La Manif pour tous

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 13 janvier 2015 à 12:58 et modifiée en dernier par Babouba (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
La Manif pour tous
Cadre
Forme juridique Association loi de 1901[1]
But Promotion du mariage homme-femme et de la « famille traditionnelle »[2]
Opposition au mariage homosexuel, à l'homoparentalité (adoption, PMA, GPA) et à la « théorie du genre »[3]
Zone d’influence Drapeau de la France France
Fondation
Fondation [4]
Fondateurs Frigide Barjot
Albéric Dumont
Ludovine de La Rochère
Origine Opposition à la loi sur le mariage homosexuel en France
Identité
Siège Paris[2]
Personnages clés Camel Bechikh
Philippe Brillault
Jérôme Brunet
Jean-Pier Delaume-Myard
Tugdual Derville
Lionel Lumbroso
Franck Meyer[5]
Présidente Ludovine de La Rochère
Secrétaire général Cédric du Rieu[6]
Coordinateur général Albéric Dumont[7]
Méthode Manifestations, propositions politiques
Financement Dons, adhésions, boutique en ligne
Publication La Manif pour tous #saison 1
Slogan On ne lâche rien ! (ONLR)
Site web www.lamanifpourtous.fr

La Manif pour tous est le principal collectif d'associations à l'origine des plus importantes manifestations d'opposition au projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, en France (dit « mariage pour tous ») et dont les slogans ont élargi son champ initial en deux ans[8]. Avec le Printemps français, il constitue l'expression la plus visible de cette opposition. Depuis la promulgation de la loi en mai 2013, les revendications du collectif se sont élargies de l'opposition au mariage homosexuel et à l'homoparentalité (adoption, PMA, GPA), à la défense de la « famille traditionnelle » et au rejet de l'enseignement de la « théorie du genre ».

Décrit par de nombreux médias comme lié à l'Église catholique et ancré à droite, le collectif se présente comme apolitique et aconfessionnel[9], tout en cherchant ouvertement à peser sur la vie politique française et européenne. Victime de divisions (avec les départs successifs de Béatrice Bourges et de Frigide Barjot), la Manif pour tous fait également l'objet de différentes critiques (homophobie, racisme et instrumentalisation des enfants).

Histoire

Frigide Barjot, première principale porte-parole de La Manif pour tous, entourée de Tugdual Derville et de Xavier Bongibault.

L'origine du collectif remonte au 5 septembre 2012 quand une cinquantaine de responsables associatifs se réunissent à Paris avec des philosophes, des psychiatres et des hauts fonctionnaires, pour définir une stratégie face au projet de loi sur le mariage homosexuel et la filiation pour personnes de même sexe. De cette réunion émergent plusieurs personnalités appelées à devenir porte-parole du mouvement : Laurence Tcheng, fondatrice de La Gauche pour le mariage républicain[N 1], Xavier Bongibault, fondateur de Plus gay sans mariage[N 2], Frigide Barjot, fondatrice de Pour l’humanité durable[N 3], Tugdual Derville, délégué général d'Alliance VITA, Camel Bechikh, président de Fils de France, Lionel Lumbroso, fondateur de David et Eugena[N 4], Philippe Brillault, maire du Chesnay, Béatrice Bourges, présidente du Collectif pour l’enfant, Antoine Renard, président des Associations familiales catholiques, et Franck Meyer, président du Collectif des maires pour l'enfance[5],[10].

La Manif pour tous est déclarée en préfecture le 2 novembre 2012 avec publication au Journal officiel le 17 novembre[4]. Une première manifestation a lieu ce même jour à Paris : elle réunit de 70 000 à 200 000 personnes selon les sources, tandis que plusieurs milliers d'autres défilent dans une douzaine de villes de provinces[11]. À la fin de l'année 2012, des antennes locales de La manif pour tous sont déclarées en préfecture dans 26 départements[12].

Image de la manifestation du 13 janvier 2013 à Paris.

À la veille de la manifestation du 13 janvier 2013, qui réunit de 340 000 à un million de personnes selon les sources[13], les autorités religieuses donnent leur caution au mouvement, tout en précisant rester « au second plan », en étant représentées mais sans appeler à manifester[14]. Au début de l'année 2013, Ludovine de La Rochère, responsable de la communication de la Fondation Jérôme-Lejeune, prend la présidence de La Manif pour tous mais reste au départ dans l'ombre, tandis que Frigide Barjot est médiatiquement à la tête du mouvement[15].

En février 2013, une pétition citoyenne ayant recueilli plus de 700 000 signatures en moins de trois semaines est déposée au Conseil économique, social et environnemental (CESE)[16]. Il s'agit de mettre pour la première fois en application la possibilité offerte aux citoyens, par une révision constitutionnelle de 2008, de saisir le CESE si au moins 500 000 signatures à une pétition sont réunies. Mais cette pétition est jugée irrecevable sur le fond, sous l'argument que « la saisine du CESE pour avis sur un projet de loi relève exclusivement du premier ministre »[17]. Ce rejet, vécu par certains opposants au projet de loi comme une humiliation, renforce globalement leur mobilisation[18],[19] ; par un jugement de juin 2014, le tribunal administratif de Paris annule la décision de refus du CESE la jugeant contraire au droit ; ce dernier ne fait pas appel[20].

Béatrice Bourges, cofondatrice de La Manif pour tous et par la suite porte-parole du Printemps français.

À la suite de la manifestation du 24 mars, la rupture se produit entre La Manif pour tous et le Printemps français, représenté par Béatrice Bourges[21]. L'UMP désavoue également le Printemps français et se positionne aux côtés de La Manif pour tous[22]. Le 21 avril a lieu une manifestation de moyenne importance, qui rassemble de 45 000 à 270 000 personnes selon les sources[23].

En mai 2013, alors que la dernière grande manifestation prévue avant la promulgation de la loi va se tenir le 26 du mois, La Manif pour tous compte 37 antennes locales en départements[12]. Des divisions ont gagné le collectif à la suite de la promulgation de la loi le 17 mai 2013, Frigide Barjot considérant qu'il faut désormais demander la réforme de la loi de mariage en loi d'union civile[24], Ludovine de La Rochère considérant au contraire qu'il faut continuer à demander l'abrogation de la loi Taubira[25]. La manifestation rassemble malgré cela de 150 000 à un million de personnes selon les sources, et tandis que Frigide Barjot décide finalement de ne pas s'y rendre[26], Ludovine de La Rochère la remplace médiatiquement à la tête de La Manif pour tous en prononçant le discours de clôture aux Invalides[15].

À la suite de cette rupture, Frigide Barjot fonde l'Avenir pour tous avec quelques partisans de ses positions, notamment Xavier Bongibault et Laurence Tcheng, porte-paroles du collectif depuis ses débuts[27]. Ambitionnant au départ de former la suite du mouvement, ils font rapidement sécession sans parvenir à rassembler autour d'eux[28]. Ils ne sont pas conviés à l'université d'été de La Manif pour tous[29] et appellent à ne pas participer aux nouvelles manifestations du collectif en novembre[30] et décembre 2013[31], puis en février 2014[32].

Un certain nombre d'actions plus ou moins directement liées à La Manif pour tous ont ensuite lieu au cours de l'été 2013[33], jusqu'à l'université d'été du mouvement en septembre[29]. Des manifestations régionales plus officielles reprennent en novembre, qui rassemblent de 3 000 à 6 000 personnes[34], et en décembre, qui rassemblent de 6 000 à 30 000 personnes[35]. Neuf antennes locales supplémentaires du collectif se déclarent en préfecture entre les mois de juin 2013 et janvier 2014[12], portant ainsi le maillage départemental du collectif à 46 associations pour la manifestation du 2 février 2014, qui rassemble 80 000 à 500 000 personnes selon les sources à Paris, et 20 000 à 40 000 personnes à Lyon[36].

Le 5 octobre 2014, 500 000 personnes, selon La Manif pour tous, 70 000, selon la police, manifestent à nouveau à Paris (ce qui constitue le plus grand écart constaté entre chiffres des organisateurs et chiffres des préfectures, depuis que les manifestations de la Manif pour tous ont commencé[37],[38]), et de 7 500 à 30 000 personnes, selon les sources, manifestent à Bordeaux. Les principales revendications des manifestants restent inchangées : abrogation de la loi Taubira, opposition à la PMA, à la GPA et à la « théorie du genre ». Cependant, si l'opposition à celle-ci était centrale lors de la manifestation du 2 février, l'accent est plutôt mis en octobre sur l'opposition à la GPA, notamment en raison d'une décision de la Cour européenne des droits de l'homme au mois de juin, qui oblige la France à reconnaître les enfants nés par GPA à l'étranger. Les manifestants craignent que cette décision entraine logiquement une légalisation de la GPA en France, malgré les dénégations du gouvernement Valls II[39].

Composition

Manifestation du 26 mai 2013 aux Invalides à Paris.

La Manif pour tous est un collectif, représentant en janvier 2014 une trentaine d'associations[40], parmi lesquelles Alliance VITA, Familles de France, Associations familiales catholiques, Associations familiales protestantes et SOS Papa. Outre l'association nationale, 46 antennes départementales de La Manif pour tous sont également déclarées en préfecture[12], tandis que le collectif fournit sur son site internet des contacts dans tous les départements français[41].

Une enquête de Yagg et Mediapart considère cependant que, malgré une apparence de diversité, un certain nombre d'associations sur les 37 qui composent le collectif en mars 2013 sont des « coquilles vides », destinées à masquer la prédominance des organisations proches de l'Église catholique[42]. Une enquête plus précise du Monde dénombre 11 « coquilles vides » (32 %), 8 associations de la « sphère chrétienne » et 3 « traditionalistes » (30 % en tout), 2 « collectifs musulmans » (5 %) et 12 associations de la « société civile » (32 %)[43],[N 5].

D'autres enquêtes — notamment celles de Mediapart — montrent l'ancrage du mouvement à droite[44], ou encore les ramifications du mouvement au sein d'« Internationales catholiques », notamment par les liens tissés avec des organisations comme la National Organization for Marriage[45],[46], dont Marianne estime que « les militants de La Manif pour tous ou du Printemps français » reprennent les slogans[47].

La Manif pour tous bénéficie du soutien d'un certain nombre de personnalités, parmi lesquels Philippe Ariño (essayiste), Viviane Blassel (animatrice de radio et de télévision), Rémi Brague (philosophe), Patrick Hénault (ex-ambassadeur chargé des droits de l’Homme), Roland Hureaux (essayiste), Jean-Jacques Peroni (humoriste, comédien et scénariste), Jérôme Vignon (président de l’Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale) et Georgina Dufoix (ancienne ministre socialiste et ancienne présidente de la Croix-Rouge)[48]. Le collectif est également soutenu par de nombreux élus, au niveau aussi bien local que national[49], en particulier par « l'Entente parlementaire pour la famille », qui regroupe 140 députés et 82 sénateurs de droite et du centre[50].

Financement

La Manif pour tous est en partie financée par des dons, dont certains peuvent atteindre, selon Metronews, entre vingt et trente mille euros[51]. Selon Yagg et Mediapart, ces dons proviendraient principalement des milieux catholiques, et les principales associations membres du collectif, telles Alliance VITA, Associations familiales catholiques et Familles de France auraient mis leur trésorerie au service du mouvement[42]. D'après Le Canard enchaîné, Claude Bébéar, président du conseil de surveillance d'Axa, aurait financé de façon importante la manifestation du 13 janvier 2013[52].

La Manif pour tous se finance également par les cotisations de ses membres. À l'automne 2013, le collectif lance notamment une campagne d'adhésion, destinée à la fois à financer ses activités et à pouvoir se prévaloir d'un nombre suffisant d'adhérents pour peser politiquement[29]. L'association commercialise enfin un certain nombre de produits dérivés via sa boutique en ligne[53].

En juin 2014, La Manif pour tous dévoile son premier exercice comptable, pour la période allant d'octobre 2012 au 31 décembre 2013. Le mouvement, qui ne bénéficie d'aucune subvention publique, a recueilli globalement 4,38 millions d'euros. Sur ce total, 3,23 millions d'euros (74 %) proviennent des sympathisants. Le reste, 1,15 million d'euros (26 %), provient de la vente de produits dérivés. Les 3,23 millions d'euros provenant des sympathisants sont quasiment équirépartis entre les collectes organisées pendant les manifestations, et les 20 000 dons ou adhésions recueillis sur Internet. À l'issue de l'année 2013, après avoir notamment organisé trois manifestations nationales pour un coût moyen de 874 000 euros, le collectif dispose d'une réserve de 72 000 euros[54].

Les Veilleurs

Bougie et feuille de chants.
Rassemblement des Veilleurs à Lyon le .
Les Veilleurs place de la République à Strasbourg, avril 2013.

Les Veilleurs sont, au sein de La Manif pour tous[40], un mouvement d'opposition au mariage homosexuel pratiquant une forme de manifestation immobile et pacifique : le sit-in. Ils se rassemblent en silence à la tombée de la nuit, autour de bougies, pour écouter l'un d'entre eux lire un texte de prose ou de poésie. Ce mouvement est né à la suite de la garde à vue, dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 avril 2013, de soixante-sept opposants au projet de loi venus manifester leur soutien aux députés de l'opposition devant l'Assemblée nationale. Les initiateurs du mouvement ont alors considéré qu'ils devaient « trouver un autre moyen de [se] faire entendre »[55]. Se définissant comme « apolitique et aconfessionnel », ce mouvement majoritairement constitué de catholiques[56] se réclame de Gandhi et de la non-violence[57].

Le mouvement s'est rapidement étendu à plus de 110 villes françaises[58] et à l'étranger (Jérusalem, Rome, Milan[59]). D'après les organisateurs, à la fin avril, cinquante rassemblements ont eu lieu avec au total 5 000 personnes[60]. Quelques-uns de ces rassemblements ont été perturbés par des contre-manifestants favorables au mariage homosexuel[61],[62].

Souhaitant dès le départ s'installer dans la durée, Les Veilleurs annonçaient fin avril 2013 vouloir se réunir chaque semaine jusqu'à la présidentielle de 2017[63]. Le 10 août 2013, un petit groupe débute une « marche des Veilleurs » entre Rochefort et Nantes, qui se clôture à Paris le 31 août[64]. Alors que seulement trois marcheurs ont suivi l'intégralité de l'itinéraire, la préfecture de police interdit néanmoins la « manifestation » parisienne finale, pour raisons de sécurité[65]. Une veillée finale se tient malgré tout place de la Concorde et réunit plusieurs centaines de personnes sans incident[66].

En décembre 2013, Les Veilleurs se réunissent au rythme d'un rassemblement par mois à Paris et d'une cinquantaine de rassemblements par semaine en province. Déterminés à ne pas limiter leur opposition à la seule loi sur le mariage homosexuel, il entendent « compter dans le débat public sur toutes les questions d'éthique et les enjeux de société ». Le mouvement est également engagé dans une procédure judiciaire contre des policiers pour « faux en écriture publique »[67].

Influence en Europe

En juillet 2013, une association appelée « Au nom de la famille », qui s'inspire de La Manif pour tous, est créée en Croatie. Elle réclame que la Constitution croate stipule que le mariage est « l’union d’un homme et d’une femme »[68],[69], et l'obtient à la suite d'un référendum en décembre 2013[70].

En juillet 2013, La Manif pour tous crée une branche en Italie[71],[72], utilisant donc son nom et son logo, dans le but de favoriser l'émergence dans ce pays d'une association partageant une « ligne éditoriale conforme »[73]. Cette section transalpine est créée alors que le Parlement italien examine un projet de loi visant à introduire un délit d'homophobie dans le pays[71], dont le collectif s'inquiète qu'il restreigne la liberté d'expression et contre lequel il manifeste à nouveau le 11 janvier 2014[74],[75]. Quatre mille personnes défilent dans les rues de Rome selon les organisateurs, tandis qu'une pétition lancée en décembre recueille à cette date 17 000 signatures[76],[77]. Le 24 janvier, pour protester contre la visite que rend François Hollande au pape François à Rome, le collectif déploie un drapeau de 600 mètres carrés sur la Piazza del Popolo, estimant que le président français promeut « une politique de lutte contre la famille naturelle »[78].

En février 2014, La Manif pour tous reste dans une optique d'internationalisation, en appelant à manifester le 2 février non seulement à Paris et à Lyon, mais aussi à Rome, Madrid, Varsovie, Bruxelles et Bucarest[79],[80].

Le 12 juin 2014, Ludovine de La Rochère, présidente de La Manif pour tous, est invitée à la messe privée du pape François, à l'issue de laquelle elle s'entretient avec lui[81].

Revendications

Manifestation à Paris (France) contre le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, 13 janvier 2013, à 15 h 45.

Opposition au mariage homosexuel

Depuis le début du mouvement d'opposition à la loi Taubira, les manifestants rattachés de près ou de loin à La Manif pour tous s'opposent au mariage des couples homosexuels et contestent l'utilisation même du terme « mariage » pour les couples gays ou lesbiens[82]. Ces opposants sont par contre davantage divisés face à la possibilité d'union civile ouverte aux couples homosexuels. Certains comme Frigide Barjot considèrent cette union comme une alternative acceptable au mariage, d'autres comme Tugdual Derville s'y opposent. Cette ambiguïté est levée en mai 2013 avec le départ de Frigide Barjot, Ludovine de La Rochère déclarant que « La Manif pour tous ne prend pas position sur l’Union civile. Elle n’est pas là pour cela. »[24]

Opposition à l'homoparentalité

Les membres de La Manif pour tous refusent l'homoparentalité sous toutes ses formes et condamnent toute modification du code civil qu'induirait sa reconnaissance[83]. Ils rejettent l'adoption par des couples de même sexe (seule forme d'homoparentalité prévue par la loi Taubira) mais aussi la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA)[84], bien que cette dernière n'ait jamais été envisagée par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault[85].

Opposition à la « théorie du genre »

Ils s'attaquent par ailleurs à l'enseignement, à l'école, de la « théorie du genre », dont l'existence est pourtant réfutée par la communauté scientifique, qui évoque les « études de genre » dont la définition est bien différente[86]. Le terme a pourtant été employé par Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, en août 2011[87] - avant le début de son mandat ministériel donc - mais elle reviendra en juin 2013 sur ces déclarations pour affirmer que « la théorie du genre n'existe pas »[88].

Rôle politique

Ludovine de La Rochère à Strasbourg au Conseil de l'Europe le .

Dès la manifestation du 26 mai 2013, prévue avant la promulgation de la loi mais effectuée après, la question se pose du devenir politique de La Manif pour tous[89]. En juin, lors de la primaire UMP en vue des élections municipales de 2014 à Paris, le collectif appelle ses partisans à participer au vote électronique afin de favoriser les candidats s'étant positionnés contre le mariage homosexuel. L'effet de cet appel n'a pas empêché Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s'était abstenue sur le projet de loi, de remporter la primaire[90].

Université d'été

Après un certain nombre d'actions plus ou moins coordonnées par La Manif pour tous au cours de l'été 2013[33], le collectif organise son université d'été les 14 et 15 septembre. Une campagne d'adhésion est alors lancée, afin de constituer une force politique à même de peser sur les élections municipales et européennes à venir en 2014[29]. Le champ des revendications s'élargit également, pour passer de la simple opposition à la loi sur le mariage homosexuel au « refus du concept de genre, de la procréation médicalement assistée, de la gestation pour autrui » et à la « défense de la filiation, de l'altérité sexuelle ou de l'objection de conscience ». L'idée de constituer des listes pour les élections municipales de 2014, un temps évoquée, est abandonnée au profit d'une approche plus « métapolitique », comme l'explique Erwan Le Morhedec, intervenant sur le thème de « La Manif 2.0 » : « L'idée est d'infuser partout nos idées, de proposer et de ne pas être uniquement dans la réaction à tel ou tel projet de loi »[91],[N 6].

Les 13 et 14 septembre 2014, La Manif pour tous tient sa seconde université d'été à Palavas-les-Flots. Les principaux thèmes de réflexion sont la manifestation nationale à venir le 5 octobre, et les moyens de peser sur le débat politique dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017[92].

Grenelle de la famille

En octobre 2013, en réaction notamment au projet de loi Famille de la ministre Dominique Bertinotti, La Manif pour tous lance un « Grenelle de la famille », en expliquant, par la voix de sa présidente Ludovine de La Rochère, vouloir « participer à la reconstruction de la politique familiale en France ». Des forums thématiques sont organisés dans six provinces, avec des rapports d'experts et la participation du public[93]. À la fin de l'année 2013, quelques 5 000 personnes ont participé selon le magazine Famille chrétienne[94].

Slogan opposé à la gestation pour autrui lors de la manifestation du à Paris.

À l'issue de la manifestation du 2 février 2014, le collectif réaffirme son opposition à toute avancée concernant la légalisation de la PMA pour les homosexuels et de la GPA pour tous, mais réclame aussi la suspension de l'« expérimentation des ABCD dits de l'égalité », la création d'une commission d'enquête parlementaire sur le sujet et la concertation des parents d'élèves et des associations familiales. Il demande également « la révision des mesures fiscales qui concernent la famille », et Ludovine de La Rochère invite la ministre de la Famille Dominique Bertinotti aux conclusions du Grenelle de la famille de La Manif pour tous, le 8 mars à la Mutualité à Paris[3].

Le lendemain, face au succès de cette manifestation, le gouvernement dit renoncer à toute avancée concernant la PMA et la GPA et décide finalement de retirer son projet de loi Famille pour l'année 2014. Ce revirement provoque de vives réactions à gauche, tandis que La Manif pour tous se félicite de cette victoire tout en affirmant rester mobilisée[95],[96].

Les conclusions du Grenelle de la famille sont dévoilées comme prévu le 8 mars 2014 à la Mutualité à Paris, en l'absence de la ministre Dominique Bertinotti, invitée par les organisateurs, qui déclare avoir « à cœur de rappeler le vrai sens du 8 mars », la Journée du droit des femmes[97]. Un projet alternatif de loi Famille est proposé à cette occasion, contenant 10 principes et 38 propositions, que plusieurs députés de l'Alliance parlementaire pour la famille se sont engagés, selon La Manif pour tous, à proposer au Parlement dans un futur texte de loi[98],[99].

Élections municipales et européennes de 2014

Élections municipales

En novembre 2013, La Manif pour tous lance une « charte des municipales », en vue de la proposer à tous les candidats aux élections municipales de 2014, de « tous les partis politiques ». Cette charte s'articule autour de trois thèmes : la vie politique, la politique familiale communale et la politique éducative et de la jeunesse. La Manif pour tous souhaite « l'application d'une vraie politique familiale communale » en particulier en ce qui concerne les « transports, crèches, cantines et autres services assurés par la commune ». Le collectif réaffirme également à cette occasion son opposition à ce qu'il nomme, avec d'autres[100], la « théorie du genre » : « Les signataires doivent s'engager à préserver les enfants d'expérimentations sur le « genre » et à lutter contre la drogue et la pornographie ». Trois cents candidats ont déjà signé la charte lors de son lancement selon Le Figaro et une centaine de sympathisants de La Manif pour tous se sont par ailleurs lancés en politique à l'occasion des municipales, avec ou sans étiquette de parti[101].

Slogan contre la « théorie du genre » lors de la manifestation du à Paris.

En janvier 2014, Ludovine de La Rochère confirme que La Manif pour tous ne prévoit pas de présenter directement des candidats aux élections municipales de 2014. Elle précise même que « ceux qui voudront être candidats devront quitter leurs fonctions au sein de notre mouvement »[80]. En mars, la « charte des municipales » a été signée par près de 2 000 candidats, dont 57 % sans étiquette, 20 % à l'UMP-UDI-MoDem, 19 % au Front national et 4 % de divers[102]. Au soir des élections, elle a été signée par 2 300 candidats, dont 690 têtes de liste[103]. 85 % d'entre elles sont élues[104], et si de rares listes ont véritablement été « labellisées Manif pour tous », l'UMP témoigne de l'engagement de nombreux militants de La Manif pour tous à ses côtés[105].

À la suite des élections municipales, le président de la République François Hollande opère un remaniement ministériel qui fait de Laurence Rossignol la nouvelle secrétaire d'État à la Famille et aux personnes âgées. Ludovine de La Rochère déclare voir là « une provocation », au regard des prises de position sociétales et de certaines déclarations agressives de Laurence Rossignol à l'égard de La Manif pour tous, faites quelques semaines auparavant[106]. Laurence Rossignol reçoit cependant le collectif en avril, ce que sa prédécesseure avait toujours refusé de faire. Lors de cette entrevue, à laquelle participent également l'Avenir pour tous de Frigide Barjot et les Associations familiales catholiques, Laurence Rossignol confirme les déclarations récentes du Premier ministre Manuel Valls selon lesquelles « le gouvernement s'opposerait à tout texte ou amendement sur la PMA », sans pour autant dessaisir le Comité consultatif national d'éthique de la question de la PMA. De même, elle rappelle son opposition de principe à la GPA, sans pour autant revenir sur la circulaire Taubira, qui facilite l'obtention d'un certificat de nationalité française aux enfants nés à l'étranger par GPA[107]. La Manif pour tous se déclare « rassurée » mais « vigilante » après ces déclarations[108], tandis que plusieurs associations LGBT voient là « une reculade » et « une trahison »[109].

Élections européennes

Pendant plusieurs mois, La Manif pour tous maintient l'hypothèse, évoquée lors de son université d'été en septembre 2013, de présenter des candidats aux élections européennes[80]. Elle y renonce finalement en avril 2014[110], et lance comme pour les municipales une charte « Europe for Family », dont la liste des signataires doit être rendue publique sur le site internet du même nom[111]. La nature des engagements reste également la même que pour les municipales : la préservation du mariage en tant qu'« engagement pris entre un homme et une femme », la préservation de la filiation père-mère-enfant, le refus de la gestation pour autrui et ne pas promouvoir l'« identité de genre ». Dans le cadre européen, s'y ajoute également l'idée que « la politique familiale est du ressort de chaque État »[112].

Association « Sens commun »

L'engagement en politique de certaines figures du mouvement a également pris la forme d'une association : Sens commun, dont le nom est emprunté à Antonio Gramsci, théoricien de la guerre culturelle[113]. Il s'agit d'une association politique intégrée à l'UMP, qui ambitionne de la pousser à revenir sur la loi Taubira et à « restaurer le mariage homme-femme », mais pas seulement. Son objectif est de remettre au premier plan la notion de bien commun en « [réconciliant] la politique avec le réel », estimant que « nous avons trop souvent choisi de nier le réel pour mieux imposer la satisfaction de nos intérêts immédiats »[114]. Lors du lancement officiel de l'association au sein de l'UMP en décembre 2013, ses fondateurs affirment l'ambition de « peser de tout [leur] poids » lors des primaires UMP pour l'élection présidentielle de 2017 pour « qu'émerge un candidat le plus proche possible de [leurs] valeurs ». Ils reçoivent notamment le soutien de Charles Beigbeder[115].

À l'issue des élections municipales de 2014, Sens commun revendique une « cinquantaine d'élus » parmi ses rangs[116]. En avril 2014, lors d'un meeting tenu au siège de l'UMP à Paris, l'association dévoile son manifeste[117], ayant vocation à devenir une pétition et intitulé « La Droite que nous voulons »[118].

En novembre 2014, peu avant son élection à la tête de l'UMP, Nicolas Sarkozy parle pour la première fois d'abrogation concernant la loi Taubira, lors d'un meeting organisé par Sens commun. En décembre 2014, il nomme au poste de secrétaire nationale de l'UMP Madeleine Bazin de Jessey, porte-parole de Sens commun[119].

Accusations et critiques

Homophobie

L'une des critiques les plus souvent adressées à la Manif pour tous par les partisans de la loi Taubira est que son combat serait motivé par l'homophobie et le refus d'accorder l'égalité des droits aux personnes LGBT. Libération estime ainsi que « dans les rangs [des opposants] court une homophobie ordinaire qui consiste à manifester pour le maintien d’une discrimination ». Selon le journal, « l’homophobie [des opposants] semble aussi refoulée que l’homosexualité devrait l’être à leurs yeux », et les personnes interrogées assurent ne pas être homophobes, tout en approuvant « la doctrine officielle de l’Église qui, si elle ne condamne pas les personnes homosexuelles, réprouve la pratique de l’homosexualité, considérée comme un acte « désordonné » »[120]. Selon l'universitaire et militant Louis-Georges Tin, directeur du Dictionnaire de l'homophobie, l'opposition au mariage homosexuel est en soi constitutive d'homophobie[121].

Des kiss-in ont été organisés par des partisans du « mariage pour tous » (ici à Strasbourg) afin de dénoncer des manifestations jugées parfois homophobes.

La Manif pour tous se défend pourtant d'être homophobe et met notamment en avant les témoignages vidéos de sept homosexuels du collectif Homovox[122] et les personnalités homosexuelles qui la soutiennent, comme Philippe Ariño[123] ou Xavier Bongibault[124]. Cependant, les liens de ce dernier avec La Manif pour tous se dégradent après la mise à l'écart de Frigide Barjot : il dénonce dès lors le « train de haine » de la nouvelle direction[125]. Soucieuse de démontrer son rejet de l'homophobie, Frigide Barjot annonce quant à elle, en avril 2013, qu'elle va faire un don à l'association Le Refuge (qui offre un foyer à des jeunes chassés de leur famille à cause de leur homosexualité). Mais cette déclaration soulève des critiques et l'association, qui refuse d'être instrumentalisée par les opposants au « mariage pour tous », n'accepte pas le don[126],[127].

Certains médias pointent du doigt un décalage entre le discours officiel de La Manif pour tous et l'attitude de ses manifestants. Bruno Roger-Petit, dans un billet sur le Plus du Nouvel Observateur, relève que, pour éviter tout débordement homophobe à l'occasion de la première grande manifestation nationale de janvier 2013, La Manif pour tous impose que seuls ses logos et slogans soient repris dans les cortèges et non ceux d'autres mouvements politiques et religieux, l'objectif étant que l'association n'apparaisse pas « comme une mobilisation de la droite contre la gauche, des catholiques contres les anticatholiques et des hétérosexuels contre les homosexuels »[128]. Libération remarque par ailleurs que, lors de cette manifestation de janvier 2013, le slogan de Frigide Barjot « on aime les homos, on aime les homos » est accueilli très mollement[120]. De son côté, Le Point note les efforts des organisateurs pour gommer tout slogan homophobe lors du défilé du 20 avril 2013 et explique que « chaque fois qu'un slogan trop exalté se faisait entendre, la sono de l'organisation le couvrait d'une phrase « autorisée », plus lisse »[129].

Au niveau européen, La Manif pour tous dénonce la lutte contre l'homophobie et, plus précisément, le rapport de la députée écologiste autrichienne Ulrike Lunacek qui propose aux États membres une ligne de conduite contre l'homophobie et les discriminations liées à l'orientation sexuelle. D'après Le Monde, « les opposants au mariage homosexuel dénoncent un texte élaboré par le « lobby LGBT » avec pour objectif d'imposer, selon eux, l'agenda gay aux législations des vingt-huit États membres ». Selon les termes d'une pétition en ligne lancée par La Manif pour tous, le rapport Lunacek « détourne une politique de non-discrimination pour créer des privilèges au profit de certains citoyens sur la base de leur sexualité »[130].

Racisme

Tout au long de l'année 2013, la polémique sur le mariage homosexuel donne lieu à une série de débordements racistes qui mettent à mal l'image de La Manif pour tous et obligent le collectif à recadrer plusieurs de ses sympathisants.

Début mai, un internaute publie ainsi, sur Twitter, une affiche présentant Christiane Taubira sous les traits d'un gorille géant menaçant un cortège de la Manif pour tous. Réalisée dans le but de promouvoir la manifestation « monstre » prévue par le collectif le , l'image fait scandale. Surpris par l'ampleur des réactions, l'internaute efface finalement son affiche de Twitter tandis que La Manif pour tous condamne son initiative, précisant qu'elle ne s'inscrit ni dans la ligne, ni dans la charte, ni dans l'esprit ni dans le ton du collectif[131]. Ce n'est pourtant pas la première fois qu'une image réalisée par les opposants au mariage homosexuel soulève les critiques. Deux affiches de La Manif pour tous ont déjà fait parlé d'elles en mars : la première parce qu'elle représentait Christiane Taubira en train de fesser un enfant avec le code civil et l'autre parce qu'elle associait le « mariage pour tous » à un acte terroriste[132].

En 2013, la ministre Christiane Taubira a été l'objet de plusieurs attaques jugées racistes de la part de manifestants de La Manif pour tous.

Durant l'été, une autre affaire oblige la direction du collectif à réagir officiellement contre l'initiative de certains de ses militants. Le 17 août, une centaine de Tourangeaux munis des symboles de La Manif pour tous organisent, à Munich, une manifestation contre le mariage homosexuel à l'occasion d'un pèlerinage en Allemagne. Durant ce rassemblement, Karl Richter, un conseiller municipal munichois vice-président du parti néo-nazi, prend la parole devant les manifestants, un drapeau de La Manif pour tous à la main, avant de s'éclipser. En France, l'événement ne tarde pas à déclencher la polémique, obligeant par là le petit groupe de manifestants à reconnaître qu'il a commis une erreur et à expliquer qu'il ne connaissait pas l'orientation politique du conseiller municipal. Mais, face à l'ampleur des critiques, La Manif pour tous lance un communiqué dans lequel Ludovine de La Rochère rappelle « à ses sympathisants que tout rassemblement aux couleurs de LMPT doit répondre à la charte d'actions LMPT et qu'une autorisation doit être demandée aux responsables LMPT ». La présidente du collectif veut ainsi éviter que la maladresse de certains militants puisse être instrumentalisée par les partisans du « mariage pour tous »[133].

Une troisième affaire éclabousse la Manif pour tous. Le , le collectif organise, à Angers, une manifestation à l'occasion de la visite de la Garde des Sceaux. À l'arrivée de la ministre, une petite fille de onze ans venue dénoncer, avec ses parents, l'ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe, s'écrie, une peau de banane à la main : « La guenon, mange ta banane ! ». À ses côtés, d'autres enfants reprennent le même slogan, sans qu'aucun adulte présent parmi les manifestants ne réagisse[134]. L'événement déclenche une vive polémique, qui oblige les responsables de La Manif pour tous à condamner une nouvelle fois les propos racistes. Peu de temps après, l'organisation met toutefois en doute le fait que certains de leurs manifestants aient pu tenir de tels propos. Angers Mag, qui avait rapporté l'information le premier, publie alors une vidéo de la manifestation dans laquelle on entend distinctement les propos de la fillette[135]. Interrogés par des journalistes, les parents de l'enfant incriminée déclarent, quant à eux, que l'affaire n'est qu'« une sottise de gamine, une très grosse bêtise digne d'une cour d'école » et insistent sur le fait qu'ils « ne supporte[nt] pas le racisme ». Ils considèrent par ailleurs que « l'affaire a été instrumentalisée »[134].

Instrumentalisation de l'enfant

Présence d'enfants lors d'une manifestation organisée par LMPT.

L'une des priorités affichées de La Manif pour tous est l'« intérêt supérieur de l'enfant » et le refus de sa « marchandisation ». Pour certains détracteurs, il existe une contradiction entre ces affirmations et la tendance supposée des manifestants de La Manif pour tous à mettre en avant leurs propres enfants afin de dénoncer l'homoparentalité. Ainsi, pour Olivier Picard, auteur de l'ouvrage Mariage, sexe et tradition, ces parents « n’éprouvent aucune gêne à instrumentaliser leur progéniture pour aller défendre leurs propres valeurs d’adultes sur le pavé parisien ». Il ajoute qu'« ils exposent leur progéniture aux inévitables dangers d’un rassemblement politique de grande ampleur » et se livrent à du « conditionnement » sur des jeunes « avant même qu’ils aient acquis un minimum de maturité pour analyser leur propre identité sexuelle »[136]. Ce débat a rebondi avec une interview de Mgr Di Falco, le 15 août 2014 au Dauphiné Libéré, indiquant que les enfants n'avaient pas à être dans ces manifestations[137], propos auxquels le porte-parole de la Manif pour Tous, a répondu, en soulignant l'importance de l'engagement familial[138], le 31 août, au même journal.

Dans la même veine et suite aux violences qui ont suivi la manifestation du 24 mars 2013[réf. nécessaire], plusieurs médias[Lesquels ?] dénoncent l'utilisation, par des manifestants, d'enfants placés en première ligne face aux CRS. Dans une vidéo mise en ligne par Rue89, on entend ainsi un manifestant de La Manif pour tous déclarer : « On emmène les enfants devant »[139].

Cette supposée mise en avant ou utilisation des enfants n'est cependant pas imputable uniquement aux manifestants opposés au mariage homosexuel. Lors de la Manifestation pour l'égalité du 27 janvier 2013, l'Association des parents gays et lesbiens avait appelé les participants à « venir avec leurs poussettes », une « rangée de poussette » faisant partie du « dispositif »[140]. Le journaliste et écrivain Jean Sévillia relève par ailleurs, lors d'une manifestation en faveur du mariage gay le 16 décembre 2012, qu'un enfant, au milieu d'adultes, porte une pancarte où l'on peut lire : « Bite dans le cul ou pas, on veut l'égalité des droits ». Cette pancarte amène non seulement le journaliste à dénoncer l'instrumentalisation faite par les militants LGBT de cet enfant, mais également à s'interroger sur le sens que ces militants entendent donner au mot « égalité » dans leurs revendications[141].

Analyses politiques

Plusieurs commentateurs, énumérés dans ce chapitre, se sont intéressés à l'impact de la mobilisation contre la loi sur le mariage et l'adoption homosexuels sur la droite française. Au cours de cette mobilisation, est tout d'abord apparue une frange radicale, qui a contribué à renouveler divers groupes classé à l'extrême droite, notamment identitaires, nationalistes révolutionnaires et catholiques traditionalistes[142],[143].

Mais plus généralement, en lien avec d'autres mouvements sociaux comme celui des Bonnets rouges en Bretagne, le journal Le Monde s'est interrogé sur l'apparition d'un « mouvement social de droite », en recueillant les points de vue de plusieurs intellectuels : le sociologue Serge Guérin et le géographe Christophe Guilluy, l'anthropologue Emmanuel Terray, l'historien et essayiste Daniel Lindenberg, la philosophe et historienne des idées politiques Chantal Delsol, et enfin l'historien breton Jacques Le Goff[144]. L'hypothèse d'un « Tea Party français », parfois évoquée, laisse perplexe Jean-Yves Camus[145], notamment à cause du fonctionnement institutionnel français, favorisant peu l'émergence de « partis citoyens »[146]. Tugdual Denis et al., journalistes à L'Express, relèvent néanmoins que les acteurs concernés revendiquent parfois cette filiation, et qu'il existe bien certaines similitudes, en insistant sur le plan civilisationnel auquel ces opposants placent leur combat[143].

François-Xavier Bellamy et Gaël Brustier, de sensibilités politiques opposées, s'accordent à dire que « La Manif pour Tous est un vrai mouvement social », en refusant de le comparer trop directement à d'autres mouvements tels que Mai 68 ou le Tea Party américain. Le premier s'attache à souligner l'investissement du terrain culturel par la droite à cette occasion, tandis que le second remarque les caractères conservateur, populiste et identitaire du phénomène[147].

L'historienne Danielle Tartakowsky et le philosophe Thibaud Collin accordent plus d'importance à l'adossement religieux de l'opposition au mariage homosexuel. Danielle Tartakowsky voit dans cette opposition un « retour en force du religieux dans le champ politique », liée en France à la « la désinstitutionnalisation précoce de l’Église catholique, consécutive à la loi de 1905 », obligeant les catholiques à « investir des terrains non institutionnels »[148]. Thibaud Collin, en comparant les anthropologies sous-tendant la mutation de la gauche post-soixante-huitarde et l'approfondissement de la doctrine sociale de l'Église sous le pontificat de Jean-Paul II, conclut que « le clivage entre le gouvernement et ses opposants est métaphysique puisqu'il engage deux conceptions irréductibles de l’être humain »[149].

Guillaume Bernard, maître de conférence à l'Institut catholique d'études supérieures, considère également La Manif pour tous comme révélatrice d'une « fracture », au sein même de la droite, « entre une droite classique et une droite moderne : la première considère que les corps sociaux sont inscrits et que les valeurs sociales sont données par un ordre cosmologique des choses ; la seconde pense qu'il n'existe pas d'entité sociale ni de valeurs en dehors de la manifestation et de la rencontre de volontés »[150]. De la même façon, un article du Nouvel Observateur souligne l'embarras de la droite et notamment de l'UMP face à ce mouvement, qui l'oblige à choisir entre deux lignes politiques apparemment inconciliables, et qui, dans le même temps, favorise le dialogue entre certaines parties de la droite et de l'extrême droite[151]. Jean-Yves Camus considère également la « charte des municipales » de La Manif pour tous comme une « plateforme de convergence » entre des élus allant de la droite à l'extrême droite, en soulignant là encore un accord de fond, sur « sur une vision de la société »[152].

Publications

Notes et références

Notes

  1. Selon Le Monde, cette association serait une « coquille vide de l'aveu même de Laurence Tcheng » (voir le tableau récapitulatif de l'article Laurent 2013).
  2. Selon Le Plus du Nouvel Observateur, Plus gay sans mariage « se résume à une page Facebook « likée » 1 022 fois » (Mathieu Sicard, « La Manif pour tous représente-t-elle vraiment les opposants au mariage homo ? », sur Le Plus (Le Nouvel Observateur.com), (consulté le ).
  3. Selon Le Monde, cette association serait une « coquille vide » (voir le tableau récapitulatif de l'article Laurent 2013).
  4. Selon Le Plus du Nouvel Observateur, citant Lionel Lumbroso, « « David et Eugenia » n'est « pas une association » mais une « signature » à […] Basile de Koch, l'époux de Frigide Barjot » (Sicard 2013).
  5. Il est à noter que certaines associations référencées au Journal officiel en mars 2013 sont classées dans l'article Laurent 2013 comme non référencées. C'est le cas de Cosette et Gavroche (« Cosette et Gavroche : Déclaration à la préfecture du Rhône », sur Journal officiel.gouv.fr, (consulté le )), En marche pour l'enfance (« En marche pour l'enfance : Déclaration à la préfecture du Rhône », sur Journal officiel.gouv.fr, (consulté le )), et du Collectif « Tous pour le mariage » (« Collectif « Tous pour le mariage » : Déclaration à la préfecture d'Eure-et-Loir », sur Journal officiel.gouv.fr, (consulté le )).
    Par ailleurs, parmi les associations non référencées au Journal officiel, figurent également des fédérations d'associations notoires telles que la Fédération nationale des associations familiales protestantes et la Confédération nationale des associations familiales catholiques. En tenant compte de ces remarques, le nombre d'associations classées comme n'ayant pas « d'existence officielle » dans l'article Laurent 2013 doit donc être rabaissé de 22 à 17, soit 46 % au lieu de 60 %.
  6. Le journal Libération dresse un inventaire assez complet du public présent à cette université d'été dans l'article : Sylvain Mouillard, Kim Hillot-Guiot, « Manif pour tous, la vraie photo de famille », sur Libération.fr, (consulté le ).

Références

  1. « Statuts » [PDF], sur le site de La Manif pour tous, (consulté le ).
  2. a et b « Mentions légales », sur le site de La Manif pour tous (consulté le ).
  3. a et b Stéphane Kovacs, « La Manif pour tous veut la fin des « ABCD de l'égalité » », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  4. a et b « Déclaration de La Manif pour tous à la préfecture de police (niveau national) », sur Journal officiel.gouv.fr, (consulté le ).
  5. a et b « Les porte-parole », sur le site de La Manif pour tous (consulté le ).
  6. J. C. avec AFP, « Pas d’huissiers dans le cortège de La Manif pour tous », sur 20 minutes.fr, (consulté le ).
  7. Raphaël Bosse-Platière, « La « Manif pour tous » est « un avertissement » au gouvernement, explique son coordinateur », sur RTL.fr, (consulté le ).
  8. http://www.liberation.fr/societe/2014/10/03/un-papa-une-maman-deux-ans-de-slogans-de-la-manif-pour-tous_1113401
  9. La Manif pour Tous, « La Manif pour Tous est apolitique », sur http://www.lamanifpourtous.fr/, La Manif pour Tous (consulté le ).
  10. Raphaël Stains, « Famille : La grande mobilisation », Le Figaro Magazine, no 1681,‎ , p. 28-29.
  11. Anne-Bénédicte Hoffner, « « La manif pour tous » rassemble une foule festive et familiale », sur La Croix.com, (consulté le ).
  12. a b c et d « Déclaration de La Manif pour tous à la préfecture de police (niveau départemental) », sur Journal officiel.gouv.fr (consulté le ).
  13. Quentin Girard, « Le préfet de police défend son comptage de La Manif pour tous », sur Libération.fr, (consulté le ).
  14. Stéphane Kovacs, « Manif pour tous : les religions sont représentées », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  15. a et b Sylvain Mouillard, « Ludovine de La Rochère : elle ne barjotte pas », sur Libération.fr, (consulté le ).
  16. AFP, « Les anti-mariage gay déposent 700 000 signatures au Conseil économique et social », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  17. AFP, « La pétition des anti-mariage gay jugée irrecevable », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  18. Didier Arnaud, « Frigide Barjot, la manif non-stop », sur Libération.fr, (consulté le ) : « Ce qui apparaît, c’est que plus on met des bâtons dans les roues des organisateurs de La Manif pour tous, plus ils se sentent renforcés. […] Ainsi des 700 000 pétitions pas prises en compte par le Conseil économique et social (CESE), ainsi du refus d’aller manifester sur les Champs Elysées, ainsi -enfin- du comptage controversé de la journée du 24 mars. »
  19. Audrey Salor, « Mariage homo : les antis sur la voie de la radicalisation », sur Le Nouvel Observateur.fr, (consulté le ) : « Entre distribution de tracts et organisation des manifs, cette autre responsable locale a vu le ras-le-bol aller crescendo : « Ça a commencé par le rejet de la pétition envoyée au Cese. Les gens se sont sentis humiliés. » »
  20. Flore Thomasset, « Le juge administratif donne raison à la Manif pour tous », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne).
  21. Étienne Baldit, « « Printemps français » contre « Manif pour tous » : divorce des antis-mariage gay », sur Public Sénat.fr, (consulté le ).
  22. Samuel Laurent, « L'UMP et la « Manif pour tous » désavouent le Printemps français », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  23. Shahzad Abdul, Adriane Carroger, « L'opposition au mariage homo devient un « facteur de vote » », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  24. a et b Marine Lamoureux, « La « Manif pour tous » divisée sur la proposition d’union civile », sur La Croix.com, (consulté le ).
  25. « La Manif pour tous divisée sur la suite à donner au mouvement », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  26. AFP, « Barjot assure qu'elle ne sera « ni dans le cortège ni sur le podium » », sur Le Parisien.fr, (consulté le ).
  27. Grégory Rozières, « L'Avenir pour tous: Frigide Barjot lance officiellement la suite de La Manif pour tous et s'immisce dans les municipales de 2014 », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  28. Elena Brunet, « « Avenir pour tous » : le flop de Frigide Barjot », sur Le Nouvel Observateur.com, (consulté le ).
  29. a b c et d Stéphane Kovacs, « La Manif pour tous organise son université d'été », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  30. Marine Lamoureux, « À Nantes, La Manif pour tous fait défiler quelques milliers de personnes », sur La Croix.com, (consulté le ).
  31. « VIDEO. Versailles : mobilisation réussie pour les anti-mariage gay », sur Le Parisien.fr, (consulté le ).
  32. « Frigide Barjot : « Nous ne manifesterons pas dimanche » », sur Lemonde.fr, (consulté le ).
  33. a et b Charlotte Rotman, Kim Hillot-Guiot, « Manif pour tous : attention à la marche », sur Libération.fr, (consulté le ).
  34. AFP, « Manif pour tous: défilé à Nantes », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  35. AFP, « La Manif pour tous dénonce à Versailles la « familiphobie » du gouvernement », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  36. C.G., R.T (avec l'AFP), « Au moins 100 000 partisans de La Manif pour tous ont défilé à Paris et Lyon », sur Le Parisien.fr, (consulté le ).
  37. Manif pour tous : combien de participants ?, Le Monde.
  38. VERIFICATION - La méthode de comptage de la Manif pour tous contestée, La Croix.
  39. Abel Mestre, Gaëlle Dupont, Benoit Floc'h, « Dans la « manif pour tous », la crainte de voir la GPA pratiquée « à une échelle industrielle » », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  40. a et b « Les associations partenaires », sur le site de La Manif pour tous (consulté le ).
  41. « Notre réseau départemental », sur le site de La Manif pour tous (consulté le ).
  42. a et b Julien Massillon, « Manif anti-mariage du 13 : derrière Barjot, la puissance des réseaux cathos », sur Yagg, (consulté le ).
  43. Samuel Laurent, « Derrière la grande illusion de la « Manif pour tous » », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  44. Marine Turchi, « Dans la « manif pour tous », le « peuple de droite » et l'extrême droite », sur Mediapart, (consulté le ).
  45. Jérôme Hourdeaux, « La Manif pour tous et les réseaux d'une « Internationale catholique » », sur Mediapart, (consulté le ).
  46. Julien Massillon, « Quand Ludovine de la Rochère participe à une manifestation homophobe à Washington », sur Yagg, (consulté le )
  47. Mathias Destal, Joseph Macé-Scaron, « La droite toxique : elle joue la politique du pire… », sur Marianne.net, (consulté le ).
  48. « Ils soutiennent La Manif Pour Tous », sur le site de La Manif pour tous (consulté le ).
  49. « Espace Élus », sur le site de La Manif pour tous (consulté le ).
  50. Reuters, « Manif pour tous: une enquête réclamée », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  51. Cerise Sudry-Le Dû, « « Manif pour tous » : qui a payé ? », sur Metronews.fr, (consulté le ).
  52. Hervé Liffran, « La manif fourre-tout était cousue d’or », Le Canard enchaîné,‎ , p. 4.
  53. Marguerite Lefevre, Gaétan Supertino, « La Manif pour tous, c'est aussi du business », sur Europe 1.fr, (consulté le ).
  54. Sylvain Mouillard, « Manif pour tous : la quête fait recette », sur Libération.fr, (consulté le ).
  55. Anne-Laure Filhol, « Mariage pour tous : une soirée avec les Veilleurs », sur La Vie.fr, (consulté le ).
  56. AFP, « Mariage gay : « Veilleurs » et « mères veilleuses », la « force paisible » », sur Le Point.fr, (consulté le ).
  57. « Mariage gay : nouvelle mobilisation des « veilleurs » », sur Direct Matin.fr, (consulté le ).
  58. Stéphane Kovacs, « Dimanche soir, les veilleurs résisteront pacifiquement », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  59. Manuella Affejee, « Reportage au cœur du mouvement des « Veilleurs » à Rome », sur News.va, (consulté le ).
  60. Anne-Claire Huet, « Mariage gay : qui sont les « veilleurs », ces opposants qui n'abandonnent pas ? », sur LCI.TF1.fr, (consulté le ).
  61. Emmanuel Coupaye, « La veillée des anti-mariage gay sous protection policière », sur La Nouvelle République.fr, (consulté le ).
  62. A. D., « Chahutés mardi soir, les veilleurs lillois portent plainte », sur La Voix du Nord.fr, (consulté le ).
  63. « Mariage pour tous. Les Veilleurs veulent se réunir chaque semaine jusqu’en 2017 », sur Le Progrès.fr, (consulté le ).
  64. Stéphane Kovacs, « Les « veilleurs » partent à la rencontre des Français », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  65. Claire Colnet, « Mariage gay : la marche des « Veilleurs » n'a pas tenu toutes ses promesses », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  66. AFP, « Mariage homosexuel: « veille » de centaines d'opposants à la Concorde », sur Google Actualités, (consulté le ).
  67. Delphine de Mallevoüe, « 52 « veilleurs » interpellés par la police », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  68. Hélène Despic-Popovic, « La Manif pour tous fait des émules chez les conservateurs croates », sur Libération.fr, (consulté le ).
  69. Katia Bitsch, « Un référendum anti mariage gay en Croatie », sur Le Mouv'.fr, (consulté le ) : « La Manif Pour Tous fait des émules jusqu'en Croatie. Vice Batarelo reconnaît s'être inspiré de la mobilisation française pour créer son collectif Au nom de la famille. »
  70. « La Croatie dit non par référendum au mariage homosexuel », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  71. a et b « Italie : La Manif pour tous s'exporte », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  72. Thibaut Pézerat, « La manif pour tous créé une branche italienne et envoie ses militants manifester à Rome », sur Le Lab (Europe 1.fr), (consulté le ).
  73. Phalène de La Valette, « La Manif pour tous joue l'international », sur Le Point.fr, (consulté le ).
  74. (it) Agenzia Sir (it), « In città: Legge su omofobia. La denuncia delle famiglie: libertà a rischio », sur Roma Sette.it, (consulté le ).
  75. (it) Nicoletta Tiliacos, « “Giù le mani dalle nostre famiglie”. Ecco la Manif pour Tous Italia », sur Il Foglio.it, (consulté le ).
  76. (it) Marco Tosatti, « La MANIF a Roma oggi », sur La Stampa.it, (consulté le ).
  77. (it) Luca Liverani, « "Manif pour tous", manifestazione a Roma », sur Avvenire.it, (consulté le ).
  78. (it) « Hollande dal Papa, alta tensione a Roma », sur Il Messaggero.it, (consulté le ).
  79. AFP, « La Manif pour tous appelle à des rassemblements le 2 février », sur Libération.fr, (consulté le ).
  80. a b et c Alexandre Boudet, « La manif pour tous aux Européennes: « on n'a plus qu'à appuyer sur le bouton » », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  81. « La présidente de La Manif pour tous présente au pape les enjeux du mouvement », La Croix, 12 juin 2014.
  82. « Mariage homosexuel, les politiques divisés », sur Le Parisien.fr, (consulté le ).
  83. Caroline Politi, « Mariage gay : les arguments des opposants et les réponses du gouvernement », sur L'Express.fr, (consulté le ).
  84. Bénédicte Biot, « Manif pour tous, contre la mariage pour tous », sur Courrier Picard.fr, (consulté le ).
  85. A-Ch. D., « Mariage pour tous : que contient le projet de loi ? », sur Le JDD.fr, (consulté le ).
  86. Samuel Laurent et Jonathan Parienté, « Cinq intox sur la « théorie du genre » », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  87. Bérénice Dubuc, « Théorie du genre : « Il est essentiel d'enseigner aux enfants le respect des différentes formes d’identité sexuelle, afin de bâtir une société du respect » », sur 20 minutes.fr, (consulté le ) : « La théorie du genre, qui explique « l'identité sexuelle » des individus autant par le contexte socio-culturel que par la biologie, a pour vertu d'aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l'homosexualité, et de faire œuvre de pédagogie sur ces sujets. »
  88. Najat Vallaud-Belkacem, « La théorie du genre n’existe pas ! », sur Najat Vallaud-Belkacem.com, (consulté le ).
  89. Alexandre Lemarié, « Après La Manif pour tous, une génération UMP ? », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  90. Samuel Laurent, « Primaire UMP à Paris : le très faible effet « Manif pour tous » », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  91. Stéphanie Le Bars, « La Manif pour tous se projette en force politique », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  92. Stéphane Kovacs, « La Manif pour tous fait sa rentrée à Palavas-les-Flots », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  93. Stéphane Kovacs, « La Manif pour tous lance son Grenelle de la famille », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  94. Antoine Pasquier, « Manif pour tous : une nouvelle manifestation en guise d’avertissement », sur Famille chrétienne.fr, (consulté le ).
  95. AFP, « Après le succès de La Manif pour tous, le gouvernement enterre la loi famille », sur Le Nouvel Observateur.com, (consulté le ).
  96. « Report de la loi sur la famille : « La gauche est trompée », selon Mélenchon », sur Le Parisien.fr, (consulté le ).
  97. Stéphane Kovacs, « Famille : la Manif pour tous occupe le terrain », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  98. Stéphane Kovacs, « La Manif pour Tous présente ses propositions pour la famille », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  99. Clémence Leleu, « La « Manif pour tous » expose ses propositions pour la famille », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  100. Jonathan Parienté, Samuel Laurent, « Théorie du genre » : Laurence Rossignol n'a jamais dit que « les enfants appartiennent à l’État », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  101. Stéphane Kovacs, « La Manif pour tous lance sa charte pour les municipales », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  102. Stéphane Kovacs, « Municipales : la Manif pour tous aura-t-elle une influence? », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  103. Gaëlle Dupont, « Un an après, l'héritage ambivalent du mariage pour tous », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  104. Alexandre Sulzer, « Les anti-mariage gay portent le combat à Strasbourg et Bruxelles », sur L'Express.fr, (consulté le ).
  105. Pascale Égré, « Municipales : la Manif pour tous dans les élections », sur Le Parisien.fr, (consulté le ).
  106. Henrik Lindell, « La nomination de Laurence Rossignol à la Famille inquiète la Manif pour tous », sur La Vie.fr, (consulté le ).
  107. Agnès Leclair, « La Manif pour tous se félicite de l'abandon de la PMA », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  108. A-Ch. D., « La Manif pour tous « rassurée » mais « vigilante » », sur Le JDD.fr, (consulté le ).
  109. Élise Delève, « PMA différée : une « trahison » pour LGBT, la Manif pour tous « soulagée » », sur France info.fr, (consulté le ).
  110. Anne-Charlotte Dusseaulx, « Manif pour tous : pas de liste aux européennes, mais un questionnaire », Libération,‎ (lire en ligne).
  111. « Pour une Europe au service de la famille », sur Europe for Family.eu (consulté le ).
  112. AFP, « La Manif pour tous renonce aux européennes et se contente d'une nouvelle charte », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  113. Alexandre Devecchio, « Mariage pour tous : Nicolas Sarkozy a-t-il lu Le Mai 68 conservateur ? », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  114. « Ces jeunes de La Manif pour tous qui veulent noyauter l'UMP », sur Le Point.fr, (consulté le ).
  115. « L'UMP surprise par le succès de Sens commun », sur Le Point.fr, (consulté le ).
  116. Stéphane Kovacs, « Une antenne de la Manif pour tous à l'UMP », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  117. Madeleine Bazin de Jessey, « La droite que nous voulons : les jeunes de « Sens commun » interpellent l'UMP », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  118. Antoine Pasquier, « Sens Commun interpelle les leaders de l’UMP », sur Famille chrétienne.fr, (consulté le ).
  119. AFP, « Une militante de La Manif pour tous nommée secrétaire nationale à l'UMP », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  120. a et b Alain Auffray, Bernadette Sauvaget et Fabrice Tassel, « Anti-mariage pour tous : homophobie manifeste », Libération,‎ (lire en ligne).
  121. Louis-Georges Tin, « Louis-Georges Tin : Pourquoi je manifeste pour le mariage homosexuel », sur Atlantico, (consulté le ) : « Le sexisme, c’est le refus de l’égalité entre hommes et femmes, l’antisémitisme c’est le refus de l’égalité entre Juifs et non-Juifs, l’homophobie c’est le refus de l’égalité entre homosexuels et hétérosexuels. (…) Il y avait autrefois des pays où Noirs et Blancs ne pouvaient se marier librement. Était-ce du racisme ? Il y a encore aujourd'hui des pays où les femmes ne peuvent se marier librement. Est-ce du sexisme ? Il y a encore aujourd'hui des pays où les homosexuels ne peuvent se marier librement. Est-ce de l'homophobie ? À toutes ces questions, je répons oui. Trois fois oui. »
  122. « Les homos contre le mariage gay », sur Homovox.com (consulté le ).
  123. Mouillard et Hillot-Guiot 2013.
  124. « Xavier Bongibault, la caution gay de La Manif pour tous, quitte le collectif », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  125. « Xavier Bongibault, l'ex-caution gay de la Manif pour tous, dénonce le « train de haine » de son ancien mouvement », Le Huffington Post,‎ (lire en ligne).
  126. « Frigide Barjot promet un don à une association homo, qui refuse », sur Le Nouvel Observateur.com, (consulté le )
  127. « VIDEOS. Mariage gay : une association refuse un don de Frigide Barjot », sur Le Parisien.fr, (consulté le )
  128. Bruno Roger-Petit, « Mariage homo : quand Frigide Barjot veut faire oublier l'homophobie de certains opposants », sur Le Plus (Le Nouvel Observateur.com), (consulté le ).
  129. AFP, « « Hollande, ta loi, on n'en veut pas » : les opposants au mariage homosexuel dans la rue », sur Le Point.fr, (consulté le ).
  130. Mathilde Gérard, « La feuille de route anti-homophobie de l'UE qui affole la « Manif pour tous » », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  131. Sandra Lorenzo, « Manif pour tous : une affiche polémique diffusée sur Twitter pour annoncer la prochaine manifestation », Le Huffington Post,‎ (lire en ligne)
  132. « Mariage gay : Les affiches polémiques du collectif La Manif Pour Tous », Le Huffington Post,‎ (lire en ligne)
  133. « Le Grand Surf : La Manif pour Tous embarrassée par la présence d'un néonazi dans une manifestation à Munich », Europe 1,‎ (lire en ligne)
  134. a et b Rédaction de RTL, « Taubira insultée à Angers : « On ne supporte pas le racisme », assurent les parents de la fillette », RTL Info,‎ (lire en ligne).
  135. Yves Boiteau, « Taubira injuriée à Angers, la preuve ! », Angers Mag,‎ (lire en ligne).
  136. Olivier Picard, « Manif pour tous : chers parents, pitié, défilez sans enfants ! », sur Le Plus (Le Nouvel Observateur.com), (consulté le ).
  137. « Interview de Mgr Di Falco, 17 août 2014 », sur Dauphiné Libéré, (consulté le )
  138. « Enfants aux défilés anti-mariage-gay : la Manif pour Tous riposte », sur Dauphiné Libéré, (consulté le )
  139. Zapnet, « Manif pour tous : les enfants devant, tout contre les gaz lacrymo », Rue89,‎ (lire en ligne).
  140. « Manifestation pour l'égalité à Paris 27 janvier », sur APGL]), (consulté le ).
  141. Jean Sévillia, « La photo est à hurler ! », sur Boulevard Voltaire, (consulté le ).
  142. Marion Joseph, « La frange radicale veut «tirer parti du mouvement anti-mariage gay» », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  143. a et b Tugdual Denis, Claire Chartier, Manon Gauthier-Faure, Agnès Laurent, « Le plan secret de l'ultra-droite », sur L'Express.fr, (consulté le ).
  144. « Y a-t-il un mouvement social de droite ? », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  145. Etienne Monin, « Opposants au mariage pour tous : où va le « Printemps français » ? », sur France info, (consulté le ).
  146. Matthieu Deprieck, « Manif pour tous : bientôt un Tea party français, vraiment ? », sur L'Express.fr, (consulté le ).
  147. Alexandre Devecchio, Eugénie Bastié, Vincent Tremolet de Villers, « La jeunesse est-elle passée à droite ? », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  148. Danielle Tartakowsky, « Manif pour tous : pourquoi les catholiques sont descendus dans la rue », sur Atlantico, (consulté le ).
  149. Thibaud Collin, « Un combat idéologique », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  150. Guillaume Bernard, « Marine Le Pen va-t-elle obliger Nicolas Sarkozy à revenir au centre ? », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  151. Estelle Gross, Audrey Salor, Maël Thierry, « Comment la « Manif pour tous » a bousculé les partis », sur Le Nouvel Observateur.com, (consulté le ).
  152. AFP, « Les opposants au mariage pour tous entendent peser sur les municipales », sur Le Point.fr, (consulté le ).

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes