est seigneur de Gricourt. Il est le mari de Marie Josèphe Adrienne de le Court. Le , leur fille Marie Anne Charlotte Théry, baptisée à Douai le , épouse Philippe Joseph Hanecart, fils de Philippe François Théodore, écuyer, seigneur puis baron de Briffœil et Wasmes, conseiller du roi au Parlement de Flandres, président à mortier, et de Marie Claire Pédecœur, bourgeoise de Douai le . Il nait à Douai en septembre 1729 (baptisé le ), est baron de Briffoeil, seigneur de Tours, de Busignies (Busigny?), Malmaison, Wasmes, Pipaix, la Cattoire, la Mairie, Lommeau. Il meurt à Douai le , inhumé au cimetière des Clarisses[14].

La guerre 1914-1918[modifier | modifier le code]

Comme d'autres villages de la région, Gricourt est sorti meurtrie de la Grande Guerre car le village a été entièrement rasé en 1917 par les Allemands.
Le , soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, l'armée française bat en retraite vers l'ouest et les Allemands arrivent à Gricourt[15]. Dès lors commença l'occupation allemande qui dura jusqu'en . Le front se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest vers Péronne, l'activité des occupants consistait principalement à assurer le logement des combattants et l'approvisionnement en nourriture. Des arrêtés de la kommandantur obligeaient, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien. Voici des extraits d'un arrêté de la kommandantur d'Holnon valable pour 25 communes de la région : " Holnon le . Tous les ouvriers et les femmes et les enfants de 15 ans sont obligés de faire travaux des champs tous les jours aussi dimanche de quatre heures du matin jusque huit heures du soir... Après la récolte les fainéants seront emprisonnés six mois… Les femmes fainéantes seront exilées à Holnon pour travailler. Après la récolte, les femmes seront emprisonnées six mois… Les enfants fainéants seront punis de coups de bâton. De plus le commandant réserve de punir les ouvriers fainéants de 20 coups de bâton tous les jours… Les ouvriers de la commune Vendelles sont punis sévèrement".(voir le document entier sur Gallica en cliquant sur le lien ci-après[16]).
En , le général Hindenburg décida de la création d'une ligne défense à l'arrière du front ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages seraient détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises. Dès le les habitants furent évacués et dispersés dans des lieux occupés, jusqu'en Belgique. En , avant du retrait des troupes allemandes sur la ligne Hindenburg, le long du canal de Saint-Quentin, les maisons sont pillées et incendiées, le village est systématiquement détruit. L'église, la mairie, les écoles et toutes les maisons sont dynamitées et les arbres sciés à 1 m de hauteur[17]. Le village, vidé de ses habitants, reste occupé par les Allemands ; il est repris les 13 et après de durs combats par les troupes britanniques[18]. Les ruines du village seront plusieurs fois reprises par chaque camp et ce n'est qu'en , lors de la bataille de la ligne Hindenburg que Gricourt sera définitivement libérée par la 24e division britannique. Communiqué britannique du  : "Hier, nos troupes résolurent de s'avancer jusqu'à Gricourt. La tâche n'était pas facile parce qu'il fallait longer un chemin creux. Tout fut mis en train. Les tanks partirent avec leur charge d'adroits tireurs. Les avions mitraillaient les assaillants. L'infanterie, des braves gars du Sussex, chargea. Il y eut des corps à corps furieux aux abords de Gricourt…"[19]
Après l'Armistice, de nombreux habitants ne revinrent pas s'installer dans la commune et, avec les dommages de guerre, commencèrent une nouvelle vie dans d'autres lieux. Pour ceux qui furent de retour commença une longue période de plus de dix ans de reconstruction des habitations (maisons provisoires), des fermes, des bâtiments publics, des routes. De 672 habitants avant la guerre, Gricourt n'en comptait plus que 357 en 1921.
Vu les souffrances endurées par la population pendant les quatre années d'occupation et les dégâts aux constructions[20], la commune s'est vu décerner la Croix de guerre 1914-1918 (France) le [21].
Sur le monument aux morts sont inscrits les noms des neuf soldats gricourtois morts pour la France[22].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Découpage territorial[modifier | modifier le code]

La commune de Gricourt est membre de la communauté de communes du Pays du Vermandois, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Bellicourt. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[23].

Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Saint-Quentin, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[24]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Saint-Quentin-1 pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[24], et de la deuxième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[25].

Administration municipale[modifier | modifier le code]

Charles Louis Eugène Napoléon de Tascher de la Pagerie était maire de Gricourt en 1913[26].

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
avant 1876 après 1877 Deballe[27]    
1965 1995 Ghislain Lesage SFIO puis
PS
Agriculteur
1995 2001 Henri Carpentier    
mars 2001 En cours
(au 23 mai 2020)
Roland Varlet LR Professeur des écoles
Réélu pour le mandat 2020-2026[28],[29],[30]

Démographie[modifier | modifier le code]

Carte de Cassini du secteur
(vers 1750)

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[32].

En 2021, la commune comptait 998 habitants[Note 3], en augmentation de 0,91 % par rapport à 2015 (Aisne : −2,08 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
540600634629708709721756784
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
773784755765774760767794742
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
773712672357409426397381410
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
439397669651761739708845852
2014 2019 2021 - - - - - -
989953998------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[33] puis Insee à partir de 2006[34].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  3. « Orthodromie entre Gricourt et Fontaine-lès-Clercs », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Saint-Quentin - Roupy » (commune de Fontaine-lès-Clercs) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Saint-Quentin - Roupy » (commune de Fontaine-lès-Clercs) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  7. « Zonage rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  8. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  9. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  13. Auguste Matton, Dictionnaire topographique de l’Aisne, Paris, (lire en ligne), p. 130.
  14. Paul Denis du Péage, « Recueil de généalogies lilloises - tome I », Recueil de la société d'études de la province de Cambrai, vol. 12,‎ 1906-1909, p.75-78 (lire en ligne)
  15. (en) « Cartographie 1914-1918 - Carte des positions au 28 aout 1914 », sur carto1418.fr (consulté le ).
  16. « Nouvelles de France : chronique hebdomadaire de la presse française » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  17. « Carte des positions 16 mars 1917 », sur carto1418.fr (consulté le ).
  18. « La Guerre mondiale : bulletin quotidien illustré » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  19. « Le Petit Parisien : journal quotidien du soir » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  20. « Carte spéciale des régions dévastées. 13 SE, Cambrai [Sud-Est] / [Service géographique de l'armée] » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  21. http://memorialdormans.free.fr/CommunesCroixDeGuerre14-18.pdf
  22. https://www.geneanet.org/gallery/?action=detail&id=197956&individu_filter=PION&rubrique=monuments
  23. « communauté de communes du Pays du Vermandois - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur banatic.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  24. a et b « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Gricourt », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  25. « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur politiquemania.com (consulté le ).
  26. Acte de mariage de son fils le 22 avril 1913 - Archives de Paris
  27. Almanach historique administratif et commercial de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1877, p214.
  28. Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
  29. « Liste des maires de l'Aisne » [xls], Préfecture de l'Aisne, (consulté le ).
  30. « Roland Varlet élu à la tête de Gricourt pour la quatrième fois », sur aisnenouvelle.fr, L'Aisne nouvelle, (consulté le ).
  31. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  32. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  33. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  34. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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