Pontru
Pontru | |||||
La mairie. | |||||
Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Aisne | ||||
Arrondissement | Saint-Quentin | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays du Vermandois | ||||
Maire Mandat |
Jean-Pierre Locquet 2020-2026 |
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Code postal | 02490 | ||||
Code commune | 02614 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Russipontains | ||||
Population municipale |
272 hab. (2020 ![]() |
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Densité | 18 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 49° 54′ 16″ nord, 3° 13′ 02″ est | ||||
Altitude | Min. 72 m Max. 152 m |
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Superficie | 14,98 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Saint-Quentin (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Quentin-1 | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Pontru est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Géographie[modifier | modifier le code]
Communes limitrophes[modifier | modifier le code]
Hydrographie[modifier | modifier le code]
L'Omignon prend sa source au nord-ouest du village.
Urbanisme[modifier | modifier le code]
Typologie[modifier | modifier le code]
Pontru est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Quentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 120 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].
Occupation des sols[modifier | modifier le code]
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (95,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (92,2 %), forêts (4,4 %), zones agricoles hétérogènes (3,4 %)[6].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Histoire[modifier | modifier le code]

(vers 1750).
La carte de Cassini ci-contre montre que le village s'est créé à l'emplacement de la source de l'Omignon. Deux étangs servaient à l'approvisionnement en eau.
Des deux hameaux figurant sur la carte, seul Berthaucourt existe encore de nos jours. De Bracheul, situé dans la vallée de l'Omignon en direction de Maissemy, dont l'existence est attesté dans une charte du comte Herbert IV de Vermandois, il ne reste aucune trace aujourd'hui[7].
Le ferme de Grand Priel (écrit Grand Priez sur la carte) est située à 3 km au nord du village en direction de Villeret.
Deux moulins à vent en bois étaient implantés au sud sur les hauteurs : l'un vers Maissemy, l'autre vers Fresnoy-le-Petit à l'endroit où est implanté le château-d'eau actuel.
En 1875, une sucrerie propriété de Domengie A. et Cie et Cie fonctionne au hameau de Bertaucourt [8].
Le tumulus de Pontru[modifier | modifier le code]
Probablement élevée à l'époque gallo-romaine sur un point haut à proximité de l'ancienne voie romaine reliant Vermand à Bavay, ce tumulus de forme ovoïde d'une trentaine de mètres de long sur une dizaine de haut, devait servir de poste d'observation pour surveiller la voie. Maintes fois fouillée au cours des siècles par des archéologues amateurs croyant y voir une tombe renfermant d'hypothétiques trésors, cette butte est recouverte d'une abondante végétation de nos jours[9].
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Vue du tumulus vers 1900. -
Le tumulus. -
Emplacement du tumulus
au sud de la
Chaussée Brunehaut
sur la carte de Cassini vers 1750. -
Emplacement actuel du tumulus au nord de la D 33.
La guerre 1914-1918[modifier | modifier le code]
Comme d'autres villages de la région, Pontru est sorti meurtri de la Grande Guerre car le village a été entièrement rasé en 1917 par les Allemands.
Le , soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, l'armée française bat en retraite vers l'ouest et les Allemands arrivent à Pontru[10]. Ce jour-là, six soldats français dont les noms figurent sur le monument aux morts sont tués. Dès lors commença l'occupation allemande qui dura jusqu'en . Le front se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest vers Péronne, l'activité des occupants consistait principalement à assurer le logement des combattants et l'approvisionnement en nourriture. Des arrêtés de la kommandantur obligeaient, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien. Voici des extraits d'un arrêté de la kommandantur d'Holnon valable pour 25 communes de la région : " Holnon le . Tous les ouvriers et les femmes et les enfants de 15 ans sont obligés de faire travaux des champs tous les jours aussi dimanche de quatre heure du matin jusque huit heure du soir... Après la récolte les fainéants seront emprisonnés 6 mois... Les femmes fainéantes seront exilées à Holnon pour travailler. Après la récolte, les femmes seront emprisonnées 6 mois... Les enfants fainéants seront punis de coups de bâton. De plus le commandant réserve de punir les ouvriers fainéants de 20 coups de bâton tous les jours... Les ouvriers de la commune Vendelles sont punis sévèrement" (voir le document entier sur Gallica en cliquant sur le lien ci-après[11]).
En , le général Hindenburg décida de la création d'une ligne défense à l'arrière du front ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages seraient détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises. Dès le les habitants furent évacués, emmenés à Saint-Quentin et dispersés dans des lieux occupés, jusqu'en Belgique. En , avant du retrait des troupes allemandes sur la ligne Hindenburg, le long du canal de Saint-Quentin, les maisons sont pillées et incendiées, le village est systématiquement détruit. L'église, la mairie, les écoles et toutes les maisons sont dynamitées et les arbres sciés à 1 m de hauteur[12].
Le village, vidé de ses habitants, reste occupé par les Allemands ; il est repris le après de durs combats par les troupes britanniques[13].
Les ruines du village seront plusieurs fois reprises par chaque camp et n'est que le , lors de la bataille de la ligne Hindenburg que Pontru sera définitivement libérée par la 24e division britannique[14],[15].
Après l'Armistice, de nombreux habitants ne revinrent pas s'installer dans la commune et, avec les dommages de guerre, commencèrent une nouvelle vie dans d'autres lieux. Pour ceux qui furent de retour commença une longue période de plus de dix ans de reconstruction des habitations (maisons provisoires), des fermes, des bâtiments publics, des routes. De 692 habitants habitants avant la guerre, Pontru n'en comptait plus que 303 en 1921, soit moins de la moitié.
Vu les souffrances endurées par la population pendant les quatre années d'occupation et les dégâts aux constructions, la commune s'est vu décerner la Croix de guerre 1914-1918 (France) le [16],[17].
Sur le monument aux morts, inauguré en 1921, sont inscrits les noms des 28 soldats de Pontru morts pour la France et de 6 civils[18].
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Carte de la bataille de la ligne Hindenburg en septembre-. -
Vue de l'ancienne église vers 1905. -
Vue du village vers 1905. -
La mairie avant 1914. -
Le hameau de Berthaucourt en 1918. -
Carte montrant la prise définitive de Pontru par l'armée anglaise le . -
Carte montrant l'étendue des destructions de Pontru.
Politique et administration[modifier | modifier le code]
Découpage territorial[modifier | modifier le code]
La commune de Pontru est membre de la communauté de communes du Pays du Vermandois, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le dont le siège est à Bellicourt. Ce dernier est par ailleurs membre d'autres groupements intercommunaux[19].
Sur le plan administratif, elle est rattachée à l'arrondissement de Saint-Quentin, au département de l'Aisne et à la région Hauts-de-France[20]. Sur le plan électoral, elle dépend du canton de Saint-Quentin-1 pour l'élection des conseillers départementaux, depuis le redécoupage cantonal de 2014 entré en vigueur en 2015[20], et de la deuxième circonscription de l'Aisne pour les élections législatives, depuis le dernier découpage électoral de 2010[21].
Administration municipale[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[26].
En 2020, la commune comptait 272 habitants[Note 3], en augmentation de 2,26 % par rapport à 2014 (Aisne : −1,93 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
- Église Saint-Rémi de Pontru.
- Petit patrimoine religieux : la chapelle du Sacré-Cœur (oratoire), une grotte de Lourdes et quelques calvaires.
- Le cimetière communal a une extension réservée au carré militaire où sont inhumés des soldats britanniques (plusieurs dizaines).
- Motte située au nord du bourg et dont les seigneurs sont cités en 1140. Le tertre, prit pour un tumulus par les antiquaires du XVIIIe siècle, mesure 60 mètres de diamètre pour une hauteur de 15 à 20 mètres[29].
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Vue panoramique depuis la route de Maissemy. -
Vue du hameau de Berthaucourt. -
Église Saint-Rémi.
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Chapelle du Sacré-Cœur.
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Grotte de Lourdes.
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Croix blanche.
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Cimetière.
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L'Omignon à Pontru.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Orens Denizard, dessinateur français, auteur du Burin satirique.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Selon le zonage publié en décembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Cartes[modifier | modifier le code]
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références[modifier | modifier le code]
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le )
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le )
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le )
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- « Revue des traditions populaires »
, sur Gallica, (consulté le ).
- « Almanach-annuaire de la ville, de l'arrondissement de Saint-Quentin et du département de l'Aisne »
, sur Gallica, (consulté le ).
- La Societe Royale des Antiquaires de France, Memoires, , 566 p. (lire en ligne), p. 4.
- (en) « Cartographie 1914-1918 - Carte des positions au 28 aout 1914 », sur carto1418.fr (consulté le ).
- « Nouvelles de France : chronique hebdomadaire de la presse française »
, sur Gallica, (consulté le ).
- « Carte des positions 16 mars 1917 », sur carto1418.fr (consulté le ).
- « La Guerre mondiale : bulletin quotidien illustré »
, sur Gallica, (consulté le ).
- « La Presse »
, sur Gallica, (consulté le ).
- « Le Petit Parisien : journal quotidien du soir »
, sur Gallica, (consulté le ).
- http://memorialdormans.free.fr/CommunesCroixDeGuerre14-18.pdf
- « Carte spéciale des régions dévastées. 13 SO, Cambrai [Sud-Ouest] / [Service géographique de l'armée] »
, sur Gallica, (consulté le ).
- « Rechercher dans le fonds iconographique », sur geneanet.org (consulté le ).
- « communauté de communes du Pays du Vermandois - fiche descriptive au 1er avril 2020 », sur https://www.banatic.interieur.gouv.fr/ (consulté le )
- « Code officiel géographique- Rattachements de la commune de Pontru », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- « Découpage électoral de l'Aisne (avant et après la réforme de 2010) », sur http://www.politiquemania.com/ (consulté le ).
- Almanach historique administratif et commercial de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1877, p214.
- Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
- « Liste des maires de l'Aisne » [xls], Préfecture de l'Aisne, (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Charles-Laurent Salch et Joseph-Frédéric Finó (photogr. Dominique Martinez), Atlas des châteaux forts en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 19e éd. (1re éd. 1977), 834 p., p. 38 (cf. Pontru).