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Jean-François Revel

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Jean-François Revel, né Ricard le à Marseille et mort le au Kremlin-Bicêtre[1], est un journaliste et essayiste libéral français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Jean-François Ricard naît le à Marseille, dans une famille d’origine franc-comtoise.

Après des études à l'École de Provence à Marseille[2], il fait ses classes préparatoires au lycée du Parc à Lyon, et intègre l’École normale supérieure, section lettres, en 1943[3]. Il est reçu à l'agrégation de philosophie[4] en 1956[5].

Carrière[modifier | modifier le code]

Il se consacre ensuite entièrement au journalisme, collaborant de manière très régulière à la revue d'art L'Œil, de 1961 à 1967, et à l'hebdomadaire France-Observateur.

Il adopte, par auto-dérision, le pseudonyme « Revel », du nom du restaurant parisien Chez Revel[6].

À la fin des années 1970, à la suite de son rachat par le milliardaire James Goldsmith, il devient directeur de L'Express, qu'il quitte en en signe de solidarité avec Olivier Todd, licencié par le nouveau propriétaire du journal[7].

En 1970, il publie son essai politique, Ni Marx ni Jésus, dans lequel il présente les États-Unis comme le fer de lance d'une nouvelle révolution mondiale[8],[9],[10].

Engagement politique[modifier | modifier le code]

Il s'associe en à un colloque du Comité pour le monde libre très critique vis-à-vis de l'ONU[11].

Académicien[modifier | modifier le code]

Il est élu le à l'Académie française au 24e fauteuil[12], où il est reçu[13] le 11 juin 1998 par Marc Fumaroli.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Jean-François Revel se marie une première fois, en 1945, avec la peintre Yahne Le Toumelin, dont il a un fils et une fille : Matthieu Ricard, moine bouddhiste, et Ève Ricard.

En 1967, il épouse en secondes noces la journaliste Claude Sarraute. De cette union sont nés le haut fonctionnaire Nicolas Revel, en 1966, et Véronique Revel, en 1968.

Mort[modifier | modifier le code]

Tombe de Jean-François Revel et Claude Sarraute au cimetière du Montparnasse (division 10).

Jean-François Revel meurt le au Kremlin-Bicêtre, à l'âge de 82 ans. Il est inhumé le au cimetière du Montparnasse (10e division). Claude Sarraute l'y rejoint à sa mort survenue le , à l'âge de 95 ans.

Accusation de pédo-criminalité[modifier | modifier le code]

En juin 2024, Jean-François Revel est nommément mis en cause dans une enquête[14] de Libération sur les « hommes de la rue du Bac ». Selon le quotidien, le 23 octobre 2023, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire à la suite d'accusations de sévices sexuels répétés que ces « hommes » auraient fait subir à Inès Chatin pendant plusieurs années alors qu'elle était enfant (de ses 4 à 13 ans)[15].

Les abus et viols auraient été commis par un réseau de pédocriminalité[16],[17], entre 1977 et 1987, sur elle et d'autres enfants, lors de cérémonies secrètes[16]. Ce réseau aurait compris son père adoptif, Jean-François Lemaire, et plusieurs de ses amis[18],[14].

Décorations[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Histoire de Flore, roman, Julliard, 1957
  • Pourquoi des philosophes ?, Julliard, 1957
  • Pour l'Italie, Julliard, 1958
  • Le Style du Général, Julliard, 1959 ; Complexe, 1988
  • Sur Proust, Julliard, 1960
  • La Cabale des Dévots, Julliard, 1962
  • En France, Julliard, 1965
  • Contrecensures, Jean-Jacques Pauvert, 1966
  • Lettre ouverte à la droite, Albin Michel, 1968
  • Ni Marx ni Jésus : de la seconde révolution américaine à la seconde révolution mondiale, Laffont, 1970
  • Idées de notre temps, Laffont, 1972
  • Descartes inutile et incertain, Stock, 1976
  • La Tentation totalitaire, Laffont, 1976
  • La Nouvelle Censure, Laffont, 1977
  • Un festin en paroles, Jean-Jacques Pauvert, 1979 ; Plon, 1995
  • La Grâce de l'État, Grasset, 1981
  • Comment les démocraties finissent, avec Branko Lazitch, Grasset, 1983
  • Le Rejet de l'État, Grasset, 1984
  • Une anthologie de la poésie française, Laffont, coll. « Bouquins », 1984
  • Le Terrorisme contre la démocratie, Hachette, Pluriel, 1987
  • La Connaissance inutile, Grasset, 1988
  • Le Regain démocratique, Fayard, 1992 ; Hachette, Pluriel, 1993
  • L'Absolutisme Inefficace ou contre le présidentialisme à la française, Plon, 1992 ; Pocket, 1993
  • Histoire de la philosophie occidentale de Thalès à Kant, Nil Éditions, 1994 ; Pocket, 1996
  • Le Voleur dans la maison vide, mémoires, Plon, 1997 ; Pocket, 1998
  • Le Moine et le Philosophe (avec Matthieu Ricard), Nil Editions,1997 ; Plon, 1998
  • L'Œil et la Connaissance, écrits sur l'art, Plon, 1998 ; Pocket, 1999
  • Fin du siècle des ombres. Chroniques politiques et littéraires 1980-1999, Fayard, 1999 ; Pocket, 2002
  • La Grande Parade : essai sur la survie de l'utopie socialiste, Plon, 2000
  • Les Plats de saison, Plon-Le Seuil, 2001
  • L'Obsession anti-américaine, Plon, 2002
  • Mémoires, édition intégrale, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2018 (posthume)

Prix[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « Biographie Jean-François Revel - Homme de lettres, membre de l'Académie française », sur whoswho.fr (consulté le ).
  3. « Annuaire officiel des élèves et anciens élèves », sur archicubes.ens.fr.
  4. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 | Ressources numériques en histoire de l'éducation », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr (consulté le ).
  5. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 | Ressources numériques en histoire de l'éducation », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr (consulté le ).
  6. « Chez Revel, de Jean-François Revel, par Olivier Todd », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  7. Page 644 de l’édition intégrale des Mémoires de Jean-François Revel (Robert Laffont, coll. « Bouquins »).
  8. « La Révolution et l'Amérique. Ni Marx ni Jésus, de J.-F. Revel », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Yvon Bourdet, « Jean-François Revel, Ni Marx ni Jésus, Robert Laffont, Paris, 1970 », Autogestions, vol. 16, no 1,‎ , p. 202-205 (lire en ligne, consulté le ).
  10. Georges-Albert Astre, « Les États-Unis, "modèle révolutionnaire" ? », Raison présente, vol. 20, no 1,‎ , p. 7-13 (DOI 10.3406/raipr.1971.1511, lire en ligne, consulté le ).
  11. « Les naufrageurs de l'UNESCO », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Discours de réception de Jean-François Revel à l'Académie française.
  13. « Réponse au discours de réception de Jean-François Revel », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  14. a et b Willy Le Devin, « Les hommes de la rue du Bac (1/6) : comment une "bande" pédocriminelle a sévi pendant des années au cœur de Paris », sur Libération (consulté le ).
  15. R.M., « Jean-François Revel, Claude Imbert, Gabriel Matzneff : un groupe d’intellectuels au cœur d’accusations pédocriminelles », sur Le Figaro, (consulté le ).
  16. a et b « Gabriel Matzneff au cœur de nouvelles accusations autour d’un ancien réseau pédocriminel », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  17. « Autour de Matzneff, un réseau pédocriminel dénoncé par une plaignante », sur ActuaLitté.com (consulté le )
  18. Dont, aussi, Claude Imbert, François Gibault et Gabriel Matzneff ; voir : « Plusieurs intellectuels français accusés de crimes pédocriminels dans une enquête de Libération », sur elle.fr, (consulté le ).
  19. « Le Prix Interallié à BHL, », sur Le Soir, (consulté le ).
  20. Pierre Boncenne, Pour Jean-François Revel, Paris, Plon, (ISBN 2259199208), p. 345.
  21. « Année 2007 – Liberté économique et progrès social », sur aleps.aleps.paris.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Boncenne, Pour Jean-François Revel : un esprit libre, Plon, 2006.
  • Philippe Boulanger, Jean-Francois Revel : la démocratie libérale à l'épreuve du XXe siècle, Les Belles Lettres, 2014.

Articles critiques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]