Site d'Arjuzanx

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Site d'Arjuzanx
Image illustrative de l’article Site d'Arjuzanx
Plage du lac d'Arjuzanx.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Géographie
Coordonnées 44° 01′ 16″ N, 0° 51′ 13″ O
Type Ancien site minier devenu espace naturel
Superficie 26,73 km2
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Site d'Arjuzanx
Géolocalisation sur la carte : Landes
(Voir situation sur carte : Landes)
Site d'Arjuzanx

Le site d'Arjuzanx est un ancien site d'extraction de lignite à ciel ouvert, où des travaux de renaturation ont permis l'émergence d'habitats adaptés à l'accueil de nombreuses espèces animales et végétales rares ou menacées. Il se situe sur les communes de Morcenx-la-Nouvelle, de Rion-des-Landes et de Villenave, dans le département français des Landes. Le site est en partie classé réserve naturelle nationale en septembre 2022[1].

Présentation[modifier | modifier le code]

Le site tient son nom de l'ancienne commune d'Arjuzanx. Il s'étend sur 2 673 hectares[1], dont 2 205 sont classés en réserve naturelle nationale[2], un des plus hauts degrés de protection en droit français. Les milieux naturels qui le composent sont diversifiés du fait de la présence de vastes plans d'eau, d'un ensemble de mares appelées « bassines », de pelouses sèches et de landes humides, vestiges de l'ancien paysage des Landes de Gascogne, sur des terrains non affectés par l'exploitation minière.

Il s'agit d'un site d'importance internationale pour l'hivernage de la grue cendrée[3], espèce emblématique du site (entre 20 000 et 30 000 grues hivernent chaque année et jusqu'à 80 000 font une halte migratoire)[4].

La réserve d'Arjuzanx est le second site le plus important de passage migratoire en France pour bon nombre d'espèces derrière le lac de Der et devant le lac de Puydarrieux[5].

Exploitation minière[modifier | modifier le code]

Dès le milieu du XIXe siècle, le curé de la paroisse identifie un affleurement de lignite dans le Bez, un affluent de la Midouze[4], mais l'exploitation minière ne débute qu'en 1958 pour une durée 34 ans. Elle est menée par EDF en vue d'alimenter une centrale thermique. Le chantier de la centrale est lancé par EDF sous la direction de la R.E.T. II (Région d'Équipement Thermique II de Saint-Denis) de 1962 à 1964[6]. Le panorama traditionnel se transforme alors en une mine à ciel ouvert. Le lignite excavé au moyen de pelleteuses est acheminé vers la centrale électrique par des tapis roulants. Cette centrale, constituée de deux tranches de 125 MW, est raccordée au réseau électrique national au travers du poste de Cantegrit (400kV/225kV). Jusqu'à 750 ouvriers travaillent sur site. En 1964, la puissance de la centrale est doublée, atteignant 250 MW. Pendant les 34 années d'exploitation du site, 38 millions de tonnes de lignite ont été extraites, pour un volume de 296 millions de m³ de morts-terrains[4].

La centrale ferme en 1992[7] avant d'être démantelée entre 1994 et 1996[8]. Tous les bâtiments (chaufferie, salle des machines, aéroréfrigérants) sont démolis et le site revient à la nature[9].

Renaturation du site[modifier | modifier le code]

L'Office national de la chasse et de la faune sauvage apporte dès 1981 et jusqu'à 1996 une aide technique à EDF pour la réhabilitation du site. Durant ces années, les sols sont fixés grâce à l'aménagement de 400 ha de prairies et la plantation de près d'un million de pins maritimes et de robiniers faux acacias, variétés les plus adaptées aux sols devenus stériles. Grâce aux premiers sols fertiles, d'autres variétés prennent racine, telles que les chênes pédonculés, poiriers et pommiers sauvages, aubépines, aulnes et saules[4].

Le site est acquis en 2002 par le conseil général des Landes. Il en confie la gestion en 2004 au Syndicat mixte de gestion des milieux naturels landais, dans un objectif de protection de valorisation du patrimoine naturel[4].

Intérêt écologique[modifier | modifier le code]

Le site d'Arjuzanx un réservoir de biodiversité exceptionnel totalisant 2521 espèces inventoriées[4].

Il se compose de différents biotopes : secs, humides, fermés (notamment 200 bassines, des trous remplis d'eau de pluie et peuplés de végétation aquatique). Dans ces milieux oligotrophes cohabitent plantes carnivores, passereaux, écrevisses, loutres d'Europe, amphibiens ou cistudes[4].

Classement[modifier | modifier le code]

Le site fait l'objet d'un inventaire ZNIEFF de type 1[10].

Il est classé en réserve nationale de chasse et de faune sauvage en 1987[11].

En 2002, il intègre le réseau européen Natura 2000 dans le cadre de la Directive oiseaux en étant classé en zone de protection spéciale (ZPS)[12], [13], [14].

En septembre 2022, est créée la réserve naturelle nationale d'Arjuzanx[2].

Tourisme[modifier | modifier le code]

Parmi les sites naturels de la région Nouvelle-Aquitaine, le site se classe deuxième en termes de fréquentation touristique avec une fréquentation annuelle de 200 000 visiteurs[15], proposant une plage pour la baignade et des postes d'observation de la faune sauvage[4].

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Au cœur du tournage de Frédéric Fougea, 2015, reportage décrivant le tournage du téléfilm animalier Le plus beau pays du monde 2 en particulier les grues au site d'Arjuzanx[16].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Serge Airoldi, Quand le site d'Arjuzan retrouve sa vraie nature, coll. « Le Festin n°122 »,

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b www.reserve-arjuzanx.fr
  2. a et b Décret n° 2022-1213 du 2 septembre 2022 portant création de la réserve naturelle nationale d'Arjuzanx (Landes)
  3. Desjardins Francis, « Arjuzanx », sur champagne-ardenne.lpo.fr (consulté le ).
  4. a b c d e f g et h Les Landes en 101 sites et monuments, vol. hors-série, Saint-Just-la-Pendue, Chirat, coll. « Le Festin », , 142 p. (ISBN 978-2-36062-305-1), p. 128-129
  5. « Le lac de Puydarrieux au niveau des plus grands », ladepeche.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Établissements Bruyère, Bruyère (livre promotionnel de l'entreprise), IFC Imprimeur - Éditeur, , 47 p., p. 10, 11
  7. Jean-Jacques et Bénédicte Fénié, Dictionnaire des Landes, Bordeaux, Éditions Sud Ouest, , 349 p. (ISBN 978-2-87901-958-1)
  8. Ville de Morcenx-la-Nouvelle, « Histoire de Morcenx », sur morcenx.fr (consulté le ).
  9. IGN, « Remonter le temps », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
  10. « ANCIENNES MINES DE LIGNITE D'ARJUZANX (Identifiant national : 720002393) », INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel,‎ (lire en ligne)
  11. « Arjuzanx concoure au Victoires du Paysage 2016 », France 3 Nouvelle-Aquitaine,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Museum national d'Histoire naturelle, « INPN - FSD Natura 2000 - FR7212001 - Site d'Arjuzanx - Description », sur inpn.mnhn.fr (consulté le ).
  13. « Arrêté du 18 octobre 2002 », Actu-Environnement,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Annuaire Natura 2000 - Sites », sur annuaire.n2000.fr (consulté le ).
  15. « Les 10 sites touristiques naturels les plus visités en Nouvelle-Aquitaine en 2018 », Sud Ouest, 2 novembre 2019, p. 3.
  16. « Au coeur du tournage » [vidéo], sur Télérama.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]