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Boeing P-8 Poseidon

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Boeing P-8A Poseidon
Vue de l'avion.
Un P-8A larguant une torpille Mark 46 en 2013.
Constructeur Boeing
Rôle Avion de patrouille maritime
Statut En service
Premier vol [1]
Mise en service
Investissement 5,5 milliards de dollars
Coût unitaire 130 millions de dollars
Nombre construits 50 en janvier 2017 / 117 prévus pour l'US Navy, quelques dizaines à l'exportation.
Équipage
9 (2 pilotes, 7 opérateurs)
Motorisation
Moteur CFM International CFM56-7B
Nombre 2
Type Turboréacteurs
Poussée unitaire 116,5 kN
Dimensions
Envergure 37,64 m
Longueur 39,47 m
Hauteur 12,83 m
Masses
À vide 62 730 kg
Carburant 34 145 kg
Maximale 85 820 kg
Performances
Vitesse maximale 908 km/h
Plafond 12 500 m
Rayon d'action 5 900 km
Armement
Interne Missiles antinavires, torpilles, mines
Avionique
Radar de surface Raytheon AN/APY-10 (en) (puis APS-137), plus de 100 bouées sonar, Liaison 16 et Liaison 11
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Le Boeing P-8A Poseidon, aussi désigné P-8 MMA pour Multimission Maritime Aircraft, est un avion de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine américain entré en service fin 2013. Il est dérivé de l'avion de ligne Boeing 737.

Conception et historique

Un Boeing P-8A Poseidon à la cérémonie de lancement, à Seattle, le .

L'US Navy a commencé à rechercher un remplaçant au Lockheed P-3 Orion à la fin des années 1990. Les études exploratoires de concept commencèrent en 2000 avec le financement par la Navy d'études de Boeing et de Lockheed Martin. Après la diffusion du projet initial, la Navy a publié un cahier des charges définitif en septembre 2003, portant sur l'acquisition de 251 appareils, ce chiffre a depuis été revu à la baisse et porte en 2010 sur 117 avions[2] puis 128 après une commande en avril 2021[3].

La compétition pour le programme MMA a vu s'affronter le Lockheed Martin Orion 21 (un dérivé plus moderne du P-3C) et la version modifiée du Boeing 737. En juin 2004, l'US Navy a annoncé avoir sélectionné le projet de Boeing. Le , celle-ci attribua à Boeing un contrat estimé à 3,89 milliards de dollars[4] pour la phase de développement du système et le démonstrateur (SDD). La phase SDD aboutira à la fabrication de sept cellules d'essai en deux étapes.

Destiné à opérer en haute altitude, il n'est pas équipé de détecteur d'anomalie magnétique mais l'Inde a demandé que cet équipement soit bien installé sur ses futurs P-8I.

Cet avion équipé de liaison 11, liaison 16 et de systèmes internet[5], doit agir dans un concept de guerre en réseau en collaboration avec la quarantaine de drones RQ-4N choisi dans le cadre du programme Broad Area Maritime Surveillance (en) devant assurer une surveillance surface de longue durée et une variante du drone de combat Boeing ScanEagle, le MagEagle Compressed Carriage[6] être équipé lui de détecteur d'anomalie magnétique et pouvant être largué depuis des aéronefs comme le F/A-18 ou de bateaux et permettant d'attaquer à distance de sécurité grâce au kit Lockheed Martin HAAWC (High Altitude Anti-Submarine Warfare Weapon Capability) devant permettre de larguer une torpille jusqu'à 20 000 pieds (6 100 m) d'altitude comme une bombe planante[7],[8].

Boeing a dû faire plus de 50 modifications coûtant un milliard de dollars pour adapter simplement la cellule de base du 737 pour satisfaire aux exigences de certification plus exigeante de la marine américaine[9].

Le P-8A a passé sa revue critique de conception en juin 2007 et les essais en vol ont débuté le . L'appareil d'essai T1, destiné aux essais de navigabilité, a commencé ses vols d'essais en octobre 2009 avant d'être affecté au Air Test and Evaluation Squadron 20 de Patuxent River[2]. Le premier vol d'essai « Système » a été mené le par l'appareil T2, qui comme le T3 est destiné aux tests du système d'arme[2].

L'US Navy a passé des marchés en 2001 et 2012 pour une production initiale de 24 avions de série pour une mise en service initiale opérationnelle en 2013[10] selon un standard dit P-8A increment 1, puis en 2015 P-8 increment 2 (spiral 1) et enfin P-8 increment 3 (spiral 2) en 2018.

En 2012, cinq avions pour l'US Navy et un pour la marine indienne ont été livrés. En 2013, Boeing prévoit 12 livraisons (10 pour l'USN et 2 pour la marine indienne). Le , le 13e P-8 est livré à l'US Navy, il s'agit du dernier de la seconde série de production initiale (LRIP) à taux de fabrication faible. Boeing prépare ensuite la production à grande échelle du Poseidon[11].

Début 2015, on prévoit 9 livraisons pour l'année fiscale, puis 16 en 2016, 12 en 2017 et 2018 puis 7 en 2019[12]. Un total de 62 P-8A a été commandé par l'US Navy en août 2015[13]. Le 5 janvier 2017, le 50e P-8 est livré a l'US Navy. Le 117e est alors prévu en 2019[14]. Mais le centième est livré le 14 mai 2020[15].

Le coût du développement est estimé à 5,5 milliards de dollars américain, tandis que le coût total (développement + appareils) est lui estimé à 20 milliards de dollars.

Utilisateurs

Un P-8 Poseidon volant en formation avec un P-3 Orion.

L'United States Navy et Boeing ont entamé des pourparlers avec la Royal Australian Navy, les Forces canadiennes et la Marina militare italienne en vue d'une prise de participation dans le programme de développement, mais seule l'Australie a signé un mémorandum d'entente (MoU) avec l'US Navy en 2009 prévoyant notamment le développement du P-8A Poseidon Increment 2, une évolution logicielle qui vise entre autres à améliorer les capacités de détection acoustiques de l'appareil dans la mission de lutte anti-sous-marine (traitement multi-statique des bouées, etc.).

Boeing envisage en outre l'exportation d'une centaine d'appareils en vue du remplacement des P-3 ou d'autres appareils de patrouille maritime d'autres nations dont l'Atlantique 2 français.

  • Drapeau de l'Australie Australie : En février 2014, le gouvernement australien confirme l’achat huit Boeing P-8A Poseidon de patrouille maritime pour la Royal Australian Air Force (RAAF) afin de remplacer ses actuels AP-3C Orion acquis à dix-huit exemplaires. Le premier appareil devait être livré en 2017 et les huit Poseidon devront être pleinement opérationnels d'ici 2019, mais le programme, en avance, débute fin 2016 et le dernier appareil est livré en avril 2019[16]. Une option pour l’acquisition de quatre avions supplémentaires est alors prévue. L'acquisition des huit premiers P-8A Poseidon devrait coûter environ quatre milliards de dollars australiens (environ 2,6 Md€), infrastructures de soutien incluses[17]. Début 2016, le livre blanc de la défense prévoit d'augmenter la flotte à 15 appareils soutenus par 7 MQ-4 Triton[18]. Le , deux P-8A sont commandés, portant le total de commandes fermes a 14[19].
  • Drapeau de l'Inde Inde : Le 5 janvier 2009, Boeing a confirmé la commande par la marine indienne de 8 P-8I en remplacement de ses Tu-142[20]. Le premier d'entre eux est livré le , les 2 suivants en 2013[21]. Une option pour 4 appareils supplémentaires a été levée le 16 juillet 2016 pour une livraison à partir de 2019[22].
    Un des tout premiers P-8I indiens équipé de missiles antinavire AGM-84 Harpoon.
  • Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni : En novembre 2015, le gouvernement britannique annonce qu'il compte avoir 9 P-8 dans la Royal Air Force dans les années 2020 pour restaurer une capacité de patrouille maritime[23].
  • Drapeau de la Norvège Norvège : Le 25 novembre 2016, le gouvernement de la Norvège décide d'acquérir 5 P-8 pour remplacer une flotte de 6 P-3 Orion et 3 Dassault Mystère 20. La livraison est prévue entre 2021 et 2022[24].
  • Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande : Le 27 avril 2017, l'administration américaine fait état d'une requête pour un possible achat de 4 appareils par la Nouvelle-Zélande pour 1,46 milliard de dollars américains[25] pour remplacer les 6 P-3 en service dans la force aérienne royale néo-zélandaise dans les années 2020. L’achat est confirmé le [26]. 2,35 milliards de dollars néo-zélandais (1,4 milliard d'euros) sont prévus pour ce contrat, la moitié consacrée à l'achat des appareils, le restant servira à financer des infrastructures et autres simulateurs de vol[27]. Le contrat de production englobant la commande sud-coréenne et 6 pour l'US Navy est passé le 31 mars 2020 pour une livraison en 2022[28].
  • Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud : En juin 2018, la Corée du Sud fait part de son intention d'acheter 6 P-8 Poséidon afin de moderniser ses capacités de patrouille maritime[29]. Le contrat la commande néo-zélandaise est passé le 31 mars 2020 pour une livraison en 2023.
  • Drapeau de l'Allemagne Allemagne : en , la Marineflieger est autorisée par l'administration américaine à commander 5 P-8A en remplacement d'une partie de sa flotte de 8 P-3C Orion vieillissante pour un montant de 1,77 milliard de dollars[30] ; la commande est effectivement passée par les autorités allemandes en [31].

Tableau des commandes

Au 5 février 2019[32] :

Utilisateurs En service Commandés Version
Royaume-Uni 1 9 P-8A
Norvège - 5 P-8A
États-Unis 75 91 P-8A
Australie 7 12 P-8A
Inde 8 12 P-8I
Corée du Sud - 6 P-8A
TOTAL 90 135

Description

Stations de travail d'un P-8 en 2014.

Le P-8A est fondé sur le fuselage du Boeing 737-800 et possède les ailes du 737-900[2]. En lieu et place des winglets courbes montés sur les avions commerciaux, sont montées des extensions d'aile destinées à réduire le givrage à basse altitude. Le fuselage et la section arrière sont construits par Spirit AeroSystems[2].

L'intérieur du fuselage a été modifié pour accueillir une soute à armement de 3,5 ou 4,7 m de long selon les besoins[33]. Celle-ci est fournie par Hindustan Aeronautics Ltd. pour les appareils destinés à l'Inde[2].

Northrop Grumman est chargé de fournir les systèmes de contre-mesure infrarouge et les systèmes de mesure électronique auxiliaires, tandis que Raytheon fournit le radar de surveillance maritime AN/APY-10 ainsi que les systèmes de renseignement électronique. De son côté, GE Aviation s'occupe des systèmes liés aux commandes de vol[2].

L'appareil est motorisé par deux turboréacteurs CFM International CFM56-7[2].

Variante

Boeing propose, avec pour partenaires Argon ST (en) et Raytheon, une variante de renseignement électronique du P-8 Poseidon pour le programme Electronics Patrol Experiment[34] mais dans la proposition de budget pour l'année 2011 présenté par l'administration Obama, ce programme est annulé, mais pourrait survivre en partie grâce à des demandes exprimées pour une telle capacité par des clients internationaux[35].

Notes et références

  1. ↑ (en) Site du constructeur Boeing
  2. ↑ a b c d e f g et h (en) Sam LaGrone, « P-8A Poseidon makes first mission systems test-flight », Jane's Navy International,‎
  3. ↑ « Boeing vend 11 avions P-8A Poseidon à l'US Navy », sur capital.fr, (consulté le )
  4. ↑ (en) Christopher P. Cavas, « Boeing wins contract to build anti-sub plane », NavyTimes, (consulté le )
  5. ↑ (en) United states Navy "Fact Files"
  6. ↑ « Nouvelles avancées dans les drones », sur boeing.fr, Boeing, (consulté le )
  7. ↑ (en) « High Altitude ASW Weapons Capability (HAAWC) Standoff Capability For Air-Launched Torpedoes » [PDF], Lockheed Martin, (consulté le )
  8. ↑ (en) Geoff Fein, « Lockheed Martin Modifies HAAWC To Keep Up With Changes Made To P-8 », Defense Daily, (consulté le )
  9. ↑ (en) Oops! Will the US Air Force lose Joint STARS?, Steve Trimble, , Defense Tech
  10. ↑ « Boeing Delivers 5th Production P-8A Poseidon Aircraft To US Navy »
  11. ↑ Pascal, « Arrivée du 13e P-8A ! », sur avia news, (consulté le )
  12. ↑ (en) Subject: FY 2016 Department of the Navy (DoN) President’s Budget (PB) Summary, Secrétaire à la Marine des États-Unis, 6 p. (lire en ligne).
  13. ↑ (en) « Boeing Receives $1.49 Billion Contract for 13 P-8A Poseidon Aircraft », sur Boeing, (consulté le ).
  14. ↑ Guillaume Belan, « L'US Navy a reçu 50 P-8 Poséidon », sur Air et cosmos, (consulté le ).
  15. ↑ http://psk.blog.24heures.ch/archive/2020/05/14/l-us-navy-a-recu-son-100eme-p-8a-%C2%A0poseidon%C2%A0-%C2%A0-869216.html
  16. ↑ Justine Boquet, « L'Australie reçoit son dernier P-8A Poseidon », Air et Cosmos, 11 avril 2019.
  17. ↑ Guillaume Steuer, « L'Australie confirme l'achat de huit Boeing P-8A Poseidon », sur Air et Cosmos, (consulté le )
  18. ↑ Guillaume Belan, « Australie : Remontée en puissance », Air et cosmos, no 2491,‎ , p. 27.
  19. ↑ (en) Naida Hakirevic, « Australia orders two more P-8A Poseidon aircraft », sur navaltoday.com, (consulté le )
  20. ↑ (en) Ellen LeMond, « Boeing P-8I Selected as Indian Navy's Long-Range Maritime Patrol Aircraft », sur boeing.com, Boeing, (consulté le )
  21. ↑ « Boeing livre à l'Inde son premier avion de patrouille maritime P-8I », sur meretmarine.com, Mer et Marine, (consulté le )
  22. ↑ « Quatre P-8I Poseidon supplémentaires », Air et cosmos, no 2509,‎ , p. 7.
  23. ↑ (en) « PM pledges £178 billion investment in defence kit », sur Gouvernement du Royaume-Uni, (consulté le ).
  24. ↑ « The Norwegian Government Has Decided to Procure Five P-8A Poseidon », sur Ministère de la Défense de la Norvège, (consulté le ).
  25. ↑ (en) « New Zealand – P-8A Aircraft and Associated Support », sur Defense Security Cooperation Agency, (consulté le ).
  26. ↑ (en) « New Zealand picks P-8A Poseidon as its new maritime patrol aircraft », sur Naval Today, (consulté le )
  27. ↑ « La Nouvelle-Zélande va acheter des Boeing de patrouille maritime », sur Le Point, (consulté le ).
  28. ↑ (en) « Boeing Receives P-8A Poseidon Contract for U.S. Navy, ROK Navy & RNZAF - Naval News », sur Naval News, (consulté le ).
  29. ↑ « La Corée du Sud va moderniser ses capacités de patrouille maritime avec l’achat de 6 avions P-8 Poseidon », sur opex360.com, (consulté le )
  30. ↑ https://www.ouest-france.fr/politique/defense/patrouille-maritime-l-allemagne-choisit-des-avions-americains-7185654
  31. ↑ « L’Allemagne signe pour 5 Boeing P-8 Poseidon », (consulté le )
  32. ↑ Justine Boquet, « Boeing reçoit une commande pour 19 avions de patrouille maritime Poseidon », sur air-cosmos.com, (consulté le ).
  33. ↑ (en) MMA / P-8A Poseidon, the Boeing 737 Technical Site
  34. ↑ (en) Boeing P-8A Poseidon, Defense Update, juillet 2008
  35. ↑ Air et Cosmos no 2207, Un 737 pour remplacer le Jstars, Guillaume Steuer, p. 22,

Bibliographie

  • (en) Günter G. Endres, The Illustrated Directory of Modern Commercial Aircraft, Osceola (Wis), MBI Publishing Company, , 480 p. (ISBN 978-0-760-31125-7, OCLC 48147599).
  • (en) Guy Norris et Mark Wagner, Modern Boeing Jetliners, Osceola, Motorbooks International, , 176 p. (ISBN 978-0-760-30717-5, OCLC 41173838).
  • (en) Robbie Shaw, Boeing 737-300 to 800, Osceola, WI, MBI Publishing Company, coll. « Airliner color history », , 128 p. (ISBN 978-0-760-30699-4, OCLC 41557221).

Voir aussi

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