Istanbul

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 21 mars 2020 à 11:45 et modifiée en dernier par 185.50.34.57 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Istamboul

Istanbul
Istanbul
Dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut : pont de Galata sur la Corne d'Or, tour de Léandre, quartier d'affaires de Maslak et Sainte-Sophie.
Administration
Pays Drapeau de la Turquie Turquie
Région Région de Marmara
Province Istanbul
Maire
Mandat
Ekrem İmamoğlu
2019-
Préfet Ali Yerlikaya
2018 -
Code postal 34
Indicatif téléphonique international +(90)
Indicatif téléphonique local 212 (Europe) et 216 (Asie)
Plaque minéralogique 34
Démographie
Gentilé Stambouliote ou Istanbuliote
Population 14 744 519 hab. (2017)
Densité 5 562 hab./km2
Population de l'agglomération 15 030 000 hab. (2017[1])
Géographie
Coordonnées 41° 00′ 44″ nord, 28° 58′ 34″ est
Altitude 24 m
Superficie 265 100 ha = 2 651 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Turquie
Voir sur la carte topographique de Turquie
Istanbul
Géolocalisation sur la carte : région de Marmara
Voir sur la carte administrative de la région de Marmara
Istanbul
Géolocalisation sur la carte : province d'Istanbul
Voir sur la carte topographique de la province d'Istanbul
Istanbul
Liens
Site de la mairie http://www.ibb.istanbul

Istanbul ou Istamboul[a] [istɑ̃bul][b] (en turc : İstanbul[c] [isˈtanbuɫ][d] Écouter), appelé officiellement ainsi à partir de 1930 et auparavant Constantinople, est la plus grande ville et métropole de Turquie et la préfecture de la province homonyme, dont elle représente environ 50 % de la superficie mais plus de 97 % de la population. Quatre zones historiques de la ville sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1985. Istanbul est le principal centre économique (pôle financier, commercial et industriel) de la Turquie mais aussi la capitale culturelle du pays.

Istanbul est la plus grande agglomération du pays. La population de l'ensemble de l'agglomération stambouliote est évaluée à 15 millions d'habitants en 2014[2],[3] ce qui en fait l'une des plus grandes aires urbaines du monde. Forte d'un héritage culturel et historique important, la ville cosmopolite est un haut lieu du tourisme.

Située en bordure de la mer de Marmara et de part et d’autre du détroit du Bosphore — donc à cheval sur deux continents, l’Europe et l’Asie — Istanbul est généralement considérée comme porte d'entrée de l'Europe parce que la ville historique est située sur la rive occidentale du détroit.

Appelée officiellement İstanbul depuis le , elle a porté d'autres noms durant son histoire (encore parfois utilisés selon les contextes), notamment Byzance au moment de sa fondation, puis Constantinople (à partir du en l'honneur de l'empereur romain Constantin Ier).

Appelée aussi la « Deuxième Rome », Istanbul appartint d'abord à la Thrace, puis à l’Empire romain dont elle fut la seconde capitale après 395 (devenu l'Empire romain d'orient et appelé au XVIe siècle « byzantin » par Hieronymus Wolf[e]), ensuite à l’Empire ottoman depuis le , et enfin, juste après la chute de celui-ci le , à la République de Turquie, dont elle fut capitale jusqu'au , lorsque cette fonction administrative fut transférée à Ankara. Les anciens noms de la ville, Byzance puis Constantinople, témoignent de cette longue histoire. Seules quelques autres grandes villes ont eu trois noms au cours de leur histoire. Du point de vue historique, il est possible de considérer qu'avec Athènes et Rome, Constantinople est l'une des trois capitales antiques les plus importantes.

Les habitants de la Byzance antique étaient appelés Byzantiotes et ceux de Constantinople, les Constantinopolitains ou les Politains. Par contre, aucun citoyen de l'Empire romain d'Orient ne s'est jamais appelé Byzantin : ils se définissaient comme « Romains » et lorsqu'ils sont devenus sujets de l'Empire ottoman, celui-ci les a organisés dans le milliyet de Rum. Les habitants d’Istanbul sont les Stambouliotes ou les Istanbuliotes[f].

La « Sublime Porte » ou simplement « la Porte » était quant à elle le nom français de la porte d'honneur monumentale du grand vizir à Constantinople, siège du gouvernement du sultan de l'Empire ottoman.

Vue panoramique d'Istanbul, vue du Bosphore. De gauche à droite Mosquée bleue, Sainte-Sophie, Palais de Topkapı, et quartier d'affaires de Levent.

Géographie

İstanbul, le Bosphore et la mer Noire vus de l'espace.

Localisation

Istanbul s'étend sur les rives asiatique et européenne du Bosphore, qui sépare l’Asie de l’Europe, et relie la mer Noire à la mer de Marmara.

Sismicité

La ville d’İstanbul se situe tout près de la faille nord-anatolienne. Celle-ci est une faille active qui a déjà produit plusieurs séismes très destructeurs à l’époque contemporaine. L’étude de la sismogenèse locale laisse craindre avec une forte probabilité qu'un séisme important frappera İstanbul au cours des prochaines décennies. Une étude faite par des géologues mexicains donne une probabilité de 85 % pour un tremblement de terre majeur avant 2025[4].

Par ailleurs, la difficulté de faire appliquer des règles de construction parasismiques en Turquie fait penser que la plupart des habitations, notamment celles des quartiers populaires, ne résisteront pas. La ville connut plusieurs séismes importants dont particulièrement ceux de 1509 (appelé « la Petite Apocalypse »), 1763, 1894 et 1999.

Climat

Fichier:Istanbul-precipitation.png
Les différences de précipitations annuelles à Istanbul créent différents microclimats.
Climats d'Istanbul selon le système de classification de Köppen:
Cfb: Climat océanique
Cfa: Climat subtropical humide
Csa: Climat méditerranéen

Istanbul bénéficie d'un climat tempéré, influencé par des zones continentales, mais aussi par les masses maritimes au nord et au sud. Le climat d'Istanbul étant un climat de transition entre le climat océanique (classification de Köppen: Cfb), le climat subtropical humide (classification de Köppen: Cfa) et le climat méditerranéen (classification de Köppen: Csa). Les étés sont assez chauds, avec un air humide mais des pluies limitées (plus de 295 heures de soleil par mois en juin, juillet et août). Les hivers sont froids et humides, avec beaucoup de pluies et souvent de la neige, mais ils sont rarement glaciaux (moins de 76 heures de soleil par mois en décembre, janvier et février). Les printemps et les automnes sont doux et modérément humides.

La moyenne annuelle des températures est de 14 ° C. Janvier et février sont les mois les plus froids avec une moyenne de 6 ° C ; juillet et août les plus chauds avec une moyenne d'environ 23 ° C. Il y a par an vingt-et-un jours de gel répartis de novembre à mars comme les dix-neuf jours de neige.

Les précipitations annuelles moyennes sont de 850 mm par an. Elles sont irrégulièrement réparties tout au long de l'année, plus élevées entre l'automne et l'hiver et plus basses entre le printemps et l'été. Mais la pluie est présente toute l'année et il n'y a pas de saison sèche, parce qu'il y a assez de précipitations pendant le printemps et l'été, et le temps est très humide[5]. L'humidité relative moyenne annuelle et plus de 70 % et est élevée toute l'année[5]. Il neige presque chaque hiver et les chutes de neige abondantes sont assez fréquentes mais habituellement de façon courte. Après chaque chute de neige, la neige reste seulement quelques jours[5].

Le brouillard est très fréquent toute l'année, de vingt-deux jours par mois entre novembre et avril à seize jours par mois de mai à octobre pour un total en moyenne de 228 jours par an[5].

Malgré un climat généralement clément, des épisodes extrêmes sont enregistrés. La température la plus élevée a été enregistrée le avec 40,5 ° C[6]. La température la plus froide a été enregistrée le avec −16,1 ° C[6]. Le , on a mesuré plus de 212 mm de pluie en vingt-quatre heures[6]. En , plus de 60 cm de neige ont été relevés à la côte, avec une hauteur maximale de 80 cm, ce qui a complètement paralysé la ville[6],[7].

Istanbul, Drapeau de la Turquie Turquie
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,9 2,8 3,9 7,7 12 16 18,5 18,7 15,5 12 8,5 5,3 10,3
Température moyenne (°C) 5,8 5,9 7,6 12,1 16,7 21 23,4 23,6 20,2 16 11,9 8,2 14,3
Température maximale moyenne (°C) 8,7 9,1 11,2 16,5 21,4 26 28,4 28,5 25 20,1 15,3 11,1 18,4
Record de froid (°C) −10,4 −16,1 −7 −0,6 3,6 8 10,5 8,2 5,2 1 −4 −9,4 −16,1
Record de chaleur (°C) 18,3 24 26,2 32,9 33 40,2 40,5 38,8 33,6 34,2 27,2 21,2 40,5
Ensoleillement (h) 74,4 75,6 139,5 180 251,1 297 325,5 294,5 237 161,2 102 71,3 2 210,1
Précipitations (mm) 101,2 79,3 69,8 45,4 35,2 37,5 38,9 48,9 62,7 100,8 108,5 124,5 850,3
Nombre de jours avec précipitations 20 17 16 14 12 8 5 6 7 12 16 19 152
Humidité relative (%) 77 75 74 71 72 70 67 68 68 72 74 76 72
Nombre de jours avec neige 6 6 3 0 0 0 0 0 0 0 0 4 19
Source : Organisation météorologique mondiale (ONU)[8] Service météorologique d'état de la Turquie (DMI)[9] Centre météo de la BBC[10],[11],[12]

Flore

Istanbul est situé dans une des régions botaniques les plus riches de l'Asie, de l'Europe et du monde, avec plus de 10 000 espèces de plantes en Turquie, dont 2 500 endémiques à Istanbul[13],[14] La couverture forestière de la province d'Istanbul est de 45 %[15],[14].

Noms de la ville

Plan d'ensemble de Constantinople, 1922.
Istanbul au XXIe siècle.

Diverses hypothèses existent quant à l'origine du nom « Istanbul » :

  • La première en fait une déformation des mots grecs εἰς τὴν Πόλιν (prononciation byzantine Is tím boli(n)), signifiant « vers la Ville » ou « à la Ville », car « Ville » (Πόλις / Pólis) est l’appellation abrégée de Constantinople en grec. Constantinople était en effet considérée comme l'archétype de la ville, celle qu'on ne désigne que par ces mots, « la Ville », comme l'ancienne Rome était appelée Urbs, la Ville par excellence. De même Smyrne (en grec ancien Σμύρνη, Smýrni) est ainsi devenue phonétiquement « İzmir », et Nicée (en grec ancien Νίκαια, Níkaia) est devenue « İznik », par l'ajout de la préposition εἰς (is « vers ») ou de la voyelle d'appui « i »[16] ou de l'article défini féminin (, prononcé [i] depuis l'ère chrétienne). Un géographe arabe au Xe siècle transcrit le grec en istan Bulin, qui deviendra Istanbul. Les Ottomans ont donc repris ces termes parce que le grec était la langue de l'Empire byzantin[17].
  • Une autre interprétation suggère que le nom proviendrait de la contraction turque du nom grec Κωνσταντινούπολις (Kônstantinoúpolis), à laquelle aurait été ajoutée la voyelle d'appui i. Mais la chute de toutes ces syllabes non accentuées est difficile à admettre dans la mesure où la langue turque procède plutôt habituellement par élision (ou aphérèse) : « Selânik » pour Θεσσαλονίκη (Thessaloníkê, Thessalonique).

Jusqu'en 1930, l'agglomération d'Istanbul s'appelait officiellement « Constantinople », et « Stamboul » ne désignait que la Vieille Ville (la péninsule historique). Ce nom fut étendu à toute la ville sous la forme moderne d'« İstanbul » à la suite de la réforme de la langue et de l'écriture turque par Atatürk en 1928 (la révolution des signes).

Les Turcs d'origine arménienne appellent Istanbul Bolis, et les Grecs Polis (« la Ville »). « Politis » désigne l'habitant de Constantinople. Les peuples slaves sous la domination byzantine puis ottomane l'ont appelée et l'appellent toujours Tzarigrad (serbe et bulgare : Цариград) : « la ville de l'Empereur ». Enfin les Varègues, qui la fréquentaient à l'époque byzantine, la nommaient en vieux norrois : Miklagarðr (« grande ville ») : l'un d'eux a laissé une inscription en runes sur le lion actuellement placé à l'entrée de l'arsenal de Venise.

En français, « Istanbul » est aujourd'hui la forme la plus utilisée ; les formes « Istamboul » et « Istanboul », rares, sont en voie de disparition[18].

Histoire

Vue aérienne de Galata (premier plan) et Sarayburnu (fond) à Istanbul
Arnavutköy sur le Bosphore

Métropole à cheval entre l'Europe et l'Asie, carrefour des routes continentales et maritimes, l'histoire a façonné le destin de cette ville aux deux empires (empire byzantin et ottoman), comme le prouvent les différents toponymes qui ont été attribués à cette ville aux trois noms, Byzance, Constantinople et Istanbul qui unissent l'antiquité gréco-romaine, le christianisme grec médiéval et la fascination musulmane[19].

Byzance (VIIe siècle av. J.-C. à 324)

Période romaine (324 à 1453)

Constantinople fut fondée par l’empereur romain Constantin Ier en 330 sur le site de l’ancienne colonie grecque Byzance qui existe depuis le VIIe siècle av. J.-C. La ville fut baptisée Constantinople en l'honneur de l'Empereur (ce n’est que le que le nom d’Istanbul devint officiel). La ville devint la capitale orientale de l’Empire romain jusqu'à sa chute en 1453.

Période ottomane (1453 à 1923)

Après la chute de Constantinople le , elle fut incorporée à l’Empire ottoman par Mehmed II et en devint la nouvelle capitale pendant cinq siècles, remplaçant Edirne (Andrinople) en Thrace.

La ville connut une période de profondes mutations à partir de la fin des années 1850. La campagne de modernisation urbaine alors engagée permit notamment la création d'un réseau de tramways et un système d'adduction d'eau, tandis que la population augmentait à un rythme soutenu jusqu'au début du XXe siècle.

Vue panoramique d'Istanbul au XIXe siècle

Période de la République (1923 à nos jours)

La ville a perdu la fonction de capitale le , en faveur d'Ankara, capitale de la République de Turquie. Elle est occupée par les Alliés au lendemain de la Première Guerre mondiale (1921-1923), ce qui motive en partie le déplacement de la capitale. En 1959, la ville est récompensée du Prix de l'Europe[20].

À la suite de migrations à partir des années 1950 depuis les villages d'Anatolie, la ville devint rapidement l'une des plus importantes agglomérations d'Europe. La ville comptait 700 000 habitants en 1927, un million en 1950, deux millions en 1960, trois millions et demi en 1970 et finalement plus de quatorze millions à ce jour. La population de l'ensemble de l'agglomération stambouliote est évaluée à 15 millions d'habitants en 2015, soit 18 % de la population turque[3].

En 2013, dans un Istanbul, gagné par la spéculation immobilière, la perspective de perdre l'un des derniers espaces verts du vieux centre suscite un grand mouvement protestataire à partir du Parc Gezi[21].

Démographie et religion

Décorations pour les fêtes du nouvel an à Nişantaşı

La ville fut toujours un centre important pour les religions chrétienne et musulmane. En 1453, le sultan Mehmed II qui venait de conquérir la ville et de mettre fin à l'Empire romain d'Orient, décida de perpétuer le rôle de Constantinople comme centre spirituel du monde chrétien orthodoxe grâce à la nomination du patriarche grec Gennadios à la tête du patriarcat œcuménique. Dans le même ordre, un patriarcat arménien apostolique s’établit en 1461 également par ordre du sultan Mehmed II.

Istanbul devint en 1517 le siège du califat après la conquête de l'Égypte par les Ottomans et le transfert des symboles califaux à la capitale impériale qu'est Istanbul. Cependant, le titre de calife fut porté par les sultans et une institution califale en tant que telle n'a jamais existé séparément en dehors du système étatique. Le califat fut aboli en par Mustafa Kemal Atatürk.

En 1492, à la suite de l’autorisation du sultan Bayezid II, İstanbul accueillit de nombreux Juifs persécutés par l'inquisition espagnole et chassés d’Espagne par Isabelle la Catholique. La ville abrite toujours la communauté juive la plus importante du pays (22 000 personnes sur 25 000). La communauté possède seize synagogues (dont la plus grande est Névé Shalom et la plus ancienne est Ahrida), un hôpital (Or haHayim), une école (UOML), une maison de retraite et un hebdomadaire bilingue (turc-ladino) : Şalom. Le chef de la communauté est le grand rabbin Isaac Haléva. La ville abrite également la plupart des Sabbatéens de Turquie, partisans de Sabbataï Tsevi.

L’exarchat bulgare orthodoxe avait pour siège Istanbul entre 1870 et 1912.

La nuit du , durant laquelle deux cent quarante intellectuels arméniens furent arrêtés à İstanbul, marque le début du génocide arménien et de la quasi-disparition des minorités chrétiennes de l’Empire ottoman. Cette date est commémorée chaque année en mémoire des 1 200 000 victimes[g]. Toutefois, les Arméniens stambouliotes, à la différence de ceux qui habitaient Smyrne ou Alep, ne furent pas l'objet du génocide perpétré en Anatolie. Aujourd’hui, la communauté arménienne d'Istanbul, évaluée à 45 000 personnes (sur 60 000 dans tout le pays)[22], possède trente-trois églises apostoliques, douze églises catholiques et trois églises protestantes, deux hôpitaux (Sourp Pirgitch et Sourp Agop), deux orphelinats, dix-neuf écoles et trois journaux en langue arménienne, dont Jamanak (fondé en 1908) actuellement le plus vieux quotidien de Turquie. Les leaders de la communauté sont le patriarche apostolique Mesrob II Mutafyan (depuis 1998) et l’archevêque catholique Hovhannes Tcholakian (depuis 1961). L'émigration des Arméniens de Turquie vers l'étranger a perdu son caractère massif dans les années 1980 et leur nombre s'est stabilisé[réf. nécessaire]. L'attention sur la situation de la minorité arménienne a été ravivée par l'assassinat du journaliste Hrant Dink à İstanbul en 2007.

Demeures côtières (yalı) de l'époque ottomane sur le Bosphore
Vue de Levent à partir de la rive anatolienne du Bosphore à Istanbul

La communauté grecque possède encore 95 églises, vingt écoles, un hôpital et deux quotidiens (Apoyevmatini et Iho), mais cette communauté disparaît progressivement en émigrant. On comptait 170 000 Grecs en 1920, 100 000 en 1927, 19 000 en 1959 après les incidents de septembre 1955 et aujourd’hui leur nombre est de 2 500, ce qui fait que la plupart de leurs institutions ne fonctionnent pas vraiment. Leur chef spirituel est le patriarche œcuménique Bartholomée Ier (depuis 1991). Le séminaire de Halki ayant été fermé alors que la loi impose que le patriarche fut de nationalité turque et né en Turquie, le Patriarcat œcuménique risque lui aussi de disparaître, à moins qu'un nouveau compromis puisse être trouvé[23]. Le siège de l'Église orthodoxe turque, non reconnue, se situe dans le quartier de Phanar.

La ville compte également une communauté syriaque jacobite évaluée à 10 000 personnes. Istanbul est aussi peuplée de communautés chaldéennes, melkites, des Bulgares catholiques, des Géorgiens catholiques en nombre réduit. Les Polonais, réfugiés au milieu du XIXe siècle à la suite de la répression russe dans leur pays, ont créé en 1842 le village d'Adampol (aujourd'hui Polonezköy) sur la rive asiatique d'Istanbul. La population polonaise de ce village ne dépasse guère une centaine de personnes actuellement.

Tous les groupes musulmans sont représentés, bien que la grande majorité soit sunnite. Il y a aussi à Istanbul une grande minorité de personnes de religion chiite : les Alévis.

Les villes d'Anatolie dont les Turcs ont le plus émigré vers Istanbul sont les suivantes : Sivas (681 214), Kastamonu (516 556), Giresun (455 393), Ordu (453 197), Tokat (396 840)… Hakkari est la ville dont les habitants ont le moins émigré vers Istanbul (6 957). La ville abrite une population originaire de Sivas, Kastamonu, Sinop, Bayburt, Giresun, Ardahan et Erzincan, supérieure à la population même de ces villes[24].

Entre 2007 et 2008, environ 375 000 personnes ont immigré vers Istanbul : ce sont les habitants de Tokat qui ont le plus immigré à Istanbul (17 374), suivent ensuite Ankara (14 173), Ordu (13 897), Mardin (12 125, en particulier la communauté syriaque), Samsun (11 227), Erzurum (10 898), Kocaeli (10 829), Izmir (10 663)[25], etc. À la même période, environ 350 000 personnes ont émigré d'Istanbul vers les villes d'Anatolie : 17 383 vers Tekirdağ, 15 780 vers Tokat, 15 776 vers Kocaeli, 12 178 vers Ankara, 10 946 vers Samsun, 10 312 vers Giresun[26]etc.

Politique et administration

Districts

La ville d'Istanbul est divisée en 39 districts.

Administration municipale

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Recep Tayyip Erdoğan FP  
Ali Müfit Gürtuna FP puis AKP  
Kadir Topbaş AKP Démissionnaire
Mevlüt Uysal AKP  
Ekrem İmamoğlu CHP Invalidé [27]
Ali Yerlikaya   Gouverneur, intérim
En cours Ekrem İmamoğlu CHP  

Économie

Levent est l'un des principaux quartiers financiers d'Istanbul.

Bien qu'İstanbul ait perdu le statut de capitale politique de la Turquie au profit d’Ankara en 1923, elle n'en reste pas moins la ville majeure de Turquie sur le plan économique, industriel, éducatif et culturel, et le plus important centre d’import-export : composée de 25 % de la population turque, elle contribue à 40 % des recettes fiscales du pays[2]. Elle abrite également le plus grand port de commerce du pays. En 2012, la ville d'Istanbul avait un PIB nominal de 332,4 milliards de dollars soit plus de 20 % du PIB de la Turquie (contre 7 % pour la capitale Ankara)[28],[29].

Selon le magazine Forbes, Istanbul comptait un total de 37 milliardaires en 2013, se classant 5e au monde, derrière Moscou (84 milliardaires), New York (62 milliardaires), Hong Kong (43 milliardaires) et Londres (43 milliardaires)[30].

Les quartiers d'affaires traditionnels, qui s'étaient édifiés au XIXe siècle dans l'arrondissement de Beyoğlu, se sont étendus vers le nord au cours des années 1960 et 1970, autour de la place Taksim notamment. Bankalar Caddesi (Rue des Banques) à Galata était le centre financier de l'Empire ottoman. Aujourd'hui, l’axe Levent-Maslak, le long du boulevard Büyükdere, concentre de nombreux sièges sociaux d’entreprises à dimension internationale et tend à devenir le pôle financier de la ville. Ces nouveaux quartiers redessinent la skyline de la ville, qui rappelle désormais celle des villes nord-américaines.

Une vue de l'avenue Büyükdere qui relie les quartiers financiers de Levent et Maslak à Istanbul.

Urbanisme

Monument de la République (1928) sur la place Taksim

L'urbanisation non maitrisée est l'un des principaux problèmes de la municipalité d'Istanbul.

Le parc Gezi est un parc urbain d'Istanbul situé dans le quartier de Taksim. Sa suppression est envisagée par le projet de piétonnisation de la place Taksim[31] et engendre un mouvement protestataire.

Récemment, un grand nombre d'arbres ont été coupés au nord d'Istanbul pour la construction du troisième pont sur le Bosphore (Pont Yavuz Sultan Selim) et le troisième aéroport d'Istanbul (2 330 012[32],[33] arbres ont été coupés pour le projet de l'aéroport, et 381 096[32],[33] arbres ont été coupés pour le projet de pont.)[32],[33],[34]

Transports

Transport en commun

Il existe une ligne de métro conventionnel, deux lignes de métro léger (hafif metro), deux tramway et deux funiculaires, ainsi que des lignes de trains de banlieue. Sur le modèle pratiqué dans plusieurs villes, un metrobus (autobus surélevé circulant en site propre) a été mis en fonction en 2009.

Transport ferroviaire

Istanbul possède deux gares ferroviaires, Sirkeci (sur la rive européenne) qui date de 1889 et Haydarpaşa (sur la rive asiatique) qui date de 1909. C'est de Sirkeci (quai 1) que partent vers l'Europe le prestigieux Venise-Simplon-Orient-Express, mais aussi le Danube-Express et le Bosphore-Express. Le Train de l'amitié (voitures-lits franco-turques) vers la Grèce partait de Sikeci jusqu'à la suppression de la ligne. De Haydarpaşa, le Trans-Asia-Express dessert l'est du pays vers Téhéran, tandis que le service direct du Taurus-Express vers Bagdad devrait être prochainement rétabli. C'est également la tête de ligne des trains à grande vitesse vers Ankara.

La construction d'un tunnel ferroviaire sous le Bosphore (le tunnel le plus profond du monde), baptisé Marmaray, a débuté en 2004. L'inauguration a eu lieu le [35].

Transport routier

La ville est reliée aux autres centres d'agglomération du pays par le réseau autoroutier. Deux ponts sur le Bosphore (construits en 1973 et en 1988) assurent la liaison entre les parties européennes et asiatiques de la ville ainsi qu'avec le reste du pays.

Transport aérien

Istanbul est actuellement desservie par deux aéroports, l'Aéroport d'Istanbul et l'Aéroport international Sabiha-Gökçen.

L'Aéroport international Sabiha-Gökçen, ouvert le [36]et situé sur la rive asiatique, a accueilli 31 385 841 passagers en 2017 ; il sert de base pour les compagnies Pegasus Airlines et Turkish Airlines.

L'Aéroport d'Istanbul a ouvert ses portes le [37], après 5 ans de construction[38]. C'est désormais un des plus grands aéroports au monde avec une capacité en première phase de 90 000 000 passagers par an. Cependant, il est programmé pour acueillir 200 000 000 passagers chaque année au moment de sa finalisation, en 2027[39].

Un troisième aéroport, l'Aéroport Atatürk d'Istanbul desservait la région jusqu'au , quand il fut complètement remplacé par le nouvel Aéroport d'Istanbul[40]. Situé sur la rive européenne, ce premier a accueilli 63 727 448 passagers en 2017. Il se trouve à 15 km à l'ouest du centre d'Istanbul et servait de base pour les compagnies Turkish Airlines, Onur Air et AtlasGlobal.

En 2018, le trafic cumulé des aéroports d'Istanbul atteint les 102 200 000 passagers, soit un 48,6 % du total national (210,2 millions) dont environ 41 600 000 sont d'origine turque et 60 500 000 d'autres nationalités[41].

Taxi

À Istanbul, le transport en taxi est très développé. Les véhicules sont facilement identifiables à leur couleur jaune, à leur enseigne mais aussi avec la lettre T sur leurs plaques d'immatriculation.

Transport maritime

Le canal d'Istanbul est un projet de canal initié en 2011 par le premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan qui, dans le cadre du centenaire de la fondation de la République turque, a une grande politique de développement. Son projet « Hedef 2023 » (en) de type néo-impérial et néo-ottomaniste privilégie Istanbul, ville historiquement polycentrique par nature, alors que la société turque est tiraillée entre conservatisme et libéralisme sur fond de globalisation et de standardisation des loisirs[42].

D'une rive à l'autre, une desserte navale existe entre plusieurs embarcadères (iskele). La plupart des lignes sont gérées par des sociétés privées ayant une délégation de service public. Les vapur sont les navires les plus grands et desservent les lignes longues (par exemple entre Üsküdar et Eminönü), les motor sont des bâtiments relativement plus petits et assurent une desserte plus rapide. Des liaisons existent entre Istanbul et des villes proches accessible par la mer, comme Izmir ou Bursa.

Un « vapur » sur le Bosphore

Tourisme

Istanbul, avec plus de 9,4 millions de visiteurs en 2011, est une destination touristique importante et la 7e dans le monde. Le nombre de touristes a augmenté de 9,2 % par rapport à l'année 2010. 14,6 % de ces touristes sont allemands, suivent ensuite les Russes (6,0 %), les Américains et les Britanniques (5,1 %), les Français et les Italiens (4,9 %), les Néerlandais (3,5 %), les Espagnols (3 %)[43]. Istanbul a donc accueilli environ un quart des 31,5 millions de touristes venus en Turquie en 2011[44]. Elle reste en 2014 la 7e ville la plus visitée dans le monde (derrière Londres, Bangkok et Paris) avec 11,6 millions de visiteurs[45].

La ville a ouvert en 2009 le Musée Panorama 1453. Elle a également été désignée capitale européenne de la culture pour 2010 et capitale européenne du sport pour 2012.

Monuments d’İstanbul

Principaux monuments

L’église Sainte-Sophie est aussi appelée Ayasofya : les deux signifient Sainte Sagesse, mais une confusion est possible avec le prénom Sophie avec la première dénomination. Or, elle ne fut jamais dédiée à une sainte qui s'appelle Sophie. Elle fut construite par les architectes Anthémius de Tralles et Isidore de Milet, à la demande de l’empereur byzantin Justinien Ier, pour remplacer l’ancienne basilique qui avait été incendiée en 532 pendant une révolte de la population.

Depuis son ouverture en 537, ce bâtiment vieux de quinze siècles fut l’objet de nombreuses réparations dont la principale, effectuée par l’architecte Sinan, permit de sauvegarder le dôme.

Elle fut transformée en mosquée à la suite de la prise de Constantinople en 1453. Quatre minarets furent ajoutés sous le règne de différents sultans. Mustafa Kemal Atatürk la fit transformer en musée en 1934.

La construction, célèbre pour ses mosaïques à fond d’or, est couverte d’une coupole à quarante côtés ayant un diamètre interne de 30,80 à 31,88 m et une hauteur de 55,60 m. Cette hauteur sous coupole resta inégalée durant neuf siècles, jusqu’à la construction du Dôme de Florence par Filippo Brunelleschi au début de la Renaissance italienne. Le bâtiment est soutenu par cent sept colonnes dont quarante se trouvent en bas et soixante-sept à l’étage supérieur.

Cette mosquée fut, jusqu’à la fin du XXe siècle, la seule de Turquie à être entourée de six minarets. Elle fut construite par l’architecte Sedefkâr Mehmet Ağa sous le règne du sultan Ahmet Ier entre les années 1609 et 1616.

L’intérieur de la mosquée, qui encadre une cour de 64×72 m, est éclairée par 260 fenêtres. Ce sont ses nombreuses faïences de couleur bleue, verte et blanche qui lui ont valu le nom de « Mosquée bleue » en Europe. Quant aux calligraphies, elles sont l’œuvre de Seyit Kasım Gubarî, originaire de Diyarbakır. La Mosquée bleue est l'une des plus visitées à İstanbul qui s'est néanmoins dotée de 565 mosquées dans son histoire.

Ce palais fut le centre administratif de l’Empire ottoman après la chute de Constantinople. Il est situé au bord de la vieille ville d’İstanbul, avec une vue à la fois sur la mer de Marmara et sur le Bosphore. Ce palais des sultans, à la pointe de la Corne d'Or, s'étend à l'emplacement d'une antique oliveraie.

Sa construction commença en 1461 sous le règne de Mehmed II, et des ajouts y furent faits jusqu’au XIXe siècle où les sultans ottomans l'abandonnèrent en 1856 au profit du palais de Dolmabahçe. Mustapha Kemal, en fondant la république en 1924, le transforma en musée.

« Dolmabahçe » était à l’origine une baie sur le Bosphore qui fut comblée petit à petit à partir du XVIIe siècle pour devenir un jardin des plus appréciés par les sultans ottomans, d’où son nom turc Dolmabahçe, dolma signifiant « rempli » et bahçe « jardin ».

Différentes résidences d’été y furent construites au cours de l’histoire, mais le palais de Dolmabahçe proprement dit fut construit entre 1853 et 1856 sous le règne du sultan Abdülmecid, à l’emplacement de l’ancien palais côtier de Beşiktaş par les architectes de la famille Balian. Il est le plus grand des palais du Bosphore. Le palais se compose de trois parties, respectivement le Mabeyn-i Hümâyûn (salon réservé aux hommes), le Muayede Salonu (salon des cérémonies) et le Harem-i Hümâyûn (les appartements de la famille du sultan). On trouve dans le bâtiment 285 chambres, 46 salons, 6 hammams et 68 toilettes, pour une surface utilisable de 45 000 m2. L’horloge du palais de Dolmabahçe est arrêtée à l’heure du trépas de Mustafa Kemal Atatürk, qui y perdit la vie le à h 5.

Autres sites

Sur la rive européenne

Intérieur du grand bazar
  • Le grand bazar (Kapalı çarşı) est un dédale de couloirs couverts (le grand bazar s'étend sur plusieurs hectares et est une véritable enclave dans la ville) dont toutes les allées sont bordées de boutiques, le bazar était autrefois le marché typique turc. Aujourd’hui, les quelque 3 000 boutiques sont devenues touristiques et les Turcs s'y rendent souvent[réf. nécessaire].
Quartier et tour de Galata
  • La tour de Galata (Galata kulesi) : Construite par les Génois en 1348, est située au sud de Taksim sur la rive européenne. Elle offre une vue panoramique d’İstanbul et de la Corne d’Or. Appelée Tour du Christ par les Génois, elle faisait partie du système de protection de Galata, ancienne colonie génoise, dont les remparts furent entièrement démolis en 1453.
  • La mosquée Eyüp Sultan (Eyüp Sultan Camii) : Haut lieu de pèlerinage musulman, construit autour du tombeau du porte-étendard du prophète de l'islam, Mahomet, Eyüp, décédé en 669 lors du siège échoué de Constantinople par les Arabes. Une petite mosquée fut érigée par Mehmet II en 1458 qui fut remplacée par l'édifice monumental actuel en 1733. Un cimetière musulman s'est formé au tour de la mosquée au fil du temps. C'est actuellement l'un des plus grands cimetières de la ville.
  • L'avenue İstiklal : Anciennement la « Grande Rue de Péra », rebaptisée l'avenue de la Libération (İstiklal) en 1924, c'est l'axe principal du quartier chrétien de la ville. Hôtels particuliers des riches négociants chrétiens (ottomans ou levantins) du XIXe siècle, écoles étrangères, Lycée de Galatasaray, consulats, églises (dont la Basilique Saint-Antoine de Padoue, la plus grande église latine catholique du pays), les bars branchés, les librairies, les cinémas, tous entassés sur cette rue de 2 200 mètres traversée par le tramway historique.
Vue panoramique sur l'avenue İstiklal
Intérieur de la basilique-citerne
  • La citerne basilique (Yerebatan sarnıcı) : Elle date de 527 et a été conçue pour fournir de l'eau potable au palais impérial byzantin.
Saint-Sauveur-in-Chora
  • Saint-Sauveur-in-Chora (Kariye camii ou Kariye kilisesi) : Cette église, convertie en mosquée au XVIe siècle par les Ottomans, est considérée comme l'un des plus beaux exemples d’église byzantine. Elle est située dans le district stambouliote occidental d’Edirnekapı. Elle est devenue un musée en 1948 (Kariye müzesi en turc). L’intérieur est couvert de fines mosaïques et de fresques.
  • Mosquée d'Ortaköy : La mosquée d'Ortaköy (de son nom officiel Büyük Mecidiye Camii) est une mosquée d'Istanbul, dans le quartier d'Ortaköy. Située au bord du Bosphore, elle a été construite en style néobaroque pour le sultan Abdülmecit Ier en 1854-1855. Les architectes étaient les arméniens Garabet Amira Balyan et son fils Nikogos Balyan.De 1970 à 1973, le pont du Bosphore fut édifié à proximité et forme aujourd'hui un arrière-plan insolite.

Sur la rive asiatique

La tour de Léandre
  • La tour de Léandre (Kız kulesi en turc : « tour de la jeune fille »): Campé sur un îlot à 200 mètres de la rive d'Üsküdar, cet ancien phare et poste douanier offre une vue globale sur la ville.
  • Les mosquées d'Üsküdar
  • Le quartier juif à Kuzguncuk
  • Le ballon à gaz captif (Aerophile SAS) à Kadıköy.
  • Les îles des Princes, ensemble composé de neuf îlots (les plus importantes sont les 4 premières) :
    • Büyükada (« grande île »; grec : Πρίγκηπος, Prinkipos « la Principale ») de 5,46 km2,
    • Heybeliada (grec : Χάλκη, Halki, de χαλκός « bronze ») de 2,4 km2,
    • Burgazada (grec : Αντιγόνη, Antigoni) de 1,5 km2,
    • Kınalıada (grec : Πρώτη, Proti « la première », la plus proche d'Istanbul) de 1,3 km2,
    • Sedef Adası (grec classique: Τερέβινθος, Terebinthos; grec moderne : Αντιρόβυθος, Antirovithos « mère des perles ») de 0,157 km2,
    • Yassıada (grec : Πλάτη, Plati, les deux noms signifiants « île plate ») de 0,05 km2,
    • Sivriada (grec : Οξειά, Oxeia, les deux noms signifiants « île fine ») de 0,05 km2,
    • Kaşık Adası (« île de la cuillère », pour sa forme; grec : Πίτα, Pita, probablement après le pain homonyme) de 0,006 km2,
    • Tavşanadası (« île de la souris »; grec : Νέανδρος, Neandros « jeune homme ») de 0,004 km2.
Terre d'exil des princes byzantins, lieu de villégiature de la grande bourgeoisie stambouliote depuis le XIXe siècle, les îles donnent à voir de majestueuses demeures en bois, entourées de jardins plantés de bougainvilliers et de camélias. En haut d'une colline à Büyükada, le monastère grec Saint-Georges, qui date du Xe siècle, est un important lieu de pèlerinage. L'orphelinat grec sur Büyükada est quant à lui l'un des plus grands bâtiments en bois de la ville. Comme toute circulation automobile y est interdite, les îles constituent aujourd'hui un lieu de détente et de loisirs pour les Stambouliotes fuyant pour quelques heures la pollution et le bruit de la ville.

Enseignement

Lycées

Universités publiques

Universités privées

Sport

Circuit d'Istanbul Park

Istanbul a été candidate à l'organisation des Jeux olympiques d'été, perdu aux jeux de 2000, de 2008, et de 2012, puis aux jeux de 2016 où elle a finalement retiré sa candidature (villes finalistes : Tokyo, Chicago, Madrid, Rio de Janeiro). La métropole turque est de nouveau candidate à l'organisation des Jeux pour l'édition d'été de 2020. L'annonce a été faite le par la voix du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan[46].

Les Stambouliotes ont une passion pour le sport, en particulier pour le football. Les principaux clubs de football d'Istanbul sont : Galatasaray, Fenerbahçe, Beşiktaş JK, Başakşehir et Kasımpaşa. Au basket-ball, l'Efes Pilsen İstanbul, Fenerbahçe Ülker, Beşiktaş Cola Turka et le Galatasaray Cafe Crown sont les principales équipes de la ville. Eczacıbaşı Spor Kulübü et Fenerbahçe dominent le volley-ball stambouliote. En handibasket, le championnat national et même les compétitions européennes sont dominés par les équipes de Galatasaray Medical Park et Beşiktaş JK.

Depuis 2005, la ville accueille le Grand Prix de Turquie de Formule 1 sur le circuit d'Istanbul Park, et Burcu Cetinkaya en est originaire. Ce grand prix ne figure plus sur le calendrier de la F1 à partir de 2012.

Istanbul a accueilli la finale de la Ligue des champions 2005 entre Milan AC et Liverpool au Stade olympique Atatürk. En 2009, la dernière finale de la coupe de l'UEFA s'est jouée dans le stade du Fenerbahce, Şükrü Saraçoğlu[47].

Jumelages ou partenariats

La municipalité d'Istanbul est jumelée ou en partenariat avec cinquante-et-une villes[48] :

Notes et références

Notes

  1. La Commission générale de terminologie et de néologie est indifférente aux deux graphies : « Recommandation concernant les noms d'États, d'habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires », Journal officiel de la République française, .
  2. Prononciation en français européen retranscrite selon la norme API.
  3. Voir article İ pour la prononciation et l'écriture.
  4. Prononciation du turc retranscrite selon la norme API.
  5. Une controverse oppose l'historiographie turque et l'historiographie grecque au sujet de l'identité culturelle de l'Empire byzantin : multinational et multiculturel pour la première, le grec servant seulement de langue officielle, mais entièrement hellénophone pour la seconde ; l'historiographie européenne et américaine prend des positions plus nuancées. Selon l'historiographie turque, par exemple dans Son İmparatorluk Osmanlı, 2006, İlber Ortaylı, (ISBN 9752634907), il y aurait eu dans l'Empire ottoman, au XVIIIe siècle, une colonisation grecque à partir de l'actuelle Grèce, et une hellénisation de diverses populations chrétiennes, liées au dynamisme économique et démographique des Grecs.
  6. Le Petit Larousse donne les deux dénominations mais il semblerait que le terme « Stambouliote » soit le plus utilisé.
  7. Les chiffres varient de 300 000 à 500 000 selon l'État turc, 800 000 selon certains historiens turcs, 1 200 000 selon la plupart des historiens occidentaux à 1 500 000 selon les autorités arméniennes.

Références

  1. http://www.tuik.gov.tr/Start.do
  2. a et b Yoann Morvan & Sinan Logie, Istanbul 2023, Éditions B2, , p. 7.
  3. a et b Contre 14 millions en 2013. Source : (en)The Results of Address Based Population Registration System, 2015
  4. A Probable Earthquake Scenario near Istanbul Determined from Dynamic Simulations, Bulletin of the Seismological Society of America, 1 June 2015: 1428-1435.
  5. a b c et d " (en) « Historical Weather for Istanbul, Turkey », WeatherBase (consulté le ).
  6. a b c et d (tr) (en) « İstanbul Bölge Müdürlüğü'ne Bağlı İstasyonlarda Ölçülen Ekstrem Değerler (Extreme Values Measured in Istanbul Regional Directorate) », Meteor.gov.org (consulté le ).
  7. (en) « March 1987 Cyclone (Blizzard) over the Eastern Mediterranean and Balkan Region Associated with Blocking », American Meteorological Society (consulté le ).
  8. (en) « Climatological Information of Istanbul (Information climatologique d'Istanbul) »
  9. (tr) « Yıllık Toplam Yağış Verileri - İstanbul (Les données des précipitations annuelles totales d'Istanbul) » « Ölçülen En Düşük Sıcaklıklar: 30.01.2012 06:00 - 31.01.2012 06:00 (UTC) - İstanbul (Record de froid) »
  10. (en) « BBC Weather Centre - World Weather - Average Conditions - Istanbul, Turkey (Centre météo de la BBC - Météo monde - Conditions moyennes - Istanbul, Turquie) »
  11. (en) « Statistics: Historical Weather Information for Istanbul (Statistiques: Informations météorologiques historiques d'Istanbul) »
  12. (en) « Extreme Temperatures Around the World - Highest and lowest record temperatures: Istanbul (Températures extrême dans le monde - record température maximales et minimales: Istanbul) »
  13. (en) The Additional Records for the Flora of Istanbul - M.Keskin, N. Özhatay - Istanbul University - Faculty of Pharmacy..
  14. a et b (en) "Spring in Istanbul’s forests" Article: Mehmet Tokcan, Photo: AYKUT İnce. Monthly Magazine of Turkish Airlines SkyLife - April 2008..
  15. (en) Study Area : Istanbul. OoCities.org.
  16. Louis Deroy et Marianne Mulon, Dictionnaire de noms de lieux, Paris, Le Robert, 1992 (ISBN 285036195X).
  17. Michel Clévenot, Chrétienté à l'heure de Mahomet, Golias, , p. 47.
  18. (en) Ngram Viewer, « Requête pour « Istanbul », « Istamboul » et « Istanboul » du corpus francophone », sur books.google.com, (consulté le ).
  19. Michel Balivet, Turcobyzantiae, Les Éditions Isis, , p. 140.
  20. Villes lauréates du Prix de l’Europe (1955-2010).
  21. Dorothée Schmid, La Turquie en 100 questions, Texto, , p. 80
  22. (en) Turkish "Foreign Ministry: 89,000 minorities live in Turkey" "Containing detailed statistics about the minority groups in Turkey, the report reveals that 45,000 of approximately 60,000 Armenians reside in İstanbul.", sur le site todayszaman.com.
  23. Turquie: espoir pour les chrétiens?.
  24. (tr) /www.kuraldisi.com.
  25. « Immigration anatolienne vers Istanbul entre 2007 et 2008 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  26. « Émigration d'Istanbul entre 2007 et 2008 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  27. « En Turquie, l’élection municipale d’Istanbul aura à nouveau lieu », sur Le Monde,
  28. Presidents Meeting Istanbul - WFDB - World Federation of Diamond Bourses
  29. GoTurkeyTourism.com: Economy and Industry in Istanbul.
  30. « Forbes Top 10 Billionaire Cities - Moscow Beats New York Again », Forbes, (consulté le ).
  31. (fr) « Istanbul : les Indignés de Taksim », Laurène Perrussel-Morin, Le Journal International, 29 mai 2013.
  32. a b et c Oda TV: "İstanbul'da 2 milyon 700 bin ağaç kesilecek".
  33. a b et c T24: "Veysel Eroğlu, CHP'li Gürkut Acar'ın sorularını yanıtladı"
  34. İnternet Haber: "Yeni köprü için kaç ağaç kesildi?".
  35. Inauguration du Marmaray : « Le tunnel sous le Bosphore, rêve des sultans ottomans », Journal Le Point, .
  36. Heaş Airport Management & Aeronautical Industries Inc., History And Establishment Of Heaş, sgairport.com
  37. Kurt Hofmann, [1], atwonline, 5 avril 2019
  38. Routes Online, Istanbul Airport : About The Airport, routesonline.com
  39. Bethan McKernan, Turkish Airlines is switching to a new Istanbul airport – all in 45 hours, theguardian.com, 6 avril 2019
  40. Yesim Dikmen, Last flight leaves Ataturk as Istanbul switches airports, Reuters, 6 avril 2019
  41. Daily Sabah, AA, [2], dailysabah.com, 10 janvier 2019
  42. Yoann Morvan & Sinan Logie, Istanbul 2023, Éditions B2, , p. 9.
  43. (tr) turizmdebusabah.com Le nombre de touristes a augmenté de 10 %.
  44. haberturk.com(tr) le nombre de touristes a dépassé la barre des 31 millions.
  45. (en) Top 20 Global Destination Cities in 2014, MasterCard Global Destination Cities Index p.3.
  46. Le Parisien.
  47. fr.uefa.com.
  48. (en) « Sister Cities of Istanbul », Great Istanbul, (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Robert Mantran, La Vie quotidienne à Istanbul au siècle de Soliman le Magnifique, éd. Hachette, 1994
  • Robert Mantran, Histoire d'İstanbul, éd. Fayard, 1996
  • Jean-François Pérouse, Istanbul Planète. La ville-monde du XXIe siècle, La Découverte, 2017, 220 p.
  • Jean-François Pérouse, Istanbul, une métropole méditerranéenne ? Critique d’un lieu commun tenace, Cahiers de la Méditerranée, vol. 64, 2005.
  • Jean-François Pérouse, "Gouverner Istanbul", Rives nord-méditerranéennes, 2004.
  • Yoann Morvan & Sinan Logie, Istanbul 2023, Éditions B2, 2014.

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :