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François Villon

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François Villon
Première représentation de François Villon dans la plus ancienne édition de ses œuvres (Pierre Levet, 1489)[1].
Biographie
Naissance
Décès
Après 1463
FranceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
François de Montcorbier
Formation
Activité
Œuvres principales

François de Montcorbier dit Villon (/vijɔ̃/), né en 1431 (peut-être à Paris) et mort après 1463, est un poète français de la fin du Moyen Âge.

Écolier de l’Université, maître de la faculté des Arts dès 21 ans, il mène tout d'abord la vie joyeuse d’un étudiant indiscipliné du Quartier latin. À 24 ans, il tue un prêtre dans une rixe et fuit Paris. Amnistié, il s’exile de nouveau, un an plus tard, après le cambriolage du collège de Navarre. Accueilli à Blois à la cour du prince-poète Charles d’Orléans, il échoue à y faire carrière. Il mène alors une vie errante et misérable. Emprisonné à Meung-sur-Loire, libéré à l’avènement de Louis XI, il revient à Paris après six ans d’absence. De nouveau arrêté lors d'une rixe, il est condamné à la pendaison. Après appel, le Parlement casse le jugement mais le bannit pour dix ans ; il a 31 ans. Ensuite, on perd totalement sa trace.

Dans les décennies qui suivent la disparition de Villon, son œuvre est publiée et connaît un grand succès. Le Lais, long poème d’écolier, et Le Testament, son œuvre maîtresse, sont édités dès 1489 – il aurait eu 59 ans. Trente-quatre éditions se succèdent jusqu’au milieu du XVIe siècle[2]. Très tôt, une « légende Villon » prend forme sous différents visages allant, selon les époques, du farceur escroc au poète maudit, du « bon follastre[3] » au « povre Villon[4] ».

Le monde de Villon, c’est le Paris de Charles VII. Le Paris de la rive gauche avec son Université (50 collèges, 3000 « artiens », 600 théologiens, juristes et médecins en puissance[5]), ses religieux, ses tavernes et ses prostituées (« Tout aux tavernes et aux filles[6] »), mais aussi de la rive droite avec ses harengères (« Il n’est bon bec que de Paris[7] »), son cimetière des Innocents (« Quant je considere ses testes / Entassees en ses charniers[8] »), ses sergents et le gibet de Montfaucon (« la Montjoye[9] »).

Son œuvre n’est pas d’un accès facile : elle nécessite notes et explications. Sa langue (dont certains termes ont disparu ou changé de sens) ne nous est pas familière, de même que sa prononciation est différente de l'actuelle, rendant certaines rimes curieuses dans la traduction en français moderne. Les allusions au Paris de son époque, en grande partie disparu, son art de l’antiphrase, son goût des jeux de mots, des formules à double entente avec des sous-entendus scabreux le rendent souvent difficilement compréhensible, même si la recherche contemporaine a éclairci beaucoup de ses obscurités.

Patronyme, date et lieu de naissance

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Villon est le nom que choisit le poète dans son œuvre. Le Lais commence par « Je, Francoys Villon, escollier » et se termine par « Fait au temps de la ditte datte / Par le bien renommé Villon ». Le Testament s’achève par : « Icy se clost le testament/ Et finist du povre Villon ».

Il s'agit du nom du chapelain de Saint-Benoît-le-Bétourné (près de la Sorbonne), qui l’a pris en charge, sans doute très jeune. Ce protecteur lui a permis de faire des études universitaires, d’être reçu bachelier, puis licencié et enfin, maître ès art, à 21 ans environ. Ces titres font de lui un clerc pouvant prétendre à un bénéfice ecclésiastique et lui font espérer une belle carrière en continuant ses études de théologie, de médecine ou de droit — les trois grandes facultés parisiennes d'alors.

Item, et à mon plus que père
Maistre Guillaume de Villon
Qui esté m’a plus doulx que mère,
Enffant eslevé de maillon (maillot)[10]

Les archives découvertes par Marcel Schwob et Auguste Longnon[11] nous livrent d’autres noms :

  • les registres de l’Université de Paris nous apprennent que « Franciscus de Moulcorbier Parisius » est reçu bachelier en mars 1449 et que « Dominus Franciscus de Montcorbier de Par. cujus bursa ii s. p. » (dont la bourse est de deux sous parisis[12] - Villon, pauvre, n'acquitte que des droits (bourse) très faibles) est licencié et maître ès art en 1452 ;
  • deux lettres de rémission pour le meurtre du prêtre Philippe Sermoise (ou Chermoye) commis le 5 juin 1455 parlent, l’une de « maistre François des Loges, autrement dit de Villon », l’autre de « François de Monterbier, maistre es art ».

Le nom François de Montcorbier (le de indique une provenance, non la noblesse) est aujourd’hui accepté par l’ensemble des critiques comme le patronyme de Villon, des Loges pouvant être un jeu de mots (Villon qui s’enfuit déloge) ou une localité refuge.

En tout état de cause, il n’est plus connu, à partir de 1456, que comme François Villon dans les documents officiels le concernant : dépositions dans l’enquête du vol au collège de Navarre en 1458, incarcération au Châtelet en novembre 1462, puis en décembre 1462 pour l’affaire Ferrebouc, notaire pontifical blessé d’un coup de dague rue Saint-Jacques.

Son année de naissance est 1431 si l’on en croit le début du Testament, écrit en 1461 : « En l’an de mon trentïesme aage ». Auguste Longnon remarque que d'après la première lettre de rémission datée de janvier 1456, l'âge de Villon est de « 26 ans et environ » et qu’il est donc possible que François Villon soit né en 1429 ou 1430, et non en 1431.

La généalogie de Villon est inconnue. Il naît dans une famille pauvre, d’un père dont il ne prononce pas le nom et dont on ne sait rien

Povre je suis de ma jeunesse
De povre et de peticte extrasse
Mon père n’eust oncq grant richesse[13]

Nous savons par l’émouvante ballade à Notre-Dame[14] où il prête sa voix à sa mère, que celle-ci « povrecte et ancienne/ qui riens ne scay : oncques lettres ne leuz » est paroissienne du Couvent des Célestins de Paris en 1461.

François Villon se dit « enffant de Paris » dans Le Testament(v.1059), « né de Paris » dans le portrait facétieux en forme de quatrain (Poésies diverses XIII) qu’il fait de lui :

Je suis François, dont il me poise (cela me pèse[15])
Né de Paris emprès Pontoise
Et de la corde d'une toise
Saura mon col que mon cul poise (mon cou saura ce que mon cul pèse)

Aucune archive n'étaie cette hypothèse, qui reste donc sujette à caution selon Auguste Longnon[16].

Prononciation du nom « Villon »

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En français moderne, Villon se prononce [vijɔ̃][17], comme les deux dernières syllabes du mot « pavillon ». Dans la Ballade finale du Grand Testament, le poète fait rimer son nom avec des mots tels que « carillon » et « vermillon »[18]. Il faut donc bien prononcer « [vijɔ̃] »[19].

« Et nous dirions Vilon comme tout le monde, si François Villon ne s’était prémuni contre notre ignorance en faisant rimer son nom avec couillon. »

— Louis Aragon

Toutefois la justesse de la prononciation « [vilɔ̃] » n'est pas totalement exclue selon Albert Dauzat[20].

Saint-Benoît-le-Bétourné. Villon avait sa chambre dans la maison de maître Guillaume de Villon, à la Porte Rouge, au cloître de Saint-Benoît[21]. En décembre 1456, écrivant ses Lais avant son départ de Paris, il entend la cloche de la Sorbonne sonner le couvre-feu de l'Université :

J'oïs la cloche de Serbonne,
Qui toujours à neuf heures sonne[22]

Né en 1431, sous l'occupation anglaise, orphelin de père, il est confié par sa mère, pauvre femme illettrée et pieuse :

Femme je suis povrette et ancienne,
Qui riens ne scay ; oncques lettre ne leus (jamais je ne sus lire)[23]

à maître Guillaume de Villon (dont il prendra le nom au plus tard en 1456), chapelain de Saint-Benoît-le-Bétourné. Cette église, qui se situe en bordure de la populeuse rue Saint-Jacques près du collège de Sorbonne en plein cœur du quartier universitaire, est desservie par un curé, six chanoines nommés par le chapitre de Notre-Dame et douze chapelains élus par le chapitre de Saint-Benoît[24]. Elle est nommée ainsi parce que son chœur, orienté non pas à l'est mais à l'ouest, est « mal tourné ».

Son tuteur

Qui m'a esté plus doulx que mere
À enfant levé de maillon[25] (levé du maillot)

est un personnage important de la communauté de Saint-Benoît. Maître ès arts, bachelier en décret (droit canonique), titulaire d’une des chapelles et jouissant des revenus attachés à ce bénéfice (il possède plusieurs maisons qu’il loue), il est aussi professeur de droit et représente la communauté comme procureur. Ses relations et son crédit aideront Villon à se tirer de « maints bouillons[26] ». Il se charge de son instruction première puis l'envoie étudier à la faculté des arts de Paris pour qu'il accède au statut privilégié de clerc. Il y a alors quatre facultés à Paris : théologie, décret, médecine et arts, la dernière servant d’introduction aux trois premières dites « supérieures ». En 1449, Villon obtient le premier grade de la faculté des arts (le baccalauréat). En 1452, à 21 ans, il obtient le second grade, la maîtrise des arts, qui fait de lui un clerc (Dominus Franciscus de Montcorbier — c’est le titre inscrit sur le registre de l’Université[27]) portant tonsure, bonnet et robe longue, pouvant prétendre à bénéfice ecclésiastique et accéder aux autres facultés, théologie, médecine ou droit, qui après encore de nombreuses années d'études conduisent à des carrières assurées et, pour les plus avisés, à la fortune, à l'influence, voire à la noblesse. L'Université de Paris est alors un véritable État doté de nombreux privilèges. Ses membres ne peuvent être jugés que par un tribunal ecclésiastique, échappant ainsi à la juridiction ordinaire beaucoup plus rude.

Un jeune maître ès arts peut aussi profiter tout de suite du titre acquis et gagner honnêtement sa vie aux étages moyens du service public, de l'Église ou de la vie intellectuelle[28] : maître d'école, grammairien, pédagogue, curé, copiste, etc.

Il peut aussi négliger ses études et rester sans emploi, inactif et désargenté, et tourner mal. L’époque où étudie Villon est une période de troubles universitaires, sur fond de querelle entre l'Université (qui a soutenu les Bourguignons puis les Anglais) et le roi Charles VII. Désordres estudiantins et heurts avec la police se multiplient. De 1453 à 1454, les cours sont même supprimés à cause d'une longue grève des professeurs[29]. Pour Villon, la voie des ambitions s'arrête au sortir de la Faculté des arts. Dans son Testament, il évoque cette époque avec regret :

Bien sçay (Je le sais bien), se j'eusse estudié
Ou temps de ma jeunesse folle
Et a bonnes meurs dedié,
J'eusse maison et couche molle.
Mais quoy ! je fuyoië l'escolle
Comme fait le mauvaiz enffant
En escripvant cette parolle
A peu que le cueur ne me fent ![30]

Dans le quartier de Saint-Benoît, il fréquente des familles de chanoines apparentées à des bourgeois qui exercent des charges dans l’administration des finances, au Parlement et au Châtelet. C'est ainsi qu'il fait connaissance du prévôt de Paris Robert d’Estouteville et de sa femme. Il se lie aussi à des clercs certes de bonne famille, plus fortunés que lui mais dévoyés, qu’il nommera les « gracieus galans »

Ou sont les gracieux galants
Que je suivoye ou temps jadiz,
Si bien chantans, si bien parlans,
Si plaisans en faiz et en dis[31]

comme Regnier de Montigny (parent de deux chanoines de Saint-Benoît) et Colin de Cayeux, qui seront pendus, ou Guy Tabarie, qui dénoncera plus tard le vol du collège de Navarre[32].

Premiers méfaits - Le Lais

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Le 5 juin 1455, au soir de la Fête-Dieu, Villon tue un prêtre lors d'une rixe. On connaît l’événement par la relation qu'en font les lettres de rémission que le poète obtient en janvier 1456 (celles-ci reprennent cependant les termes de ses suppliques, donc sa propre version des faits). Assis avec un prêtre et une femme sur un banc de pierre de Saint-Benoît, dans la rue Saint-Jacques, il est pris à partie, sous un prétexte qu'on ignore, par un autre prêtre, Philippe Sermoise. Ce dernier tire une dague de sa robe, le frappe au visage, lui fend la lèvre et le poursuit. Pour se défendre, Villon plante sa dague dans l’aine de son agresseur. Sermoise roule à terre. Villon lui jette une pierre au visage. Sous un faux nom, il se rend chez un barbier pour se faire panser. Sermoise meurt le lendemain, après lui avoir pardonné. Par crainte de la justice, Villon quitte Paris et se cache pendant sept mois. Grâce aux relations de Guillaume de Villon, il obtient, en janvier 1456, des lettres de rémission de la chancellerie royale. Elles précisent qu’il s’est jusque-là « bien et honorablement gouverné […] comme à homme de bonne vie ». C’est donc la première fois qu’il a affaire à la justice.


Portail du Collège de Navarre orné des statues de Philippe le Bel et Jeanne de Navarre.
C’était le plus riche et le plus vaste des collèges parisiens. Il s’étendait en haut de la montagne Sainte-Geneviève. Vers la Noël 1456, Villon et ses complices cambriolent les coffres du Collège.

Ce ne sera pas la dernière. En mars 1457, en ouvrant le coffre de la communauté, les maîtres du collège de Navarre constatent qu’on a dérobé 500 écus d'or (un écu d'or de 1436 correspond environ à 105 euros[33]). En mai, le clerc Guy Tabary (un ami de Villon qui lui attribue dans Le Testament la copie de son incertain Roman du Pet au Diable) qui se vante d’avoir participé au vol est arrêté. La copie de son interrogatoire, conservé aux Archives nationales, a été publiée en 1877 par Auguste Longnon[34]. Tabary révèle que le cambriolage est l’oeuvre de Colin de Cayeux qui fait partie de la bande des Coquillards (et finira pendu), de Petit Jean, un crocheteur fameux pour son habileté, d’un moine picard frère Nicolas, de maître François Villon et de lui-même.

A cette date, Villon prudent a quitté Paris. Il met en scène son départ dans ce qui est sans doute son premier poème, Le Lais, où il déclare fuir une maîtresse « qui m’a esté felonne et dure »[35] :

L'an quatre cens cinquante six
Je, Françoys Villon, escollier
[…]
En ce temps que j'ay dit devant,
Sur le Noël, morte saison
Que les loups se vivent du vent
Et qu'on se tient en sa maison
Pour le frimas, près du tyson
Me vint ung vouloir de briser
La très amoureuse prison
Qui faisoit mon cueur debriser (qui fracassait mon coeur)[36]

Sur 40 huitains, il dit adieu à ceux qu’il connaît, amis et ennemis, en leur faisant à chacun un legs imaginaire, plein de sous-entendus cocasses et scabreux. Si ces dons ont dû beaucoup amuser son cercle d’amis parisiens, aujourd’hui la lecture est moins drôle, la portée de certains gags, qui devait être évidente pour ses amis du Quartier Latin, nous échappant encore malgré d’érudites recherches de décryptage.

Après l’arrestation de Tabary, Villon, ne pouvant plus rentrer à Paris, est désormais condamné à mener une vie errante et misérable. Cet exil va durer près de six années, du printemps 1457 à l’automne 1461, pendant lesquelles on perd sa trace.

Deux seuls points de passage sont avérés : la cour de Charles d’Orléans à Blois et la prison de Meung-sur-Loire où il est emprisonné en 1461, au moins tout l’été, sur ordre de Thibaud d’Aussigny, évêque d’Orléans.

La cour de Charles d'Orléans

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Charles d'Orléans, entouré de ses courtisans, recevant l'hommage d'un vassal. Villon participe, pendant un certain temps, aux activités poétiques de la cour de Blois.

En décembre 1457-janvier 1458, ses pérégrinations le conduisent à Blois, à la cour du duc d'Orléans. Petit-fils de Charles V, le prince a alors 63 ans et n’est pas encore père du futur Louis XII. Prisonnier des Anglais pendant vingt-cinq ans, il a écrit pour se distraire et est devenu le premier poète de son époque. Rentré en France, il a fait de sa cour le rendez-vous des plus fins rimeurs. On y vient de loin, sûr d’être bien accueilli.

Des albums recueillent les compositions du duc, de ses courtisans et de ses invités. Dans l'un de ces manuscrits[37] se trouvent trois ballades de Villon, aujourd'hui reconnues comme autographes[38] : l’Épître à Marie d'Orléans, la Ballade des contradictions (précédée dans le manuscrit du nom, en partie rogné, de l’auteur) et la Ballade franco-latine.

L’Épître à Marie d'Orléans comprend deux poèmes dédiés à la fille du duc, Marie : l'un pour célébrer sa naissance, le 19 décembre 1457 ; l'autre pour la remercier de l’avoir tiré d’un mauvais pas (il aurait été libéré de prison, en 1460, lors de l'entrée dans Orléans de Marie, alors âgée de 3 ans[39]).

La Ballade des contradictions, dite aussi du concours de Blois, est la troisième d'une série de dix ballades composées par divers auteurs sur le thème, imposé par Charles d'Orléans, du jeu des contradictions : « Je meurs de soif en couste (à côté de) la fontaine ». Le texte reflète, selon Gert Pinkernell[40] les affres de Villon en tant que pauvre hère imposé à une cour qui le boude.

En mon pays suis en terre loingtaine […]
Je riz en pleurs et attens sans espoir […]
Bien recueully, debouté de chascun.

La dernière contribution de Villon est la Ballade franco-latine, qui fait écho à deux poèmes bilingues du manuscrit, en forme de dialogue entre Charles et l'un de ses favoris, Fredet. Comme l'a montré Pinkernell[41], c'est une attaque en règle contre Fredet. Dans deux ballades, Villon est réprimandé par Charles et l'un de ses pages qui, sans le nommer, l'accusent de mensonge et d'arrivisme.

Après cet épisode, Villon quitte vraisemblablement la cour de Blois. Sans doute a-t-il déplu.

En octobre-novembre 1458, il tente en vain de reprendre contact avec son ancien et éphémère mécène venu assister, à Vendôme, au procès pour trahison de son gendre Jean II d'Alençon. Il fait parvenir à Charles la Ballade des proverbes et la Ballade des menus propos. Mais ce dernier ne le reçoit plus à sa cour.

La prison de Meung-sur-Loire

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Le château de Meung-sur-Loire, résidence fortifiée des évêques d'Orléans.

Durant l'été 1461, Villon est emprisonné au château de Meung-sur-Loire dans la basse fosse de la prison de l’évêque d’Orléans Thibault d’Aussigny, « la dure prison de Mehun », où on le descend dans un « corbillon (panier d'osier) ». Il est nourri

… d’une petite miche
Et de froide eaue tout ung esté[42].

Qu’a-t-il fait ? On l’ignore. Arrêté, il aurait été déchu de sa qualité de clerc par l’évêque (qui commettait ainsi un abus de pouvoir, Villon relevant du seul évêque de Paris), rasé pour faire disparaitre la tonsure, marque de son statut dont il perdait les avantages juridiques. Dans ces derniers procès, il ne sera plus jugé comme clerc.

Il fut rez (rasé), chief, barbe, sourcil
Comme ung navet c'on ret (rase) ou pelle[43].


Dans l'Épître à ses amis, il appelle à l’aide ses amis parisiens :

Aiez pictié, aiez pictié de moy
À tout le moins, s’i vous plaist, mes amis !
En fosse giz, non pas soubz houz ne may (je gis dans une fosse, non sous les houx des fêtes de mai),
[…]
Bas en terre - table n'a ne trestaux. (Par terre - il n'a ni table, ni tréteaux)
Le lesserez là, le povre Villon ?

Villon a ressenti comme injuste et excessivement sévère la peine infligée par Thibault d’Aussigny, « homme austère à ce que l'on sait de lui, écrit Jean Favier[44], mais homme équitable et scrupuleux (...) pour qui un mauvais clerc est un mauvais clerc et qui voit mieux un larron aux fers que sur les routes ». C’est de la prison de Meung qu’il fait dater tous ses malheurs. La colère de Villon déclenche la brisure de la construction (anacoluthe) au sixième vers du Testament sur le nom de Thibaud d'Aussigny, l'évêque haï.

Mon seigneur n'est ne mon evesque (...)
Je ne suis son serf ne sa biche[45]

Cette irruption ouvre une parenthèse de presque 800 vers de diatribes contre son tourmenteur, puis par association, d'action de grâce pour son libérateur et de retour sur son passé, avant de reprendre sa fiction testamentaire (« Je suis entré dans cette digression / Qui ne sert en rien mon propos[46] »). A la fin du poème encore, il rend l'évêque responsable de sa déchéance physique et morale et le voue aux gémonies, lui comme ses séides :

Synon aux traitres chiens mastins
Qui m’ont fait ronger dures crostes, (des croûtes dures)
[…] Je feisse pour eulx pez et roctes… (Je leur péterais et roterais bien au nez)
[…] C’on leur froisse les quinze costes
De groz mailletz, fors et massiz[47]

Retour à Paris - Le Testament - L'affaire Ferrebouc

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En 1461, l'avènement de Louis XI permet la libération de Villon de la prison de Meung-sur-Loire.

Le 2 octobre 1461, le nouveau roi Louis XI fait son entrée solennelle à Meung-sur-Loire. Comme le veut la coutume, on libère, en signe de joyeux avènement, quelques prisonniers n’ayant pas commis de délits trop graves.

Au retour de dure prison
Ou j’ay laissié presque la vie[48]

Bien que la lettre de rémission n’ait pas été conservée, on sait que Villon recouvre la liberté à cette occasion : il remercie en effet le roi dans la Ballade contre les ennemis de la France. Dans la Requeste au prince, il demande une aide financière à un prince du sang qui pourrait être Charles d’Orléans[49]. Estimant que son exil a assez duré, il rejoint Paris[50].

Mais il doit se cacher car l’affaire du vol du Collège de Navarre n’est pas oubliée. C'est peut-être alors qu'il rédige la Ballade de bon conseil, où il se présente comme un délinquant amendé, puis la Ballade de Fortune, exprimant sa déception croissante à l'égard des bien-pensants qui hésitent à l'accueillir[51].

Fin 1461, il entame son œuvre maîtresse, Le Testament :

En l'an de mon trentïesme aage,
Que toutes mes hontes j'euz beues,
Ne du tout fol, ne du tout saige[52]

Les Pendus.
L'édition princeps du Testament publiée à Paris par Pierre Levet en 1489 est un petit in-4° de 113 pages illustré de quatre gravures (un homme, une femme, un évêque et trois pendus).

Le Testament est une œuvre beaucoup plus variée que le Lais. Il comprend 186 strophes de 8 vers (1488 vers), qui en constituent la partie proprement narrative, à laquelle s'ajoutent 16 ballades et 3 rondeaux (535 vers) soit antérieurs, soit écrits pour la circonstance. Le Testament ne commence qu’au vers 793. Facétieux et satirique, Villon — qui ne possède rien — s'exprime en homme très riche et fait des legs aussi comiques qu'imaginaires à des gens qu’il déteste. La première partie, souvent appelée les Regrets, exprime un jugement sur lui-même (il est seul, pauvre, prématurément vieilli) et sur son passé — méditation poignante sur la vie et la mort.

Le 2 novembre 1462, Villon est de nouveau arrêté pour un « certain vol (certo latrocinio) ». Mais l'affaire du collège de Navarre le rattrape. La Faculté de théologie fait opposition à sa remise en liberté. Elle délègue l'un de ses maîtres, Laurent Poutrel, chapelain de Saint-Benoît (connaissant donc bien Guillaume de Villon), pour négocier avec le prisonnier. Il est libéré sous condition de rembourser 120 écus d'or dans un délai de trois ans (document en latin retrouvé par Marcel Schwob[53] ).

Cette période de liberté est de courte durée. À la fin du même mois, Villon est de nouveau impliqué dans une rixe. Le détail de l'affaire est connu par la lettre de rémission accordée par Louis XI à Robin Dogis, un des protagonistes, Savoyard gracié à l'occasion de la venue du duc de Savoie à Paris (document retrouvé par Auguste Longnon[54]). Avec trois amis, Dogis, Roger Pichart et Hutin du Moustier, Villon remonte la rue Saint-Jacques un soir après souper et après le couvre-feu. Voyant de la lumière à l’auvent de l’écritoire de maître François Ferrebouc, notaire pontifical (les notaires royaux, eux, risqueraient une amende pour travail nocturne), Pichart s’arrête à la fenêtre, se moque des clercs de Ferrebouc et crache dans la pièce. Les clercs sortent avec le notaire. Une mêlée s'ensuit. Le notaire est blessé légèrement d’un coup de dague par Dogis. Villon est arrêté le lendemain et incarcéré au Grand Châtelet. Étant donné ses antécédents et la qualité de Ferrebouc, l'affaire s'annonce très grave. Mis à la question de l’eau, Villon est condamné à être « étranglé et pendu » au gibet de Paris. La peine est sévère alors qu'il semble s'être plutôt tenu à l'écart de la mêlée et en dit long sur la réputation qu'il s'est acquise. Villon fait appel, devant le Parlement de Paris, d'une sentence qu’il considère comme une « tricherie ». Attendant avec angoisse la décision de la Cour, c'est sans doute dans sa geôle qu'il compose le Quatrain (voir plus bas étude du Quatrain) et la célèbre Ballade des pendus[55]. En effet, le Parlement confirmait en général les peines de la Prévôté. Pichart et Hutin du Moustier seront pendus.

Le 5 janvier 1463, le Parlement annule la sentence (Pierre Champion note que, parmi les trois personnes qui pouvaient en ce temps-là présider les assises criminelles, il y avait Henri Thiboust, chanoine de Saint-Benoît). Mais « eu regard a la mauvaise vie dudit Villon, le bannist jusques a dix ans de la ville, prevosté et viconté de Paris». Villon adresse alors au clerc du guichet du Châtelet chargé du registre d’écrou la joyeuse Ballade de l’appel

Que dictes vous de mon appel
Garnier, fis je sens ou follye ? (...)
Toute beste garde sa pel (Chaque bête veille sur sa peau) (...)
Quant a ceste paine arbitraire
On me jugea par tricherie
Estoit il lors temps de me taire[56] ?

et au Parlement une grandiloquente Louenge et requeste à la court, où il remercie les magistrats et demande un sursis de trois jours « pour me pourvoir et aux miens adieu dire[57] ». C'est son dernier texte connu.

Villon quitte Paris, probablement le 8 janvier 1463. Ensuite, on perd toute trace de lui. « Le malheureux qui, par plusieurs fois, se prétend miné par la maladie, vieilli avant l’âge par les souffrances, touchait-il réellement à sa fin ? C’est bien possible, écrit Auguste Longnon[58], car on ne comprendrait pas qu’un poète de ce talent eût vécu longtemps sans produire de vers. »

A la fin du Testament , Villon mourant fait preuve d’une manifestation physiologique peu commune[59] qui provoque l’émerveillement d’un public médusé. La scène est à peine dissimulée sous une phraséologie courtoise tournée en ridicule

Et qui plus est, au moment de sa mort,
Amour le piquait cruellement de son aiguillon
Et lui faisait ressentir des douleurs
Plus aiguës qu’un ardillon[60]
- Nous en sommes bien surpris[61] -

Prouesse annonçant la bravade finale

Ung traict but de vin morillon[62]
Quant de ce monde voult partir[63]

Dans leur livre Sermon joyeux et Truanderie, Jelle Koopmans et Paul Verhuyck ont étudié les liens textuels entre la Ballade de l'Appel (5 janvier 1463) et le Sermon joyeux de saint Belin (inconnu jusque-là). Ce sermon joyeux, dans l'exemplaire unique de la BnF, est suivi de la Ballade de l'Appel. Les deux textes se répondent parfaitement, tant et si bien que le sermon joyeux pourrait être de Villon. De toute façon, c'est avec ce sermon joyeux que commence la légende de Villon[64].

La légende Villon

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Le texte le plus célèbre de la légende Villon : les Repues Franches (vers 1480).
Villon devient rapidement le type populaire de l’escroc. Il est représenté ici en clerc, figure rase, cheveux courts, portant le bonnet, insigne du licencié ès arts, et la robe longue. Il tient un livre d’une main et de l’autre une banderole où se lit son nom.

Villon disparaît après son départ de Paris en 1463, mais il connaît une célébrité immédiate. Ses vers sont cités, ses ballades sont reprises. Dès 1489 — il aurait à peine 60 ans — ses œuvres sont éditées chez Pierre Levet en caractères gothiques et de nombreuses éditions reproduisent le texte dans les années qui suivent.

Le « bon follastre »

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Il entre dans la légende, d’abord comme un gai luron, un « bon follastre » comme il dit dans Le Testament

Au moins sera de moy mémoire
Telle qu’elle est d’un bon follastre[65].

L’imagerie populaire fait du poète le type du joueur de tours, grand buveur, escroc toujours habile à tromper le bourgeois pour vivre d’expédients. Le texte le plus connu est le Recueil des Repues franches de maistre François Villon et de ses compagnons[66]. Texte anonyme en vers, daté des environs de 1480, édité en 1520, il comporte six repues - repas gratuit ou comment faire un festin sans payer. La première porte le nom de Villon et décrit en six sections comment avoir du poisson, des tripes, du pain, du vin, du rôti sans payer, la dernière section exposant la ruse de la maladie contagieuse dans une auberge pour faire fuir les convives qui abandonnent leur repas. Le nom de Villon est si populaire qu’il entre dans la langue : on dit villonner pour duper, tromper, payer en fausse monnaie. Villon, villonner, villonnerie avec le sens de fripon, friponner, friponnerie figurent encore dans le dictionnaire[67] de Furetière (1702) et dans le dictionnaire étymologique[67] de Ménage (1694), ce dernier ouvrage précisant même que « le poëte Villon fut appelé Villon à cause de ses friponneries : car son nom étoit François Corbeuil[68]. »

Ce Villon « bon follastre » apparaît plusieurs fois dans l’oeuvre de Rabelais qui le considère avec son époque comme un bouffon qui dit de bons mots et joue de bonnes farces : deux fois dans Pantagruel (chapitre XIV et XXX où Villon pisse en enfer dans le baquet de moutarde de « Xercés ») et deux fois dans le Quart livre, au chapitre LXVII, à la cour d’Angleterre où il propose au roi Édouard V « constippé du ventre » de remplacer l ‘usage du clystère par la « contemplation des armes de France en paincture », et au chapitre XIII où, finissant ses jours à Saint-Maixent-en-Poitou, il met en scène une Passion « en gestes et langage poitevin » et joue un mauvais tour au sacristain des Cordeliers, le frère Tappecoue.

Une étape importante est marquée par la publication en 1533, des Oeuvres de Françoys Villon de Paris par le poète Clément Marot avec comme commanditaire et lecteur François Ier. Marot donne la première édition critique, qui sera rééditée quinze fois de 1533 à 1542[69], du « meilleur poète parisien qui se trouve », même si pour comprendre les allusions satiriques des legs « il faudroit avoir esté de son temps à Paris, et avoir congneu les lieux, les choses et les hommes dont il parle ». Le reste de son œuvre « est de tel artifice, tant plein de bonne doctrine et tellement painct de mille belles couleurs que le temps, qui tout efface, jusques icy ne l’a sceu effacer[70].

Le « povre Villon  »

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Avec le XIXe siècle et le goût des romantiques pour le Moyen Âge, Villon revient mais avec une nouvelle facette, celle du marginal, du bohème, du poète maudit. Théophile Gautier comprend que « sa vie libertine et vagabonde a du nécessairement déteindre sur son talent » mais qu’« il n’était pas né pour être un coupe-bourse : il avait une belle âme, accessible à tous les bons sentiments[71] » . On ne sait alors de lui que ce que l’on peut apprendre dans ses vers, qu’il faut se garder de lire comme une autobiographie, le poète ayant lui-même élaboré son mythe.

C’est à partir de 1873, grâce aux recherches entreprises par Auguste Vitu, Auguste Longnon, Marcel Schwob et Pierre Champion dans les archives universitaires et judiciaires, que sont découvertes les deux lettres de rémission relatives au meurtre de Philippe Sermoise, les deux documents relatifs au vol du collège de Navarre, les deux documents nous renseignant sur l’affaire Ferrebouc et les deux inscriptions relevées dans les registres de la Nation de France de l'université de Paris.

Ces documents – dont il ne faut pas oublier les limites et les biais : les lettres de rémission montrent l’accusé sous son meilleur jour, les aveux de Tabary sont des aveux obtenus sous la torture, l’arrêt du parlement de Paris ne dit pas quel est le crime commis, etc. - ont été repris et commentés à la lumière des poèmes de Villon dont l’analyse textuelle et historique a considérablement progressé, permettant de mieux interpréter jeux de mots et allusions.

Avec la fin ouverte qu’est la disparition de Villon en 1463 – on ignore où et quand il est mort – ces travaux ont attisé les imaginations et suscité un échafaudage d’hypothèses auquel chaque commentateur a apporté sa pierre.

Villon était-il un vrai criminel, ou ne fut-il meurtrier que par accident en tuant Philippe Sermoise ? A-t-il fait partie des Coquillards, cette bande de malfaiteurs qui sévit principalement en Bourgogne et en Champagne au cours des années 1450 ? Il a connu au moins deux d’entre eux, Regnier de Montigny, signalé à Dijon en 1455 comme l’un des Coquillards et qui était peut-être un ami d'enfance de Saint-Benoît et Colin de Cayeux, le complice du cambriolage du collège de Navarre que Villon appelle par calembour Colin « l'Écailler[72] . Tous deux finirent au gibet l’un en 1457, l’autre en 1460. On ne dispose cependant d'aucune preuve attestant de son appartenance à cette association de malfaiteurs. Les a-t-il fréquentés en vagabondant sur les routes ? Les Coquillards utilisaient entre eux un jargon révélé par leur procès à Dijon en 1455. Villon emploie le verbe jargonner dans un vers de l'une des ballades diverses dont l'une des variantes (1489) fait allusion aux pipeurs (mot recensé chez les Coquillards et renvoyant à des tricheurs, notamment au jeu de dés) :

Je congnois quand pipeur jargonne[73]

Certains termes du jargon des Coquillards sont utilisés dans six ballades dont l'intérêt est plus linguistique que littéraire et qui sont attribuées à Villon dans l’édition de Levet (1489) sous le titre Le jargon et jobellin dudit Villon. Cinq autres ballades jargonnesques ont été retrouvées au XIXe siècle dans un manuscrit de la fin du XVe siècle, mais leur attribution à Villon a été contestée. Quoi qu'il en soit de la paternité de Villon sur une partie ou sur la totalité de ces ballades, cela ne fait pas nécessairement de lui un membre de la Coquille, d'autant que, comme l'écrit Claude Thiry[74], « cet argot courait les routes comme les bandits qui les écumaient, et les errants, vivant d’expédients plus ou moins honnêtes, côtoyaient dans les tavernes les criminels endurcis ». Jean Favier est lui aussi réservé : « La langue n’est pas un argument suffisant pour rattacher le poète à la pègre organisée. » Il met l’accent sur l’aventure verbale : « Riches de deux expériences, celle de l’artien et celle du voyou, Villon s’amuse des mots comme des raisonnements[75] ». Le texte et le sens de ces ballades ont fait l'objet de nombreuses conjectures. Le linguiste Pierre Guiraud[76] a trouvé, pour celles de l'édition Levet, trois sens et trois publics superposés : selon lui, elles concerneraient tout à la fois des tromperies et agressions 1/ de Coquillards, 2/ de tricheurs aux cartes, 3/ d'homosexuels, mais il n'a pas vraiment convaincu les spécialistes de Villon et de l'argot, puisque tous les éditeurs-traducteurs des ballades en jargon depuis 1968, sauf un[77], s'en sont tenus à la première interprétation pour la délinquance et la criminalité, conforme à la tradition depuis 1489 et renforcée par les travaux de Marcel Schwob sur les Coquillards en 1890-1892. En outre, concernant la bande des Coquillards de Dijon, il ne faut pas oublier qu'une partie a été arrêtée en 1455 au bordel de la ville dans lequel ils se donnaient rendez-vous et avaient leurs habitudes et leurs maîtresses[78].

Villon était-il un vrai bandit, ou n’était-il qu’un marginal incapable par la faiblesse de sa volonté de s’arracher au milieu qui le condamnait perpétuellement ?

Riens ne hais que perseverance[79].

Est-ce lui qui n’a pas voulu que l’on touche à la plus grande partie du trésor du collège de Navarre (interrogatoire de maître Guy Tabarie du ) ? Cherchait-il seulement des fonds pour avoir les moyens de faire une carrière de poète de cour ?

Toutes ces questions n’ont toujours pas de réponse aujourd’hui et continuent d'alimenter la légende de François Villon.

Les refrains des Ballades de Villon deviennent vite célèbres :
Mais où sont les neiges d’antan[80] ?
Tout aux tavernes et aux filles[81].
Il n’est tresor que de vivre à son aise[82].
Il n’est bon bec que de Paris[83].
En ce bordeau (bordel) où tenons nostre estat[84].
Je crye à toutes gens mercys[85].
Autant en emporte ly vens[86].
Je congnois tout, fors que moy mesmes[87].
Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre[88].
Li lesserez là, le povre Villon[89] ?

Villon n'a pas tant renouvelé la forme de la poésie de son époque que la façon de traiter les thèmes poétiques hérités de la culture médiévale, qu'il connaît parfaitement, et qu'il anime de sa propre personnalité[90]. Ainsi, il prend à contre-pied l'idéal courtois, renverse les valeurs admises en célébrant les gueux promis au gibet, cède volontiers à la description burlesque ou à la paillardise, et multiplie les innovations de langage. Mais la relation étroite que Villon établit entre les événements de sa vie et sa poésie l'amène également à laisser la tristesse et le regret dominer ses vers. Le Testament (1461-1462), qui apparaît comme son chef-d'œuvre, s'inscrit dans le prolongement du Lais que l'on appelle également parfois le Petit Testament, écrit en 1456. Ce long poème de 2023 vers est marqué par l'angoisse de la mort et recourt, avec une singulière ambiguïté, à un mélange de réflexions sur le temps, de dérision amère, d'invectives et de ferveur religieuse. Ce mélange de tons contribue à rendre l'œuvre de Villon d'une sincérité pathétique qui la singularise par rapport à celle de ses prédécesseurs[91].

La bibliothèque historique de la ville de Paris possède une collection d'environ 400 ouvrages et œuvres du poète, réunie par Rudolf Sturm, auteur d'une importante bibliographie de l'auteur.

Dans sa célèbre Anthologie de la Poésie française publiée dans la collection de la Pléiade, André Gide insiste longuement sur l'importance de François Villon en son temps et dans l'histoire de la poésie française : « Vous avez Villon, disait Housman. Oui ; parmi l'extraordinaire fatras pseudo-poétique où commençait de s'informer notre langue, Villon surgit qui, dans cette voie lactée avec feux éteints, luit pour nous d'un éclat incomparable[92]. »

Un poète de son temps

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Nonobstant l'universalité des préoccupations de Villon, il faut admettre qu'il a d'abord écrit pour son temps. Ses poèmes s'adressent tantôt aux joyeux drilles du Quartier Latin, tantôt aux princes susceptibles de le prendre sous leur protection.

D'un point de vue formel, il ne semble pas innover et reprend à son compte, puis adapte, de nombreux genres littéraires déjà anciens. Il faut cependant replacer cette remarque dans le contexte historique. Le Moyen Âge est, d'un point de vue intellectuel, une période où les règles et la symbolique sont parfois plus importantes que le fond du propos. En littérature, comme dans d'autres arts, les œuvres doivent suivre ces stéréotypes qui appartiennent à la culture commune et permettent au lecteur d'appliquer une grille de lecture assez convenue.

En ce qui concerne les thèmes qu'il aborde, là encore, Villon ne fait pas montre d'une grande originalité, tant s'en faut. La mort, la vieillesse, l'injustice, l'amour impossible ou déçu et même les affres de l'emprisonnement sont parmi les sujets classiques de la littérature médiévale.

Dès lors, qu'est-ce qui différencie Villon de ses contemporains[93] ?

Un témoignage autobiographique

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En premier lieu, si les sujets abordés sont classiques, peu d'auteurs les ont vécus d'aussi près et, sans avoir toujours des parcours faciles, la plupart furent assez vite intégrés dans des cours de seigneurs à moins qu'ils ne fussent eux-mêmes des grands du royaume comme Charles d'Orléans (qui, retenu comme otage connut certes un long exil, mais un exil « doré »). Villon, quant à lui, a brûlé sa vie au fond des tavernes au milieu des gueux, des bandits et des prostituées. Il fut plusieurs fois emprisonné et a réellement frôlé la mort[94].

« En l'an de [son] trentïesme aage[95] », comme épuisé par cette vie d'aventure, par l'emprisonnement, par la torture et la déchéance, il compose son Testament. Cette vie dissolue transparaît donnant une profondeur et une sincérité touchantes à ses textes, et ce d'autant plus que consciemment ou non, nous lisons Villon à l'aune de son histoire personnelle.

Outre l'intensité de son propos, ce qui différencie radicalement l'œuvre de Villon de toute la production poétique médiévale, c'est son caractère autobiographique revendiqué[96] (même si, nous l'avons vu, la véracité des faits est sujette à caution). Sans doute la première personne est-elle couramment utilisée par ses contemporains et prédécesseurs ; mais il s'agit d'un « je » toujours atténué, voilé, le narrateur éclipsant l'auteur. Il est très courant à l'époque que le narrateur relate un rêve au cours duquel se déroule l'action. C'est le cas par exemple dans le Roman de la Rose. Ce procédé dilue l'action et la vraie personnalité de l'auteur dans les brumes du sommeil et les délires oniriques, créant une situation « fantastique » qui tient le lecteur à distance. En revanche, lorsque Villon se sert du thème du songe à la fin du Lais, il le détourne de son utilisation classique pour mieux se rire du lecteur[97]. En effet, l'action supposée rêvée est ici l'écriture même du texte pourtant bien concret que l'on vient de lire… Il provoque ainsi une mise en abyme et un paradoxe qui, loin de relativiser le « je », insiste au contraire sur la sincérité et la parfaite conscience de Villon lors de la rédaction du Lais. De même, le « je » de Villon est puissant et très concret. Là où les autres admettent du bout des lèvres : « j'ai ouï dire que…» ou « j'ai rêvé que… », Villon se veut affirmatif : « je dis que… » et « je pense que »[98].

En somme, sans être révolutionnaire, Villon reprend à son compte la tradition littéraire, se l'approprie et la pervertit pour en faire un porte-voix de sa propre personnalité et de ses états d'âme.

Le Poète et la Mort

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Dans son Anthologie de la poésie française (Hachette, Paris, 1961), Georges Pompidou écrit :

« (Villon) a peu écrit et encore y a-t-il dans son œuvre beaucoup de vers inutiles. Mais les quelques centaines de vers qui comptent (et que j'ai essayé de citer intégralement) suffisent à faire de lui l'un des grands parmi les grands, avant et avec Baudelaire, celui qui a su le mieux parler de la mort. »

Titre et marque d'éditeur de Pierre Levet dans l'édition de 1489.

Le Lais est une œuvre de jeunesse (1457) formée de quarante huitains d'octosyllabes, où l'on voit un Villon, joyeux et parfois potache, égrener une suite de « dons » ou de « legs » plus ou moins loufoques, mais toujours cruels et souvent drôles, à destination de ses ennemis. Ses cibles favorites sont les autorités, la police, les ecclésiastiques trop bien nourris, les bourgeois, les usuriers, en somme les cibles éternelles de la contestation étudiante et prolétaire. Il reprend dans ce texte plusieurs genres littéraires connus : au vu des circonstances (le départ pour Angers) et de l'utilisation de motifs de l'amour courtois des trouvères, ce pourrait être un congé, dans la droite ligne de la tradition arrageoise[99], où le poète galant quitte sa dame qui l'a trop fait souffrir[100].

Cependant, il est ici question de lais (de « laisser »), des dons qui font penser aux testaments littéraires, tel celui d'Eustache Deschamps qui parodia à la fin du XIVe siècle toute sorte de documents légaux[101]. Enfin, dans les dernières strophes, Villon reprend à son compte le thème fort usité du songe où l'auteur raconte une aventure qui lui est arrivée en rêve. Parodie de congé, testament satirique et songe ironique : les Lais sont tout cela successivement[102].

Le Lais est avant tout destiné à ses amis et compagnons de débauche et fourmille d'allusions et de sous-entendus aujourd’hui indéchiffrables mais qui à coup sûr devaient beaucoup faire rire ses camarades. Il semble cependant avoir eu un petit succès, car Villon y fait plusieurs fois référence dans le Testament, se plaignant de façon plaisante que l'œuvre circule sous le titre erroné de « testament » :

Sy me souvient, ad mon advis,
Que je feiz à mon partement
Certains laiz, l'an cinquante six,
Qu'aucuns, sans mon consentement,
Voulurent nommer « testament » ;
Leur plaisir fut, non pas le myen.
Mais quoy! on dit communément :
« Ung chascun n'est maistre du scien. »[103]

Le Testament

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Le Grant Testament (vers 1500).
L'imprimerie répand l'œuvre de François Villon.

Le Testament est une œuvre beaucoup moins homogène que n'est le Lais. S'il reprend l'idée de parodie d'un acte juridique, ce n'est en fait qu'une colonne vertébrale sur laquelle viennent se greffer toutes sortes de digressions sur l'injustice, la fuite du temps, la mort, la sagesse… ainsi que des poèmes autonomes souvent présentés comme des legs. On retrouve cependant la plume vive et acerbe et l'humour tantôt noir et subtil, tantôt franchement rigolard et paillard qui caractérise Villon. Peut-être l'auteur souhaite-t-il présenter ici un large spectre de ses talents afin d'attirer l'attention d'un éventuel mécène, le Testamen*/ t devenant une sorte de carte de visite. Le texte s'adresse aussi à ses anciens compagnons, soit la foule de miséreux cultivés que produit à cette époque la Sorbonne.

Villon a inséré dans son Testament plusieurs ballades, dont certaines sans doute composées plus tôt. La plus célèbre est la Ballade des Dames du temps jadis (Testament, vv. 329-356 ; le titre est de Clément Marot) avec le fameux vers-refrain Mais où sont les neiges d’antan ?

Villon y énumère plusieurs dames, historiques, mythologiques ou contemporaines, et se demande où se trouvent ces personnes mortes. Il associe ainsi deux motifs traditionnels, l’ubi sunt[104] et le tempus fugit[105], topos déjà exploités dans les huitains précédents (Testament, vv. 281-328).

La Danse macabre[106], grand thème du XVe siècle, symbole de l'égalité devant la mort, est au mur du cimetière des Innocents dès 1425.

Je connais que pauvres et riches
Sages et fols, prêtres et lais,
Nobles, vilains, larges et chiches…
Mort saisit sans exception[107].

« La Danse macabre de Villon, c'est le Testament tout entier. » (Jean Favier[108])

Cette ballade a été abondamment commentée[109]. Mais la clef poétique est dans le pluriel, les neiges; car Villon a été le premier à employer le mot au pluriel dans le cadre d’une plainte sur le temps qui passe.

En 1989, Paul Verhuyck a montré, arguments historiques à l’appui, que Villon a décrit des statues de neige, des sculptures de glace[110]. La tradition médiévale des fêtes de neige est amplement attestée, avant et après Villon, avec par exemple une danse macabre, Jeanne d'Arc, des figures mythologiques, une sirène, Roland, Rainouart, Flora !

Ainsi, le mystère poétique du motif d’ubi sunt réside dans une double mort : Villon ne se demande pas seulement où sont les dames mortes, mais aussi où sont leurs figures de neige, les neiges d’antan. Le mot d’antan avait au XVe siècle encore son sens étymologique : ante annum signifie l’année passée.

Comme la Ballade des dames du temps jadis forme un triptyque avec la Ballade des seigneurs du temps jadis et la Ballade en vieil langage Françoys (Testament, vv. 357-412), on peut même se demander si la fête de neige ne se prolonge pas dans ces deux dernières ballades.

Si Villon a décrit des sculptures de neige, il a dû s’inspirer d’un hiver particulièrement froid. Or, l’histoire du climat nous apprend que l’hiver de 1457-1458 (n.st.) fut exceptionnellement sévère. Étant donné le sens étymologique d’antan, Villon a écrit cette ballade des dames un an plus tard, en 1458 (1458-1459 n.st.), donc à une époque où il fut absent de Paris. Quoique son Testament ait été écrit vraisemblablement en plusieurs étapes, sa forme définitive semble dater de 1461, après sa libération de la prison de Meung-sur-Loire.

Le Testament passe pour être le chef-d'œuvre de Villon et l'un des plus beaux textes littéraires du Moyen Âge tardif[111].

La Ballade des pendus

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La Ballade des pendus, édition Treperel, Paris, 1500.

La ballade dite Ballade des pendus, parfois improprement appelée Épitaphe Villon, est le poème le plus connu de François Villon, et l'un des plus célèbres poèmes de la langue française. On s'accorde en général pour penser que cette ballade fut composée par Villon alors qu'il était emprisonné à la suite de l'affaire Ferrebouc, mais le fait n'est pas absolument établi[55]. Le poème présente une originalité profonde dans son énonciation : ce sont les morts qui s'adressent aux vivants, dans un appel à la compassion et à la charité chrétienne, rehaussé par le macabre de la description. Cet effet de surprise est cependant désamorcé par le titre moderne[112]. Le premier vers « Freres humains, qui après nous vivez », conserve de ce fait encore aujourd’hui un fort pouvoir d'évocation et d'émotion : la voix des pendus imaginée par Villon transcende la barrière du temps et de la mort[113].

Dans ce poème, François Villon, qui rit d'être condamné à la pendaison, s'adresse à la postérité pour solliciter la pitié des passants et émettre des souhaits : solliciter notre indulgence et notre pardon, décrire leurs conditions de vie, adresser une prière à Jésus. Au second degré, on peut percevoir dans cette ballade un appel de l'auteur à la pitié du roi, si elle a bien été écrite en prison.

Les différents types de personnages

  • Les personnages divins :
    • « Dieu » (vers 4, 10, 20, 30, 35) : pour implorer la pitié ;
    • « Prince Jésus » (vers 31) et « fils de la Vierge Marie » (vers 16) : il a le pouvoir de maîtriser les hommes ;
  • Les hommes : « frères humains » (vers 1), « ses frères » (vers 11) et « hommes » (vers 34) : ils ont des défauts et Villon veut que ceux-ci prient pour le pardon des pendus en arguant qu'ils ne sont eux-mêmes pas exempts de défauts, et que s'ils prient pour eux, « Dieu en aura plus tost de vous mercis » (ils seront donc ainsi pardonnés pour leurs propres péchés.
  • Les condamnés : Villon veut montrer aux hommes que les condamnés à mort souffrent (vers 5 à 9 et 21 à 29).

Différents champs lexicaux

  • Le champ lexical de la mort charnelle : « pieça, dévorée et pourrie » (vers 7), « débuez et lavés » (vers 21), « desséchés et noircis » (vers 22), « cavés » (vers 23), « arrache » (vers 24), « charrie » (vers 27). Il montre que les condamnés souffrent.
  • Le champ lexical du corps : « chair » (vers 6), « os » (vers 8), « yeux » (vers 23), « barbe » (vers 24). Il provoque, en association avec la description des supplices des pendus une réaction de dégoût propre à susciter la pitié.
  • Le champ lexical des choses qui font leur malheur : « infernale foudre » (vers 18), « pluie » (vers 21), « soleil » (vers 22), « pies, corbeaux » (vers 23), « vent » (vers 26).

La structure de l'œuvre Ce poème suit les règles de la ballade classique, les strophes ont donc autant de vers que ceux-ci ont de syllabes (soit des strophes de dix vers en décasyllabe). Les rimes sont croisées, cela ne fait toutefois pas partie des règles de la ballade. Chaque strophe se termine par un refrain (« Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre ! »). La dernière strophe enfin est un envoi de seulement cinq vers, normalement adressé à un haut dignitaire (organisateur du concours, mécène de l'artiste…) il est ici adressé directement au « Prince Jhesus » (vers 31).

Versification : étude du Quatrain

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Ce petit poème, sans doute écrit alors que, fatigué de vivre et fataliste, Villon n'a pas encore interjeté appel et attend son exécution par pendaison[114], renferme en quatre octosyllabes la quintessence de l'art de Villon, son désarroi et sa haine farouche de la fuite du temps et de la mort, ainsi que son humour et sa vivacité d'esprit, toujours présents[115].

Tout d'abord, voici le quatrain dont il est question, ainsi que sa transcription en français moderne :

Je suis François, dont il me poise
Né de Paris emprès Pontoise
Et de la corde d'une toise
Saura mon col que mon cul poise

« Je suis François, cela me pèse
Né à Paris près de Pontoise
Et de la corde d'une toise
Mon cou saura c'que mon cul pèse[116] »

Vers 1
Le quatrain débute par un jeu de mots sur son prénom, « François », qui signifie aussi « Français » : ce double sens est présenté par Villon comme un double coup du sort. Dans un cas, ce qui lui pèse et l'accable (« me poise »), c'est tout simplement d'être lui-même, d'avoir connu cette vie d'errance et de misère. Il a vécu comme un miséreux, il se prépare à mourir comme tel. L'autre fardeau, c'est sa nationalité. Et pour cause, Robin Daugis, pourtant bien plus impliqué que lui dans l'affaire Ferrebouc, a bénéficié en tant que savoyard d'une justice moins expéditive. Il attend d'ailleurs en vain son procès, jusqu'en novembre où il est gracié à l'occasion de la venue à Paris du duc de Savoie.
Vers 2
Inversion de l'ordre hiérarchique entre les villes : Pontoise qui semble prendre le pas sur Paris, n'est pas choisie au hasard ou pour la rime. Le prévôt de Paris qui fait condamner Villon est Jacques de Villiers, seigneur de L'Isle-Adam, près Pontoise… Cette ville est en outre réputée pour sa langue châtiée ; le contraste avec le dernier vers n'en est que plus plaisant… Jean Dufournet remarque aussi qu'elle dépend pour les affaires de justice de la prévôté de Paris. Amère conclusion : quel que soit l'ordre d'importance des cités, Villon est pris au piège et ne peut échapper au prévôt et à ses décisions.
Vers 3 et 4
S'ils sont explicites et ne renferment apparemment pas de sens caché, ils sont du point de vue de la versification admirables. Il y a tout d'abord l'allitération de « mon col » et « mon cul » symétriques par rapport à « que ». Ensuite, on remarque une assonance à la césure entre « corde » et « col ». Le tout provoque une accélération du rythme qui nous entraîne des deux premiers vers au niveau de langue châtié et au contenu presque administratif (Villon déclinant son identité) aux deux suivants qui dévoilent la plaisanterie et utilisent un langage populaire voire argotique (« la corde d'une toise » correspondant au gibet) pour arriver en apothéose à la vulgarité du mot « cul » repoussé à l'extrême limite du quatrain.

Villon est imprimé pour la première fois en 1489, édition qui est suivie par plusieurs autres. La dernière édition quasi contemporaine est celle que Clément Marot donna en 1533[117]. À cette époque la légende villonienne est déjà bien établie. Elle s'estompe vers la fin de la Renaissance, de façon que Boileau, qui mentionne Villon dans son Art poétique, ne semble le connaître que par ouï-dire. C'est au XVIIIe siècle seulement que l'on commence à s'intéresser de nouveau au poète. Il est redécouvert à l'époque romantique, où il acquiert son statut de premier « poète maudit ». Dès lors, sa notoriété ne faiblit plus. Il inspira notamment les poètes de l'expressionnisme allemand et fut traduit dans de nombreuses langues (allemand, anglais, russe, espéranto, espagnol, japonais, tchèque, hongrois…), ce qui lui conféra une réputation mondiale, tant ses préoccupations sont universelles et transcendent les barrières du temps et des cultures.

En littérature

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François Villon vu par Job et Georges Montorgueil
(illustration d'un livre pour la jeunesse consacré à Louis XI, 1905).
  • François Villon devient le héros du Recueil des Repues franches (environ 1480), texte qui raconte des tours joués par Villon et ses compagnons pour manger sans payer (voir plus haut « La légende Villon »).
  • François Rabelais fait de Villon un personnage à part entière de ses romans Pantagruel et Gargantua, où il le dépeint comme un comédien et imagine sa vie d'après 1462[118].
  • S'il n'est pas ou guère connu des premiers Romantiques, tels Chateaubriand ou Nodier, il a inspiré, à partir d'environ 1830, tous les auteurs de ce courant. Cependant, certains revendiquèrent particulièrement son influence. C'est notamment le cas de Victor Hugo, Théophile Gautier, Théodore de Banville (qui lui rend hommage dans la Ballade de Banville à son maître), et à sa suite Arthur Rimbaud (dont l'une des premières œuvres est une lettre de Charles d'Orléans à Louis XI pour demander la grâce de Villon[119]), Charles Baudelaire, Gérard de Nerval, Jean Richepin et sa Chanson des gueux, Marcel Schwob et bien sûr Paul Verlaine dans ses « Triolets »

J'idolâtre François Villon
Mais être lui, comment donc faire ?
C'est un roi du sacré vallon.
J'idolâtre François Villon.

  • Robert Louis Stevenson a fait de François Villon le héros d'une de ses nouvelles (A lodging for the night - A Story of Francis Villon).
  • Francis Carco a écrit une biographie romancée de Villon : Le Roman de François Villon, en 1926, et son ami Pierre Mac Orlan le scénario d'un film d'André Zwoboda intitulé François Villon (1945), dans lequel sont racontés les derniers jours de la vie du poète, tels que les imaginait Mac Orlan.
  • Tristan Tzara a voulu voir dans le Testament une œuvre codée fondée entièrement sur des anagrammes.
  • Leo Perutz, dans Le Judas de Léonard, s'inspira de François Villon pour l'un de ses personnages, Mancino : celui-là n'est pas mort, mais, amnésique, vit à Milan au temps de Léonard de Vinci.
  • Lucius Shepard a écrit une nouvelle intitulée Le Dernier Testament dans Aztechs. Le personnage principal y est frappé par la malédiction de Villon.
  • Jean Teulé se met dans la peau de Villon dans son roman Je, François Villon, publié en 2006.
  • Gerald Messadié a écrit une trilogie romanesque intitulée Jeanne de L'Estoille (La rose et le lys, Le jugement des loups, La fleur d'Amérique). Le personnage principal, Jeanne, rencontre le personnage romancé de François Villon. Cette relation commencera par le viol de Jeanne, s'ensuivra la naissance d'un enfant (François) puis des rencontres, tout au long des trois tomes, mêlées de sentiments contradictoires pour Jeanne. Le roman retrace bien toute la vie (romancée bien sûr) de François Villon, et le climat de l'époque (coquillard, guerre, épidémie).
  • Osamu Dazai, écrivain japonais du XXe siècle, a écrit un roman intitulé La Femme de Villon.
  • Ossip Mandelstam, grand lecteur de Villon, a beaucoup médité sur l'œuvre du poète. Ses livres révèlent de nombreux poèmes et traces.
  • Boulat Okoudjava (surnommé le « Brassens soviétique »), auteur et compositeur russe, lui a dédié une chanson (La Prière de François Villon), où le poète demande à Dieu d'aider les autres (les pleutres, les pauvres, etc.) et de ne pas l'oublier.
  • Valentyn Sokolovsky. La Nuit dans la ville des cerises ou En attendant François raconte la vie de François Villon en forme de souvenirs d’une personne qui connaît le poète et dont on peut trouver le nom dans les lignes du Grand Testament (en russe, 112 p., Kiev, Ukraine, 2013).
  • Il est un personnage secondaire mais important (âgé d'environ 400 ans) du roman fantastique Le Poids de Son Regard (en) de Tim Powers, celui-ci le nommant généralement « Des Loges » dans le roman.
  • Raphaël Jerusalmy en fait un personnage important de son roman La confrérie des chasseurs de livres (Actes Sud 2013). Villon se voit confier une mission par Louis XI : rapporter de Palestine des manuscrits antiques.

Au théâtre

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  • Théodore de Banville s'en inspire pour sa pièce Gringoire.
  • Bertolt Brecht s'en inspira pour son Opéra de quat'sous.
  • Sa vie inspira la pièce en quatre actes If I Were King de Justin Huntly McCarthy, créée en 1901 à Broadway ; et dont l'auteur a lui-même tiré un roman If I Were King en 1902.
  • The Vagabond King, comédie musicale créée en 1925 par Rudolf Friml, inspirée par la pièce de Justin Huntly McCarthy.
  • Kinski spricht Villon, spectacles par Klaus Kinski (voir discographie de l'acteur).

À la télévision

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En bande dessinée

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  • Je, François Villon, série en trois albums de Luigi Critone, adaptée du roman de Jean Teulé et publiée aux éditions Delcourt (Mais où sont les neiges d'antan ?, 2011, Bienvenue parmi les ignobles, 2014 et Je crie à toutes gens merci, 2016).

En chanson et en musique

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Fresque de l'église Sant' Anastasia à Vérone.

La pluie nous a débués et lavés
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés
Et arraché la barbe et les sourcils.

À travers Paris

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Le Paris de Villon

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Dans un cadre champêtre, des paysans dansent en farandole après avoir manger un bon repas (table avec aliments à droite). Au premier plan, un homme s'approche d'une femme endormie et lui pose la main sur le sein. Lettre en haut, à gauche, une sentence : Attendez moy - souz l'orme. Dessous, au centre, un commentaire : Loccasion dit'on est chauue / par derriere / Afin de lattraper il la prend / par deuant / Soubs l'ombre d'un ormeau lon / uoit sur la poussiere / A la dance des gueux les guenilles uont / auuent. // Quand tous les gueux dancent les guenilles vont au vent // Il ne saict sur quel pied dancer - tousiours v a / qui dance. Vers le milieu, à droite : Les biens luy uiennent en dormant // se seruir de locasion // Il cherche ce qui na pas perdu. Dessous, à gauche : Il fait rage auec ses pieds tortus // La necessité et lamour / n'ont point de loy / Il na qun calcon de toile / et si le cul luy brusle / Pendant que l'un / dort l'autre ueille. En bas, au centre : Qui dort disne repos est demy uie, et à droite : Coucher sur la dure. Lettre dans la marge inférieure le titre : 17 - Apres la pance uient la dance.
Gravure "Apres la pance uient la dance" tirée du Livre des Proverbes de Jacques Lagniet. Elle s'inspire du vers "Car de la panse vient la danse" du Testament de Villon (huitain XXV).

Enfermée dans des murs délimitant un espace qui correspond aux six premiers arrondissements actuels, Paris est alors peuplée de plus de 100 000 habitants. Cité universitaire par excellence, avec la Sorbonne, elle abrite sur sa rive gauche près d’une centaine de collèges et accueille quelque cinq mille étudiants.

La fontaine Maubuée

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Chantée par Villon, dans son Testament, la fontaine Maubuée existe toujours, au 129 de la rue Saint-Martin, à l’angle de la rue de Venise. Juste en face du Centre Georges-Pompidou, l'on peut y observer son tuyau de plomb et sa pierre décorée d’épis et de cornes d’abondance.

Une statue de François Villon réalisée par René Collamarini se trouve dans le square Paul-Langevin (Paris).

  • Le Livre des proverbes publié par Jacques Lagniet (1657-1663), ouvrage composé de nombreux proverbes connus du XVIIe siècle, comporte une planche nommée "Apres la pance uient la dance" qui reformule un vers du huitain XXV du Grand Testament de Villon : "Car de la panse vient la danse".
  • En 1887, Rodin sculpte la Belle Heaulmière inspirée du personnage créé par Villon.

« […] C'est d'umaine beaulté l'yssue !
Les bras cours et les mains contraites,
Les espaulles toutes bossues ;
Mamelles, quoy ! toutes retraites ;
Telles les hanches que les tetes.
Du sadinet, fy ! Quant des cuisses,
Cuisses ne sont plus, mais cuissetes,
Grivelées comme saulcisses.

Ainsi le bon temps regretons
Entre nous, povres vielles sotes,
Assises bas, à crouppetons,
Tout en ung tas comme pelotes,
A petit feu de chenevotes
Tost allumées, tost estaintes ;
Et jadis fusmes si mignotes !…
Ainsi emprent à mains et maintes. »
(Extrait des « Regrets de la Belle Heaulmière », Le Testament[126])

  • En 1946, un timbre français représentant François Villon a été édité, qui indiquait 1489 comme date de décès[127].
  • Dans le jeu de rôle Vampire, des éditions White Wolf Publishing, le prince (dirigeant des vampires) de Paris est François Villon.

Les éditions de François Villon

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Bois gravé de l'édition Levet représentant trois pendus à une potence précédant la ballade « Freres humains qui après nous vivés ».

La première édition imprimée[128] conservée de Villon est celle de Pierre Levet en 1489. Elle est imprimée en caractères gothiques et comprend quatre bois gravés représentant un homme renvoyant à Villon (reproduit quatre fois), un évêque (figurant une seule fois), une femme (reproduite trois fois) et trois pendus à une potence (reproduits deux fois). Elle est intitulée Le Grant Testament Villon et le Petit. Son codicille. Le Jargon et ses ballades. Elle a été reproduite en fac-similé plusieurs fois : en 1924, en 1957, en 2012 (Genève, Slatkine Reprints).

D’autres éditions se succèdent - on en connait au moins trois, preuve de la rapide notoriété de l'auteur - plus ou moins copiées les unes sur les autres et sans souci de qualité. Clément Marot est en 1533 le premier « éditeur » de François Villon au sens érudit du terme. Il écrit dans le prologue de son édition intitulée Les Oeuvres de Francoys Villon de Paris, revues et remises en leur entier par Clément Marot, valet de chambre du Roy :

« Entre tous les bons livres imprimés de la langue français, il ne s'en voit un si incorrect ni si lourdement corrompu que celui de Villon. Et m'ébahis, vu que c'est le meilleur poète parisien qui se trouve, comment les imprimeurs de Paris et les enfants de la ville n'en ont eu plus grand soin. Je ne suis certes en rien son voisin ; mais, pour l’amour de son gentil entendement et en récompense de ce que je puis avoir appris de lui en lisant ses œuvres, j’ai fait à icelles ce que je voudrais être fait aux miennes si elles étaient tombées en semblable inconvénient[129]. »

Avant ces éditions imprimées, les textes de Villon circulaient sous forme de manuscrits. Dans ceux qui sont parvenus jusqu’à nous, les textes ne sont jamais seuls, toujours accompagnés de ceux d'autres auteurs et ils ne sont jamais tous là.

Le manuscrit le plus important est le manuscrit C : Paris, Bibliothèque nationale, français 20041. Daté des années 1467-1471, il a appartenu successivement au chancelier Séguier, au marquis de Coislin (d’où son sigle C) et à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Il compte 153 feuilles de papier copiés par trois scribes. C'est lui qui recueille le plus grand nombre de textes de Villon (à côté du Roman de Mélusine de Coudrette) : Le Lais (lacunaire), Le Testament (lacunaire d'un seul huitain), les Ballade des Pendus, Ballade de l'Appel, Ballade de la Fortune, l’Épître à ses amis.

Depuis 1974 et la très grande édition critique de Jean Rychner et Albert Henry, contrairement aux éditions précédentes qui reprenaient avec des corrections l’édition imprimée Levet de 1489, les éditions modernes prennent pour base ce manuscrit considéré comme le meilleur et en respectent la graphie : éd. Claude Thiry, « Lettres gothiques » 1991, éd. Jean Dufournet 1992, éd. Éric Hicks « Collection Champion Classiques » 2004, éd. Jacqueline Cerquiglini-Toulet « Bibliothèque de la Pléiade » 2014.

D’autres manuscrits importants permettent de compléter les parties manquantes de C et apportent des pièces poétiques diverses non recueillies dans Le Testament. Citons entre autres :

  • Manuscrit de Stockholm : Bibliothèque royale, ms. V.u.22, dit « manuscrit Fauchet » du nom d'un ancien propriétaire, acheté en 1650 par la reine Christine de Suède.
75 folios reproduisant des textes de Villon, datation après 1474.
818 feuillets de différents auteurs du XVe siècle dont Villon.
Il contient trois pièces de Villon copiées de sa main : la Louange à Marie d’Orléans ,la Ballade du concours de Blois et la Ballade franco-latine.
  • Manuscrit H : Berlin, Bibliothèque nationale, Cabinet des estampes, 78 B 17.
Copié vers 1475 pour l’amiral Louis Malet de Graville, a appartenu au XVIIIe siècle au cardinal de Rohan (d’où son nom Chansonnier de Rohan).

Œuvres et bibliographie

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Liste chronologique des œuvres de Villon

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Cette liste se veut exhaustive. Cependant, elle est régulièrement mise en doute, l'attribution de tel ou tel poème étant contestée, ou a contrario elle se voit parfois enrichie de « nouvelles » œuvres… Néanmoins, elle semble acceptée en l'état par la plupart des spécialistes de Villon.

Les œuvres sont ici présentées et datées selon la chronologie établie par Gert Pinkernell. Certaines ne sont pas datées précisément, et celles incluses par Villon dans le Testament sont ici placées après ce dernier, même si elles peuvent être antérieures. Les titres, sauf pour les deux séries distinctes du jargon, sont ceux retenus dans les Poésies complètes, éditées et commentées par Claude Thiry au Livre de poche.

Éditions modernes

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Portrait imaginaire de François Villon, réalisé entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle. Lithographie de Ludwig Rullmann.

Villon passe pour un auteur ardu, et ce à plusieurs titres. La barrière de la langue tout d’abord : le moyen français n’est pas aisé à appréhender pour le lecteur moderne, à la fois sur le plan syntaxique et lexical. Notons cependant que les règles de grammaire ont déjà commencé à se stabiliser au XVe siècle excluant progressivement les reliquats les plus déroutants de la langue romane, notamment les déclinaisons.

Face à cette difficulté, les éditeurs choisissent tantôt de faire figurer à côté du texte original une transcription en français moderne (Bibliothèque de la Pléiade, 2014), tantôt d’annoter le texte original (livre de poche Lettres Gothiques, 1991), cette dernière solution présentant l'intérêt de contraindre le lecteur à s’immerger dans la langue riche et poétique de Villon.

La seconde difficulté réside dans la mise en contexte : personnages et situations évoqués étant souvent inconnus du lecteur moderne, la qualité des notices sera déterminante même si les spécialistes de Villon n'ont pas percé tous ses mystères. On ne peut, en l’état actuel des connaissances, que s’y résoudre, et admettre que de rares aspects de l’œuvre nous échappent encore ; ces lacunes n'empêchent heureusement pas d'apprécier la drôlerie et l'inventivité de la langue de Villon[132].

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. Les éditions actuelles de référence sont celles de J. Rychner et A. Henry, qui s'appuient d'abord en grande partie sur le manuscrit Coislin :

  • Le Testament Villon, I, texte, II, commentaire, Genève, Droz, 1974.Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Le Lais villon et les poèmes variés, I, texte, II, commentaire, Genève, Droz, 1977.Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Index des mots. Index des noms propres. Index analytique., Genève, Droz, 1985.Document utilisé pour la rédaction de l’article

Signalons aussi :

  • Ballades en jargon (y compris celles du ms. de Stockholm), éd. bilingue par André Lanly, Paris, Champion, 1971.
  • Poésies complètes, éd. présentée, établie et annotée par Pierre Michel, comprenant les préfaces de Clément Marot et de Théophile Gautier, Le Livre de poche, coll. « Le Livre de poche classique », 1972 (ISBN 2253016705). Édition très complète, excellente par ses notes philologiques autant que par ses notes explicatives, auxquelles sont réservées toutes les pages impaires du livre.
  • Poésies complètes, éd. par Claude Thiry, Le Livre de poche, coll. « Lettres gothiques », 1991 (ISBN 2253057029). Cette édition prend pour base l'édition Rychner-Henry, en intégrant les apports de Gert Pinkernell. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Poésies, éd. bilingue par Jean Dufournet, GF Flammarion, 1992.
  • Ballades en argot homosexuel, éd. bilingue par Thierry Martin, Mille et une nuits, 1998 et 2001. Édition réagencée des deux séries du jargon, avec interprétation et glossaire très orientés qui rompent avec l'interprétation généralement retenue par les autres éditeurs.
  • Lais, Testament, Poésies diverses, éd. bilingue par Jean-Claude Mühlethaler, avec Ballades en jargon, éd. bilingue par Éric Hicks, Champion, 2004.
  • Poèmes homosexuels, éd. bilingue par Thierry Martin, Question de Genre/GKC, 2000 et 2007.
    Édition critique bilingue des textes en jobelin, l'auteur donnant à ce mot une acception inconnue des lexicographes du moyen français et qui ne se trouve pas à l'article JOBELIN du Dictionnaire du moyen français 2010 consultable sur le site ATILF du CNRS.
  • Œuvres complètes, éd. bilingue par Claude Pinganaud, Paris, Arléa, 2010 pour la mise en français moderne et la préface.
  • Œuvres complètes, édition bilingue, par Jacqueline Cerquiglini-Toulet avec la collaboration de Laëtitia Tabard, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », no 598, 2014.Document utilisé pour la rédaction de l’article

Éditions illustrées

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  • Les Œuvres de Françoys Villon, illustrées par André Collot, Paris, Le Vasseur, 1942 ; In-4° , 203 p., fig. et pl. en noir et en coul. (BNF 31585004)
    • Œuvres complètes, illustrées de treize hors-texte et un frontispice gravés par André Collot, Éditions Variété, 1955 ; tirage à 1 500 exemplaires
  • Le Grand Testament Villon et le Petit, son Codicille et ses Ballades, « nouvellement illustré par Robert Monet », Paris, À la Librairie Ratouin, 1948, In-4° , 187 p., fig. et pl. en coul. ; établi sur l'édition Thuasne ; coloris exécuté à la main par M. Beaufumé, enlumineur ; tirage de 1 777 exemplaires (BNF 31585021)
  • Le Débat du coeur et du corps avec sept gravures au carborundum de Michel Haas, Paris, atelier Pasnic, 1997, tirage de 30 exemplaires (BNF 40317171)
  • Alice Becker-Ho, La part maudite dans l'œuvre de François Villon, L'Échappée, Paris, 2018.
  • André Burger, Lexique complet de la langue de Villon, Droz, Genève, 1974.
  • Aubrey Burl, Danse Macabre, François Villon, Poetry & Murder in Medieval France, Sutton Publishing, 2000.
  • Michel Butor, « La prosodie de Villon », dans Critique, 10, 1973, p. 195-214 (repris dans Répertoire IV, Paris, 1974, p. 97-119).
  • Pierre Champion, François Villon. Sa vie et son temps, Champion, Paris, 1913 (réimpr. 1984). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Collectif, publié par Jean Dérens, Jean Dufournet et Michael J. Freeman, Villon hier et aujourd’hui. Actes du Colloque pour le cinq-centième anniversaire de l’impression du Testament de Villon, Bibliothèque historique de la ville de Paris, Paris, 1993.
  • Collectif, publié par Michael Freeman & Jane H.M. Taylor, Villon at Oxford, The Drama of the Text, Proceedings of the Conference Held at St. Hilda's College Oxford March 1996, Amsterdam - Atlanta, Rodopi, 1999.
  • Collectif, « Villon testateur », Études françaises, numéro préparé par Jean-Marcel Paquette, vol. 16, no 1, 1980, 107 p. (http://revue-etudesfrancaises.umontreal.ca/volume-16-numero-1/).
  • Pierre Demarolle, « Temps et espaces dans le Testament de François Villon », Le Moyen Âge, t. XCIX (5e série, tome 7), no 2,‎ , p. 281-292 (lire en ligne).
  • Jean Deroy, François Villon, Coquillard et Auteur dramatique, Paris, Nizet, 1977.
  • Jean Dufournet, Recherches sur le Testament de François Villon, Paris, 1971-1973, 2 vol.
  • Jean Dufournet, Nouvelles recherches sur Villon, Paris, 1980.
  • Jean Dufournet, Dernières recherches sur Villon, Paris, 2008.
  • Jean Dufournet, Villon et sa fortune littéraire, Saint-Médard-en-Jalles, 1970.
  • Jean Favier, François Villon, Fayard, Paris, 1982.
  • Michael J. Freeman, François Villon in his works : the villain's tale, Amsterdam - Atlanta, Rodopi, 2000.
  • Pierre Guiraud, Le Jargon de Villon ou le Gai Savoir de la Coquille, Paris, Gallimard, 1968.
  • Pierre Guiraud, Le Testament de Villon ou le Gai Savoir de la Basoche, Paris, Gallimard, 1970.
  • Jelle Koopmans & Paul Verhuyck, Sermon joyeux et Truanderie (Villon - Nemo - Ulespiègle), Amsterdam, Rodopi, 1987 : première partie François Villon et le Sermon de Saint Belin, p. 9-85.
  • David Kuhn, La poétique de François Villon, Paris, Armand Colin, 1967; rééd. sous le nom de David Mus, éd. Champ Vallon, 1992.
  • Gert Pinkernell, François Villon et Charles d'Orléans, d’après les Poésies diverses de Villon, Universitätsverlag C. Winter, Heidelberg, 1992. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Gert Pinkernell, François Villon : biographie critique et autres études, Universitätsverlag C. Winter, Heidelberg, 2002.
  • Italo Siciliano, François Villon et les thèmes poétiques du Moyen Âge, Paris, Colin, 1934.
  • Italo Siciliano, Mésaventures posthumes de maître Françoys Villon, Paris, Picard, 1973.
  • Erik Spindler, « La fin de Villon : Tous mes cinq sens (Louenge a la court) et la date du bannissement », Les Lettres Romanes, vol. 59, nos 1-2,‎ , p. 3-16 (ISSN 0024-1415, DOI 10.1484/J.LLR.3.110).
  • Leo Spitzer, « Etude a-historique d'un texte : Ballade des dames du temps jadis », dans Modern Language Quarterly, 1, 1940, p. 7-22.
  • Florence Richter, Ces fabuleux voyous. Crimes et procès de Villon, Sade, Verlaine, Genet, Paris, Éditions Hermann, 2010 (avec une préface de François Ost).
  • José Thery, Le Procès de François Villon, discours prononcé par M. José Théry avocat à la cour d'appel., Paris, Alcan-Lévy, imprimeur de l'ordre des avocats, 1899.
  • Paul Verhuyck, « Villon et les neiges d’antan », dans Villon hier et aujourd’hui. Actes du Colloque pour le cinq-centième anniversaire de l’impression du Testament de Villon, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 15-17 décembre 1989, éd. Jean Dérens, Jean Dufournet et Michael Freeman, Paris: Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 1993, p. 177-189.
  • Martin Weiss, Polysémie et jeux de mots chez François Villon. Une analyse linguistique. Univ. de Vienne, Autriche, 2014 (e-book).
  • André Nolat, François Villon et les compagnons de la Coquille, dans Némésis ou les vies excessives, Saint-Denis, éditions Publibook, 2017.

Romans biographiques

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L'astéroïde (10140) Villon porte son nom.

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Articles connexes

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Liens externes

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Bases de données et dictionnaires

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Notes et références

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  1. Le bois gravé représente un homme en manteau court, chapeau et dague. Rares et coûteux, ces bois circulent entre les éditeurs. On trouve celui-ci dans une édition de 1485, représentant un berger, et dans une édition de 1490 représentant Maître Pathelin.
  2. Madeleine Lazard, « Clément Marot éditeur et lecteur de Villon », Cahiers de l'Association internationale des études françaises, no 32,‎ , p. 7-20.
  3. Le Testament, v.1882-1883.
  4. Le Testament, v.1997.
  5. Jean Favier, François Villon, Fayard, 1982, p.32.
  6. Ballade de bonne doctrine.
  7. Ballade des femmes de Paris.
  8. Le Testament, v.1745-1746.
  9. « Détournez-vous de la Montjoie/ Qui balance en l'air / Votre cul ». Ballade III en jargon. Traduction en français moderne. Pléiade Villon, 2014, p.248.
  10. Le Testament, v.849-852.
  11. Auguste Longnon Étude biographique sur François Villon : d'après les documents inédits conservés aux Archives nationales..
  12. Un sol ou sou parisis correspond à environ cinq euros 2014.
  13. Le Testament, v.273.
  14. Le Testament, v.873-909.
  15. Calembour sur « François » et « Français » d'une prononciation identique à l'époque. Dans l'affaire Ferrebouc, un protagoniste savoyard est gracié à l'occasion de la venue du duc de Savoie à Paris lors que Villon est condamné à être pendu.
  16. page 6 à 9 de l'ouvrage cité en référence.
  17. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, (lire en ligne), p. 104.
  18. Voir sur inlibroveritas.net..
  19. Voir sur projectebooks.com..
  20. Albert Dauzat, Dictionnaire étymologique des noms de famille et prénoms de France, 3e éd. Librairie Larousse, Paris, p. 596.
  21. Pierre Champion, François Villon, Librairie Honoré Champion, Paris, 1984, p. 13.
  22. Le Lais, v. 276-277.
  23. Le Testament, v. 893-894, Ballade que Villon feit a la requeste de sa mère pour prier Nostre Dame..
  24. Pierre Champion, François Villon, Librairie Champion, 1984, t. 1, p. 12).
  25. Le Testament, v. 851-852.
  26. Degeté m'a de maint bouillon (Testament v. 853).
  27. Bibl. de l’Université, Registre de la Nation de France, ms. no 1, fol. 155. Cf. A. Longnon, Étude biographique sur Villon, p. 12-13, Gallica.
  28. Jean Favier, François Villon, Fayard, 1982, p.141.
  29. Jean Favier, François Villon, Fayard, 1982, chapitre VII, p. 143-145.
  30. Le Testament, huitain XXVI, vers 201-208. Le texte cité est celui établi par Claude Thiry, p. 107.
  31. Testament, v. 225-228.
  32. Pierre Champion a étudié les premières relations de François Villon à partir des Lais écrits par le poète à 25 ans (P. Champion, François Villon, Librairie Champion, 1984, tome I, chap. VII).
  33. La Pléiade, Villon, 2014, note 13 p.837.
  34. reproduit, en latin et en français moderne, dans La Pléiade, Villon, 2014, p.331-349.
  35. Le Lais, v.34.
  36. Le Lais, v. 1-2 et 9-15.
  37. Manuscrit personnel de Charles d'Orléans, Paris, Bibliothèque nationale (Manuscrits), Français 25458. Ce manuscrit a été reproduit en fac-similé par Pierre Champion, dans Le manuscrit autographe des poésies de Charles d'Orléans, Genève, Slatkine, 1975.
  38. La Pléiade, Villon, 2014, Préface XI.
  39. Voir sur bude-orleans.org..
  40. Le Moyen Français, La ballade du concours de Blois ou les affres d'un courtisan marginal, 1985, p.48.
  41. Gert Pinkernell, « La ballade franco-latine Parfont conseil eximium: une satire peu connue de Villon contre Fredet, favori de Charles d'Orléans », Zeitschrift für romanische Philologie, 1987, 103, p. 300-318.
  42. Testament, v. 13-14.
  43. Testament, v. 1896-1897.
  44. François Villon, Fayard, 1982, p.421.
  45. Testament, v.9 et 12.
  46. Testament, en français moderne v257-258
  47. Testament, v. 1984 et suivants.
  48. Le Testament, v.1785-1786.
  49. Le Lais Villon et les Poèmes variés, édités par Jean Rychner et Albert Henry, II. Commentaire, p. 80-81.
  50. Jean Favier, François Villon, Fayard, 1982, ch. XVIII, p. 430-431.
  51. La date d'écriture de ces deux ballades reste incertaine, voir Rychner-Henry, Le Lais villon et les Poèmes Variés, II. Commentaire, p. 99-100 et p. 104-105.
  52. Testament, v. 1-3.
  53. Publié par Pierre Champion, François Villon Sa vie et son temps, Paris, Librairie Champion, 1913, T. 2, p. 289 et Pléiade, Villon, 2014, p.146.
  54. A. Longnon, Œuvres complètes de Villon, 1892, p. LXXI-LXXII et Pléiade, Villon, 2014, p.350.
  55. a et b Jean Favier, François Villon, Fayard, 1982, chapitre XXI, p. 487-497.
  56. Ballade de l’appel v.1-8.
  57. Louenge et Requeste a la Court, v. 32, p. 317.
  58. A. Longnon, Étude biographique sur Villon, p. 92, Gallica.
  59. L'expression est de Claude Thiry, Lettres Gothiques, 1991, p.252. Jacqueline Cerquiglini-Toulet parle de « question de rut » (Pléiade, 2014, p.XXXVIII).
  60. pointe métallique d’une boucle destinée à passer dans le trou d’une ceinture.
  61. Le Testament, v. 2014-2018, traduction en français moderne, Pléiade 2014.
  62. vin lourd, fait à partir d’une variété de raisin noir qui, dans sa forme améliorée, deviendra le pinot (Villon, Poésies complètes, Lettres gothiques, 1991, note de Claude Thiry).
  63. Testament, trois derniers vers.
  64. Jelle Koopmans & Paul Verhuyck, Sermon joyeux et Truanderie, Villon-Nemo-Ulespiègle, Amsterdam, Rodopi, 1987, 255 pp.: première partie François Villon et le sermon joyeux de saint Belin, p. 9-85 et (notes) p. 199-209. Le texte de François Villon et le sermon joyeux de saint Belin, très légèrement modifié en 2004 et en 2009, se trouve aussi sur ce site, sous le bouton « Verhuyck et Villon » (sub 1).
  65. Le Testament, v. 1882-1883.
  66. éd. Paul Verhuyck & Jelle Koopmans, Le Recueil des Repues franches de maistre François Villon et de ses compagnons, Genève : Droz, 1995, 205 pp. [Collection TLF, no 455].
  67. a et b Consultable sur Gallica.
  68. Dictionnaire étymologique de Ménage, Paris, 1694, disponible sur Gallica.
  69. Pléiade, Villon, 2014, p.864.
  70. Prologue de Marot à l’édition de 1533.
  71. Théophile Gautier, La France littéraire, 1834.
  72. Jargon et jobelin dudit Villon, ballade II, vers 4.
  73. Ballade des menus propos, v. 13.
  74. Voir son introduction dans Villon, Lettres gothiques, p. 35-37.
  75. François Villon de Jean Favier, chapitre XV, p. 343-349.
  76. Le Jargon de Villon ou le gai savoir de la Coquille. Gallimard, 1968.
  77. L'interprétation en termes de duperie et d'agression homosexuelle a été reprise récemment, atténuée en jeux de sodomie, par Thierry Martin dans Villon : Ballades en argot homosexuel (Mille et une nuits, 1998), sans démonstration probante.
    Sur l'homosexualité présumée de Villon, voir notamment :
    • Jean Dufournet : Nouvelles recherches sur Villon. Champion, 1980, p. 245 (allusion très prudente)
    • Yvan G. Lepage : François Villon et l’homosexualité. Le Moyen Âge, t. XCII no 1, 1986.
    • Gert Pinkernell : Villon und Ythier Marchant. Zeitschrift für romanische Philologie, t. 103, 1987
    • Christine Martineau-Génieys : L’Homosexualité dans le Lais et le Testament de François Villon. In Conformité et déviances au Moyen Âge. Les Cahiers du C.R.I.S.I.M.A., no 2. Montpellier, Université Paul-Valéry, 1995
    • Thierry Martin : Villon : Poèmes homosexuels. GKC, 2000
    • Didier Godard : Deux hommes sur un cheval : l’Homosexualité masculine au Moyen Âge. H&O, 2003
    • La Vie des Français au temps de Jeanne d’Arc (ouvrage collectif), Larousse, 2003
    • Pierre de Bonneville : Villon et Céline. Le Bulletin célinien, no 333, septembre 2011
  78. D. Delaplace : Le jargon des Coquillars à Dijon au milieu du XVe siècle selon Marcel Schwob (1892), Classiques Garnier, Paris, 2011.
  79. Testament, v. 104.
  80. Ballade des dames du temps jadis.
  81. Ballade de bonne doctrine.
  82. Les Contredits de Franc Gontier.
  83. Ballade des femmes de Paris.
  84. Ballade de la Grosse Margot.
  85. Ballade de merci.
  86. Ballade en vieux langage françois.
  87. Ballade des menus propos.
  88. Ballade des pendus.
  89. Épître à ses amis.
  90. Voir Italo Siciliano : François Villon et les thèmes poétiques du Moyen Âge, Paris, Colin, 1934.
  91. Voir l'introduction de Claude Thiry à l'édition du Livre de poche, p. 37-42.
  92. André Gide, Anthologie de la Poésie française, Gallimard, , 847 p., p. 14
  93. Écouter document sonore de France Culture enregistré par Henri Van Lier intitulé Villon Le refuge de la diction dans Une histoire langagière de la littérature.
  94. Introduction de Claude Thiry, p. 39-40.
  95. Testament, vers 1.
  96. Pinkernell : « Reflétant presque tous des moments précaires d’une existence mouvementée, ses textes ont un air très personnel, susceptible d’émouvoir encore le lecteur d’aujourd’hui. C’est à juste titre que V. passe pour l’un des meilleurs poètes du Moyen Âge européen. » Gert Pinkernell.
  97. Burger.
  98. Introduction de Claude Thiry à l'édition du Livre de poche, p. 41-42.
  99. Voir les œuvres de Jean Bodel, Baude Fastoul, Adam de la Halle.
  100. Voir aussi La Confession et Testament de l'Amant trespassé de deuil, de Pierre de Hauteville.
  101. Eustache Deschamps, Testament par esbatement.
  102. Introduction de Claude Thiry à l'édition du Livre de poche, p. 13-17.
  103. Testament, huitain LXXV, p. 151.
  104. Ubi sunt qui ante nos in terra fuerunt? = où sont ceux qui ont vécu sur terre avant nous?
  105. Le temps qui s’enfuit.
  106. Détail de la fresque de l'église des Disciplini à Bergame (XVe siècle).
  107. Le Testament, v. 305-312.
  108. Jean Favier, François Villon, Fayard, 1982, p. 411.
  109. p.ex. L. Spitzer, « Étude ahistorique d’*/ un texte: ballade des dames du temps jadis », Modern Language Quarterly 1 (1940) p. 7-22 ; et, bien entendu, tous les éditeurs cités ci-dessus.
  110. Paul Verhuyck, « Villon et les neiges d’antan », dans Villon hier et aujourd’hui. Actes du Colloque pour le cinq-centième anniversaire de l'impression du Testament de Villon, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 15-17 décembre 1989. Réunis et publiés par Jean Dérens, Jean Dufournet et Michael Freeman, Paris, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 1993, p. 177-189. Le texte de cet article, très légèrement modifié en 2009, se trouve aussi sur le site paulverhuyck.com, sous le bouton “Verhuyck et Villon” (sub 5).
  111. Pour une analyse plus détaillée, voir l'introduction de Claude Thiry, dans l'édition du Livre de poche, p. 17-26.
  112. Édition et commentaire de Claude Thiry, p. 310-313.
  113. Jean Favier, François Villon, Fayard, 1982, chapitre 21, p. 495-497.
  114. Le Lais Villon et les Poèmes variés, édités par Jean Rychner et Albert Henry, II. Commentaire, p. 124 et 126.
  115. Le quatrain a été étudié en particulier par Jean Dufournet, Nouvelles recherches sur Villon, Paris, 1980, p. 239-248.
  116. Édition de référence, p. 308-309. Les analyses qui suivent reprennent également des éléments du commentaire de Claude Thiry.
  117. Clément Marot, Les Œuvres de François Villon de Paris, Galiot du Pré, Paris, 1533, peut-être réimprimée en 1534.
  118. François Rabelais, Quart livre (lire en ligne), Chap. 13 (pp. 315-319), Chap. 67 (pp. 506-510)
  119. Arthur Rimbaud, "Charles d'Orléans à Louis XI", 1870 in Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, pp. 32-34.
  120. (en) « fiche Je, François Villon, voleur, assassin, poète », sur Internet Movie Database.
  121. Brassens est un grand admirateur de Villon et un passionné du Moyen Âge tardif auxquels il fait allusion dans sa chanson Le Moyenâgeux (« Pardonnez-moi Prince si je / Suis foutrement moyenâgeux »). Il reprend également le poème de Paul Fort, L'Enterrement de Verlaine, dans lequel ce dernier fait de François de Montcorbier « le premier rossignol de France ».
  122. Léo Ferré l'interprète sur scène et l'enregistre en studio en 1960, mais cette version ne sera publiée qu'en 2013.
  123. The Ballad of Dead Ladies [1].
  124. Villon, coupable d'idéal.
  125. Voir sur billetreduc.com.
  126. Testament, huitains LV-LVI, vers 517-532, p. 133.
  127. Voir sur wikitimbres.fr..
  128. Référence : Pléiade, Villon, 2014, Note sur la présente édition, p.LIII à LXVIII.
  129. Cité dans François Villon, de Jean Favier, Paris, Fayard, 1982, p. 11.
  130. Plusieurs spécialistes de Villon ont préféré écarter ou traiter à part cet ensemble de six ballades qui proviennent uniquement de l'édition Levet de 1489 et qui n'ont pas les qualités des ballades de Villon, mais dont la première est à rapprocher de la Ballade des pendus et la deuxième de la Belle leçon aux enfants perdus du Testament. Cette deuxième ballade, qui évoque le triste sort de Regnier de Montigny et de Colin de Cayeux, est donc postérieure à leurs pendaisons respectives (1457 et 1460-1461).
  131. Selon Thierry Martin (Villon : Ballades en argot homosexuel, op. cit.), les ballades du ms. de Stockholm (VII à XI) remonteraient à 1455, et celles de l’édition Levet (I à VI) à 1461, mais ces dates très hypothétiques, de même que l'hypothèse du caractère homosexuel de ces ballades, ne sauraient être validées sans une étude fouillée et objective des sources, des textes et de leur environnement.
  132. Voir les « Notes sur la présente édition » de Claude Thiry, p. 47-48.