Tac (folklore)

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Le tac (en gascon lo tac)[1] est un être fantastique appartenant aux légendes anciennes de la Gascogne, et principalement du département des Landes.

Présentation

L’origine du mot est inconnue. Il est apparenté au drac, qu'on trouve dans les pays occitans.

Le tac est capable de prendre les formes les plus variées : panier, agneau, chevreau, cheval. Il vit la nuit, dans les bois ou près des fontaines des Landes[2]. Mieux vaut l’éviter, car il cherche toujours, selon la légende, à se faire porter sur le dos de celui qui l’approche jusqu’à l’épuisement et parfois le trépas de sa victime[3].

Le tac aime siffler quand quelqu'un passe, en imitant le bruit du hapchot, outil du gemmeur landais. Il siffle trois fois de suite : « Tchin, tchin, tchiiin ! », le dernier coup prolongé et retentissant[1]. Selon l'abbé Foix, on le rencontre en Marensin, sous la forme d'un panier ou d'un agneau que le passant prend sur ses épaules. À mesure que le passant marche, le poids du tac augmente. Quand l'homme, épuisé, repose la chose sur le sol, le tac s'enfuit en ricanant et en disant Qu'as portat lou tac (« tu as porté le tac »)[4].

Félix Arnaudin raconte qu'« une fois, à Escource, un homme s'en revenait du bourg à la tombée de la nuit. En passant près du ruisseau, il entendit bêler un chevreau derrière lui. Il le ramassa et le prit sur son dos. Mais ce chevreau était lourd ! Et plus l'homme allait, plus l'animal se faisait pesant... L’homme dut vite plier les jarrets.

Va-t-en au diable, chevreau, dit-il à la fin, et il le jeta à terre.

Aussitôt, le chevreau s'échappa et gambadant et en criant :

Hi ! ha ha !
Je me suis bien fait porter ! » (Me sui bien hèyt portar !)[1],[5]

Le tac peut également prendre la forme d’un cheval, précipitant vers la noyade ceux qui ont le malheur de le monter. La seule forme qui lui est interdite est celle d'un pont, car il entraînerait le trépas d'un nombre trop important de victimes[1].

Notes et références

Sources

  1. a b c et d Contes populaires de la Grande-Lande, Première série, Félix Arnaudin, p 194, 1977
  2. Las honts en gascon. Croyances et coutumes attachées aux vertus guérisseuses de l’eau demeurent actives dans les Landes. Deux cents sites y sont connus et visités sur les deux mille répertoriés en France.
  3. Jean-Jacques Fénié, Un été dans les Landes, Sud Ouest du , p. 12.
  4. Abbé V. Foix, Glossaire de la sorcellerie landaise, Revue de Gascogne, 1904
  5. Conté en 1907 par le vieux Larrouy, dit Lou Boulan, chevrier âgé de 81 ans, né à Escource et y demeurant.

Bibliographie

  • " Sorcières et loups-garous dans les Landes " Abbé V. Foix 1904 réedité in éditions Ultreia 1988.

Voir aussi

Articles connexes